Bon, tout d’abord une mise au point car, au départ de l’histoire, on n’y comprenait plus rien. Depuis de nombreux mois, on suit avec passion «Demain nous appartient» sur TF1 et voilà qu’on nous annonce une autre série passant après celle-là, intitulée «Ici tout commence» et qu’on y retrouve pas mal d’artistes transfuges de la première.
Alors ? DNA-ITC… Qu’en est-il ?
Je suis donc allé aux nouvelles auprès de deux amis qui vont se retrouver dans la seconde série : Francis Huster et Bruno Putzulu.
Tous deux sont en plein tournage mais Francis est venu jouer pour un soir «Bronx» au théâtre Jules Verne à Bandol, nouveau look de patriarche, cheveux et barbes blanches, et évidemment, je me le suis accaparé.
Comme toujours très volubile, il m’a tout expliqué :
«Cette série n’est pas une série dérivée de DNA, c’est une autre histoire, même si l’on y retrouve quelques personnages de DNA. J’ai fait mon apparition dans la première mais je vais la quitter pour la seconde, comme Vanessa Demouy, Clément Remiens, Frédéric Difenthal. Seule Ingrid chauvin sera sur les deux.
La série passera tous les soirs à 18, après «Quatre mariages pour une lune de miel» et avant DNA.
Pourquoi toute cette confusion ?
Aujourd’hui, l’avenir de la télévision passe par des productions comme on en voit sur Netflix. Mais il faut se mettre au diapason car les séries qui marchent sont celles qui sont achetées par le monde entier. Il faut donc que la France créé des séries à la fois typiquement françaises mais qui abordent des sujets qui passionnent tout le monde. Et quoi de mieux, pour la France, que de parler cuisine, idéalisme et amour ? C’est pour cela que producteurs et scénaristes ont choisi ces sujets.
Et le cinéma alors ?
On le sait, il est en perte de vitesse, avec le Covid, ça n’a pas arrangé les choses. Du coup, les gens se reportent sur les séries télé. Il y a des jeunes qui passent aujourd’hui la nuit à regarder des séries sur Netflix, bien meilleures que des films, avec aujourd’hui des moyens colossaux. Et ils aiment s’approprier des personnages et les suivre au fil des saisons.
C’est ce que nous essayons de faire.
Quel intérêt pour un comédien de devenir un personnage récurrent ?
Il y a le pour et le contre. Ce genre de série crée des personnages de légende et tout acteur est demandeur de ce genre de rôle. Un film, ça dure une heure et demi, le sujet et le héros sont formatés pour ça. Une série, ça permet à un comédien de développer, approfondir un personnage, une variété de jeu, un nombre de scènes et de situation infinies que le cinéma ne peut pas se permettre. Le hic c’est que souvent, l’acteur est tellement fort qu’il lui est quelquefois difficile d’en sortir.
Ça tourne à une vitesse grand V !
Oui, mais il y a beaucoup d’auteurs qui ne sont plus solitaires car ils travaillent en duo, en trio. Il faut savoir qu’il faut tourner 26 minutes par jour, ce qui oblige les auteurs à aller très vite. Il ne reste qu’un homme seul : le réalisateur.
Et puis, ça va aussi permettre à des auteurs de pouvoir adapter de grandes œuvres, de Zola, d’Hugo et autres… J’ai lu par exemples toutes les lettres en trois tomes de Laurence d’Arabie… Il y a une magnifique série à réaliser, impossible à faire au cinéma.
Mais y a-t-il les mêmes moyens qu’au cinéma ?
Tu ne t’en doutes pas mais aujourd’hui il y a des moyens considérables… C’est Hollywood ! Car ces séries vont être les représentations d’un pays. Pour ITC, la production a choisi un château, le château de St Laurent d’Aigouze près de Sète, tout y a été repensé, on a créé des décors formidables il y a 200 personnes qui y travaillent, 17 metteurs en scènes qui sont changés tous les 15 jours, nous avons 15 coaches, deux caméras qui tournent sur une même scène, des techniciens… Tout est grandiose. La série est programmée pour les deux ans qui viennent mais on espère tenir autant que «Plus belle la vie» ou «Demain nous appartient» !
Te voilà donc promu chef étoilé !
Oui et surtout propriétaire de cette école de l’excellence que j’ai créée et où je travaille désormais avec mes deux filles, Clotilde et Rose (Elsa Lughini et Vanessa Demouy) Pour être au plus près de ce grand chef que je joue, je me suis inspiré de plusieurs chefs : Pierre Gagnaire, dont je me suis fait la tête, d’où cette barbe blanche et Guy Savoy et Bernard Loiseau. J’ai vraiment voulu être dans la vérité d’un vrai chef, je devais être crédible. Il fallait que ça sonne vrai.
Ça doit te prendre un temps fou, cette série, toitqui est tout le temps sur 36 projets ?
Je vais me calmer ! D’abord, je vais faire beaucoup moins de théâtre. Je ne jouerai que si l’on me propose un projet fort, original, si j’ai un coup de cœur et choisir des projets télé qui m’inspirent comme «De Gaulle» ou cette série…
Donc retour à la télé ?
Oui, car c’est l’avenir des acteurs. Au départ, on m’a beaucoup critiqué de passer à la télé. Aujourd’hui tous les comédiens rêvent de grands rôles à la télé, faute de les avoir au cinéma. Et puis, être acteur, ce n’est pas être «acteur de cinéma ou acteur de télé». On est acteur, point final et si le rôle, le scénario, le réalisateur sont bons, il faut y aller».
Tout comme Francis, Bruno Putzulu est en tournée théâtrale et jongle avec la tournée et le tournage :
«Lorsqu’on m’a proposé cette série, j’étais très heureux car c’est la première fois que je tourne une série. Je n’avais jamais connu cette expérience et je ne regrette rien.
Comment as-tu fait avec ta tournée théâtrale ?
J’ai posé mes conditions à la production car je ne voulais pas annuler la tournée, même si, à cause du Covid, des dates se sont annulées.
Quelle est la pièce que tu joues ?
«Les ritals», d’après l’autobiographie de François Cavanna que j’ai adaptée et que mon frère Bruno a mise en scène. Je suis accompagné de l’accordéoniste Grégory Daltin.
Alors, comment fais-tu ?
C’est quelquefois compliqué car je tourne au château de St Laurent d’Aigouze dans la journée, le soir je prends un train pour jouer quelque part en France le soir suivant et pour revenir le surlendemain sur le tournage.
J’avoue que c’est un peu fatigant mais le tournage est très excitant et agréable et puis, je ne vais pas me plaindre alors que tant de camarades comédiens ne font plus rien avec ce Covid !
Qui es-tu dans cette série ?
Je suis Guillaume Davaut, le mari de Clotilde Armand, fille d’Auguste (Huster). Clotilde est Elsa Lunghini que je suis heureux d’avoir retrouvée car, dans mon premier (et seul !) disque, nous avions enregistré un duo «Je t’aimais, je t’aime plus» d’Yves Simon.
J’e suis donc l’adjoint au proviseur que joureFrédéric Difenthal.
Connaissais-tu d’autres artistes ?
Pa vraiment, même si j’avais côtoyé Frédéric Difenthal, Vanessa Demouy, Catherine Marchal…
Mais l’ambiance est formidable.
Que va-t-il se passer ?
(Il rit)… Tu n’en sauras rien car nous avons obligation de ne rien dévoiler. Il y aura des histoires de famille, des histoires de couples, des histoires entre profs et élèves… Mais il faudra attendre le 2 novembre pour tout découvrir !»
Bon, on n’en saura pas plus que le résumé de l’histoire :
Auguste Armand a créé un institut, l’une des meilleures écoles de cuisine de France. Elle enseigne, outre la cuisine et la gastronomie, l’excellence, la rigueur, le talent, le respect et la discipline.
Bien évidemment, dans ce lieu clos vont se tramer des histoires d’amour, d’amitié, de trahisons, de jalousies, de rivalités, tous les sentiments humains de la vie en communauté autour d’un but final : devenir chef.
Outres les comédiens cités, on y rencontrera aussi Augustin Galiana et bien d’autres comédiens. La liste est longue… Un casting digne d’une superproduction, qui démarrera sur TF1 le 2 novembre.
Jacques Brachet