Archives mensuelles : mai 2020

LA CRIÉE – Théâtre National de Marseille
Une opération dès juin 2020

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Ce que nous traversons d’inédit en raison de la pandémie souligne la nécessité et l’urgence de nouveaux objectifs de transmission artistique. La fragilisation qui guette ne sera pas seulement celle de nos institutions, des compagnies, des artistes et des techniciens du spectacle, elle aura été comme un trou noir pour une partie de la population la plus précaire.
En effet, durant le long confinement, les enfants les plus pauvres de Marseille auront été coupés de toute approche de culture, de littérature et d’art, et pour certains de la langue aussi. Cela aura été un coup d’arrêt pour eux et un douloureux abandon, un risque de décrochage scolaire et social. Aussi, dès le 8 juin 2020, et pour l’été, Le Théâtre de La Criée ouvre ses espaces à des enfants, adolescents et jeunes adultes en s’adossant à la fois à diverses Associations présentes et efficaces et à lÉducation nationale, pour proposer des pratiques artistiques par petits groupes encadrés par des artistes, acteurs et plasticiens, rompus à ce genre d’actions, avec toujours la même exigence d’excellence, en lien avec l’équipe du Théâtre, dans le respect des mesures sanitaires.
Découverte et investissement des lieux de La Criée : le Nouveau hall, le Grand plateau, le Petit théâtre dégagé de ses gradins, le studio du port, la boîte à images… Ateliers de théâtre, poésie, langue, conte, danse, d’arts plastiques et d’éducation du goût, rencontres et échanges privilégiés avec des artistes, découvertes des métiers du théâtre et de la machinerie, de la scène, des lumières… ; Un battement de vie, un balancement à l’école, et cette part vitale d’imaginaire, de découverte de l’art, du jeu, de l’apprentissage artistique dans un théâtre que chaque jour, les enfants retrouveront, s’approprieront davantage et désireront comme lieu poétique. Le Théâtre, ce lieu républicain de la culture dans la cité, entrera dans leur vie, sera un repère, ils en sauront le chemin.

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« Rêvons au théâtre, été 20, sera l’anticipation et le galop d’essai dans l’hypothèse d’une réouverture retardée en décembre ou janvier 21. Avec à la clé, la réflexion et la réponse dynamique à l’utilisation des espaces publics culturels et à la permanence de l’accueil, à la place du théâtre, maison ouverte, dans la cité ».

Cette ouverture aux enfants proposera du travail rémunéré aux artistes et régisseurs intermittents, aux jeunes hôtes et hôtesses d’accueil (des étudiants). Un réservoir d’emplois et d’heures indispensable à ce jour.
L’intérêt des tutelles, le soutien de mécènes, comme la Compagnie maritime Marfret accompagnent La Criée dans cette action heureuse.

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Caroline FAINDT, une fille de l’Est découvre le Sud

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Fille de l’Est… de la France, habitant Paris, Caroline Faindt, belle dame blonde au regard Méditerranée, aurait pu être comédienne. Mais c’est la communication et la télévision qui l’attirent, avant de découvrir la peinture.
Et là, c’est le déclic : ce seront les arts plastiques.
Et elle l’est devenue avec talent, un talent aujourd’hui reconnu, parcourant le monde et découvrant l’an dernier la Villa Fontaine d’Antibes où elle est invitée en résidence durant trois semaines.
C’est le coup de foudre pour cette région si loin de la sienne, et de ce lieu magique qu’est la Villa Fontaine.
Elle y découvre sa lumière, ses couleurs, ses senteurs, une atmosphère on ne peut plus inspirante et du coup, voilà qu’elle y revient cette année, du 1er au 30 juin
«Je n’ai pas hésité un seul instant quand la ville d’Antibes a réitéré son invitation, c’est une chance incroyable de venir peindre dans ce décor, avec cette lumière, de marcher sur les pas de grands artistes comme Nicolas de Staël. Je suis tombée amoureuse de cette ville, de ses habitants, je me suis très vite sentie comme à la maison, apaisée et très inspirée»

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Depuis de nombreuses années, la ville d’Antibes met à disposition cette villa, afin que des artistes peintres, sculpteurs, écrivains viennent y séjourner et créer… Une résidence d’artistes, remplie d’histoire…
L’une des particularités du travail de Caroline Faindt c’est le secret que renferme chacune de ses toiles : une petite clé en métal dissimulée dans la matière ou la couleur, sa signature.
Artiste cotée, elle vend en France, en Belgique, aux Pays-Bas, au Brésil et dans d’autres pays du monde. Elle cherche toujours à surprendre, innover, toucher les gens… Caroline Faindt peint l’âme des choses, avec l’envie qu’elles durent toujours. Elle capture un instant sur la toile, une ville, une foule qui s’unit pour mieux célébrer la vie, et tente de faire ressortir de ce moment ce qu’il a de plus beau et de meilleur, de peindre l’essentiel, de faire ressortir sa nature invisible.

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Ses œuvres sont chargées de couleurs, de symboles, explosent à la fois de joie et de mystère.
Je pense que de se promener à travers le monde lui a inspiré ces mappemondes sur lesquelles l’on découvre des villes qu’elle a dû traverser en y tournant autour. C’est à la fois coloré, original, et elle donne des envies de voyages.
Mais pour un mois, ce voyage s’arrête à Antibes où elle va encore sûrement profiter de cette halte dans ce site enchanteur qui l’inspire, pour donner libre cours à sa création pendant que le public retrouvera ses œuvres pour lesquelles on ne peut rester insensible.


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Caroline Faindt avec deux admirateurs : les comédiens Bernard Lecoq et Zinzdine Soualem,
ce dernier étant aussi son compagnon.

Jacques Brachet


NOTES de LECTURES

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Janine BOISSARD : Puisque tu m’aimes (Ed Fayard – 253 pages)
Un roman de Janine Boissard est toujours attendu. Ses écrits sont toujours originaux, bien souvent tournés vers le thème de la famille ou d’un groupe de gens qui s’aiment, se détestent, s’engueulent pour mieux se retrouver, avec toujours beaucoup de tendresse, de bienveillance.
On pourrait dire que Janine Boissard est à la littérature ce que Claude Sautet était au cinéma.
Et ce nouvel opus, s’il tourne toujours autour de ce thèmes est cette fois ce qu’on pourrait appeler «un portrait de femme avec groupe» pour reprendre à l’inverse le titre d’un film de Petrovic «portrait de groupe avec dame». Mais notre auteur y ajoute un sacré suspense qui nous laisse en haleine jusqu’au dénouement inattendu.
La femme en fait est une jeune fille de 17 ans, Lou, qui vit dans un petit village de Basse Normandie : Montsecret, qui porte bien son nom. Ayant perdu son père dans un accident, elle vit avec Hélène, sa mère, Elsa, sa petite sœur et le compagnon de sa mère, Gégoire, qui est comme son père. S’ajoutent à ce portrait, Stan, son petit ami photographe et morpho-psychologue, Philippe, son oncle, frère de son père, qui est son parrain, pompier de profession, qui a perdu sa femme dans un incendie, Martin, son cousin, Jocelyn son copain d’enfance, amoureux d’elle…
Très admirative de son oncle et parrain, Lou s’est engagée comme pompière volontaire.
Tout ce beau monde se trouve confronté à plusieurs incendies, toujours perpétrés le jour d’un mariage.
Qui en est l’auteur ? Lou et Stan vont mener l’enquête au péril de leur vie.
Ils suivent des pistes et vont fatalement tomber sur la bonne, inattendue, déroutante, difficile à admettre…
Beaucoup de non dits et de secrets de famille vont peu à peu se dévoiler.
Janine Brossard nous brosse encore des portraits attachants autour de ce « thriller campagnard» et elle mêle les pistes avec subtilité jusqu’au moment où, ayant trouvé la bonne, le danger se précise.
Dès le départ on tient l’histoire et on ne la lâche plus… C’est ce que j’appelle «L’effet Boissard» car on s’attache aussitôt aux personnages et l’on a envie de découvrir l’auteur de ces incendies particuliers.
L’écriture est fluide, naturelle, les personnages, pour certains, sont attachants et on s’immisce dans cette famille avec délice.
On comprend pourquoi les lecteurs l’aiment tant.

Thibault BERARD : Il est juste que les forts soient frappés
(Ed  de l’Observatoire – 293 pages)
Dès les premières lignes, le ton est donné. Ce sera un roman qui se veut léger, drôle, surprenant, mais qui a la puissance de l’amour envers et contre tout. Un couple étonnant, Sarah ex punkette, aimant côtoyer la mort par défi ou ennui, et Théo, six ans de moins qu’elle, blagueur et charmeur. Et le couple fonctionne, avance dans la vie en riant. Oui, le rire est leur quotidien, elle devient «moineau», lui «lutin», c’est dire leur fantaisie et leur joie. Un enfant arrive, le deuxième pose problème, le diagnostic est terrible : elle a un cancer. Une tumeur mal placée, inopérable et le rythme de vie change, pour Théo hôpital, crèche, boulot, copains, hôpital, crèche, boulot, copains… Une épée de Damoclès que Sarah pressentait,  il est juste que les forts soient frappés», elle sait depuis toujours qu’elle mourra avant quarante ans. La vie reprend, il y a de l’espoir, Sarah peut entourer d’amour son lutin et ses deux amours d’enfants mais il y a les examens cliniques, la peur au ventre, la révolte, l’extrême fatigue, la douleur.
L’auteur entraîne son lecteur dans un superbe parcours, un roman éblouissant, irradiant de bonheur, de gaité, d’humour face à une cruelle vérité.
Un hymne à l’amour rythmé sur les chansons de Nick Cave, un hymne à la vie, car c’est elle la gagnante, elle qui sera toujours la plus forte.Un premier roman qui je l’espère sera suivi de bien d’autres.

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Renaud CAPUCON : Mouvement perpétuel (Ed Flammarion – 240 pages)
Au départ, n’étant pas féru de musique classique tout en l’adorant, j’avais peur de me perdre dans le livre de Renaud Capuçon, qu’on ne présente plus. Je pensais que ce livre s’adresserait surtout à des spécialistes. Mais c’est aussi un excellent conteur.
Violoniste virtuose qui porte très haut la musique dite «classique»,  celle qu’on appelait la musique savante, il a également un talent incontesté d’homme de plume pour ne pas dire écrivain.
Si on devait résumer son combat, son sacerdoce on pourrait le définir par trois mots : Passion, émotion, transmission.
Né dans une famille qui aime la musique, très vite il a su où était sa voie. Même si quelqu’un lui a très vite dit : «Il faudra du temps pour être un grand musicien». Il a pris le temps et il l’est devenu. Le déclencheur a peut-être été, nous avoue-t-il, son amour pour Strauss.
Et il fallait être gonflé pour aller s’installer à Berlin alors qu’il ne parlait pas allemand ! Grâce à une femme rencontrée par hasard et qu’il n’a d’ailleurs jamais revue !
Et en fait, alors qu’il commençait à être connu, bizarrement il fut mieux accueilli en Allemagne qu’en France.
Renaud Capuçon est une véritable Bible musicale, connaissant les musiques et les musiciens,, les compositeurs et leurs œuvres, même les moins connus, sur le bout des doigts, pouvant même jouer à la demande n’importe quelle musique, qu’elle soit baroque ou romantique, musique de chambre ou musique sacrée, musique de film ou de jazz… Pour lui, il n’y a pas de petite ou grande musique. Il y a LA musique. Et sa culture est immense. Et sa mémoire également.
Dans ce livre, il nous parle de tous les grands musiciens qui ont croisé sa route, avec une infinie tendresse, avec amour même, avec emphase et admiration. Il est quelquefois dithyrambique. Mais il a également une grande culture littéraire car il lit beaucoup et ses lectures alimentent sa vie d’homme et de musicien.
Il y a beaucoup de sensualité dans sa façon de parler du violon… Il en parle, non comme un instrument de musique mais comme une femme, comme un être humain. C’en est touchant, émouvant et en fait, il nous emporte dans son monde de musique, même si l’on n’est pas féru de musique, si l’on ne connait pas tous ces compositeurs, ces musiciens qu’il a découverts et qu’il aime profondément. On se demande même s’il y a des artistes qu’il n’aime pas.
En solo, en duo avec les plus grands dont son frère, le violoncelliste Gauthier Capuçon, avec des orchestres symphoniques ou philharmonique du monde entier, dirigé par les plus grands chefs d’orchestre du monde, il a gardé une grande simplicité et garde les pieds sur terre.
Boulimique, il passe d’un concert à un master class, d’un festival à un enregistrement. Tout cela en étant très famille. On le sait, son amour, sa muse se nomme Laurence Ferrari avec qui il mène une vie discrète avec leur fils Elliot et dont il parle avec infiniment d’amour.
C’est d’ailleurs un livre d’amour que cet immense artiste nous offre, même si quelquefois on se perd dans tous ces musiciens et ces œuvres dont il parle.
Mais il sait nous faire partager sa passion avec une rare élégance.

Joël DICKER : L’énigme de la chambre 622 (Ed de Fallois – 563 pages)
Curieux roman que celui-ci, qui mêle réalité et fiction avec une maestria incroyable.
C’est l’histoire d’un écrivain (Joël Dicker à n’en pas douter) qui, depuis la mort de son éditeur et sa rupture avec Sloane, est en panne d’inspiration.
Il part alors dans les Alpes Suisses, passer quelques jours dans le palace du Verbier. Il va y rencontrer une certaine Scarlet qui le reconnait, qui le drague, avec qui il va tenter d’élucider un mystère : pourquoi cet hôtel a une chambre 620, une chambre 622 et entre les deux, une chambre 621 bis au lieu de 621 ?
Ils apprennent très vite qu’un crime y a eu lieu. Qui a-t-il été assassiné ? Qui a assassiné ? Pourquoi ?… Bref, voici nos deux détectives en herbe qui partent à la recherche de ce fait divers, de cette enquête dont ils découvrent qu’elle n’a pas abouti faute de preuves pour arrêter l’assassin présumé.
Nous voici partis avec eux dans les palaces suisses, dans le monde de la finance et en particulier d’une banque tout aussi suisse dont les protagonistes ont tous quelque chose à cacher et que, petit à petit, ils vont découvrir. Et nous avec.
De mystères en coups de théâtre, «l’écrivain» et sa comparse se prennent au jeu et remontent peu à peu une histoire de près de vingt ans.
Le chemin est long, les retours en arrière pléthore, ce qui nous fait souvent perdre le fil de l’histoire car beaucoup de personnages entrent jeu, chacun n’est jamais celui qu’on croit, et on finit par s’y perdre… Avant de retrouver le fil de l’histoire !
Joël Dicker nous mène en bateau jusqu’au bout où dans les dernières pages il nous assène deux coups de théâtre qui nous font tout comprendre… On aura mis du temps !
Mais il nous tient en haleine jusqu’au bout et on a du mal à lâcher le livre même si, parfois, ces constants retours en arrière sont quelquefois très énervants.
D’autant qu’il nous met sur une piste qui, tout à coup s’avère ne pas être la bonne et nous voilà sur une autre piste. Très fort «l’écrivain» ! A tel point qu’on a souvent envie de laisser tomber… Tout en étant curieux de savoir qui est qui et pourquoi.
Les personnages sont hauts en couleur, ambigus à souhait car en fait, qui sont-ils vraiment ?
C’est du grand art, un thriller original et inventif qui renouvelle le genre malgré beaucoup d’invraisemblances.
Ce livre ferait l’objet d’une série télé formidable.
C’est également un hommage à l’éditeur de Joël Dicker, Bernard de Fallois, décédé récemment.

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Baptiste GIABICONI : Karl et moi (Ed Robert Laffont – 240 Pages)
Baptiste Giabiconi, jeune provençal né à Marignane, est devenu en quelques années un mannequin superstar, internationalement connu.
Beau, jeune, riche, aimé, détesté, critiqué, comme toute célébrité, il a, en quelques années, tout connu, grâce à son Pygmalion, Karl Lagerfeld, l’un des plus grands créateurs de mode du monde.
Durant dix ans et jusqu’à la disparition du maître, ils ont vécu une histoire d’amitié, de filiation, d’amour platonique.
Bien entendu, lorsqu’on est jeune, beau, riche et célèbre et vivant avec un homme de 40 ans son aîné, les langues vont bon train. Mais aussi bien l’un que l’autre en riait et passait au-dessus des ragots, des jalousies, de la malveillance.
Venant d’une famille modeste, aimante, à l’accent ensoleillé, il se retrouve à 20 ans le roi du monde avec tout ce que ça comporte de plaisirs, d’excès.
Naïf et insouciant, il vit son conte de fée. Jusqu’à saturation car, lorsqu’on a son âge, qu’on a vécu tous les plaisirs… que demander encore à la vie ?
Et un jour il se pose les questions : quelle est la vraie vie ? Est-ce cette vie où rien ne lui est refusé, où l’on dépense sans compter avec exagération ? Est-ce que je mérite tout cela ? Qui sont mes vrais amis ? Cet entourage  superficiel ? Les grands de ce monde qui s’intéressent à lui parce qu’il est avec cet homme talentueux, célèbre, qui fait la pluie et le beau temps ?
C’est cette histoire incroyable que nous raconte Baptiste Giabiconi, cette ascension, cette aventure pas banale et peut-être aussi ambigüe avec un homme qui pourrait être son père, histoire d’amour et d’amitié qui se terminera avec la disparition de celui-ci.
Il  a à la fois cette faconde provençale, avec des expressions bien de chez nous, mêlées à celles de ce monde qui ne parle que par des expressions anglo-saxonnes… Curieux mélange magnifiquement écrit (s’est-il fait aider ?) qui se termine par des pages émouvantes, poignantes avec le décès de cet homme à qui il doit tout.
Un conte de fée qui se termine tragiquement et comme le dit la chansons : «Les histoires d’amour se terminent mal en général»
Désormais, après avoir pensé au suicide, il a décidé de continuer sa route seul car hormis ses parents et une poignée d’amis, dans ce monde fait d’apparence et de relations superficielles, beaucoup ont abandonné le bateau.
Un bateau qu’il dirige désormais seul en espérant retrouver la sérénité et vivre une autre vie.

Daniel KEHLMANN : Le roman de Tyll Ulespiègle  (Ed Actes Sud – 406 pages)
Traduit de l’allemand par Juliette Aubert
La légende de Tyll Ulespiègle, saltimbanque malicieux et farceur de la littérature populaire du Nord de l’Allemagne, daterait de 1510.
Daniel Kehlmann la réinvente en la plaçant pendant la guerre de Trente Ans qui a duré de 1618 à 1648. Par chapitres en allers et retours chronologiques, l’auteur nous décrit la vie de Tyll, fils de Claus, meunier et Agnetta son épouse, né dans un petit village rural.
L’enfant mène une vie simple et dure qui va être bouleversée après la mort de son père, exécuté à l’issue d’un procès en sorcellerie. Il va quitter son village, emmenant son amie Nele, pour suivre un chanteur ambulant. On découvrira ensuite au cours du roman ce qu’il adviendra de ces enfants qui connaitront la faim, les guerres, la peste mais qui, devenus membres du «peuple itinérant» auront trouvé, désormais adultes, la liberté ainsi que le pouvoir du rire et de l’insolence, notamment auprès de rois et hauts personnages.
Des personnages attachants, un récit historique bien mené, une écriture alerte font de cet ouvrage un très bon moment de lecture.

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Francis HUSTER : Pourquoi je t’aime (Ed Cherche-Midi – 212 pages)
Il y a quelque quarante ans que je «pratique» Francis Huster.
C’est dire que je l’ai connu dans tous ses états d’âme : Très heureux ou très malheureux, très sombre ou très exalté, très calme ou très volcanique… Il y a quelque chose d’Italien chez lui, on est toujours dans les extrêmes.
Comme dans ce denier livre où il nous parle d’amour sur tous les temps. Une espèce de «master class de l’amour» !
Quand le Misanthrope devient philosophe, cela donne un livre haut en couleur, un genre de feu d’artifice qui explose avec passion, tel qu’il est en fait dans la vie, fougueux, excessif, emporté… C’est certainement pour cela que nous sommes amis depuis si longtemps.
Avec ce livre, il veut nous convaincre que l’amour est la chose la plus importante du monde mais, tel Arnolphe, il est par moments très optimiste puis très pessimiste,  il espère et aime l’amour mais aussi il s’en méfie et il nous envoie des phrases à l’emporte pièce, quelquefois définitives comme : «Le destin n’existe pas, le destin ne se force pas»… «Tomber amoureux c’est comme tomber malade ou tomber raide mort… C’est toujours une chute… » Il faut donc s’élever ou se relever amoureux, conclue-t-il.
Emphatique à l’extrême, comme il est dans la vie, il nous assène des vérités – ses vérités – comme «On sait que l’amour a existé lorsqu’il est mort» car pour lui, le bonheur, on ne le voit qu’une fois qu’il est passé ou encore «A deux, on trouve la seule raison de s’aimer soi-même»… A méditer !
Très péremptoire dans ses dires, il a de belles phrases d’auteur et il faudrait toutes les retranscrire pour les étudier.
«Aimer, c’est désirer, rêver, admirer… Aimer c’est gifler la mort».
Tout en décriant souvent l’état d’amour et le redoutant, il avoue qu’il ne peut s’en passer et il y a dans ce livre des moments très émouvants lorsqu’il parle de la mort de son père ou de l’amour de ses filles qui lui ont appris que l’amour n’était pas mort en lui.
Il considère que des phrases «Aimer pour la vie» ou «L’amour triomphe de tout»  sont des phrases stupides mais avoue également qu’il a tout sacrifié pour son métier et qu’il a dû passer à côté de certaines choses de l’amour.
J’avoue qu’on se perd un peu dans ses écrits quelquefois contradictoires, quelquefois de mauvaise foi, mais toujours assumés et là, c’est Huster brut de décoffrage que je retrouve car il peut assener des choses qu’il ressent et quelques temps après assener le contraire avec la même assurance.
Et il va jusqu’à dire que ce n’est pas un livre à lire mais un livre à vivre.
Essayez donc de vous y retrouver dans tout ça. Lisez-le, vivez-le… De toutes manières il vous fera réfléchir sur  l’amour.

Délia OWENS : Là où chantent les écrevisses (Ed Seuil – 477 pages)
Étrange roman que ce voyage initiatique vers une contrée mystérieuse de Caroline du sud où vit Kya, la fille des marais. Élevée au cœur d’une famille complètement détraquée qui va se dissoudre elle va peu à peu se retrouver seule telle une naufragée sur son île.
C’est elle que l’on va suivre au long de son enfance, de son adolescence, puis de sa vie d’adulte en prise avec la rudesse de la solitude qu’elle choisit par force, développant un caractère de fer et de tendresse à la fois envers la nature  à laquelle elle s’identifie, protégée par la flore et la faune des marais.
Seule mais pas ignorée, cette fille sauvage affrontera le rejet d’une population hostile à sa différence mais aussi à la curiosité, et l’attrait de bonnes personnes  qui entraineront de merveilleuses rencontres mais aussi des dangers inévitables.
Ce roman parfaitement traduit où toutes les beautés de la nature nous sont offertes avec abondance sans aucune source de lassitude où les plus beaux sentiments se côtoient autour de ce merveilleux personnage, est un vrai bonheur. On y retrouve les grands élans de la vie, de l’amour et de la solitude partagée ou redoutée telle qu’on la rencontre parfois dans la vie et à laquelle on pourrait songer en ces temps de confinement que nous traversons.
C’est un hymne à la nature qui transcende tout

France 2 – « Romance », à partir du mercredi 10 juin

Une mini-série de de 6 x 52 min.
Un thriller romantique et fantastique

ROMANCE

Une série écrite et réalisée par Hervé Hadmar
Musique Originale : Eric Demarsan
Avec : Pierre Deladonchamps, Olga Kurylenko, Pierre Perrier, Barbara Schulz,  Simon Abkarian, Anne-Sophie Soldaini, Alain Fromager, Jeanne Rosa, Cécile Paoli, Vincent Steinebach

Paris 2020. Jérémy a 32 ans. Il habite Paris. Solitaire, «refusant d’appartenir à son époque», il tombe amoureux d’une femme sur une photographie. Une photo prise à Biarritz en 1960.
«Romance», c’est l’histoire d’une rencontre qui n’aurait pas dû avoir lieu ; une rencontre amoureuse, passionnelle qui va bouleverser des destins et changer des vies.
Biarritz été 1960 : le début du surf ; l’arrivée du rock ; le soleil et l’insouciance. Jérémy rencontre la femme photographiée. Elle se prénomme  Alice et elle aussi  porte un mystère. Alice : un passé à découvrir, un secret à dévoiler, un amour à vivre… et un destin à sauver. : Jérémy découvre un club «le Wonderland». On y chante et on y danse le rock. Ce club, inexplicablement, va servir à Jérémy de «porte».
Un passage entre le Paris des années 2020 et le Biarritz des années 60.

ROMANCE ROMANCE

Pierre Deladonchamps 
«Romance» c’est un voyage dans le temps… à la fois effrayant et merveilleux.
Jérémy est contraint de voyager dans le temps, des années 2020 à Paris, à Biarrirtz  aux années 60  sans l’avoir voulu.
Il a vu la photo d’une femme dans un club à Paris dont il tombe amoureux. Il s’ennuie dans sa vie et cette photo lui permet de s’évader et de se retrouver dans un cabaret à Biarritz dans les années 60.
Il rencontre Alice qui cache un lourd secret qu’il va essayer de découvrir. Alors que lui aussi cache son secret, il va essayer de l’aider. C’est une histoire d’amour à la fois sombre, romantique et glamour.
C’est grisant de se dire qu’on peut avoir ce pouvoir de se déplacer dans le temps ! »
Olga Kurylenko
«C’est une histoire d’amour qui se déroule comme un thriller. Alice est une femme mystérieuse a un secret, un passé très lourd et qui a une mission.
Le destin fait que Jérémy tombe amoureux d’elle. Quant à elle, elle ne sait pas trop si c’est réciproque. Ce qu’il y a de fort, c’est qu’on lui a prédit cette rencontre qui risque d’être dangereuse.
C’est un retour vers le passé où ce qu’on croit n’est pas ce qui est vrai»

ROMANCE

Simon Abkarian
«Alice» est un conte de fée moderne et musical.
J’y interprète Tony, je tiens une boîte le Wonderland dans le futur et dans le passé et je joue à la fois le père et le fils.
Il va rencontrer Jérémy, il ne sait pas d’où il vient mais il décide de l’aider. Ce qui les lie, c’est l’amour de la musique, du jazz.
Tony n’est pas un voyou, c’est un «démerdard» qui a des connexions.
C’est une belle histoire qui swingue et c’est un vrai thriller.
Barbara Schulz
«C’est une histoire à la fois glamour, mystérieuse, romantique sur fond de jazz.
Tony est amoureux de Margaret mais elle, elle hésite encore à se plonger dans une histoire d’amour car elle a eu un grand chagrin. C’est un secret, un deuil qu’elle n’arrive pas à surmonter. Tony la console et va la ramener à la vie. Entre elle et lui, il y a beaucoup de pudeur, de non-dits. Elle essaie d’écrire un livre avec difficulté mais elle a un don de voyance, elle a accès à l’invisible et va prédire des choses à Alice qui vont les troubler toutes les deux. Elle sent chez elle un lourd secret et elle la trouve touchante. Grâce à ce don, elle est plus apte à accepter l’impossible, les coïncidences.

ROMANCE



Jacques JULLIEN Grand agitateur de jazz à La Cadière d’Azur

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Il y avait à La Cadière d’Azur, ce vivant et riant village du Var assis sur la colline dans le bleu de la Méditerranée, un fou de jazz, qui s’était installé là pour y développer sa passion, et faire swinguer le village. C’était Jacques Jullien, un doux personnage, généreux et courageux, qui consacra sa vie à faire connaître cette musique qu’il avait chevillée au corps. Son autre passion était la peinture à laquelle il dépensa autant d’énergie que pour la musique, soit en peignant lui-même  –  on a vu quelques unes de ses œuvres exposées notamment à La Cadière – ou en se consacrant à des recherches sur de grands peintres, tout en aidant et promouvant des artistes locaux. Il était le créateur de l’association « Présence André Lhote ».
Après avoir œuvré dans un petit club à Port d’Alon et fondé Jazz Convergences à La Ciotat avec Jacky Ritz en 1990, avoir animé des émissions radio, Jacques Jullien vint s’installer à La Cadière en 1993, où il reprit le Club Jazz Azur pour en faire l’Association Jazz Azur avec Jean Parente (qui décéda quelques semaines avant lui), Anne Marie Politelli qui offrait à chaque concert un repas convivial et savoureux aux musiciens, et l’aide musicale du pianiste-compositeur Stéphane Caplain.
Jacques était venu au jazz en écoutant les disques de jazz New Orleans de son père sur son Teppaz. Puis après avoir reçu le choc de Charlie Parker il se tourna vers le jazz moderne. Vers l’âge de 15-16 ans il venait écouter du jazz dans un petit club de La Ciotat, « Le Stereo ». C’était parti pour la découverte du monde du jazz.
C’est plus de 40 ans de sa vie consacrés à cette musique. En 2016 Il espérait pouvoir fêter ses 30 ans de jazz. On était en pleines restrictions budgétaires. Il n’avait plus que la subvention de la Mairie, grâce au Maire qui le soutenait. Il réussit ainsi, avec aussi l’aide de quelques bénévoles, des amis mécènes et son argent personnel, à fêter ses 30 ans de jazz, avec un concert « chaud » mené par un de ses grands amis, le saxophoniste Daniel Huck, grand swingueur devant l’éternité.
Malheureusement la maladie, les ennuis, l’obligèrent à espacer puis à renoncer à ses activités jazzistiques.
A la Cadière d’Azur, dans la chapelle de la Miséricorde reconvertie en lieu culturel, ainsi que dans d’autres lieux, défilèrent le gratin du jazz du Grand Sud et de grandes vedettes telles par exemple François Méchali, Dave Liebman, Géraldine Laurent..
Jacques, qui avait une douceur féminine, eut à cœur de donner une place de choix aux Jazzwomen, en créant « La nuit du jazz au féminin » à l’ancien Moulin de la Roque, et ce pendant une quinzaine d’années, associant jazz, vin et gastronomie provençale pour le meilleur.
Jacques Jullien savait accueillir tous les spectateurs avec une gentillesse et une joie communicatives, comme s’ils étaient des amis de longues dates.
On se souvient de ses présentations des artistes, un peu trop longues et un peu trop élogieuses parfois, mais elles faisaient partie du spectacle. Et je dois dire qu’elles nous manqueront. Il savait faire de ses concerts, de ses rencontres, un moment de partage unique et chaleureux.
Hélas, Jacques Jullien nous a quittés ce dimanche 17 mai après une longue maladie, qui n’avait épuisé ni son affabilité ni son sourire. C’est tout un pan de l’histoire du jazz dans le Var qui restera dans la mémoire.
Nous présentons nos plus sincères condoléances à sa famille et à ses amis.

Serge Baudot


Le monde fantastique de Federico FELLINI

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Né en 1920 à Rimini en Italie, Federico Fellini est mort à Rome en 1993.
Il aurait 100 ans cette année
Il fut l’un des réalisateurs les plus original, le plus fantasque dans un cinéma des années 50, s’essoufflait un peu. Il lui a redonné ses titres de noblesse jusqu’à le ramener au premier plan.
Démarrant comme scénariste, il va très vite s’imposer en tant que réalisateur avec «Les nuits de Cabiria» et surtout «La strada», ce film voyant également naître une star : Giulietta Masina, qui deviendra son épouse en 43 et le restera jusqu’à ce qu’il disparaisse. Elle le suivra d’ailleurs quelques mois après. Fellini fait aujourd’hui partie des plus grands réalisateurs du monde avec à son palmarès quelques films marquants du XXème siècle : «Les Vitelline», «Huit et demi», «La dolce vita», «Satyricon», «Casanova», «La città delle donne», «E la nave va», «Ginger et Fred» et son tout dernier, «La voce della luna», tourné trois ans avant sa disparition.
Je ne le rencontrai qu’une seule fois, au festival de Cannes en 89, où il présentait «La cità delle donne» (La cité des femmes), grâce à mon amie la comédienne Anna Prucnal qui m’avait invité à un cocktail que la production donnait en son honneur et où j’allais avec mon fidèle ami, le photographe Serge Assier.

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Le tout Cannes était évidemment présent, d’où impossibilité d’avoir un moment d’entretien mais ce colosse à la stature impressionnante, était un homme affable, charmant, simple, qui prit le temps pour saluer tout le monde et d’avoir un mot pour chacun.
Alors que quelqu’un venait lui dire qu’il l’admirait et le considérait comme l’un des plus grands réalisateurs, il répondit humblement :
«C’est vrai, j’exerce ce métier de scénariste et de réalisateur mais je n’ai jamais considéré cela comme un vrai métier car c’est une passion avant tout, j’aime inventer des histoires, les raconter. Il y a certainement beaucoup de choses de moi dans mes filma, des épisodes de ma vie… Je m’attache à mes films comme à des enfants, certains que j’aime plus que d’autres…
Avez-vous un préféré ?

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J’ai «une» préférée, c’est Gelsomina, l’héroïne de «La strada»… Je crois que j’en suis amoureux.»
On peut le comprendre puisque Gelsomina n’était autre que sa femme, restées dans le subconscient des amateurs du septième art avec son petit visage de clown chiffonné et triste, criant : «Et voilà le grand Zampano », réplique restée culte.
Fidèle à sa femme jusqu’au bout, on devait la retrouver dans nombre de ses films : «Les feux du Music-Hall», «Le Cheik blanc», «La strada», «Il bidone», «Les nuits de Cabiria», «Ginger et Fred», ce dernier auprès de Marcello Mastroianni qu’on retrouvait lui aussi dans «La dolce vità», «Huit et demi», «La cité des femmes», «Intervista», «Ginger et Fred»
Par contre Giulietta Masina lui fut cinématographiquement souvent infidèle, tournant entre autres avec Rossellini, Lattuada, Comencini, Bertolucci, de Filippo et même avec Duvivier et Brian Forbes.

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Fellini avait une autre corde à son arc : il avait un sacré coup de crayon et nombre de restaurateurs ont gardé précieusement des croquis, des caricatures qu’il dessinait sur les nappes en papier. Et en cette année où il présentait à Cannes «La cité des femmes», le festival rendait hommage à l’artiste en présentant dans le Palais ses œuvres, beaucoup inspirées des femmes, de l’amour, du sexe… Cela faisait partie de ses fantasmes, surtout les femmes plantureuses et même plus que plantureuses, avides de sexe comme lui qui était quelque peu obsédé, disons-le !
Certains de ses dessins ne sont pas à mettre entre toutes les mains !
Couvert d’honneurs, de prix, de distinctions, il reçut entre autres la palme d’or à Cannes  pour «La dolce vità» et même Hollywood lui remit en 93 un oscar d’honneur !
Il laisse une œuvre à nulle autre pareille, originale, fascinante, onirique, symbolique, très souvent controversée mais qui fut toujours très populaire car chargée d’humour, souvent de paillardise, de joie et d’exubérance mais d’une rare intelligence, d’une grande qualité intellectuelle, d’un esthétisme que seul un peintre pouvait donner sur un écran.
En fait, une œuvre véritable qui fait partie du patrimoine mondial du septième art.

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Jacques Brachet
Photos Serge Assier




FRANCE 3 – Les Mystères des majorettes

LES MYSTÈRES DES MAJORETTES

Samedi 30 Mai à 21.05
Une enquête menée à la baguette… des majorettes !
90 min
Un film réalisé par Lorenzo Gabriele
Scénario et dialogues : Laure Duthilleul et Lorenzo Gabriele
Avec : Isabelle Vitari (Claire), Alexandre Varga (David), Marie Bunel (Patricia), Michèle Moretti (Eliette), Jean Dell (Pierre), Laurent Fernandez (Jo), Lucia Passaniti (Lauren), Matthieu Lermitte (Luc)

LES MYSTÈRES DES MAJORETTESLES MYSTÈRES DES MAJORETTES
LES MYSTÈRES DES MAJORETTESLES MYSTÈRES DES MAJORETTES

Dans une petite ville de Charente-Maritime, une jeune majorette est retrouvée morte dans une glacière située sur le domaine de Madame Li, une riche viticultrice chinoise installée depuis quinze ans dans la région.
Pour Claire, capitaine de gendarmerie en charge de l’affaire, l’enquête s’annonce des plus compliquées, entre les rivalités des majorettes, les soupçons véhiculés par la xénophobie des villageois et les vieilles histoires de famille qui renaissent …
On impose à Claire un criminologue de la région, David, comme partenaire pour son enquête.
Claire, peu encline à se prêter au jeu des analyses psychologiques de ce partenaire, va devoir pourtant trouver un moyen de collaborer avec ce dernier afin de résoudre le mystère qui plane sur la petite ville.
Leur collaboration imposée va révéler chez chacun d’eux de douloureux secrets…

LES MYSTÈRES DES MAJORETTES