Archives mensuelles : janvier 2020

NOTES de LECTURES

Adimi colette

Kaouther ADIMI : Les petits de décembre ( Ed : Seuil – 248 pages)
Tout semble bien tranquille dans ce quartier d’Alger, sur cette place du 11 décembre, souvenir du soulèvement contre le pays colon la France, soulèvement du peuple algérien scandant «Algérie indépendante» ou «Vive le FLN». Des enfants jouent au football sur un terrain abandonné, c’est le territoire de Jamil, Mahdi et d’Ines, c’est leur domaine réservé, on ne s’occupe pas de politique à onze ans. Pourtant lorsque deux généraux annoncent leur volonté de construire deux villas sur ce terrain, c’est l’indignation des enfants, ce terrain est à eux et le restera, qu’importe les hauts grades et les titres de propriété. Une empoignade dégénère, les enfants attaquent, la vieille moudjahidine glorieuse combattante de la guerre d’Algérie apporte son soutien aux enfants, un général est désarmé c’est le chaos, la panique et l’appel au secours à la sécurité.
Le système politique algérien est basé sur l’emprise des généraux sur la population, des généraux installés au pouvoir après avoir combattu le groupe islamique armé, des généraux qui enquêtent et détiennent des renseignements sur tout le monde. Aussi lorsque des enfants repoussent les généraux, c’est l’affront, l’offense étant aussitôt diffusée  sur les réseaux sociaux.
Ce livre est l’espoir d’un peuple jeune et déterminé à aimer son pays mais surtout à se débarrasser de la pression des vieux généraux qui étouffent la génération montante. Le monde a changé, les téléphones, les vidéos circulent et si trois jeunes enfants de onze ans arrivent à déstabiliser la hiérarchie actuelle, c’est une immense vague d’espoir que Kaouther Adimi offre à son peuple.
Anthony COLETTE : Danse avec tes rêves (Ed Hors Collection – 142 pages)
Anthony Colette, c’est ce beau garçon au regard noir, à la mèche rebelle à l’élégance décontractée, qu’on a découvert dans l’émission «Danse avec les stars», en tant que danseur, chorégraphe et coach de ces stars qui viennent concourir sur un plateau autre que de théâtre ou de cinéma ou de spectacles mais sur un dance floor.
En deux ans, cet ancien footballeur-boxeur d’Aubagne est devenu plus star que certaines stars concurrentes et la coqueluche de ces demoiselles. Et pourtant, ce n’est qu’à 16 ans qu’il découvre la danse de salon grâce à sa copine de classe qui fait des compétitions. Ce sont deux coups de foudre : la danse et… Anaïs Riera. Lui le timide mal dans ses godasses, va se jeter dans cette passion jusqu’à gagner pas mal de concours car il est super doué.
Il a 20 ans quand, repéré par TF1, on lui propose d’être coach de DALS. Mais il refuse, ne sentant pas prêt. A la deuxième relance, deux ans après, il accepte enfin et il sera gâté par ses stars, deux magnifiques femmes, la comédienne Joy Esther (Nos chers voisins) et Miss Univers, Iris Mittenaere !
On ne pouvait pas commencer mieux.
Ce livre – précise-t-il – n’est pas une bio, ce serait un peu rapide pour ce  «jeunot» et quelque peu présomptueux. Non, c’est un parcours de vie pour s’adresser aux jeunes et leur dire que lorsqu’on a une passion, il faut la vivre pleinement et faire tout pour y arriver.
Vivre de sa passion, quelle qu’elle soit, n’est-ce pas le plus beau rêve à réaliser ?
Il se dit impulsif, explosif, quelquefois caractériel mais toujours optimiste, positif et toujours prêt à apprendre, à connaître, à découvrir ce métier qu’il a choisi de vivre avec passion et tenter des expériences.
De ce petit sportif de Gardanne à l’étoile montante de la danse, il y a eu des moments de joie, de frénésie, de peur, de désespoir mais toujours avec un but : y arriver.
Ce livre est très touchant car Anthony est un être vrai, sensible, amoureux de la vie et du chemin qu’il a choisi. Agrémenté de mots d’amour et d’amitié de tous ces gens qui ont cru en lui : ses parents, son frère Nathan, ses profs, Marc Barbiéri, sa petite amie qui ne l’est plus mais reste son amie, ses amis Ariel et David, bien sûr Joy et Iris… Tous ont cru et croient lui et le soutiennent. Ils sont unanimes pour parler de sa gentillesse, de sa fidélité, de sa simplicité.
Anthony est une belle âme dans un corps de danseur de talent.
Ce livre en est le témoignage.

DECK Duris

Julia DECK : Propriété privée (Ed. Minuit – 178 pages)
Petite chronique familiale et tranquille sur l’art d’habiter dans un quartier écolo nouvellement installé dans une banlieue parisienne. Un couple sans enfants. Elle, la narratrice, tranquille, chargée d’affaires navigant entre Paris et Rotterdam et son mari plus âgé, fatigué, un peu à l’écart à cause de ses traitements psy. Le ton est donné…
les voisins qui s’installent, chacun avec ses travers, communicatifs ou pas ; Les rencontres, les apéros, les petits tracas quotidiens et… l’intrigue se noue. La mort du chat des voisins puis la disparition de la voisine installent un climat de suspicion générale révélant le dessous des cartes.
Les personnalités  se dévoilent, les fils se dénouent.
Un petit roman agréable, bien construit où l’intrigue pique la curiosité du lecteur et où tout s’explique sans heurt comme avec connivence avec le lecteur.
Romain DURIS : Féroce (Ed Noeve – 176 pages)
Que voilà un drôle de livre – d’album, devrais-je dire – qui m’a laissé quelque peu dubitatif.
D’abord il y a la surprise de découvrir que derrière un comédien de grand talent, se cachait un plasticien.
En fait, en dehors de l’école des Arts appliqués, il s’est dirigé vers la musique avant de bifurquer vers le cinéma.
Acteur original s’il en est, il n’est jamais là où on l’attend, il  a une filmographie à nulle autre pareille, endossant des rôles très divers, quelquefois très particuliers, même dérangeant, des rôles inattendus qui surprennent mais ne laissent pas indifférents, passant de «Adolphe» à «L’auberge espagnole», «De battre, mon cœur s’est arrêté» à «L’homme qui voulait vivre sa vie» ou encore «L’exilé» ou «Molière»…
Il avoue pourtant que dès son plus jeune âge, il ne pensait pas au cinéma mais ne cessait pas de dessiner. Les hasards de la vie lui ont fait prendre divers chemins. C’est la galerie Cinéma, une galerie qui aime mêler des plasticiens à d’autres artistes et qui, découvrant ses dessins, lui propose de les exposer. S’en suivra donc cet album où, à part une préface de l’auteur lui-même, vous découvrirez ses œuvres toutes noires puisque faites au crayon gras ou à la mine de plomb. 35 en tout, choisies parmi 180 car il est un artiste prolixe.
Mais une œuvre assez inégale avec certains dessins (beaucoup de nus, de corps entrelacés, quelques portraits) très léchés, très aboutis et certains autres plutôt brouillons, plus des esquisses ou des travaux inachevés.
Le trait est incisif les portraits particulièrement réussis, les corps à la fois sensuels et dégageant une certaine violence.
C’est un monde à part que nous offre Romain Duris. Un monde qui n’est pas de tout repos et qui, comme son nom l’indique, est quelquefois féroce. Peut-être qu’il lui ressemble finalement mais comme c’est un homme discret… Va-t-on savoir ?
On le retrouvera sur France 3 jeudi 30 janvier dans «Un petit boulot» auprès de Michel Blanc

jarre Siccardi

Jean-Michel JARRE : Mélancolique rodéo (Ed Robert Laffont – 380 pages)
Cette biographie est l’une des plus brillantes, des plus intelligente, des plus passionnée qu’ait pu écrire un artiste. Artiste mondialement connu, qui plus est, français, qui ne se prend à aucun moment pour une star, ce qui devient rare, mais qui est un vrai créateur.
Un musicien et compositeur hors pair, homme magnifique de simplicité, qui vit par et pour sa musique électronique, qui offre dans le monde entier des concerts pharaoniques inégalés, dans des lieux et quelquefois des pays improbables..
Il est le fils de Maurice Jarre, compositeur lui aussi connu dans le monde entier (Lawrence d’Arabie, Paris brûle-t-il ?, Docteur Jivago, Le cercle des poètes disparus…) aussi génial que son fils, humanité en moins, ayant abandonné femme et enfant et dont le courant n’est jamais passé entre eux, au grand désespoir de son fils qui en a gardé une plaie profonde. Ce qui explique sa mélancolie.
Entre Wagner et Géo Trouvetout, Jean-Michel a inventé la musique électronique et nombre de machines dont il est l’inspirateur. Il a toujours jonglé avec les notes, les mots, la technique pour se hisser au top de son art.
Il est à la fois connu du monde entier en tant qu’artiste et inconnu en tant qu’homme, tant il a toujours été simple, discret et ce gros livre de 380 pages nous fait découvrir un être attachant, passionné, sensible, toujours en questionnement sur la vie, sa vie, sa musique et les événements du monde.
Il a côtoyé les plus grand hommes politiques du monde entier, les plus grands artistes avec lesquels il a collaboré, sa vie est passionnante, curieux des gens, des rencontres, des musiques du monde et écrivant aussi «Les mots bleus» pour Christophe  ou encore «Où sont les femmes ?» pour Juvet.
Eternel adolescent, physiquement et moralement, curieux de tout, sa vie est une épopée musicale universelle qui a rassemblé des millions de gens, ses œuvres, curieusement, étant souvent nées dans la solitude de la cuisine de ses maisons !
Son livre est superbement écrit, passionnant, même si quelquefois il est difficile de le suivre dans ses pérégrinations techniques pour des néophytes dont je suis !
Un seul petit bémol : les photos qui jalonnent le livre, petites, en noir et blanc, certes très symboliques mais on aurait aimé voir quelques photos en couleurs de ses concerts démesurés et explosant de couleurs…
Ce sera peut-être pour un autre livre !
Jean SICCARDI : Les dames du mardi (Ed Presses de la Cité – 346 pages)
Victor est un fils d’émigrés clandestins piémontés, venus se réfugier à Nice. Son père meurt à la guerre, sa mère se laisse mourir.
Le voilà tout jeune livré à lui-même, protégé par un curé, jouant les Robin des Bois, volant aux riches pour aider d’autres émigrés. Mais il finit par se mettre en danger et il part en cavale dans les montagnes. Il y rencontrera un vieux couple de fermiers sans enfants, les Cousin. Alors qu’il est sans papiers, ils l’adopteront et Victor s’occupera de la ferme. Dans ses pérégrinations, il découvrira un trésor de guerre et lorsque ses parents adoptifs meurent, il décide de revenir sur Nice sous le nom de Cousin de la Salèse, pour mener la grande vie.
Cependant, fréquentant la maison close de Juliette, il va tomber amoureux d’une jeune prostituée.
Une vie très superficielle dans laquelle il se fait une place. Mais y est-il vraiment à sa place ?
Jean Siccardi nous raconte là l’histoire et l’ascension d’un jeune italien issu de l’immigration comme il y en a eu beaucoup durant la première guerre, même si ses parents sont venus en France  en 1907, ne pouvant plus vivre en Italie.
Roman magnifiquement documenté sur la vie entre l’Italie et la France de cette époque. L’histoire de ce jeune italien est une véritable épopée mais il y manque un souffle d’aventure et surtout un manque de repères par rapport à Victor car, sautant des années, l’on finit par ne plus savoir quel âge il a, son histoire quelque peu noyée par des descriptions, des tableaux de paysages, de l’époque, certes magnifiquement cinématographiques mais alourdissant l’histoire de son héros.
Quant au titre, il ne concerne que la troisième partie, lors de son arrivée à Cannes où il va fréquenter ce lupanar.
Notre ami Jean semble moins inspiré que d’habitude et ce roman nous laisse un peu sur notre faim.

Châteauvallon – Scène Nationale
Présentation été 2020 – Orient-Occident

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Traditionnelle présentation de la programmation de Châteauvallon, scène nationale, pour le Festival d’été 2020, devant une salle archi-comble. Présentation assurée par le co-directeur, Charles Berling, et par des membres de la production, Cynthia Montigny, Stéphane de Belleval, Olive Benoît, et d’une traductrice en langage des signes pour les sourds et muets. D’autres intervenants viendront présenter leur spectacle. Chaque spectacle bénéficie d’une courte apparition filmée, avant goût du plaisir à venir.
Cette année la programmation est placée sous le signe de la fraternité entre l’Orient et l’Occident. Après les remerciements d’usage, Charles Berling expose avec la passion et l’engagement qu’on lui connaît, toute la richesse des deux cultures et leur enrichissement de l’une par l’autre, dans la convivialité et la fraternité. Il rappelle que Châteauvallon est une « Utopie réaliste » créée par deux couples, Gérard et Marielle Paquet, Henri et Simone Komatis, avec justement ce désir de métissage.
Il y aura de la danse, du cirque, des concerts, des films, des conférences, du théâtre et des ateliers. Qui dit mieux ?
Chaque soirée sera précédée d‘un « Crépuscule » (gratuit), une sorte de mise en appétit dans le même esprit que, et avant le grand spectacle. Une façon de faire vivre tout le site.
Aperçus du programme au jour le jour :
Crépuscules à 19h: Le danseur-chorégraphe Frank Micheletti emmènera le public dans une déambulation à travers le site –  Underground, une exploration des sous-sols, une plongée poétique dans le paysage de Châteauvallon – la « Compagnie de l’œil ivre » pour une danse insolite – La Compagnie « Le fils du Grand Réseau » pour une comédie grinçante – Charles Berling lit Jean Giono – G.U.I.D du Ballet Preljocaj – La « Compagnie Choses Dites » de Sébastien Depommier dans  « l’œil égaré » à propos de Victor Hugo et André Du Bouchet – Une table ronde sur le thème Orient/Occident peut-être avec Amin Maalouf, suivie par Les Chanteurs d’oiseaux – Une lecture musicale « Cosmos Beethoven et l’Inde » – La Cultura flamenca, une conférence suivie du film « Impulso » d’Emilio Belmonte.

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Les spectacles du soir à 22h :
Fiq ! (Réveille-toi !) par le groupe acrobatique de Tanger, de Maroussia Diaz Verbèke, avec 15 artistes acrobates. Une autre vision du Maroc – La chanteuse Lisa SImone en quartette pour un « Wonderful Tour »,  du Jazz à la Soul  – Une journée Jean Giono pour les 50 ans de sa mort, après la lecture de Charles Berling, une conférence de Jacques Mény (Giono le Méditerranéen), puis le film « Crésus » de Giono avec Fernandel – Les subtilités chorégraphiques de Anne Teresa De Keersmaeker/Rosas sur des musiques de Bartòk, Beethoven et Schönberg – Emmanuel Gat Dance pour Sacre/Works sur un mode swing-salsa et la virtuosité de la danse – Le oudiste chanteur tunisien Dhafer Youssef avec un trio pour les musiques de « Sounds of Mirrors » – « Franito » spectacle hilarant de Patrice Thibaud qui mélange Théâtre, danse et musique – Le « Secession Orchestra » de Clément Mao avec Takacs pour Mille et une vies/Mille et une voix, une épopée musicale dans un Orient fantasmé – Les Oiseaux oubliés par la pianiste Shani Diluka et les Chanteurs d’Oiseaux, des dialogues poétiques entre oiseaux et œuvres musicales, le 19 juillet à 11h30,
Ce Festival d’été se terminera par les Nuits Flamencas sous la direction artistique de Juan Carmona :
Jeudi : Conférence sur la culture flamenca suivi du film « Impulso » d’Emilio Belmonte.
Vendredi : Un atelier d’initiation à la Sévillane, enchaîné par « Juerga Familia », un flamenco traditionnel par une famille gitane –  La chorégraphe et danseuse Rocío Molina, de Malaga, accompagnée par quatre musicien donnera sa version de « Impulso » entre tradition et modernité.
Samedi : Une master-class de danse et une master-class de guitare.  –  « Viva ! »  un ballet de Manuel Liñan, entre tradition et avant-garde, avec des danseurs de Grenade, des musiciens et des chanteurs.
Pour clore ce festival, Le Bal Sévillan, animé par le groupe  flamenco sévillan de Giraldillo.

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Cette présentation devait se terminer par une nouveauté dans se genre d’exercice, un « tablao » flamenco par le groupe de Paco Carmona, lui même à la guitare, deux chanteurs, tout à fait dans la tradition, et une danseuse à l’énergie communicative et au zapateado endiablé. Gros succès public.
Il ne restait plus qu’à se lancer vers le buffet.
Serge Baudot

Renseignements : chateauvallon.com – theatre-liberte.fr –
Réservation : 04 94 22 02 02 – 04 98 00 56 76 – reservation@chateauvallon.com
Programmes : Aux théâtres et dans les lieux habituels.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 




Le Pradet – Ouverture du Conservatoire TPM

Inauguration Conservtaoite TPM - Le Pradet (c) O Pastor TPM

Décidément, en ce moment dans le Var, la Culture s’amplifie, les lieux de culture font florès et, après la rénovation du Musée de Toulon, le Complexe Chalucet, voici que vient de naître le Conservatoire TPM du Pradet, ce 22 janvier.
Les élèves y sont entrés officiellement lundi 27 janvier.
Construction remarquable constituée de plus de 1200 blocs de pierres massives du Lubéron, ce bâtiment au bilan carbone très bas, est labellisé Bâtiment Durable Méditerranéen niveau Argent.
Quinze mois de travaux ont été nécessaires pour élever ce site, complétant le Pôle Culturel de la ville du Pradet, inauguré le 24 novembre dernier et constitué de la bibliothèque municipale et d’une ludothèque.
Après avoir été installés provisoirement à l’intérieur de modules de type « Algéco » (jusqu’en 2018), puis dans des locaux mis à disposition par la commune au sein du BIJ au Pradet, les élèves du Conservatoire TPM pratiquent désormais leur discipline artistique dans le tout nouveau site du Pradet.
Ce chantier, dont la première pierre a été posée le 11 janvier 2019, a duré près de dix mois pour un coût total de 2 400 000 euros TTC, financé par TPM, l’Etat, la Région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur et le Conseil départemental du Var.
Le nouveau bâtiment, d’une superficie d’environ 620 m2 est réparti sur deux niveaux et composé de :
• 6 salles de cours et de répétition à haute performance acoustique
• 1 salle pouvant accueillir jusqu’à 90 personnes, servant aux pratiques collectives instrumentales et vocales (répétitions, accueil de master classes et d’auditions élèves).
Ce sont les agences Studio 1984 et Boris Bouchet Architectes qui ont été toutes deux missionnées pour mener à bien le projet, en raison de leur démarche architecturale, sociale et écologique innovante.
Le bâtiment a été implanté dans le centre-ville du Pradet, au 130 boulevard Jean Jaurès, à l’ancien emplacement de l’école Jean Jaurès construite au début du 20ème siècle. Rénovée à plusieurs reprises, celle-ci a été fermée en septembre 2014, afin de procéder au désamiantage et à la démolition de modules alors implantés dans la cour.
Après la réalisation de ces travaux au premier semestre 2015, la commune du Pradet a souhaité réaliser, dans les locaux existants de l’école, un centre culturel comprenant une bibliothèque (déménagement de la bibliothèque existante), une ludothèque et le nouveau site du Conservatoire TPM, ce dernier étant mené sous maîtrise d’ouvrage de la Métropole TPM.

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La bibliothèque municipale et la nouvelle ludothèque ont été inaugurées le 24 novembre 2019.
Le projet de construction s’est attaché à conserver l’ambiance singulière de ce lieu, dans sa relation au centre-ville comme au grand paysage de la colline qui le domine. L’implantation générale s’est donc appuyée sur les bâtiments et équipements existants afin de favoriser l’intégration des volumes et organiser la continuité des parcours et des accès.
La cour, pensée comme une place publique, dispose d’un ensemble de lieux de passage et articule centre historique, faubourg, espaces naturels et alignement de platanes.
Cela a conduit à organiser l’équipement sur deux niveaux afin de permettre une meilleure compacité de l’enveloppe et une réduction importante de l’emprise au sol du bâti.
Le Conservatoire TPM est un établissement d’enseignement artistique spécialisé (classé dans le réseau national des Conservatoires à Rayonnement Régional) qui a pour vocation l’apprentissage des pratiques de la musique, de la danse, du théâtre et du cirque.
Son objectif est de permettre à chaque élève de s’ouvrir aux différentes disciplines en développant et en perfectionnant ses dispositions artistiques. Il propose plusieurs cursus, de l’initiation à la formation pré-professionnalisante, que l’élève envisage de pratiquer en amateur ou de s’orienter vers un métier artistique. Le Conservatoire TPM est aussi un lieu d’échange et de diffusion.
L’établissement propose près de 80 disciplines.
Il accueille 3600 élèves encadrés par près de 200 enseignants.
Pour rappel, il est composé de 3 pôles comprenant aujourd’hui 11 sites répartis sur le territoire TPM : Pôle Est : Carqueiranne, Hyères, La Garde et Le Pradet – Pôle Centre : La Valette-du-Var, Le Revest-les-Eaux et Toulon – Pôle Ouest : La Seyne-sur-Mer, Ollioules, Six-Fours-les-Plages et Saint-Mandrier-sur-Mer.
Aujourd’hui, le Conservatoire poursuit son développement, et ce nouveau bâtiment sur le site du Pradet en est un bel exemple. Ce sont donc 141 élèves qui sont rattachés administrativement au site du Pradet et 185 qui y suivent régulièrement des cours encadrés par 17 enseignants dans les Disciplines suivantes : Accompagnement instrumental ; Atelier parents/enfants ; Chant choral dominant Maîtrises enfants et ados et Approfondissement du travail des maîtrises ; Chant choral choeur enfants ; Clarinette ; Ensemble instrumental à vent ; Ensemble de violoncelles ; Ensemble vocal ; Formation musicale ; Guitare ; Guitare jazz ; Piano ; Piano complémentaire pour les maîtrises ; Saxophone ; Trompette ; Violon ; Violoncelle.

www.conservatoire-tpm.fr



Opéra de Toulon – Nuit du piano
Beethoven and Co

SAMEDI 8 FÉVRIER – A partir de 17H30
La  Nuit du piano», un format de concert singulier : pas de récital, ni d’artiste unique, mais quatre pianistes, un trio et une violoniste qui joueront 8 fois 30 minutes. Le public pourra aussi se restaurer au Foyer Campra de l’Opéra où le concert sera retransmis en direct, et profiter de l’architecture conviviale de l’Opéra de Toulon. Ainsi, chacun composera son programme…
17H30-18H : RÉCITAL DÉCOUVERTE
OLGA BONDARÉNKO
Ludwig van Beethoven Sonate n°13 « Quasi una fantasia » en mi bémol majeur,
Op. 27 n°1
TRIO GABBIANO
Ludwig van Beethoven Trio en do mineur, Op. 1 n°3 (2ème & 4ème mouvement)

Igor Tchetuev, PianistPhoto: Marco Borggreve de wilhencourt

18H15-18H45 : IGOR TCHTETUEV
Ludwig van Beethoven Sonate « La Tempête » no 17 en ré mineur, Op. 31 nº 2 Ludwig van Beethoven Rondo « Colère pour un sou perdu » en sol majeur, Op. 129
19H-19H30 : TANGUY DE WILLIENCOURT
Anton Webern Variations Op. 27
Ludwig van Beethoven Sonate « Pathétique » n°8 en do mineur, Op. 13
19H45-20H15 : FLORIAN NOACK
Ludwig van Beethoven Sonate « Les Adieux » n°26 en mi bémol majeur, Op. 81
Robert Schumann Etudes en forme de variations d’après la 7ème Symphonie
de Beethoven, WoO.31
20H30-21H : IGOR TCHETUEV & FANNY CLAMAGIRAND Ludwig van Beethoven Sonate « Le Printemps » pour piano et violon no 5 en fa majeur, Op. 24
21H15-21H45 : TANGUY DE WILLIENCOURT
Alban Berg Sonate, Op. 1
Ludwig van Beethoven Sonate « Au clair de lune » n°14 en do dièse mineur, Op. 27 n°2
22H-22H30 : FLORIAN NOACK
Muzio Clementi Sonate n°2 en fa majeur, Op. 33
Ludwig van Beethoven – Charles-Valentin Alkan Concerto n°3 en do mineur,
1er mouvement (Cadence, Alkan)
22H45-23H15 : IGOR TCHETUEV & FANNY CLAMAGIRAND Ludwig van Beethoven Sonate « À Kreutzer » pour piano et violon no 9 en la majeur, Op. 47

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Beethoven, dont on célèbre en 2020 le 250ème anniversaire de la naissance, est universellement reconnu comme le plus grand Maitre de la musique. Son indépendance, son exigence de liberté et de rigueur dans l’écriture et la forme n’ont d’égales que son originalité et son génie novateur.
S’il fut le grand modèle des romantiques, il reste encore et toujours la référence des pionniers du XXème siècle y compris des compositeurs dodécaphoniques, sériels et néo-sériels.
Au XXIème siècle, alors que l’on pensait que l’atonalisme avait définitivement triomphé, c’est avec le retour à une nouvelle idée du système tonal que les jeunes compositeurs minimalistes, élevés au biberon du Rock et du Jazz, recherchent une nouvelle inspiration à la source Beethovenienne. Une Beethoven-attitude en quelque sorte, qui place ce pianiste et compositeur rebelle en pleine lumière. [Monique Dautemer]
« Master class »
VENDREDI 7 FÉVRIER | 17H-19H | AUDITORIUM DU CONSERVATOIRE
Master class publique avec Florian Noack et des élèves du Conservatoire TPM
Entrée libre sur réservation au 04 94 18 53 07 ou 04 94 93 55 45
& festival.billetterie@orange-business.fr

Ollioules : Une visite à Chateauvallon

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En cette douce fin janvier se donnait sur la scène nationale Châteauvallon, «La Visite», pièce pour un personnage, jouée par Lolita Chammah et écrite pour elle par Anne Brest, toutes deux déjà bien ancrées dans le théâtre, le cinéma et la télévision.
Il s’agit d’une jeune femme qui vient d’accoucher d’un bébé, en l’occurrence une fille, et qui a invité des cousins du Canada de son mari pour leur présenter le bébé. Le public va représenter les amis, et la scène, le salon de réception. Cette petite salle du Baou, là-haut sur la colline, est l’écrin parfait pour cette pièce intimiste.
Le décor est on ne peut plus minimaliste : une moquette mauve recouvre le sol ; au fond, un mur orange coupé par une ouverture noire en son centre. L’espace scénique démarre sous les pieds des spectateurs, si bien qu’on se trouve intégrés dans le salon. La comédienne, en peignoir de satin (elle changera de costume au cours de la pièce), accueille les gens à la porte, quelques-uns lui remettent un paquet cadeau ou un bouquet de fleurs, qu’elle va déposer sur la scène côté jardin.
Elle remercie sans arrêt ses invités d’avoir fait sept heures en voiture pour venir voir son bébé, dit aux gens où déposer leur manteau, de s’installer au salon, leur offre du thé,
Nous sommes aux Etets-Unis, dans le Minesota. La mère est chercheuse en science cognitive, avec son mari, dans une prestigieuse université. Elle dit qu’il va bientôt arriver, mais qu’il a beaucoup de travail, les étudiants à s’occuper ; on comprend que le mari ne viendra pas. Cette mère parle avec un débit saccadé, ultra rapide, se répète sans arrêt, bouge sans cesse parcourant toute la scène. Un visage tendu, souffrant par moment, une agitation, des postures bizarres, comme lorsqu’elle se tord ses pieds avec ses haut-talons marquant ainsi son manque d’équilibre, parfois même on prend peur pour le bébé ; tout montre qu’il y a quelque chose qui ne va pas chez elle.
On est à l’heure de la tétée, sa blouse bientôt se tachera de lait autour d’un sein.

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Alors le dialogue est formidable, avec un humour grinçant, décapant, dérangeant, surtout pour les mères traditionnelles, ce dialogue va parcourir toutes les questions de l’enfantement, de la tradition immémoriale qui veut que la femme soit faite pour enfanter, dans la douleur, elle dit que non, que quand elle fait l’amour c’est pour le plaisir, pourquoi enfanter, comparaison avec les autres animaux dont parfois les mères tuent un enfant parce qu’elle ne peut pas le nourrir. Bref toutes les questions qu’une femme, et un homme aussi, il faut l’espérer, se posent devant la perduration du genre humain, le fait d’être mère, de l’avoir désiré ou non, pourquoi fait-on des enfants, et tout ce que cela comporte de privation de liberté, de dégradation corporelle, de travail, de soucis et j’en passe, et bien sûr en opposition le refus d’être mère. Sans oublier toutes les craintes sanitaires du monde d’aujourd’hui. Et tout cela déclaré sur le mode de la dérision.
Cette pièce est le fruit d’une résidence de création à Châteauvallon. Anne Berest, en plus d’une écriture flamboyante, rythmée sur un débit à la mitrailleuse de la parole, parcourt le thème d’une façon exhaustive, avec un brio et un humour décapant. Un texte écrit pour être « mis en bouche ». Vus les applaudissements et les rappels, on peut dire que le public a adhéré totalement. Public essentiellement féminin, et d’un âge certain ; les autres ne sont-ils pas intéressés par la naissance sur terre ?
Lolita Chammah habite ce personnage d’une façon époustouflante. Elle est cette mère plongée dans les affres du doute, des regrets, des questions existentielles, de la peur de l’avenir. Par le corps et la voix elle nous fait devenir cette mère en souffrance devant cette maternité qui l’angoisse, l’épouvante, l’ébranle, et qui peut-être aussi lui offrira une autre vie…

Serge Baudot

 

 

 

 

 





Un nouvelle série sur France 2
« Il a déjà tes yeux »

IL A DEJA TES YEUX S01

A partir du mercredi 12 février à 21.05
IL A DÉJÀ TES YEUX
Une série de 6×52’ créée par Lucien Jean-Baptiste et Sébastien Mounier
Scénario de Sébastien Mounier et Lucien Jean-Baptiste
Réalisé par  Lucien Jean-Baptiste
Musique d’Alexis Rault
Avec : Aïssa Maïga, Lucien Jean-Baptiste, Arié Elmaleh, Michel Bohiri, Joahkim Sigue, Louis Durant, Marie-Philomène Nga, Bass Dhem, Delphine Théodore, Manda Touré, avec la participation de Michel Jonasz.

IL A DEJA TES YEUX S01 IL A DEJA TES YEUX S01

 Après le succès du film sorti au cinéma en 2017, France 2 propose de retrouver cette famille truculente…
Plusieurs années ont passé depuis que Sali (Aïssa Maiga) et Paul Aloka (Lucien Jean-Baptiste), un couple noir, ont adopté Benjamin, un enfant blanc (cf. le film Il a déjà tes yeux). Benjamin a grandi, c’est aujourd’hui un adolescent qui a dû accueillir, un an après son adoption, un petit frère prénommé Noé. Enfant biologique du couple, Noé est noir, évidemment. Les deux frères sont, en tout, l’exact opposé : Benjamin est aussi déconneur que Noé est sérieux, aussi sportif que l’autre est intello… Autant dire qu’avec une mère d’origine africaine, un père d’origine antillaise, un fils blanc et un fils noir, les Aloka ne passent pas inaperçus dans leur vie quotidienne. Une famille un peu plus atypique que les autres, somme toute ! Mais voilà qu’un intrigant et élégant vieil homme, qui se prénomme Lazare, sonne un beau jour à la porte… et se présente comme le père de Paul. Tout l’équilibre (précaire) familial pourrait-il en être bousculé ? Et si cela donnait l’idée à Benjamin de retrouver ses parents biologiques ?

IL A DEJA TES YEUX S01




Sanary – Théâtre Galli
Et Thierry WILSON devint ZIZE DUPANIER

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L’écrivain David Lelait-Helo a écrit : «Quand je serai grand, je serai Nana Mouskouri».
Thierry Wilson, lui, disait : «Quand je serai grand, je serai Jacqueline Maillan».
Évidemment, aucun des deux n’est devenu ce qu’il désirait être… Of course !
Mais David est devenu écrivain et auteur de chansons et Thierry est devenu… Zize Dupanier !
Une marseillaise haute en couleur, «Nature-peinture», comme elle aime à le dire, qui ne craint «dégun», qui a le verbe haut, la voix qui porte et l’accent… qui rapporte !
Elle vit avec un vieux con de mari et est prête à marier son jeune con de fils. Sans compter la fiancée, suédoise pure et dure qui va sentir les bois des meubles Ikéa lorsqu’elle est en manque de son pays. Et sans parler enfin de la mère, cul cousu, snobinarde et radin qui pratique le naturisme dans un chalet…  au Cap d’Agde.

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Et voilà notre Zize embringuée dans ce mariage «contre nature», alors qu’elle a l’oignon et le mimosa. Entendez par là : un cor au pied et la ménopause. Bref, tout ne va pas bien dans ce monde qui est loin d’être meilleur.
Mais voilà, ça se passe au soleil de Marseille et tout nous est raconté par une comediante-tragediante à l’accent à couper au couteau et par sa bouche,le moindre événement devient une épopée… Et on se marre !
D’ailleurs, on a pu le constater au Théâtre Galli de Sanary plein comme un œuf, ce qui devient rare, où durant une heure et demi le public a éclaté de rire et lui a fait une standing ovation de folie.
Zize est en train de devenir un (une ?) artiste incontournable de la scène, non plus provençale mais nationale.
Derrière Zize, on retrouve donc l’ami Thierry qui, à l’inverse de son personnage, est un garçon calme, posé, discret, d’une grande gentillesse mais toujours avec cet humour qu’il sait si bien faire passer sur scène.
Il doit cette notoriété, non pas à Jacqueline Maillan mais à des personnes comme Michou ou encore Coccinelle, qui fut le premier artiste transsexuel célèbre en France et qui le prit sous son aile.

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Mais encore à une émission que l’on connaît bien : «La France a un incroyable talent» qui, si elle n’a pas gagné, lui a permis d’un seul coup de se faire connaître de la France entière et a donné un coup de fouet à sa carrière, dépassant aujourd’hui les frontières de la Provence.
Et puis, elle s’y est fait deux amies : Hélène Ségara, sa compatriote provençale et Marianne James, qui joua dans la même cour qu’elle en créant le personnage aussi très haut en couleur de Maria Ulrika Von Glott.
Voilà donc notre Zize sur le chemin de la gloire, gloire méritée s’il en est et qui, si vous l’avez ratée, revient à Toulon au Colbert le 30 mai et le vendredi 10 juillet au Casino de Hyères, où elle sera l’invitée de Michèle Torr qui donnera, avec quelques autres amis, un concert en faveur de l’association SEP en pays d’Aix, créée pour aider à la recherche de la sclérose en plaques dont est atteint son fils Romain.
Et déjà elle nous annonce son nouveau spectacle qui s’intitulera « Sexygénaire »… Tout un programme !
On n’a pas fini de parler de Zize !

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Jacques Brachet
Photos Patrick Carpentier & Jacques Brachet



EcoQuartier Chalucet… Ca y est, c’est ouvert !

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On l’attendait depuis des mois, grâce à une chronique d’un chef d’œuvre annoncé bien entretenue.
Depuis des mois c’était la priorité d’un maire emphatique dès qu’il en parlait et encore il y a à peine quelques jours lors de la conférence de presse.
Après celle-ci, on était très impatient de voir le résultat.
Et depuis vendredi le voici, offert au public et à la hauteur de tout ce qu’on en avait entendu parler. C’est… grandiose !

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Le jardin Alexandre 1er qui était longtemps quelque peu à l’abandon, a retrouvé plus que son lustre d’Antan, agrandi, métamorphosé, presque difficilement reconnaissable pour un Toulonnais comme moi qui ai vécu toute mon enfance et qui y ai joué des après-midi entiers.
L’hôpital Chalucet a retrouvé son lustre d’Antan et, offre une entrée somptueuse à ce complexe culturel unique en son genre. Un espace de lumière, celle-ci y entrant de partout, une luminosité formidable et un agencement incroyable. Bravo à Mme Corinne Vezzoni !
Et bravo à M le Maire, Hubert Falco,  qui ajoute à sa ville un magnifique fleuron avec ce lieu dédié à la culture, au partage, à la connaissance. Après l’Hôtel des Arts et le Liberté, Toulon peut s’enorgueillir de ce complexe qui va accueillir la jeunesse estudiantine mais aussi toutes les personnes, toutes générations confondues, pour qui le savoir est de première importance.

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Remarquablement situé en plein centre-ville de Toulon sur un terrain de 3,5 hectares, entre le mont Faron et la Rade, le nouveau quartier de la créativité et de la connaissance a été bâti sur l’ancien site de l’hôpital Chalucet.
Plus de six ans de conception, dont deux ans de travaux, ont été nécessaires pour mener à bien ce chantier exceptionnel, véritable opération de rénovation urbaine pensée par l’architecte Corinne Vezzoni et Associés, qui réalise ici la construction simultanée de différents ouvrages (campus urbain, centre culturel et patrimonial, résidences d’entreprises créatives et quartier de vie), ainsi que la réhabilitation du Jardin Alexandre 1er.

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Ce nouvel îlot affiche une exigence de qualité urbaine qui se traduit par des espaces publics ouverts et conviviaux propices à la rencontre entre les populations et les générations.
Le Jardin Alexandre 1er agrandi de 5000m² et recomposé.
La grande médiathèque de 5000m et 70.000 ouvrages, avec sa chapelle historique transformée en espace d’exposition.
La Maison de la Créativité accueillant l’école de commerce Kedge Business School, l’école internationale d’architecture Camondo Méditerranée ainsi que des espaces partagés destinés aux étudiants

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Quelques chiffres
Superficie de 3,5 hectares, plus grand projet d’Europe en cœur de ville.
Coût total : 120 millions d’€.
4 maîtres d’ouvrages (Conseil départemental du Var, ville de Toulon, CCIV et TPM).
Le jardin agrandi sur 20.000m² avec plus de 350 arbres, 15.000 plantes et arbustes et de nombreux bassins.
Une médiathèque de 5000m² et 70_000 ouvrages.
1200 étudiants attendus à terme.

JB
Photos Monique Scaletta



XAL dit merde à Shakespeare !

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Louis-Alexandre Clément de la Compagnie Professionnelle «Les sacrifiés du Dernier Monde», est invité par l’association «La joie par les Arts» à donner une conférence sur «Le Grand Shakespeare».
Mais il y a un hic : le comédien, tout en l’admirant, le déteste, le jalouse car il sait pertinemment qu’il ne sera jamais à la hauteur de ce grand dramaturge… qu’il ne sera jamais Shakes… nom qu’il ne peut prononcer en entier. Alors il le vilipende, il le critique, il le nomme le boulet gothique, le demeuré du théâtre qui écrit sous lui.
Bref, la conférence monte d’un ton au fur et à mesure jusqu’à tourner au règlement de compte.
La pièce s’intitule : «Merde à Shakespeare»
Derrière Louis-Alexandre Clément, ne se cache même pas Xavier-Adrien Laurent, dit XAL, comédien fougueux et haut en couleur qui nous entraîne dans le monde du théâtre, un monde difficile, surtout pour ceux qui ne réussissent pas mais qui reste le plus beau métier du monde. Soliloque est signé Henri-Frédéric Blanc et superbement mis en scène par Olivier Pauls , plein de trouvailles dans le décors de Fred Bothorel et superbement interprété par un Xal au mieux de sa forme pour ce nouveau spectacle qu’il est venu présenter à l’Espace Comédia à Toulon, qui est un peu son fief, puisqu’il fit partie de la compagnie d’André Neyton, maître des lieux.
Si le spectacle débute en demi-teinte, très vite il enfle, au fur et à mesure que l’acteur n’énerve sur celui qu’il ne sera jamais, sur le théâtre, sur la vie d’un artiste, les rêves de gloire. Cette crise qui, une fois atteint son paroxysme, se dégonfle pour laisser place avec une belle émotion sur une réflexion sur l’état de comédien que nous propose Xal avec maestria.
En fait, la question est : être ou ne pas être… Comédien !

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Xal, je le suis depuis les débuts de sa carrière et d’année en année, il s’affirme comme un grand comédien, par son talent et sa démesure. Et là, il atteint encore un palier avec ce spectacle seul en scène où il excelle.
Heureux de le retrouver nous parlons bien sûr de ce tout nouveau spectacle :
«Henri-Frédéric Blanc, qui est romancier et auteur de nombreuses pièces, qui a créé avec Gilles Ascaride, le Mouvement Littéraire Overlittérature m’avait approché lors de mon spectacle «Xavon de Marseille»  qu’il avait aimée.  Il avait cette pièce sous le coude mais en préparait une autre, «Zoé» et m’a demandé si je ne voulais pas monter «Merde à Shakespeare», ce qu’il appelle une conférence-bouffe. Ce monologue m’a séduit, d’autant qu’il formait en fait une sorte de trilogie avec mes deux autres spectacles, «Textuellement transmissible» et «Xavon de Marseille» qui parle, chacune d’elle d’un loser magnifique. Là, c’est un comédien qui n’arrive pas à exister car il est écrasé par Shakespeare,  emprisonné dans cet objet théâtral. C’était intéressant à interpréter. Donc j’ai accepté et j’ai demandé à Olivier Pauls de me mettre en scène.
Tu viens de la créer. Vas-tu tourner avec ?
Peut-être pas tout de suite à part quelques dates par-ci, par-là, Mais je la jouerai au Théâtre Toursky à Marseille le 25 janvier. Car je vrais créer une autre pièce «Poésie et punch line», que j’ai écrite  et dont je devrais faire une lecture en septembre à Marseille.

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C’est quoi ?
C’est une poésie gesticulée où il devrait y avoir 5% d’impro. Mais en septembre, il pourrait y en avoir 40% ! Elle a failli s’appeler «Poésie à poil»… Mais ça a changé en cours de route !
Mais avant ?
Je vais «monter» à Paris car j’ai quelques rendez-vous pour pouvoir y jouer ma trilogie. Je vais donc m’y atteler. Je dois construire ma propagande parisienne !
Mais entretemps, j’écris aussi un solo pour Hervé Masquelier. C’est un grand comédien qui a une imposante carrière au théâtre, au cinéma, à la télévision (Plus belle la vie) il fut directeur du Théâtre de Charenton durant 13 ans et a une carrière impressionnante. Il m’a demandé de lui écrire un spectacle solo.
Enfin, durant une semaine, en février, je serai en résidence au Liberté à Toulon avec la compagnie Théâtre de l’Exploitation et le comédien et metteur en scène Jesshuan Diné. Nous allons travailler sur une pièce de Thomas Bernard».

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Nous suivrons comme toujours les pérégrinations de ce comédien original et talentueux et luis souhaitons bonne chance à Paris.

Jacques Brachet



Six-Fours – Maison du Patrimoine
La fine fleur de la peinture provençale

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Il y a sans conteste une peinture provençale. Celle qui fleure bon la mer, la lavande et la garrigue
Et il y a des peintres talentueux, essentiels, qui portent ou ont porté haut les couleurs de la Provence.
Parmi eux, Paul Cèze, Xavier Etienne, Claude Gémy et Henri Borowski.
De ces quatre, les deux premiers ont disparu, l’un, l’an dernier, l’autre en 2017. Mais tous les quatre sont réunis grâce à Dominique Baviéra, directeur du Pôle Arts Plastiques de Six-Fours et on retrouve leurs œuvres sur les deux étages de cette belle Maison du Patrimoine, face à la mer, où ils ne pouvaient avoir meilleur écrin !
Au vernissage, l’on retrouvait donc la fille et la veuve de Paul Cèze, la veuve de Xavier Etienne. Claude Gémy, souffrant, ne pouvait être là mais Henri Boroswski, lui, était bien présent !
Que dire de cette exposition qui explose en mille couleurs «bien de chez nous», sinon que nous avons là quatre représentations de la Provence qui se complètent à merveille.
Chez le Toulonnais Xavier Etienne, l’on passe de paysages en marines dans des tons harmonieux et il excelle entre autres dans des tons moins exploités de la Provence mais tout aussi réels, tendus vers les bleus et les mauves de fin du jour ou de fins d’automne, pour mieux se retrouver dans la sérénité de l’été provençal.
Chez le Carnoulais, Paul Cèze qui fut professeur, écrivain et maire de sa ville, l’on sent une tendance cubiste mâtinée d’académisme, mélange de Cézanne et de Braque mais avec toujours la touche personnelle et provençale dans les couleurs chaudes et lumineuses, les contrastes ombre et lumière.

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Chez Claude Gémy le Valettois,  l’on découvre  toute la Provence chatoyante que l’on trouve aussi bien dans sa nature, qu’elle représente la campagne ou la mer, que dans l’intimité d’une maison qu’il peint avec délicatesse, avec mille détails.
Enfin, pour Henri Borowski , toulonnais et… ancien footballeur, la reconversion est magistrale et ses toiles, balançant entre impressionnisme et figuratif, éclatent de soleil et de couleurs contrastées, pleines de lumière,  de fantaisie, de joie de vivre.

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Belle rétrospective et belle idée que de réunir quatre beaux artistes, que nous propose Dominique Baviéra qui nous confie :
«La griffe de chaque artiste représenté est bien spécifique, bien reconnaissable mais leurs univers se recoupent : ils se complètent et s’unissent pour le meilleur…» et surtout pour nous offrir une ode à la Provence, leur Provence, qu’ils décrivent, chacun avec sa personnalité mais avec talent et amour.
Une belle initiative à ne pas manquer, l’exposition étant visible jusqu’au 23 février. Et vous pourrez rencontrer les artistes et leurs représentants le samedi 1er février à 15h  lors d’un «Art-Thé/dialogue», autour de leurs œuvres.

Jacques Brachet