Archives mensuelles : octobre 2019

Télévision – Du nouveau sur les chaînes

visuel la dernière vague

FRANCE 2
La dernière vague
Série de 6×52′ – A partir du lundi 21 octobre à 21h05

Ce jour-là à Brizan, paisible station balnéaire des Landes, tout bascule avec l’arrivée d’une première vague : un déferlement de nuages qui va provoquer la disparition de surfeurs.
La première d’une série de phénomènes auxquels vont être confrontés les habitants de cette petite communauté, bouleversant leurs vies intimes.
S’agit-il d’un simple dérèglement climatique ou, comme certains l’affirment, du commencement de la révolte de la Nature ?
Comment vont réagir les habitants ?

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Une série écrite par Raphaëlle Roudaut, Alexis Le Sec, Sophie Hiet
Réalisée par Rodolphe Tissot
Avec : David Kammenos, Marie Dompnier, Lola Dewaere, Arnaud Binard, Guillaume Cramoisan, Isabel Otero,Olivier Barthélémy, Alexia Barlier, Roberto Calvet, Capucine Valmary, Gaël Raës, Théo Christine…
Et avec la participation d’ Odile Vuillemin

 CAPITAINE MARLEAU

FRANCE 3
Capitaine Marleau
Ép. 16 «Grand huit» – Mardi 22 octobre à 21.05

CAPITAINE MARLEAU thumbnail_teaser CAPITAINE MARLEAU

Avec 8,4 millions de téléspectateurs et 32,3% de pda en moyenne pour les derniers épisodes inédits, notre super-héroïne Capitaine Marleau revient ce mois-ci pour de nouvelles enquêtes.

Un film de Josée Dayan
Scénario : Pierre Delorme et Robin Barataud
Avec notamment : Corinne Masiero (Capitaine Marleau), JoeyStarr (Antoine Pavilla), Marina Hands (Lucie Pavilla), Myriam Boyer (Elisabeth Bouvier), Tom Villa (Kevin), Bernard Alane (Henri), Bernard Verlet (Mickey), Serge Hazanavicius (Major Boyer,Xavier Robic (Bertrand Ross), Sophie Verbeeck (Maeva Linetty)

 

Notes de lectures

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Jean-Paul DELFINO : Assassins ! (Ed Héloïse d’Ormesson – 237 pages)
Sous-titré «Les derniers jours de Zola», le roman de Jean Paul Delfino sera remarqué pour son originalité et ses qualités d’écriture.
Les premières pages du livre parlent d’un «dormeur» pris d’un malaise qui essaie d’analyser son mal être. Intoxication alimentaire ? Empoisonnement ? Malveillance ? L’homme envisage toutes les hypothèses.
Il s’agit bien de Zola. Nous sommes en 1902. L’auteur de »J’accuse… ! ».
L’année 1897 est en proie à des torrents de haine notamment des ligues patriotes et de l’extrême droite.
Dans cette dernière nuit de Zola, l’auteur l’imagine, allongé dans son lit à coté de sa femme Alexandrine, mais pensant aussi à Jeanne la jeune lingère de la maison qui est devenue sa maîtresse et qui lui a donné deux enfants. Il lui fait remémorer toute sa vie, son combat pour intégrer le monde de la littérature, son rejet en sa qualité de provincial, l’acharnement haineux auquel il est confronté.
L’auteur met aussi en scène les ennemis de Zola et cherche à savoir qui aurait eu intérêt à faire définitivement taire cet homme et à faire passer son décès pour un banal accident domestique causé par un tirage de cheminée défectueux.
Un livre passionnant qui mêle habilement le récit de la vie de Zola et la description du climat délétère de la France de la fin du XIXème siècle, intolérant et antisémite.

besson Portrait d'Olivier Dorchamps, Paris, 20 mars 2019

Philippe BESSON : Un diner à Montréal. (Ed.  Julliard – 198 pages)
On pourrait dire de cette autobiographie quelle est la troisième partie d’une trilogie qui commence avec « Arrête avec tes mensonges », se poursuit avec « Un certain Monsieur Darrigand » et qu’elle s’achève par les confidences de l’auteur autour d’un diner au restaurant à Montréal.   Il vient de croiser un certain monsieur Darrigand Paul, un  amour de jeunesse qui bouleversa sa vie amoureuse en le quittant pour une vie plus plus traditionnelle. Nous allons être  alors l’invité de ce repas où se retrouvent l’auteur et son compagnon du moment et ce couple qu’il a invité suite à cette rencontre lors de la dédicace de son livre. C’est une conversation à bâtons rompus entre les quatre protagonistes afin de parler du passé amoureux, de la séparation, du choix d’un nouvel amour. C’est une succession de moments émouvants, faits de non-dits,  de vérités éclatantes, de sous entendus où chacun plonge au plus profond de son intimité. En fait que reste-t-il de cet amour bien des années après ? Et bien encore, beaucoup de sentiments que l’auteur nous dévoile avec à la fois pudeur et audace faisant de ce diner un moment d’intense intimité.
Toujours la même délicatesse et la même vivacité se retrouvent ici pour nous rendre complice de cet aparté plein de sentiments.
Olivier DORCHAMPS : Ceux que je suis (Ed. Finitude – 254 pages)
Avec ce premier roman, Olivier Dorchamps, nouvel auteur franco britannique, nous raconte une histoire de famille qu’il dédie «à tous ceux que l’espoir a guidés sur les routes de l’exil et qui ont vécu la nostalgie».
Nous sommes à Clichy, de nos jours. Marwan Mansouri, né en France, la trentaine, enseigne l’histoire et la géographie dans un établissement de la région. Déjà fragilisé par sa récente séparation d’avec sa compagne, Capucine, il apprend qu’il lui faudra se rendre à Casablanca pour accompagner le corps de son père récemment décédé.
Il a été désigné d’office par testament déposé chez un notaire, alors que ses deux frères Ali et Foued ne sont pas mentionnés. Cette désignation qu’il pense arbitraire, le choque. Il ne se sent aucune attache avec le Maroc dont il ne parle que très mal la langue. Il cherche à comprendre et questionne Kabic, le vieil ami émigré en 1961, au même titre que son grand père et Milala sa grand mère. Quel lien les unit si fortement ?
Cette quête va l’amener à reconstruire son histoire, celle de ses parents et de ses grands parents.
Les personnages nous sont présentés sans ordre particulier mais avec beaucoup de justesse. L’arbre généalogique s’organise par touches successives ; on y parle d’exils et de secrets de famille.
Le lecteur est attentif, le texte émouvant et délicat, les phrases courtes et efficaces. On y évoque le déracinement, l’identité multiple, le rapport au pays sur trois générations.
Aucune acrimonie, le ton plein de pudeur relate une atmosphère, une façon de vivre «d’une grande honnêteté, dénuée de revanche» dira Kabic. Certaines scènes simplement narratives, évoquent avec humour et sobriété, l’histoire de cet héritage qui a façonné une famille.
Au pays, les gens vont parler aussi et Marwan remerciera finalement son père de l’avoir fait venir «pour comprendre qui je suis » dira-t-il.
Une belle histoire, une belle leçon de vie.

Kadra thiebert

Yasmina Khadra : L’outrage fait à Sarah Ikker (Ed.Julliard – 275 pages)
Ce roman est un polar dont le héros est un policier qui enquête sur le viol perpétré sur son épouse Sarah un soir où lui-même était retenu hors du domicile conjugal et qu’il découvre en rentrant chez lui. C’est aussi le premier tome d’une trilogie qui situe l’action dans le Maroc moderne d’aujourd’hui et qui va permettre à l’auteur de retracer le comportement de la société actuelle tant dans les couches les plus huppées que dans le milieu misérable des petits malfrats.
Driss Ikker sorti de ses montagnes de l’Atlas où il a abandonné ses chèvres pour préparer le concours de la police a réussi sa carrière  grâce à son épouse Sarah, personnage influent qui fait et défait les carrières en tant que fille d’un personnage haut placé au gouvernement. Baignant dans le bonheur et la facilité le drame s’abat sur le couple.
S’ensuivent des instants de sidération  et de mutisme incompréhensibles qui créent une brèche dans leur couple et les éloignent l’un de l’autre. Le policier nous entraine alors dans ses recherches et ses enquêtes alors qu’elle s’effondre dans sa douleur et son incompréhension. Driss nous fait pénétrer dans un monde de corruption, de bassesses et d’ignominie  qui sont le quotidien. les recherches seront longues, confuses parfois alambiquées et nous ne retrouvons pas toujours les grands envols du grand Khadra que nous avons connu.
L’écriture est toujours belle, le rythme soutenu, les dessous de la société marocaine très bien dénoncés mais il nous reste un goût amer .
Quid du Tome 2 et 3 , ?
Colin THIBERT : Torrentius (Ed : Héloïse d’Ormesson – 124 pages)
Colin Thibert a été fasciné par la vie de ce peintre néerlandais du XVIIème siècle dont il ne reste qu’une seule œuvre «Nature morte avec bride et mors» conservée au musée d’Amsterdam.
Ce peintre, une force de la nature, braillard, coureur de jupons, talentueux, si talentueux qu’il excelle en secret dans des peintures coquines prisées par de riches collectionneurs, jusqu’à la cour d’Angleterre !
Mais l’époque est au rigorisme aussi lorsque le bailli Velsaert qui n’a pour seul bagage que la Bible décide de le mener au bûcher, C’est alors une lutte féroce entre les deux hommes. On ne badine pas avec le diable, qu’importe les sophismes de Torrentius, on condamne pour apostasie, on chasse les rosicruciens, mais le raison d’état est parfois menée à prendre le pas sur la morale calviniste.
Roman passionnant sur des caractères forts à une époque qui punit pour paganisme ou hérésie.
Agréablement écrit, ce roman nous livre une belle réflexion sur le rôle de l’artiste, les conditions de son inspiration et la liberté de pensée.

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Alain VIRCONDELET : Dans les pas de Toulouse-Lautrec (Ed du Signe – 199 pages)
Henri de Toulouse-Lautrec n’avait pas 40 ans lorsqu’il disparut.
Ce noble personnage atteint d’une déformation, va noyer son mal être dans l’absinthe, la folie de l’époque, les femmes, les nuits endiablées et bien sûr la peinture et le dessin qui feront de lui le peintre le plus aimé de sa génération.
Il fréquenta tous les lieux où l’on s’amusait, des salles de billard au cirque Médrano, du Moulin de la Galette au Moulin Rouge, de la Foire du Trône au Divan Japonais, du Théâtre des Variétés aux Folies Bergère et d’autres lieux comme les maisons closes où il rencontrait des femmes «de petite vertu» qu’il aimait peindre… entre autres !
C’était ce qu’on appela la Belle Epoque, où l’on ne pensait alors qu’à s’amuser dans la Ville Lumière, où la guerre était encore loin même si quelques alarmes commençaient à pointer.
C’était l’avènement des techniques nouvelles, les progrès scientifiques,  la fameuse exposition universelle de l’année 1900, les travaux du Métropolitain, les avancées de Pasteur, le génie de Gustave Eiffel, de Durkhein, de Darwin, la création de la bicyclette….
Le danger n’était pourtant pas loin mais on n’en doutait pas une seconde tant on aimait à s’amuser.
Les artistes surtout et ils étaient nombreux et se retrouvaient souvent à Montmartre, petit village parisien où la folie et l’art se côtoyaient, l’art nouveau, le post impressionnisme.
De la Goulue à Aristide Bruant en passant par Jane Avril, Yvette Guilbert, tous les artistes de l’époque furent croqués par Toulouse-Lautrec.
Nous retrouvons tout cela dans un magnifique album signé Alain Vircondelet, qui nous fait revivre toute une époque, historique, économique, artistique, scientifique.
Auteur de romans, de poésies, d’essais, de documents, de biographie, Vircondelet s’intéresse à tout, grand intellectuel qui fréquenta Duras ou Sagan dont il écrivit de superbes portraits. Eclectique, il a également écrit sur St Exupery, Rimbaud, Casanova, Jean-Paul II et même Jésus !
De ses voyages il nous a offert de magnifiques impressions de Venise, d’Algerie, de Paris aussi.
Le voici donc plongeant dans la vie et l’œuvre de cet artiste original, hors du commun qui aimait croquer les gens, quels qu’ils soient, d’une plume ou d’un crayon alerte. Artiste prolixe s’il en est, il dépeint toute une époque avec ses œuvres, ses affiches, ses thèmes qui reflètent toute une époque et qu’Alain Vircondelet nous restitue en le replaçant dans l’histoire de la France de la fin du XIXème siècle.
L’on y plonge avec délectation et l’on en aime d’autant plus cet artiste hélas disparu trop tôt.

Le Liberté Toulon, Scène nationale
Thema #34 : Lâchez les chevaux

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Pour son 34ième Thema, qui va de septembre à novembre 2019, « Le Liberté » fait la fête au cheval, sur le thème « Lâchez les chevaux », ce noble alter ego de l’Homme qui l’accompagne depuis la plus haute antiquité. « L’Homme n’aura jamais la perfection du Cheval » nous affirmait Spinoza.
Pascale Boeglin, codirectrice du Liberté et de Châteauvallon, Tiphaine Samson en charge des Themas, et Jean-Louis Gouraud, présentèrent dans le hall du théâtre plein à craquer les événements à venir.
Jean-Louis Gouraud est écrivain et éditeur reconnu comme historien et encyclopédiste du cheval et de l’équitation ; il a passé sa vie à chanter la gloire du cheval, et à défendre le patrimoine. En témoignent nombre de livres tels « Le pérégrin émerveillé », prix Renaudot Poche 2013, ou encore sa « Petite géographie amoureuse du cheval » qu’il présenta dans sa conférence du 1° octobre. Il est aussi un cavalier émérite qui parcourut 3 333km en 75 jours, de Paris à Moscou, avec deux trotteurs. C’est un ami de longue date de Bartabas dont il parla avec passion et compétence annonçant le « clou » de Thema, le spectacle du théâtre équestre Zingaro, « Ex Anima », dans lequel Bartabas place les hommes au service du cheval pour mettre en valeur l’animal, pour le glorifier. Jean-Louis Gouraud nous explique que le mot « ultime » qu’emploie Bartabas pour ce spectacle, ne signifie pas le dernier, mais qu’il a été au bout de ce qu’il peut faire avec un cheval.
Dans le hall une magnifique exposition de photos de Marion Tubiana, artiste peintre pastelliste et photographe animalière. Ce sont des portraits « façon Studio Harcourt » qui était le photographe des vedettes au XX° siècle, présentant ses portraits noir et blanc avec une qualité de lumière et de contrastes doux qui statufient le portrait, l’animal en l’occurrence. C’est donc la mise en vedette des 39 chevaux de Bartabas : une féérie.
Plus haut dans le hall on peut voir trois écrans qui diffusent des films sur le thème du cheval et de l’homme, dont « Galop arrière » de Bartabas.

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Programme copieux jusqu’en novembre :
Des films (dont certains avec rencontre) : Des chevaux et des hommes – Le cheval venu de la mer – Cheval de guerre – Chamane – Nevada – Le Caravage – Spirit, l’étalon des plaines – The Rider – Sport de filles.
Une table ronde : Lâchez les chevaux : quelle étique animale est possible ? avec Georges Chapouthier, Faustine Laferrerie, Cristine Calla et Vincent Boureau.
Les mardis Liberté :
8 octobre : « Habiter cavalièrement le monde » avec Sophie Nauleau et André Velter. Habiter poétiquement le monde, ou comment Bartabas fait l’alliance de la poésie et de l’art équestre.
12 novembre : Alexis Tcholakian, excellent pianiste de jazz, avec son bassiste de prédilection, Lilian Bencini, présentés par Jazz à Porquerolles

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Serge Baudot
Tous les détails à lire sur les livrets, dans le hall du théâtre et les lieux de distribution habituels. Ainsi que sur theatre-liberte.fr.
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(Pendant l’échange de quelques mots, Jean-Louis Gouraud nous a dessiné une tête de cheval).

 

La Rochelle – Festival TV
« Mental », une série pas comme les autres

MENTAL

Marvin (Constantin Vidal) a 17 ans. Petit malfrat, il se retrouve souvent en garde à vue mais voilà qu’à une nième incartade, la justice décide de le faire interner dans un établissement médical. Paumé il se retrouve entouré de pensionnaires pas très équilibrés et avec une équipe soignante qu’il rabroue car il ne comprend pas ce qui lui arrive. Peu à peu il se rapproche d’Estelle (Lauréna Thellier), Simon (Louis Perès) et Mélodie (Alicia Hava). Ça n’est pas facile au départ car tous sont des cas particuliers et entre deux guéguerres, ils vont s’accepter, s’amadouer et une véritable amitié va se créer entre eux dans ce huis clos quelquefois oppressant. C’est peut-être celle-ci qui les guérira mieux que tous les traitements qu’on leur donne.
Une très jolie série où chacun va passer de la guerre à la paix, de la colère à l’amitié et peut-être à l’amour.
Que des jeunes comédiens qui sont à la fois drôles et émouvants et que le réalisateur Slimane-Baptiste Berhoun filme avec tendresse et auxquels on s’attache très vite.
On a plaisir à les rencontrer à la Rochelle avec le producteur Augustin Bernard qui nous explique la genèse de cette série :

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Augustin Bernard – Victor Lockwood – Slimane-Baptiste Berhoun

«C’est inspiré d’une série finlandaise que l’on a pu adapter avec un maximum de liberté avec un concept intéressant, afin de ne pas stigmatiser le côté psychiatrique chez ces ados.
Une enquête de l’ONS nous fait découvrir que 50% des moins de 21 ans ont des troubles psychiques et que 70% d’entre eux n’en parlent pas et sont dans le refus ou le déni ½ d’entre eux vivivent leurs souffrances solitaires.
Il faut qu’ils sachent qu’il n’y a pas de mal à aller mal et que plus tôt leurs problèmes sont pris en charge, plus tôt ils peuvent les dépasser. Cette série est un peu le but du jeu.
Slimane-Baptiste Berhoun : C’est en fait le parcours de quatre ados dont on suit le cheminement. Ce n’est pas un feuilleton. Nous avons plus été guidés par une sorte d’équilibre dans la narration et l’on joue à la fois sur le drame et la comédie.
Je crois que c’est une œuvre innovante qui sort des sentiers battus.
Comment s’est constitué le casting ?
Slimane : Il a été délicat car il devait être homogène mais en même temps chacun devait garder une personnalité affirmée. Les rôles étaient difficiles car ils devaient à la fois mêler professionnalisme tout en gardant une certaine fraîcheur. D’ailleurs, quelquefois nous avons dû modifier le rôle par rapport à la personnalité des comédiens que nous avions choisis.
L’un des créateurs de la série, Victor Lockwood nous précise un point important le lieu du tournage
Nous avons essayé d’humaniser au maximum ce genre de lieu, tout comme les personnages, pour être le plus près d’eux et rester dans la sobriété. Nous ne voulions pas d’une alchimie froide mais montrer un lieu de vie qui ne fait pas peur, comme l’on voit souvent.

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Lauréna Thellier et Louis Pérès

Simon, Estelle, Alicia, Constantin, parlez-nous de votre expérience.
Louis : Ces personnages étant très loin de nous, ce sont des pédopsychiatres qui nous ont donné les clefs. Ils nous ont suivis tout au long du tournage ce qui nous a permis de ne pas faire d’erruers, de contresens. Ils nous ont indiqué beaucoup de choses sur les patients. Nous avons également passé du temps avec eux et cette proximité nous a permis de les comprendre car, d’une pathologie à l’autre ils différents.
Alicia : Chacun d’entre nous a construit son rôle à sa manière. Nous nous sommes beaucoup inspirés de documentations, de films, de livres afin d’être au plus près de nos personnages.
Laurena : Nous avons compris qu’il fallait surtout éviter les clichés, essayer d’être le plus simple et le plus naturel possible pour être crédible et efficace et surtout ne pas faire de nos rôles des caricatures.
Constantin : Les rôles étaient peut-être plus difficile pour mais collègues car devaient toujours être sur le fil de la folie et de la normalité. Pour moi c’était plus facile car je ne suis pas censé être fou. Je suis là je ne sais pas trop pourquoi. L’important était de pouvoir m’immiscer dans ce monde étranger pour moi et de faire avec ces ados enfermés pour d’autres raisons que moi».

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Constantin Vidal et Alicia Hava

De l’avis du réalisateur, nos apprentis comédiens ont agi en véritables professionnels et ont apporté beaucoup de fraîcheur à la série.
Y aura-t-il une suite ? A leurs sourires, cala semble envisageable.
L’avenir nous le dira.

Jacques Brachet
Le série a obtenu le prix de la meilleure série 26 minutes
A partir du 25 octobre sur France TV Slash

Brice MASSEE… des projets plein les poches

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Voici deux ans que je suis de près ce jeune artiste qui a tous les talents et qui, chemin faisant, avec patience, avec un éternel sourire et une gentillesse extrême, poursuit ses rêves et les réalise.
«Brice, on se retrouve à la Rochelle et j’ai l’impression qu’en un an, beaucoup de choses ont évolué pour toi…
Oui, j’ai intégré une boîte de production, Hight Concept, dont ma charge est d’analyser les scénarios qu’on nous propose. Nous sommes 12 auteurs et scénaristes et nous louons nos services pour finaliser un scénario, une série par une méthode agile qui permet d’écrire très vite et de faire gagner du temps aux auteurs. C’est inspiré d’une méthode américaine.
Comment cela se passe-t-il ?
Nous sommes plusieurs autour d’un auteur et nous l’aidons à écrire ou à affiner son scénario ou plusieurs épisodes, si c’est une série. L’auteur a son idée, son histoire, il reste évidemment maître du jeu, garde ses droits d’auteur et peut refuser nos idées. Mais ça l’aide à parfaire son scénario, à lui faire gagner du temps pour sa finalité et lui permet d’accélérer le processus. L’auteur n’est en aucun cas lésé.
Nous organisons également des ateliers d’écriture avec les auteurs, les réalisateurs.
Comment as-tu bifurqué dans ce projet ?
Ici même à la Rochelle, l’an dernier, où j’ai rencontré une personne qui recrutait. Je me suis proposé et j’ai intégré la boîte en janvier.
Du coup, où en sont tes propres projets ?
Justement, ça m’a permis de progresser dans ceux-ci. J’ai un téléfilm qui devrait être tourné et diffusé par France 2. Et j’ai un autre projet de comédie.
Que tu réalises tout seul ou via ta boîte ?
Que je fais tout seul. J’en suis le commandant de bord et je travaille avec Eloa Productions.
On peut en parler ?
Bien sûr. C’est sur une thématique qui m’est chère : le point de vue et la vie de gens venus d’outre-mer. J’ai envoyé le projet et j’ai eu une réponse positive le lendemain ! J’aime beaucoup la façon de travailler d’Eloa. Ils m’ont seulement suggéré quelques modifications afin d’élargir l’audience. Mais c’est un film universel et c’est ce qui leur a plu.
C’est toi qui le tourneras ?
Non, ils ont pris une option sur le scénario, je ne suis concerné que par l’écriture. Tout le reste ne me concerne pas. C’est une histoire d’amour qui sera tournée en France. J’ai juste suggéré Stéfi Celma pour le rôle principal. Mais ce sont eux qui décideront.
Et la comédie ?
C’est un concept qui tourne autour du service militaire qui est redevenu obligatoire et rétroactif. Cette décision provoque un tollé général et du coup on monte une cellule de huit filles et garçons issus de milieux différents, qui vont cohabiter. J’ai écrit le scénario avec Benjamin Schirte. Nous sommes en négociation avec une boîte de production.
En attendant je suis sur un troisième projet ! Je crois qu’il est très fort.
Raconte !
Au MIP TV de Cannes, j’ai rencontré un producteur nigérien qui m’a proposé de venir chez lui pour animer des formations pour les cinéastes nigériens. Ce seront des formations en anglais d’où devrait sortir la création de trois films. Je vais donc me déplacer là-bas plusieurs fois et le reste du temps je ferai un suivi à distance.
Mais j’ai encore d’autres projets comme le tournage d’un court métrage qui tourne autour de l’usurpation d’identité !»
Comme on le voit, notre placide artiste n’a pas le temps de s’ennuyer et dans cette foule déchaînée du festival, avec lui on retrouve le temps de faire une pause bien sympathique.
A l’année prochaine, Brice !

Propos recueillis par Jacques Brachet et Marie-Aurore Smadja

La Seyne sur Mer – Bibliothèque Armand Gatti
Les 40 ans d’Orphéon

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«Orphéon», cette association qui anima la culture dans le Sud depuis les années 80 jusqu’à aujourd’hui, fut créée en 1979  par le couple Françoise Trompette et Georges Perpès.
Françoise Trompette nous quitta brutalement le 19 mars 2012. Elle fut d’abord célèbre dans ce fameux duo «Trompette et Bourguignon» avec Didier Bourguignon. Les deux chanteurs comédiens créèrent ce duo an 1975. Ils commencèrent par chanter divers auteurs dans des restaurants de Toulon. Puis ce duo crée ses propres chansons, et bientôt s’adjoignent au duo Georges Perpès comme parolier et saxophoniste, Christian Zagaria au violon et à la mandoline, et Christian Brazier à la contrebasse. En 1979 ils enregistrent leur premier disque, avec l’apport d’Axel Mattéi à la guitare, passent à FR3. Puis ils passeront à Châteauvallon et tourneront à travers la France donnant des centaines de concerts. De là va naître le 28 septembre 1979 l’association Orphéon.
Pendant l’hiver 1980-81 le groupe enregistre au Clos Mayol à Toulon, ancienne maison du  chanteur au muguet Félix Mayol, qui accueillit dans l’entre deux guerres Maurice Chevallier et Mistinguett. Ne sachant plus que chanter après l’élection de 1981 le groupe se sépare en 1982.
C’est ainsi qu’à Cuers à l’automne 1982, Françoise Trompette, Georges Perpès et Dominique Noé fondèrent «la Compagnie Orphéon Théâtre Intérieur» pour monter des spectacles de rue, et ouvrir la bibliothèque de théâtre Armand Gatti.

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Le disque ne fut pas édité, mais il restait la bande Révox d’origine, conservée par Françoise Trompette. Les «Survivants» décidèrent de sortir ce disque, donc 40 ans plus tard, en 33 tours Vinyle, remasterisé par Louis Daurat en 2019. Tout un pan de l’histoire culturelle du Var  et du Sud à retrouver.
En cette fin septembre 2019 Georges Perpès célébrait à la fois les 40 ans d’Orphéon, son départ à la retraite, et la remise des clés à l’Association Le Pôle (arts en circulation) par une fête qui devait durer trois jours sur les places Martel Esprit et Bourradet à la Seyne sur Mer, avec pour le premier soir des concerts qui regroupaient des anciens d’Orphéon : Didier Bourguigon, Christian Brazier et Axel Mattéi. Puis d’autres qui ont croisé leur route : Barre Phillips et François Rossi, Balthazar et Miqueu Montanaro, Vincent & Matthieu Hours, avec Bruno Van Caster.
Le samedi ce furent des lectures et des films en plein air.
Poèmes en scène avec Ivan Dmitrieff, auteur et lecteur, et Philippe Berling aux percussions. Ivan Dmitrieff lit ses textes cosmiques emporté par la passion lyrique à laquelle participe tout le corps, avec une voix digne d’Orphée s’appuyant sur les judicieux effets et répons des percussions. Certes on oublie un peu le texte mais la performance galvanise le public.
Les Ruba’iyat (des quatrains d’origine persane) du poète égyptien Salah Janine, lut merveilleusement en arabe et en français par l’élégante Nadia Douek, accompagnée divinement à la flûte et divers autres instruments.
«Transcoder» deux jeunes filles, Barbara et Sarah Métais-Chastagnier. Un texte qui dit l’état de la femme sous toutes ses formes, de la naissance à la maturité, d’une façon assez originale et très contemporaine avec un accompagnement à la platine qui laisse pantois, surtout par les effets de voix de la chanteuse.
Fin des lectures avec un extrait de «Comme un battement d’ailes» d’Armand Gatti par l’impérieuse comédienne Marie-Do Fréval.
Le soir cinéma sur la place avec «Choréplasties» de Pascaline Richtarch. Un travail graphique sur des œuvres de quelques artistes de la région dont Raoul Hébréard et Sophie Menuet qui vivent à La Seyne sur Mer, ainsi que Yéru et Marie-Line Costantini qui sont basés dans le Var.
« Expulsion » une farce comique très pagnolesque qui se déroule à Cuers, d’Alain Trompette.
Le grand film «L’Enclos» d’Armand Gatti », prix de la critique du Festival de Cannes 1961. Une vision apocalyptique de la vie d’un camp de concentration nazi à la fin de la guerre. Une vision sans concession, d’un réalisme absolu, qui prend aux tripes. Un chef d’œuvre.
Puis à minuit ce fut la remise des clés, en toute simplicité, à Patrice Laisney directeur du «Pôle» sous le regard nostalgique d’Eric Marro, adjoint à la culture.
Le dimanche fut consacré au théâtre de rue «In-Two» par la compagnie Tandaim.

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Petit rappel :
En 2008 l’association Orphéon n’est plus persona grata à Cuers. Elle est heureusement accueillie à bras ouverts par la municipalité de La Seyne sur Mer qui met à sa disposition une ancienne imprimerie  du XVII° siècle, parfait immeuble pour y installer la bibliothèque de théâtre Armand Gatti, inaugurée en 2000 par Armand Gatti lui-même, et forte de 14000 ouvrages consacrés au théâtre. Le fonds de la bibliothèque reste la propriété d’Orphéon, qui a acquis la moitié des livres et a reçu l’autre moitié en dons.
Après la mort de Françoise Trompette Georges Perpès continua à diriger et animer le lieu avec des expositions, des lectures, des résidences et autres activités ; la librairie étant bien sûr ouverte au public. Georges Perpès a œuvré pendant 40 ans au développement de la littérature et du théâtre, avec un engagement, un optimisme, une gentillesse et un talent au-dessus de tout éloge. On ne compte plus ses interventions. Gageons que de toutes façons il ne restera pas inactif.
Souhaitons au «Pôle» de continuer sur la même voix, et de faire sonner partout ce magnifique  ORPHEON.

Serge Baudot
En plus du disque, signalons l’édition de «Orphéon, légende» de Georges Perpès aux éditions «Les Cahiers de l’Egaré» (Distribution Soleil). C’est une fiction documentée qui retrace avec humour et tendresse l’évolution du paysage culturel dans le Sud, de 1979 à 2019. En vente Librairie Charlemagne Toulon et La Seyne sur Mer, et sur commande à la bibliothèque Armand Gatti.
Le disque (que Varoises et Varois devraient posséder) en vente à la bibliothèque Armand Gatti, 5 place Marcel Esprit à La Seyne sur mer.
Tel : 04 94 28 50 30 – ou bien : orpheon.bag@orange.fr

TF1 – « Demain nous appartient – Tir groupé
La Rochelle, épisode 2

C

Vanessa DEMOUY
Avec Vanessa, des liens se sont créés entre nous depuis 2005, en tournées avec les pièces de son ex mari Philippe Lellouche «Le jeu de la vérité» 1 et 2, «Boire, fumer et conduire», «L’appel de Londres»
Nous nous retrouvons donc à la Rochelle pour ce rôle de Rose dans «Demain nous appartient»
«Un rôle un peu particulier, Vanessa !
Je dirais qu’elle est complexe, elle a plusieurs personnalités car elle a l’air d’aller toujours bien mais elle a des failles, des aspérités, des défauts. Malgré cela, c’est une vraie gentille qui veut toujours aider mais qui met à chaque fois les pieds dans le plat. Elle est tout et son contraire et toujours border line.
Comment vous sentez-vous dans cette atmosphère sétoise ?
C’est un gros bateau où tout est mis en œuvre pour qu’on s’y sente bien. On est entouré de gens, que ce soient les comédiens, les techniciens qui sont des personnes pas compliquées. Je suis heureuse d’être entrée dans cette équipe qui est une vraie famille.
C’est pour vous un grand retour télé ?
Oui et j’avoue que les plateaux me manquaient. Heureusement, le théâtre m’a comblée. Mais le rôle de Rose est un vrai cadeau. J’ai arrêté la télé durant dix ans car l’image qu’on avait de moi ne me correspondait plus. J’ai vieilli et les offres qu’on propose à des comédiennes qui n’ont plus vingt ans se font rares. A un moment, on devient invisible. Pourtant, la vie ne s’arrête pas à 40 ans !
Ce qui est formidable dans cette série c’est qu’on retrouve toutes les tranches d’âge… Ça pourrait donner des idées au cinéma !
Comment vivez-vous ce tournage ?
A un rythme soutenu, effréné même mais c’est formidable car l’ambiance y est chaleureuse. Il n’y a pas d’egos ou de caractériels et je pense que dans ce métier, si l’on n’est pas gentil on n’est pas pro.
Et surtout, il n’y a pas de misogynie !
Pourquoi ? Il y en a dans ce métier ????
(Elle rit) Elle ne se dissipe pas si facilement mais déjà, elle n’est plus tue. Nous sommes encore dans une société patriarcale mais elle est obligée de nous écouter. Mais il faut encore travailler avec et on se rend compte aujourd’hui qu’en fait ça dépend des hommes et des femmes est plus question d’humain que de sexe. Lorsqu’on voit qu’il y a 7% de réalisatrices et qu’elles sont payées 30 à 40% de moins que les hommes, ça laisse rêveur, non ?
Avez-vous envie, vous, de devenir réalisatrice ?
Je ne sais pas si j’en suis capable. J’ai une confiance très abîmée pour déjà assumer ce que je suis. J’aimerais, mais je n’en ai pas encore le courage.
Pourtant, vous n’êtes pas une débutante !
J’ai 31 ans de carrière. J’ai commencé en 88 !
J’ai arrêté la télé pour me consacrer au théâtre et je ne le regrette pas. Mais à un moment, ça a été compliqué pour moi. J’ai fait un choix de vie, un choix de femme. Je suis peut-être restée trop longtemps éloignée du métier. Mais aujourd’hui, je ne pense plus à hier, il faut avance. Je pense à demain… demain nous appartient !
Alors, le théâtre ?
Ça a été une révélation. Je ne pensais pas que c’était pour moi et j’y ai trouvé un espace de créativité, de liberté. J’y ai ressenti des sensations extrêmes. C’est sûr, j’y reviendrai certainement. Je suis rassurée par ce quotidien qui pourtant, au fil des jours, n’est jamais pareil.
Mais je reste un électron libre !»

D

Farouk BERMOUGA
Il est le méchant de la série, faisant des affaires louches, homme à femmes et trompant la sienne, brutal et sûr de lui et de ses appuis, son tendon d’Achille étant ses enfants, sa fille qui a été tuée, son fils qui est autiste
Dans la vie, il est tout autre : charmant, souriant, intelligent et passionné de théâtre.
Alors Farouk, quel effet ça fait d’être le méchant de l’histoire ?
(Il sourit) C’est absolument jouissif ! Le rôle est de plus en plus intéressant et je ne m’y ennuie jamais.
Malgré tout vous avez un côté charmeur auquel les femmes ne résistent pas !
Ça, c’est mon côté oriental qui transparaît. J’ai une mère normande, un père algérien. Et je suis né en Normandie.
Comment êtes-vous venu sur ce rôle ?
Bizarrement j’ai passé le casting pour le rôle qu’a obtenu Alexandre Brasseur ! Et ‘on m’a proposé le rôle de Victor. Je dois dire que je ne savais pas où j’allais… et d’ailleurs, je ne le sais toujours pas ! Je vais où le rôle m’amène.
Vous venez du théâtre ?
Oui, j’ai aujourd’hui 52 ans et 35 ans de théâtre derrière moi. J’ai fait le TNP avec Planchon où j’ai joué Shakespeare, Marivaux, Molière, Tchekhov… Mais j’ai également 35 ans de télé où j’ai fait plein de choses différentes. J’ai aussi beaucoup bourlingué car je ne tiens pas en place. J’ai monté un restaurant avec ma femme mais j’ai fait faillite et j’ai divorcé ! J’ai pris beaucoup de chemins de traverse. J’ai aussi fait de la boxe, mon père étant boxeur. J’ai fait du foot…
Et le théâtre dans tout ça ?
Il est venu grâce à un copain car chez moi on ne parlait pas de tout ça alors que chez ses parents, on parlait littérature, théâtre, poésie.  Avec eux j’ai découvert tous les arts et en plus, on parlait aux enfants. J’adorais le cinéma et un jour je me suis dit que si je ne pourrais jamais être Redfort, je pourrais devenir Al Pacino !
Du coup j’ai rejoint Planchon, j’ai travaillé avec Francis Huster… Ils m’ont amené sur d’autres territoires. Un territoire que j’aimerais développer chez les jeunes. J’ai créé un blog de poésie et j’ai réalisé un travail sur Apollinaire. J’ai été inspiré par Jean-Louis Trintignant.
Donc le théâtre est toujours présent dans votre vie ?
J’en fais toujours et ce, grâce à la série qui me permet «d’acheter» du temps pour me consacrer au théâtre et à son enseignement. Aujourd’hui, la façon de travailler est différente et la télé-réalité n’est pas un métier. Les jeunes deviennent des stars avant d’avoir fait leurs preuves mais sont aussitôt rejetés comme un mouchoir et quitte à passer pour un vieux con, je les préviens de ne pas rester trop longtemps dans une série, de varier très vite les plaisirs au risque de s’arrêter très vite.
Justement, n’avez-vous pas peur d’être marqué par ce personnage ?
J’ai déjà fait une grande partie de ma carrière, je ne risque plus grand-chose. J’ai encore beaucoup d’envies du côté du théâtre que cette série me permet de pouvoir réaliser».
Grâce à elle, j’achète ma liberté.

G

Linda HARDY
Elle est belle et lumineuse, ce n’est pas pour rien qu’elle fut Miss France. Celle qui voulait être pédiatre avant de devenir Miss puis comédienne, est aujourd’hui Cllémence, prof de gym qui a eu beaucoup de problèmes à cause d’un accident, qui a lâché son mari, prof également pour Maxime, un de ses élèves qu’elle quitte pour tomber dans les bras de Victor puis être enlevée par son notaire… Bref, c’est une tombeuse malgré elle et qui se laisse prendre à chaque fois par le charme d’un homme
«Vous avez un rôle bien ambigu, Linda !
Vous trouvez ? Je n’ai pas cette impression. Elle montre la femme sous des facettes différentes, C’est une femme d’aujourd’hui, libre avant tout. Je vous accorde qu’elle est quelquefois un peu naïve mais je crois qu’elle est toujours sincère.
Malgré tout elle quitte son mari pour un élève, invente une histoire invraisemblable pour sauver son mari, a une histoire avec un type peu recommandable et fait confiance à son notaire qui l’enlève… Ça fait beaucoup, non ?
Oui, c’est vrai que Clémentine n’est pas hyper simple mais ce n’est pas de sa faute si elle plait aux hommes et c’est très excitant de jouer un tel rôle, avec plein d’histoires, de rebondissements. C’est ce que j’inspire aux auteurs qui me font confiance. Il se trouve que mon personnage leur inspire des malheurs et qu’ils me font vivre des événements difficiles. Peut-être arriverai-je à leur inspirer des choses plus gaies à l’avenir !
Les évènements vont vite chez vous !
C’est aussi peut-être parce que le format de la série qui est en fait un soap, exige une rapidité dans l’action. Il faut que ça aille vite et ce n’est donc pas le temps de la vie réelle. On ne peut pas rester X temps sur une histoire sinon on ennuierait vite le public. Il faut le tenir en haleine. C’est pour cela que la façon de vivre de Clémentine est si rapide. On n’est pas dans la vraie vie.
Qu’est-ce qui vous plaît dans ce rôle ?
C’est justement les changements qui se bousculent dans sa vie. De femme aimante, bien rangée entre fille et mari, tout à coup elle tombe amoureuse d’un ado. Elle sait que ça ne pourra pas durer, que ça peut scandaliser et que ça va lui apporter des complications. Mais elle se lance à corps perdu dans cette histoire. L’affaire terminée elle tombe amoureuse de Victor dont elle sait qu’il peut être un homme dangereux. Elle vit en fait tout le temps sur un fil.
En fait, elle est assez solitaire ?
C’est vrai, elle n’a pas d’amis, sa fille ne vit plus avec elle et elle a besoin de protection. Et surtout elle est très attirée sexuellement par Victor. A chaque fois, elle ne joue pas sur les mêmes sentiments et c’est pour cela qu’elle représente la femme actuelle, faible et forte à la fois, libre de sa vie, de son corps, malgré les conséquences  qui peuvent en découler, elle en est consciente mais elle fonce.
Je vous signale que tout cela est très loin de moi dans la vie. Je ne serais pas capable de vivre ce qu’elle vit !
Ce serait effectivement difficile à vivre !
Oui mais l’idée est que le spectateur soit toujours en attente, se pose des questions, reste sur sa faim pour mieux repartir dans l’histoire. C’est le principe de la série et je pense que mon personnage va encore évoluer. Dans quelle direction ? Je suis aussi curieuse que vous de le découvrir !»

En attendant, Linda est allée s’aérer sur un autre plateau. Celui de «Danse avec les stars» où elle nous fait découvrir une nouvelle facette de ses talents. Y restera-t-elle longtemps ? L’avenir nous le dira.

Propos recueillis par Jacques Brachet et Marie-Aurore Smadja

TF1 – « Demain nous appartient – Tir groupé
La Rochelle, épisode 1

Chaque année et ce, depuis trois ans, une partie des comédiens de la série de TF1 «Demain nous appartient» débarque au festival télé de la Rochelle. Difficile de tous les attraper car il y a toujours beaucoup de demandes. Mais grâce à la belle organisation d’une attachée de presse efficace, l’on peut faire de belles rencontres loin de la foule déchaînée, des dédicaces et des selfies, même si les entretiens sont souvent réduits, succès oblige. Mais cette année nous avons été gâtés car nous avons pu en attraper sept sur dix, record battu.
Le premier à avoir été pris en train de sommeiller sur la banquette du restaurant est notre ami Alexandre Brasseur qu’on avait déjà rencontré l’an dernier, toujours aussi charmant même si un peu ensommeillé et toujours avec ce petit sourire ironique qui lui va si bien.

A

Alexandre BRASSEUR
«Alors Alexandre, quoi de neuf depuis l’an dernier ?

Ça a été une année plutôt calme avec Chloé (Ingrid Chauvin). Nous avons eu un passé chaotique, des années agitées, mais cette année a été plus facile, plus apaisée. On a bien relancé le couple après qu’il se soit occupé de Margot (Marysole Fertard) et de son gosse, des problèmes de leur fils Maxime (Clément Rémiens) mais après avoir fait face à tous ces problèmes,  on ne veut pas rester un couple «planplan», on va encore vivre des choses puissantes, profondes traitées de manière légère.
Comme ce bébé que vous essayez d’avoir ?
(Il rit) C’est vrai qu’avec Ingrid, il y a longtemps qu’on en parle, de ce bébé qu’on veut avoir alors que les aînés sont grands et que nous n’avons plus vingt ans ! Sans compter que ça touche particulièrement Ingrid dont on sait qu’elle a perdu son premier enfant, dans la vraie vie. C’est donc un sujet sensible.
Ça ne la perturbe pas trop ?
Nous en avons longuement discuté car ce n’est pas facile pour elle et ça ne le sera jamais. Je crois que ça ne la perturbe pas trop, qu’elle fait la part des choses. Mais c’est important de parler avec les gens avec qui on travaille et qu’on aime car Ingrid, je l’aime énormément.
Quelle est votre façon de travailler ?
Nous avons un planning sur 15 jours. Tous les lundis nous avons le semainier, les séquences, les dialogues. Ma méthode c’est le rétro-planning. Je suis très organisé, dès que je reçois les dialogues, je les apprends tout de suite et le week-end je reprends tout. C’est un processus un peu long mais j’ai besoin de comprendre ce que j’ai à jouer, je prends des notes.
Est-ce qu’il y a du stress ?
Je peux vous certifier qu’il n’y a aucun stress. C’est ma façon de travailler et ça m’excite plus que ce que ça me stresse. Il y a tous les jours un défi à relever».

B

Ariane SEGUILLON
Elle est la «mamma» dans toute sa splendeur, qui veut à chaque instant avoir mari et enfants autour d’elle et pouvoir tout diriger. Mais les enfants grandissent et quittent leur nid, le mari travaille et elle sent la famille lui échapper.
«Ariane, comment définiriez-vous votre personnage ?
(Elle sourit) C’est une femme… attachiante ! Elle a bon cœur, bon fond, elle est gentille et serviable mais comme beaucoup de femmes elle a donné sa vie à ses enfants et elle supporte mal de les voir grandir, s’émanciper et quitter le nid. Alors elle fait tout pour les retenir souvent sous des prétextes fallacieux.
En fait, elle est possessive, de mauvaise foi souvent et aime bien tout contrôler… Tout le contraire de moi !
C’est la première fois que vous jouez dans une série ?
Oui. J’étais déjà venue à la Rochelle présenter un unitaire «Tiger Lily», j’ai fait des apparitions dans quelques séries comme «Le sang de la vigne», «Section de recherches», «Joséphine ange gardien»…
Mais c’est la première fois que je joue un rôle récurent dans une série car je viens du théâtre.
Et alors ?
Tout d’abord j’ai trouvé une vraie famille et surtout cette série m’expose comme jamais et ça, c’est bien pour le métier… Un peu moins pour la vie personnelle car si ça fait plaisir d’être reconnue, populaire, c’est quelquefois très intrusif dans la vie de tous les jours.
Comment travaillez-vous votre rôle ?
J’apprends toujours mes textes à l’avance, quelquefois je me permets de les corriger un peu et j’aime discuter avec les scénaristes car c’est un partage. Et ça se passe très bien.
Est-ce que ça vous donne le temps de revenir au théâtre ?
Oui et justement je prépare une pièce écrite à quatre, avec Isabelle Alexis, Sylvie Haudecoeur, Juliette Meynière… Et moi ! L’idée m’est venue d’un comédien qui, ayant créé un rôle à succès, pensait être de la tournée et dont le metteur en scène l’évince pour un autre comédien. La pièce s’intitulera «Tu vas rire, j’y étais»
Comment écrit-on à quatre mains ?
Ce sont surtout Isabelle et Sylvie qui écrivent. Moi moins car à l’époque je venais de perdre mon frère. Mais on s’est beaucoup réunies, on a fait des lectures, on changeait certaines choses au fur et à mesure et on recommençait, dans une atmosphère d’amitié, de confiance.
Mais après avoir travaillé tout l’été et être venue à la Rochelle, ce sont des vacances en Irlande qui m’attendent !»

F

Grégoire CHAMPION
Il est un très jeune comédien qui a bluffé tout le monde en tenant sur la distance ce rôle de Timothée,  jeune autiste. Malgré son jeune âge, il a endossé ce rôle et il est on ne peut plus crédible. Chapeau l’artiste !
«Grégoire, tu es bluffant dans ce rôle. Comment t’y es-tu préparé ?
En fait, je n’ai rencontré qu’un autiste à Sète et la rencontre a été très intéressante. J’ai été surpris de son comportement. Il parle normalement et tout à coup il a une réaction inattendue. Mais je me suis surtout inspiré de lectures, de films, j’ai récolté plein de choses un peu partout.
Pour un premier rôle, c’est une sacrée performance !
Merci. C’est beaucoup de concentration et c’est quelquefois très épuisant car il faut y aller à fond. On ne peut pas jouer un tel rôle en demi-teinte et en même temps, on ne doit pas forcer le rôle afin que ça reste crédible. Je donne tout ce que je peux et je travaille beaucoup.
As-tu été coaché ?
Non, pas vraiment. J’ai un peu été conseillé mais on m’a toujours laissé prendre la décision finale. On parle beaucoup, on s’explique avec le scénariste et le réalisateur. Je propose et tout se passe bien.
Alors justement, comment travailles-tu ?
Comme tout le monde j’ai mes textes deux semaines à l’avance. Je les lis seulement mais je les apprends la veille, comme ça, je suis dedans mais ça reste spontané. Si c’est trop réfléchi, ça ne paraît pas normal. Je répète seul chez moi car j’aime m’isoler, même si quelquefois, je travaille aussi avec mon partenaire. C’est beaucoup de travail.
Es-tu content de l’évolution de ton personnage ?
Oui. Durant un an ça a un peu stagné mais ça s’est mis à se débloquer à partir du moment où Timothée a travaillé à la paillotte. Aujourd’hui les auteurs osent plus de choses sur mon personnage.
Comme ces sacs plastique que tu enfiles pour ne pas marcher sur le sable !
Là, je n’étais pas très d’accord car je trouvais que ça faisait trop cliché, trop facile. J’aurais voulu plus de liberté. On l’a quand même fait, ce qui ne m’empêche pas, lorsque j’ai une idée, de la suggérer. Il faut que je reste toujours dans la rigidité du personnage tout en l’humanisant. Mais si je propose c’est que je pense qu’il y a une logique derrière ma proposition. J’aime improviser, oser, tenter des trucs.
N’as-tu pas peur que ce personnage très typé ne te marque trop ?
C’est vrai qu’au début je tournais deux jours par semaine et l’on m’avait dit que mon personnage durerait si le public y adhérait. Ca a plu, j’y suis toujours et j’en suis heureux. Mais j’espère ne pas être bloqué sur ce rôle et que je pourrai montrer autre chose de moi.
As-tu passé d’autres castings depuis ?
Oui et d’ailleurs ça a failli mal se passer. J’avais pris tellement d’automatismes que tout à coup, je jouais comme Timothée. Ça m’a choqué car j’en ai vu la dangerosité de la situation. Un tel rôle est difficile à gommer.
Et alors ?
J’ai malgré tout été pris après avoir repassé le casting. Vous verrez bientôt le résultat puisque je joue le petit-fils de Muriel Robin dans «Le premier oublié», avec aussi Matt Pokora.
C’est un très beau film et Muriel Robin y est comme toujours époustouflante.
Et ça été un très beau tournage».

E

Clément REMIENS
Il avait été le premier que j’ai interviewé voici trois ans, alors tout timide, tout souriant… tout imberbe !
Je le retrouve toujours tout souriant, beaucoup plus sûr de lui, barbu et toujours ce sourire qui fait craquer ces demoiselles !
Il était à la Rochelle pour deux séries : «Pour Sarah», qui passe en ce moment sur TF1 (Voir article) et pour «Demain nous appartient»
«Heureux de te retrouver Clément. Comment se porte Maxime ?
Plutôt bien, après une période plutôt perturbée et compliquée. L’été a plutôt été tranquille, il a bien travaillé son bac de rattrapage suite à tous ses problèmes qui l’ont empêché de le passer avec ses copains. L’aura-t-il ? Vous le saurez bientôt !
Sa sœur va revenir des USA quelque peu changée : cheveux rouges, tatouages faitspar son copain… Est-ce un bien ou un mal. Ca dépend des goûts… A découvrir aussi !
Ne trouve-tu pas que la série se dramatist et manque un peu d’air frais, de sourires ?
Je ne sais pas trop car nous ne travaillons pas tous ensemble. Il y a trois plateaux différents, chaque groupe a son histoire. Je ne suis pas trop dans les histoires des autres. Mais avec ma famille ça ne se passe pas trop mal, non ?
Justement, Maxime risque d’avoir un petit frère… Heureux ?
(Il rit) Il est surtout surpris et au départ, il n’est pas très réceptif. Il trouve cela un peu osé de la part de ses parents et il se dit que si ça arrive le bébé risque d’avoir l’âge du mien… si tant est que la situation se présente !
Mais bon, il aime ses parents qui désirent vraiment cet enfant et il va faire des efforts pour accepter la situation. Ça lui demande du travail mais sa famille est toujours aussi soudée et c’est le principal.
On en a déjà parlé, tu es sorti de cette série pour tourner «Pour Sarah»…
En fait je n’en suis pas sorti car «Pour Sarah», on a tourné les six épisodes sur trois mois alors que je continuais à tourner «Demains nous appartient». J’avais un planning d’enfer, deux jours sur l’un, une nuit sur l’autre, deux look différents. Heureusement, entre Sète et Perpignan, ce n’était pas très éloigné.
C’était un rôle plus dramatique. En sort-on indemne ?
(Il rit) Tu vois… je vais bien ! Tout va bien pour moi, même si quelquefois, je ne peux pas m’empêcher de penser à cette histoire tragique, inspirée de faits réels, qui peut arriver à tout le monde. Et j’avoue qu’après trois mois de tournage intense, j’ai été heureux de retrouver Sète ! Mais j’ai été également  heureux de jouer ce nouveau rôle, qui est en fait le second. Ça a été une belle expérience qui m’a permis d’aborder un autre registre.
A notre première rencontre, nous avions parlé basket… En fais-tu toujours ?
Oui, je me souviens t’avoir dit avoir hésité entre basketteur et acteur !  J’avais commencé le théâtre à 12/13 ans et c’est le métier d’acteur qui l’a remporté.
Tu suis toujours les matches ?
Oui, même si les Français ont perdu ! Je suis le parrain du club Jeep Elite à Gravelin-Dunkerque.
Mais aujourd’hui, même si j’en ai toujours envie, je n’ai plus le temps d’en faire. Mais je ne perds pas l’affaire de vue !»

Propos recueillis par Jacques Brachet & Marie-Aurore Smadja