Archives mensuelles : septembre 2019

Sanary – Galerie Barthelemy de Don
Christiane BROUSSARD nous fait voyager

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Christiane Broussard, nous vous l’avons déjà présentée.
Cette varoise voyageuse est peintre et toutes ses œuvres sont dédiées à ceux-ci. Lorsqu’elle n’est pas en voyage elle s’installe entre Sanary et la Seyne… pour peindre encore les paysages qu’elle aime et qui l’inspirent.
De grands aplats, des couleurs, soit très lumineuses, comme ces champs de coquelicots soit dans des camaïeux de gris et de beige comme ce village des Pouilles que nous avons découvert ensemble lors d’un voyage. Sur ces tableaux qui, quelquefois, frôlent l’impressionnisme, elle ajoute de petits détails qui font qu’au fur et à mesure que l’on approche de la toile, on les découvre.

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Voilà qu’elle nous offre ses souvenirs de vacances à la Galerie Barthélemy de Don à Sanary, jusqu’au 2 octobre. C’est une rétrospective de ces dix dernières années et l’on peut voir que chaque pays traversé lui inspire des couleurs totalement différentes car elle a le don de s’immiscer dans les paysages de chacun d’eux pour en restituer l’ambiance, le ressenti qu’elle nous fait partager.
Malgré la pluie, amis et admirateurs sont venus nombreux au vernissage qui était accompagné de la musique de Dominique Nyssen, guitariste et compositeur de talent issu du Smooth Jazz Project.

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C’est à la Seyne qu’entre deux voyages elle pose ses valises, dans la sérénité et le paix de son atelier où elle va poser sur toiles tous les souvenirs qu’elle a emmagasinés, entourée de tas d’objets de statuettes qu’elle ramène aussi dans ses valises.
10 ans d’un magnifique travail, de deux grandes passions : les voyages et la peinture qu’il faut absolument découvrir sur ces deux niveaux de la belle galerie Barthélemy de Don.

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Jacques Brachet

La Rochelle – 21ème festival TV
«Pour Sarah», la nouvelle série de TF1

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Sarah (Eden Ducourant) et Cédric (Clément Remiens) ont 18 ans et sont des amis d’enfance.
Un matin, ils sont tous deux retrouvés dans le coma à côté d’une voiture accidentée. La voiture semble volée, le corps de Sarah délacé. Il semblerait don qu’il y ait eu une troisième personne. Yasmine, l’enquêtrice (Aure Atika), comprend très vite que ce pourrait être sa fille qui était avec eux et qui a prévenu la police. Elle va donc essayer de découvrir la vérité. Vérité qui va faire ressortir des secrets et mettre en cause toute une communauté dont les ados ne sont pas exempts.
Une belle distribution où l’on découvre Clément Remiens, très loin du rôle du jeune ado de «Demain nous appartient», Eden Ducourant, l’héroïne de «Bis». Tous deux forment un couple attendrissant et jouent à la perfection. Aure Atika est parfaite dans ce rôle de flic et de mère et plein de beaux acteurs comme Frédérique Bel, François-Xavier Demaison, Audrey Dana, Thomas Jouannest…. Complètent la distribution.
C’est un polar dont la trame est la relation parents-ados d’aujourd’hui. Le mystère plane tout au long des épisodes et nous tient en haleine car le scénario est prenant. Et l’histoire est très émouvante. Frédéric Berthe signe une réalisation efficace et superbement maîtrisée.
Une partie de l’équipe est venue présenter deux épisodes à la Rochelle et nous a accordé un moment.

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Caroline Anglade – Frédéric Berthe – Aure Atika

Frédéric Berthe, cette série est tirée d’une série existante au Québec ?
Tout à fait. C’est un projet qui a mis longtemps à se concrétiser car au départ c’est effectivement une série originale québécoise de François Ozon, écrite par Michèle Allen. Au Québec c’est une série hebdomadaire d’un épisode par semaine. En France nous n’avons pas le même format et surtout, ce n’est pas la bonne manière de raconter. C’est en plus une fiction très impliquante émotionnellement et enfin, c’est un mélange de drame et de comédie, d’intrigues, de rebondissements, ce qui n’est pas courant en France où les styles sont plus tranchés.
Comment avez-vous constitué votre casting qui est magnifique ?
Il a surtout concerné les jeunes que nous avons choisis de façon collégiale car nous ne les connaissions pas. Il fallait trouver entre eux un équilibre et une complémentarité car toute l’histoire repose sur eux. Le choix d’Audrey Dana et d’Aure Atika a été facile car je les connaissais. C’était en fait tout un échiquier à construire entre adultes et ados, parents et enfants, afin que tout s’imbrique parfaitement.
Clément, tu as donc quitté Sète pour Gruissan…
Oui et heureusement que les deux lieux n’étaient pas loin car j’ai fait beaucoup d’allers-retours, j’ai dû jongler avec le planning des deux productions tournant deux nuits pour «Sarah», un jour pour «Demain…» et ça, durant trois mois ! C’était quelquefois très rock’n’roll ! Mais bon, je suis jeune, en bonne santé et j’ai tenu le coup ! Ca été un grand plaisir d’autant que, dès que j’ai lu le projet, je l’ai trouvé très emballant et j’ai pris un grand plaisir à aborder ce nouveau rôle. L’histoire est forte et je suis impatient de découvrir le film que je n’ai pas vu.
Peux-tu nous parler de ton rôle ?
C’est un jeune ado comme beaucoup d’autres, qui est insouciant, plein de vie, lumineux et ce drame va arriver au passage de l’âge adulte. Comment peut-on, à cet âge, se sortir d’un tel drame ?
Et vous Eden ?
Cette histoire tragique était très inspirante à jouer car Sarah a une très grande force de caractère et elle est persuadée qu’au bout du tunnel il y a la lumière. Ce rôle est une belle opportunité car il y a une jolie partition à jouer.

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Clément Remiens & Eden Ducourant

Aure, vous jouez en fait deux rôles : d’un côté l’enquêtrice, de l’autre, la mère !
Oui et c’est ce qui m’a intéressée car elle se trouve au cœur du drame, étant à la fois dans le camp des enfants qu’elle connaît bien et puisque mère de l’un des trois. Mais elle connaît aussi les parents. Elle doit mener cette enquête en toute objectivité, ce qui lui est difficile car elle y est impliquée malgré elle.
Ce qui m’a également plu c’est qu’elle est en relation avec tous les personnages et elle est donc d’autant plus impliquée. Et puis, jouer ce double jeu, une fois dans le costume de gendarme, une fois dans celui de la mère m’a beaucoup plu.
Caroline Anglade, qu’est-ce qui vous a attirée dans cette série ?
C’est la relation parents-enfants qui est au cœur de l’histoire. Chaque enfant est en cours d’émancipation et doit faire son propre choix de vie. Et le faire à travers ce drame est d’autant plus complexe pour eux et pour les parents. C’est un peu l’implosion de deux familles et chacun va devoir gérer la situation à sa manière.
Et vous, Frédéric ?
L’intérêt de cette histoire c’est qu’en fait il y a un côté sociétal mêlé à une intrigue policière. Tout va s’enchevêtrer, tous les personnages se connaissent, c’est une petite communauté dans laquelle survient un drame qui va changer la donne, que chacun va devoir gérer à sa manière en attendant que l’enquête aboutisse, que la vérité soit faite. Tous les personnages ont un avant et un après.
Et ça, c’était intéressant.

Propos recueillis par Jacques Brachet
«Pour Sarah», série 6×52’. Sur TF1 à partir de jeudi 26 septembre

La Seyne sur Mer
Art Pop -Jazz au Fort Napoléon

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Art Bop est toujours là, aux avant-postes du jazz, en cette salle mythique du Fort Napoléon, sous la courageuse houlette du couple Le Gat aidés par quelques fous de jazz.
C’est grâce à eux que la musique de jazz contemporaine perdure à La Seyne sur Mer. Et les lieux offrant du jazz digne de ce nom ont rarissimes dans le coin.
Parmi les musiciens, pour ce premier trimestre de rentrée, on retrouve quelques fidèles incontournables, mais aussi de nouvelles têtes et de nouveaux groupes. Ce qui ne peut qu’allécher l’amateur.
Parmi les « nouveaux » Bruno Bellemin, guitariste qui a joué dans les grands clubs de la Capitale – Martine Kamoun, chanteuse, et son fils Yann Kamoun, contrebassiste, à découvrir, ils seront avec un petit nouveau le jeune chanteur guitariste Sam Tallet, qui vient du rock – le quartette du guitariste  Rémy Gauche (qui a joué avec Pierre de Bethmann) pour son opus Obscurity of Light ; la tradition dans la modernité – et Absolutely Zappa mené par Claude Basso à la guitare. En fait beaucoup de découvertes : Miam ! Miam !

Serge Baudot

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Programme :
04 octobre : «United 5tet perspective 2»
José Caparros trompette – Bruno Bellemin guitare – Gérard Murphy sax alto – Jean-Marie Carniel contrebasse – Thierry Larosa  batterie
Ce groupe est né de la rencontre de José Caparros avec Hirokazu Ishida. Le courant a si bien passé entre eux qu’ils ont enregistré un disque, qui sera présenté lors de ce concert.
18 octobre : «Martine Kamoun trois générations»
Martine Kamoun chant – Yann Kamoun contrebasse – Sam Tallet guitare chant
08 novembre : «Rémy Gauche 4tet obscurity of light »
Rémy Gauche guitare – Thomas Koenig sax ténor flûte – Philippe Monge bass claviers – Julien Augier batterie
15 novembre : « Absolutely  Zappa »
Claude Basso guitare – Marc Boscherini piano – Serge Arèse contrebasse – Willy Caïd guitare voix Christophe Briand batterie
Ouverture des portes à 21h – Concert à 2&h30
Renseignements: 06 87 71 59 30 – michel.le-gat@orange.fr

Toulon – Le Télégraphe
Une artothèque vient de voir le jour

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Aujourd’hui à Toulon, il faut compter sur un lieu devenu incontournable : Le Télégraphe.
Installé dans le bâtiment de l’ancienne poste, 2, rue Hyppolite Duprat, en dix mois, le Télégraphe est devenu un lieu de rencontres qui nous offre une culture éclectique allant d’expositions en concerts, de conférences en ateliers avec bar et restaurant dans un cadre cosy à la décoration originale, à la fois simple et de bon goût.
Tous les thèmes sociaux-culturels y sont abordés dans une grande liberté et une belle convivialité.
On doit ce lieu et cette ambiance à son créateur François Veillon avec à ses côtés son président, Mario Ferreri.
En mai de cette année a eu lieu un premier festival de l’estampe où il a été question d’impression, de lithographie, de sérigraphie, de linogravure, de xylogravure et d’autres techniques de ces arts ancestraux. Ateliers, expos, conférences, projections, démonstrations, création d’une œuvre collective ont permis à un nombreux public de découvrir un art pas si connu que cela même s’il existe depuis des siècles. Le tout orchestré par Mario Ferreri qui reste l’un des cinq grands lithographes existant en France, qui a entre autre travaillé avec Picasso, Dali et quelques autres grands peintres de notre temps.

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Le succès aidant, l’idée n’était pas loin de créer une artothèque et un atelier de lithographie ouvert à tous, qui a été inauguré ce 19 septembre et baptisé «L’Empreinte».
Ce bel atelier s’ouvre donc aux métiers du livre, de l’édition et recevra des artistes divers qui animeront des ateliers et des master-class. Le journal du Télégraphe sera imprimé sur place et d’autres activités se développeront comme l’édition de livres d’artistes, la reliure, la typographie.
Mario nous a dit son émotion de cette rencontre-coup de foudre avec François, qui a débouché sur cet atelier : «Emotion parce que l’on remet ainsi en avant cet art qui a traversé les siècles et a un peu disparu depuis qu’est née l’informatique, qui reste un travail artisanal qu’il ne faut pas laisser mourir car le contact avec la pierre, avec les couleurs est un dialogue permanent avec l’artiste, avec ces techniques anciennes, ces instruments particuliers. Il faut que ce travail perdure malgré l’ordinateur et peut-être envisager de travailler avec lui. Nous allons montrer ce qu’on peut faire et la magie de cet art magnifique».

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De plus, l’artothèque sera constituée d’un fonds de quelque 600 œuvres qui pourront être louées aux adhérents pour un certain temps. De nombreux artistes ont déjà été appréhendés pour venir y faire un séjour comme le Niçois Éric Cartier qui y est en ce moment en résidence, qui a collaboré à «Spirou»  à «Fluide glacial», Avec Lewis Trondheim, Scotch Arleston, et à qui nous devons aussi «Toute 78»
Ils animeront des tables rondes, des ateliers, sont aussi prévus des séances dédicaces, des projections en collaboration avec le Pathé Liberté.
A noter, belle coïncidence que la majestueuse et impressionnant presse installée dans l’atelier, a le même âge que le bâtiment, puisque tous deux nés en 1848 !
Suite à cette visite et à cette inauguration, François Veillon nous a présenté le groupe musical formé par des musiciens de la région, qui animeront des soirées cabaret et accompagneront des chanteurs invités à se produire, comme Omri Swafield qui nous a proposé un mini-concert lors de l’inauguration.
Toulon s’est encore doté d’un magnifique lieu culturel, le Télégraphe, qui nous réserve encore quelques belles surprises.

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Jacques Brachet

La Rochelle – 21ème festival de la Fiction TV
Véronique GENEST : « La vie m’a gâtée »

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Rencontrer Véronique Genest est toujours un joyeux moment tant elle est une boule d’énergie, d’optimisme. Elle aime rencontrer les gens et c’est totalement réciproque, car elle est abordable et populaire, on l’a vu au festival de la Rochelle. Je la retrouve avec plaisir pour parler télévision, écriture et théâtre. Surtout écriture car dans quelques jours sort un livre édité par Flammarion «Arrêts sur images» qu’elle a écrit toute seule, qui n’est pas une biographie mais plutôt une réflexion sur la vie, la mort, l’amour, le métier.
Elle a une plume alerte, écrit comme elle parle, avec volubilité, appelant un chat un chat, «nature», tellement nature car en la lisant on entend sa voix qui porte loin la joie de vivre. Ce livre est fait de moments drôles mais aussi de moments émouvants, lorsqu’elle parle de son père, de son frère, tous deux décédés, de sa mère aussi avec laquelle ce livre lui a fait faire une mise au point bénéfique.
Elle nous donne la pêche car elle a le don de vous passer et vous faire partager son énergie.
Ne dit-elle pas d’emblée : «La vie m’a gâtée» ?
Après la folie des autographes et des selfies aujourd’hui incontournables, nous voici confortablement installées dans la brasserie des Dames, «loin de la foule déchaînée !»

Alors comme ça, Véronique, la vie t’a gâtée ?
Mais oui bien sûr ! D’abord, je suis une éternelle optimiste, je positive tout ce qui m’arrive, je trouve que ma vie est belle.
Entre nous, il y a pire que la mienne, non ?
Je fais un métier qui me plaît, j’ai un mari et un fils que j’aime… Bien sûr j’ai perdu des êtres que j’aime mais qui n’a pas été dans ce cas ? Finalement, le bilan est positif.
Il y a beaucoup de phrases que j’ai beaucoup aimées dans ce livre, dont celle-ci : «La vie serait trop triste si elle était toujours gaie». Explique-moi.
Mais si elle était toujours gaie, d’abord on ne saurait pas qu’elle est belle, on n’apprécierait pas les bons moments puisqu’ils seraient tous pareils ! C’est comme les saisons : s’il faisait toujours brumeux et pluvieux, on n’apprécierait pas la chaleur et le soleil.
Tu dis encore que tu es insoumise et plus loin que tu ne sais pas dire non. N’est-ce pas antinomique ?
Mais pas du tout ! Ce n’est pas pareil. Insoumise, ça veut dire que je suis rebelle à toute forme d’autorité ou d’obligation aux choses qu’on veut m’obliger de faire. Par ailleurs, c’est vrai, je n’ai jamais su dire non à un ami, à quelqu’un que j’aime mais c’est par amour ou par amitié. Par contre, je sais dire non à des projets qui me semblent foireux, à des rôles qui ne me conviennent pas, à des sujets qu’on veut m’imposer. Je suis une insoumise mais j’ai un grand cœur !

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Tu es aussi une «catho-communiste, dis-tu. Ça m’a fait beaucoup rire !
Ben oui… J’avais une grand-mère qui était très catho… Du moins le disait-elle mais elle ne serait jamais allée à l’église sans avoir pu jouer au PMU. L’intérêt est qu’elle arrive avant le fameux «Ite missa est». Elle était catho plus par tradition familiale que par conviction. Par contre, quant au communisme, j’étais issu d’un milieu ouvrier, d’une famille nombreuse et donc on ne pouvait être que communiste… Heureux qui communiste !!!»
Et dans tout ça ?
Je suis un melting pot social ! Et j’ai surtout une grande faculté d’adaptation. Je m’adapte à tous les gens, à tous les milieux, je suis une femme populaire dans le bon sens du terme car ce n’est pas péjoratif. J’aime aller vers les gens car tout simplement je les aime.
Tu parles de l’Ardèche. Ca ne peut qu’éveiller mes souvenirs d’Ardéchois…
Tu es ardéchois ? Alors tu connais Neyrac, Meyras… Mes grands-parents étaient soyeux. Ils avaient une usine de tissage qu’ils ont léguée à mon oncle, qui n’a pas mis beaucoup de temps pour faire faillite… Le pauvre Léon !
Je suis longtemps allée là-bas car grand père était notaire et maire de Meyras. Mais j’ai eu des problèmes avec mon oncle et je n’y suis plus allée. J’ai vendu la maison. Mais j’aimerais y retourner.
Ton style est très imagé. Parfois on se croirait dans un film. D’ailleurs, justement, lorsque tu parles de l’Ardèche et des réunions de famille, on se croirait dans le film de Brialy «Eglantine» !
Ça, ça me fait très plaisir mais c’est dans ma nature et je suis une femme d’images. J’aime décrire de petites saynètes avec des images, des métaphores…
Pourquoi avoir écrit ce livre ?
Parce que Flammarion me l’a demandé car il s’inscrit dans une collection dont le thème est : qu’est-ce qu’on a tiré de la vie qu’on nous donnée ? Ce n’est donc pas une bio mais une réflexion sur la vie et les événements que j’ai vécus. J’ai mis six mois à l’écrire en fouillant beaucoup dans ma mémoire, dans mon cœur. C’est en fait la vie d’une femme et d’une actrice.
Justement, arrives-tu à faire la part des choses ?
Ah, complètement. Je suis une artiste mais je fais avant tout un métier comme beaucoup de gens. Mais je le lâche  dès que c’est terminé. Je deviens femme, épouse, mère de famille. Je laisse le métier derrière moi, quand je le veux.
Alors parlons métier : que prépares-tu ?
Tout d’abord une pièce de théâtre avec laquelle je partirai en tournée*et que j’espère jouer à Paris après la tournée. Elle s’intitule «Gina et Cléopâtre», elle est signée Olivier Macé et Ariane Bachet. Olivier signe également la mise en scène. J’ai pour partenaires Daniel-Jean Colloredo, Andy Cocq qui est hallucinant, Emilie, Marié. Je crois que c’est une excellente pièce de boulevard. Je n’ai jamais tant ri à la lecture d’une pièce !
Le théâtre c’est vraiment mon métier, je me sens bien sur une scène et j’adore le public de province qui est gentil, pas bégueule, qui aime rigoler.

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Et l’écriture ?
J’ai envie d’écrire un roman mais j’écris aussi des scénarios… J’en ai cinq sur le feu, avec des styles très différents. Lequel arriverai-je à terminer en premier ? L’avenir me le dira.
Mais un avenir lointain car je commence les répétitions de la pièce le 3 octobre.
Ca va donc être un peu compliqué d’arriver au bout d’un bout !
J’ai aussi deux projets de télé et surtout un projet cinéma qui me tient très à cœur. Il y a longtemps que je n’en avais plus fait mais je n’avais pas envie de faire des panouilles. Là, c’est du sérieux. Je pense qu’on peut me faire confiance, après 30 ans de carrière !
Bon, ça va pour toi ?
Oui, merci ! Je n’arrête pas de travailler mais je ne fais que des choses qui me plaisent et j’avoue que je m’éclate au théâtre. Tout ça me permet de choisir et de refuser de jouer n’importe quoi.
Tu ne t’ennuies jamais, en fait !
Jamais ! J’ai beaucoup d’énergie et aujourd’hui je suis très satisfaite de ce livre que j’ai commencé de promouvoir à la Rochelle puisque tous les journalistes sont là… La preuve ! Et puis, ça me permet de retrouver plein de copains, de découvrir des films, des réalisateurs et de donner de mes nouvelles !
C’est le lieu où il faut être !

Propos recueillis par Jacques Brachet
* «Gina et Cléopâtre» au théâtre Galli de Sanary le 21 mars 2020

La Rochelle – 21ème festival de la fiction TV
Valérie KARSENTI : « Où sont les femmes ? »

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Depuis dix ans, Valérie Karsenti, avec sa voix tonitruante et haut perchée nous fait rire dans «Scènes de ménages» aux côtés de son complice Frédéric Bouraly. José et Liliane sont devenus pour le public, des membres de la famille, qui rentrent tous les soirs dans leur salon.
Mais si ce rôle lui a apporté la célébrité, la comédienne n’a pas arrêté de travailler depuis ses 15 ans où elle est entrée au cours Florent.
Théâtre, cinéma, télévision lui ont ouvert les portes et elle n’a cessé de passer de l’un à l’autre. Elle a même été la voix de stars célébrissimes : Salma Hayek, Pénélope Cruz, Julianne Moore, Jennifer Aniston… Sans compter les doublages de films d’animation. Molière de la meilleure révélation féminine 2003, elle est une comédienne de haut vol et il était donc normal que le Festival TV de la Rochelle l’invite dans le jury en tant que présidente.
Une présidente consciencieuse qui nous a quand même donné un peu de son temps pour une interview.
Valérie, qu’attendez-vous de ce titre, de ce festival ?
Que Stéphane Strano, le président du Festival, me propose le rôle de présidente a été à la fois une surprise, une marque de confiance et un bonheur. C’est très excitant de pouvoir, en un laps de temps, découvrir des formats, des thèmes différents, de pays différents qui vont pouvoir aiguiser mon goût, ma curiosité, me permettre de découvrir diverses écritures. Je n’ai aucun à priori, j’aime tous les genres, excepté les films d’horreur, j’aime avoir des surprises et j’espère en avoir.
Vous-même, qu’aimez-vous jouer ?
Là non plus je n’ai pas d’à priori. Je suis ouverte à toute proposition à partir du moment où le sujet, le rôle me plait. La qualité du projet détermine mon choix. J’aime passer d’un drame à la comédie, d’un sujet à un autre. J’ai cette liberté, ce luxe énorme de pouvoir aujourd’hui choisir, me balader dans des univers différents, d’avoir des types de jeu différents à jouer.

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Que pensez-vous de la production française aujourd’hui ?
Je vois à la télévision des choses de grande qualité, d’une grande richesse, d’une belle diversité. Je trouve qu’il y a de plus en plus d’audace, d’énergie dans les thèmes, qui poussent à faire éclater ce qui est conventionnel. Et en regardant les productions francophones, j’y découvre une autre façon d’aborder les sujets. D’aborder la vie. Pour moi, rien n’est jamais trop audacieux. Par exemple, de voir un film où un homme est violé, met en perspective ce qu’est être agressé, pour un homme comme une femme. On vit aujourd’hui dans un monde de violence insupportable, d’où l’utilité de déplacer la narration.
Jouer un tel rôle est une prise de risque pour un homme, non ?
Tout autant que pour une femme ! Je ne porte jamais de jugement sur un acteur ou une actrice, je comprends tout aussi bien qu’on ose ou qu’on refuse un tel rôle, pour diverses raisons et nous n’avons pas à juger. D’autant que souvent, ils ont un temps d’avance sur le commun des mortels.
La place de la femme est un sujet qui vous tient particulièrement à cœur…
Évidemment, lorsqu’on voit, ne serait-ce qu’à ce festival, le peu de réalisatrices dans la programmation, tout comme des histoires écrites par des femmes. Quant aux actrices, à 25 ans, la femme ne peut-être que da la séduction. A 50 elle ne l’est plus, elle n’intéresse plus et il faut attendre 60 ans pour qu’on leur offre des rôles de grand-mère. Je trouve cela scandaleux. Les femmes de 50 ans ont souvent des vies passionnantes, peut-être plus intéressantes que les plus jeunes femmes. Je suis quelquefois outrée de voir ce qu’on écrit pour les femmes.
Avec vous, difficile de ne pas parler de «Scènes de ménages». 10 ans après, comment vivez-vous l’aventure ?
D’abord, comme je ne me projette jamais dans le futur, je n’aurais jamais pu imaginer d’y être encore après 10 ans d’existence ! D’un autre côté, heureusement que ma carrière n’est pas limitée à cette série que je ne dénigre pas, loin de là, puisqu’elle m’a apporté une immense popularité. Mais à côté, j’ai pu jouer des choses différentes. Mais «Scènes de ménages» reste un espace de liberté qui me permet de faire le clown. Car Liliane est une folle qui n’a pas de limites. Elle est alcolo, dépressive, elle a une libido de folie, elle est givrée. C’est un électron libre et c’est très jouissif de jouer un tel personnage. Grâce à des textes de plus en plus aboutis et à la souplesse des plans de travail, on peut se permettre plein de choses. Il n’y a pas de limites.
Est-ce que cette série, qui certes, vous a donné une grande popularité, ne vous a pas trop figée dans un personnage ?
Cette série est surtout arrivée à un moment où, après avoir fait beaucoup de théâtre, j’étais dans une période un peu creuse. Et alors qu’on me la proposait, on me proposait aussi un rôle dans la série «Maison close», deux rôles aux antipodes l’un de l’autre qui m’ont permis de montrer en même temps, deux facettes de moi. Ce qui m’a tout de suite donné une certaine liberté et surtout de ne pas être cataloguée dans un style de personnage. D’accord, ça m’a apporté une certaine popularité, je le conçois, mais je n’ai jamais fait ce métier dans ce but. Ça n’a jamais été ce que j’ai recherché. C’est une conséquence de ce métier mais je peux très bien jouer quelque chose demain pour un public restreint si le sujet m’emballe. Je cherche surtout et toujours à développer d’autres couleurs de moi. Justement pour ne pas être enfermé dans un style de rôle.

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Grâce à cela, vous n’êtes pas considérée comme une actrice «de télévision !»
Vous savez, ce clivage commence à de moins en moins exister, depuis que les acteurs dits «de cinéma» jouent à la télévision. Ça a tendance à s’estomper. Les carcans m’ont toujours exaspérée. J’estime qu’un acteur doit avoir la liberté de s’exprimer partout où il veut aller, dans une aventure qui lui plaît.
Ecrire, réaliser, est-ce que ça vous tente ?
La production me passionne plus. J’adore faire se rencontrer les gens, les faire travailler ensemble. J’aime aussi l’écriture et en ce moment j’essaie de développer deux projets. J’aime écrire, j’ai très envie d’écrire une histoire mais je n’ai aucune frustration, à partir du moment où j’ai des projets qui me plaisent.

Propos recueillis par Jacques Brachet et Marie-Aurore Smadja

La Rochelle – Festival de la fiction TV
21ème rendez-vous

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Alors que je quittais ma région varoise sous des trombes d’eau, je découvrais un merveilleux soleil à mon arrivée à la Rochelle. Soleil et chaleur qui ne nous quitteront pas durant ces trois jours de fête, de projections, de rencontres, d’interviewes que vous allez découvrir durant ces prochaines semaines.
Ce festival qui, parti de St Tropez, vient de fêter l’ancienne majorité, est en train de devenir un grand festival qui attire de plus en plus de monde, de plus en plus de professionnels, de plus en plus de presse. Surtout depuis qu’il s’est ouvert à l’Europe. Et si c’est la rançon de la gloire il faudrait que les organisateurs restent vigilants car il y a à la fois du bien et du mal. Voir ce qu’est devenu Cannes et sa foire d’empoigne, il serait dommage que la Rochelle perde son identité, son atmosphère bon enfant, sa chaleur humaine et surtout les conditions de travail que nous avons eues jusqu’à maintenant.
Je prends pour exemple «Plus belle la vie» qui fêtait ses 15 ans, qui  a été prise d’assaut par une presse qui ne s’en était jamais inquiétée (Nous étions, les autres années, une poignée d’assidus en conférences de presse) au détriment de ceux qui faisaient chaque année un papier. Nous avons été cette année mis sur le carreau faute de temps par une attachée de presse qui n’a pas fait de différence ni de quartier et c’est dommage.
Sans compter le public qui, certes, entre gratuitement à toutes les projections et dont des dizaines, cette année n’ont pu assister aux projections faute de place. Il va donc falloir que l’organisation soit vigilante à ce qui arrive à toute manifestation qui prend trop d’ampleur.
Malgré tout, nous avons pu travailler d’arrache-pied sous un soleil de plomb et nous avons ramené une moisson de reportages, nous avons vu de très belles œuvres que vous pourrez découvrir tout au long des mois à venir.

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Elodie Frenck, François Tron Isabelle Czajka, Valérie Karsenti, Marie Roussin, Alex Beaupain, Sydney Gallonde

Les temps forts
Plus de 60 œuvres françaises et internationales ont été projetées lors de cette 21ème édition, parmi lesquelles, 43 films en compétitions : 26 œuvres françaises inédites, 12 séries et films européens, et 5 séries francophones étrangères.
Une journée politique le vendredi 13 septembre avec le Grand Débat, sous le signe de  La nouvelle loi audiovisuelle, quels bénéfices en attendre pour la création ?», en présence de Monsieur le ministre de la culture, Franck Riester, et de nombreux professionnels.
Suivi du Débat francophone la même journée, ayant pour thème «Production, diffusion, distribution : «Comment promouvoir la francophonie à l’international ?»
Un Atelier de la fiction Européenne le jeudi 12 septembre avec comme invité exceptionnel Dominic Savage, auteur, réalisateur et producteur de la collection «I’m…» pour Channel 4, en compétition dans la catégorie Fictions Européennes. Avec la trilogie «I’m..», qui raconte trois histoires de femmes, l’auteur-réalisateur a partagé la plume avec trois immenses comédiennes que sont Samantha Morton, Gemma Chan et Leanne Best pour conter des moments-clés dans la vie de leurs personnages. Il est venu nous raconter notamment cette expérience et son parcours.
Le Festival s’est engagé également pour la seconde année avec l’association PFDM  Pour les femmes dans les médias» qui défend depuis 5 ans des valeurs fondamentales autour de l’engagement, del’entreprenariat, de l’égalité et de la parité entre hommes et femmes dans l’industrie audiovisuelle. A cetteoccasion, deux tables rondes ont été organisées jeudi 12 et vendredi 13 septembre, afin de confronter lestémoignages de professionnelles (scénaristes et comédiennes) de plusieurs générations.
Une table ronde CNC sur le thème «Séries et fictions, place au genre» le jeudi 12 septembre autour de la représentation des LGBT+ dans les séries, et savoir notamment où la France en est-t-elle de la représentation des identités de genre sur les écrans.
Enfin, suite au succès de l’an dernier, le mercredi 11 septembre après-midi, et le jeudi 12 septembre en matinée, le Festival de la Fiction a organisé la deuxième édition des «Rendez-vous de la création francophone», entre des professionnels internationaux invités à La Rochelle (producteurs, distributeurs ou diffuseurs) et producteurs francophones porteurs de projets de séries TV en langue française au potentiel international.
La première rencontre du festival est toujours celle avec son président, Stéphane Strano, qui nous accueille avec son habituelle gentillesse pour faire le point, justement sur le festival et sur la fiction française et européenne.

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Stéphane STRANO : la rançon du succès
« C’est vrai, à notre grande surprise, ce festival a démarré sur les chapeaux de roues avec une bonne demi-journée d’avance. Il y a de plus en plus de monde, de plus en plus de professionnels.
Je suis très heureux de cette situation évidemment et lors de la venue du Ministre de la Culture, il va falloir lui faire comprendre ce qu’est et va être la télévision.
Notre mission est d’être au cœur de la création française et européenne. C’est aujourd’hui une magnifique vitrine qui revêt une grande importance et un véritable enjeu pour la circulation des œuvres européennes et francophones. Pas moins de 18 investisseurs s’intéressent cette année aux œuvres françaises.
Avez-vous des thèmes que vous désirez développer ?
Bien sûr, le premier étant la parité, la femme est, cette année, placée au cœur du débat et les chiffres ne sont pas très bons et il faut objectivement s’en préoccuper.
Le second thème est l’écologie. En cela, la ville de la Rochelle nous accompagne car elle a une réelle identité et ce partenariat est important pour nous.
L’Europe est aujourd’hui au cœur du festival…
Oui, et ce, depuis trois ans. Les propositions qui nous sont arrivées cette année ont doublé depuis l’an dernier. Nous en avons reçu 90. C’est une marque de confiance et d’intérêt importante pour nous, d’autant que les européens nous présentent des œuvres d’une qualité exceptionnelle. Les sélections espagnole et anglaise sont particulièrement formidables et l’extrême occident, comme les tchèques, les ukrainiens, les russes, se développe. La Russie a toujours été un pays qui apprécie la langue française. Tout cela dépasse le côté politique.
Pensez-vous que vous aurez les moyens de faire encore grandir ce festival ?
Il est vrai que le succès de cette année a fait que beaucoup de public n’a pu entrer aux séances, au profit des professionnels eux aussi de plus en plus nombreux. Il y a cette année 2300 accrédités !  Cela nous a surpris mais en dehors de cet enthousiasme immédiat, il va falloir en tenir compte. La ville nous offre déjà une nouvelle salle de cinéma et nous allons essayer de continuer dans ce sens.

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Stéphane Strano et Pauline Heurtait directrice du festival

L’an dernier, l’on pouvait se rendre compte qu’il y avait beaucoup de polars.
C’est un thème qui plait au public mais d’autres thèmes se développent aujourd’hui : les faits divers, les faits de société entre autres. Les Français aiment les fictions, les audiences sont en hausse, les unitaires sont plus nombreux et les séries plaisent particulièrement aux téléspectateurs. Elles développent les faits de société. Les deux catégories de fiction cohabitent avec bonheur et engagent les citoyens sur des sujets graves traités de diverses manières. Ce sont des moyens de faire passer des messages.
Le public jeune délaisse beaucoup la télé au profit des plateformes…
Ayant six enfants, je n’ai pas encore compris ce qu’ils y regardent ! C’est pour moi une véritable interrogation.
Il faut donc travailler dans ce sens et que les diffuseurs se posent aussi la question. Le replay est une force d’accès pour les jeunes. La moyenne d’accès est de 25 ans. Il faut donc se pencher sur ce problème.

Le jury
Valérie KarsentiPrésidente du jury – Comédienne – Alex Beaupain – Compositeur – Elodie Frenck – Comédienne – Marie Roussin – Scénariste – Sydney Gallonde – Producteur – Isabelle Czajka – Réalisatrice – François Tron – Directeur général des contenus RTBF
Parmi les 43 œuvres en compétition officielle dont 26 œuvres françaises (7 Téléfilms unitaires, 7 séries 52’ et 90’, 4 Séries 26’, 3 programmes courts, 5 fictions web et digitales), 5 Fictions francophones étrangères, et 12 Fictions européennes), le jury a remis 15 prix.A ces 15 prix s’ajoutent deux prix remis par la région, et un prix remis par le partenaire Télé Star/Télé Poche suite au jeu concours par vote des internautes.

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L’équipe de « Temps de chien »

Le palmarès
Meilleur téléfilm : «Temps de chien», réalisé par Edouard Deluc (Arte France)
Meilleure série 52’/90′ : «Une belle histoir », réalisée par Nadège Loiseau (France 2)
Meilleure série 26′ : «Mental», réalisée par Slimane-Baptiste Berhoun (France.tv Slash)
Meilleure série web et digitale : «Lost in Traplanta», réalisée par Mathieu Rochet (Arte)
Meilleure fiction européenne : «Arde Madrid», réalisée par Paco León (Movistar+, Espagne)
Prix spécial du Jury fiction européenne : «Invisible heroes», réalisé par Mika Kurvinen et Alicia Scherson (Finlande)
Meilleure fiction francophone étrangère : «Helvetica», réalisée par Romain Graf (RTS Radio Télévision Suisse)
Meilleure réalisation : Simon Bouisson pour «Stalk» (France.tv Slash)
Meilleur scénario : «L’agent Immobilier », réalisé par Etgar Keret et Shira Geffen (Arte France)
Meilleur programme court : «Merci», créé par Vincent Toujas
Meilleure musique : «Les Grands», d’Audrey Ismaël et Bastien Burger (OCS)

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Luna Carpiaux, Yanninick Choirat, Cécile Rebboah

Meilleure interprétation féminine (Ex aequo) : Luna Carpiaux «Connexion Intime» – France 2) et Cécile Rebboah «Itinéraire d’une maman braqueuse»  (TF1)
Meilleure interprétation masculine : Yannick Choirat «Un homme abîmé» (France 2 et TV5Monde)
Jeune espoir féminin ADAMI : Tiphaine Daviot «Une belle histoire» (France 2)
Jeune espoir masculin ADAMI : Théo Fernandez «Stalk» (France.TV/ Slash)
Prix Nouvelle-Aquitaine des lecteurs de Sud-Ouest : «Si tu vois ma mère», réalisé par Nathanaël Guedj (Arte France)
Prix des collégiens de la Charente-Maritime : «Les Grands» (OCS)
Meilleure séries de ces 5 dernières années – Prix Télé Poche / Télé Star (vote des internautes) : Les bracelets rouges (TF1)

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Théo Fernandez, la présidente du jury Valérie Karsenti, Tiphaine Daviot

Jacques Brachet

Anne-Marie GUINET-LEVY
L’art d’aimer et d’écrire malgré tout

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Anne-Marie a, dès sa plus tendre enfance, toujours écrit en vers. A 8 ans, à l’école, toutes ses rédactions étaient écrites en vers ! Et elle n’a jamais cessé, y trouvant son évasion, son bonheur, même s’il fut bien souvent malmené. Mais c’est sa passion qui l’a sauvée.
« C’est –dit-elle – un exutoire avec le but d’apporter de l’esprit, de jongler avec les mots. On naît poète, on est poète dans sa façon de vivre, de penser, de ressentir ».
Elle n’a jamais considéré son art et son talent comme un métier.
Elle est née en Allemagne, a fait ses études en France et en Angleterre, a reçu depuis, de nombreux prix et diplômes. Elle a enseigné deux ans en Angleterre et depuis dix ans elle intervient dans les écoles pour, dit-elle encore, apprendre aux élèves, aux ados,  «à écrire et à crier», les deux mots ayant, à quelque chose près, les mêmes lettres. Car elle a vécu une vie de maltraitance, d’humiliations, d’infortunes dues à l’être aimé qui était loin d’être aimable. Le sujet hélas n’est pas nouveau et est plus actuel que jamais.
Elle a cru à l’amour, au bonheur sans violence. Elle s’est trompée mais a persisté, espérant l’impossible.
Malgré tout, elle est en apparence souriante, sereine, toujours prête à croire à la vie, à l’avenir.
Elle trouve son exutoire dans son art.

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Les poèmes d’Anne-Marie sont forts car profondément vécus souvent émouvants, déchirants même. On y sent toutes ses blessures comme dans «Il ne me reste rien» sinon la solitude après la guerre, «Ni haine, ni rancœur» ou l’aptitude à pardonner même si l’insouciance est à jamais perdue, «A mes petits-enfants», particulièrement poignant ou encore «Plus de «Je t’aime» même si l’espoir est toujours là, enfoui quelque part.
Rencontrant la plasticienne Claude Printemps, celle-ci décide d’illustrer ses poèmes.
Et par effet miroir, Claude répond par des graphismes où s’enchevêtrent, en noir et blanc, des formes géométriques et symboliques qui s’entrelacent et se bousculent et s’entrechoquent comme des bourrasques de rage. Ce n’est pas une œuvre de sérénité mais elle s’imbrique tout à fait aux écrits de son amie.
Un symbiose totale entre deux artistes, deux personnalités, deux femmes que vous pourrez rencontrer  du 18 au 26 octobre, salle du Moulin d’Oli à Solliès-Ville.

 

Jacques Brachet

St Marc Jaumegarde
Liane FOLY… bis mais non repetita !

LIANE FOLY

Tout d’abord un peu d’histoire et de géographie.
Connaissez-vous St Marc Jaumegarde ? C’est un petit village atypique des Bouches du Rhône situé entre Aix-en-Provence et Vauvenargues. Un petit village perdu dans la nature qu’il faut mériter car il faut y aller avec un GPS sous peine de rater une route ou un chemin !
Un millier d’habitants y vit entre la mairie, l’église, la tour des Templiers et la campagne environnante.
Si ce n’était Liane Foly qui m’en ait parlé, ce village me serait encore inconnu à ce jour.
C’est durant sa tournée d’été que Liane me confie qu’elle va aller s’y produire sur l’invitation d’un de ses complices nommé Marc Jolivet qui s’y est posé et qui, depuis trois ans, y a créé un mini-festival de deux jours accueillant des amis chanteurs dont, cette année, Charlélie Couture et Liane Foly qui en est la marraine.
Accueil chaleureux de son maire, Régis Martin puis, plus tard, de Marc Jolivet quelque peu perturbé par les gouttes qui vont doucement s’abattre durant plusieurs heures, mettant en péril la soirée. Excité comme une puce, volubile, Il n’arrête pas une minute  d’aller et venir, de parler haut, de me promettre une interview qui ne viendra jamais malgré un temps de pause-champagne qu’il va faire durer, sous la tente VIP, à l’abri de la pluie.
Liane arrive, ne peut évidemment pas répéter, sans compter que certains matériels sont endommagés. Le public, lui, commence à arriver et bientôt un rassemblement de parapluies qui ne cesse de s’agglutiner devant l’entrée, attend, stoïque, de savoir si le concert aura lieu.
Finalement, vers 20 heures la pluie a l’air de quitter le territoire, Liane peut faire une succincte balance et les portes s’ouvrent remplissant en dix minutes les quatre cents places de ce théâtre en plein air.
Après la chaleur de la journée, la soirée se fait fraîche mais des plaids vendus 5€ au profit de la Croix Rouge sont pris d’assaut.

LIANE FOLYLIANE FOLYLIANE FOLY

Liane peut arriver… enfin presque, car elle est allée se changer à l’hôtel et n’est pas là. Du coup, c’est avec délectation que notre maître de cérémonie et sa fille Camille, elle aussi comédienne, vont combler l’attente. Et comme toujours, Marc se lance, en fait des tonnes, raconte tout et n’importe quoi mais c’est improvisé et ça fait patienter le public bon enfant.
Liane arrive enfin avec son pianiste Hervé Noirot, musicien magnifique qui accompagne Liane depuis de longs mois en France, au Québec, à Londres avec ce piano-voix jazzy qui colle à la voix de cette chanteuse qui aurait pu faire une carrière dans le jazz mais qui a préféré varier les plaisirs en étant aussi chanteuse de variété, humoriste, comédienne, journaliste à l’occasion et imitatrice de talent. D’ailleurs, durant le spectacle, elle ne se privera pas, entre deux chansons, d’imiter Muriel Robin, Line Renaud, Catherine Frot et quelques autres. Elle ne se privera pas non plus d’égratigner avec plus ou moins de tendresse Brigitte Macron, Line Renaud, André Manoukian qui fut son compagnon…
Mais surtout elle chantera et là, c’est le plaisir extrême car elle mêle, bluzzy-jazzy, ses propres succès avec des chansons de compositeurs qu’elle aime… ou qu’elle a aimés car, avoue-t-elle en riant «il y a beaucoup de morts autour de moi !»… En effet, Michel Legrand, Charles Aznavour, Balavoine, Johnny Hallyday, Charles Aznavour, Nougaro, Michel Berger, George Michaël, Léo Ferré et je dois en oublier, sont au programme et c’est un véritable plaisir que de retrouver ces succès intemporels revus et corrigés par la sublime voix de Liane : «Hier encore», «C’est extra», «Yentl», «Le cinéma»… Ça, c’est de la belle chanson que nous devons à des artistes français. Elle terminera d’ailleurs avec «Les adieux d’un sex symbol» la chanson phare de Diane Dufresne dans «Starmania», magistrale interprétation qui a fait se lever le public.

LIANE FOLY

Bien évidemment, Marc Jolivet n’a pu s’empêcher de venir occuper la scène et ce fut un moment complètement surréaliste où tous deux sont partis dans des souvenirs communs très particuliers Liane nous dévoilant (info ou intox ?) ses rapports particuliers avec les deux frères Jolivet, la naissance de son show «La folle parenthèse» écrit avec Marc et quelques autres badineries du genre.
Il y eut aussi le gag du bouquet de fleurs impromptu, l’un des organisateurs le lui apportant sur scène croyant qu’elle avait terminé son tour !
Bref, loin de sa tournée d’été, Liane sut habilement mêler chansons, imitations, humour pour le plus grand plaisir d’un public qui, même un peu transi, a su l’apprécier et le lui prouver.
Du grand art, Liane et heureux de t’avoir à nouveau retrouvée, d’autant que, durant quelques semaines – et on l’espère, le plus longtemps possible ! – on va te découvrir à la télé abordant un nouvel art : la danse puisque tu fais partie du casting «Danse avec les stars» avec  à la clef, cinq heures d’entrainement par jour… Courage !
Un nouveau disque, un nouveau show sont sur le feu (voir interview)… Alors à quand ?
L’avenir nous le dira.

Jacques Brachet
Photos Patrick Carpentier

Six-Fours : Une belle journée africaine

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Dimanche 15 septembre 2019 de 10h00 à 18h00, l’association «Un Dojo Pour Réo» organise une journée africaine conviviale et festive, ouverte à tous, sur la promenade de la plage de Bonnegrâce à Six-Fours-les-Plages.
Une cinquantaine de stands (associations humanitaires, culturelles et sportives, artisanat, mode, littérature africaine, santé,…) vous accueilleront pour vous faire découvrir le visage souriant de l’Afrique.
Pour le déjeuner, des repas africains seront mijotés par le restaurant d’insertion « Le Petit Prince » et un service de boissons  sera constamment assuré.
Tout au long de cette journée, diverses animations (musiques, danses, défilés de mode, contes,…) égaieront les visiteurs,  public sensibilisé, familles ou simples curieux.
Cette journée, coordonnée par Michel Clerc, est organisée pour célébrer la culture africaine en favorisant le rapprochement avec les peuples africains et l’échange entre les différentes associations.

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Un Dojo pour Réo
C’est l’histoire de Cécile Limier CN 6ème dan de Karaté, belle créatrice de cette association qui avait pour but de créer uneécole de karaté à Réo, à 120 km de Ouagadougou au Burkina Faso et dont nous vous avons déjà raconté l’aventure.
Cette école existe aujourd’hui, réunissant quelque 70 femmes que Cécile va régulièrement rencontrer.
Elle a voulu que l’Afrique soit au centre de cette journée qui rassemble  associations, créateurs, artistes en tous genres venant de toutes les régions de France faire découvrir la vie africaine dans tous ses arts et son humanitaires.
Ainsi, durant toute la journée, vous pourrez découvrir des chanteurs, des plasticiens, des créateurs de mode, des conteurs, des danseurs, des musiciens, vous pourrez aussi participer  à des démonstrations de kankudaï Karaté, de danse, des intervenants vous parleront de l’Afrique mais aussi de toutes les associations culturelles et humanitaires vous aider et la mieux connaître, à la mieux comprendre.
Quand le soleil de l’Afrique rencontre celui de Six-Fours…

Renseignements : 06 03 48 07 88 – 06 62 12 04 49