Archives mensuelles : mars 2019

Opéra de Toulon : Horizons croisés

vendredi 5 avril 20h
Orchestre Symphonique de l’Opéra de Toulon, dirigé par Jurjen Hempel
Guy Braunstein violon
En partenariat avec le Festival de Musique de Toulon et sa Région
Au programme :
Dmitri Chostakovitch (1906-1975) – Concerto pour violon n°1 en la mineur, Op. 77
Johannes Brahms (1833-1897) – Symphonie n°1 en ut mineur, Op. 68

Guy Braunstein.docx

Guy Braunstein violon
Le violoniste Guy Braunstein est né à Tel Aviv et a étudié sous la direction de Chaim Taub et plus tard à New York avec Glenn Dicterow et Pinchas Zuckerman.
Il a commencé à se produire en tant que soliste international et musicien de chambre à un jeune âge et a depuis joué avec plusieurs des meilleurs orchestres et chefs d’orchestre du monde.
Ses collaborations de musique de chambre ont inclus des projets avec Issac Stern, András Schiff, Zubin Mehta, Maurizio Pollini, Yefim Bronfman, Daniel Barenboïm, Sir Simon Rattle, Mitsuko Uchida, Angelika Kirschlager…
Il a été le plus jeune violon solo titulaire du Berliner Philharmoniker en 2000, poste qu’il a occupé pendant douze ans, avant de partir pour poursuivre sa carrière solo.
Ces dernières saisons, il a joué avec l’Orchestre Symphonique National Danois, l’Orchestre National du Capitole de Toulouse, le Bournemouth Symphony Orchestra, le Noord Nederlands Orkest et l’Orchestre Filarmonica del Teatro di Fenice, entre autres. Guy Braunstein est parallèlement de plus en plus demandé en tant que chef d’orchestre. Il a dirigé notamment l’Orquesta Sinfonica de Galicia, le Trondheim Symphony, le Hamburger Symphoniker, le Lahti Symphony… Guy Braunstein joue également de la musique de chambre et des récitals dans toute l’Europe.
Son violon est un instrument rare réalisé par Francesco Roggieri en 1679.

Six-Fours – Six N’étoiles
« Un violent désir du bonheur »…
Une belle découverte cinématographique

2514905.jpg-r_1920_1080-f_jpg-q_x-xxyxx

Gabriel est un jeune abbé qui vit dans un monastère du sud, en toute sérénité, sans se poser de questions existentielles, au milieu d’une nature belle, lumineuse, vivant dans l’amour de Dieu. Et la vie s’égrène ainsi au fil des saisons. Jusqu’à ce que l’armée révolutionnaire de 1789 ne vienne déranger ce monde contemplatif qui va tout remettre en question et lui faire découvrir qu’une autre vie existe, faite de violence mais aussi d’amour, cet amour charnel qu’il va découvrir. Ainsi va-t-il faire sa propre révolution, s’ouvrir sur un autre monde auquel il va peut-être succomber, devenant soldat tout en gardant la foi et vouloir conserver ce lieu dans lequel il vit au fil des saisons et des récoltes. Dans tout ça, le bonheur, c’est quoi ? et, comme le dit Christophe Maé… le bonheur, il est où ?
« Un violent désir de bonheur » est un film plein de poésie signé Clément Schneider, que l’association « Lumières du Sud », l’ACID et le cinéma Six N’étoiles ont reçu et où il est venu, accompagné de la productrice, Alice Begon, qui est Seynoise et Thomas Choury, programmateur à l’ACID.

001
Thomas Choury, programmateur à l’ACID, Noémie Dumas, programmatrice du Six N’étoiles, Mireille Vercellino, présidente de « Lumières du Sud », Clément Schneider et Alice Begon

Le film repose sur deux magnifiques comédiens : Quentin Dolmaire, au visage d’ange et Grâce Seri, une comédienne black au regard intense.
Des images somptueuses, très picturales et par contre une musique très rock pour un film se passant à cette époque de la Révolution, puisqu’on y reconnaît les voix de Patti Smith et de Marianne Faithfull entre autres.
« Pourquoi ce choix musical, Clément ?
C’est un choix délibéré afin de ne pas tomber dans la vision-cliché qu’on a du film historique.
La vérité historique n’est jamais définitive, elle est souvent subjective et j’avais envie de remplir ce vide par un décalage, un anachronisme. Je ne suis pas obsédé par la vérité temporelle, c’est une mise en scène du passé qui correspond aussi à certaines choses de notre présent. Les deux chanteuses étaient, dans les années 60, des personnes révoltées.
Et je précise que, dès le scénario écrit, j’avais choisi ces musiques.

2557613.jpg-r_1920_1080-f_jpg-q_x-xxyxx 5955472.jpg-r_1920_1080-f_jpg-q_x-xxyxx

Vous avez filmé dans un format qu’on utilise peu aujourd’hui : le 4/3
Là encore ça a été un choix délibéré et intuitif. C’est d’abord le format qui est à la genèse de la création du cinéma., ça donne un cadre particulier pour les paysages et les gros plans et puis… Quand on a des moyens assez humbles on resserre sur un cadre aussi humble. Sans compter que ce n’est pas une fresque historique, ce n’est pas une épopée, c’est un film assez intimiste et ce format convient bien, je crois, au sujet. la Révolution se passe à Paris avant de venir en province, c’est donc en hors champ et ça rend plus sensible ce qu’on ne voit pas.
Vous avez choisi deux superbes jeunes comédiens. Comment les avez-vous trouvés ?
J’ai découvert Quentin en 2015 dans son premier film : « Trois souvenirs de ma jeunesse ». J’avais adoré ce film et remarqué Quentin. En 2016, j’ai commencé à penser à faire mon film et lorsqu’il s’est agi de chercher le comédien, Quentin m’est revenu très vite à l’esprit. On s’est rencontré et j’ai eu tout de suite la sensation que c’était bien lui, le personnage de Gabriel. Et lui aussi !
Quant à Grâce, je cherchais une comédienne noire et il y en a peu. Je l’ai découverte au théâtre d’abord où elle venait de terminer le conservatoire, nous nous sommes alors rencontrés plusieurs fois et elle s’est imposée à moi. Il n’y a pas eu de casting, j’en fais très peu. Là encore une fois, je me fie à mon intuition. Je n’aime pas vraiment les castings car d’abord, souvent l’artiste a le trac et est figé et puis, j’aime m’aventurer sur la confiance. C’est de l’ordre du pari et je trouve cela salutaire.
Les images sont somptueuses, malgré le cadre réduit et les paysages font souvent penser à des tableaux. Et les gros plans des comédiens sont aussi très beaux.
J’avoue qu’il n’y a pas de réflexion préalable, ce n’est pas recherché. J’aime faire des images simples, les plus belles, les plus vivantes possibles, la picturalité est venue toute seule. J’ai laissé le décor suggérer la lumière. Pour les gros plans, je me laisse porter par les comédiens. Je trouve le visage de Quentin très « Boticcellien » !

007006

Scénariste, réalisateur, producteur… Comment travaillez-vous ?
D’abord en triangle. Il y a une co-productrice, Alice Begon, une co-scénariste, Chloé Chevalier et moi. Nous travaillons tout le temps ensemble sans jamais aucun affrontement. Le scénario écrit nous en discutons et la dure, l’impitoyable réalité se présente : l’argent. Il y a donc des choses qu’on doit revoir à la baisse, des changements à apporter. Mais cette contrainte est aussi intéressante pour nous obliger à aller vers l’essentiel. C’est en fait un risque que l’on prend, collectif et joyeux.
Et ce travail collectif se poursuit après, avec les distributeurs, les salles de cinéma, comme le Six N’étoiles, les associations comme « Lumières du Sud », qui nous reçoivent ici ce soir et l’aide de l’ACID (Association du Cinéma Indépendant pour la Diffusion), qui nous aide beaucoup dans nos démarches, pour trouver un distributeur, des salles et nous aider à la promotion du film. Il y a toujours quelqu’un de l’ACID qui nous accompagne et c’est réconfortant ».

010 014 011

Réconfortant également que grâce à tous ces gens passionnés, nombre de films de ce genre puissent voir le jour. C’est en le présentant au festival de Cannes dans une section parallèle que ce film a trouvé un distributeur et quel plaisir que de découvrir de tels films et de tels jeunes réalisateurs pleins d’avenir.
C’est aussi une certaine idée du bonheur… cinématographique !

Propos recueillis par Jacques Brachet

Cannes – Foyer des jeunes travailleurs, Mimont Habitats
« Le Massacre des Italiens » – Spectacle et débat

Communiqué Cannes Le Massacre des Italiens 2019-29-03

La compagnie » Manifeste Rien » propose un travail entre spectacle et sciences où l’humour et la poésie permettent de partager les richesses et la complexité de nos sociétés avec le plus grand nombre. Un répertoire conçu avec la collaboration d’intellectuels majeurs tels que Benjamin Stora, Gérard Noiriel, Tassadit Yacine et les oeuvres de Pierre Bourdieu, sur les thématiques du genre, du racisme, de la laïcité et du modèle républicain. Un théâtre épique et d’actualité qui puise librement dans la commedia dell’arte, le conte, le mime. Des représentations suivies de débats en présence de chercheurs, ainsi que des ateliers, en itinérance dans les théâtres, les lieux associatifs et le milieu scolaire.
En collaboration avec la Ligue des droits de l’Homme section Cannes Grasse
le Collectif Manifeste Rien présentera l’une de ses pièces maîtresses : « Le Massacre des Italiens » vendredi 29 mars 2019 à 20h, spectacle suivi d’un débat en présence d’Enzo Barnaba, écrivain et historien et de Jérémy Beschon, auteur – metteur en scène
Adaptation tout public de l’ouvrage éponyme de l‘historien Gérard Noiriel, « Le Massacre des Italiens », histoire vécue en 1893 par les peuples des marais salants d’Aigues Mortes, pose des
questions aujourd’hui encore essentielles Le peuple est-il raciste ? Comment combattre le fléau du racisme ? Quelle relation établir entre certains discours républicains exaltant l’identité nationale et les comportements xénophobes ?
« Le Massacre des Italiens » est l’histoire vraie de l’un des plus sanglants massacres d’immigrés de toute l’histoire contemporaine de France : le 17 août 1893 à Aigues-Mortes (Gard), une centaine d’ouvriers italiens, venus travailler dans les salins, sont tués ou blessés. Les assassins, identifiés par les gendarmes, seront néanmoins tous acquittés par le jury populaire de la Cour d’assises…

Dossier massacre des italiens-4

Refoulé dans la mémoire collective, cet événement fût pourtant l’un des plus grands scandales
judiciaires de l’époque. Il mit même en jeu la diplomatie entre la France et l’Italie !
À travers Le Massacre des Italiens, le metteur en scène Jérémy Beschon signe une fois de plus
son engagement à  « faire entendre des ouvrages peu connus du public, alors qu’ils s’adressent à tous et n’en font pas moins écho à certains faits d’actualité ».
Seule sur scène et en interaction avec les spectateurs, l’actrice Virginie Aimone, donne corps et stigmates aux personnages de cette histoire, adoptant tour à tour le point de vue de chacun.
« Le Massacre des Italiens » est présenté en coproduction avec Le Collectif DAJA.

http://manifesterien.overblog.com/pages/LE_MASSACRE_DES_ITALIENS-3548644.html
– https://www.facebook.com/events/2120178814887821/

MUSICA ANTIQUA : On a besoin de vous !

Ce message est un appel important pour la sauvegarde de l’orchestre MUSICA ANTIQUA MEDITERRANEA , fleuron musical de la région PACA .

Sans titre - 1

Je n’évoquerai pas toutes les réalisations et les succès internationaux de l’orchestre , vous les connaissez bien ! Mais, malgré cette notoriété unique dans notre région , notre orchestre ne bénéficie d’aucun soutien financier de la part des collectivités publiques .
De fait , si nous voulons poursuivre et accentuer nos actions locales et internationales , nous devons faire appel au mécénat auprès des grandes entreprises ( banques , sociétés d’assurance par exemple ) mais également faire appel à votre générosité si cela vous est possible .
Parmi nos projets 2019/2020 nous avons :
Un enregistrement discographique au Château Mateus du Portugal ( haut lieu musical où nous sommes le
seul ensemble français invité régulièrement ) , consacré aux Musiques baroques du Mexique et de Bolivie, avec guitare et harpe espagnole, flûtes et violon , viole de gambe et castagnettes et la participation de la délicieuse soprano franco-espagnole Eleonora de la Pena : Ce sera un enregistrement en première mondiale !
Un second enregistrement à l’église de Signes sera consacré au fameux « Stabat Mater » de Pergolèse., l’un
des grands chefs d’œuvre de l’histoire de la musique , avec la soprano Elena Bertuzzi ( soliste du festival de
Verone, Italie ) et la jeune contralto française Marie Pons, accompagnés par l’orchestre Musica Antiqua
sous ma direction .
Enfin un troisième disque est envisagé à l’église du Château d’Assas, avec les plus belles sonates pour flûte à be cde Haendel .
Certains de nos concerts seront filmés par la société Marcas Production à Paris dans le cadre d’un
partenariat avec les chaînes musicales internationales Stingway Brava et Mezzo qui les diffuseront en
continu. Notre orchestre y sera en bonne compagnie (Orchestre philharmonique de Berlin, Orchestre philharmonique de Vienne, productions de l’Opéra de Paris et autres structures prestigieuse ). C’est l’ultime preuve de l’immense notoriété de notre orchestre et de la non moins immense médiocrité de notre région.
Grâce au talent du poète et essayiste Georges de Rivas, nous envisageons la création d’un poème
symphonique autour du thème universel « Orphée et Eurydice », où la poésie sera accompagnée des muses Euterpe et Terpsichore. Ce sera une première mondiale ( spectacle et enregistrement ) .
Et en 2020 , nous sommes invités en Russie (St Petersbourg, Moscou, Vorone) pour une série de concerts au célèbre théâtre d’opéra Mariinsky , notre orchestre ayant été sélectionné par une grande soliste du théâtre, la mezzo-soprano Elena Sommer, avec laquelle nous enregistrerons un disque. C’est un grand honneur pour nous ! Nous jouerons la musique française du XVIIIème siècle ( Rameau ) et pour le disque des extraits d’opéras de compositeurs russes du XVIIIème siècl , en partenariat avec France Musique .
Malgré quelques soutiens ( Spediman, Fondation Matteus, Bureau Export, mairie de Signes) , nous avons besoin de vous .
Nous allons donc contacter les grandes entreprises et, en parallèle, nous vous demandons une participation libre selon vos moyens et vos désirs. Sachant que notre association gestionnaire est agréée par l’administration fiscale « oeuvre d’intérêt général à caractère culturel », en date du 20/06/201 , vos dons ouvrent droit à une réduction de l’impôt sur le revenu égale à 66% du montant. Nous vous enverrons un reçu fiscal (article s200 et 238 bis du code général des impôts) .
Selon le montant de votre don, vous bénéficierez d’un ou plusieurs CD, d’invitations au concerts, de la mention de votre nom sur le ou les livrets des CD en tant que sponsor et sur les documents de communication. Merci de nous faire parvenir votre don par chèque bancaire établi à l’ordre de :
Association Art et musique en Méditerranée – 2285 , chemin de la Colle – Le Broussan – 83330 – Evenos – 04 94 90 31 60.
N’hésitez pas à solliciter vos amis mélomanes, nous aurons besoin de toutes les bonnes volontés .
Je reste à votre disposition pour toute information complémentaire et vous remercie d’avance de votre précieux soutien .
Bien amicalement ,

Christian MENDOZE
Pour celles et ceux qui ont participé à la campagne de financement participatif « Ululle » ( CD de la soprano Eleonora de la Pena ), le disque est en cours d’enregistrement et sera disponible vers avril. Vous recevrez ensuite les contreparties, comme convenu.
Cet enregistrement sera diffusé sur France Musique.

Six-Fours : La peur s’installe à la Maison du Cygne

028
Jean-Philippe Pastor, conseiller municipal,Gérard Eppelé, Pierre Pellizon, Dominique Ducasse, Franta, Dominique Baviéra.

Ils sont trois.
Trois artistes, trois amis depuis quelques années. Au cours de l’anniversaire de l’un des trois, ils émettent l’idée qu’il serait peut-être temps qu’ils se réunissent pour une exposition commune.
Le hasard faisant bien les choses, nous deux Dominique six-fournais, Dominique Ducasse, adjointe aux affaires culturelles et Dominique Baviéra, directeur du Pôle Arts Plastiques, cogitent une exposition ayant pour thème « la peur ».

017 021 025

Les deux idées se rejoignent, le thème étant adéquat aux oeuvres de nos trois plasticiens.
Les voici donc installés jusqu’au 5 mai dans cette Maison du Cygne, magnifique écrin pour cette exposition impressionnante dans tous le sens du terme, aussi bien par le sujet évoqué que par le talent et la créativité des plasticiens : Franta, qui nous vient de Vence, Gérard Eppelé l’Arlésien, Pierre Pellizon, tout droit venu de Cabriès.
En dehors du sujet de l’exposition, ils ont en commun une idée de la liberté, de l’humanité et tous les sujets dont tous les hommes se posent question : la souffrance, la mort, la survie, l’identité… L’existence en général et surtout une indéfectible amitié.
Il y a fort longtemps que l’on n’avait vu réunis trois artistes en une telle osmose, nous proposant une exposition, certes, quelquefois difficile au premier abord, mais possédant une telle force qui amène beaucoup de questionnements sur l’Humain.

002
004 008 003
Pierre Pellizon

Ce qui nous choque et nous attire en premier, ce sont ces sculptures de Pierre Pellizon, faites de force et de fragilité, la force venant de ces chiens faméliques et agressifs, tels des gorgones ou des chimères , la fragilité venant du matériau utilisé : de la terre cuite tout simplement, qui peut se casser à tout moment. Il nous propose également des sculptures sur racines dont il crée des personnages fantasmagoriques nommées « Homos Humus », à la fois mystérieuses, envoûtantes, saisissantes et effrayantes. Superbe travail de création.
Gérard Eppelé, sculpteur, peintre et dessinateur nous propose lui aussi des personnages fantastiques, frisant la science-fiction ou les films d’épouvante. Dans chacune d’elles on y ressent cette peur viscérale qui contraste avec la bonhomie de l’artiste. L’imaginaire devient imaginable, l’œuvre évoquant la peur bien sûr mais aussi le désespoir et la douleur. Le dessin est à la fois précis et impressionniste et en devient… impressionnant ! Ses personnages semblent cernés, enfermés dans un monde où l’on ne s’échappe pas, d’où l’angoisse latente que l’on retrouve dans chacun de ses tableaux.

13 012
007
Gérard Eppelé  & Franta

Chez Franta le Tchèque venu s’installer en France, on découvre à la fois des animaux féroces, créature sauvages et violentes à mi chemin entre loups garous et félins et des personnages venus d’un autre monde, quelquefois inquiétants, quelquefois simplement, dramatiquement inquiets, tout comme l’est l’artiste devant le futur et la violence de tous les jours qui va crescendo.
On ne sort pas indemne de cette exposition à couper le souffle et on met du temps à s’en remettre, bizarrement grâce aux auteurs de ces créations qui sont de bons vivants, dont on sent la complicité, entraînés par le plus jeune des trois, Pierre Pellizon, qui a toujours un trait d’humour à envoyer… Ce qui nous rassure un peu devant ces œuvres à la fois tellement réalistes et fantastiques et pourtant si représentatives de notre vie d’aujourd’hui.

015

A noter que nos trois compères vous donnent rendez-vous le samedi 6 avril à la Maison du Cygne pour vous rencontrer et parler de leur travail.

Jacques Brachet

Bientôt sur France 2

ei

Samedi 6 avtil : Sidaction/Starmania, même combat
Réalisé par Franck Broqua
À l’occasion des 25 ans du Sidaction, France 2 propose une grande soirée exceptionnelle autour des plus belles chansons de Starmania le samedi 6 avril, à 21 heures. Des artistes chanteront et mettront à l’honneur l’opéra-rock de Luc Plamondon et Michel Berger au Palais des Congrès de Paris, salle qui a vu naître le spectacle mythique il y a 40 ans.
Autour de Line RENAUD, vice-présidente du Sidaction, de Jean-Paul GAULTIER, parrain de l’édition 2019, de duos de personnalités, retrouvez :
Amir, Jenifer, Muriel Robin, Slimane, Isabelle Boulay, Vincent Niclo, Amel Bent, Bilal Hassani, Chimène Badi, Corine, Loïc Nottet et beaucoup d’autres.Le monde est stone, Les Uns contre les autres, Besoin d’amour, Quand on arrive en ville, La Chanson de Ziggy, Un garçon pas comme les autres, Monopolis, S.O.S d’un terrien en détresse…Chaque chanson de Starmania sera plongée dans un tableau spécialement créé pour l’occasion et chorégraphié par Zack Reece qui a collaboré notamment avec Janet Jackson, Kelly Rowland, M. Pokora.Une grande soirée d’engagement pour l’association Sidaction pour sensibiliser les téléspectateurs et faire appel à leur générosité. Les réseaux sociaux de France Télévisions se mettront aux couleurs du Sidaction et relaieront les appels aux dons pendant cette période importante ! Une équipe du numérique sera présente sur place pour vous faire vivre les coulisses de ce grand événement. Émotion, interviews, rencontre avec les bénévoles et les artistes volontaires… Vivez le Sidaction comme si vous y étiez sur tous les réseaux sociaux de France 2 et sur France.tv.

recluse

Mercredis 10 & 17 avril : « Quand sort la recluse ». 2×90′
D’après le roman de Fred Vargas (Ed Flammario) – Adaptation, scénario et dialogues
Emmanuel Carrère – Réalisé par Josée Dayan
Avec Jean-Hugues Anglade (Jean-Baptiste Adamsberg / Raphaël Adamsberg), Jacques Spiesser (Danglard), Sylvie Testud (lieutenant Froissy), Julia Duchaussoy (Estelle Bernard), ), Bernard Verley (Vessac), Jacques Bonnaffé (Docteur Malempiat), Christian Vadim (Maître Carv Jérôme Kircher (Veyrenc), Thierry Hancisse de la Comédie-Française (capitaine Voisenet), Aymeric Demarigny (brigadier Estalère), in, avec la participation d’Élisabeth Depardieu (Irène Royer-Ramier) d’Issaka Sawadogo (Mathias), de Corinne Masiero (Violette Retancourt) et de Pierre Arditi.
Trois vieillards sont morts à quelques mois d’intervalle, après une piqûre d’araignée, la loxosceles rufescens.
Le petit monde des arachnophiles s’affole : la bestiole aurait-elle muté après avoir ingéré trop de pesticides ?
L’hypothèse d’Adamsberg est évidemment plus prosaïque : l’araignée ne cacherait-elle pas une série de meurtres ?
Il ne lui en faut pas plus pour se lancer dans une enquête, au grand dam de Danglard, pas vraiment convaincue.

astrid

Vendredi 12 avril 21h : Astrid et Raphaëlle
Scénario Alex De Seguins et Laurent Burtin – Réalisée par Hippolyte Dard et Elsa Bennett
Avec Lola Dewaere (Raphaëlle), Sara Mortensen (Astrid), Benoît Michel (Nicolas), Daniel Lobé (Commissaire Carl Bachert), Julien Prevost (Jef Martino), Geoffroy Thiebaut (Alain Gaillard), Husky Kihal (Henry Fournier), Timi-Joy Marbot (Théo), Eva Chico (Violetta Flores), Franck Mercadal (Yann Malcolm)
Lorsque le commandant Raphaëlle Coste s’adresse au service des archives judiciaires de la police pour une de ses enquêtes, elle ne se doute pas qu’elle va rencontrer une jeune femme aussi brillante que déroutante, mémoire vivante des enquêtes criminelles, Astrid, 30 ans, signe particulier : autiste Asperger.

Isabelle AUBRET : La dernière séance

Aubret

Voilà 60 ans que cette lilloise aux cheveux d’or, au regard océan et à la voix d’ange, nous charme, nous enchante, nous émeut.
Isabelle Aubret, c’est un coup de cœur que j’ai en en 65, alors en tournée avec Adamo où elle y partageait la vedette. Quelques autres rencontres de ci, de là puis les tournées « Âge Tendre », ont resserré des liens d’amitié avec elle et son compagnon Gérard Meys, également son producteur et celui de Jean Ferrat.

P1040860
Tournée « Âge Tendre » avec Eric Charden, Bobby Solo, Stone, Frank Alamo

Elle a gardé sa voix de cristal, son sourire émerveillé, sa gentillesse, ae simplicité, toujours heureuse et étonnée que le public, « son » public, soit toujours là à l’ovationner, comme je l’ai vu dans les Zéniths pleins à craquer, lui offrant à chaque soir une standing ovation.
Nous avons passé de merveilleux moments ensemble, Isabelle et Gérard m’ont même fait la joie et l’honneur de venir parler de « Tonton » alias Jean Ferrat, lors d’une journée à la Seyne sur Mer, chose qu’ils n’avaient alors jamais faite.
Pour tout cela je les aime et je suis désolé de l’entendre dire qu’elle fait cette année et l’an prochain sa tournée d’adieu.
« Il ne faut pas faire la tournée de trop et je préfère entendre dire aux gens qu’ils le regrettent plutôt qu’ils ne pensent qu’il était temps ! »
C’est vrai que certains étaient étonnés de la voir arriver dans cette tournée « Âge Tendre », au milieu se Sheila, Michèle Torr, Hervé Vilard, Richard Anthony ou encore Frank Alamo, artistes surnommés alors « yéyé » alors qu’elle ne le fut jamais.
Mais elle me rappelle en riant qu’elle existait bel et bien dans ces années 60 :

Ctamaris-V-pt-532

« Mais mon cher, à cette époque je chantais ! Je gagnais l’Eurovision en 62 avec « Un premier amour », je rencontrais Ferrat qui me donnait « Deux enfants au soleil » puis plus tard, « C’est beau la vie ». Je faisais l’Olympia avec Brel en 63. J’étais en tournée avec Salvatore Adamo en 65… Par contre, je ratais «Les parapluies de Charbourg» à cause de mon accident. J’ai toujours eu quelque chose de formidable et qui ne m’a jamais une fois manqué : la tendresse du public et ça, ça me bouleverse toujours.
Le twist ou le rock, ça ne m’a pas gênée pour faire mon métier car j’ai quand même eu de beaux succès, de belles récompenses. J’ai eu, comme tout le monde, des hauts et des bas mais j’ai toujours été une fonceuse, je n’ai jamais baissé les bras et ce caractère, ce tempérament, ça me vient du sport car j’ai été une championne de gym avant mon accident.
Ce qu’on appelle « yéyé » c’est très loin de mon univers musical. J’ai toujours défendu des musiciens, des auteurs, des chanteurs, des poètes comme Brel, Ferrat, Aragon, pour ne citer qu’eux. Je continue à les défendre et pour cela, il faut se faire entendre. Je pense donc que j’ai largement ma place sur cette tournée. La preuve : le public suit !
Je compare ce spectacle à un puzzle ou mieux, à un arc en ciel. Il est fait de couleurs plus ou moins violentes et puis il y a une petite note pastel qui arrive et c’est moi. J’ai trouvé ma place dans cette tournée.
J’aime bien être là où l’on ne m’attend pas, tout comme j’en ai surpris plus d’un lorsque j’ai joué « Les monologues du vagin ! »
Justement : pourquoi ?
Parce que, d’abord, le texte est drôle, à la fois délirant et troublant… Il va très loin. Déjà, le titre m’a donné envie de le faire. Il y a un texte très fort, très savoureux et quelques petites phrases qui m’ont totalement fait craquer car il faut savoir que j’ai eu sept sœurs, c’est dire si j’en connais un bout sur les femmes et leurs problèmes ! J’ai retrouvé dans ce texte, plein de choses de ma propre vie et j’ai beaucoup pensé à ma mère, ce petit bout de femme de 1m46 et 43 kg, qui a été déchirée par des césariennes car, sortant de l’orphelinat, elle ne connaissait pas grand chose à l’amour et à la sexualité. Pour toutes ces raisons, je crois que j’avais ma place dans ce spectacle, comme je l’aie sur cette tournée.

I. Aubret 10

C’était ton premier rôle de comédienne ?
Au théâtre, oui mais je suis avant tout une interprète et par ce biais là je suis aussi comédienne. Il faut l’être pour chanter ce que je chante. Interpréter Aragon ou Brel, c’est très proche du théâtre…. «La Fanette», «Il n’y a pas d’amour heureux»… pour moi, c’est du théâtre.
Parlons de cette grande rencontre que fut celle avec Brel
C’est Brel qui m’a choisie alors que nous ne nous connaissions pas. On lui avait proposé, en première partie de sa tournée, Michèle Arnaud. Il a seulement dit :  C’est la petite que je veux…». Je croyais rêver, jamais je n’aurais pensé à un tel geste. Après, nous sommes devenus amis et je l’ai beaucoup chanté. Je lui ai consacré un disque.
J’ai encore une autre jolie histoire avec lui : Alors que je venais d’avoir mon accident, que j’étais explosée de partout, il est venu me voir à l’hôpital et a dit à mon entourage : «Je lui donne «La Fanette». Jolie histoire, non ?
Autre rencontre tout aussi importante : Jean Ferrat !
C’est grâce à Gérard Meys que je l’ai rencontré. Gérard vient un jour me dire : « Je crois avoir une chanson pour vous3. C’était « Deux enfants au soleil » que chantait Ferrat mais qui n’avait pas fait un succès avec. Je lui ai répondu : «Je fais l’Eurovision, après on en parle !»
J’ai gagné l’Eurovision, on en a parlé, j’ai rencontré Jean, j’ai enregistré sa chanson… Elle est restéE 27 semaines au hit parade ».
De ce jour, une amitié indéfectible est née…
Ferrat a écrit de magnifique choses sur moi. Certaines m’on fait pleurer de joie, d’émotion. Il savait toujours choisir le mot qu’il fallait en toute circonstance, tout en restant très pudique.
Isabelle, parle-moi de cette première rencontre avec Ferrat
Avant l’Eurovision, Gérard me propose donc « Deux enfants au soleil ». Je décide de l’enregistrer sur le 25 cm d’alors, où se trouvait « Un premier amour » qui m’avait fait gagner l’Eurovision. Lors de l’enregistrement, jean Ferrat passe dans le studio, me fait un petit signe mais, aussi timides l’un que l’autre, ça en reste là. Je pars en tournée avec Brel, j’ai mon accident et, toujours aussi timide, Jean Ferrat n’ose pas venir me voir. Lorsque je recommence à marcher, je me rends compte à quel point c’est beau la vie. Ca inspire l’auteure Michèle Senlis (qui avait déjà signé « Deux enfants au soleil ») qui me la propose, sur une musique de Jean Ferrat. Je l’ai entendue pour la première fois chantée par Jean, s’accompagnant à la guitare. Je l’ai enregistrée, lui aussi et dans la foulée nous avons aussi enregistré « Nuit et brouillard », ce qui était déjà une chanson dite « osée » à l’époque, interdite d’antenne d’ailleurs, d’autant plus par une femme qui venait de gagner l’Eurovision !
De ce moment, nous ne nous sommes plus quittés et j’ai enregistré quelque 80 chansons signées Ferrat !

tamaris-V-pt-129
A la Seyne sur Mer avec Alice Dona, Isabelle &

Il y a également eu la rencontre avec Aragon
Je l’ai rencontré après mon accident car il m’avait invitée pour son anniversaire et c’est un souvenir très fort.. J’étais très émue et honorée qu’il m’invite. Et puis il me propose de lire « Aimer à perdre la raison ». De ce jour nous avons créé des liens et je ne me suis pas privée de le chanter. D’autant qu’avec ses poèmes, Ferrat a fait un travail de dentellière, c’est magnifique de précision, de délicatesse et de respect pour son oeuvre. Et je précise que j’ai lu toute l’œuvre d’Aragon. Son dernier poème s’intitule « L’épilogue ». C’est tellement fort et déchirant que Ferrat a mis trois ans pour en écrire la musique. « J’ai l’impression de lire son testament – m’a-t-il dit – plus jamais je ne mettrai l’un de ses poèmes en musique ».
Isabelle, difficile de ne pas parler de l’Ardèche, qui est « mon pays » et est un peu devenu le tien et celui de Gérard, grâce à Ferrat !
C’est le directeur de la Maison de la Culture de Nice d’alors, Gabriel Monet qui parle à Jean d’Antraigues où il a de la famille. Il cherche un coin tranquille pour se reposer de 200 à 250 galas par an mais surtout pas sur la côte. Il l’emmène le visiter et c’est le coup de foudre. Il appelle alors Gérard en lui disant : « Voilà, il y a deux maisons à vendre, la belle est pour moi, la moche est pour toi ! ». Et c’est ainsi que nous nous sommes retrouvés là-bas !
Nous avions envie de rejoindre Jean, d’habiter pas loin de lui mais… assez loin au cas où on se serait fâchés ! Et nous sommes à notre tour tombés amoureux de cette belle région…
Quant à lui, là-haut, on ne l’a jamais considéré comme une vedette. Un jour, un habitant m’a dit : « Ce n’est pas un artiste qui chante mais un homme qui chante ». Il a été heureux dans ce village. ».

P1050378 - Copie Isabelle
Avec Herbert Léonard

Isabelle m’avoue qu’aujourd’hui, elle a de mal à retourner là-bas sans Tonton. Mais notre montagne est belle et j’espère un jour l’y retrouver.

Propos recueillis par Jacques Brachet
Photos Christian Servandier

OPÉRA de TOULON

vendredi 22 mars, Mardi 26 mars 20h – dimanche 24 mars 14h30
NONIZETTI : »L’élixir d’amour » – Opéra en deux actes de Gaetano Donizetti (1797-1848)
Livret de Felice Romani – D’après Le Philtre de Scribe
Création : Milan, Teatro della Canobbiana, 12 mai 1832
Mise en scène Stefano Mazzonis di Pralafera – Décors Jean-Guy Lecat – Costumes Fernand Ruiz – Lumières Sylvain Geerts

Avec Lucrezia Drei, Eleonora de la Peña, Santiago Ballerini, David Bizic, Pablo Ruiz
Orchestre et Chœur de l’Opéra de Toulon. Direction musicale Valerio Galli
Production Opéra Royal de Wallonie

L'Elisir d'Amor (Officielles - Juin 2015) -® Jacques Croisier - Op+®ra Royal de Wallonie-Li+¿ge3

Valerio ALLIi – direction musicale
Valerio Galli a commencé sa carrière en tant que pianiste.
Il a suivi l’enseignement notamment de Pietro Rigacci, Paul Badura-Skoda, Bruno Canino, Piero Rattalino ou Franco Scala. Il a effectué une intense activité de concert (Budapest, Barcelone, New York, Los Angeles, Amsterdam, Francfort, Shanghai, Paris, Tokyo, Londres, Pékin, Abu Dhabi, Tripoli). Depuis 2003, il s’oriente vers la direction en travaillant avec les maîtres tels que Piero Bellugi, Aldo Faldi, Donato Renzetti et Carlo Moreno Volpini.
Il fait ses débuts de chef d’orchestre en 2004 avec Madama Butterfly à Orvieto. Sa carrière a été lancée en 2007, au 53e Festival Puccini où il dirige Tosca à 27 ans.
En 2013, il a reçu le 42e prix Puccini, son compositeur de prédilection dont il a aussi dirigé Gianni Schicchi, Suor Angelica, Turandot, La Bohème, La Rondine, Le Villi. Il dirige Il Trovatore, Norma, Un ballo in maschera, L’élisir d’amore, Pagliacci, Il campanello di notte (Donizetti), Rigoletto, Carmen, La Traviata, La forza del destino, Fedora, Adriana Lecouvreur, Cavalleria Rusticana, Carmen, Don Carlos dans des maisons d’opéra en Italie comme de Gênes, Pise, Rovovigo, Livourne, Modene, Parme, Vérone, Naples, Piazenza, Florence… Il se produit aussi pour des scènes telles que le Fresno Grand Opéra, le Michigan Opera (Détroit), l’Opéra de Macédoine (Skopje), le San Diego Opera. C’est un invité régulier du Festival Puccini de Torre del Lago.
Valerio Galli dirige également le répertoire symphonique notamment pour des concerts à Moscou, Livourne, Gênes, Modène, Lucca, Pise, Saint-Marin… à Toulon, il a dirigé Madama Butterfly en 2017.
Parmi ses projets : Tosca à Gênes, Turandot à Bologne. à Florence, il dirigera Pagliacci, Il trittico et la création mondiale de Noi, due, quattro de Riccardo Panfili.

valerio galli nb Stefano_Mazonis

Stefano MAZZONIA di PRALAFERA – Mise en scène
Pendant des études de droit et musicales à Rome, Stefano Mazzonis di Pralafera approche déjà la mise en scène avec le théâtre universitaire.
En 1983, il signe ses premières mises en scène d’opéra qui remportent rapidement un vif succès et c’est ainsi, en tant que metteur en scène/décorateur qu’il est invité dans plusieurs théâtres italiens (Comunale de Florence pour le Mai Musical Florentin, au Théâtre Ventidio Basso, au Théâtre Sistina à Rome) ainsi qu’en Allemagne, Israël, Suisse, France… et par de nombreux festivals en Italie et à l’étranger (Festival della Perdonanza, Festival de Pescara,
Festival de Pesaro, Festival de la Méditerranée, Festival de Bad Kissingen et celui de Ludwigsburg). Avant sa nomination à la tête de l’Opéra Royal de Wallonie-Liège, il a été directeur artistique de nombreux festivals, des Concerti Telecom et directeur général du Teatro Comunale de Bologne. Familier des médias audiovisuels, il a produit et présenté de nombreuses émissions à la télévision à la radio (RAI).
Parmi les nombreux opéras qu’il a mis en scène, citons notamment : Il barbiere di Siviglia, La Traviata, Le pays du sourire, Rita ou le mari battu, Il campanello di notte, L’inimico delle donne, L’equivoco stravagante (récompensé par le Prix de la critique française)… et en 2018/2019, les nouvelles productions d’Aïda et d’Anna Bolena. à Toulon Stefano Mazzonis di Pralafera a mis en scène Il barbiere di Siviglia en 2012.

Ollioules – Châteauvallon
Juillet 2019 Un monde ouvert

B

Salle comble pour la présentation du programme « Un monde ouvert » dans la grande salle de Châteauvallon. Présentation assurée par les deux directeurs Pascale Boeglin-Rodier et Charles Berling, et leur équipe.
Prologue avec un duo de danse humoristique assuré par deux danseurs-jongleurs de la compagnie Solta, incroyables d’adresse et de souplesse. Il reviendront pour la clôture, d’abord le danseur en solo dans un style qui mélange la danse classique, la break dance, le hip hop, très dynamique, s’enchaînant en pas de deux très inventif et particulier avec la danseuse.
Puis présentation sur scène de tout le personnel œuvrant à la réalisation de toutes les actions.
Un hommage est rendu aux créateurs de Châteauvallon il y a 50 ans, Henri Komatis, Gérard Paquet et leurs épouses. Ce magnifique lieu d’art a tenu, malgré pas mal d’avatars, tout en se développant. On se souvient du chantier pharaonique des débuts. Les nouveaux directeurs ont la volonté de pousser encore plus loin cette « Utopie Réaliste » en l’affirmant « comme un lieu ouvert et tourné vers l’avenir » en utilisant aussi les jardins comme lieux de spectacles et de rencontres.
Au cours de la présentation Charles Berling a lu un texte de Sénèque qui collait parfaitement aux projets de Châteauvallon.
Les journées de juillet se diviseront en deux parties :
Les Crépuscules dès la fin de l’après midi dans les jardins, avec la possibilité de se restaurer sur la terrasse. S’ensuivront Les Nocturnes dès 22 heures.
Vaste programme éclectique avec du circassien détourné « Clowns sans frontières » – « Passagers (créée à Montréal)» par la Compagnie les 7 doigts, « Boat » par la Compagnie Hors Surface, « Hêtre » par la compagnie Libertivore.
Une balade nature dans les jardins par la Compagnie Alexandre.
Des conférences-rencontre avec l’architecte-paysagiste Gilles Clément qui était venu au début des années 90 pour proposer un projet de jardin, qui n’avait pas abouti, mais qui devrait repartir.

D C

Une conversation avec Edgar Morin et Jean-Michel Djian
Des lectures musicales : Charles Berling et la pianiste Shani Diluka – Jean-Louis Trintignant avec Daniel Mille et son quatuor à cordes ; des poèmes sur la musique d’Astor Piazzollla – Le concert Perché les Oiseaux, des musiques à partir de chants d’oiseaux retravaillés – la chanteuse marocaine Hindi Zahra avec son groupe pour des musiques mûries à différentes sources – « Nous, l’Europe, banquet des peuples » avec un chœur de foule d’environ 80 personnes et le chœur d’opéra d’Avignon autour du comédien-écrivain Laurent Gaudé – Anouk Grinberg et la pianiste Shani Diluka.
De la musique avec l’Orchestres des Jeunes de la Méditerranée, 90 musiciens dirigés par Daniele Rustioni dans un répertoire XIX-XX° siècle – Le « Requiem de Mozart » mis en scène et en lumières par Romeo Castellucci, avec l’Ensemble Pygmalion dirigé par Raphaël Pichon, retransmis sur grand écran à l’Amphithéâtre depuis le Festival d’Aix en Provence.
De la danse : « Gravité » (avec notamment un « Bolero » de Rave) du chorégraphe Angelin Preljocaj, vieil habitué de Châteauvallon..
Et pour terminer ce juillet du Monde Ouvert, « Une soirée dansante sous les étoiles », après le ballet de Preljocaj, pour faire la fête avec les artistes et les équipes mêlés au public
Ce programme est un beau complément à celui du Liberté, avec le même engagement et la même philosophie. Il n’y a pas concurrence mais échos et complémentarité. Juillet sera brûlant de spectacles.

A

Serge Baudot
www.chateauvallon.com – Standard : 04 94 22 74 00 – Billetterie : 04 94 22 02 02

Six-Fours – Six N’étoiles : Nathan AMBROSINI,
un jeune prodige, un grand réalisateur de demain

A

Charlie (Noémie Merlant), retrouve son frère Vincent (Guillaume Gouix) à sa sortie de prison après qu’il ait écopé de 12 ans d’incarcération.
Evidemment marqué par un si long enfermement, c’est un homme blessé qu’elle retrouve. Un homme seul qui n’a plus personne, hormis sa sœur, son père (Jérôme Kircher) ne voulant pas en entendre parler, sa mère étant décédée. Marqué au fer rouge, sans boulot ni lieu où dormir, il lui faut se reconstruire auprès de cette sœur, qui l’aime malgré tout et appréhende ce retour qui ne sera pas sans difficulté, car il retrouve un monde hostile qui a évolué sans lui, qu’il ne reconnaît pas
Même sa sœur n’arrive pas à relier le fil entre le fils et son père qui n’a, face à lui, aucun regard, aucun mot.
Les deux jeunes comédiens sont magnifiques, elle, tout en nuances, en tendresse, en appréhension, lui ,homme blessé au regard d’acier, tout en violence qu’il a du mal à contenir. Ils crèvent l’écran !
« Les drapeaux de papier » est un film, signé d’un tout jeune réalisateur de 19 ans, Nathan Ambrosini. C’est un film dur, fort, bouleversant, totalement maîtrisé et lorsqu’on rencontre ce tout jeune garçon qui ressemble encore à un adolescent au sourire lumineux, on est à la fois surpris, sous le charme et admiratif que, si jeune, il signe un premier film dont le sujet délicat et dramatique et la réalisation sont aussi aboutis que s’il en était à son énième film. Pour un coup d’essai, il entre de plain-pied dans la cour des grands.
C’est un jeune homme passionné, plein d’énergie, bien dans ses baskets, heureux de ce qui lui arrive car déjà les prix pleuvent autour de lui et ce n’est que mérité.

D C

« Nathan, comment, si jeune, aborde-t-on un sujet aussi grave ?
C’est à 17 ans que j’ai eu l’idée de ce sujet en lisant un reportage sur un prisonnier qui sortait de prison sur ce qu’on appelle une sortie sèche. Le problème de la liberté a toujours été un sujet qui m’interpellait et je me suis posé beaucoup de questions : Comment, tout-à-coup, se retrouve-t-on libre ? Comment le vit-on ? Comment recommencer une nouvelle vie ? Comment est-on perçu ?
J’ai beaucoup lu de reportages, d’interviewes, de témoignages et j’ai commencé à écrire. J’ai écrit l’histoire en deux mois et demi.
Et lorsqu’on a ton âge et que c’est ton premier film, difficile de trouver un producteur ?
C’est vrai que je ne connaissais personne dans ce milieu alors j’ai cherché des boîtes de production qui produisaient des films de ce genre, qui ressemblaient à mon histoire. J’ai eu la chance de tomber sur Stéphanie Drouet qui a tout de suite été intéressée et qui a eu envie de produire le film.
C’est alors posée la question des comédiens !
J’avais remarqué Noémie Merlant dans plusieurs films et j’ai aussitôt pensé à elle, sans trop espérer pouvoir l’intéresser. Nous nous sommes croisés, je lui ai fait passer le scénario et j’ai été très heureux et honoré qu’elle dise très vite oui.

E
F G

Et pour Guillaume Gouix ?
Il a à son actif quelque 35 films, des nominations aux César et il était mon Vincent idéal. J’imaginais difficilement quelqu’un d’autre mais là encore je n’espérais pas trop. Il se trouve qu’il y a eu des interférences entre Noémie, la production et lui et là encore, il a très vite accepté. Ca a été à la fois le hasard, la chance… et le bonheur !
En dehors du fait que le sujet est très fort, la lumière joue un rôle important dans ton film, elle lui donne une atmosphère très particulière.
Je voulais mettre le couple en valeur grâce à une belle lumière, je voulais qu’ils soient beaux, comme ils méritent de l’être et qu’ils représentent l’image de l’espoir. Car si le sujet est grave, dramatique, ce film parle aussi d’espoir. C’est ce que je voulais représenter.
Leur père a un rôle ambigu et est magistralement interprété par Jérôme Kircher.
Oui, on peut penser qu’il est inhumain face à son fils mais il est aussi un homme blessé qui souffre et trouve impardonnable ce qu’a fait son fils que, dans le fond, il aime toujours. Mais en même temps, il a honte de pouvoir aimer ce qu’il croit être un monstre. D’un autre côté, peut-être que son fils a besoin de cette situation pour réagir et se reconstruire.
Justement, malgré ce qu’il a fait, tu montres un garçon attachant.
Je voulais aussi montrer comment un homme, qui a été si longtemps prisonnier, peut arriver à reprendre sa vie en main, une place dans la vie réelle.
Très souvent, la plupart de ces hommes sont très seuls à leur sortie, tout le monde leur tourne le dos, même la famille, ils n’ont même pas un lieu où dormir. De plus, ils retrouvent une vie réelle qui a beaucoup changé, à laquelle il faut qu’ils s’adaptent pour retrouver un semblant de vie « normale », retrouver un travail, ce qui n’est pas toujours facile.

H I

Parle-moi du choix du titre.
Les drapeaux de papiers sont en fait des drapeaux de prière tibétains, qu’appréciait la mère. La mère, je ne voulais pas qu’on la voit puisqu’elle est morte mais qu’elle soit omniprésente. Ces drapeaux que Vincent a dans sa chambre la rappelle et lui rendent hommage. Elle est là et veille sur lui, sur Noémie aussi.
Est-ce qu’on sort indemne d’un tel tournage ?
(Il rit), Mais évidemment, on sort renforcé, grandi, heureux du travail accompli. Rassurez-vous, je ne suis pas détruit, bien au contraire, je suis plus vivant que jamais et prêt à tout pour aider ce film !
Sans compter que sa sortie a l’air de se passer très bien !
Oui, je termine une tournée où le film a été super bien accueilli, j’ai reçu deux prix du public aux festivals de la Roche-sur-Yon et d’Anger, le film est sorti en Espagne, il va sortir en Italie, au Canada et même aux Etats-Unis !
Ca va donc être encore plus facile pour la suite, car je suppose qu’il y a des projets ?
Oui, je viens de terminer le scénario du prochain film écrit avec Audrey Diwan, qui est écrivaine, éditrice, scénariste, journaliste et qui m’a proposé de travailler avec elle. Nous en sommes au casting mais je ne veux pas en dire plus. Et puis plein de gens commencent à s’intéresser à moi comme Arnaud Sélignac qui devrait produire ce nouveau film.
Il est déjà loin le minot de 12 ans qui réalisait des courts-métrages d’horreur !
(Il rit). Ado, nous sommes tous passés par les films d’horreur et c’est ce qui éduqué mon plaisir de cinéphile. Avec des copains on réalisait ce genre de films mais aussi des drames et même des films autour d’Harry Potter ! J’ai toujours aimé écrire des histoires.
Précisons que tu es né à Grasse.
Oui, je suis natif de Grasse, j’ai grandi à Peymeinade et aujourd’hui je vis à Paris car c’est là que je pratique mon métier. Je savais qu’on ne viendrait pas me chercher à Grasse, déjà qu’à Paris ça n’est pas facile ! Mais le film a été tourné chez moi ! « 

B

En plus d’un talent indéniable, Nathan est un fonceur, un garçon attachant qui n’a pas fini de nous surprendre !

Propos recueillis par Jacques Brachet