Archives mensuelles : janvier 2019

BARCELONE insolite

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L’an dernier nous vous avions relaté notre voyage à Barcelone, ville magnifique et magique, ville culturelle s’il en est, sur laquelle planent les ombres de Gaudi, Montaner, Dali, Picasso, Miro, Cervantes et bien d’autres artistes qui ont marqué de leur talent l’Espagne et le monde entier.
Barcelone, ville de tous les voyages, de tous les possibles, où se côtoient passé et présent, à la fois baroque et moderne, les deux se mêlant quelquefois dans un joyeux méli-mélo incongru, original, surprenant.

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De la Sagrada Familia au Palais de la Musique, du Palais des Sciences à l’Hôpital San Pau, bien d’autres monuments vous surprennent, vous enchantent, les parcours sont nombreux et semés de lieux plus magnifiques les uns des autres.
Nous y sommes retournés cette année, tellement émerveillés de ce que nous avions vu l’an passé et nous allons vous faire partager nos déambulations barcelonaises.
Première étape : Barcelone insolite. Pourquoi ? Parce qu’on se retrouve devant des choses inattendues.

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Par exemple, lors de nos promenades, l’on entend souvent des cris bizarres venus des palmiers. Ce ne sont pas des pigeons, même si ceux-ci sont nombreux mais de petits perroquets verts et bleus qui y nichent et y font un raffut incessant incroyable. Difficile de les photographier tant ils sont abrités dans les nids qu’ils construisent entre deux palmes.
Sur les places où tout au long de la Ramblat tristement célèbre depuis l’attentat d’il y a deux ans, la vie a repris son cours et ce que l’on entend, ce sont les langues qui s’y mêlent, les étrangers y venant nombreux, les asiatiques en particulier qui y viennent en file indienne et font tous des milliers de selfies, se photographiant à tour de rôle et photographiant de curieux personnages qui, pour quelques sous, dansent pour vous un flamenco, soufflent des bulles de savon géantes, des joueurs de violon, d’accordéon, de jazz. On a même assisté à un mini-concert d’Opéra avec une soprano à la voix divine. Une femme-fleur s’approche de vous avec les yeux doux pour se faire photographier, un Don Quichotte statufié s’élance vers vous dès que vous l’approchez, effrayant les âmes sensibles.

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Tout au long des rues, se mêlent immeubles modernes et façades signées Gaudi ou Montaner, faites de sculptures, de balcons et fenêtres agrémentés de superbes balcons en ferronnerie. De temps en temps, passe une main qui semble indépendante, on ne sait trop pour quoi faire.
Certaines devantures de magasins vous font remonter le temps, tout comme ces enseignes superbes qui signalent la présence d’un échoppe, d’un restaurant, d’un artisan.
Des boutiques de souvenirs ? Il y en a tous les cinq, six mètre, où l’on trouve tout et n’importe quoi, des magnets aux bols en passant par les castagnettes, les danseuses espagnole, les figurines, mille « souvenirs de Barcelone » et objets divers, tous made in China… Ce qui est drôle, c’est de voir tous ces asiatiques les acheter pour les ramener à leur lieu d’origine !
Il y a ces immenses statues qui vous accueillent à l’entrée du Poble espanyol et tout à coup, l’on remonte le temps dans une douceur de vivre, loin de tout, découvrant de vrais artisans qu’on peut voir travailler derrière leurs échoppes, brodeuses, tricoteuses, sculpteurs, peintres, émailleurs, couturières, restaurateurs… Joli moment de nostalgie, de poésie où le temps s’arrête.

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Moins poétique mais néanmoins très drôle, le balcon sur la Ramblat, où l’on voit Marilyn, toutes voiles dehors, vous inviter à visiter le Musée de l’érotisme ! Quelquefois d’ailleurs, Marilyn est un travesti qui effraierait Michou !
Tout au long de notre périple, la semaine des soldes aidant, un public nombreux, essentiellement féminin, se rue sur les célèbres marques espagnoles comme Desigual, Zara, Mango, Camper et quelques autres. Déjà moins chers en Espagne qu’ailleurs, les soldes fracassent les prix… et les porte-monnaie !
Bref, à Barcelone, l’on n’est jamais au bout de nos surprises et c’est un vrai plaisir que de déambuler sur ces places, ces avenues, ces ruelles qui nous offrent des richesse incroyables au milieu d’un monde fou, cosmopolite et bon enfant… Malgré, durant un jour, la grève des taxis… jaunes qui a un peu perturbé la ville.
Mais on a bien marché, on a bien visité et découvert, on a bien mangé… Et l’on pense déjà au prochain voyage !
A suivre

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Un reportage de Monique Scaletta & Jacques Brachet

Sanary – L’Atelier des Artistes : Nouvelle saison

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Vendredi dernier, le maire de Sanary, Ferdinand Bernhard et son adjoint à la Culture, Pierre Chazal, lançaient la saison de l’Atelier des Artistes.
Devenu aujourd’hui un lieu emblématique et incontournable de la vie culturelle de Sanary, non seulement il propose tout au long de l’année des expositions mais, comme son nom l’indique, il invite également quelques artistes en résidence dans les ateliers du premier étage, conçus pour les recevoir dans une atmosphère à la fois chaleureuse et bohème où, durant quelques mois, chaque artiste pourra créer dans une grande sérénité, avant de descendre au rez-de-chaussée exposer les œuvres qui y seront nées durant ce séjour hors du monde.
L’année 2019 va donc encore être une année de découvertes de plasticiens, pour la plupart de la région, et déjà, lors de cette soirée inaugurale, l’on avait un avant-goût de ce que seront les expositions à venir.
La première à ouvrir le feu sera Katleen Leroy, qui y installera ses œuvres en céramique du 2 au 27 février. Suivront, du 2 au 27 mars, Brigitte Robbe-Chabaud et, du 30 mars au 27 avril, Benoît Giujuzza, avant d’attaquer le printemps et l’été avec d’autres artistes dont nous vous reparlerons.
Cette année, les heureux colocataires de l’atelier, pour la première session, sont Catherine Saussine, Arlette Verrière, Charlott, Nicole Caturegli, Daniela Montes et Jertod. Il y sont installés jusqu’au 15 mai avant que d’autres ne viennent prendre leur place.
Vous pourrez donc les rencontrer tout au long de ces semaines en allant tout simplement visiter l’exposition et vous n’aurez qu’à monter l’escalier qui vous mènera à eux, découvrir les artistes en plein travail et discuter avec eux.

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Ferdinand Bernhard devait rappeler que le premier budget de la ville de Sanary était dévolu à la Culture, chose rarissime et nommer les galeries qui essaiment la ville, de cet atelier à l’Espace St Nazaire, en passant par la Maison Flotte, le Petit Galli, la Médiathèque, l’Office de Tourisme… Il devait ajouter un nouveau lieu : le Casino qui a ouvert ses portes voici quelques mois.
Il nous a également annoncé le retour d’un festival que tous regrettaient d’avoir perdu et réclamaient : les Floralies, ce grand et magnifique festival floral qui revient en force et qui se déroulera donc du 7 au 19 juin.
Enfin, autre belle nouvelle : la ville a décidé de lancer un concours de sculptures monumentales sur lequel les artistes sélectionnés travailleront à l’extérieur afin que le public puisse voir naître leurs œuvres qui, par la suite, prendront place dans Sanary pour agrémenter places, ronds points et autres lieux et embellir la ville. Nous y reviendrons également.
Comme on peut le voir, Sanary n’est pas que le plus beau marché de France ou l’un des plus beaux ports du Var mais c’est également une ville culturelle avec une ville-mécène qui propose toujours de grands moments d’art tout au long de l’année, en étant un phare de la vie culturelle.

Jacques Brachet
L’Atelier des artistes – 13, rue Lucien Gueirard – 83110 – Sanary
04 94 74 01 04

NOTES de LECTURES

gaudé Teper

Laurent GAUDE : Salina,les trois exils (Ed Actes Sud – 151pages)
Marqué par le personnage de Salina qu’il avait mis en scène dans la pièce de théâtre éponyme qu’il a écrite en 2003, Laurent Gaudé a voulu retrouver son héroïne en adaptant sa première histoire en un roman court et dense.
Quelque part en une Afrique saharienne imaginaire, à une époque indéterminée, dans le village du clan Djimba, arrive un cavalier qui y dépose un bébé ne cessant de pleurer. Sissoko,le chef du village, refuse de recevoir cet enfant dont le sort sera d’être mangé par les hyènes si le soleil ne l’a pas tué de ses rayons, avant. Mais une femme nommée Mamanbala se laisse toucher par ce nourrisson et le recueille. C’est une fille qu’elle nomme Salina, du fait des traces de sel laissées par ses pleurs.
Puis l’auteur nous transporte au moment de la mort de Salina qui s’éteint auprès de son fils Malaka Ce dernier, en cherchant un lieu pour lui donner une sépulture, arrive dans une ville auprès d’un lac sur lequel se trouve une île cimetière. Salina pourra y être enterrée si le récit de sa vie que devra faire son fils le justifie.
Commence alors l’histoire d’une femme forte, rebelle et fascinante dont la vie aura été nourrie de haine, de colère, de vengeance sauvage mais aussi de réconciliation, de consolation et d’amour.
Par les thèmes abordés ( mariage forcé, viol conjugal, vengeance, exils, liens filiaux, duel fratricide, culte dû aux morts), par les aspects fantastiques du récit, par son style proche du poème épique, ce conte tragique envoutera le lecteur.
Laurence TEPER : Un cadenas sur le cœur (Ed Quidam – 188 pages)
Laurence Teper est professeur de Français dans un lycée parisien et travaille en parallèle  dans l’édition. Ceci est son premier roman.
Ce roman est un condensé de la vie de l’auteure. Elle annonce en préface citant Honoré de Balzac « Sachez-le ce drame n’est ni une fiction, ni un roman . All is true ».
Acte 1. c’est la jeunesse de Claire Meunier née au début des années soixant, fille aimée d’une famille française apparemment ordinaire. D’un ton léger elle évoque sa jeunesse studieuse et sa joie de vivre lors des vacances communes avec une autre famille qui se retrouve tous les étés dans la même station balnéaire de la cote Atlantique. Neuf adultes six enfants, qui continuent de se fréquenter toute l’année puisque sa propre mère est l’employée du chef de la famille amie et d’où vont découler peu à peu des indices, des soupçons, des questionnements sur le type de relations bizarres qui se jouent sous ses yeux.
Acte 2. les soupçons s’alourdissent, le ton change et le drame sous-jacent commence à pointer son nez. Période compliquée pour la jeune femme devenue mère de famille, qui entreprend des recherches qui, au travers des recoupements du passé, des ascendants, laissent apparaitre des évènements tragiques de collaboration et de faits peu glorieux. C’est la recherche de la vérité. Pour reconstituer le puzzle dépareillé et dispersé de sa vie, elle brave interdits familiaux et mensonges. Elle perce à jour le secret de sa naissance, remonte aux origines de cette nouvelle famille mettant en danger sa vie de couple qui explose.
Acte 3. C’est la reconstruction de l’héroïne qui redresse la tête et qui fait jaillir la Vérité à la face de ses proches .
Roman bien écrit, bien monté, psychologique, dans lequel on se laisse prendre au jeu de l’auteure dont on comprend qu’elle sait de quoi elle parle.

cober Simonetta Greggio

Harold COBERT : Belle-Amie (Ed Les Escales – 410 pages)
En cette rentrée littéraire le dernier roman d’Harold Cobert, va surprendre par son originalité et la qualité de son écriture.
Il fallait oser rédiger une suite possible au chef d’œuvre de Maupassant. Ainsi Bel-Ami devient-il Belle-Amie, au féminin et à la manière de… presque comme un copié/collé !
Nous retrouvons Georges Duroy, l’ambitieux personnage installé dans le Paris du XIXème siècle, attablé dans un grand restaurant en conversation avec ses amis, tous engagés en politique. Accéder au pouvoir à l’occasion des prochaines élections anime le débat.
Les personnages nous sont présentés dès les premières pages dans un style et une syntaxe dignes du grand maître. L’écriture nous emporte dans cette même atmosphère, où cynisme, arrivisme et froide cruauté mettent les hommes à l’épreuve, les brisent au profit des plus calculateurs.
Léon Clément est déjà député, médecin de son état et propriétaire du journal « Le Glaive », Paul Friand, également député, est avocat et fin stratège, il donne des pistes pour contrer leur adversaire Eugène de la Barre. Le combat se fera lorsque la souscription publique pour le canal du Nicaragua de Ferdinand de Lesseps sera lancée.
Un monde d’hommes où Georges Duroy prend toute sa dimension. Devenu Ministre des Finances, sa réussite est cinglante. Ainsi, comme l’avait imaginé Maupassant, Bel-Ami, jouant de ses promotions amoureuses et professionnelles pourra jouir de la gloire, la fortune et la considération dont il rêvait.
Mais le romancier veille, et les femmes reprennent la main.
Elles sont toutes encore présentes dans le roman d’Harold Cobert : conquêtes, maîtresses, épouses que sont Madame Forestier, Madame de Marelle, Madame Walter et sa fille Suzanne.
Le texte prend alors des allures de vaudeville. On le regrette presque.
Et c’est Belle-Amie sous les traits de Siegfried/Salomé/Laurine, en réalité petite fille de Madame de Marelle, seule et même personne, qui va faire chanceler notre héros. Sa vie privée scabreuse aura raison de son statut. Sa vie familiale détruite, Georges Duroy n’est plus ce qu’il était.
La belle écriture, classique, peut être un peu datée d’Harold Cobert, se relâche. Et si le lecteur adhère néanmoins à ce dénouement, c’est parce qu’il est conscient, que Ministère des droits des Femmes oblige, il faut bien priver de ses acquis, un si abominable macho !
Georges Duroy n’avai- il pas dit, évoquant une terre convoitée en vue de son élection : « Je la prendrai, quel que soit le prix à payer, je la prendrai comme j’ai toujours pris les femmes, de force s’il le faut ». Dérangeant au XXIème siècle !
A lire aussi pour l’envie qu’il nous donne de retourner dans notre bibliothèque, au rayon Maupassant.
Simonnetta GREGGIO : Elsa mon amour  ( Ed Flammarion- 237pages)
Afin de bien préciser que ce livre est un roman l’auteure le commence par la biographie d’Elsa Morente en préface. Première femme récompensée par l’équivalent du Goncourt en Italie pour son œuvre « Storia ».
« Elsa mon amour » est l’histoire romancée de cette italienne, mariée à Alberto Moravia. Leur mariage durera jusqu’à la mort. L’auteure redonne sa voix à Elsa, car ce roman est écrit à la première personne du singulier. Ce roman intime et sensuel est l’histoire de sa vie. Elsa fût au centre de la vie culturelle de l’Italie des années 1950–1970. A six ans, petite fille sauvage, arrogante, effrontée, elle commence à écrire des nouvelles où elle décrit son enfance dans un quartier populaire.
Les chapitres courts, mais denses, à l’écriture poétique et imagée sont ponctués de fragments de journaux, de poèmes, de lettres. Des scènes brèves, où le réel se mêle à la fiction, se succèdent sans transition. Nous croisons Pasolini, Maria Callas, Anna Magnani.
C’est un livre mélancolique, profond et lumineux.
Un grand roman d’amour et de passion très bien rendu par Simonnetta Greggio.

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 Juliette BENZONI : Les chevaliers – L’intégrale (Ed. Plon –  949 pages)
*Le roi lépreux paru en 2002
**La malédiction. Paru en 2003
***Les trésors des templiers paru en 2003
Réédition en un seul volume des trois grands romans que Juliette Benzoni a regroupé en seul ouvrage mais qui n’apportent rien de plus à l’histoire
Il s’agit bien des croisades de 1176-1320 où sont mises en scène trois générations à la recherche des trésors perdus des religions monothéistes : La Vraie Croix, l’Arche d’Alliance et le Sceau de Mahomet. Toujours égale à elle-même Juliette Benzoni nous entraine dans une épopée monumentale à travers mers et continents, toujours avec verve et précision au plus près de l’Histoire et dans les méandres des épopées religieuses et guerrières de ses personnages.
Lecture réservée aux amateurs d’Histoire et de grandes mises en scène comme nous l’offre cette éminente historienne
Il est à noter que l’ouvrage comporte 949 pages et pèse un kilo, écrit en petits caractères denses ce qui le rend peu maniable !
Gaëlle JOSSE : Une longue impatience (Ed Notabilia – 191 pages)
En moins de deux cents pages, Gaëlle Josse décline une ode à l’amour, l’amour qu’une femme a pour ses enfants, son mari, son pays la Bretagne.
Cette femme, jeune veuve d’un marin pêcheur mort en mer, s’est remariée avec le pharmacien, déjà amoureux d’elle en classe primaire, lui le nanti, elle l’enfant battue, la sauvageonne.
Mais Louis, l’enfant du premier mariage devient un obstacle à l’amour exclusif que lui porte son mari, surtout après la naissance de deux autres enfants. Et lorsqu’une scène extrêmement violente oppose Louis à son beau-père c’est la rupture, une rupture qui se traduit par la fuite de l’enfant sur un bateau cargo, un bateau parti à l’aube et qui devrait revenir. En attendant ce jour, la jeune femme prie, espère, souffre et, telle la proue du navire, va ausculter chaque jour l’horizon pour accueillir son fils tant aimé qu’elle n’a pas su retenir. La vie continue en surface mais une partie d’elle est en train de mourir, elle tait son impatience et attend. Et dans ses espoirs chaque soir déçus mais chaque matin renouvelés, elle survit en écrivant le festin grandiose qu’elle offrira à son fils à son retour. Rien ne sera trop beau, ce sera une apothéose et pour cela cette femme retourne dans sa petite maison de pêcheur aux volets bleus et travaille dans la plus grande discrétion à un chef d’œuvre.
Gaëlle Josse choisit des mots qui bouleversent le lecteur, des pages d’un amour de mère qui engloutit tout autre sentiment.
C’est généreux, digne, superbe.

Six-Fours – Six N’étoiles : Une quatrième salle,
une reconduction, une nouvelle brasserie

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Décidément, c’est souvent du côté de Six-Fours et de son cinéma que nous viennent les plus beaux événements culturels.
Et en ce 22 janvier, nombre de personnalités s’y sont retrouvées pour fêter trois événements de taille : la reconduction des délégataires du cinéma dont le maire a renouvelé sa confiance pour cinq ans, l’annonce de la construction imminente d’une quatrième salle, tant le succès ne se dément pas depuis cinq ans déjà et la réouverture de la brasserie avec un tandem de choc à la barre.
Trio inchangé donc pour le Six N’étoiles : Jérôme Quatteri, Frédéric Perrot, Noémie Dumas, qui travaillent de concert et nous offrent un ensemble de projections, d’événements, de thématiques, de manifestations aussi divers que variés, ce qui en fait le succès du cinéma.
« Nous avons toujours voulu – nous explique Jérôme – être le cinéma de tous les cinémas et depuis cinq ans, nous nous adressons à tous les publics de Six-Fours et de ses villes avoisinantes. dans un espèce d’espace cocooning où le public, quel qu’il soit, se sent bien et vient avec plaisir et curiosité. C’est une autre façon d’aborder le 7ème Art que de proposer des films généralistes, des films d’auteurs, des films venus de pays lointains, des films pour enfants et pas seulement des Walt Disney. Nous avons obtenu plusieurs labels : art et essai, jeune public, patrimoine, recherche et découverte. Ainsi, tout le monde y trouve son compte et nous en sommes fiers et heureux. »

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Jean-Sébastien Vialatte – Dominique Ducasse – Joseph Mulé

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Noémie Dumas – Frédéric Perrot – Jérôme Quatteri

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Le plan de la quatrième salle

A tel point que l’équipe municipale, représentée par son maire, Jean-Sébastien Vialatte, son premier adjoint Joseph Mulé, son adjointe aux affaires culturelle Dominique Ducasse et nombre de représentants de la municipalité, étaient présents pour renouveler leur confiance à nos trois mousquetaires du Six N’étoiles !
Le Maire et ses adjoints ne pouvaient donc qu’être heureux du résultat et aussi fiers de nous faire découvrir les plans de cette quatrième salle dont on parle depuis quelques mois :
« Le permis de construire a été accordé – nous confie le maire » nous sommes dans la phase de l’appel d’offre pour cette salle qui devrait comporter 115 places dans un confort supérieur inhabituel, avec 20% de sièges sans accoudoirs, appelés « Love seats », réservés aux couples… je précise pour visionner des films ! A côté, une petite salle adjacente pouvant accueillir 40 personnes, sera utilisée pour des rencontres, des réunions, des anniversaires. Nous espérons que nos délégataires en feront bon usage puisque nous leur avons renouvelé notre confiance. Cette salle sera financée par la municipalité, TPM, Métropole et le CNC » et les travaux ne devraient plus tarder ».
Enfin, deux autres personnes étaient réunies autour de la table : Cyril Ciaceri et Gilles Pascal qui, ensemble, reprennent la gérance et la direction de la Brasserie attenante au cinéma, lieu emblématique où le public du cinéma avait pris l’habitude de déjeuner, souper, goûter entre deux séances et qu’il va retrouver dans une nouvelle décoration et avec une restauration locale et diverse, allant – nous expliquent-ils – de la restauration rapide pour enfants et adultes, diverses formules, en-cas, salon de thé, goûters d’après-midi, apéritifs, dans un maximum de confort et ouvert sept jours sur sept. avant et après les projections.
« Ce sera – précisent-ils – très familial, nous collaborerons de très près avec le cinéma, nous en suivrons les thèmes en proposant des plats en rapport avec le 7ème art. Nous avons pensé à nommer ce lieu « L’avant-première ». Il y aura deux mois de travaux et nous devrions ouvrir fin mars ».

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Gilles Pascal & Cyril Ciaceri

Noémie Dumas nous précise que ce lieu a toujours été un partenaire naturel du cinéma qui, lui continuera ses collaborations avec toutes les associations, ses maillages avec les entreprises, la municipalité, l’Éducation Nationale et les lycées, collèges et écoles de la ville.
Jérôme ajoute que les horaires des projections sont aménagés afin que le public puisse aller se sustenter avant ou après une projection. D’où ces horaires particuliers des séances à 19h et à 21H15.
Encore deux bonnes nouvelles : la première étant qu’alors l’années 2018 a vu une baisse de fréquentation des salles de cinéma, le Six N’étoiles a augmenté sa fréquentation de 4% avec 200.000 entrées payantes, ce qui la fait arriver en troisième position pour ce genre de salle, après Paris et Toulouse.
Enfin, le Maire est en train de cogiter pour que le parking soit totalement gratuit autour du cinéma.
Ce qui ne peut qu’être bénéfique aussi bien au cinéma qu’à la brasserie.
A suivre

Jacques Brachet

Six-Fours – Six N’étoiles : Le transgenre en question

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Christian Sondregger

Soirée particulièrement émouvante aux Six N’étoiles de Six-Fours qui nous proposait une soirée spéciale sur un sujet encore très délicat : le transgenre, ou lorsqu’un garçon ou une fille mal dans son enveloppe charnelle, décide de changer de sexe.
Cette soirée était une belle collaboration entre le cinéma six-fournais, Chateauvallon et l’association cinématographique « Lumières du Sud », présidée par Mireille Vercelino. Cela, suite à un spectacle donné le printemps dernier à Chateauvallon « Trans » donné par la Compagnie des Hommes qui eut un énorme succès et qui revient en ce lieu les 1er et 2 février prochain à 20h30.
Si le sujet est de moins en moins tabou, il reste tout de même beaucoup de questions à se poser sur la nature de l’homme ou de la femme qui se sent mal dans sa peau et décide d’entrer dans un processus à la fois long, douloureux, difficile mentalement et physiquement.
Le Six N’étoiles et « Lumières du Sud » avaient donc choisi deux films pour cette soirée : « Coby » de Christian Sondregger, en sa présence et « Girl » de Lukas Dhont, avec le jeune Lukas Polster qui fut ovationné au dernier festival de Cannes pour sa prestation dans le rôle de ce garçon qui devient une fille.

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Suzanna & Cody – Victor & Lara

Christian Sondregger, quant à lui, n’a pas eu à chercher loin son sujet et son héros puisqu’en fait Coby était tout simplement sa sœur dans la vie.
Enfant adopté, Christian, après un long cheminement, retrouve sa mère biologique et en même temps cette sœur qui est en train de devenir un garçon. Et c’est donc celui qui se fait appeler Coby, qui lui explique que, depuis un certain temps, il a décidé de changer de sexe et de se filmer durant toute cette transition et ce long et douloureux parcourt. Il lui demande de prendre le relais. Ce qu’a fait Christian en mêlant les films déjà tournés par son frère et dont il rajoute ce qu’il va filmer.
« J’ai retrouvé ma famille à 32 ans et ma sœur, alors encore Suzanna, qui avait 12 ans en 2010 et qu’on croyait lesbienne. C’est elle qui m’a proposé de faire ce film-témoignage. C’est un film très intime qui m’a aussi permis de faire mon propre cheminement vers cette famille que je découvrais et suivre en parallèle l’évolution de la transformation de Coby. Je dois dire que je n’ai pas dit oui tout de suite, j’ai beaucoup réfléchi mais je me suis rendu compte de ce que vivait cette famille toute centrée vers celui qui est aujourd’hui mon frère, qui l’a beaucoup aidée malgré beaucoup de questionnements, dont celui de perdre une fille et une sœur pour retrouver un fils et un frère, « ni tout à fait le même mais ni tout à fait autre » et surtout les jugements de valeurs et moraux de l’époque . J’ai tourné ce film durant trois fois trois mois, au fur et à mesure de l’évolution de Coby. Il y a eu quelques moments difficiles, beaucoup de moments émouvants mais toute la famille a grandi ensemble et quant à moi, ça m’a permis de rencontrer ce frère et cette famille biologique ».

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C’est vrai que chacun peut avoir des à-priori sur ce sujet délicat mais justement Christian Sondregger nous le présente avec beaucoup de délicatesse, d’amour car dans ce film, l’amour est omniprésent au sein de cette famille soudée et l’on peut comprendre la psychologie d’un être qui ne se sent pas à sa place dans la peau que la nature lui a donné. C’est aussi une belle leçon de courage, de compréhension et comme le dit si justement Christian : « J’avais une vision très arrêtée de ce genre de situation, je cherchais le mal là où il n’y en a pas alors qu’en fait le mal vient de la norme qui s’instaure dès notre naissance, cette différence entre le bleu et le rose. Sans cela, il n’y aurait pas de problème ».
Quant au second film, « Girl » de Lukas Dhont, il évoque au contraire l’histoire d’un jeune garçon de 15 ans, Victor, qui va devenir une jeune adolescente prénommée Lara. Mais en dehors de cette transformation, elle ne rêve que de devenir danseuse étoile avec ce handicap de devoir beaucoup plus travailler qu’une jeune ballerine tout en suivant un traitement à la fois draconien et épuisant. Tout cela ne se fera pas sans problèmes évidemment, malgré l’aide à la fois de son père, de son professeur de danse et de l’équipe médicale qui la suit.
Film magnifique et bouleversant où le jeune comédien-danseur, devenu aujourd’hui danseur étoile des ballets d’Anvers, Victor Polster, fut la révélation de Cannes et obtint le prix d’interprétation dans la section « Un certain regard » alors que le film obtint la Caméra d’Or.
Cette soirée et ce spectacle à Chateauvallon seront prolongés par une conférence qui se déroulera à la FAC de la Garde le jeudi 24 janvier à 14h avec la présence de trois intervenants et des interventions en milieu scolaire, afin de libérer la parole sur un sujet encore brûlant et mieux le faire connaître et accepter.

Jacques Brachet

Toulon
L’installation de CAMONDO MÉDITERRANÉE
sur le futur quartier Chalucet

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MAD Paris et la Métropole TPM annoncent l’ouverture, en septembre 2019, d’une école Camondo à Toulon : Camondo Méditerranée. « Ce projet d’envergure est une formidable opportunité pour l’école, située Boulevard Raspail à Paris, de s’agrandir et d’accroître la diversité géographique, sociale et culturelle de ses étudiants en amplifiant son rayonnement international. » annonce le MAD ; c’est une ville côtière exemplaire de la reconstruction (avec les activités de la Marine Nationale, de la plaisance, du yachting, des flux marchands et de la construction navale), forte de la requalification de son centre ancien par la culture et l’enseignement supérieur, une scène nationale, l’École Supérieure d’Art et de Design (ESADTPM), un centre d’art d’intérêt national, l’école Kedge, une grande médiathèque, Toulon se positionne comme un des principaux pôles d’attractivité de la région. Pour TPM, « accueillir une des plus grandes écoles internationales est une nouvelle preuve de l’attractivité de notre territoire ! ».

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 « Camondo Méditerranée » ou Camondo dans un contexte méditerranéen international
La Méditerranée comme partenaire
Imaginer la création d’une antenne de Camondo en bordure de la Méditerranée est source de possibilités infinies : identité architecturale, lien de l’intérieur à l’extérieur, rapport à la nature, aux matériaux spécifiques et localement sourcés, art de la mobilité, du tourisme, des flux marchands et humains, savoir-faire locaux, art de la plaisance et du yachting,…
Autant de sujets qui coloreront un cursus et un diplôme, qui demeure celui du diplôme actuel de Camondo, sans distinction entre les sites, visé depuis 2016 par le Ministère de l’enseignement supérieur. La structuration générale de la pédagogie, qui a fait la réputation de l’école sera transposée dans un contexte, un lieu, et une équipe enseignante très largement renouvelée, mais garante d’une philosophie pédagogique éprouvée.
Envisager la Méditerranée comme partenaire, c’est un défi à relever localement mais aussi dans une relation inédite avec les pays du bassin méditerranéen avec lesquels il faudra nouer des ponts académiques et promouvoir le recrutement de nos étudiants mais aussi de nos enseignants.
Le déploiement d’un projet d’école
Camondo Méditerranée est l’occasion privilégiée, par son recrutement étudiant et enseignant, de donner corps au désir et à la nécessité de développement international de l’école, mais de l’intérieur… C’est un choix fort, qui se distingue de celui des principales écoles d’art appliqué françaises qui développent des antennes internationales. Camondo ambitionne d’attirer à la fois un corps étudiant local, national et international.
Dans cette logique, c’est donc le niveau Master (années 4 et 5) qui serait la tête de pont du projet, avec l’ouverture dès 2019 d’une ou deux classes de 4ème année, avec priorité donnée aux recrutements internationaux. L’enseignement sera à minima bi-langue. Parallèlement, si les conditions d’accueil le permettent et que les étudiants de Camondo Paris en émettent le souhait, une « résidence de diplôme », limitée à 15 étudiants, pourrait prendre place à Toulon et présenter des diplômes Camondo dès juin 2020.
Dès septembre 2020 s’ouvrirait alors le 1er cycle (années 1 à 3 du cycle de 3 ans), pour que se rejoignent en 2022 les deux cycles et qu’ils forment ainsi un cursus complet.
Composée de deux ateliers de projet par année (30 étudiants), l’école atteindra ainsi à cette date l’effectif cible de 150 étudiants, constituant ainsi l’échelle d’un corps étudiant et enseignant capable de porter et de nourrir une identité et une pensée d’école.
Le lien indispensable avec Paris se matérialisera par des échanges étudiants, enseignants, des résidences temporaires d’ateliers de projet et des workshops intensifs croisés entre les deux lieux de ce Camondo élargi.
Les liens au territoire
Le projet pédagogique s’ancrera aussi localement, tant par la sélection des étudiants que par la conclusion de partenariats pédagogiques autour de la force du Pôle Mer sur TPM, des savoir-faire locaux (les étudiants participeront à un programme spécifique de découverte des savoir-faire – Atelier Campus), et puisera aussi sa force dans la philosophie et le rayonnement artistique de la villa Noailles, dont les valeurs croisent celle de Camondo : rapport aux ensembliers, croisement des disciplines artistiques, liberté de création et promotion des générations en devenir.
Des parrains de projets, issus des prestigieux jurys de la villa Noailles, tant en architecture intérieure qu’en design, renforceront la dimension nationale et internationale du projet.
La constitution d’un véritable campus d’enseignement supérieur avec l’Ecole d’Art et de Design TPM, l’école Kedge et la médiathèque seront autant d’atouts qui permettront au projet de se déployer en intelligence et complémentarité avec ces acteurs importants de l’enseignement supérieur (partage des outils avec l’ESADTPM, modules de management croisés avec Kedge, partenariat avec les ressources de connaissances de la médiathèque).
Les moyens d’un projet novateur
Les espaces d’une école contemporaine : Camondo Méditerranée est l’occasion d’offrir à ses étudiants des moyens d’expérimentation de l’espace et des services complémentaires de ceux offerts à Paris (bibliothèque, atelier bois).
Déployée sur deux plateaux de 1000 m2 chacun, l’école offrira sur l’un d’entre eux un espace partagé de travail et d’expérimentation des étudiants, où équipes administratives et enseignantes travailleront dans un espace ouvert. Un cube d’expérimentation de l’espace permettra d’éprouver à l’échelle 1 les espaces, les ambiances (couleur, lumière et son) dans une agora mobile et décloisonnée.
Les deux plateaux qui accueilleront l’école seront entièrement mobiles pour pouvoir transformer l’école en lieu d’exposition, en période de diplômes, de portes ouvertes, d’événement ou du festival Design Parade.
La modularité des espaces préservera la possibilité d’intégrer à terme dans le projet de l’école des modules de formation continue, ou d’une classe préparatoire aux concours des écoles d’art, d’art appliqué ou d’architecture.
Ouverte du lundi au samedi (9h-21h), Camondo Méditerranée se pense comme un lieu d’expérimentation et de vie pour les 3 corps constitutifs d’une école : corps étudiant, corps enseignant et équipe d’administration et d’animation de l’école, composée de 7 personnes permanentes.
Une pédagogie adaptée 
Constituée de près de 80 enseignants/intervenants à Paris pour 350 étudiants, l’équipe pédagogique s’élèverait à environ 20 enseignants à Toulon, en régime de croisière (pour 150 étudiants), tenant compte des liens pédagogiques avec l’ESAD et l’école Kedge.
Les grands intervenants, qui enseigneront le projet, encadreront les mémoires et dirigeront les diplômes seront d’envergure nationale et internationale, ce que le partenariat avec la villa Noailles, pourvoyeur de prestigieux présidents et membres de jury depuis près de15 ans pourra faciliter, au-delà de la notoriété de Camondo et de l’attractivité du projet et de sa localisation.
Le coeur de la pédagogie de ces ateliers pourra être assuré par des enseignants volontaires de Camondo, des enseignants locaux et par de jeunes designers et architectes d’intérieur issus de près de 15 années de concours de la Villa, formés préalablement à la méthodologie pédagogique de Camondo et invités en résidence.
C’est ainsi que se constituerait un jeune corps enseignant doublement « apprenant » : des étudiants qu’ils encadrent et des grands intervenants qui les guideront sur une méthodologie pédagogique et les nourriront de leurs regards d’experts confirmés.

Max BOUBLIL dans une série déjantée : « Mike »

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Par une suite de quiproquos, j’ai failli rater mon rendez-vous avec Max Boublil. Changement d’hôtel, annulation de rendez-vous sans que j’en sois prévenu mais, joli hasard de fin de festival, je tombe sur lui alors qu’il part prendre son petit déjeuner. Surpris croyant en avoir fini avec les journalistes, il me propose alors de l’accompagner sur le port, sous un soleil radieux. Chance encore, voilà qu’arrive Frédéric Hazan, le réalisateur de la série « Mike » dans laquelle joue Max, présentée à la Rochelle.
Après trois jours de folie festivalière, si l’on a beaucoup travaillé dans une ambiance on ne peut plus sympathique, on ne peut pas dire qu’on ait beaucoup ri dans les salles.
On est dimanche matin, le festival est terminé, un peu naze après ces trois jours de folie et avant de repartir pour douze heures de voyage vers Toulon, quel plaisir de retrouver ce port redevenu calme par une telle belle journée.
Et quoi de mieux que de terminer par un grand éclat de rire !
C’est vrai que l’on a beaucoup ri lors de la projection de « Mike » qui a obtenu une ovation, et durant notre rencontre, les rires vont se prolonger car Max et Fred ne sont pas des tristes, se balançant des vannes à tout bout de champ, répondant à mes questions avec un humour aussi déjanté que dans la série. Ces deux là, ils ne pouvaient pas se manquer car ils sont vraiment sur la même longueur d’ondes.
Ce fut donc une grande bouffée d’air frais pour clore le festival car plus cool qu’eux, tu meurs… de rire, évidemment !
C’est donc l’histoire de Mike, qui fut au début des années 2000 un chanteur en vogue en vendant un million de disques sur un seul tube « Dis-le moi en face ». Et puis, comme beaucoup d’idoles météorite, il devint aussi vite un « has been ». Séparé de Caroline avec qui il a eu une fille, Mike ne vit que pour reconquérir sa femme et sa gloire passée. Mais il est un être très déséquilibré, autodestructeur, qui fait un peu tout et n’importe quoi pour cette reconquête.
Ce pourrait être un drame mais Fred et Max nous offrent là une comédie totalement déjantée, qui roule à deux cents à l’heure avec coups de théâtres, quiproquos, situations folles où, outre Max qui y est incroyable, on retrouve une pléiade de comédiens inattendus dans des rôles totalement loufoques : Richard Berry, Claire Nadeau, Sainclair, Plilippe Katherine, Julien Boisselier et quelques autres, dans des personnages jouissifs.

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Max, Fred, comment avez-vous eu l’idée de cette série iconoclaste ?
Durant un an nous avons écrit courageusement ensemble, dans des cafés, sans savoir ce qui allait en sortir. C’est une fois écrit que nous sommes allés voir des producteurs et nous avons eu la chance que ça plaise aussitôt. Il n’y a pas eu de galère, pas plus avec les comédiens que nous sommes allés chercher pour leur proposer des rôles totalement à contre-emploi, avec le risque qu’ils refusent de jouer dans cet étrange objet et en plus, malgré les petits budgets que nous avions.
Nous avons très vite démarré le tournage et nous avons tourné 12 épisodes de 26′ en 37 jours !
Record battu !
C’était risqué de proposer une série tellement hors norme ?
On ne s’est pas posé la question, d’autant que de la part d’OCS, il y a eu une confiance totale. Il n’y a eu aucune interférence, on nous a laissé une totale liberté.
Quelle est votre façon de travailler ensemble ?
On se parle beaucoup, on écrit beaucoup à quatre mains, on joue toutes les scènes, on dit tous les dialogues et comme on n’est pas susceptible, on se dit vite si ça fonctionne ou pas.
Max : Il faut dire qu’on se connaît depuis des années, on fait du kitesurf ensemble, on se voit souvent, on est toujours en contact.
L’idée et partie de quoi ?
Max : D’une nouvelle que j’avais écrite sur un chanteur qui avait eu une gloire passagère et qui veut essayer de la retrouver, que j’ai faite lire à Fred.
Fred : J’ai d’abord corrigé les fautes d’orthographe, ce qui m’a pris un certain temps ! Et puis je me suis dit que c’était une super idée. J’ai tout de suite pensé que c’était un sujet à développer pour une série.
Et vous voilà à la Rochelle avec votre OVNI !
Fred : Oui, avec quand même un peu peur de la réaction qu’allait avoir le public mais on a très vite été rassuré de l’entendre rire.
Max : Et surtout, on a été surpris de voir que les pros qui étaient dans la salle riaient aussi. C’est vrai que tout ça était encourageant. D’autant que c’est loin d’être politiquement correct, que c’est une série décomplexée.
Fred : Max est dans le film, ce qu’on appelle « un beautiful loser », tous les rôles sont totalement improbables et on n’a même pas épargné les femmes ! On les a mises au même niveau que les hommes.

C D

Fred, comment définirais-tu Max ?
Ce n’est pas ce qu’on appelle un vrai comique, c’est un clown saltimbanque…
Max : On m’appelle le petit poulbot du rire !
Votre complicité est énorme et communicative !
Max : En fait, on est comme un couple mais sans sexe…
Fred : Mais tout peut encore arriver !
Nous n’avons pas l’habitude de voir de telles comédies
Fred : En France c’est encore difficile à faire. On est loin de la culture anglo-saxone, des sitcoms à l’américaine. On vit dans une époque assez désespérante et tout le monde écrit des trucs désespérants
Parlez-moi chacun de votre cheminement
Fred : Je suis un homme de l’ombre ! J’espère ne pas y repartir !
J’ai commencé comme auteur à la télé, il y a 15 ans. J’ai aussi beaucoup écrit pour la radio, durant trois ans j’ai travaillé sur les Guignols. J’ai d’ailleurs failli être réparateur des marionnettes ! J’ai également écrit pour des humoristes, Elie Seimoun, Kad Merad. J’ai été auteur et animateur sur Virgin Radio. Chez moi, il y a toujours eu ce moteur comique.
Max : Il ne vous le dira pas mais ado, il était gros et subissait des sarcasmes. Ca l’a fait réagir.
Fred : J’avais aussi un père qui vannait pas mal, avec lequel on avait le droit de répondre. C’est là que j’ai, moi aussi, commencé à vanner. J’étais prêt à tout pour faire rire les gens.
Max : Moi, j’ai commencé ado. A 16 ans, je tournais à St Tropez « Sous le soleil »
Fed : Il a aussi fait des défilés de mode car c’était un beau mec, lui !
Max : Comme Fred, j’ai toujours voulu faire rire les gens. J’ai commencé sur les réseaux sociaux. Lorsque j’ai fait le fameux clip et la chanson « Tu vas prendre », tout s’est déclenché très vite. Ca a plu à un public de jeunes. J’ai fait aussi des pubs (Crunch, Yoplait…), du stand up. J’ai tourné quelques films comme « La vérité si je mens », « Des gens qui s’embrassent »…
Reviendras-tu au seul en scène ?
Depuis quelques temps ça me démange et d’avoir vu Mathieu Madénian à la soirée de clôture et cette salle pleine lui faire une ovation, je me suis rendu compte qu’il fallait que j’y retourne.
Avez-vous encore des projets ensemble ?
Fed: Un scénario pour le cinéma
Max : Et je voudrais que cette fois il joue avec moi

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Durant cet entretien sympathique au soleil, une toute belle jeune femme vient nous rejoindre : Leslie Médina, qui joue dans la série.
Leslie, comment êtes-vous entrée dans le monde de ces deux zigotos ?
Par casting, tout simplement !
Fred : J’avais envie qu’elle joue face à Max car elle est beaucoup plus belle que lui !
Facile de se faire une place entre eux ?
C’est vrai, ce sont des tordus mais de gentils tordus ! Et j’avoue que nous n’avons pas arrêté de rire ensemble. Ca a été un tournage très joyeux.
Quel est votre parcours ?
J’ai été la fille de Jugnot dans « Camping », j’ai fait « Mon poussin » avec Isabelle Lanty, j’ai tourné une série pour TF1 « Une chance de trop » avec Alexandra Lamy. J’ai aussi joué le rôle d’une sommelière dans la série « Chefs ».
Beaucoup de comédies ?
Oui, j’adore ce genre et je suis ravie d’avoir commencé par ça avec plein de grands acteurs qui m’ont beaucoup appris. Ca va me permettre d’aborder des rôles plus dramatiques.
Quel a été le déclic de votre vocation ?
Je suis Lyonnaise et j’ai toujours été passionnée par Guignol. C’est ce qui m’a donné l’envie de faire ce métier.
Et aujourd’hui je joue avec deux guignols !!!

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Propos recueillis par Jacques Brachet
« Mike », à partir du 24 janvier, à raison de deux épisodes le jeudi soir sur OCS

Toulon -Théâtre Liberté – Scène nationale
Songbook

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Benjamin Biolay et Melvin Poupaud ont trouvé le titre idéal avec « Songbook »pour leur spectacle, puisque le Songbook est un répertoire de chansons. C’est donc à un florilège de chansons françaises, et des meilleures, tant anciennes que d’aujourd’hui auquel nous allons assister. Preuve que la grande chanson française ne meurt pas.
Grand piano côté jardin, batterie côté cour, un block de synthétiseurs au centre en arrière plan, deux guitares et une basse électrique posées sur leur stand, deux chaises en bois, deux micros. En fond de scène un rideau qui va capter les éclairages, doux et discrets, chaque fois en accord avec l’esprit de la chanson. Voilà pour le décor.
Entrent en scène les deux protagonistes. Benjamin Biolay en costume gris de jeune homme de bonne famille, chemise blanche col ouvert, souliers noirs. Melvil Poupaud costume gris croisé, cravate, Borsalino sur la tête, chaussures blanches et noires façon Derby. Un vrai caïd des années 20/30. Puis le pianiste-claviériste-accordéoniste tout de noir vêtu.
Contrastes vestimentaires qui vont servir très subtilement d’éléments de mise en scène.
Les deux chanteurs-comédiens, nés la même année, sont aussi des musiciens accomplis. Melvil : batterie, guitare, basse électrique et harmonica. Benjamin : piano, guitare, et trompette avec un bon son new-orleans, mais quel concerto de canards, on lui pardonne tant ceci se passe dans la bonne humeur et l’humour.
Benjamin Biolay possède une voix chaude de baryton, avec du grain et une puissance maîtrisée. Melvin Poupaud a une voix plus douce, très crooner, là encore le contraste dans les interprétations apporte des attraits supplémentaires.

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Tout est donc en place pour une belle soirée cabaret, et telle fut-elle, très belle même. On se sent très proche des artistes, avec l’impression d’être assis à la première table devant la scène.
Chaque chanson est mise en scène selon son climat. Par exemple « Tu t’laisses aller » d’Aznavour est jouée d’une façon drôle et délicieuse, chacun étant à tour de rôle le mari, ou la femme. « Maman-Papa » de Brassens (chanté jadis avec Patachou) en tempo très rapide reprend une nouvelle vie. Idem avec la chanson de Léo Ferré «Jolie Môme », ils détaillent avec gourmandise et postures « T’es toute nue sous ton pull… ». Beau moment de nostalgie quand Melvin Poupaud s’accompagnant à la guitare susurre « Le jardin d’hiver » que Benjamin avait composé pour Henri Salvador. Il y aura même un hommage à Rina Ketty (seuls les plus de 70 ans doivent se souvenir d’elle, et encore !) avec son fameux tango « Pardonne-moi » de 1939, interprété avec une gentille moquerie. Gainsbourg, et d’autres ne furent pas oubliés. Etonnant qu’ils n’aient pas mis « Vieille Canaille » à leur répertoire.
Toutes les chansons, quels que soient les auteurs, sont à citer. Chacune est un bijou rutilant. Bien sûr ils en interprétèrent quelques-unes, parmi les plus fortes, de Benjamin Biolay, l’un des grands compositeurs de chansons d’hier et d’aujourd’hui. Il nous a offert pas mal de chefs-d’œuvre, et un bon nombre d’artistes lui doivent une part de leur succès.
Gros bémol à propos de la sono : trop forte pendant au moins les trois quarts du spectacle; cela empêche de comprendre les paroles et gâche la sonorité des instruments et la beauté des voix.
Fin de spectacle original, des hommes en blouse blanche viennent sur scène et emportent petit à petit les instruments, sous les huées amusées de la salle pleine à craquer ; le concert se termine en trio accordéon, caisse claire, guitare… puis plus rien.

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On sent la connivence, le plaisir des trois artistes à être là, sur scène, entre eux et pour nous. Tout est fait avec légèreté, élégance et un brin d’humour. On ne peut que se laisser prendre et emporter par le charme de ce spectacle.

Serge Baudot

Six-Fours les Plages
de Malraux à Daudet, de la musique à l’humour

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Grâce à une municipalité et un service culturel très actifs et ouvert, Six-Fours s’est doté d’un cinéma, le Six N’étoiles , où il se passe plein de choses grâce à Paul Bertin, Jérôme Quaretti et Noémie Dumas, d’une salle de concerts avec l’Espace Malraux où Vincent Lechat nous propose un programme éclectique qui va du pop au jazz, du rap au reggae, de l’électro à la chanson française. Enfin, le Théâtre Daudet où, grâce à Jérôme Leleu, l »humour est roi, décliné sous toutes ses formes du stand up à l’impro en passant par les one man shows, la comédie, la magie, l’hypnose et même le mime !
Les six-fournais et les habitants des villes alentours sont très gâtés donc et Six-Fours fait partie de ces villes varoises où l’on peut découvrir plein de spectacles et d’artistes.
Pour cette rentrée 2019, Jérôme Leleu et Dominique Ducasse, adjointe au service culturel de la ville, nous avaient donné un sympathique rendez-vous pour nous présenter leurs vœux et nous parler de cette saison qui démarre et ne s’arrêtera pas jusqu’à l’été.
Rencontre d’autant plus sympathique que Jérôme venait avec, d’abord son épouse qui aujourd’hui prend en main l’accueil de Daudet, Jérôme devant aussi s’occuper d’autres salles de spectacles dont l’Oméga Live de Toulon. Et aussi avec Guillaume Bats, qui est une des révélations de ces dernières années du spectacle seul en scène. Personnage « hors cadre », comme le titre de son one man show l’indique, Guillaume avait à la base tous les handicaps possibles mais il avait la foi, l’humour, l’énergie, la volonté et a fait de son handicap, une réussite aujourd’hui incontestable.
La vie ne l’a pas épargné et aujourd’hui il n’épargne pas la vie et le lui rend bien et peut tout se permettre même si quelquefois son humour est irrévérencieux et corrosif.
« Il est – nous dit Jérôme, qui est devenu son ami – le miroir de notre société, de nos états d’âme, des états du temps, des travers de l’homme ». Et ça le définit bien.
« A ma naissance – nous avoue-t-il – on ne donnait pas cher de ma vie et pourtant je suis là aujourd’hui. Mon parcours a été chaotique. Jusqu’au jour où je me suis dit que, puisqu’on riait de moi, autant que j’en rie moi-même et que je fasse rire les autres. Je suis alors monté à Paris bien décidé à maîtriser ce rire à mon avantage, en abordant plein de thèmes à travers mon histoire, avec beaucoup d’autodérision »

B C A

Et c’est vrai que sur scène il décape, le bougre et ne s’interdit rien qu’il parle de handicap, de sexe, de politique, toujours avec un humour qui peut quelquefois être à la limite du cynisme et de la bienséance tant il est impertinent, insolent et pourtant tellement drôle et touchant.
Guillaume Bats a su se faire aimer « malgré tout », aussi bien du public que de ses confrères comme Kavanagh, Bigard, et deux autres lurons nommés Arnaud Tsamère et Jeremy Ferrari avec qui il a créé à Paris, un sketch dans son spectacle. Tous deux sont venus improviser « Notre Dame de Paris » et, nous avoue-t-il : « Le sketch est complètement partie en c…les, d’abord parce que j’ai oublié mon texte, que nous avons improvisé et que ce qui devait durer dix minutes s’est prolongé vingt-cinq minutes ! Sans compter qu’Arnaud en Esméralda, ça n’était pas triste ! »
Guillaume, accompagné de son chien blanc de blanc nommé… Obama, ça vaut le détour et l’année humoristique a donc bien commencé à l’Oméga Live où il se produisait vendredi, suivi de Daudet ce samedi.
Après que Dominique Ducasse nous ait présenté la saison musicale de Malraux*, Jérôme nous a présenté sa saison à Daudet, où il a u mêler les genres, les nouveaux à qui il offre une scène, les « vedettes » d’aujourd’hui et même les stars qui lui font aujourd’hui tellement confiance qu’elles viennent roder et tester leur nouveau spectacle avant Paris. Ainsi au fil des mois verra-t-on revenir Tano (18 janvier), Warren Zavatta (2 février), Patrick Cottet Moine (9 février), Yves Pujol (23 mars), Maxime (29 mars) et quelques autres, pour finir en beauté avec le retour d’un « two man show » avec les frères Taloche.
Bien évidemment nous vous tiendrons informés de la programmation que vous pouvez d’ores et déjà découvrir en son entier sur www.fantaisie-prod.com.
Le duo Jérôme-Dominique semble fonctionner à merveille puisque Jérôme a remercié Dominique pour son accueil et son accompagnement et que Dominique en a fait autant en le félicitant pour la qualité de sa programmation et son accueil avec le public.
Bref, l’atmosphère fut sur le signe de l’amitié, de l’humour bien sur et Obama manifesta sa joie d’être en si bonne compagnie !
Un peu de rire et de chaleur en ces temps perturbés, ça fait du bien à tout le monde !

Jacques Brachet
*Prochaines dates à Malraux : 15 mars : Odezienne – 16 mars : Dafur Arnalds – 4 avril : Miossec – 11 avril : Tiken Jah Fakdy – 19 avril : RK – 23 mai : Hailey Tuck

Toulon – Janvier à l’Espace Comédia

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Mardi 15 janvier 20h45
M. Ibrahim et les fleurs du Coran d’Eric-Emmanuel Schmitt
Par le Théâtre du Sablier – Mise en scène et interprétation Prosper Diss
Ce texte est un lieu de réflexion sur l’amitié, la force de vivre, la tolérance.
Fable, conte, voyage initiatique…
Emprunt de philosophie, d’amour et d’humanité, ce texte touche le cœur de tous les hommes. On devrait tous avoir la chance de rencontrer un Monsieur Ibrahim dans notre vie…
Paris, Rue Bleue. Dans les années 60.
Moïse (Momo), un garçon juif de onze ans livré à lui-même, devient l’ami du vieil épicier
arabe de la Rue Bleue.
Abandonné par sa mère, il supporte de moins en moins de vivre seul avec son père. Il doit tout faire : laver, étudier, cuisiner, porter les commissions, vivre seul dans un appartement noir, vide et sans amour, être esclave d’un avocat sans affaires et sans femme…
Un jour le regard de Momo croise celui de Monsieur Ibrahim qui contemple la vie du haut de son tabouret et, de conversation en conversation, la vie devient plus souriante, les choses ordinaires extraordinaires…
Grâce au vieil arabe soufi, Momo entame un long voyage initiatique où il découvrira la bonté, l’amour et même l’adoption. Comme promis, Monsieur Ibrahim l’emmènera à sa mer de naissance. Il y décédera.
De retour à Paris, Momo découvrira que Monsieur Ibrahim lui a tout légué, son épicerie de la Rue Bleue qui n’est toujours pas bleue, son vieux Coran et son argent.
Pour tout le monde, Momo devient à son tout l’arabe du coin.

thumbnail_Monsieur Ibrahim thumbnail__MG_8260T-crédit S. Laurent

Vendredi 25 janvier 20h45
« Un rapport sur la banalité de l’amour » de Mario Diament
Mise en scène : André Nerman – Avec Emmanuelle Wion et André Nerman
Nous sommes en 1925 en Allemagne. Martin Heidegger est professeur de philosophie à l’Université de Marbourg. Son étudiante Hannah Arendt est subjuguée par cet homme brillant. Ils deviennent très vite amants. Dans ce pays vaincu les idées nazies gagnent du terrain. Hannah est juive. Elle est effrayée et révoltée par l’ascension de Hitler. Martin croit voir en ce mouvement un renouveau pour l’Allemagne et se compromet un temps avec les nazis. En dépit de ce fossé qui les sépare, les amants se retrouvent régulièrement.
Au cours de cinq rencontres entre 1925 et 1950, nous allons suivre l’histoire passionnée et tumultueuse de ces deux génies de la pensée du XXème siècle.
« Ce qui sépare les amants du monde qui les entoure, c’est le fait qu’ils soient dépourvus de monde, que le monde se consume entre les amants. » (Hannah Arendt)
Cette pièce est aujourd’hui d’une brûlante actualité : dans un monde amnésique menacé par la montée des populismes, l’Histoire nous rappelle comment même les plus grands esprits peuvent se laisser happer par la spirale sournoise de la barbarie.
A l’inverse de beaucoup d’intellectuels et d’artistes qui ont su s’arrêter à temps (comme l’École du Bauhaus qui a inspiré le décor) Martin Heidegger a fait un pas de trop… Et dans ce contexte dramatique, cette histoire d’amour passionnée et somme toute « banale » met en lumière le conflit inextricable entre les convictions et les actions, le désir et les sentiments. Hannah dans sa détresse et dans son combat contre le totalitarisme ne peut cesser d’aimer Martin qui ne l’oubliera jamais…
Un amour d’une telle puissance que les idées mêmes en sont bousculées, dans la tentative désespérée, non pas de comprendre, mais de pardonner ou d’obtenir le pardon.
André Nerman