Archives mensuelles : décembre 2018

Toulon – Pathé
Liberté Lucas BERNARD & Charles BERLING
« Un beau voyou »… Un beau film

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Bertrand « Swann Arlaud) vit en toute liberté, sorte de gentleman cambrioleur, volant par-dessus les toits, s’introduisant chez des particuliers pour voler des tableaux ou arnaquant des gens cherchant un appartement dont il s’accapare les clefs pour les faire visiter et empocher la caution.
Même sa famille ne connaît rien de sa vie. Il vit sans principes, sans besoins urgents, sans obligations, sans états d’âmes, hormis son histoire d’amour avec Justine (Jennifer Decker) qui accepte cette façon de vivre.
Beffrois (Charles Berling) est un flic revenu de tout. Il est en train de tourner une page d’une vie sans exaltation : sa femme est décédée, ses fils quittent la maison, il prend sa retraite. Mais il la prend en laissant en suspens un vol de tableaux non élucidé, qu’il va continuer à creuser. Il finira par rencontrer Bertrand.
« Un beau voyou » (sortie le 2 janvier) est un film d’atmosphère et un thriller à la fois, qui fait penser à ces films de Chabrol où humour et suspense se mêlent habilement. Lucas Bernard, jeune réalisateur dont c’est le premier film, nous propose un film à la fois très maîtrisé, très original dans la construction, dans la finesse des dialogues et dont les personnages ont tous une certaine ambiguïté, un certain mystère, une certaine ambivalence.
Il nous offre de splendides images de Paris vu des toits et nous plonge dans une ambiance à la fois feutrée et intimiste en brossant le portrait magistral de deux hommes que tout sépare : l’âge, la façon de vivre, l’un sans toit ni loi, l’autre, au contraire, voulant vivre autre chose. Et ce conflit des génération qui pourtant va les rapprocher, donne un film à la fois sensible et percutant.

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C’est avec plaisir que l’on rencontre Lucas Bernard et, Charles Berling venu en voisin (Il y a cent mètres entre le Théâtre Liberté et le Pathé Liberté !).
Après le frère… le frère, puisque nous étions, voici quelques jours avec Philippe Berling (voir rubrique théâtre)
Lucas, Charles, votre rencontre ?
Lucas : Au départ, je suis parti sur l’idée de ce jeune voleur détaché de tout puis en avançant dans l’écriture, le personnage du flic a pris de l’importance. J’ai commencé à chercher un comédien qui pourrait être crédible dans le rôle de cet homme qui attend la retraite. C’est mon producteur, Florian Môle qui m’a suggéré Charles. Au départ j’ai pensé qu’il serait trop jeune. Or, il a en fait l’âge du rôle.
Charles : Et c’est ainsi qu’il m’a appelé en essayant de me convaincre par cette phrase : « Vous avez pile l’âge du rôle » ! Ce qui m’a, je l’avoue, quelque peu sidéré car ce n’est pas vraiment l’argument qui me fait dire oui. Qu’est-ce que je m’en fous d’avoir l’âge du rôle ! Malgré tout j’ai voulu en savoir plus et j’ai lu le scénario.
Lucas : Je suis même venu voir Charles à Toulon et je me suis rendu compte qu’en fait ça faisait sens pour moi de le choisir car il n’a d’abord pas du tout l’air d’un retraité. Je gardais en souvenir l’image de lui dans « Ridicule » entre autres et quelques autres films de cette époque où il était chaque fois différent. Et je l’ai très bien vu dans ce rôle de cet homme un peu revenu de tout qui allait tourner une page en allant vers l’inconnu.
Charles : ce qui m’a aussi beaucoup plu c’est d’abord de rencontrer un mec plus jeune que moi mais peut-être encore plus perché que moi ! Et puis, j’ai peu tourné de rôles de flics et celui-ci était particulièrement original, avec un certain recul, de l’humour et un humour particulier, celui de Lucas. Le personnage est très fouillé, jusqu’au choix de ses chemises hawaïennes et puis on est dans un polar « Flic et voyou » avec un ton très particulier.
Aussi, entre Lucas et moi il y a une génération et il a écrit un film qui interroge ma génération. Il y a un rapport intergénérationnel très fort entre ce jeune qui n’arrive pas à s’inscrire dans la normalité et ce flic sans ambition. Enfin, il y a ce rapport avec l’Art puisqu’il l’a approché presque malgré lui, grâce à sa femme qui en était amateur et c’est peut-être par là qu’il connaîtra une renaissance. Pour moi, l’art n’est pas réservé à une élite, comme trop de gens le disent à tort, elle est à la portée de tous et pas seulement à une poignée d’intellos. L’art propose de l’irrationnel.

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Lucas : D’ailleurs au départ, le film devait s’intituler « L’histoire de l’art ». Mais c’est malgré tout un polar et ça n’était pas très approprié au sujet, même s’il y a de l’humour.
Charles, tu as voulu jouer les Belmondo avec cette poursuite sur les toits ?
Ça m’a beaucoup amusé de faire ça, d’abord parce que vu des toits, Paris est magnifique et que Lucas l’a merveilleusement filmé, ce qui n’était pas des plus faciles et puis, tu le sais, j’ai toujours aimé prendre des risques, même calculés, comme ici et j’ai adoré faire le cascadeur !
Lucas, ça n’aurait pas été plus facile de tourner ces scènes en studio ?
J’avoue que j’y ai pensé. J’ai même fait des maquettes en pensant les tourner dans les studios de Besson. Mais c’était vraiment trop onéreux pour notre budget. Ce qui a été compliqué, c’est d’avoir les autorisations et tourner sans gêner les gens qui vivent au-dessous de ces toits !
Charles, qu’est-ce qui te plait chez Lucas ?
C’est un OVNI ! Lucas, c’est un vrai auteur, il a un style, une sensibilité et ça c’est rare, donc important. Il donne sa patte, son style, son humour et c’est ce qui m’a plu dans ce scénario. Et puis, faire le premier film d’un réalisateur, c’est aussi ce que j’aime quand je te dis que j’aime prendre des risques.
Je n’ai jamais fait quelque chose, au théâtre ou au cinéma, pour l’argent ou pour la gloire. Je n’ai pas de plan de carrière, de ça je m’en fous. Pour moi, la réussite n’est pas dans l’argent, ça a toujours été la passion qui m’a guidé.

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Et sa passion en fait, je le lui ai déjà dit, un boulimique qui ne sait refuser les belles aventures. Il se partage aujourd’hui entre le Liberté et Chateauvallon en créant un trait d’union entre ces deux pôles culturels. Il vient de tourner « Trois jours et une vie » avec le réalisateur Nicolas Boukrieff, avec Sandrine Bonnaire et Philippe Torreton. Il va partir en tournée avec la pièce de Yasmina Reza « Art ». Il va mette en scène « Vivre sa vie » tiré du film de Godard, pour Avignon. Avignon où il sera aussi pour un projet européen. Et puis il a participé au dernier film d’Anne Fontaine « Marvin ou la belle éducation » avec Isabelle Huppert et au film d’Emmanuel Harmon « Exfiltrés » où il a retrouvé son beau voleur Swan Arlaud et enfin, il est en tournée-dédicaces avec son livre « Un homme sans identité » (Voir article rubrique « écriture »).
Quant à Lucas, quelque peu ébahi par tous ces projets de Charles, il nous avoue quand même avoir terminé deux scénarios qu’il cherche à monter. Il ne sait pas encore lequel prendra le pas sur l’autre.
A noter qu’il a tout de même écrit en 2006, un roman intitulé « Les lacets rouges ».
Quand deux générations font les beaux jours de l’art et de la culture !

Jacques Brachet

Toulon – Le Liberté – scène nationale
Le Promontoire du Songe

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Retour au Liberté, pour quelques soirs de décembre, de Philippe Berling, ex co-directeur de ce théâtre avec son frère Charles Berling.
Ivan Dmitrieff, comédien, metteur en scène, poète, photographe, auteur de lectures-spectacles en musique, est tombé amoureux de ce texte peu connu de Victor Hugo « Le promontoire du songe », nom d’un volcan lunaire. Il eut une folle envie de le jouer sur scène, c’est chose faite : il sera Victor Hugo, Philippe Berling assurera la mise en scène, la scénographie, et la lumière, tous deux participant à l’adaptation, le costume étant l’affaire de Nathalie Prats.
Résumons l’affaire : Victor Hugo a « pris un coup de lune » en 1834 chez son ami l’astronome François Arago (1786-1853) qui lui fit regarder la lune dans un nouveau télescope qui grossissait 400 fois. Au premier abord Victor Hugo ne vit rien, « qu’un trou dans l’obscur » puis petit à petit il arriva à la vision de ce « Promontoire du Songe ». il dit avoir reçu une secousse du réel. Partant de là le texte déborde et va scander, développer des tirades sur la lune à travers les interprétations de différents penseurs, la liberté, la création, les aventuriers de l’esprit, l’imagination, l’insaisissable, Dieu, la religion, et bien d’autres choses encore. C’est tout simplement admirable.
Salle plongée dans le noir, soudain s’élève le chant d’une flûte turque. Le comédien allume une bougie, apparait alors le décor, un immense rideau vert foncé tendu depuis les cintres et qui se déploie sur le sol. Au centre une colonne sur laquelle est fixée une grosse caisse de fanfare, avec à l’intérieur un gong. C’est la lune, pouvant tourner sur elle-même ; elle servira d’élément catalyseur, étant à la fois lune, télescope ou instrument de musique. Un piano d’enfant sur lequel le personnage jouera « Au clair de la lune », repris en chœur par le public. Une échelle de Jacob, un téléphone araignée : touche anachronique qui permet une conversation, jeu de mots marquant la transition vers, en somme, le deuxième acte, beaucoup plus grave – une grosse boule, la terre ? – une dame-jeanne. Et puis surtout l’utilisation, à un moment donné, d’un splendide masque de rhinocéros, symbolisant bien sûr la part de l’animal en l’homme, et peut-être aussi pour montrer que l’Homme s’en est détaché – confer la scène où le comédien s’extrait de l’animal avec moult efforts.

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Ivan Dmitrieff apparaît en une sorte de chamane-aède-philosophe, vêtu d’une longue robe jaune, sur laquelle il a enfilé une chasuble blanche et une redingote queue de pie. Il va dire, déclamer, presque danser par moment, bondir, virevolter, chanter, occupant toute la scène dans une gestuelle des plus élégante, se servant avec un à propos parfait des objets de scène. Si bien qu’on est pris, entraîné dans ce maelstrom hugolien, qui amuse parfois, qui rend gai, mais qui fait surtout réfléchir sur notre place dans le monde et la condition humaine. La mise en scène et la direction d’acteur sont au-dessus de tous soupçons. L’utilisation de lumières minimalistes, naturelles, comme la bougie, plonge la scène dans un rêve éveillé, dans un songe qui nous rend réceptifs à ce qui est vu et dit. Elle magnifie les objets, le personnage, de sorte qu’on se retrouve pris, pour le meilleur, dans un conte qui nous raconte.
Voilà une belle réussite à trois voix, qui démontre combien le théâtre peut être grand avec peu de moyens matériels.

Serge Baudot
Voir l’interview de Philippe Berling – Ivan Dmitrieff le 11 décembre 2018 par Jacques Brachet à Châteauvallon

LES ÉTOILES DE MOUGINS
Festival International de la Gastronomie

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Autour du Maire, Richard Galy, Maire de Mougins et de Christophe Ulivieri, Directeur du Festival Les Etoiles de Mougins, quelques-uns des chefs, partenaires et journalistes présents à la conférence de presse

De nouvelles ambitions, une nouvelle stratégie !
En 2019, les Étoiles de Mougins, en lieu et place de deux jours de festivités, vivront tout au long de l’année ! Une occasion d’en profiter davantage à Mougins, dans la Région, en France et plus loin encore…
PERSPECTIVES 2019 – 2020
Février 2019 : Création de la Brigade des Étoiles de Mougins

Elle sera composée d’une vingtaine de chefs ambassadeurs de la région, de France et de l’étranger, fidèles au Festival et investis… Cette brigade interviendra tout au long de l’année dans nos déplacements (évènements régionaux, nationaux internationaux, salons, manifestations, festivals).
Objectif : Fédérer les chefs autour des Etoiles de Mougins, promouvoir Mougins et la Région Côte d’Azur sur tout le territoire et à l’étranger par le biais de ce prestigieux vecteur qu’est la gastronomie française.
7 et 8 SEPTEMBRE 2019
Participation au Festival de la Gastronomie de Pietrasante en Toscane (Italie)
Très sollicitées à l’étranger depuis plusieurs années, Les Etoiles de Mougins, ses chefs et ses partenaires s’exportent en 2019 pour partager leur savoir-faire. Après Casablanca (Maroc) en 2010, Funchal (Madère) en 2012 et Tiradentes (Brésil) en 2016, Les Etoiles de Mougins reprennent la route pour répondre à l’invitation de PIETRASANTA, ville de 25 000 habitants, (province de Lucques en Toscane).
Objectifs :
– Accompagner la Cité Italienne dans l’organisation d’un Festival similaire aux Etoiles de Mougins. Cette ville est reconnue internationalement pour sa culture, ses artistes internationaux, ses 5 fonderies, sa clientèle haut de gamme et sa gastronomie. C’est un vrai partenariat gastronomique et culturel que nous allons mettre en place avec une ville qui nous ressemble.
– Développer la promotion de Mougins et sa région vers l’Italie. L’Italie est un pays frontalier et les déplacements dans les deux sens sont aisés.
6 ET 7 JUIN 2020
Les Etoiles de Mougins rejouent à domicile pour mettre en valeur les meilleurs ouvriers de France !
Invité d’honneur : Jacques MAXIMIN, vice-président MOF France
En 2020, Les Étoiles de Mougins ont décidé de rendre hommage aux Meilleurs Ouvriers de France et à ce pionnier, cette icône, ce maître de la cuisine française qu’est Jacques MAXIMIN.
Véritable légende, passionné et indomptable, Jacques Maximin, MOF, chef étoilé depuis plus de 40 ans est reconnu comme un génie vivant par ses pairs.
Objectifs
A suivre …

 

 

La Seyne- sur-Mer
Un réseau de thalassothermie vertueux
alimenté par les calories de l’eau de mer.

La Métropole Toulon Provence Méditerranée et la ville de La Seyne-sur-Mer ont choisi Dalkia pour le développement, la gestion et l’exploitation du réseau urbain de la commune de La Seyne-sur-Mer, alimenté à 75 % par une énergie renouvelable locale : la Méditerranée.

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Le 21 juin 2018, les membres de la commission de la Métropole Toulon Provence Méditerranée ont attribué le nouveau contrat de concession du réseau de chaud et de froid de la commune de La Seyne-sur-Mer à Dalkia pour une durée de 20 ans.

Le réseau de thalassothermie à la Seyne-sur-Mer
Le réseau est composé d’une boucle d’eau tempérée qui relie la station d’échange sur eau de mer, en bord de quai face au Parc de la Navale, à des pompes à chaleur (PAC) installées au sein des bâtiments raccordés. Ces dernières, selon les saisons, augmentent ou diminuent la température de l’eau de la boucle, initialement captée dans la mer à une température comprise entre 12 et 25 °C à une profondeur de 5 mètres, afin de produire chauffage, climatisation et eau chaude sanitaire. La chaleur issue de la production de climatisation est également récupérée pour alimenter le réseau dans une logique d’économie circulaire.
Cette technologie innovante permet d’alimenter le réseau de chaleur et de froid à 75 % par une énergie renouvelable et inépuisable, évitant ainsi l’émission de 1 149 tonnes de CO2 par an. La facture énergétique des abonnés devrait baisser en moyenne de 15 %, luttant ainsi contre la précarité énergétique sur le territoire.
Sous l’ancienne concession, le réseau existant appartenait à la commune de la Seyne-sur-Mer et alimentait en eau tempérée les équipements de production d’énergie thermique de 4 abonnés, propriétaires privés : les bâtiments Porte Marine 2 (Armada-Santa Maria, Lylo Marine et Red Line) ainsi que le Casino JOA.

Communique Presse Base

Dès l’été 2019, des travaux seront lancés pour optimiser et tripler la capacité de production des installations, notamment par la création d’un réseau de canalisations de 3 km. Cette extension permettra de délivrer à différents points de livraisons déjà identifiés (bâtiments communaux, écoles, logements collectifs, bâtiments tertiaires…) une énergie bas carbone avec un prix stable et compétitif dans la durée.
Toutes les sous-stations sont connectées au Dalkia Energy Savings Center (Desc), un centre de pilotage numérique alliant intelligences humaine, technologique et artificielle. Véritable smart grid thermique*, le réseau de chaleur et de froid de la commune de La Seyne-sur-Mer est piloté en temps réel pour répondre aux abonnés.
Dalkia a également ouvert son nouvel Espace client aux gestionnaires des bâtiments raccordés, qui peuvent visualiser le fonctionnement du réseau, accéder au suivi de leur consommation ou encore faire des demandes d’intervention directement depuis la plateforme sécurisée et accessible 24h/24.
Le projet est soutenu par la Région Sud et l’ADEME dans le cadre du Fonds Chaleur.
Serge Burtin, Directeur régional de Dalkia Méditerranée déclare : « Ce réseau présente de nombreux atouts : il est à la fois vertueux, smart, décarboné… Nous sommes ravis d’accompagner la Métropole Toulon Provence Méditerranée et la commune de La Seyne-sur-Mer dans ce projet ambitieux. En contribuant à sa modernisation et à son agrandissement, nous nous engageons à garantir la réalisation d’économies d’énergie tout en assurant le bien-être durable des utilisateurs finaux. »

Les chiffres clés du réseau
20 ans de contrat – 75 % d’énergies renouvelable et de récupération – 980 équivalent-logements – Réduction de15 % sur la facture énergétique – 500 m de réseau, avec une extension future estimée à 3 000 m – 7 MW de capacité de production de chaud et de froid, – 1 149 tonnes de CO2 évitées par an

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La métropole Toulon Provence Méditerranée
La Métropole Toulon Provence Méditerranée compte 437 460 habitants pour un territoire d’une superficie de 36 654 hectares répartis sur 12 communes : Carqueiranne, La Crau, La Garde, Hyères, Ollioules, Le Pradet, Le Revest-les-Eaux, Saint-Mandrier-sur-Mer, Six-Fours-les-Plages, La Seyne-sur-Mer, Toulon, La Valette-du-Var. Son territoire compte 200 km de littoral (incluant les îles d’Hyères).
Depuis sa création en 2002, Toulon Provence Méditerranée exerce un certain nombre de compétences transférées, en lieu et place des communes membres. Au 1er janvier 2018, la communauté d’agglomération est devenue une métropole et plusieurs compétences jusqu’alors communales lui ont été transférées.
TPM a rejoint le cercle des 22 métropoles françaises. Forte de plus de 437 000 habitants, TPM est devenue la 14ème métropole de France en termes de population. Depuis le 1er janvier 2018, la métropole TPM est compétente pour de nouvelles compétences, notamment « Création, aménagement, entretien et gestion de réseaux de chaleur ou de froid urbains ». C’est dans ce cadre que le nouveau contrat de concession du réseau de chaud et de froid de la commune de La Seyne-sur-Mer a été attribué à Dalkia.

Dalkia, à vos côtés pour accélérer votre performance énergétique durable
Dalkia, filiale du groupe EDF, accompagne ses clients dans leurs transformations énergétique et numérique grâce à ses deux métiers : la valorisation des énergies renouvelables locales et les économies d’énergie. Dalkia propose à ses clients des solutions sur-mesure à l’échelle de chaque bâtiment, chaque ville, chaque collectivité, chaque territoire et de chaque site industriel pour les aider à relever le défi de la transition énergétique et les rendre plus smart.

Toulon – Le Liberté
Quand Philippe BERLING & Ivan DMITRIEFF
prennent un coup de lune !

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Chateauvallon s’endort un soir de presque hiver. sauf tout là haut dans ce petit théâtre de poche au milieu des bois où une lumière veille. On y entre et l’on découvre un étrange décor : un rhinocéros qui semble assoupi, un gong chinois duquel descend une échelle de Jacob en allumettes, un téléphone-araignée, un mini piano de bois, une grosse boule polie, une dame-jeanne, une bougie dans une bouteille…
Ces objets hétéroclites constituent le décor d’un spectacle qui sera créé du 12 au 14 décembre au Liberté de Toulon.
Création tirée d’un texte en prose intitulé « Le promontoire du songe », signé Victor Hugo, écrit en 1863 mais seulement édité bien, après sa mort, en 1937 par l’Imprimerie Nationale. C’est dire si le texte est peu ou prou connu.
Mais c’est un Toulonnais, poète et comédien, Ivan Dmitrieff, qui le découvre et propose à Philippe Berling, qu’il a connu alors que celui-ci était codirecteur du Liberté avec Charles, son frère, de l’adapter.
Aujourd’hui, Philippe s’est installé en Bourgogne, a créé sa compagnie « La Structure », Ivan, lui, est toujours à Toulon avec sa compagnie « Jubilation » et tous deux vont s’entretenir et voyager d’une région à l’autre pour adapter, monter, mettre en scène cet essai, qui sera interprété par Ivan.
Les répétitions et la captation du spectacle se faisant à Chateauvallon, c’est en ce lieu que je retrouve mes deux amis.

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« Dès qu’Ivan m’a fait passer ce texte en prose que je ne connaissais pas – me confie Philippe – j’ai tout de suite eu envie de l’adapter. Il est donc venu me rejoindre en Bourgogne et envisagé de le jouer au Liberté et dans tous les lieux qui voudront de nous.
Quel en est le contenu ?
Victor Hugo était ami avec un certain Arago qui lui propose de venir découvrir la lune au travers d’une lunette qu’il vient d’acheter et qui grossit quatre cents fois. Dans un premier temps, l’écrivain avoue ne voir « qu’un trou dans l’obscur ». Peu à peu, il en découvrira le relief dont un cratère nommé « le promontoire du songe ».
A partir de là, Victor Hugo va se poser mille questions jusqu’à extrapoler : Quelle est la différence entre rêve et réalité ? Qu’est-ce que la création ? Qu’y a-t-il dans l’au-delà ? Que représente la lune à travers les civilisations ? Tout en revenant au rêve qui peut mener à la folie, au délire qui peuvent gagner des tyrans. Il aborde ainsi d’autres thèmes qui posent question comme la spiritualité, la politique tout en revenant constamment sur le problème du monde invisible du rêve.
Comment arrive-ton à adapter un tel texte ?
Ivan : Au départ, l’idée était de raconter l’histoire à travers une lanterne magique avec juste une bougie comme éclairage… ce qui était vraiment très sombre !
Philippe : Ca nous a amené à songer au théâtre d’ombres et l’on a assemblé des objets que j’avais gardé de mes différents spectacles. Des objets qui ont tous un rapport avec la lune.
Ivan : Je suis en quelque sorte la réincarnation d’un « chaman-poète », je manipule les objets, divers instruments de musique car il y a une dimension musicale dans le spectacle, le corps y est aussi très présent avec une sorte de chorégraphie. J’évolue dans un costume de Nathalie Prats.
Philippe : C’est une façon originale de mettre ce texte en théâtre et même en vie. Victor Hugo y parle aussi de Molière, Shakespeare, des auteurs qui ont souvent écrit dans un grand délire, des personnages de la Commedia dell’Arte y sont évoqués.
Ivan : Nous l’avons conçu comme un spectacle léger, ludique, habité par une grande gaieté qui peut parler à tout le monde, c’est pour un public à partir de 12/13 ans. Le personnage s’adresse aux spectateurs comme s’ils étaient tous des poètes en puissance
Philippe : C’est également un spectacle où l’intime et le social se mêlent tout comme le virtuel, le réel, la fiction.
Ivan : Ce texte est un véritable joyau.
Philippe : A noter que le jeudi à 19h30 sera projeté un téléfilm tourné par la télévision hongroise autour du musicien varois Miquèu Montanaro et son groupe occitan Vents d’Est, qui a sillonné les pays avec les musiques du monde. Ce film se termine sur une péniche où il donne un concert, où l’on danse et où se femme Nagy Niké fait une performance picturale.

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L’actualité de Philippe et Ivan
Hormis cette création, chacun de son côté mène des activités diverses.
Philippe continue son travail en Bourgogne avec sa compagnie. il a également créé un spectacle avec des cheminots autour de « La ronde » de Schnitzler et écrit une pièce intitulée « Petite gare pour âmes perdues », un spectacle qui a pour originalité de changer de fin, selon les désirs du public !
Ivan, lui, continue son cheminement poétique. On le retrouvera le 5 avril à l’Espace Comédia de Toulon où il dira ses propres textes accompagné à la sitar par Sylvie de Saj et illustré d’œuvres du peintre Dani Baviéra.
Et chacun se rejoint sur un point : Philippe cultive ses prunes et ses raisins tandis qu’Ivan est co-participant d’une association « Vallée du Gapeau en transition », regroupant un marché bio, un magasin bio, des jardins collectifs, avec plein d’autres projets comme la création d’une monnaie : la fève et se penchant sur les questions énergétiques, l’économie locale afin de retrouver la réalité de la nature.
Deux artistes, deux poètes, deux écolos qui aiment à reprendre la phrase de Candide : « Cultivons notre jardin », ce que pense également Hugo dans cet essai devenu spectacle, qu’on découvrira mercredi.

Jacques Brachet

Nouveauté : Gut Gut, Album Concept

Musiciens : Markis Sarkis (chant, guitares, basse, bouzoukis, percussion), Barine Droy (Guitares, basse, chœur), Pnine Gefart (guitares, batterie, percussions, chœur). Invités : Hélène Nazabal (violons), Vincent Rudel (Violoncelle, bassecontre).
Photos Isabelle Singer. Pochette et peinture Markis-Sarkis.

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Pour son troisième album Gut Gut a fait appel à de nouveaux musiciens pour développer et approfondir les œuvres de « Gut Gut 5 (2016) » et « OLL (2017) ». Serge Gonnet, alias Markis-Sarkis, poursuit son idée d’album concept, c’est à dire que toutes les compositions sont des mouvements dessinant l’œuvre globale, comme en musique classique. Chaque morceau peut bien sûr s’écouter en soi, et dans l’ordre qu’on veut, mais pour saisir l’œuvre dans sa totalité il faut aller du premier au dernier morceau dans l’ordre établi. L’album n’a pas de titre propre, pour laisser à chacun sa liberté de titrer, selon l’auteur. C’est secondaire, mais un titre aide au classement.
Pour ceux qui ne connaitraient pas Serge Gonnet, petite piqûre de rappel : Il fut le leader de Madame Rose, Kissing Jane (3 albums), MAAM qui produira en 2003 l’album Trans-Hôtel et fera partie du spectacle du même nom, trois groupes qui enflammèrent la scène rock, et particulièrement celle du Sud il y a quelques années.
Rappelons l’une des particularités du groupe : chanter, comme jadis Magma, dans un langage phonétique inventé, en utilisant des harmoniseurs pour les voix, ce qui permet de trouver des sonorités originales et surtout de produire un effet de chœur très étoffé. D’autre part l’utilisation d’une batterie équipée de tambours inhabituels, ainsi que des drum-machines, donnent un piment de plus à l’expression globale. L’utilisation des moyens électroniques mêlés aux instruments acoustiques, dont des guitares 12 cordes électriques et acoustiques, un bouzouki, est une réussite parfaite, aucun hiatus, le trio sonne comme un big band avec brio dans une mise en place au cordeau, sur des tempos d’acier.
Quant à la musique produite, elle est au confluent de multiples influences, rock-funk- ethnique-pop-électro ; mais ce n’est pas un fourre-tout, c’est le vocabulaire à partir duquel Markis-Sarkis invente « sa » musique, qui se dégage de ce qu’on appelle la World-Music. Le trio s’exprime dans son propre univers qui repose sur des figures assez répétitives, en tempo rapide, avec une énergie d’enfer, jusqu’à la chauffe. A remarquer aussi la richesse harmonique dans les développements mélodiques.
Je regrette un peu qu’il n’y ait pas de temps en temps un solo qui apporterait une éclaircie, un répit dans l’orage dévastateur.
Pour en revenir aux influences on trouve un côté David Bowie de « Black Star » dans la façon de chanter, le feeling ; apparaissent aussi dans l’ambiance générale d’autres côtés : Beatles « 18 Nov, » – Pink Floyd « Widom Shaïn » – Rolling Stones « Shoun Daï ». Ceci dit simplement pour aider à faire saisir l’ambiance. Pour l’ensemble on est dans une polyrythmie funk-rock-RandB. Autre élément majeur de cette musique, le goût pour la mélodie, mélodies lancinantes parfois, qui permettent à l’auditeur de d’y installer son écoute, comme par exemple dans « Mikhaâna » qui termine en beauté cette œuvre, qui nous fait traverser divers climats dans une météo en vigilance rouge.

Serge Baudot
markis-sarkis.com –  06 66 32 91 36 gut_gut@yahoo.com

Toulon -Le Liberté, scène nationale
THEMA #31 – Le corps, j’adore.

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Présentation rituelle du Théma #31 par Pascale Beoglin-Rodier, co-directrice des théâtres Liberté et Châteauvallon, et par Thiphaine Samson, responsable des programmations thématiques en compagnie de deux artistes, Régine Chopinot (chorégraphe) et Hildegarde Laszak (visual artist).
Ce nouveau Théma est consacré au corps, au corps humain bien sûr. « Le corps, j’adore ». Belle idée car nous vivons avec notre corps jusqu’à la mort, nous vivons aussi en compagnie du corps des autres. Quand on parle du corps humain, c’est de la partie matérielle de l’être animé dont il s’agit, mais on ne peut s’empêcher de penser à la partie immatérielle, l’âme, ou l’esprit, au choix ; l’un ne va pas sans l’autre. Encore qu’un cadavre soit aussi et encore un corps. Ce Théma va donc mettre en lumière quelques visions et fonctions du corps, d’une façon élogieuse. Il s’agit « d’explorer le corps dans son aspect ludique et merveilleux ».

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Expositions dans le Hall du Théâtre :
Denis Rouvre, né en 1967 à Bagnolet, est photographe. Il a exposé dans les plus grandes galeries à travers le monde et obtenu nombre de prix prestigieux. Il montre de grandes photos couleurs, disons bistre, de Sumos, prises juste après le combat, donnant à voir la sueur, la fatigue, les muscles tendus par l’effort, les visages exprimant tant de choses après la bataille.
Et également une série de vidéos intitulées « Lamb, Black Eyes, Co-Incidence » qui montre en action des lutteurs sénégalais avec tous leurs rituels, et des dessins qui noient les corps dans les couleurs.
Hildegarde Laszak, qui vit à Toulon, expose des dessins de personnages griffonnés, souvent accompagnés d’une phrase, ou d’un cours dialogue d’un humour décapant.
Une exposition participative intitulée : « Et les yeux dans les yeux, la main dans la main », car ce sont les dernières parties du corps qui restent visibles quand on cherche à tout cacher ». Encore que pour la main il existe les gants, des lunettes pour les yeux, des cagoules pour le visage ! Ce sont de grandes photos qui montrent des mains, des yeux, offerts à la photo par une soixantaine de personnes du public, des artistes et de l’équipe du Liberté. Visions assez troublantes.
Au cours des deux mois de ce Théma #31 on pourra voir des films avec rencontres : « Une jeune fille de 90 ans » de Valéria Bruni Tedeschi et Yann Coridian, – « La force de la parole » de Jean-Baptiste Warluzel suivi d’une rencontre avec l’auteur et la chorégraphe Régine Chopinot qui vit maintenant à Toulon – « Ballerina » d’Eric Summer et Eric Warin – « Million Dollar Baby » de Clint Easwood – « Parfaites » de Jérémie Battaglia – « A mon âge je me cache encore pour fumer » de Rayhana – « Vent d’est » de Szomjas György suivi d’une rencontre avec Philippe Berling, metteur en scène, et Miquèu Montanaro, Nikè Nagy, musiciens – « Sportif par amour » de Buster Keaton ;
De la danse au Mardi Liberté du 18 décembre « Prossimo + grande leçon participative » avec BNMNEXT Ballet National de Marseille.

thumbnail_01.Sumo∏DenisRouvre thumbnail_03.Gloire∏HildegardeLaszak

Du jazz au Mardi du 15 janvier avec Nicolas Folmer à la trompette en duo avec le pianiste Hervé Sellin.
Une conférence, « Souci de soi au corps augmenté : Philosophie de l’excellence corporelle » par Isabelle Queval.
Une table ronde « Où sont les limites du corps » avec différents intervenants haut de gamme.
Sans oublier un atelier de Danse Clubbing avec Kubilaï Khan Investigations.
Et pour terminer les festivités « la Nuit Liberté » le 25 janvier à 22 heures avec le DJ Set Yaguara dans « Satellite of Love » pour la fête des corps. Une nuit qui se veut « Politiquement incorrecte et diablement festive ».

Serge Baudot
Programme détaillé et renseignements www.theatre-liberte.fr, Tel : 04 98 00 56 76 – et dans les lieux de diffusion habituels.

Six-Fours – Maison du Patrimoine

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Olivier Bernex est devenue un « sociétaire » de la ville de Six-Fours. On ne compte plus les expositions qu’il y est venu présenter, à tel point que nos deux Dominique, Dominique Ducasse, adjointe aux affaires culturelles et Dominique Baviera, responsable du Pôle Arts Plastiques le revendiquent comme ami et complice.
Le revoici donc investissant la Maison du Patrimoine… Du moins ses toiles car il n’était pas présent au vernissage pour cause de pénurie d’essence, à la grande déception de nombre de ses amis et admirateurs qui avaient pu se déplacer.
Cette Nième exposition donc, a pour intitulé « Sériations », qui regroupe un parcours d’artiste hors du commun, dont les toiles sont d’une force inouïe, pour ne pas dire d’une grande violence.
Il nous propose une œuvre riche mais tourmentée, qui doit refléter le personnage.

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C’est une œuvre forte, énergique, quelquefois rageuse, je dirais même apocalyptique, qui représente le monde dans lequel il semble vivre avec encore plus d’acuité que nous. Il est quelquefois difficile de soutenir le regard de certaines de ses toiles et pourtant elles nous hypnotisent, comme si l’on regardait la scène insoutenable d’un film dont on se cache les yeux d’une main, tout en écartant les doigts pour ne pas perdre le fil.
Et plus on entre dans la toile, plus on y découvre un tas de choses, personnages, symboles qui nous apparaissent en filigrane. On a du mal à s’en détacher, on est troublé, interrogatif, dérangé, attiré malgré tout par la beauté du geste, la technique, les couleurs, les impressions qui nous font entrer dans l’intimité de l’artiste dont la sérénité est loin d’être évidente, dans une dimension très personnelle, à la fois violente et sensible dont on entend le cri dans le silence. Comme ces toiles qui explosent à la figure, de campements de Roms où l’on découvre la détresse humaine sans que l’humain n’y apparaisse.

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On sort de l’exposition douché, assommé par ces images d’une rare intensité.
C’est loin d’être une exposition de tout repos même si l’œuvre d’Olivier Bernex est magistrale.

Jacques Brachet

Le Liberté, scène nationale – Toulon
Les Fourberies de Scapin

thumbnail_01.LesFourberiesDeScapin∏Christophe Raynaud de Lage-collection ComÇdie-Franáaise

Molière a puisé à diverses sources pour écrire ces « Fourberies de Scapin », notamment à la tradition de la Commedia dell’arte, qui permet l’outrance, la drôlerie et l’improvisation. Il l’a écrite en prose, avec comme toujours dans son œuvre, une attention particulière au langage de chaque couche de la société, et aussi au langage de ceux qui essaient d’adopter le langage d’une autre classe, source d’effets comiques indiscutables. Certes les « Fourberies de Scapin » n’est pas une des meilleures pièces de Molière, mais par la simplicité de l’intrigue, et surtout la charge de philosophie et de travers sociaux, culturels et politique de l’époque, toujours hélas d’actualité en quelques points du Globe, cette pièce offre à un metteur en scène une grande liberté d’interprétations et de créations.
En ce mois de décembre 2018 Le Liberté, scène nationale, présentait donc cette pièce de Molière dans une production de la Comédie Française, mise en scène par Denis Podalydès. Le coup de génie de ce dernier fut d’entrer dans un délire total en faisant jouer les comédiens à la façon des acteurs du cinéma burlesque. Et là c’est une tornade qui vient directement des Marx Brothers, emmenée par un comédien fabuleux, Benjamin Lavernhe dans le rôle de Scapin. Scapin est le meneur de jeu, tout tourne autour de lui, il tire les ficelles des pantins qu‘il sert.
Les fourberies c’est à la fois le mensonge, la duplicité, la fausseté, l’hypocrisie, la sournoiserie, la matoiserie. Scapin est tout cela, avec quand même en arrière-plan l’amour de l’humanité.
Rappelons l’intrigue : Alors que leurs pères sont partis en voyage, Octave, fils d’Argante, et Léandre, fils de Géronte, se sont épris l’un de Hyacinthe, jeune fille pauvre et de naissance inconnue qu’il vient d’épouser, le second de la « jeune Égyptienne Zerbinette. Au retour d’Argante, Octave, très inquiet de la réaction paternelle à l’annonce de son union et ayant besoin d’argent, demande son aide à  Scapin, valet de Léandre. Argante, furieux, rencontre Géronte et lui dit qu’il a appris par une indiscrétion de Scapin que Léandre s’est également mal conduit. Léandre, après s’être fait vertement sermonner par son père, menace Scapin mais rapidement le supplie de l’aider car il doit rassembler une rançon pour que Zerbinette ne soit pas emmenée en esclavage en Egypte. Scapin réussit, grâce à sa connaissance de la psychologie des deux pères, à leur extorquer les sommes dont ont besoin leurs fils. Il décide de se venger de Géronte, en lui faisant croire que sa vie est en danger et en le cachant dans un sac. Scapin simule des attaques et Géronte, dans son sac, reçoit de nombreux coups de bâton, jusqu’à ce qu’il découvre la fourberie de Scapin. Il s’apprête à se venger quand on découvre qu’Hyacinthe est la fille cachée de Géronte et Zerbinette la fille d’Argante, qui avait été enlevée quand elle était enfant.
Scapin met en œuvre tout son savoir faire, toute sa rouerie, tout son goût pour la vengeance ; il roule tout le monde dans la farine. Malheureusement au final il est découvert. Sale temps pour lui. Mais une comédie doit se terminer dans la joie, Géronte lui pardonne, tout est bien qui finit bien.

thumbnail_04.LesFourberiesDeScapin∏Christophe Raynaud de Lage-collection ComÇdie-Franáaise thumbnail_02.LesFourberiesDeScapin∏Christophe Raynaud de Lage-collection ComÇdie-Franáaise

Benjamin Lavernhe sait tout faire, jouer, danser, virevolter, chanter en s’accompagnant au ukulélé, imiter toutes sortes de voix, d’accents et de personnages. Son imitation de la troupe qui arrive, mimiques, voix et musique, est digne de la revue militaire de Fernand Raynaud. Il sait signifier le non dit par un geste, une mimique, une attitude du corps, Il est le nouveau Charlot : le pauvre, le laisser pour compte qui s’en tire par des roueries, des fourberies, des violences, des injustices, mais qui au fond a gardé un cœur pur, prêt à servir ses sœurs et frères humains en difficulté, jusqu’au péril de sa tranquillité, mais quand même avec toujours un bénéfice. Pas folle la guêpe. Il a sa revanche de déclassé à prendre.
Toute la distribution est étincelante. Décors beaux, étranges et dépaysants, tout à fait fonctionnels dans la mise en scène, grâce à une scénographie d’Eric Ruf. Lumière (Stéphanie Daniel) et son (Bernard Valléry) au dessus de tout soupçon, et puis les costumes du grand couturier Christian Lacroix, qui a su leur donner un style tout aussi bien XVII° siècle, qu’atemporel, tout en gardant sa patte.
Les comédiens sont tous à citer pour leur engagement, leur allant, leur conviction, leur force expressive : Jean Chevalier (Léandre) et Birane (Octave), deux fils terrorisés par leur père, où l’on voit le poids du patriarcat. Jennifer Decker (Hyacinthe) et Elise Lhomeau (Zebinette) qui gagnerait peut-être à restreindre son rire intempestif, en filles qui savent se débrouiller dans ce monde-là. Didier Sandre est un Géronte hors du commun, avare, odieux, faible et féroce à la fois, et finalement assez humain. Gilles David est un Argante à la même hauteur.
Maïka Louakairim (Carle) et Aude Rouanet (Nérine) sont une sorte de chœur antique silencieux qui s’exprime par poses et gestes.
La troupe sait jouer avec la connivence de la salle, prenant parfois le public à témoin, ou le mêlant à l’action comme cette petite fille qui est montée sur scène ce soir-là pour donner un coup de bâton à Géronte dan son sac, à l’hilarité générale.

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On l’aura compris, le spectacle total que sont ces « Fourberies de Scapin » dans la vision de Denis Podalydès sont du très grand théâtre, qui porte la Comédie Française au sommet ; une comédie qui a déclenché tant de rires que le Liberté en vibre encore.

Serge Baudot

Opéra de Toulon – Le Barbier de Séville

LE BARBIER-®Marc Vanappelghem

vendredi 28 décembre 20h – dimanche 30 décembre 14h30 – Mardi 31 décembre 20h
Opéra-bouffe en deux actes de Gioacchino Rossini (1792-1868 )
Livret de Cesare Sterbini
Création : Rome, Teatro Argentina, 20 février 1816
Avec : Ginger Costa-Jackson – Dima Bawab – Juan José de León – Vincenzo Nizzardo –
Pablo Ruiz – Ivo Stanchev – Mathieu Gardon
Orchestre et Chœurs de l’Opéra de Toulon, dirigé par Jurjen Hempel
Production Opéra de Lausanne

Vincenzo Nizzardo Figaro (baryton)
Né à Locri (Italie), Vincenzo Nizzardo étudie le chant au Conservatoire Cilea de Reggio de Calabre. En 2013, il incarneFigaro/Le Barbier de Séville à Cosenza, il reprend ce rôle l’année suivante au Teatro Valle de Rome. Toujours en 2014, on peut l’entendre dans Don Checco au San Carlo de Naples et dans les rôles de Hermann et Schlemil/Les Contes d’Hoffmann lors d’une tournée dans les théâtres de Lombardie. Il incarne ensuite Figaro/Le Barbier de Séville (Rome et Trieste), Dulcamara/ L’Élixir d’Amour (Reggio de Calabre, Trieste, Côme), le Comte/Les Noces de Figaro (Circuito lirico Lombardo), Don Magnifico/ La Cenerentola (Trieste), Guglielmo/Così fan tutte (Rouen). En 2017, il chante Figaro/Le Barbier de Séville à Trieste, Escamillo/ Carmen à Venise, Don Prudenzio/Il Viaggio a Reims à Rome et Trombonok/Il Viaggio a Reims à Barcelone.
En 2018, il est Marcello/La Bohème à Naples et Guglielmo/Così fan tutte à Trieste.

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Ginger Costa-Jackson Rosina (mezzo-soprano)
D’origine Sicilienne, Ginger Costa-Jackson a fait ses études au Lindemann Young Artists Programm du Metropolitan Opera de New York. Elle fait ses débuts sur la scène new-yorkaise dans le rôle de Rosette/Manon de Massenet et ses débuts européens au Liceu dans celui de Lola/Cavalleria Rusticana.
En 2011, elle interprète le rôle-titre de Carmen au Festival de Glimmerglass, où elle chante également la Marquesa del Pogio/ Un Giorno di Regno. Elle se produit à San Francisco dans Nixon in China, chante dans Moïse et Pharaon au Carnegie Hall et participe à la création américaine de El gato con botas de Xavier Montsalvatge avec le Gotham Chamber Opera. Elle interprète Dorabella à Verbier, Néron/Le Couronnement de Poppée avec l’International Institute of Vocal Arts, Carmen à Vancouver et Grand Rapids. Plus récemment, elle chante Lola, Smaragdi/ Francesca da Rimini et Mercedes au Met. Au cours des dernières saisons, elle revient au Met pour Rosina/Le Barbier de Séville et chante Carmen à San Francisco, Mexico, Detroit, San Diego et Nashville, Dorabella à Seattle, Rosina avec l’Orchestre Symphonique de Santa Cruz et à Grand Rapids.