Archives mensuelles : juin 2018

Amaury VASSILI… Déjà dix ans !

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Amaury Vassili, c’est une voix, l’une des plus belles de la chanson française. C’est aussi un physique de « grand » jeune premier au sourire lumineux, qui fête déjà dix ans d’une carrière originale faite de chemins de traverse, passant de l’Opéra à la pop, de Jacques Brel à Mike Brant, du français à l’italien et l’anglais, chantant en Corse à l’Eurovision.
Pour ses dix ans de carrière, il s’offre et nous offre un magnifique album dont il a écrit la plupart des textes, aidé entre autres par Slimane et William Rousseau, parsemé de quelques classiques revisités signés Haendel, Beethoven. La voix est là, plus belle, plus forte, plus musicale que jamais et les textes qu’il a signés en fontt un disque plus personnel que les précédents. La pochette est très soignée, très classe et l’on y découvre un Amaury qui a perdu ses longues mèches romantiques pour une coupe plus moderne.
Le rencontrer est toujours un réel plaisir tant le contact est direct, chaleureux, et la conversation amicale.
Ça s’est passé ce vendredi à Aubagne où il faisait un show-case-dédicaces à Culture.

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Amaury, peut-on dire que ce CD est plus personnel que les autres ?
(Il rit) On peut le dire, tu as raison totalement. Après l’album hommage à Mike Brant et la tournée qui a suivi, j’ai voulu prendre du recul sur ma carrière car ça fait dix ans que je chante. Je me suis donné une année « sympathique » car je voulais mettre en ordre toutes les idées que j’avais en tête. Je voulais chanter principalement en français, je suis parti en Normandie avec mes deux complices Pierre Lamy et Laurent d’Alessio et pour la première fois, j’ai commencé à écrire des textes, en prenant tout mon temps.
Et alors ?
Alors est arrivé un appel de Warner qui m’a demandé de réfléchir sur un nouvel album et comme cette fois, je voulais le prendre en main de A à Z, j’ai commencé à chercher avec qui je pouvais travailler. Slimane s’est imposé à moi comme une évidence. Encore fallait-il le convaincre. Je l’ai contacté par twitter avec appréhension et sa réponse a été immédiate : Il était emballé et quatre jours après il me proposait la maquette de « Tout ».
Et après ?
La chance a continué car j’ai reçu un coup de fil de Mathieu Johan qui voulait me faire écouter des chansons, non écrites par lui mais qui pouvaient me convenir. Dans le tas, j’ai retenu « 12 septembre » et « Le commun des mortels ». Puis j’ai rencontré William Rousseau, qui a participé à « Mozart, l’Opéra rock », « Les amants de la Bastille », qui a écrit des chansons pour Nolwenn Leroy, Chimène Badi, Christophe Willem, Roch Voisine. J’ai aimé sa musicalité, la relation entre nous a été instantanée et j’ai décidé que ce serait lui qui réaliserait mon album.
Comment s’est faite votre collaboration ?
Nous avons travaillé assez rapidement. Il me proposait des bouts de musique, et au fur et à mesure j’écrivais des textes. Ca a été très enrichissant, nous nous sommes beaucoup impliqués et je suis fier du résultat !
Tu me dis que tu voulais un disque « français » mais il y a plusieurs chansons en anglais dont deux morceaux « classiques » !
C’est vrai qu’au début je n’étais pas trop convaincu et je me suis posé la question : est-ce judicieux ? Puis j’ai eu l’idée de reprendre la chanson de Thierry Mutin « Sketch of love » tirée de la sarabande de Haendel. Du coup, William m’a proposé de revisiter « L’hymne à la joie » de Beethoven dont il a fait un subtil mélange de classique et de pop, avec un texte sur la séparation. C’est devenu « Once upon a time » et tout s’est enchaîné.
Et cette fois, pas d’italien ?
Ça ne se prêtait pas à l’album, ça n’était pas dans la ligne que je voulais donner. La musicalité est différente. Je voulais quelque chose de plus brut et j’avais plus une vision franco-anglaise ».
A propos d’italien, n’es-tu pas attiré par un disque pour l’Italie qui apprécie les grandes voix comme la tienne ?
Pourquoi pas ? Je suis toujours attiré par de nouveaux projets mais aujourd’hui le marché du disque italien est encore plus mal en point que le notre. Ca a failli se faire après l’Eurovision où j’ai eu des propositions mais j’ai été appelé par d’autres pays : le Japon, la Corée, l’Afrique du Sud, le Canada… J’ai choisi.

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Justement, l’Eurovision t’a-t-il servi de tremplin, même en n’ayant pas gagné ?
Oui, ça m’a ouvert beaucoup de portes, d’autant que je faisais partie des favoris, à tel point que, médiatiquement, avant l’Eurovision, ça s’est déchaîné et j’ai eu des papiers dans le monde entier. C’était à ce point surdimensionné que ça a commencé à gêner pas mal de gens. Et c’est peut-être à cause de ça que je n’ai pas gagné. Heureusement que tout s’est fait avant le concours car le lendemain de l’Eurovision, il y avait un sujet qui l’a écrasé : l’affaire DSK ! Du coup on a peu parlé du concours… et de ma défaite !
Tu es considéré comme un baryton « Martin »… C’est quoi au juste ?
C’est entre le baryton et le ténor, c’est-à-dire que je peux atteindre des notes intermédiaires, graves, basses ou hautes.
Et avec ça tu n’as jamais envisagé une carrière classique ?
Non, pas vraiment car l’Opéra est une case bien déterminée dans laquelle je ne voulais pas m’enfermer. Je voulais pouvoir chanter de l’opéra façon pop, du Brel comme du Brant, en toute liberté. Le classique demande d’abord beaucoup de travail, de concentration, on est plus dans la performance vocale. Je préfère avoir plus de spontanéité, pouvoir faire de l’impro si ça me chante, ce qu’on ne peut pas faire à l’opéra. Je ne peux pas concevoir de m’isoler dans un genre. Je veux être libre, à l’aise et faire ce que j’ai envie de faire. J’ai envie de faire vibrer, de donner de l’émotion au public, à ma manière.
Tu parlais de Brel, de Brant… Deux genres diamétralement différents !
(Il rit) Oui mais ça correspond à deux périodes de ma vie. Tout petit, j’écoutais Brel parce que ma mère était fan. A tel point qu’à 13 ans on m’a offert l’intégrale et je me suis régalé à découvrir son répertoire au fil des ans, alors que je mûrissais et pouvais comprendre le sens de ses chansons. Brant est venu plus tard car j’aimais les grandes voix et à l’époque, c’était un phénomène. D’ailleurs,, lors de ma première télé avec Pascal Sevran, j’avais 15 ans et il m’a demandé de chanter « Tout donné, tout repris » ! Plus tard je lui ai consacré un album avec, condition sine qua non, l’adoubement de la famille Brandt, sinon je ne l’aurais pas fait.
Je crois d’ailleurs que Patrick Fiori avait l’idée de le faire mais la famille avait déjà pensé à moi !

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Justement Fiori et toi avez un point commun, pour revenir à l’Eurovision : vous avez chacun chanté en Corse !
C’est vrai mais parce que c’est la langue qui se rapproche le plus de l’italien et puis, pourquoi pas chanter en corse, en breton, en basque, qui sont nos langues, plutôt que de chanter comme la plupart en anglais, tout ça pour atteindre un plus grand public. Ce qui d’ailleurs ne fait pas forcément gagner !
Te voilà donc aujourd’hui sur les routes avec ce nouvel album.
Oui, je fais des galas où je mêle les chansons de Mike, les classiques, des reprises, des chansons des années 70 et trois chansons du disque. L’an prochain je ferai une tournée avec un autre spectacle et beaucoup plus de chansons de cet album.

Propos recueillis par Jacques Brachet
Photos Christian Servandier

Eugène BABOULENE honoré à Saint-Mandrier

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Né au début du siècle dernier à Toulon, mort dans sa ville en 1994, Eugène Baboulène reste le peintre le plus populaire de notre région varoise. Mais il est aussi reconnu dans le monde entier.
Il reste aussi l’un des plus grands peintres de l’école toulonnaise à qui il a donné ses lettres de noblesse, avec quelques autres dont Tamari ou Barbarroux qui furent ses collègues et amis, Barbarroux étant aussi mon grand père, grâce à qui j’ai connu celui qu’on appelait « Boule » et qui resta mon ami jusqu’à sa disparition.
C’est donc avec émotion que je retrouvais ses oeuvres dans ce magnifique lieu mandréen qu’est le Domaine de l’Ermitage, et son fils Jean aussi qui, en prenant de l’âge, ressemble de plus en plus à son père !

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Cette exposition, on la doit à Josyane Desclaus, artiste peintre dont Baboulène fut le maître et à qui elle voue admiration et amitié. C’est donc elle qui a insisté pour que Baboulène revienne à St Mandrier, d’autant que c’est lui qui avait inauguré la galerie Rancilio, voici quelque trente ans, où ses œuvres sont aussi exposées.
Elle n’a d’ailleurs pas eu à beaucoup insisté auprès du maire de St Mandrier, Gilles Vincent et de son adjointe à la Culture Françoise Montagne qui, tous deux admirateurs de l’artiste, ont dit oui sans hésitation.
Après ça, il fallait convaincre Jean qui préserve le patrimoine de son père. Mais, avec l’insistance de Josyane et la visite du Maire, et en découvrant ce lieu, il ne pouvait pas hésiter longtemps.
Ce qu’il avoua d’ailleurs lors du vernissage, entouré de son épouse et de sa fille, ces œuvres qu’il présente faisant partie de la collection personnelle que son père avait gardées pour lui parce qu’elles lui tenaient à cœur pour diverses raisons et dont il ne voulut jamais se séparer.
Nous découvrons donc ici des oeuvres peu connues et magnifiques, représentant diverses époque et nous procurant d’autant plus d’émotions.

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Emotion que souligna le Maire, lorsqu’il dût avoir une entrevue d’une heure avec Jean, entrevue qui se prolongea toute un après-midi, durant laquelle il découvrit ces œuvres.
Après que Françoise Montagne ait résumé la vie et l’œuvre de ce grand artiste, qui aurait, dit-elle, mérité plus de temps, tant elle est riche et dense, elle et le maire remercièrent Josyane qui est à l’instigation de cette belle exposition-hommage et firent venir Jean-François Bastolet qui a écrit un émouvant poème sur l’artiste (voir précédent article). Il l’offrit au public venu nombreux à ce vernissage. Puis l’on partagea le verre de l’amitié avec en fond sonore, la musique de Django Reinhardt, qui fut l’ami de Baboulène. Jouée par deux guitaristes inspirés, les cigales les accompagnèrent et fêtèrent à l’unisson, le grand artiste dont on est fier qu’il soit de chez nous !

Jacques Brachet
Exposition galerie Rancilio et Domaine de l’Ermitage jusqu’au 15 août

Hyères – Salins des Pesquiers
Opération baguage des goélands railleurs

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J’avoue que je connaissais les mouettes rieuses mais pas les goélands railleurs !
Eh bien oui, ils existent et l’on a pu découvrir, en ce matin du 27 juin, quelque six cents poussins qui viennent de naître aux Pesquiers à Hyères et ils font partie d’une espèce migratoire menacées.
D’où l’intérêt de connaître leurs comportements et pour cela , il faut les baguer.
Pour cela, on pose sur le tarse ou le tibia, une bague métallique inoxydable numérotée, qui n’altère en rien le comportement des oiseaux.
C’est ce qu’on fait une cinquantaine de personnes mandatée par Toulon-Provence-Méditerranée qui intervient sur les salins depuis 2004 et la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO) PACA.
Ainsi pourra-t-on suivre les pérégrinations de ce bel oiseau en déterminant les voies de migration, les zones d’hivernage et de nidification.
Le goéland railleur – puisque tel est le nom qu’on lui a attribué – vit dans des lagunes ou des salins où il trouve sa nourriture constituée d’invertébrés aquatiques et de petits poissons, et hiverne principalement en Méditerranée centrale et orientale.
Même si cet oiseau est considéré comme vulnérable , les colonies sont en augmentation, surtout chez nous et en Camargue.

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Afin de les aider à se reproduire, des ilots ont été créés sur le salin des Pesquiers ou quelque soixante couples sont venus s’y reproduire. L’année record fut en 2015 où l’on recensait 354 couples, hélas décimés par le renard. Aujourd’hui, suite à quelques aménagements anti-intrusion, 2018 en a vu refleurir Quatre cent cinquante qui ont vu naître six cents poussins, ce qui en fait la moitié de la population française. Ce sont ceux-là, âgés de trois à quatre semaines, qui ont été bagués, mesurés et pesés.
Le Maire d’Hyères, Jean-Pierre Giran, et vice-président de TPM, est venu assister au baguage.
Aujourd’hui, et depuis 2009, les migrations sont donc suivies « à la bague » avec le Tour du Valat, organisme de recherche privé situé en Camargue, qui a été mis en place par le Muséum d’Histoires Naturelles de Paris.
L’on apprend ainsi que 79% des oiseaux bagués à Hyères sont revenus sur leur site de naissance. De là, ils ont été suivis en Camargue, en Sicile, en Sardaigne pour passer l’hiver sur les côtes tunisiennes et en Lybie. Mais les chemins empruntés varient d’une année sur l’autre, d’où l’intérêt de les suivre.
Qu’ils soient rieurs ou blagueurs, ces Laridés vont pouvoir vivre leur vie d’errance, surveillés de près afin qu’ils ne disparaissent de notre Méditerranée.

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Jacques Brachet
Photos Olivier Pastor (Métropole TPM)

NOTES de LECTURES

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Nicole JAMET : L’air de rien (Ed Albin Michel – 342 pages)
Ça démarre très fort : deux vieilles dames, Luce et Chirine, viennent d’assassiner un homme.
Pourquoi ? On le saura… mais pour cela, il faudra attendre un grand moment.
Le temps de remonter à l’enfance de Luce, gosse abandonnée et « récupérée » par une abominable fermière qui la maltraite, l’humilie et lui fait faire toutes les corvées. Jusqu’au jour où elle s’échappe et découvre un monde en guerre (la dernière) où elle réchappe d’une frappe aérienne, recueillie par Germaine, une blanchisseuse au grand cœur et où elle trouvera, entourée de ses employées, une vraie famille.
Elle vivra trois amours : le premier, fils de bourgeois déjà destiné à « l’une des leurs », le second, homosexuel refoulé qu’elle gardera comme ami, le troisième, avec qui elle trouvera le grand amour durant vingt ans et avec qui elle aura une fille.
Entre tous ces événements où l’on voit la gamine devenir adolescente puis femme, Luce âgée réapparaît, confrontée pour son crime à la police qui n’arrive pas à lui faire lâcher un mot sur son mobile et sur sa vie. Elle ne demande qu’à être emprisonnée pour passer l’hiver au chaud.
Beaucoup de retours en arrière, donc, quelquefois on s’y perd un peu mais on est à chaque moment tenu en haleine par cette vie exceptionnelle de Luce et puis… on veut savoir le pourquoi du comment, comment son amie d’enfance, Chirine, disparaît pour mieux revenir, une fois âgée. Que lui a fait cet homme qu’elle a tué ? Pourquoi n’avoue-t-elle rien et ne se remémore sa vie qu’en pensée ? Pourquoi ne veut-elle ou ne peut-elle revoir sa fille ?
A chaque détour de l’histoire, une pièce du puzzle se met en place et se construit peu à peu.
Nicole Jamet, qui a beaucoup écrit pour des séries télé on s’en rend compte, monte ce roman à suspense très cinématographiquement car c’est vraiment une saga, la saga de Luce héroïne courageuse, pugnace, qui se relève de tout et dont la vie… est un roman et à chaque fin de chapitre un suspense.
Roman superbement écrit, ni thriller, ni polar, ou tout à la fois, plutôt un portrait d’une fille d’après-guerre qui s’émancipera de tout, luttant et fonçant comme un petit taureau. La scénariste nous prouve ici ses talent de romancière, son imagination fertile qui fait qu’on ne lâche pas l’affaire jusqu’aux dernières pages.

Dedeyan © Bruno Klein LEDUN Marin cop F Mantovani GALLIMARD

Marina DEDEYAN : Tant que se dresseront les pierres ( Ed Plon – 558 pages)
Dans son dernier roman, Marina Dédéyan, bretonne de naissance et de cœur nous emmène sur son territoire, revisiter l’histoire d’un peuple viscéralement épris d’indépendance.
Sur ces terres, en 1942, une famille et un château.
Chez les de Kermor on attend l’arrivée de Véra Ostrovsky, originaire de Saint Pétersbourg. Celle-ci, sollicitée en qualité d’aide soignante, va prendre soin du patriarche, Yves de Kermor veuf et hémiplégique, alors que ses trois fils adultes se sont éloignés en raison de leurs engagements respectifs.
Les jumeaux, Denez et Henri ont été mobilisés en 1939 ; Goulven, en charge du haras, sera donc chargé d’accueillir la jeune femme au château.
La France est occupée, les nazis omniprésents, alors que des réseaux s’organisent autour du Front de Libération de la Bretagne. Rien n’est bien clair cependant ; faut-il s’allier à l’ennemi pour obtenir une autonomie ou revendiquer une indépendance face à la France et lutter pour reprendre son territoire ? Chacun des frères poursuit un idéal soucieux de préserver l’élan de liberté dans lequel il a été élevé.
Mais l’Obersturmbannfürer Hagen, s’immisce insidieusement dans leur quotidien…
Pour le lecteur, l’Histoire se déroule autour du destin de cette famille. Précédé d’un prologue daté du 7 août 1932 alors que le monument commémorant le quatre centième anniversaire de l’union, (ou l’asservissement ?) de la Bretagne à la France vient d’être détruit par une bombe, le roman s’étoffe autours des choix, des confrontations, des déchirements, des individus.
Un récit passionnant sur une musique d’Alan Stivell avec un peu de Kouign Amann et un verre de Chouchen.
L’épilogue, vingt cinq ans après nous rassure quant aux choix des membres de cette famille. Tous ont vécu leurs rêves et transmis un héritage… avec un peu de sang russe aussi.
Si les presque six cents pages de ce roman peuvent impressionner, la lecture en est très facile. Le style s’impose avec rigueur, mais l’écriture fluide, et les dialogues rapportés rendent le texte accessible. Nous apprenons beaucoup sur l’époque et sur les revendications de ce peuple héritier de la chouannerie sans jamais nous lasser.
A connaître.
Marin LEDUN :  salut à toi, ô mon frère (Ed Gallimard série noire – 276 pages)
Cela commence comme un roman noir : Trois voyous dévalisent un bureau de tabac, blessent le buraliste qui se trouve dans un état critique. Deux des voyous sont cagoulés tandis que le troisième est à visage découvert. C’est un adolescent que la police soupçonne de trafic de drogue car Gus est colombien mais que sa famille adoptive affirme si naïf que » n’importe quel esprit retors peut n’en faire qu’une bouchée ».
A partir de là le polar se transforme en chronique de la famille adoptive pour le moins originale. Les parents, Adélaïde et Charles ont deux enfants biologiques Pacôme et Rose, et ont adopté deux adolescents venant d’un orphelinat de Bogota Gus(tave) et Antoine et enfin Camille « reine colombienne parmi les reines colombiennes ». C’est Rose, 21 ans qui relate cette chronique, la famille regroupée autour d’’Adélaîde met tout en branle pour le retrouver avant la police ce qui est prétexte à d’amusants portraits de personnages, aux échanges très vifs et cocasses entre Adelaïde et le commissaire Boyer, à une satire de la société qui ne voit dans l’adolescent qu’un chef de cartel colombien
Enfin, conte de fées moderne, tout se termine bien tandis que Rose la jolie narratrice, a séduit le jeune inspecteur sommé de démissionner s’il veut rentrer dans la tribu.
C’est un ouvrage facile à lire, souvent amusant, une satire de roman noir totalement improbable.
Toutefois même si c’est souvent drôle, on peut se demander pourquoi l’auteur se croit obligé de multiplier les références littéraires, musicales, cinématographiques, que seule la tribu comprend à la différence de la police, forcément inculte !

preston MICHAUX A copyright Anton Lenoir

Douglas  PRESTON : La cité perdue du dieu singe, (Ed Albin Michel –  380 pages)
(traduit de l’anglais par Magali Mangin) 
« La cité perdue du dieu singe » est l’œuvre d’un journaliste au New-Yorker et au National Geographic, Douglas Preston, qui raconte l’expédition qu’il a couverte pour son journal dans le nord du Honduras. Depuis Cortès, des hommes ont mentionné l’existence d’une mystérieuse cité nommée « cité blanche », bâtie par une civilisation précédent les Mayas.  Une équipe de télévision est partie avec une nouvelle technologie, le lidar, qui permet de cartographier une région au moyen de lasers capables de traverser la canopée, même de « lire »  ce qui se trouve sous près de cinq mètres de sable.
Avec des archéologues et d’anciens de la S.A.S., l’équipée s’est plongée dans la forêt vierge de la Mosquitia, vaste étendue inexplorée et des plus hostiles. Au milieu de serpents, de jaguars, de milliards d’insectes porteurs de maladies mortelles, Preston et ses compagnons découvriront non pas une mais plusieurs cités. Crées par une civilisation complexe et élaborée qui aurait disparu vers 1500 et dont on ne sait rien.  Ils en reviendront avec une maladie parasitaire, proche de la lèpre, et les railleries du milieu universitaire.
Témoignage d’un aventurier intrépide. Histoire vraie. Elle fait réfléchir le lecteur à l’heure où la mondialisation et le réchauffement climatique menacent de condamner notre monde au sort tragique de cette cité mystérieusement disparue
Il semble que ce livre très bien documenté avec cartes et références nombreuses, intéressera d’avantage archéologues et ethnologues.
Agnès MICHAUX : Roman noir (Ed joëlle Losfeld¨-  234 pages)
L’action est située dans un futur anticipé d’une petite ville côtière sans doute méditerranéenne, où se côtoient jetsetteurs et énergumènes du cru. Alice Weis jeune auteure en panne d’inspiration après un premier roman, vient chercher un nouveau thème dans cet univers baroque. Choisissant de tenter le destin elle usurpe, la place d’une autre auteure attendue à l’aéroport, s’installe dans son quotidien, croisant cette faune pseudo-intellectuelle faisant florès dans ces lieux privilégiés. En parallèle, une jeune femme, retrouvée morte noyée, fait qui va interpeller et intervenir  le chef de brigade, va rapprocher ces deux personnages et créer un monde de duplicité et de digression sur la légitimité, l’imposture de la création.
Que dire de ce roman écrit par une animatrice d’atelier d’écriture sinon qu’il est profondément indigeste par son écriture même. La ponctuation d’abord prolixe en virgules, d’une part plutôt mal attribuées ou encore totalement absentes, rendent les chapitres essoufflants.
Le vocabulaire extrêmement recherché et même tellement spécifique nous fait perdre le sens des mots. Nous sommes dans une période futuriste que peut être mon âge ne permet d’appréhender mais ce roman est d’une extrême insipidité.

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Yahia BELASKRI : Le Livre d’Amray ( Éd Zulma – 144 pages)
Un roman court, écrit d’une plume alerte, originale et riche qui laisse passer un souffle d’énergie et d’optimisme, voilà qui peut inciter à lire ce dernier roman d’Yahia Belaskri.
Sans jamais citer son pays d’origine, l’Algérie, l’auteur nous fait partager un chant d’espoir alors qu’il se penche sur son passé.
Lui, Amray, qui a grandi « dans l’amour inconditionnel de sa mère », un « amour sans mots », s’épanche sur ce qui a fait sa vie. Il évoque Kahina, son aïeule dont il est le descendant sans concessions et Augustin son père, mobilisé et intégré dans un bataillon de spahis pendant la Grande Guerre, et aussi, Mma, sa mère, mariée à treize ans. Une vie dans  « »la promiscuité et le dénuemen »» partagée avec ses sept frères et sœurs mais une vie « faite d’éclats de rire, de connivences, et d’entraide », précise -t-il. Par ce qui lui a été transmis, il est Amray « amoureux du monde et de ses mystères ».
Force est de constater cependant que la brutalité et la cruauté ont tissé l’histoire de son pays. Guerre, dictature, désespoir. Son quartier s’est retrouvé ceinturé de barbelés ; à dix huit ans, il fuit cette période tourmentée. Sa mère le conforte dans sa décision : » le monde a changé, mon fils, je comprends que les choses évoluent, mais pas ainsi ; pas au point où le frère tue son frère ». Tous les intégrismes sont condamnables.
S’ensuivent des pérégrinations. Il est éloigné de ses amis, le fidèle Ansar, et Octavia, « son utopie ».
Mais Amray est du sang de ceux qui aiment la vie et la célèbre ; il évoque Saint Augustin, tout comme Abd el Kader dont il loue, la fière allure et l’humilité. Il est de ceux là, nous dit-il et s’accroche à ses rêves.
Poète, Yahia Belaskri convoque alors les vents, tous les vents d’Algérie. Il s’adresse au chergui, chargé de sable, au gharbi qui amène la pluie, au sirocco et sa chaleur et aussi au simoun qui tournoie de toute part.
Le texte se termine en apothéose sur cette dernière affirmation : « Le poète fait corps avec le vent pour approcher le mystère de la vie et recevoir la beauté du monde ».
Un roman à la portée universelle.
Patrick PECHEROT–Hével : Série Noire (Ed Gallimard – 209 pages)
Janvier 1958, à bord d’un camion fatigué, dans le Jura, Gus et André chargent et déchargent des cageots de ville en ville. Alors que la guerre d’Algérie fait rage, dans cette région, on en sait que ce que la TSF veut bien en dire, elle n’est que suggérée et le pays est divisé.
2018, Gus se confie à un écrivain venu l’interroger sur un meurtre oublié depuis soixante ans. Mémoire et mensonges s’entremêlent.
Roman noir, triste sur les laissés pour compte, sur la guerre, les rêves brisés.
Difficile d’accrocher au style de l’auteur ainsi qu’à son écriture argotique.

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Tatiana de ROSNAY : Sentinelle de la pluie (Ed Eloïse d’Ormesson – 359 pages)
La famille Malegarde a le projet de se réunir à Paris pour fêter les soixante-dix ans du père, arboriste renommé, afin d’évoquer ensemble ce tournant de sa vie. Son épouse Lauren prépare cet évènement depuis deux ans, aujourd’hui la famille est prête et c’est le rassemblent malgré les pluies diluviennes qui s’abattent sur la capitale. La fête commence malgré l’atmosphère inquiétante et tous sont attablés dans un grand restaurant lorsque le père s’abat au milieu du repas victime d’une crise cardiaque Départ précipité vers un hôpital pour le père accompagné de son fils, tandis mère et fille rentrent à l’hôtel où Lauren s’alite vaincue par la fièvre. De là vont s’enchainer une série de désastres. La fille se débat au chevet de sa mère entre un mari alcoolique et un passé douloureux, tandis que le fils, affrontant les pires péripéties d’un Paris inondé et d’un hôpital évacué, essaie de maintenir un lien. C’est dans la crise que les cœurs se lâchent et c’est l’aveu pour chacun des faiblesses passées et les drames vécus que chacun avait tu, jusque là ou enfouis dans leur inconscient.
Roman dense par la profondeur des sentiments évoqués, du passé poignant, qui ressurgissent mais qui finissent par submerger le lecteur vaincu par tant de malheurs.
Toujours magnifiquement écrit par une auteure qui n’a plus à faire ses preuves et qui exploite à merveille l’atmosphère dramatique du Paris submergé et des douleurs humaines
Luc  CHEN. Ma vie vouée à l’intégration. Témoignage (Ed Panthéon –  84 pages)
Ce français, d’origine chinoise, raconte le choc de son arrivée dans ce nouveau pays qu’est la France (arrivée directe en avion Taïwan-Paris).
En 1970 la population n’est pas encore habituée à l’immigration.
De l’enfant de onze ans, timide et introverti qu’il était, il est devenu un homme ouvert et volontaire, un adulte prématuré, sans oublier ses origines. Il a livré un combat de tous les jours avec opiniâtreté et optimisme, avec un moral d’acier et un caractère de béton.
L’intégration de l’auteur s’est faite aussi par sa capacité d’être à l’écoute des autres, à l’aptitude  d’assimilation et à la facilité de se fondre parmi les autres, des qualités indispensables pour toute intégration.
Son témoignage est très touchant. Le lecteur ne peut être qu’admiratif devant cette volonté à devenir français par tous les moyens et à aimer la France.

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Gérard Estragon : L’illusion du châtiment (Ed des Bords du Lot – 239 pages)
Dans le Limousin durant la secondaire mondiale, un groupe de jeunes gens résistants sont faits prisonniers par les allemands transférés dans un centre de torture commandé par un français, repris de justice et qui torture pour le plaisir, avec de nombreuses innovations pour faire parler les résistants, Marcel capturé avec son groupe s sera torturé mais échappera à la mort par miracle
Après la guerre, marié, deux enfants, il devient instituteur puis directeur d’école mais il vit avec cette obsession : puisque le bourreau s’est enfui, il le traquera et accomplira ce que le justice n’a pas su faire. Longtemps retenu par son épouse et son frère pour qui le passé n’a plus de sens il attendra d’être veuf pour accomplir sa mission
Histoire assez classique de la victime devenue bourreau mais Marcel, personnage attachant, va peu à peu se découvrir et s’apercevoir qu’il a vécu dans le passé, sorte de voyage initiatique à l’orée de la vieillesse. Le lecteur s’interroge également sur la question reconnaîtra t-il son bourreau ? Et ira-t-il jusqu’au bout ?
A travers ce roman on se rend compte à quel point cette période de la résistance est resté profondément incrusté dans la mémoire collective et suscite encore des interrogations et des réflexions sur la résilience et le pouvoir d’oubli. Bien écrit, le récit alerte nous tient en haleine et éveille en celui qui l’a vécu des moments intenses et dramatiques qui ne s’oublient pas.
Hubert HADDAD :  Casting sauvage (Ed Zulma – 157 pages)
Pour raconter le roman « La Douleur de Marguerite Duras », Damya est chargée de trouver une centaine de figurants squelettiques. Des figurants qui pour quelques centaines d’euros accepteront d’être rasés, et revêtus de pyjamas informes sous une forêt de projecteurs.
Damya, future danseuse étoile a été une des nombreuses victimes du 13 novembre à Paris, une balle a déchiqueté son genou. Désormais la Galatée du ballet a perdu ses ailes et de nuit comme de jour arpente les quartiers de Paris comme la salle de Pas Perdus de la gare St Lazare, les boulevards Haussmann, Poissonnière, Clichy, Pigalle, toujours à la recherche de silhouettes mortifères et aussi de celui qu’elle a aimé un soir et qui lui avait donné rendez-vous au café le soir de l’attentat. Car pour Damya, c’est le grand blanc, sa vie a basculé, un grand trou noir l’empêche de respirer.
La multitude d’êtres anonymes sont autant d’étoiles anonymes, ainsi Amalia l’anorexique qui rêve d’être actrice et entretient sa maigreur au-delà du supportable, Mateo seul à bord de sa péniche face à la sculpture de sa bienaimée disparue, Egor à l’origine de ses rêves évanouis qui avait trouvé en Damya sa Galatée, le jongleur filiforme à face de Pierrot qui l’éblouit par la puissance d’envolée d’un grand jeté et la centaine d’autres êtres débusqués et qui se retrouveront sur un plateau de cinéma.
Les attentats du 13 novembre ont inspiré de nombreux auteurs, Hubert Haddad écrit pour tous ces êtres blessés, il parle de cette douleur si bien dépeinte par Marguerite Duras, une douleur qui accompagne, s’insinue, s’impose et que chaque être doit combattre et maîtriser.
Un roman qui frappe le lecteur par son actualité mêlant une merveilleuse déambulation, même claudicante, à travers Paris, la plus belle ville du monde.
Olivier Seigneur : La marquise des poisons (Ed Plon – 455 pages)
Gabriel Nicolas de la Reynie lieutenant de police responsable de la sécurité de Paris est chargé par le Roi Louis XIV d’enquêter sur cette affaire d’empoisonnements et de sorcelleries qui stagne sur Paris. Il doit coordonner un grand procès destiné à débarrasser la cour de ces horribles sorcières tout en préservant La Marquise de Montespan favorite toute puissante du Monarque. Elle a donné au Roi plusieurs bâtards qu’elle espère bien placer en haut- lieux pour régner le moment venu la Reine peinant à procréer et ses enfants périssant en bas-âge. C’est donc l’envers du décor de la cour de Louis XIV et l’exploration des bas-fonds de Paris que nous allons découvrir pleins de traitres de parjures, de fabricants ou de revendeurs de potions magiques et de poisons. Notre lieutenant de Police donc parviendra résoudre complots et trahisons tout en ayant lui-même un lourd secret à cacher.
L’intrigue policière est minutieusement menée et sur de multiples plans alors que le rôle de la Marquise de Maintenon se précise en tant que préceptrice des bâtards du Roi. La résolution des problèmes est certes haletante tout autant que la description des lieux parfaitement évoquée pleine de détails qui donne aux amateurs d’histoire un récit historiquement documenté. Un peu long peut être mais si vivant par la multitude des personnages et des péripéties rocambolesques. Très agréable à lire.

HYERES – TOULON – 28 juin/1er juillet : DESIN PARADE

Hyères : 13ème festival international de design
Toulon : 3ème festival international d’architecture d’intérieur

affiche

Le festival international Design Parade se tiendra du 28 juin au 1er juillet 2018 à Toulon et à Hyères.
Créé en 2006, Design Parade Hyères a pour ambition de partager la création contemporaine dans le domaine du design avec le public et les professionnels. Point central, le concours présente chaque année dix jeunes designers, leur offrant une vitrine et un accompagnement uniques. Le festival se veut aussi un moment de partage, de rencontre et de découverte.
Dix ans après son aîné, Design Parade Toulon, lancé en 2016, poursuit les mêmes objectifs. Tourné vers l’architecture d’intérieur, il est le premier concours et festival de ce type en France.
Désormais, chaque été, la villa Noailles organise Design Parade en deux volets : à Toulon pour l’architecture d’intérieur, à Hyères pour le design. Le festival est l’occasion de parcourir le patrimoine de ces deux villes voisines qui offrent chacune une expression de la richesse architecturale proposition Design Parade permet d’aborder, au cours d’un week-end élargi, tous les aspects des arts décoratifs dans la création contemporaine.
Les expositions seront ouvertes gratuitement au public jusqu’au 30 septembre.
Le festival est fondé et dirigé par Jean-Pierre Blanc, et présidé par Pascale Mussard.
CONCOURS
Plusieurs prix récompensent les candidats en compétition dans les deux concours grâce aux dotations des partenaires du festival qui s’engagent avec lui pour les accompagner dans la durée. Une aide pratique est apportée dès la sélection des finalistes, puis pendant une période de deux ans, couvrant de nombreux domaines : financement, production, artisanat, matériaux, édition, juridique, exposition, atelier et résidence.
NOUVEAUTÉS
De nouveaux partenariats, prix et collaborations voient le jour pour cette nouvelle édition. Sammode crée un nouveau prix pour le design, la Carwan Gallery co-produit avec la villa Noailles une fontaine d’Arthur Hoffner qui intègre la collection du centre d’art, le Liberté – scène nationale de Toulon commandera à un des lauréats le mobilier de son bar, Jogging Marseille accueille l’exposition de Pernelle Poyet, les Rencontres d’Arles réalisent les aménagements extérieurs de la cour Fanton avec d’anciens lauréats et enfin la participation de la villa Noailles (Arthur Hoffner et Alexandre Benjamin Navet) à la foire d’art contemporain Art-O-Rama à Marseille.

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Jean-Pierre Blanc, Directeur général de la villa Noailles ; Hélène Audibert, Adjointe au maire de Toulon, conseillère départementale ; Pierre Yovanovitch, Président du jury Design Parade Toulon ; Hubert Falco, Président de la Métropole TPM, Maire de Toulon ; Pascale Mussard, Présidente de l’association villa Noailles ; Alexandre Benjamin Navet, Lauréat du Grand Prix Design Parade Toulon Van Cleef & Arpels 2017

COMPETITION – DIX FINALISTES
Loïc Bard (France) – Anaïs Borie (France) – Pablo Bras (France) – Tom Chung (Canada) – Marie Cornil (France) – Sara de Campos (Portugal) – Julien Manaira (France) – Alex Sizemore & Hank Beyer (États-Unis) – Camille Viallet & Théo Leclercq (France) – Alexandre Willaume (France)LE JURY
Président du jury : Philippe Malouin, designer, (Londres) – Erwan Bouroullec, designer (Paris), Félix Burrichter rédacteur en chef « Pin Up » (New York), Alexandra Cunningham Cameron, commissaire (New York), Maria-Cristina Didero, commissaire, auteure (Milan), Marianne Goebl, directrice générale, Artek (Berlin), Paul Johnson, Fondateur et directeur, Johnson Trading Gallery (New York), Matylda Krzykowski , commissaire (Bâle, Berlin), Livia Lauber, designer (Londres), Carolien Niebling, designer, Grand Prix Design Parade 2017 (Amsterdam).

Programme – réservations : mediation@villanoailles-hyeres.com – 04 98 08 01 97

villa Noailles

LA VILLA NOAILLES
La villa Noailles à Hyères est construite entre 1924 et 1932 par Robert Mallet-Stevens pour Charles et Marie-Laure de Noailles. Elle est non seulement un témoignage de l’architecture moderne, mais également un bâtiment hors normes de 1 800 m2 dans lequel la présence d’œuvres d’art compte tout autant que celle d’équipements sportifs, jusqu’alors exceptionnels dans une résidence privée. Elle accueille les avant-gardes du XXe siècle jusqu’aux années 1960 : Alberto Giacometti, Man Ray, Luis Buñuel, Jean Cocteau, Sonia Delaunay, Pierre Chareau, Jean-Michel Franck, Djo Bourgeois, Marcel Breuer, Dalí, Jean Hugo, Félix Labisse, César, Pierre Clémenti, Guy Bourdin, Arnal…
Classée à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques en 1987, elle est depuis 2003 un centre d’art tourné vers la mode, le design, l’architecture et la photographie, sous la direction de Jean-Pierre Blanc et la présidence de Pascale Mussard. Elle est la première à recevoir le label Centre d’art contemporain d’intérêt national en 2017. Ouverte au public et aux professionnels, elle organise des concours et des expositions dans ces quatre domaines afin de révéler et de soutenir la jeune création : le Festival International de mode, de photographie et d’accessoires de mode à Hyères (depuis 1986), Design Parade (depuis 2006) et Pitchouns (depuis 2011).
Équipée de cinq chambres de résidence et d’un atelier de prototypage, elle offre aux artistes, grâce au soutien de ses partenaires, un support atypique et concret pour se réaliser. Le centre d’art dédie une partie de sa programmation à l’histoire du mécénat de ses commanditaires et ouvrira bientôt, un lieu pour la recherche et la conservation de ses collections. La villa Noailles se compose désormais de trois lieux : le Château Saint-Bernard (nom d’origine de la villa Noailles), le Château Saint-Pierre (atelier de prototypage) et la villa Romaine (lieu de conservation).

 

 

 

 

 

 

Christine, Arnaud, Erick, Corinne, Valentine… et les autres
Différents mais libres… et talentueux !

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Comme Chaque année, durant toute la période scolaire, Christine Manavella, chargée de mission pédagogique en anglais à l’inspection Académique du Var, s’est employée à préparer un spectacle de fin d’année avec l’atelier junior « Fac Universal Compagny » qu’elle a créé avec Arnaud Fadda, auquel s’est greffé les élèves du chorégraphe de l’Opéra de Toulon, Erick Margouet et ceux du CE2 Val Fleuri mené par Corinne Sangay.
Pour cela, il faut des dons de pédagogue, une patience angélique, un talent d’animateur pour que ces bouts de choux de 10/12 ans (la plus petite cette année avait… 4 ans et demi !) arrivent à chanter, jouer, danser, dire des textes afin que chaque numéro du spectacle de plus de deux heures s’imbrique comme un puzzle.
« Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage » pourrait être leur devise… que tous les profs venus l’aider bénévolement devraient posséder !

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D

Cette année, grâce à Erick, afin que tous ces enfants se rendent compte de ce qu’est le spectacle vivant, ils ont pu visiter l’Opéra de Toulon, et rencontrer danseurs, musiciens et choristes, ce qui les a passionnés et a déjà donné des idées à certains.
De par sa mission, Christine leur a également appris des poèmes et des chansons en anglais et nos graines de stars s’en sortent à merveille.
Pour en revenir au spectacle, intitulé « Différents mais libres », cette année les thèmes étaient divers, allant du monde de Disney à des sujets plus graves comme la liberté, la pauvreté la différence, le handicap, le respect de l’autre.

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Petit voyage en Amérique avec la country et le gospel, en Irlande avec ses danses celtiques,
Voyage plus dramatique en Allemagne avec le mur de Berlin, l’étoile juive, que nos artistes en herbe ont évoqué avec beaucoup d’émotion et la superbe chanson de Goldman « Comme toi ».
Il faut savoir que ces gosses ont appréhendé tous ces arts durant toute l’année à la pause de midi à l’école et dans l’atelier du samedi. C’est dire s’ils étaient motivés, d’autant plus que les animateurs ont répondu aux desiderata de chacun car ils fourmillent tous d’idées.
En ce dimanche à la Porte d’Italie, durant les répétitions, les gosses étaient survoltés et impatients de monter sur scène, même s’ils étaient à l’écoute des derniers conseils dispensés par les profs.
Pendant ce temps, les parents commençaient à s’impatienter devant le café-théâtre de la Porte d’Italie, beaucoup plus stressés et émus que leurs enfants qu’il fallut un peu discipliner.
La salle fut vite remplie et comme les parents peuvent quelquefois être plus indisciplinés que les enfants, malgré les consignes, certains se pointaient en famille nombreuse… Ce qui retarda le début du spectacle, les consignes de sécurité devant être obligatoirement observées.

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Et puis les trois coups furent frappés par un Monsieur Loyal très chic, Matei, qu’on retrouve chaque année un peu plus grand et particulièrement cette année. Il nous offrit aussi quelques jolis morceaux à la guitare dont il est un joueur prometteur et joua même en duo avec Arnaud. Arnaud qui est à tout les postes et qui accompagna également une fillette pour la tirade des nez de Cyrano.
Beaucoup d’énergie, de talents prometteurs, quelques petites hésitations rattrapées comme de vrais professionnels devants les parents attendris ayant parfois la larme (et le portable !) à l’œil. De belles chansons en groupe, en solo, en duo, de jolis morceaux musicaux à la guitare ou au violon, et de très beaux solos de danse des élèves d’Erick.
Au salu, nos artistes furent applaudis à tout rompre et les animateurs pouvaient enfin respirer et sourire : mission accomplie avec brio, créativité, enthousiasme. Un moment qui restera un magnifique souvenir pour ces enfants qui se sont donnés avec une belle énergie et une joie qui faisaient plaisir à voir.

Jacques Brachet

Louis WAN der HEYOTEN, homme de passion et de sagesse

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Environnés par la stridulation des cigales, sous les pins centenaires de la forêt de Janas, se meuvent avec lenteur des groupes d’hommes et de femmes, comme dans un film passé au ralenti, écartant les bras, se pliant, pivotant, faisant des gestes avec leur main, comme une sorte de danse initiatique, dans un silence à la fois sérieux et souriant, une sorte de sérénité.
C’est une rencontre organisée par Louis Wan der Heyoten, maître en arts martiaux, qui réunissait pour une journée les clubs de Taï Chi Chuan, de gymnastique taoïste, de QI Gong, de karaté. Rencontre afin de mieux faire connaître toutes ces méthodes qui ont pour but de développer le corps, l’esprit, se sentir mieux dans sa peau. Toutes la journées, se sont succédées des démonstrations, des initiations avec le maître et son équipe. Ce que Louis appelle « Le dynamisme dans la lenteur ».
Louis est un homme incroyable, tout en énergie positive, en passion et sérénité, avec un sourire qui ne se dément jamais et une volubilité impressionnante.
Né le 11 mai 1948 au Viet-Nam, il a eu une vie hors du commun.
D’un père hollandais, d’une mère chinoise avec quelque part un soupçon de corse, il débarque en France à 8 ans sans parler un mot de français. Il ira avec peine jusqu’en seconde et on lui signifie qu’il est en incapacité intellectuelle.
Il devance alors l’appel à l’armée afin d’essayer de trouver sa voie. Il aime déjà les arts martiaux mais passera une maîtrise de psychologie et un doctorat de naturopathie… Pas mal pour un déficient intellectuel, et pas banal !
Installé à la Seyne sur Mer, il ouvre un cabinet en se spécialisant dans la psychologie enfantine.
Il continue à faire du Taï Chi à raison d’un week-end par mois durant 8 ans. Entre temps il ouvre une école de karaté à Djibouti, (Il est 7ème dan) fait deux tours du monde « en kimono », précise-t-il, en 84 il part en Chine pour une remise en question.
Au cours de ses pérégrinations, en Espagne il rencontre un maître : Kao Chi. Il a 89 ans. « Ce sera, me dit-il, un éblouissement. Je sais enfin ce que sera ma vie ». Kao Chi mourra à 102 ans.
Autour de Louis, se sont créées 12 associations de Taï Chi dont une à Six-Fours, regroupant en tout quelque 400 adhérents à travers la France.

C D
F E

Question d’un néophyte, Louis : Le Taï Chi est-il un sport ou un art ?
C’est un art… Un art martial mais un art, qui vient des temps ancestraux puisqu’on ne sait pas qui l’a inventé.
Un art qui agit sur la santé, la spiritualité, c’est une sorte de thérapie, un chemin qui n’est jamais abouti, que l’on suit toute sa vie.
Nous vivons dans un monde chaotique et le Taï Chi nous permet de nous poser de voir en soi, de se connaître physiquement, moralement, spirituellement qui améliore notre santé. En fait c’est l’anti vision de la vie !
Le Taï Chi, c’est comme l’eau qui n’en finit pas de couler, qui ne lutte jamais, que l’on ne peut tenir entre les doigts. L’eau est humble.
Est-ce que tout le monde peut le pratiquer ?
Bien sûr, hommes et femmes, gros et maigres, petits et grands, jeunes et vieux… Chacun à son niveau car il y a plusieurs styles de Taï Chi et l’on est libre de prendre celui qui est bon pour soi. C’est la seule vérité fondamentale.
Chaque professeur enseigne selon sa propre vision et évite ainsi la dictature de l’art. C’est un art de partage et de tolérance. Chacun y prend ce qu’il veut y prendre ».

G h

L’homme est magnifique, ouvert, lumineux, serein, à l’écoute des autres. On sent chez lui à la fois cette passion et cette sagesse, l’humanité et la mansuétude.
La dernière phrase qu’il me dit avant qu’on se quitte :
« Il faut savoir voir l’invisible, croire à l’incroyable, obtenir l’impossible ».
Phrase à méditer car il est vrai qu’on peut tout avoir lorsqu’on le veut vraiment.

B

Jacques Brachet
Photos Monique Scaletta

Sanary
Marché – Galli, Floralies, Casino… et ce n’est pas fini !

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Edouard Leperlier – Ferdinand Bernhard

Ferdinand Bernhard est le seul maire de notre région a prendre des chemins de traverse avant d’arriver au but. Il monte sur scène et le show commence. Et pourtant il n’est pas programmé au théâtre Galli pour la saison prochaine, même si, encore cette année, il y a pléthore de one man et woman show, au détriment des pièces de théâtre qui sont de moins en moins nombreuses.
Mais bon, ne faisons pas la fine bouche puisqu’on a un théâtre magnifique de presque mille places dont le maire nous donne quelques chiffres : 1530 abonnés, 25.105 entrées payantes, 420.000€ de fonctionnement, pour une subvention de 50.000€ donnée par le département, ce qui – ajoute le maire – est très peu par rapport à d’autres théâtres ! Aujourd’hui, le théâtre n’achète plus les spectacles, ce qui fait une économie conséquente. Grâce au système de co-réalisation le théâtre récupère 43.000€.
Le Petit Galli, qui a une jauge de cent spectateurs, reçoit des spectacles classiques, de jazz, le théâtre Poquelin et le café-philo, et s’est constitué au fil du temps, une clientèle fidèle.
Depuis samedi matin, les abonnés ont le privilège d’être les premiers à réserver leurs spectacles, soit en venant au théâtre, soit par Internet… s’il veut bien marcher, souligne le maire en se remémorant les problèmes de la saison dernière.

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Jean-François Bernardini (I Muvrini) – Fiona Gélin – Michel Boujenah

Pour vous donner une idée de la prochaine saison, concoctée par Edouard Leperlier et vous donner envie d’y venir, vous pourrez applaudir quelques chanteurs comme Michel Fugain, Christophe Willem, Robert Charlebois, Christelle Chollet, Roch Voisine, Juliette, I Muvrini. pour les humoristes, il y en aura pour tous les goûts, de Jeanfi Janssens à Jérôme Commandeur en passant par Michel Boujenah, Bigard, Kev Adams, Roland Magdane, les Chevaliers du Fiel, Zize, Sellig, Fabrice Eboué, Charlotte de Turkheim, Ary Abittan, Ahmed Sylla… et la liste n’est pas exhaustive !
Quelques pièces nous permettront d’applaudir Fiona Gélin, Danièle Evenou, Séverine Ferrer, Véronique Genest, Martin Lamotte… et c’est tout !
Côté danse , l’on partira danser le tango à Buenos Aires, pour mieux y revenir avec « pasion », on assistera à la rencontre entre Carmen et Sheherazade avec le ballet de Kiev qui nous proposera aussi la Nième version du Lac des Cygnes, avant de vibrer avec l’Irlande et son Irish Celtic ou encore de voyager en Georgie pour retrouver son Royal Ballet National…
Voilà un avant-goût de la prochaine saison que vous pouvez retrouver sur www.sanarysurmer.com
Beaucoup d’améliorations encore pour que le spectateur voit les spectacles dans de bonnes conditions, comme les deux premiers rangs qui sont amovibles afin de recevoir des personnes à mobilité réduite et, chose important les accompagnateurs. Toujours pour ces mêmes personnes, un ascenseur va être installé dans le Petit Galli.

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Zize – Les Chevaliers du Fiel – Roch Voisine

Et puis, le maire nous annonce sa satisfaction de voir enfin s’ouvrir le Casino des jeux pour lequel il se bat depuis des années. Ce sera donc pour septembre et outre les jeux, il y aura une vraie activité culturelles dans une salle de 500 places qui recevra des soirées cabaret, des conférences, des expositions, des spectacles, ce qui donnera à Sanary un lieu culturel supplémentaire, d’autant que le Casino se dotera d’un restaurant et d’un parking souterrain.
Le casino versera une redevance à la ville et le maire promet que celle-ci sera consacrée à la culture. Ainsi les premières dépenses seront pour équiper le second étage de la Maison Bleue qui pourra recevoir des enfants handicapés et pour la création d’une nouvelle crèche.
Par ailleurs, le Casino devient mécène du théâtre Galli et versera une somme de 5000€ pour chacun des dix spectacles que son directeur a décidé de promouvoir. A rappeler qu’à Sanary, le premier budget de la ville est consacré à la culture.
Autre nouvelle que nous a annoncé le maire : le retour des Floralies dont la disparition était regrettée et réclamée. Elles reviendront du 7 au 10 juin prochain, avec la venue de grands artistes spécialisés, de jardiniers, de fleuristes parmi lesquels ceux de Sanary seront partie prenante.
Comme les Sanaryens se sont mobilisés pour que la ville soit élue le plus beau marché de France (Le maire nous prouvera qu’il est aussi le plus beau marché du monde, même si sa théorie est un peu tirée par les cheveux !), il demande à la population de se motiver pour faire connaître ces floralies qui faisaient alors parti des plus beaux événements floraux et pourraient devenir le premier !
On le voit, le maire a toujours de beaux projets pour sa commune, jamais à cours d’idées pour que ses habitants s’y vivent bien, y trouvent tout ce qui fait la joie de leur quotidien et le fait est qu’il n’y a pas que son marché qui fait la réputation de ce petit port où il fait bon vivre.

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Michel Fugain

Jacques Brachet

 

Aéroports Hyères-Toulon – Genève en trois quarts d’heure !

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Si le 21 juin, jour de l’été, est prétexte à faire la fête de la musique, du côté d’Hyères, exactement à l’aéroport Hyères-Toulon, se déroulait une autre fête : celle du vol inaugural de la nouvelle ligne Toulon-Genève avec la compagnie aérienne Swiss.

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Sur le tarmac brûlant des premières chaleurs estivales, pour accueillir les premiers voyageurs, quelques personnalités : Laurence Erbs, directrice de l’aéroport, François de Canson, maire de la Londe, président de CRT PACA, Françoise Dumont, première vice-présidente du Conseil Départemental du Var, présidente de Var Tourisme, Jean-Pierre Giran, maire d’Hyères, Boris Bernabeu, directeur général adjoint des services de la Métropole TPM et bien sûr la presse.
Le premier à descendre fut Nicolas Vareilles, senior-manager business développements de la Cie Swiss, qui, après avoir coupé le ruban, ouvrit le chemin au 72 premiers passagers heureux de l’accueil chaleureux inattendu, car, à part le grand soleil, ils furent reçus par de petits cadeau et une fleur de tournesol symbolique.

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De gauche à droite : Laurence Erbs, François de Canson, le pilote et son équipage,
Nicolas Vareilles, Françoise Dumont, Jean-Pierre Giran, Boris Bernabeu

Tout le monde devait se retrouver autour d’un cocktail musical franco-suisse, et chacune des personnalités présentes soulignant le bonheur d’ouvrir cette nouvelle destination qui, précisa Laurence Erbs, démontre le formidable potentiel des lignes de départ de Toulon-Hyères, aéroport idéalement situé au cœur du Var. Ces résultats sont le fruit de démarches réalisées en véritable partenariat avec les compagnies aériennes et les institutions locales, qui sont convaincus des atouts de notre plate-forme à taille humaine ».
Nicolas Vareilles devait dire sa joie de proposer aux Suisses de découvrir notre région en trois quarts d’heure de vol, région chère à leur cœur. Mais la joie aussi que les Varois puissent venir visiter la Suisse et les régions savoyardes alentours qui ont également leurs charmes et leurs paysages de montagne. C’est pour cela qu’il n’eut pas à hésiter longtemps pour créer cette ligne qui proposera deux vols par semaines.
D’un côté mer, plages et soleil, de l’autre montagnes, verdure et lacs. une merveilleuse façon de se dépayser pour les uns comme pour les autres.
Jean-Pierre Giran souligna avec humour qu’il venait à l’aéroport de plus en plus souvent, sollicité pour des événements majeurs, ce qui le réjouit car, plus il y aura de nouvelles lignes vers le Var, plus il sera connu et apprécié car le Var a une belle histoire à faire découvrir. François de Cason devait souligner l’énergie et surtout la synergie entre les différents acteurs du tourisme qui font que l’économie de la région se développe de plus en plus et la fait connaître dans ce qu’elle a de mieux : le tourisme. « Il faut travailler en meute, tous ensemble car ce n’est que comme cela qu’on réussit et on a encore plein de belles choses à faire ensemble »
Françoise Dumont devait affirmer que c’était un jour un heureux : « Nous la voulions cette ligne et Var Tourisme et ses partenaires ont appuyé pour qu’elle s’y installe car le Var se décline aux quatre saisons. C’est une belle passerelle aérienne entre la Suisse mais aussi les départements français frontaliers ».

G H I
J K L

La compagnie aérienne SWISS
Swiss International Air Lines (SWISS) est la compagnie aérienne helvétique. Au départ de Zurich et Genève, ses 91 avions transportent chaque année environ 16,5 millions de passagers vers plus de 100 destinations dans 43 pays. À titre de compagnie aérienne helvétique, SWISS incarne les valeurs helvétiques traditionnelles et s’engage à offrir un summum de qualité en termes de produit et de service. La compagnie fait partie du groupe Lufthansa et de Star Alliance, le plus vaste réseau mondial de lignes aériennes.
L’Aéroport Toulon Hyères
L’aéroport Toulon Hyères figure parmi les 3 aéroports français à usage mixte, civil et militaire. La Marine y exerce donc un rôle central dans la vie de la plateforme. Depuis plus de 50 ans, il bénéficie ainsi du savoir-faire et de la rigueur de ce corps militaire qui constitue un atout supplémentaire en matière de contrôle aérien et de sécurité.
Désigné par l’État, VINCI Airports a repris la gestion de l’aéroport depuis le 1er avril 2015, pour une durée de 25 ans. Avec un trafic annuel d’un demi-million de passagers en 2017, il se positionne parmi les principaux aéroports régionaux français. Il dispose de nombreux atouts parmi lesquels une position privilégiée sur l’arc méditerranée, une proximité avec des sites touristiques qui bénéficient d’une réputation internationale.

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Photos Monique Scaletta

 

Christophe WILLEM : « La scène, c’est l’essentiel de ma vie »

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Aujourd’hui le métier de la chanson a tellement changé, est tellement encadré, « cerné de barricades » qu’on en est malade ! Interviewer un chanteur est aujourd’hui devenu le parcours du combattant : pas de rencontre, pas de photo, un « phoning », oui mais trois minutes… Bref, lorsqu’on arrive à ça on doit s’en contenter.
Alors, lorsque l’on demande une interview de Christophe Willem, qu’on vous dit tout de suite : oui, quand ? et qu’en plus c’est lui qui appelle, on est totalement surpris et surtout quel bonheur, quel plaisir !
Pour l’avoir déjà rencontré à ses débuts, je l’avais trouvé charmant et concerné et après douze ans de carrière, je retrouve le garçon inchangé, sympathique, simple, volubile et c’est une vraie joie que de converser avec lui pour parler de son dernier disque « Rio », de sa tournée au titre éponyme et de plein d’autres choses.

A B

« Christophe, ce 5ème album s’intitule « Rio ». Ca semble être un coup de foudre pour ce pays. Parlez-moi de sa genèse.
Je terminais ma tournée « Paraît-il » durant laquelle il y avait eu ces terribles événements à Paris. Je commençais à travailler avec Aurelien Mazin en pensant au prochain album. Vu les événements que je ne pouvais pas occulter, je voulais faire des chansons optimistes, aussi bien pour les paroles que pour la musique. Rio a été le détonateur alors que, bizarrement , devant y chanter une semaine pour les Jeux Olympiques, je n’y allais pas de gaieté de cœur. Ce n’était pas un pays qui m’attirait vraiment.
Et pourtant …
Pourtant, j’ai tout de suite été happé par ses paysages, par les gens qui y sont super accueillants, qui font tout le temps de la musique, qui rient, qui chantent. Je crois que cela vient du fait qu’ils ne sont pas optimistes sur l’avenir de leur pays et donc du leur. Ils ne se projettent plus, ils vivent l’instant présent et essaient d’en profiter au maximum.
Du coup, j’ai commencé à écrire et je suis revenu avec quatre chansons en sachant exactement ce que j’allais en faire, en ayant aussi déjà dans la tête d’autres titres à l’humeur brésilienne. J’ai aussi rencontré par hasard un type génial : Igit avec qui j’ai travaillé.
Le hasard chez vous fait souvent bien les choses, non ?
Vous avez tout à fait raison, c’est complètement le cas. J’ai souvent la tête en l’air, je ne suis jamais calculateur, les rencontres se font sans calcul, simplement. Si ça marche c’est bon, sinon je continue ma route. Ca m’a quelquefois joué des tours mais je suis comme ça.
Du coup, vous retournerez à Rio ?
Mais j’y suis déjà retourné plusieurs fois car je m’y suis fait des amis, ils viennent me voir, je vais les voir, j’ai tourné un clip… Il y a un échange continu.
La pochette du disque… Fallait oser !
(Il rit) Mais je trouve qu’aujourd’hui on s’ennuie tellement. J’ai trouvé cette coiffe haute en couleur et j’ai eu envie de m’amuser. D’un côté il y a la coiffe et de l’autre, mon regard sur le côté qui est un clin d’œil, une façon de dire que l’on ne se prend pas au sérieux.

EFG

C’est votre côté original. D’ailleurs vous avez dit une phrase qui vous résume : « Être hors norme, ça ne fait de mal à personne » !
J’ai toujours été plus ou moins en décalage, je ne fais pas partie d’une famille et je sais que j’ai quelquefois des goûts qui déstabilisent. En même temps, je ne peux ni ne veux me changer.
Sur ce disque, il y a une sublime et émouvante chanson, « Madame », en hommage à Latifa Ibn Ziaten.
Ça a été une rencontre très particulière. J’avais écrit la musique mais je la trouvais mélodiquement puissante, peut-être trop grandiloquente. Je voulais y mettre un texte qui soit très simple pour compenser et ne pas en rajouter. Je suis tombé sur une émission où j’ai découvert cette femme que je ne connaissais pas mais qui m’a bouleversé. J’ai voulu la rencontrer, elle a été d’accord et nous avons passé une journée ensemble. J’ai été très impressionné de rencontrer une femme bienveillante qui vous fait du bien, qui a transformé sa peine en quelque chose de bon, de positif, n’ayant pas une once de haine, totalement dénuée d’ego. Il y a quelque chose de noble en elle. Dans ce marasme d’aujourd’hui ça devient rare. Je suis devenu le parrain de son association et nous nous voyons souvent. C’est un cadeau de la vie incroyable.
Cette chansons, sans être un tube, j’espère qu’on la chantera encore dans 50 ans.
Autre personne qui compte dans votre vie, qui ne vous jamais quitté : votre coach… Zazie !
Elle est toujours présente dans ma vie. D’ailleurs elle a signé deux chansons de mon album :
« Vivement qu’on vive » et « Nos balles perdues ». Avec Zazie, il y a une complicité inexplicable, une espèce d’évidence. On peut ne pas se voir de six mois puis se voir tous les jours et toujours avec le même plaisir. Et puis, on ne peut pas nier qu’elle est une des rares chanteuses à faire de la musique intelligente. Surtout par rapport à l’hécatombe dont on a droit aujourd’hui ! C’est une grande artiste.
J’adore son nouveau single « Speed », c’est une chanson sur le temps qui passe, la vieillesse, les marques du temps, surtout chez les femmes. Elle qui est très pudique a osé faire cette chanson très émouvante.
Parlez-moi un peu de votre aventure « Eurovision » ?
C’est quelque chose de très marrant. Je n’ai jamais fait partie des Eurofans mais j’ai été très impressionné par cette énorme machinerie réglée comme une horloge. Ce sont les jeux olympiques de la chanson. J’ai apprécié qu’il y ait cette année plus de chansons chantées dans la langue du pays. Après ça, il y des trucs bien, des choses loufoques, des chansons incroyables… Mais je ne critique pas car chaque pays a ses chansons, ses codes. Pourquoi en rigoler ? Peut-être que certains trouvent notre musique à chier !!! Il faut donc savoir prendre du recul. Ca a été une formidable expérience.
12 ans de chansons… Revenez-vous quelquefois en arrière ?
Pas souvent, je l’avoue mais je n’ai aucun regret car depuis douze ans j’ai toujours fait les choses à fond, c’est un peu une série d’instantanés dans ma vie, des moments que j’ai vécu intensément. Il m’arrive de rigoler de certains looks que j’ai pu avoir mais c’étaient des moments que je n’analyse pas. Ce sont des évidences. Par contre je me rends compte que c’est passé très vite et je me sens rattrapé par le temps.
Déjà ? A votre âge ?
(Il rit) J’ai 12 ans de plus, je fatigue plus vite, j’ai besoin de sommeil car je suis un gros dormeur. Mais je garde le moral, en vieillissant, je prends plus de recul et j’espère que les prochaines années seront plus sereines. De toutes façons, l’âge, c’est dans la tête, c’est un état d’esprit.
Ah, quand même ! Et justement, que pensez-vous faire en vieillissant si vite ?!
Continuer à chanter, à faire de la scène car c’est là mon vrai plaisir. C’est même essentiel à ma vie. Un disque, c’est un objet inanimé mais la scène, c’est le partage, l’intensité, la vibration. C’est là que je me sens utile.

Tournage Rio - Christophe Willem

D’autres envies ?
J’adore chanter en français car je veux être compris. Mais j’aimerais peut-être faire quelque chose à côté. Vous savez, je viens du gospel, du jazz, j’écoutais Sinatra, Count Basie et j’ai envie de temps en temps de sortir de la pop. Par exemple, si je devais faire du jazz, ce ne pourrait pas être en français ! Mais je ne ferai jamais que ce que j’aime car je veux rester authentique à 100% et non faire des choses pour de mauvaises raisons.
En fait, comment, ambitionnant d’être prof d’économie et de gestion… devient-on chanteur ?
Par hasard car j’aimais chanter, je donnais des cours mais je n’aurais jamais fait l’émission « Nouvelle Star » si ma sœur ne m’y avait pas inscrit sans me le dire. Je n’ai jamais compris comment je m’y suis retrouvé, de gré ou de force, je me suis laissé faire sans réfléchir.
Mais j’ai très vite compris que c’était un métier dans lequel je pouvais être utile. D’ailleurs il m’arrive encore de donner des cours de chant. Pour le plaisir de transmettre, de donner des émotions et surtout transmettre les bonnes raisons de faire ce métier. Aujourd’hui, c’est l’apologie du vide, de ce qu’on appelle « les people » à qui l’on consacre des pages entières. Le monde est plus sur le fond que sur la forme, sur l’image que sur le continu.
Et c’est quelque part assez désespérant ».

Propos recueillis par Jacques Brachet
Christophe Willem sera le mercredi 8 août au Théâtre de la Mer à Sainte-Maxime et le vendredi 9 novembre au Théâtre Galli de Sanary