Archives mensuelles : mars 2018

Toulon – Le Liberté scène nationale
Olivier MARCHAL dans « Nenesse » : de bruit et de fureur

B

C’est toujours avec plaisir que je retrouve Olivier Marchal avec lequel j’ai quelques souvenirs sympathiques au festival TV de la Rochelle… autour d’un… ou plusieurs verres, sans parler du tournage de « On ne se quitte plus », à Sanary, avec Ingrid Chauvin.
Donc plaisir de le retrouver au Liberté où il jouait les deux dernières représentations en tournée de « Nenesse », d’Aziz Chouaki, mise en scène de Jean-Louis Martinelli, avec Christine Citti, Hammou Graïa et Geoffroy Thiebaut.
Un sombre drame, plus noir que noir, fait de bruit et de fureur, de colère et de violence.
Nenesse a tout les défauts, toutes les tares de la terre. Cet ancien rocker et ancien légionnaire qui, suite à un AVC, se retrouve au chômage, en fauteuil roulant (pas toujours !) en veut au monde entier. Il es homophobe, raciste, islamophobe, antisémite, caractériel et « réactionnaire radical » comme il aime se définir..
Ce qui ne l’empêche pas de louer un boui boui au noir et à un prix exorbitant, à Goran un ancien boxeur slave qui a entraîné Daesh et Aurélien homme cultivé qui a travaillé au Sénat, d’origine russe mais qui, suite à la perte de ses papiers est devenu… un sans papier.
En colère vingt-quatre heures sur vingt-quatre heure, il hurle, vocifère, insulte tout le monde, sa femme inclus, crache sur tout et tous, vitupérant sur les étrangers de quelque couleur que ce soit, sur les homos… sur le monde entier.
Que dire sinon que c’est une pièce forte, dure, très dérangeante, surtout que tous les sujets épineux d’aujourd’hui sont évoqués et qu’on est quelquefois mal à l’aise par la brutalité des situations et des dialogues qui ne sont pas issus de chez Molière ou Musset.
C’est une pièce contemporaine, politique, psychologique et Olivier Marchal y campe un mec abominable avec une maestria qui est une vraie grande performance.
A la fin de la pièce, il est crevé, exsangue et c’est pour cela qu’il a préféré qu’on se voit avant la pièce, d’autant qu’il avait un peu de vague à l’âme de devoir ce soir-là quitter son rôle, la pièce et ses camarades de jeu, superbes aussi.

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Olivier, comment es-tu entré en contact avec cet odieux personnage ?!
C’est Jean Martinelli qui m’a appelé. Il y a trois ans, j’avais dû refuser une proposition qu’il m’avait faite car je n’étais pas libre. Mais j’avais très envie de travailler avec lui et cette fois j’étais libre !
Et tu as dit oui tout de suite ?
Je t’avoue que j’ai un peu hésité car la pièce est très corrosive, très osée, les dialogues sont costauds et violents. C’est un théâtre très dérangeant mais j’ai trouvé le rôle formidable. C’est vrai que le public est très partagé : certains adorent, certains détestent..
Dur d’entrer dans un tel personnage ?
(Il sourit) Ce n’est pas plus dur que de prendre une permanence de flic !
Mais ça me change des personnages de flic qu’on me propose souvent
C’est vrai que ça n’était pas évident pour moi, étant donné le vocabulaire qu’il emploie et ce qu’il dit. C’est un personnage très antipathique, c’est le moins qu’on puisse dire, il a tous les défauts du monde, il n’y a rien de bon chez lui. J’ai quand même essayé de lui trouver quelque chose de sympathique.
Comment ?
Déjà, en ne pas trop analyser ce que je dis, prendre un certain recul. Et puis je me suis dit que c’était un mec qui dégueulait sur sa propre vie ratée. C’est en cela qu’il peut devenir touchant.
C’est rare qu’on te propose de tels rôles !
D’autant plus rare au cinéma ou à la télévision. Autre que rare ! On te catalogue par rapport à ton physique, à ce que tu as fait, et difficile de sortir de là. Il n’y a qu’au théâtre que je puisse jouer de si beaux rôles et comme j’adore être sur scène, j’essaie d’en faire le plus possible.
Être une heure et demi sur scène, sans filet, c’est jouissif.
Tu arrêtes donc la pièce… pour te plonger dans quoi ?
Je vais tourner deux films en espérant les enchaîner l’un après l’autre.
Le premier est un polar intitulé « Bronx » que je réaliserai et jouerai à Lyon et sur la Côte d’Azur, qui tourne autour de l’affaire Michel Neyret.
Le second sera tourné en Belgique, réalisé par Yves Rénier, autour de l’affaire Jacqueline Sauvage. C’est Muriel Robin qui l’incarne et j’y jouerai son mari.
Et côté prod ?
La production pour moi, c’est terminé. C’est trop d’emmerdes. J’ai fermé ma maison de production. Aujourd’hui je ne veux plus que me faire plaisir !

Propos recueillis par Jacques Brachet

 

 

Toulon – Le Liberté, scène nationale
Lorànt Deutsch, fils désavoué, artiste charmant et volubile

DMartin (Lorànt Deutsch) travaille sur le domaine vinicole avec son père Paul de Marseul (Neils Arestrup). Celui-ci ne l’a jamais aimé, pour diverses raisons et ne peut se faire à l’idée qu’il lui succèdera sur le domaine. Philippe (Nicolas Bridet) le fils de François son régisseur (Patrick Chesnais), averti que son père est atteint d’un cancer et n’en a plus pour longtemps, débarque au domaine, des Etats-Unis où il pratique le même métier.
Paul, totalement conquis par Philippe, décide qu’il deviendra son fils sans se préoccuper de François et sa femme, encore moins de Martin, mis sur la touche.
Un drame va se nouer autour de cet homme cynique, odieux, méprisant et machiavélique, mettant face à face ces deux duos père-fils, arbitrés par l’épouse du régisseur (Valérie Mairesse) et celle de Martin (Anne Marivin) qui font de leur mieux pour maintenir un équilibre instable.
Un film, poignant, noir, très noir, dans cet univers viticole bordelais qui fait penser à l’atmosphère des romans de François Mauriac, faits de non-dits, de re,gards, de lourdeur, chaque personnage vivant dramatiquement et à sa manière, une situation qui devient peu à peu intenable, au bord de l’explosion… qui arrivera.
Chesnais et Arestrup sont deux taiseux à l’opposés, l’un s’approchant de sa mort et découvrant l’attitude de son fils, l’autre, impitoyable, ne voyant que l’avenir de son domaine.
Au milieu, un Lorànt Deutsch bouleversant, fils soumis et malheureux, faisant tout pour plaire à ce père intransigeant et rigide et voulant lui montrer qui il est. Tout en nuances, en regards éperdus, en colère rentrée il interprète un personnage qui ne lui avait jamais été donné de jouer.
Et voilà qu’on retrouve Lorànt au Liberté, joyeux et volubile, comme on l’aime, pour parler de ce film qui date déjà de 2011.

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Lorànt, quand on vous connaît un tant soit peu, comment peut-on tenir deux mois et demi de tournage entre deux taiseux comme Chesnais et Arestrup ?
Très différemment avec les deux. Arelstrup est un homme dur, très solitaire et très intimidant. Il parle peu, reste toujours à l’écart, il n’est pas là pour se faire des amis, on peut rester des heures face à face sans qu’il ne dise un seul mot. Il n’est pas vraiment désagréable mais il en impose. Et vu le rôle que je jouais face à lui, ça m’a beaucoup aidé.
Chesnais au contraire, s’il parle peu, est beaucoup plus chaleureux. De plus, on sait qu’il a perdu un enfant, donc cette histoire de père le touchait beaucoup et on sent qu’il a envie d’en parler, de s’épancher.
Mais bon, hors tournage, on passait, avec Gilles Legrand, le réalisateur, à visiter les domaines et Dieu sait s’il y en a et des bons ! Du coup, nous étions plutôt d’une humeur joyeuse… C’est génial de tourner là-bas !
Quels étaient vos rapports père-fils, lorsque vous étiez plus jeune ?
Tout à fait différents car mes parents, sans me faire une confiance aveugle, ont toujours été d’accord sur mes désirs. Je suis parti de chez moi à 12 ans au centre de formation de football et il voyait très bien que je n’avais pas la stature d’un footballeur ! Mais il m’a laissé faire et j’ai très vite compris que je devais changer de voie. Lorsque j’ai décidé de devenir comédien, il m’a dit : « pourquoi pas ? Tu fais le clown, tu aimes parler… tu seras toujours à temps de changer de voie si ça ne marche pas ! »
Aujourd’hui vous êtes père de trois enfants… Alors ?
Alors ? je suis aussi enfant qu’eux, assez laxiste, je laisse ma femme faire le gendarme, même si, quelquefois, elle me remonte les bretelles ! J’adore mes enfants, je passe le plus de temps possible avec eux. J’estime que c’est un devoir viscéral d’aimer ses enfants, c’est fondamental de s’occuper d’eux. On est lié à vie lorsqu’on est papa.

A B

Vous venez de faire un beau score sur France 2 avec l’émission « Laissez-vous guider » auprès de Stéphane Bern. Comment s’est passé ce tournage ?
Le mieux du monde, Stéphane étant un compagnon de route à la fois érudit et simple, généreux, passionné par l’Histoire, passion que je partage avec lui et il m’a fait découvrir plein de choses sur Marseille que je pensais bien connaître car j’y suis souvent venu, pour jouer, j’ai même écrit un livre qui débute à Marseille. Mais il été un guide magnifique et on sent qu’il aime transmettre sa passion. On ne lui a pas confié cette mission « patrimoine » pour rien. Il y est à sa place, il fait un superbe boulot et a plein d’idées.
Inversement, vous lui avez fait découvrir Paris ?
En fait pas tant que je l’aurais voulu car le bougre avait bien révisé et il avait plus souvent la réponse à mes questions que des silences. Je suis quand même arrivé à le surprendre deux ou trois fois. Nous avons un but commun, une mission, je dirais : faire aimer notre Histoire.
A ce propos, y a-t-il un livre en préparation ?
Oui, un énorme travail sur les origines de la langue française, qui sera aussi certainement un spectacle. Savez-vous que ceux qu’on appelle « nos ancêtres les Gaulois », ne nous ont laissé en tout et pour tout que 60 mots. En fait nos ancêtre ne sont pas les Gaulois en ce qui concerne la langue. J’ai donc voulu savoir d’où elle venait. Et c’est du boulot ! En fait, notre langue est très métissée, ce qui en fait une langue riche, énergique et vivante. Le livre devrait sortir à la fin de l’année.
Côté tournage ?
J’ai tourné pour M6 une série intitulée « Qu’est-ce qu’on attend pour être heureux », une histoire de quadras qui se retrouvent., avec Julien Boisselier, François Morel et quelques jeunes artistes moins connus mais très talentueux. Ca passera le 21 avril et il est question d’une suite… si le succès est au rendez-vous !

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Suite à notre entrevue et à la rencontre avec le public, on pourrait croire Lorànt fatigué, surtout après quatre heures de train Paris-Toulon, mais non, nous revoici continuant la conversation au bar où il est intarissable sue cette langue française qui lui prend beaucoup de temps, avouant que les quatre heures de train lui ont permis de bien travailler et qu’il fera de même au retour.
« Vous dites que je suis volubile, c’est lorsque je suis en public, avec des gens comme vous mais j’adore la pêche et lorsque j’y vais, je pars seul et durant six heures, je ne parle pas et ça ne me gène pas. Ça me permets de souffler… »
Évidement, seul, difficile de tenir une conversation !
En tout cas, facile de l’écouter développer ses passions, parler de ses enfants, de son métier avec une passion, une gentillesse et une simplicité qu’ont aimerait trouver chez tous les artistes.
Ce qui se fait rare aujourd’hui !

Jacques Brachet

 

 

 

NOTES de LECTURES

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Delphine de VIGAN : Les loyautés (Ed Jean-Claude Lattès – 205 pages)
Hélène, jeune professeur de Sciences Naturelles dans un collège de la région parisienne va nous entraîner dans ce monde un peu clos où vont se côtoyer enseignants, élèves, parents, hiérarchie scolaire.
Fragilisée elle-même dans son enfance elle va remarquer rapidement le comportement particulier et inquiétant de Théo, douze ans : absence, léthargie, retrait de la vie scolaire. Son inquiétude l’appelle à interpeller ses collègues, sa hiérarchie, les parents injoignables ou le copain Mathis mais sans succès.
Fidèle à son sens de la loyauté elle s’implique alors dans le sauvetage de cet enfant qu’elle sent en perdition et nous confronte au drame des familles ; divorce, enfermement, impossibilité à communiquer, qui rendent les enfants seuls avec leurs problèmes assistant eux-mêmes leurs propres familles. Les rôles sont inversés c’est lui qui protège le père empêché ou la mère impuissante à l’aide de mensonges, de compromissions et peu à peu de dégringolades jusqu’ à l’addiction, la drogue, l’alcool.
C e livre sombre, écrit en phrases courtes traitant de sujets graves avec beaucoup d’empathie et de respect nous émeut et nous tient en éveil jusqu’au bout

Alice MOINE : La femme de dos (Ed Serge Safran – 345 pages)
Jane revient à Toulon, appelée en urgence auprès de sa mère hospitalisée et dans le coma. Retrouver sa maison du bord de mer, des souvenirs enfouis car douloureux, tout lui revient en mémoire en revisitant la maison entretenue par la fidèle Souad. Une maison qui a servi de cadre pour le tournage du film «Les innocents» d’André Téchiné, une maison chamboulée par l’invasion des acteurs, des machinistes et d’un certain photographe qui a tapé dans l’œil de Jane,
Alors très silencieuse mais présente sur tous les lieux de tournage, Jane était alors une jeune fille amoureuse;  aujourd’hui, elle traîne un peu la jambe depuis son accident vingt-huit ans plus tôt, elle est directrice de casting et doit trouver la perle rare qui se cache derrière trois photos représentant une femme de dos avec un manteau rouge.
Et cette femme, Jane va la trouver un soir de pluie au péage d’une autoroute.
Dès lors le roman devient un roman policier et perd le charme des déambulations dans une ville « souvenir ».
Par le plus grand des hasards, je suis toulonnaise, j’ai pris plaisir à suivre Jane dans le quartier de la Mitre et retrouver l’ambiance du Toulon avec ses marins à pompon rouge, mais là s’arrête mon intérêt car l’intrigue est truffée d’invraisemblances grossières qui font paraître le roman beaucoup trop long.

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Émilie de TURCKHEIM : L’Enlèvement des Sabines (Éd Éloïse d’Ormesson – 208 pages)
De l’utilité de posséder une poupée gonflable chez soi, tel pourrait être l’objet de ce dernier roman d’Émilie de Turckheim.
Une idée farfelue, une construction déstructurée, un style atypique, le lecteur bousculé se laisse prendre au jeu de cette fable féministe qu’il faut lire d’une traite de peur de se perdre devant tant d’originalité.
La première scène fait état d’un reportage à la télévision : à Hiroshima, Gidayù Takemoto vit en couple avec une « sex doll » ; il raconte avec satisfaction son quotidien.
Cinq chapitres s’ensuivent ou nous écoutons les enregistrements successifs d’une mère à sa fille sur un répondeur téléphonique: « Sabine, c’est moi, c’est maman », ainsi commence chaque message et nous allons à la rencontre de l’héroïne du roman.
Sabine est une jeune femme timide et effacée. Elle vit avec Hans, son compagnon et metteur en scène de renom. Lasse de sa vie professionnelle, elle souhaite quitter son emploi.
Autre scène : après un pot de départ en son honneur, Sabine rentre en métro accompagnée de son curieux cadeau : une provocante poupée » en élastomère thermoplastique », modèle Sabine.
Lorsqu’elle rentre chez elle, les anecdotes suivantes nous sont retransmises par Véritex, installateur de caméras de vidéosurveillance chez les particuliers. Sur la page, l’auteur traduit, avec habileté et humour, les imperfections de la prise de son et seules des bribes de phrases nous parviennent.
Scènes de la vie conjugale : Hans se révèle n’être qu’un ignoble personnage pervers et manipulateur. Il humilie et tyrannise sa compagne. Mais la poupée sexuelle veille maintenant, et Sabine a su s’en faire une alliée.
Dernière scène : à la télévision, au Japon, Monsieur Takemoto déchante de sa créature, tandis qu’à Paris, les femmes vont reprendre le pouvoir ! A deux, les Sabines seront les plus fortes…
Le dénouement est invraisemblable.
Un texte dans lequel fond et forme rivalisent d’originalité, un moment de lecture décoiffant, riche d’une vitalité pleine d’humour.

Jean  CONTRUCCI : Le vol du gerfaut. (Ed HC – 235 pages)
Le riche et célèbre écrivain Jean Lesparres ,ancien prix Goncourt, directeur littéraire, membre des plus grands jurys parisiens est aujourd’hui en panne et peine à terminer son livre.
Son éditeur et son vieil ami de 50 ans le lui réclament depuis des années. C’est un écrivain de la vieille école qui écrit d’un jet. Il refuse de céder à la machine éditoriale.
Afin de ne pas perdre la face, il organise le vol de son manuscrit,inachevé, à l’aéroport, alors qu’il rentre de vacances de Sicile avec sa très jeune épouse.
La situation lui échappe. De coups de théâtre en imbroglios, il va découvrir que son manuscrit sera achevé et publié par son propre éditeur sous le nom d’une jeune auteure inconnue. Plus de manuscrit, plus d’épouse volage et plus d’amis qui vous lâchent. Ce qui devait être un vol, se transforme en cauchemar vivant.
C’est l’occasion pour Jean Contrucci de nous faire pénétrer dans l’âme d’un auteur vieillissant  et diminué, attendrissant parfois, risible souvent par sa candeur mais qui profite aussi de l’occasion pour nous faire connaître les arcanes des maisons d’éditions. Satire douce amère- du monde doré de certains écrivains et de la manipulation de tous par chacun.
L’auteur, excellent conteur, nous offre un bon moment d’une lecture sans prétention et divertissante.
On se demande  si ce livre n’est pas un peu biographique !

 

 

Toulon – Le Colbert
Julien COURBET… le retour !

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Il avait fait un tabac, voici quelques mois à l’Oméga Live de Toulon où, avec son spectacle, il avait fait crouler de rire la salle qui lui a fait un triomphe.
Et le revoici à Toulon – autre lieu, autre spectacle – pour nous le représenter, peut-être plus abouti..
Il dit qu’entre les deux spectacles quelque chose a changé : il a fêté ses 50 ans… Enfin, il triche un peu car, si je ne m’abuse, il en a trois de plus !
Mais bon, on ne va pas lui faire un procès si, en vieillissant, en plus qu’il perde les cheveux, que d’autres poils poussent ailleurs, les muscles sont un peu ramollo, notre « James Bond des fenêtres » perd un peu la mémoire !
C’est dans l’ordre des choses.
Ceci dit, il a assez d’humour – et même à en revendre ! – pour ne pas se prendre au sérieux, pour se moquer de lui-même, de son âge qui avancent et de ses quelques avantages qui reculent. Deuxième coming out en fait puisque c’était le titre de son premier spectacle. Aujourd’hui il avoue tout ce qui se détériore chez lui et il est compréhensible que tout les cinquantenaires et plus le comprennent d’autant mieux que cela arrive à tout le monde sans exception.
Alors on compatis, on a de la nostalgie, quelques appréhensions et grâce à lui on reprend le moral en sachant que plein de belles choses existent : l’épilation, les implants, le sport mais aussi la patience et le fatalisme.
On a donc hâte de le retrouver ce vendredi 30 mars à 20h30, au Théâtre le Colbert à Toulon pour vois ce que ce fringant artiste qui a dépassé le demi-siècle a à nous dire.

A

 « Aujourd’hui – nous dit-il – je maîtrise mieux. Le premier spectacle était tout fou, celui-ci est plus mûr et tourne autour d’un seul thème : la cinquantaine, que je viens d’avoir. Je traite de tous les sujets qui vont avec : ma tête et mon corps qui ne sont plus d’accord, les 20 ans de mariage, l’adolescence des enfants. Je passe cet âge au crible avec beaucoup d’autodérision mais quand même en profondeur.
Toulon était une ville-test ?
Oui, d’abord parce que je n’avais joué ce spectacle qu’une quinzaine de fois, qu’il était encore en rodage et que c’était la première grand ville que je faisais, ce qui était un peu stressant Aujourd’hui je sais que c’est déjà complet. Ce qui est rassurant car, dans le Sud, c’est toujours un peu plus compliqué…
C’est-à-dire ?
A Paris, au départ, le public arrive en faisant la gueule mais avec l’intention de se décontracter du stress de la journée. Peu à peu il se déride car il est venu pour ça. Dans le Sud, les gens sont contents de venir mais ils sont plus intransigeants et vous comprenez très vite si ça va ou pas. A moi de faire en sorte qu’ils adhèrent. Mon spectacle est vivant et chaque soir tout peut se passer. A moi de le sentir, de tester, de m’adapter, de réécrire s’il le faut et cela en permanence. Tous les soirs c’est une remise en jeu. C’est très excitant et ça fait monter l’adrénaline. Si ça marche, c’est une véritable bouffée de bonheur que d’entendre les bravos.
C’est ce que vous aimez ?
C’est en fait ce que je préfère. A la télé, rien, ou pas grand chose n’est improvisé. Il y a un script, les mouvements de caméras, les cadrages et on ne peut pas sortir de là. A la radio il y a déjà cette improvisation car on a juste un micro mais on n’a pas le public. La scène, contrairement à ce qu’on pourrait penser, c’est une science, on ne peut pas faire de compromis, pas de copinage, personne pour vous venir en aide. Il y a le public et il est intraitable. Un blanc, une vanne, mal pensés, tout peut arriver.
C’est un vrai match de boxe et lorsque je mets le public KO, c’est mon bonheur !
Espérons donc qu’une fois de plus le public sera KO et que le bonheur sera de part et d’autre.

Jacques Brachet

Médiathèque d’Hyères :
« Fenêtres dans l’atelier »

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Il se passe nombre de belles choses à la Médiathèque d’Hyères. Elle organisait un large programme dans le cadre des « Visages de la Poésie » en invitant notamment les Associations « Gangotena » (présidée par Rémy Durand) et « La lettre sous le bruit « (présidée par Gilbert Renouf).
Ces manifestations étaient réunies sous le titre « Fenêtres dans l’atelier » une façon de pénétrer dans l’atelier du peintre pour y voir l’œuvre en train de se faire, accompagnée par des poèmes et de la musique. En ce samedi 17 mars la scène de l’auditorium s’était transformée en atelier : une table avec la peinture et les instruments du peintre ; un chevalet sur lequel reposait une toile vierge ; côté jardin le guitariste ; deux poètes-lecteurs en déambulation.
Le peintre c’est Gilbert Conan, dont on a déjà admiré les œuvres à la Médiathèque. Il est né dans le Morbihan, vit en Normandie et à Bormes les Mimosas. Il a effectué diverses missions dans plusieurs pays, a fréquenté les déserts du Thar, du Sahara et de l’Atacama : déserts qui influencent largement sa peinture. Il peint aussi la Bretagne et le Cotentin. Il a exposé en France et à l’étranger. Le peintre se double d’un écrivain, dont les réflexions sur sa peinture sont originales et saisissantes.
Gilbert Renouf est né à Cherbourg mais vit à Toulon depuis des décennies. Il écrit des poèmes, des chansons (qu’il chante lui-même), des nouvelles, des récits. Il porte un regard corrosif et sans concessions sur notre époque. Il sait chanter l’amour, la lenteur, et tout ce qui fait l’humain. Il est également comédien et fin lecteur.
Le guitariste émérite est Alain Romagoli, professeur au conservatoire. La poète-lectrice, Mireille Diaz-Florian, avait concocté cette lecture mêlant avec brio des textes des trois protagonistes, tant et si bien qu’on les croyait écrit par la même personne.

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La performance peinture était simple. Quelques notes de guitare, Gilbert Conan s’empare d’un tube de peinture et d’une spatule et commence à poser des signes sur la toile. Guitare et lectures se relaient tandis qu’on voit naître sous nos yeux des formes, des taches, des formes, des trainées de couleurs que le peintre s’ingénie à brosser, superposer, rediriger, mélangeant les couleurs, bref il prend la toile à bras le corps et au bout de trois quarts d’heure, juste après le dernier mot et la dernière note, la toile est terminée, magnifique, après être passée par des dizaines de métamorphoses.
Une exposition des toiles de Gilbert Conan est à admirer dans le hall. Il y eut samedi 24 mars une déambulation devant les œuvres au cours de laquelle le peintre faisait part à un public sous le charme, de ses réflexions sur son œuvre, réflexions parfois philosophiques ou métaphysiques, insistant sur l’influence du désert dans sa peinture, oscillant entre le rien et le vide. Il dévoila aussi quelques secrets du métier. Ponctuant les arrêts devant les tableaux, Gilbert Renouf lisait des notes d’atelier du peintre.
Ce même samedi de 10 à 12 h dans le cadre des Samedis littéraires avait lieu une lecture performance avec les poètes Yves Miséricordia, Antoine Simon, et Gilbert Renouf.
Samedi 7 avril de 10 à 12h on pourra participer à l’atelier « Encres » conduit par Gilbert Conan. Et à 16h, présentation du livre écrit en commun par Gilbert Conan et Gilbert Renouf « Fenêtres dans l’atelier », qui vient de paraître aux éditions Villa-Cisneros, avec lecture à deux voix par les auteurs eux-mêmes.
Il y eut aussi des rencontres-lectures « Poésie polyglotte par Le véhicule poétique TESTE ».
On peut féliciter la Médiathèque d’Hyères, laquelle du 17 mars au 7 avril 2018 a fait vivre peinture et poésie contemporaines à leur meilleur niveau.

Serge Baudot
Renseignements : mediatheque.ville-hyeres.fr – tel : 04 94 00 11 30

La Seyne sur Mer
Jazz au Fort Napoléon – année 2018

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Après un premier trimestre bien rempli, Art Bop continue sur sa lancée à présenter d’excellents groupes de jazz. Qu’on en juge au vu du programme.
Rappelons qu’Art Bop depuis 2017 fait partie du collectif « Jazz sur la ville » qui regroupe la majorité des structures jazz du Var et des Bouches du Rhône, profitant ainsi d’une large ouverture vers les public du Sud.
13 avril 2018 : Sempéré Trio
Suzanne Wognin chant – Pierre Fenichel contrebasse – Jean Philippe Sempere guitare
Deux musiciens de poids pour accompagner cette chanteuse de grande expérience, et bien dans la tradition des divas du jazz.
18 mai 2018 : « échoïdes »
Enzo Carniel piano claviers – Christophe Leloil trompette bugle
Ces deux-là ont fait un malheur lors de leur deux passages au Théâtre Liberté à Toulon.
8 juin 2018 : « jazz sous les étoiles »
Nicolas Folmer   trompette – Emil Spanyi piano
Toujours un plaisir d’écouter Nicolas Folmer, l’un de nos meilleurs trompettistes. Un pianiste qui nous vient de Budapest et qui a joué avec pas mal de pointures. C’est un amateur de duos. Donc un duo à découvrir sous les étoiles dans la cour du Fort Napoléon qui a entendu tant de grandes voix du jazz pendant plus de 30 ans.

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Ouverture des portes à 21 heures – concert à 21 heures 30
Renseignements : 04 94 09 47 18 – 06 87 71 59 30 – michel.le-gat@orange.fr

Toulon – Palais Neptue
ZIZE revient en famille !

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Thierry Wilson est un charmant garçon qui ne paie pas de mine et qui passe inaperçu dans la rue. Mais il suffit qu’il franchisse l’entrée des artistes, qu’il s’installe dans une loge et une heure après nous apparaît Zize, dans toute sa splendeur et sa rotondité.
J’ai eu le privilège de voir le monsieur se transformer en dame et, croyez-moi, c’est un art véritable, un travail de patience et l’effet est saisissant.
J’ai donc voulu en savoir un peu plus sur Thierry-Zize. Un Thierry posé et calme, une Zize volcanique.

Thierry, comment est né ce personnage de Zize ?
C’est une longue histoire – me dit-il en commençant un minutieux maquillage – car à 14 ans, je me suis retrouvé dans les coulisses du théâtre Toursky dirigé par Richard Martin qui montait « L’opéra des rats » avec Léo Ferré.et j’ai été subjugué par un personnage travesti. J’ai trouvé ça très fort, magique.
Je me suis alors dit que je voulais être comédien et faire « ça ».
Tu étais très jeune !
Oui, ai alors fait le conservatoire de Marseille avec Irène Lambeton qui m’a totalement ouvert à l’art du théâtre. Ayant réussi mon bac, j’ai demandé comme cadeau à mes parents de m’offrir un stage au cours Florent où là encore, j’ai rencontré un homme magnifique, Raymond Aquaviva. J’ai quand même des bases de comédien !
Il y a eu un autre « tilt » !
Oui car un soir des copains m’emmènent boire un coup chez Madame Arthur. Je pensais que c’était une de leurs copines car j’étais alors très naïf ! Et je me retrouvé dans ce cabaret, entouré de folles à découvrir un spectacle de travestis. Quand, à la fin du spectacle, apparaît Coccinelle qui chantait de belles chansons françaises. Dans toute ma naïveté je n’ai pas tout de suite compris que c’était un transsexuel. Je n’ai vu qu’une femme incroyablement belle au regard bleu, qui chantait « Vous qui passez sans me voir »… Tout ce que j’aimais ! Je venais de découvrir une star, une vraie .
Et alors ? Et alors ?!
Je pars en vacances en Corse et je découvre un livre : « Coccinelle par Coccinelle ». Je dévore le livre et mon grand père me dit : « J’ai rencontré une Coccinelle mais ce ne peut être elle, elle doit être vieille ! ». Mais c’était elle !
A la rentrée, je vais lui faire signer le livre. Elle me regarde, me dit « Vous avez de jolis yeux » et moi, ému, je lui répond en toute innocence : « Vous savez, mon grand père vous a connue »
Très délicat !
(Il rit) effectivement et pourtant, on commence à parler, elle m’invite à boire un verre, on sympathise et de là est née une grande amitié. Nous ne nous somme pratiquement plus jamais quittés. Je suis devenu « Monsieur Coccinelle » !A la fin de sa vie, un jour, je lui demande pourquoi elle avais flashé sur moi : « Avec ton innocence et ton accent, je savais que tu ne pouvais pas me faire de mal, on m’en a tant fait ! En fait tu es le fils que je n’ai jamais eu ». (Moment d’émotion)
Plus que le fils !
Oui puisque j’ai été, durant 20 ans, son mari mais surtout sa nounou, son producteur, son confident, son docteur même et accessoirement son mari qui l’aimait d’un amour vrai et platonique.

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Et à l’occasion tu étais artiste quand même !
Ah oui, j’ai fait du chant, de la comédie, du cabaret, j’ai travaillé chez Michou, où j’ai fait Lara Fabian, Tina Arena, Lââm… Il faut dire qu’à l’époque j’étais mince ! Après… j’ai fait Muriel Robin et Régine !!!
Mais Coccinelle m’avait averti : « pense à faire autre chose car tu sais, jeune tu fais rêver, vieux, tu fais rire… Et dans ce métier, on devient très vite vieu »x.
Du coup j’ai fait en parallèle une école de maquillage avec Tslilla Chelton (Taty Danièle). Et puis, j’ai décidé d’écrire mon propre spectacle. Des souvenirs d’enfance me sont revenus, je me suis souvenu d’une femme que j’avais connue et j’ai commencé à écrire autour d’elle. Je voulais qu’elle dégage de l’énergie, de l’amour, de la générosité, qu’elle puisse dire des choses osées sans être jamais vulgaire et surtout qu’elle garde cet accent de Marseille que je revendique. Ainsi est née Zize qui est en fait ma marionnette. Un peu comme Jeff Panacloc avec Jean-Marc mais qu’à la différence moi je suis deux en un !
Et depuis ?
Ça a eu du mal à démarrer mais grâce à des gens comme Drucker et mon producteur Samuel Ducros et quelques autres, c’est parti en flèche, j’ai fait trois festivals d’Avignon à guichets fermés, je viens de faire cinq mois à Paris à la Comédie Caumartin et au Petit Palais des Glaces, 35 représentations, 35.000 spectateurs et aujourd’hui une grande tournée à travers la France, puis la Belgique, la Suisse et le Canada !
Avec, n’oublie pas de le dire, arrêt au Théâtre Galli de Sanary, le vendredi 13 avril !
On est loin du petit garçon de 14 ans qui rêvait dans les coulisses du Toursky !
Oui et figure-toi que l’histoire continue ou alors qu’on va boucler la boucle : je suis allé jouer au théâtre Toursky. Richard Martin m’y accueille car il aime ce qu’il fait et je lui a appris, il y a peu de temps, que tout avait commencé là. Il était très ému et en plus il m’avoue qu’il a très envie de jouer une pièce avec moi.
Où tu quitterais Zize ?
Evidemment car je suis avant tout un comédien. D’ailleurs je précise que je ne suis pas un travesti mais un comédien qui joue un rôle de femme ! Je lui ai donc proposé une pièce que j’aime particulièrement : une adaptation de « Debureau » de Sacha Guitry. Il se peut que ça se concrétise…
A suivre…

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Et voilà notre ami-amie qui fait une entrée tonitruante dans la salle du Palais Neptune où, durant une heure et demie, elle va nous parler avec sa gouaille et son accent, de sa famille « Mama mia », son fils Paulo qui n’a rien trouvé de mieux que de trouver, pour épouse, une suédoise qui se languit de son pays en allant respirer le bois des meubles chez Ikéa, qui a des parents barjots, bobos et radins, une copine de 90 ans qui veut se refaire une jeunesse, de sa visite au Cap d’Agde dans un camp de nudistes où les beaux-parents ont un chalet… qui est en fait une caravane… Bref, avec son énergie, son franc parler, son bon sens méridional, sa façon d’appeler un chat un… gros chat, elle rigole, elle gronde, elle houspille son mari, elle nous décrit sa sœur en nous faisant mourir de rire…
Mama mia ! Les zygomatiques en prennent un coup et le public sort du spectacle exténué et ravi.
A voir… et revoir de toute urgence !

Jacques Brachet

MIOU MIOU & Eloïse LANG larguées à Toulon !

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Miou Miou, on ne la présente plus.
C’est l’une de nos plus grandes comédiennes françaises 9 fois nommée aux César, tout de même césarisée pour « La dérobade ».
Eloïse LANG, comédienne, scénariste, réalisatrice belge, elle, a trois « Connasses » à son actif, succès immense avec sa complice Camille COTTIN, celle-ci connue aussi pour la série à succès « 10% ».
Enfin, Camille CHAMOUX, comédienne de théâtre, de cinéma et de télévision, connue pour ses one woman shows.
Tout ce petit monde se retrouve à la Réunion pour une loufoque et joyeuse comédie réalisée et réécrite par Eloïse, remake très, très, très approximatif de la comédie américaine de Jonathan Levine sortie l’an dernier sous le titre « Scnached ».
Car lorsque Eloïse met son grain de sel… elle y passe une bonne partie de la salière !
C’est l’histoire de Françoise (Miou Miou) qui, à 60 ans, vient de se faire larguée par son mari pour une fille de 25 ans qui plus est, lui a fait un enfant.
Déprimée, pour lui faire remonter la pente, ses deux filles, Rose, très rock’n roll et pas mal inconséquente et Alice, mariée, un enfant, très traditionnelle et un peu coincée, décident de lui offrir un voyage dans un club à la Réunion.
En fait, les trois femmes sont larguées : Françoise se retrouvant bernée et seule, Rose, perdue dans le monde de la nuit et des hommes qui ne font que passer, Alice bloquée et un peu dépressive par une vie banale de femme et mère au foyer.
Ce voyage, ne va pas se passer sans surprises ni conséquences car chacune va, loin de sa vie habituelle, réagir de façon particulière, à la surprise des deux autres.
Sous le soleil de la Réunion, cocotiers, mer, soleil, cocktails réunis vont d’abord réunir les trois femmes et surtout leur faire découvrir une vie différente.
C’est une comédie hilarante, énergique et jouissive et surtout fort originale où le scénario est tiré au cordeau, imaginatif, les répliques s’enchaînent, surprennent tant elles sont inattendues, les situations explosent et l’on rit de bon cœur d’un bout à l’autre avec juste ce qu’il faut d’émotion pour faire de ce film une comédie « à la française » on ne peut plus réussie.
Les trois comédiennes y sont incroyablement complices, les comédiens Johan Heldenbergh, Thomas Scimeca, Sylvain Quimène) sont à la hauteur même s’ils sont quelque peu dépassés par ces trois femmes.
Sans parler des décors magiques de la Réunion, on sort du film avec la banane, la pêche et toutes autres sortes de fruits exotiques. Et on en redemande.
Et voilà que débarquent, cette fois sous le soleil du Mourillon, Miou Miou, Eloïse Lang et Sylvain Quimène.
Le lieu est moins exotique mais tout aussi charmant, comme l’on été nos trois convives lors de ce déjeuner de presse ensoleillé.

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Miou Miou, comment êtes-vous arrivée sur ce film ?
C’est Eloïse qui est venue me chercher par l’intermédiaire de Jeanne, ma fille, qui est son amie. A la première lecture, tout m’a plu. C’est d’abord une belle histoire, j’ai trouvé les répliques très originales, les mots qui claquent et c’est drôle de façon très intelligente. L’histoire au départ est un prétexte et aurait pu être un drame à la Duras ! Mais c’est un film plein d’énergie et de tonicité, qui fait du bien. Nous avons tourné deux mois dans un pays de rêve et tous les gens du club étaient joyeux, talentueux… C’est fou ce que ce métier, quelquefois, peut être dur !
Eloïse, le choix de vos comédiennes ?
J’avais très envie de donner ce rôle à Miou Miou. J’étais très stressée à l’idée qu’elle dise non et je ne sais pas si j’aurais fait le film si elle avait refusé. J’avais rencontré Jeanne et je lui ai simplement demandé d’être l’intermédiaire pour remettre le scénario à sa mère. Pour les deux Camille, c’est un peu pareil : je leur trouvais beaucoup de ressemblances, je les connaissais bien et les réunir me semblait une évidence, chacune étant très particulière dans des rôles diamétralement opposés.
Ce film, Eloïse, est un remake américain. Comment y êtes-vous venue ?
Par deux amis producteurs qui ont acheté les droits et qui sont venus me proposer d’en faire l’adaptation française. J’ai tout de suite accroché au scénario tout en me disant qu’il fallait l’adapter à la France. C’est un mélange de burlesque, de drôlerie, d’émotion mais la mentalité française est différente. Donc j’ai beaucoup changé de choses car j’adore écrire et je veux à chaque fois que rien ne soit gratuit et qu’on puisse aller très loin si c’est justifié. Je ne me refuse donc jamais rien et c’est comme ça que je travaille.

A C

Miou Miou, vous n’êtes pas de la même génération ni du même univers. Comment s’est passée la première rencontre avec les deux Camille ?
Le plus naturellement du monde. En amont, nous avons fait beaucoup de lectures, nous nous sommes donc beaucoup rencontrées et le trio a très vite fonctionné.
J’ai deux filles qui ont à peu près le même âge et ça m’allait très bien… même si elles sont plus grandes que les miennes !
Eloïse, la comédie est un genre difficile…
Je la compare à une partition qui se joue. Il faut qu’elle soit rythmée, qu’il n’y ait pas de temps mort, qu’il y ait des thèmes qui s’emboîtent les uns aux autres. Il faut donc beaucoup travailler la partition. Dès l’écriture j’avais déjà le montage en tête.
– Ce qui était amusant -reprend Miou Miou – c’est qu’avec Eloïse il y avait une telle complicité qu’on pouvait se permettre de faire des suggestions, de lui proposer des choses qui pouvaient améliorer l’action. Elle était très à notre écoute. Il s’est même créé une compétition à qui trouverait quelque chose de mieux !
– Et c’est vrai qu’il y avait une espèce d’émulation car elle m’ont énormément donné.
En temps ordinaire comment vous viennent les histoires, les idées, les situations ?
Je suis très attentive à tout ce que je vois, ce que j’entends et chez moi, tout passe par l’écriture. Après… il ne reste qu’à écrire une histoire cohérente ! Et surtout, je ne me fais aucune autocensure.
– Ca c’est vrai, nous précise Miou Miou. Moi je sais qu’il y a des choses que je ne pourrais pas dire ou faire… mais je suis d’une autre époque. Par contre, ce que fait Eloïse, même lorsque c’est trash, ça n’est jamais « crapoteux » ! C’est son univers qu’elle nous propose et elle le fait avec élégance.

F E
Sylvain Quimène , difficilement reconnaissable !

Sylvain Quimène, vous êtes inénarrable en créateur de cocktails, en laveur de bateau ou encore en danseur de zumba. Comment avez-vous été de cette aventure ?
C’était surprenant et nouveau pour moi car je viens du théâtre, de la comédie musicale j’ai beaucoup travaillé avec des compagnies, entre autre la troupe Airnadette avec qui j’ai beaucoup voyagé. Le cinéma n’était pas mon univers mais lorsqu’on vient vous proposer de tourner deux mois à la Réunion, difficile de refuser ! D’autant que je retrouvais un peu la même ambiance d’une troupe avec ce club où on anime, on chante, on danse, on organise, on fait le clown. J’étais curieux de découvrir tout ça et je n’ai pas été déçu. Je me suis beaucoup amusé et je suis prêt pour tourner la suite !
Pourquoi, une suite est prévue, Eloïse ?
Pourquoi pas, si ça marche. Cette fois ce sera « Les larguées à la neige » !
– Ah non, s’écrie Miou Miou, tourner dans la neige ça ne me donne pas envie ! »

H

Bon, on n’en est pas là. pour le moment, je vous conseille d’aller voir ce film désopilant qui sort le 18 avril et si vous l’aimez et que vous voulez retrouver ces trois larguées, parlez-en et envoyez vos amis le voir. Il est tellement rare qu’au cinéma l’ont rit intelligemment.
Et sachez quand même qu’il vient de rafler le prix d’interprétation féminine (pour Camille Cottin) et le prix du public au festival de l’Alpe d’Huez… Ce qui n’est pas rien !

Jacques Brachet

 

Journée Internationale des Forêts

LA METROPOLE TOULON PROVENCE MEDITERRANEE ORGANISE LA JOURNEE INTERNATIONALE DES FORETS A LA MAISON DE LA PLEINE NATURE DE JANAS 
dimanche 25 Mars 2018 de 10h à 17h au Cap Sicié

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En 2011, la Journée internationale des forêts a été proclamée le 21 mars de chaque année par l’ONU. Coordonnée en France par l’association Teragir, l’opération met à l’honneur la forêt, l’arbre et le bois afin de faire découvrir à tous les citoyens leurs multiples fonctions. Associations, collectivités, entreprises et professionnels de la filière forêt-bois sont invités à organiser du 17 au 25 mars 2018 tout événement local en France et dans les DOM-TOM pour faire découvrir la forêt au grand public.
Depuis son lancement en France en 2014, la Journée internationale des forêts a réuni plus de 100 000 personnes grâce aux 920 manifestations organisées chaque année partout en France
Dans le cadre de la 5e saison de la Journée internationale des forêts, la Métropole Toulon Provence Méditerranée vous invite à la Maison de la Pleine Nature de Janas pour une journée de découverte du Massif du Cap Sicié le dimanche 25/03/2018. En présence de l’Office National des Forêts, du Refuge aux Abeille, de la Ligue pour la Protection des Oiseaux, venez découvrir les richesses de ce massif forestier.
Ce projet vise à présenter le Massif du Cap Sicié : ses richesses naturelles et paysagères, la gestion durable de ce massif forestier et ses nombreux acteurs.
Au programme de cette journée grand public :
– des jeux et animations sur le thème de la forêt méditerranéenne et des abeilles,
– un atelier citoyen pour lutter contre la chenille processionnaire du pin
– une visite guidée à 14h00 (réservation au 07.85.89.31.17)
– une projection du documentaire les « Ailes de la Nuit » à 16h00.
Depuis son lancement en France en 2014, la Journée internationale des forêts a réuni plus de 100 000 personnes grâce aux 920 manifestations organisées chaque année partout en France
Venez nombreux le dimanche 25 mars 2018, à la Maison de la Pleine Nature (1812 route de Janas, 83 500 La Seyne-sur-Mer).

Renseignements et réservation au 07.85.89.31.17

 

SANARY – Just’Rosé… 6ème !

Impression

SAVE THE DATE – Le Festival Just’Rosé revient pour sa 6ème édition à Sanary-sur-Mer (83) du 5 au 8 mai

Pour la sixième année consécutive, la vieille ville de Sanary-sur-Mer (83) s’habillera de rose pour fêter le vin rosé à l’occasion du pont du 8 mai. 70 exposants viendront présenter leurs cuvées aux amateurs de vins rosés venus des quatre coins du monde. Un rendez-vous unique en Provence autour du vin préféré des français, qui mêle dégustations, découverte de la ville et animations pour petits et grands.
Un rendez-vous incontournable
Just’Rosé a accueilli pas moins de 65 000 visiteurs sur trois jours en 2017. Avec une croissance moyenne de 65% par an, le festival du vin rosé de Sanary s’est rapidement imposé comme un événement majeur de l’agenda des vignerons français.
Son concept unique en plein air mêlant parcours dégustations dans la ville et animations attire à la fois jeunes, familles et seniors, une clientèle hétéroclite qui fait la force de l’événement. Un événement sous le signe de la fête, de l’art de vivre et de l’art tout simplement avec son riche programme d’animations : ateliers et expositions d’art, découverte du patrimoine, balades en pointus, danse, jeux.

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Une édition qui prend de l’ampleur
Cinq exposants supplémentaires
feront partie de cette édition, « Nous sommes obligés chaque année de refuser de nombreuses candidatures de vignerons car nous voulons conserver l’esprit familial de cet événement, toujours géré par une équipe de bénévoles ». Précise Cécile Didat, Présidente de l’association des commerçants de Sanary, Just’Sanary, organisatrice de l’événement.
70 exposants feront donc partie de l’aventure (dont 11 nouveaux), contre 40 la première édition en 2013.
Un quatrième jour a également été ajouté cette année pour faire face à l’afflux de visiteurs, toujours plus nombreux chaque année « Nous avons ajouté une date supplémentaire afin d’étaler la fréquentation et faciliter l’accueil des visiteurs sur site par nos équipes mais aussi pour les vignerons ».
Les chiffres clés 2017 :
110 bénévoles – 17 000 kit dégustation vendus – 65 000 visiteurs estimés, soit 45% d’augmentation par rapport à 2016 – 35 000 bouteilles vendues
Informations pratiques :
Horaires billetterie : 9h – 16h (fermeture à 14h le mardi 8 mai)
Horaires dégustation : 10h – 18h (fermeture à 16h le mardi 8 mai)
Tarifs : prévente kit dégustation à 8€ (verre et porte verre) – Sur place : 10€
Ouverture de la billetterie en ligne le 1er avril : just-rose.com