Archives mensuelles : janvier 2018

Six-Fours- Six N’étoiles
« Winter War » : de fureur et de sang

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Nous sommes en janvier 1945
Le Premier Régiment de Parachutistes Français livre une sanglante bataille pour libérer le petit village alsacien de Jebsheim. A sa tête le caporal Hénaq (Manuel Goncalves), à ses côtés le lieutenant américain Shaffer (David Aboucaya). Eux et leurs soldats, dont nombreux, parmi les Français sont des volontaires venus pour sauver leur patrie, doivent nettoyer le bois et les environs des Allemands qui s’y trouvent, dans le vent, la pluie, la neige et -20°. Un enfer dont ils ne connaissent pas l’issue, se sachant tous en sursis. Ce sont des héros sans le savoir. Des héros sans le vouloir, cernés par la peur, la mort, le désespoir et luttant malgré tout, au coude à coude, unis dans la lutte et pour l’éternité.
Mais Hénaq, durant ces jours de bruit et de fureur, change de comportement sans que ses camarades ne comprennent et surtout ne se doutent qu’un lourd secret l’assaille.
Ce film, on l’aura compris, est ce qu’on appelle un film de guerre, réalisé par David Aboucaya ce six-fournais qui nous avait déjà proposé, sur le thème de la guerre « Enfer 44 » et « La croisée des chemins ».
Un film « de guerre », certes, mais sur une courte période et plus tourné vers les hommes, leurs comportements, leurs fêlures, leur façon d’appréhender la peur, le danger, la mort. Leur propre dépassement, la force incroyable devant l’inacceptable, leur espoir de s’en sortir et cette amitié car, comme Hénaq le dit dans le film, « chacun se bat pour les autres. On ne laisse jamais personne derrière nous » Un film presque intimiste qui comprend, au milieu de ces combats superbement tournés, des moments d’émotion totalement bouleversants.
Un grand film sur un sujet mal connu, celui de ceux qu’on a appelés les « malgré nous », embarqués de force par les Allemands pour tuer leurs propres frères et aussi, le côté français de cette guerre, les films mettant souvent en exergue les Américains venus prêter main forte aux Français.

Rencontre avec le réalisateur David Aboucaya
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« C’est – me confie David – l’un des rares films à rendre hommage aux soldats français. Nombre de films ont représenté la débâcle française, peu ont mis en valeur les Français qui ont été de véritables héros. Il y en en fait plus de films sur les résistants que sur les soldats et je voulais mettre en lumière, entre autres, ces « Malgré nous », jeunes Français enrôlés de force pour se battre contre les leurs. C’est ce sujet très sensible qui m’a donné envie de faire ce film.
Difficile de monter un tel film… qui plus est dure deux heures vingt ?
Ça été aussi pour moi un lourd combat de deux ans de travail, j’ai auto produit le film, les producteurs français étant très frileux pour ce genre de sujet. Nous avons tournéaux alentours de Gréolières, dans les Alpes Maritimes, Andon, Thorenc, Villard de Lans où, paraît-il, il y a toujours beaucoup de neige en hiver et… où n’en avons presque pas eu durant les deux hivers de tournage, malgré des températures où nous avons dû tourner des nuits complètes à -20°. ! Nous dormions dans un château qui n’était pas chauffé, (-17° !) nous devions tourner dans la boue, le brouillard, la pluie. Du coup, le montage, qui a duré six mois, a été très compliqué. Nous avons dû faire beaucoup de choses en post-production.
Il a également fallu trouver les costumes, les objets, les véhicules d’époque, ce qui n’a pas été facile. Durant six mois j’ai dû tout emmagasiner dans mon garage !
Tu es parti de faits réels ?
Oui, évidemment et je me suis beaucoup investi pour ne pas faire d’erreurs, pour bien restituer les événements, même si ça reste un film de fiction qui tourne autour de cette bataille. J’ai lu beaucoup de livres, de documentations, de témoignages de l’époque. Figure-toi que, par l’intermédiaire des réseaux sociaux, un vétéran du Bataillon de Choc, Léon Mesnier, a pris contact avec moi… Il habite en plus tout près de chez moi ! Il a trouvé dans le film, d’abord une vérité qu’il avait vécue et beaucoup de coïncidences. Par ailleurs ce fameux régiment dont je parle est entré en contact avec moi après avoir vu le film. Ils l’ont validé et vont voir ce qu’il peuvent faire pour m’aider à le promouvoir alors que le distributeur, lui, n’a pas fait grand chose pour le faire connaître !

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David avec Léon Mesnier

Comédien, scénariste, réalisateur, producteur, compositeur de la musique… Difficile d’être à tous les postes, non ?
(Il rit). J’ai l’habitude et c’est le seul moyen pour moi de faire des films, la production française n’aidant pas beaucoup dans ce genre de projets. ! Il faut aussi pouvoir s’occuper d’une équipe qui est montée quelquefois jusqu’à 40 personnes. Il faut la loger, la nourrir… Ce n’est pas moi qui ai fait la cuisine, ce qui m’est arrivé sur d’autres films ! Et je tiens à remercier Monsieur Jean-François Ferrachat, maire de la Roque Esclapon, qui nous a prêté tout un bâtiment pour nous héberger..
Le film est sorti dans 16 pays, comme l’Angleterre, le Japon, la République Tchèque… C’est en France que j’ai eu le plus de mal car je ne trouvais pas de distributeur. Aujourd’hui qu’il sort un peu partout, la France a l’air de s’y intéresser enfin… Alors que c’est une tranche de vie jamais abordée, qui devrait intéresser les Français !
Les comédiens ?
Il y a mon fidèle ami des débuts, Manuel Goncalves puis, grâce à un casting et un jeune comédien de la web série « Mordred » sont venus se rattacher des comédiens comme Laurent Guiot, Laurent Cerulli, Benoît Davin…
Je voudrais aussi signaler que le comédien qui parle en voix off est Benoît Alemane, qui double Morgan Freeman.

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Tu en es à ton troisième film qui tourne autour de la guerre… Pourquoi cette fascination ?
Je ne sais pas trop. D’abord parce qu’il y a très peu de films parlant d’elle, côté français et puis parce que je tombe sur des sujets fascinants dont j’ai envie de parler, chaque sujet m’ouvrant sur d’autres sujets tout aussi passionnants, qui sont tout aussi cinématographiques, sur des périodes, à mon avis, trop méconnues. Des thèmes qui portent en eux beaucoup de force, de sensations et d’émotion.
Mais je ne compte pas devenir un spécialiste de ce genre de film, même si j’ai encore en réserves quelques sujets., dont un qui pourrait faire l’objet d’une super-production… Ce qui n’est pas, financièrement, à l’ordre du jour !

Propos recueillis par Jacques Brachet
Vous pourrez revoir ce film au Six N’étoiles, ce samedi 3 février à 10h45

 

Six-Fours – Théâtre Daudet
La Godille, la Poule et le Soleil

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A gauche, Marie-Eve Venezianni, avec sa jeune compagnie

Non, ce n’est pas le titre d’une fable de la Fontaine.
C’est en fait la réunion de deux troupes de théâtre : La Godille, créée voici plus de 50 ans par André Palin à Toulon, reprise par Daniel Houdayer qui l’a installée à Six-Fours depuis 1990.
Les chiens ne faisant pas des chats, notre ami Daniel a une fille : Marie-Eve Venezianni qui a suivi les traces de son père. Elle est donc une « théâtreuse » qui, depuis 8 mois, a créé une troupe de jeunes comédiens sous le titre original… La Poule et le Soleil !
Ça méritait une explication que se plait à raconter notre volubile et talentueuse Marie-Eve : »Nous nous sommes retrouvés au mois de mai dernier à Villecroze pour jouer dans le cadre du « Mois Théâtral », festival de théâtre amateur qui existe depuis près de 30 ans. Il se trouve que c’était le 28 mai, jour de mon anniversaire et mes jeunes comédiens m’ont offert une poule en céramique, superbe et kitch montée sur une tige métal, pour la planter en décoration dans le jardin. C’était un jour de joie puisque le jury a créé pour nous le prix du jury. Et nous a remis un magnifique soleil en céramique. Comme nous cherchions un titre pour la compagnie, il a été tout trouvé : la Poule et le Soleil ! »
Et en ce 23 janvier, rejoignant son célèbre père au Théâtre Daudet, elle nous offrait avec toute sa troupe une pièce désopilante « Octave et les valeureuses » d’Alberto Lombardi qu’elle a mise en scène.

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Daniel Houdayer

Pour ne pas être en reste, Daniel nous racontait aussi la genèse du nom « La Godille » :
« La godille était un moyen économique d’avancer dans l’eau … Pas plus compliqué que ça !
Je voudrais préciser que, contrairement au café-théâtre, nous montons des pièces d’auteurs classiques et moderne. il suffit de voir notre programmation*.
Nous collaborons donc aujourd’hui, ma fille et moi, avec chacun sa programmation mais aussi avec des compagnies alentours comme les Troubadours d’Ollioules.
Je voudrais remercier la Mairie de Six-Fours, grâce à qui nous pouvons présenter nos spectacles une fois par mois au Théâtre Daudet ».
Tout ce petit monde théâtral s’entend à merveille, les « anciens’ ouvrant grand leurs bras à ces graines de comédiens encore, pour le plupart, adolescents.
A suivre de très près !

Jacques Brachet

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L’équipe de « Crise de mères ». Spectacle à 20h30, accueil à partir de 19h30 pour partager un casse-croûte offert par l’association (Sur réservation)

Programmation
Le 13 février 20h30 : « Crise de mères » de Martial Courcier, mise en scène de Daniel Houdayer (La Godille)
13 mars 20h30 : « Fureur » de Victor Haïm, interprété par Claude Dini (Les Troubadours)
17 avril : « Cendrillon » de Joël Pommerat (La Godille)
15 mai 20h30 : « Boeing Boeing » de Marc Camelotti (La Poule et le Soleil)
Renseignements : 06 72 23 28 54 – www.sixfourstheatre.com

Opéra de Toulon
Musique, danse, théâtre…

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Vendredi 26, mardi 30 janvier 20h – Dimanche 28 janvier 14h30
WONDERFUL TOWN,
Comédie musicale américaine de Leonard Bernstein
Livret de Joseph Fields et Jerome Chodorov – Paroles de Betty Comden et Adolph Green
Tiré de la pièce My Sister Eileen de Joseph Fields et Jerome Chodorov et des nouvelles de Ruth McKenney
Création : Broadway, Winter Garden Theatre, 25 février 1953
Direction musicale Larry Blank – Mise en scène Olivier Bénézech
Collaboration à la mise en scène Alyssa Landry
Chorégraphie Johan Nus – Scénographie Luc Londiveau
Costumes Frédéric Olivier -Lumières Marc-Antoine Vellutini – Création vidéo Gilles Papain
Création française – Nouvelle production Opéra de Toulon
Avec :  Jasmine Roy – Rafaëlle Cohen – Dalia Constantin –  Lauren Van Kempen – Alyssa Landry – Maxime de Toledo – Thomas Boutilier- Franck Lopez –  Jacques Verzier – Speedy Valenti…
Orchestre et Chœur de l’Opéra de Toulon

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Olivier Bénézech – Jasmine Roy – Larry Blank

NEW YORK, NEW YORK !
Pour cette création française de Wonderful Town, nous sommes partis sur une proposition claire et nette : pas de recours au système du « rétro ».
Bernstein n’est pas Gershwin, et l’auteur de West Side Story a toujours évolué dans son présent, y compris même avec une certaine urgence sociale : des concerts pédagogiques, et une oeuvre culte, West Side Story, transposée avec finesse au milieu des luttes raciales des années 60. L’une des minorités était à l’époque composée par des Portoricains. Aujourd’hui la langue espagnole est devenue officielle et plus parlée que l’Anglais. Porto Rico est intégré aux USA, et l’un des «kings» de Broadway est portoricain, Lin-Manuel Miranda, pour Hamilton.
Big Apple n’est pas seulement la ville qui ne dort jamais, mais aussi la cité de l’éternel recommencement. NYC bouge, se détruit, se reconstruit, s’adapte, se renouvelle dans une spirale où le mot FIN n’existe jamais. Il suffit de voir comment elle s’est remise de l’apocalypse du 11 septembre.
Bernstein est parti d’un « existant » pour composer Wonderful Town : une pièce de théâtre et un film, My Sister Eileen, une gentille comédie des années 40. Mais il en a changé le titre : du prénom de la petite soeur qui vient essayer de « réussir » à NYC, Lenny impose un titre générique en référence à sa ville adorée. Celle-ci le lui a bien rendu, en baptisant de son nom la place située devant le Metropolitan Opera.
Ainsi, en cette année de centenaire, notre hommage n’est pas de faire entrer le compositeur dans un Panthéon, mais de considérer qu’il est toujours parmi nous, dans sa ville, au milieu de son puissant et fort melting-pot, symbole de la réussite de Big Apple.

Olivier Bénézech, septembre 2017

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Vendredi 2 février 20h
TANGO METROPOLIS DANCE COMPANY
QUINTETTE DANIEL BINELLI
Direction générale et direction artistique Pilar Alvarez & Claudio Hoffmann
Direction musicale, composition et arrangements Daniel Binelli
Idée, création, chorégraphie et mise en scène Pilar Alvarez & Claudio Hoffmann
Scénographie Tristan Mur – Costumes Maria Sanz – Lumière Albert Pastor
Production Gruber Ballet Opéra

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Stéphan Freiss

Samedi 3 février 20h
UN ANIMAL DE COMPAGNIE
Une pièce écrite et mise en scène par Francis Veber
Assistant à la mise en scène Laurent Petrelli
Décors Charlie Mangel & Bastien Forestier
Costumes Juliette Chanaud – Lumières Régis Vigneron – Hologramme Sébastien Mizermont
Avec Stéphane Freiss, Noémie de Lattre, Philippe Vieux, Dinara Droukarova
Et la voix de Gérard Jugnot

Dans le cadre du Festival Hivernal de Musique de Toulon et sa Région, du 9 au 17 février

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Ruman Gamba – Till Felner

L’HIVERNAL
Vendredi 9 février 20h

L’Orchestre symphonique de l’Opéra de Toulon dirigé par Rumon Gamba.
Piano : Till Felner (Holst, Schumann, Bizet)
Samedi 10 février 20h, Foyer Campra
Concert des élèves du Conservatoire TPM – Département de musique ancienne et musique de chambre
Samedi 10 février 20h
Quatuor Prazak – Clarinette : Raphaël Sévère (Schumann, Brahms, Mozart)
Dimanche 11 février 15h, Cathédrale de Toulon
En semble vocal Calmus
Vendredi 16 février 20h
Concert de piano Kit Armstrong.
Transcriptions du « Ring » de Wagner (Liszt, Buson, Schumann, Bizet)

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Samedi 17 février de 18h à 23 heures
NUIT DU PIANO

4 pianistes – 8 récitals de 30 minutes
François Dumont (Bach, Beethoven, Ravel) – Nathalie Miltein (Liszt, Ravel, Schumann) – Jean-Paul Gasparian (Brahms, Messiaen, Ravel, Schubert) – Judith Jaurégui (Beethoven; Debussy, Schumann, Poulenc, Mendelssohn)

Toulon – Galerie Michel Estades
Le retour de GISCLARD

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Michel Estades a le talent de découvrir et de nous faire découvrir de beaux artistes, de grands talents, qu’ils soient peintres ou sculpteurs.
Chacune de ses exposition nous impose un talent évident que, fidèle il suit et fait venir et revenir dans ses galeries, puisque ce Toulonnais a créé trois galeries : Toulon, Lyon, Paris.
Ses artistes viennent dont accrocher leurs oeuvres dans ces trois lieux aujourd’hui connus et reconnus.
Et en ce moment et jusqu’au 3 mars, on a la joie de retrouver ce bel artiste qu’est Gisclard, qu’on a déjà rencontré à la galerie toulonnaise sise 18, rue Henri Seillon.
Gisclard et un méridional puisque né, en 66 du côté de Béziers.
Très vite attiré par la peinture et par des artistes tels que Cezanne, Braque, Léger qu’ils considère comme ses maîtres, il suivra des cours à Paris, aux Beaux-Arts et aux ateliers de la Grande chaumière.

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Malgré ses influences, Stéphane Gisclard a trouvé sa voie, son style et voici qu’il nous offre, sur des toiles grands formats, des histoires, mélange subtil du style Art Déco, cubiste, mâtiné Méditerranée dont il n’est jamais loin.
Ses toiles sont un fourmillements de personnages hauts en couleur et de milliers de détails que l’on met du temps à percevoir tant son jeu subtil des formes et des couleurs nous offre une histoire que nous devons nous-même écrire : des hommes cachés par un Borsalino, des femmes en petites tenues où protégées par de larges capelines ou de petits chapeaux cloche des femmes encore aux poitrines généreuses, au regard baissé sous une frange, une aviatrice des débuts des fous volants, la statue de la Liberté qui s’y insinue, le Moulin Rouge en fond, le tout dans une ambiance à la fois de mystère et de joie de vivre, de glamour et de sensualité, dans des couleurs chatoyantes, éclatantes de lumière.
C’est tout un monde inventé par un Gisclard inspiré qui a le sens de l’esthétique, de l’équilibre, du détail, du plaisir de nous offrir ces moments de bonheur pictural.

Jacques Brachet
A découvrir ou redécouvrir jusqu’au 3 mars à la Galerie Michel Estades
www.estades.com – 04 94 89 49 98

Toulon – Pathé Liberté
Charles BERLING redevient Pierre Curie

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En dehors du fait que l’on sait que Pierre et Marie Curie sont de célèbres chimistes et physiciens qui ont découvert le radium entre autres, l’on sait peu de choses sur ce couple exceptionnel et surtout sur Marie, Pierre étant décédé d’un accident à 46 ans, Marie ayant continué à travailler mais aussi à avoir une vie de femme et de mère.
La réalisatrice Marie Noëlle nous offre aujourd’hui une sorte de biopic sur cette femme venue de Pologne qui fut une pionnière en tant que scientifique mais aussi en tant que femme à une époque où celles-ci étaient reléguées à la cuisine et aux couches.
Un film original, tant par le traitement des décors et de l’image semblant sortir de cette atmosphère fin XIXème, début XXème siècle avec sa lumière diffuse, ses clairs-obscusr, sa couleur sépia dominante, sa lenteur et bien sûr les costumes d’époque.
Marie Curie défendit son travail bec et ongle, mais aussi son statut de scientifique « femme » et de femme tout court qui eut une vie après la mort de son mari, faisant scandale en ayant une liaison avec un autre chercheur, Paul Langevin, qui plus est était marié.
Polonaise, juive, femme, intellectuelle et pire encore femme libre, elle avait tout contre elle. Et pourtant, elle ne baissa jamais les bras se battant tout autant pour faire reconnaître son travail et défendant farouchement la cause féminine.
Ce magnifique portrait nous fait découvrir une femme belle, intelligente, courageuse par ce film d’une grande beauté esthétique, une magistrale interprétation de la comédienne polonaise Karolina Gruszka avec, à ses côtés une belle distribution internationale dont Ariek Worthaler dans le rôle de Paul Langevin et notre ami Charles Berling qui, après avoir endossé le personnage de Pierre Curie dans le film de Claude Pinoteau, tiré de la pièce de Jean-Noël Fenwick « Les palmes de Monsieur Schultz » auprès d’Isabelle Hupert et Philippe Noiret se retrouve dans ce même rôle, sous un ngle différent.
Charles qui, du théâtre Liberté au Pathé Liberté de Toulon, n’avait que quelques pas à faire pour nous en parler, Marie Noëlle étant souffrante.

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« Je suis très heureux – nous confie-t-il – d’être, pour une fois, « le mari de la femme » et que ce soit cette femme qui soit mise à l’honneur. Je connaissais Marie Noëlle pour avoir travaillé avec son marie Peter Sehr sur le film « Berlin Niagara » et lorsqu’elle m’a proposé ce rôle, j’ai aussitôt dit oui, d’abord parce que je connais un peu la vie de Pierre Curie que j’ai déjà interprété, mais aussi parce qu’il était temps de rendre hommage à cette femme prodigieuse et enfin parce que – et ça me révolte – elle n’ait pas trouvé un producteur français pour monter ce film. Rien que pour ça, j’aurais fait ce film. Elle s’est battue plus de deux ans et l’a tourné en Allemagne et en Pologne, pays qui l’ont aidée financièrement à réaliser ce film. Je trouve cela minable et inadmissible que le cinéma français ne s’intéresse pas plus à ce genre de projet et à une femme remarquable qui a reçu deux prix Nobel et a ouvert nombre de portes aux femmes. Ne pas pouvoir faire ce genre de films en France aujourd’hui est totalement incroyable.

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Tu connaissais plus Pierre que Marie ?
Oui c’est vrai car j’avais, pour mon rôle avec Pinoteau, lu quelques livres sur lui. Ce film, très beau, très fort, m’a permis et va permettre au public de découvrir la vie d’une femme hors du commun, d’un courage exemplaire et qui a mené un combat magnifique.
On a toujours comparé une savante à une nonne. Mais si elle était passionnée par son travail elle n’en était pas moins une femme.
On découvre également dans quelles conditions ces chercheurs travaillaient à l’époque, avec des matériels rudimentaires. C’est hallucinant. Et pourtant, il y avait la passion, l’insouciance, la curiosité de vrais pionniers. Le chef opérateur a fait un superbe travail pour reconstituer l’atmosphère de cette époque.
Penses-tu que ce combat qu’elle a mené est toujours actuel ?
D’une certaine manière ou, même si aujourd’hui on accepte mieux des femmes dans certains domaines, il y a, on le voit tous les jours, encore beaucoup de combats à mener sur certains aspects. Son combat féministe et scientifique a certes changé des donnes mais on voit aussi que peu à peu la parole se libère. Et la parole, ça me connaît, étant comédien. Mais je le vois au Liberté où je suis codirecteur avec Pascale Boeglin-Rodier et souvent, lorsqu’on est tous les deux, on s’adresse à moi, pas seulement parce que je suis comédien mais tout simplement parce que je suis un homme ! Je pense donc que ce film tombe très bien par rapport à ce qu’on vit aujourd’hui.
Je voudrais ajouter que ce film n’est ni militantisme ni une caricature du féminisme. car on se rend compte que l’homme ou la femme n’est pas qu’un : il y a le travail, l’amour, la vie de tous les jours. Tout se mélange dans une vie et ce film le montre bien : Marie était une scientifique mais aussi une femme et une mère.
Je pense que ce film fait partie de notre patrimoine »

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 Et puis, on ne peut pas passer sous silence le buzz qu’a fait Charles dans l’émission de Canal + « Le cercle » où il a traité « Stars Wars » de honte ou encore, de daube !
Il en rigole :
« Je le pense vraiment : ce genre de film fait d’effets spéciaux apporte quoi ? Même si ça marche et que ça fait incroyablement des scores énormes, on s’y emmerde, c’est sans intérêt, dénué d’émotion et de poésie, c’est assez réac et pendant ce temps on a du mal à monter des films tels que « Marie Curie »
Il est vrai qu’il faut aimer ce genre de films et que notre Charles s’enflamme vite. Mais il a assez d’humour pour, après avoir posé devant l’affiche de « Marie Curie », poser devant cette série qu’il exècre !
C’est ça la (le) liberté !!!

Jacques Brachet

 

Six-Fours – Théâtre Daudet
Les mardis du théâtre de la Godille

le 23 janvier à 20h30

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Au théâtre Daudet la jeune troupe : « La poule et le soleil » présente
« Octave et les valeureuses » d’Alberto Lombardo
Mise en scène Marie Eve Venezianni

Octave est un « »omme à femmes » comme on dit dans le vaudeville. Entre Sylvie, la cantatrice angoissée, Josy, l’étudiante en quête de sens, Joëlle, nymphomane, Eliane la fiancée impeccable, Brigitte qui lit dans sa tète et sa mère qui n’aime pas l’avoir conçue, son cœur balance,. Quadragénaire immature Octave s’occupe uniquement que de séduire ignorant la portée des sentiments et des désirs qu’il provoque. Il s’étonne toujours trop tard des conséquences de sa cécité et des dommages causés par son incapacité à choisir. Il se révèle tour à tour veule, égocentrique, ambigu, pitoyable, et son désengagement finit par pousser les belles à prendre leur destin en main .Octave doit désormais faire front.il ne reculera devant aucune contorsion, aucun ridicule, pour échapper au grand amour.
Cette pièce a obtenu le prix spécial du jury de l’Académisa Internazionale « il corvivio » en Sicile

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Avant le spectacle un casse croute vous sera offert a partir de 19h30 mais il vous faudra réserver.
renseignements –  réservations : 0672232854

Jacques MALATERRE
donne une chance sur six à Patrick SÉBASTIEN !

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Si l’on connaît l’animateur et le chanteurs de tubes écrits pour les mariages et les fiestas, derrière le rigolo qu’est Patrick Sébastien, se cache un mec sensible, intelligent et aux divers talents puisqu’il est également écrivain et comédien.
Et lorsqu’il est comédien, il ne va pas dans la gaudriole mais dans des films dont les personnages sont plutôt dramatiques mais aussi originaux.
Et pour cela, il a trouvé son alter ego en la personne de Jacques Malaterre, réalisateur, metteur en scène, qu’il a rencontré en 2014 sur le tournage de « Monsieur Max et la rumeur ». Tiré d’une pièce qu’il a écrite et dont il a tiré le scénario pour ce téléfilm, c’est Jacques Malaterre qui l’a réalisé et ça a été le coup de foudre de l’amitié.
Depuis, ils se sont retrouvés deux ans après pour « L’affaire de Maître Lefort » scénario tiré d’une nouvelle de Patrick.
Et les revoilà ensemble sur France 2 mercredi 17 janvier avec un scénario tiré d’une nouvelle de Patrick : « Une chance sur six », dans lequel il joue un antiquaire homosexuel raffiné qui vit dans le sud de la France avec une riche héritière plus âgée que lui qu’il essaie de déposséder de sa fortune. A ses côtés la belle comédienne Evelyne Dandry, la toute jeune comédienne et chanteuse Anne Sila issue de l’émission « The Voice » et qui incarne Marie dans la comédie musicale d’Obispo « Jésus de Nazarth ».
Le tournage s’est déroulé à Cassis, Bandol, la Ciotat.
Une occasion de retrouver Jacques Malaterre que j’avais rencontré à Marseille sur le tournage de « La loi de Christophe » avec Richard Anconina.

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« Dès que nous nous sommes rencontrés avec Patrick Sébastien, nous nous sommes reconnus. Il semblait que nous nous étions toujours connus et une vraie complicité, une vraie amitié se sont aussitôt développées. Au fil du temps, nous sommes de plus en plus complices. De plus, Patrick écrit superbement bien et il me propose toujours des scénarios magnifiques et originaux.
Comment travaillez-vous tous les deux ?
Il écrit lui-même le scénario qu’il me propose et que nous revoyons ensemble. Ce qu’on cherche avant tout, ce sont des histoires un peu « diaboliques » qui sortent des sentiers battus. Nous n’avons pas envie de faire un énième polar avec un flic récurrent mais des histoires pleines de mystères et de rebondissements. On aime prendre des risques, se faire peur !
Ses personnages sont de plus en plus complexes et inattendus. Il a été boucher puis avocat et cette fois antiquaire bisexuel. Il ne veut surtout pas s’enfermer dans la routine. L’écriture de Patrick se rapproche beaucoup d’Hitchcock, d’Agatha Christie.
Et pour le casting ?
Hormis son rôle, je travaille avec un directeur de castings, qui me propose des comédiens. Je regarde ce qu’ils ont fait, je les rencontre à travers une séance de travail et je crois à ce contact-là. Il faut qu’il y ait entre nous une vraie rencontre et qu’on se choisisse mutuellement. Qu’on ait vraiment envie de travailler ensemble.
Si je comprends bien, il y a encore des projets avec Patrick ?
Oui car on a toujours envie de travailler ensemble.
Je suis en train de mettre en scène son prochain spectacle « Avant que j’oublie », qui démarrera à Vias dans l’Hérault le 9 février. En juin sera diffusée la 200ème de son émission « Le plus grand cabaret du monde » qui sera tourné à Monaco et dont je filmerai les coulisses de l’émission. Puis nous tournerons un docu-fiction sur « Molière et l’affaire Tartuffe »
Vous pouvez nous en parler ?
Lorsque Molière écrit « Tartuffe » en 1664 et la présente au roi, la censure de l’époque fait interdire la pièce. Molière est même menacé d’excommunication et même du bûcher par les intégristes catholiques de l’époque. Elle ne sera en fait rejouée qu’en 1669 après que Molière ait dû la remanier. Vous voyez, rien n’a beaucoup changé depuis, Molière est toujours d’actualité !

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Il y a d’autres choses en cours je crois… sans Patrick !
Oui, je suis directeur artistique pour France 5 du documentaire tiré du livre d’Eric Pinkas, historien et rédacteur en chef d' »Historia » « Qui a tué Néandertal ? ». C’est mon monteur, Thomas Cirotteau qui le réalise. C’est un tour d’horizon sur notre cousin lointain puisque, aujourd’hui, il est prouvé que nous avons tous du sang de Néandertal !
Et puis, toutes les semaines sur Arte, je propose un film de 26 minutes dans une collection intitulée « Les oubliés de l’Histoire ». Ce sont des héros oubliés qui ont préféré l’ombre à la lumière. Des héros européens tels que le torero Manolete, Gala, la femme de Dali, le footballeur George Best, l’aviatrice Jacqueline Auriol, Théo Sarapo, le dernier compagnon de Piaf, Jerzt Popielusko, prêtre et martyr polonais, la comédienne et chanteuse Jeannette Mac Donald et quelques autres moins connus. Ca a été un travail de longue haleine : 3 ans pour réaliser vingt portraits de 26 minutes
Vous n’arrêtez jamais !
(Il rit). Vous savez, ce métier est tellement aléatoire que lorsqu’on vous propose de beaux projets, il ne faut pas hésiter à les prendre. C’est ce que je fais, en variant les plaisirs !

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Propos recueillis par Jacques Brachet
Photos Malaterre : Christian Servandier

 

2017 au Mucem : année de consolidation

Scénographie Mucem Exposition Roman-Photo Décembre 2017 © Francois Deladerriere

En 2017, la fréquentation du Mucem a atteint 1 255 000 visites, dont 413 747 ont découvert une ou plusieurs expositions et 35 162 ont participé à la programmation artistique et culturelle.
A noter que ces chiffres ne sont pas directement comparables avec ceux de 2016, dans la mesure où la Galerie de la Méditerranée, proposition permanente du musée, est restée fermée pour réaménagement pendant 6 mois, entre juin et fin novembre 2017. La réouverture de cette salle le 28 novembre 2017, avec l’exposition de longue durée « Connectivités », consacrée aux villes, mégapoles et mégalopoles en Méditerranée du XVIème au XXIème siècle, a permis d’enregistrer une forte augmentation de la fréquentation durant le mois de décembre 2017 (+27% de fréquentation par rapport à novembre). Il convient de noter qu’en 2016 – année marquée par le très important succès de l’exposition Picasso et les arts et traditions populaires
La fréquentation des expositions et de la Galerie de la Méditerranée avait atteint 544 018 visites.
Par ailleurs, le public marseillais continue de représenter près d’un quart des visiteurs français. Les personnes interrogées par l’Observatoire permanent des publics (période : 1er juillet – 30 septembre 2017), se déclarent satisfaites ou très satisfaites à 98%.

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La fréquentation des groupes scolaires atteint 40 500 élèves, niveau comparable à ceux de 2015 et 2016. De même, les publics âgés de 18 à 25 ans se maintiennent à un niveau de fréquentation de plus de 28 000 personnes (stable par rapport à 2015 et 2016), soit 7,5% de la fréquentation totale.
Sur les réseaux sociaux, la communauté du Mucem continue de progresser : fin décembre, Facebook compte 144 280 abonnés, Twitter 18 300 followers, et Instagram 22 400 abonnés. Le Mucem est également présent depuis septembre 2017 sur Google Art & Culture avec une visite virtuelle et six expositions d’objets phares des collections.
L’année 2017 est une année exceptionnelle en termes de présence du Mucem hors de ses murs avec la présentation de lieux saints partagés au Musée national du Bardo en Tunisie, au Musée national d’histoire de l’immigration à Paris (exposition ouverte jusqu’au 21 janvier 2018) et au nouveau musée du Palais Dar el Bacha à Marrakech. « J’y crois, j’y crois pas », l’exposition sur la magie et sorcellerie avec plus d’une centaine de pièces des collections du Mucem est présente au Musée de Bretagne jusqu’au 1er avril 2018. En Corée du sud, deux expositions ont été présentées : « Junk » au National Folk Museum de Séoul (Vies d’ordures), et Imaginative Geography à l’Asia Culture Center de Gwangju (inspirée des collections du Mucem)

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Mucem J4 – Niveau 2 (800 m²)
Le roman-photo a mauvaise presse. Le terme sous-entend tout à la fois la niaiserie sentimentale, la frivolité, ou encore l’ingénuité. À ce jour, il n’a que rarement retenu l’attention des historiens de l’image, et encore moins celle des musées.
Grave erreur ! Car le roman-photo a pourtant bien des choses à nous dire… et pas seulement des mots d’amour.
Né en 1947 en Italie, le roman-photo a constitué le plus gros succès éditorial de l’après-guerre, et restera pendant plus de vingt ans le best-seller de la littérature populaire en Méditerranée. Les lecteurs – en majorité des lectrices – se comptaient par millions ; les revues dans lesquelles ils étaient publiés passaient de main en main et c’est ainsi que dans les années 60, on estime qu’un Français sur trois lisait des romans-photos. Reconstituer ces petites mythologies sentimentales permet ainsi d’offrir une relecture originale de l’avènement de la société de consommation et de l’évolution des mœurs, tout autant qu’un regard décalé sur l’émancipation et la libération des femmes dans l’Europe méditerranéenne de la seconde moitié du XXe siècle.
C’est l’enjeu de l’exposition « Roman-Photo », qui réunit plus de 300 objets ,films, photographies, documents, et, bien entendu, quelques-unes des plus belles réalisations de cet artisanat devenu en peu de temps une industrie une industrie culturelle de masse, dont certaines productions élaborées par des réalisateurs proches du néo-réalisme italien s’avèrent d’une qualité exceptionnelle.

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Jalousies et trahisons, tendres baisers et cœurs brisés, décapotables et micro-ondes, Dolce Vita et lutte des classes : « Roman-photo, un feuilleton riche en surprises, rebondissements et coups de foudre (esthétiques), à ne manquer sous aucun prétexte !

 

Toulon – Le Liberté
Yann PIAT… 24 ans après

CARTON INVITATION

Les Varois et les Toulonnais se souviennent encore du séisme politico-judiciaire qu’a provoqué, dans la région, voici 24 ans, l’assassinat de la députée du Var Yann Piat.
24 ans après notre ami réalisateur Christian Philibert revient sur l’affaire avec ce document remarquable « L’affaire Yann Piat » que lui a commandité France 3 Région, en la personne de sa directrice régionale PACA, Isabelle Staes.
Entre fictions et documentaires, Christian Philibert nous a déjà proposé quelques films hors des sentiers battus comme l’inénarrable film devenu culte « Les quatre saisons d’Espigoule », suivi de « Travail d’arabe » et « Afrik’aïoli » ou encore, côté documentaires « Massilia Sound System » ou « Provence 15 août 1944, l’autre débarquement », déjà pour France 3, avec la voix off de Charles Berling. Ce dernier qu’on retrouve à nouveau en « off » dans ce film présenté en avant-première au Liberté par sa co-directrice Pascale Boeglin-Rodier, Charles Berling étant absent, d’Isabelle Staes, de Thierry Affalou, producteur de Comic Strip Production, Jacques Dussart, co-scénariste du film et de quelques journalistes ayant participé au film et ayant beaucoup écrit à l’époque sur cette affaire devenue nationale.
Ce film sera diffusé sur France 3 régions les 15, 19 et 21 janvier et Isabelle nous rappelle que France 3 c’est déjà quelque 250 documentaires et 4000 heures de portraits et récits concernant notre région.

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Pascale Boeglin-Rodier, Isabelle Staes, Thierry Affalou, Christian Philibert

S’attaquer à cet événement était une gageure et Thierry Affalou précise que France 3 leur a laissé toute liberté en prenant le risque de faire ressurgir cette affaire qui, sur de nombreux points, reste un mystère, et le courage d’aller jusqu’au bout de la création.
« Alors que je vivais à la Seyne – rappelle Christian Philibert – et Jacques à Solliès-Pont, nous ne pouvions alors qu’être touchés par cette affaire qui touchait aussi tous les Varois. Nous nous sentions particulièrement concernés et ça a été un vrai plaisir que de nous plonger dans les archives de l’époque et de rencontrer ces journalistes qui étaient alors sur l’affaire comme Claude Ardid, José Lenzini, Jean-Jacques Bertolotti, Jean-Michel Verne, Jean-Pierre Bonicco, Patricl Lallemant, qui ont suivi jour après jour ce procès retentissant.
Le projet était épineux, notre but n’étant pas de retrouver les commanditaires de l’attentat… par sécurité, il ne fallait pas aller jusque là ! Mais il était difficile de s’approcher de la vérité car nombre d’acteurs de ce drame ont bizarrement disparu. Mais il y a encore beaucoup de fils à tirer dans cette histoire »

Ce documentaire, on peut le dire, est remarquablement monté, fait de documents de l’époque et de la paroles de ces journalistes qui ont été au cœur de l’affaire, laissant la porte ouverte à la question : qui a tué qui ?
« Chaque dossier que l’on ouvrait – précise Jacques Dussart – ouvrait une nouvelle porte à d’autres dossiers. Il a fallu faire un travail d’historiens qui a duré deux ans autour des deux personnages centraux de cette histoire : Fargette, parrain du milieu varois dont on a dit qu’il était le commanditaire, un homme trop gourmand et Yann Piat, femme ambitieuse et naïve, trop curieuse, qui se savait menacée et ne s’en cachait pas. Par ailleurs, il fallait être très prudent, faire attention aux limites à ne pas franchir par peur d’être attaqué en diffamation, tout en allant le plus loin possible et en frôlant la vérité au plus près »

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Christian Philibert, Jacques Dussart

Ce furent alors des heures, des jours, des mois à compulser des archives, à essayer de rencontrer les quelques acteurs encore vivants de cette affaire et ce sont ces journalistes qui ont suivi l’affaire qui ont été de précieux interlocuteurs en racontant leur ressenti.
« Il est en fait très difficile de se retrouver dans tout ce qui a été dit et écrit – ajoute Christian Philibert – tant de fausses rumeurs ont été colportées, tant il y a eu de manipulations, tant l’affaire a été instrumentalisée. Il fallait rester dans la légalité, ne pas verser dans le complotisme, essayer d’ouvrir des pistes. A chaque découverte, c’était une remise en question constante tant les pistes se brouillent. Il était difficile, en dehors des journalistes approchés, de trouver des témoins et surtout de ne pas avoir de problèmes comme Antoine de Caunes a pu en avoir lorsqu’il a tourné sa fiction. J’avais envie de faire ce film car jusqu’à ce jour aucun documentaire n’a été fait sur cette affaire.. Malgré cela, je pense qu’on ne trouvera jamais le fin mot de l’histoire. Nous avons une certitude : on le saura peut-être lorsque tous les acteurs, les témoins seront morts ».

Jacques Brachet

 

FRANCE 2 – Soirée continue
Mercredi 24 janvier à partir de 20h55

JACQUELINE DILS(Mathilde SEIGNER) PATRICK DILS(Thomas MUSTIN) JEAN DILS(Jean-Claude LEGUAY) LAURENT VANNIER(Jean-Michel LAHMI) ANDRE MARQUAND(Steve DRIESEN) ERIC GRUMBACH(Philippe RESIMONT) PATRICIA VESTRAETE(Emilie GAVOIS ) KAHNCAPITAINE (ANGE ALBERTI) Guillaume FAURE (PRESIDENTE LYON)

Accusé à tort : Faut-il avoir peur de la justice ?
Fiction : Je voulais juste rentrer chez moi » d’après le roman éponyme de Patrick Dils (Ed Michel Lafon)
Production : Chabraque Productions – Clémentine Dabadie et Gram Prod – Yves Rénier
Réalisation : Yves Rénier – Scénario – Jean-Luc Estèbe
Directrice de l’unité fiction France 2 : Fanny Rondeau
En septembre 1986, les corps de deux enfants sont découverts sur un talus de chemin de fer à Montigny les Metz. C’est le début de ce qui va devenir « L’Affaire Patrick Dils », une des erreurs judiciaires les plus emblématiques dans les annales de la justice depuis la 2ème guerre mondiale.
Au-delà de l’erreur judiciaire, c’est surtout l’histoire d’un combat.
Le combat d’une mère qui va se transformer en guerrière pour affronter la machine judiciaire ; le combat d’un adolescent (Patrick a 16 ans à l’époque) qui, après 15 ans de prison, ressortira grandi d’une mécanique programmée pour le broyer.
Des gens ordinaires, jusqu’ici sans histoire, qui vont puiser au plus profond d’eux-mêmes des
ressources qu’ils ne se soupçonnaient pas, au nom d’une vérité qu’ils sont seuls à défendre.
Avec: Mathilde Seigner, Thomas Mustin, Yves Rénier, Jean-Claude Leguay, Jean-Michel Lahmi, Steve Driesen, Xavier Martel, Philippe Resimont.

 

© Alain Guizard - Sur la photo : Patrick Dils, Mathilde Seigner, Julian Bugier. Conférence de presse de présentation de « Je voulais juste rentrer chez moi », le film d' Yves Rénier avec Mathilde Seigner consacré à l' affaire Patrick Dils, diffusé sur France 2 le 24 janvier prochain. Paris, France Télévisions, le 21 décembre 2017.

© Alain Guizard – Sur la photo : Patrick Dils, Mathilde Seigner, Julian Bugier.


22h25 le débat : Accusé à tort : faut-il avoir peur de la justice ?
présenté par Julian Bugier
Production : MFP – Réalisateur : Philippe Lallemant – Préparé par Caroline Durand
Unité Magazines de société de France 2 : Nicolas Daniel, Ophélie Radureau
Conseillère de programmes fiction France 2 : Sophie Exbrayat
Suite à la diffusion du film, France 2 propose une nouvelle soirée continue animée par Julian Bugier en présence de Patrick Dils.
Chaque année en France, ils seraient plus de 500 à demander réparation à la justice pour une détention injustifiée. Parmi eux : Patrick Dils qui deviendra un « symbole de l’erreur judiciaire ».
En 1989, ce jeune homme de 16 ans est accusé du meurtre de deux enfants à Montigny-les-Metz. Après avoir avoué ce double meurtre, il se rétracte quelques jours après mais il est déjà trop tard. Condamné à la réclusion criminelle à perpétuité il lui faudra passer quinze ans en prison avant d’obtenir un nouveau procès et un acquittement en 2002.
Patrick Dils aspire aujourd’hui à la tranquillité mais la justice n’a toujours pas trouvé le coupable des meurtres. Patrick Dils souffre de cette lenteur à faire éclater la vérité et déplore l’impunité de ceux qu’il juge responsables de l’erreur judiciaire dont il a été victime.
Il sera présent sur le plateau.
Pourquoi a-t-il avoué un crime qu’il n’a pas commis ? Pourquoi la justice censée nous protéger peut-elle nous accuser à tort ? Médias, magistrats, policiers, qui porte la responsabilité de ces erreurs ? Et peut-on les éviter ? Julien Bugier donnera la parole aux victimes mais aussi aux avocats et aux représentants de l’institution judiciaire. Ensemble, ils viendront partager, comprendre mais aussi débattre sur les ratés d’une institution qui peut parfois briser des vies.