Archives mensuelles : novembre 2017

MARSEILLE – MUCEM
« Connectivités » à la galerie de la Méditerranée

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Ouverte depuis le mois de juin 2013, la galerie de la Méditerranée du MUCEM a déjà reçu 1.750.000 visiteurs.
Et voilà que Jean-François Chougnet, président de ce lieu prestigieux, nous présente dans cette salle un nouveau grand concept de la Méditerranée, sous le titre de « Connectivités », une exposition sur les cités méditerranéennes et leurs connexions qui remontent aux XVI et XVIIèmes siècles jusqu’à nos jours, les relations entre les peuples qui abordent et accèdent à la Méditerranée, leur passé, leur présent, leur avenir.

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Jean-François Chougnet – Sylvia Amar

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Myriane Morel-Deledalle – Aude Fanlo – Cécile Dumoulin

Ces siècles-là ont été des siècles charnières, historiquement et géographiquement, dominés par deux empires : l’empire Ottoman et celui des Habsbourg, se construisant à partir de cités telles Istanbul, Séville, Venise, Alger, qui ont inscrit une histoire urbaine jusqu’à nos jours..
Ces sauts dans le temps sont illustrés dans cette exposition par quatre métropoles : Istanbul, Casablanca, le Caire et évidemment Marseille. Quatre exemples de l’évolution des cités d’aujourd’hui.

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Ce grand projet a été monté avec l’aide de nombreux prêts des musées du Sud de l’Europe comme Lisbonne, Séville, la mer de Gênes, Marseille, Sèvres, le Musée des Armées, le Louvre… et par une belle équipe de femmes autour du président : Sylvia Amar, responsable de la production, Myriane Morel-Deledalle, commissaire général de l’exposition, Giovanna Comana, scénographe, Aude Fanlo, adjointe responsable du département recherches et enseignement, Cécile Dumoulin, responsable du développement Culture et des publics.
Ils ont fait appel à de nombreux artistes qui ont travaillé autour de divers thèmes : l’urbanisme, l’habitat, l’architecture, l’organisation et le développement des villes, proposant leurs regards multiples et divers.
Ont déjà eu lieu des rencontres avec le public, entre ces artistes mais aussi d’autres acteurs comme ceux du port de Marseille, des historiens, des politologues, des géographes, des journalistes, des chercheurs, des réalisateurs.
En parallèle a été créé un espaces dédié aux enfants : « l’île aux trésors », espace ouvert gratuitement aux familles et aux scolaires, où leur sont proposés des jeux de pistes qui leur font faire un voyage imaginaire afin de découvrir ces villes et cette exposition et d’en ramener des trésors. Une interaction se fait au moyens de tablettes.

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Yvan Salomone – David Gheron-Tetriakoff – Simon Faithfull
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Hassan Darsi – Marie-Pierre Florenson – Fabrice Coquio

Quelques artistes présents :
Yvan Salomone :
Il propose une série de photos de la Cité Radieuse de le Corbusier, à Marseille, sur le thème de l’urbanisme et de l’habitat au XXème siècle en évoquant la séparation de la ville et du port.
David Gheron-Tetriakoff, nous offre un film réalisé au Caire en 2006, lors du transport de la statue de Ramsès II de la gare au musée situé près des pyramides de Gizeh, occasion de la ré appropriation des places publiques par le peuple, quatre ans avant le printemps arabe.
Simon Faithfull, explorateur de l’extrême, a réalisé un film surprenant, où il avance sans fin dans les fonds marins, reprenant en quelque sorte le mythe de Sisyphe.
Hassan Darsi a réalisé vidéos et photos sur un monde disparu à Casablanca, un témoignage entre passé et futur. Il propose également,ce qu’on peut appeler une « anti-maquette » d’un lieu qui a été détruit alors qu’en principe une maquette est faite pour représenter un projet.
La photographe Marie-Pierre Florenson, vivant à Marseille, propose un diaporama intitulé « Parvis Ouest, côté mer », photos prises depuis 2011 dans la zone du Fort St Jean, et l’esplanade de la Major mêlant chantiers, espaces en construction et y montrant l’appropriation qu’en ont fait promeneurs, habitants, œuvre à la fois artistique et témoignage de l’évolution des lieux rénovés.
Fabrice Coquio, président de la société Interxion et mécène du MUCEM, nos propose un film d’animation sur l’évolution numérique qui permet des connexiosn presque immédiates reliant le monde à travers des réseaux sous-marins.

Jacques Brachet
Photos Monique Scaletta

 

MONTY, chanteur, auteur, producteur…
encore très… « verts » !

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Monty avec Michel Bourdais, ex collaborateur de SLC, qui a co-écrit le livre avec Monty

Il a le culot d’avoir le même prénom que moi. Il va jusqu’à avoir les cheveux blancs et la barbichette… comme moi ! Et à l’entrée des artistes du Nikaïa de Nice, sur la tournée « Age Tendre », voilà qu’on vient me demander des autographes !
Ça ne peut pas durer et je le dis tout de go à Monty… qui se marre bien !
Entre notre rencontre et aujourd’hui, la barbichette a disparu… chez les deux Jacques !
Monty, c’est, à partir de 1964, des tubes qui s’enchaînent : « Même si je suis fou », « Ce n’est pas vrai », « Un verre de whisky », « Bientôt les vacances », « Mes rêves d’enfant », « Brasilia » et en 1970 le fameux et devenu mythique « Allez les Verts ».
La première fois que je l’ai rencontré, c’était sur la tournée d’Europe 1 où Dalida, qui était sa marraine, qui revenait sur scène après son suicide, remontait sur scène. Ce devait être en 67.
Ce fils de parents Ukrainiens émigrés en Pologne puis en France, à Chezal-Benoit, dans le Cher, était un garçon adorable, plein d’entrain et de joie de vivre qui surfait sur les hit parades. Il a encore continué à chanter durant quelques temps
Et puis un jour, plus rien. Le chanteur disparaît en pleine gloire même s’il continue d’être sur les pochettes de disques, en tant qu’auteur compositeur, des copains : Sheila (Petite fille de Français moyen), Dallda (Mama), Eric Charden (Le monde est gris, le monde est bleu), Petula Clark (Si tu prenais le temps), Jeane Manson (Fais-moi danser) et puis Mitchell, Gall, Vartan, Vilard, Alamo… Tous sont passés à la méthode Monty… Avant qu’il ne parte s’exiler quinze ans aux USA.
Il est le tout dernier chanteur à être venu se joindre à la tournée « Âge Tendre ».
Une vie de folie avec des hauts et des bas, trois mariages huit enfants, d’énormes succès comme de grosses galères. d’énormes déceptions aussi avec par exemple Charden, avec qui il était complice et a écrit plein de chansons dont « Quand le matin » qu’Eric est allé proposer à Claude François, celui-ci faisant enlever le nom de Monty pour être accrédité en tant qu’auteur… Ce que Charden a accepté sans le dire à Monty.
Et puis, ce regret d’être passé à côté de Patrick Hernandez et son fameux « Born to be alive » et Madonna qui ne demandait qu’à travailler en France… Et que, alors drogué à mort, son ami et co-producteur a laissé filer !
Bref, des galas, des galères, des joies, des peines, comme en ont tous les artistes, Jacques nous les raconte dans ce bel album paru aux Editions & Co : « Du showbiz au chaudron », le chaudron étant le surnom donné au stade Geoffry Guichard de St Etienne, stade de la fameuse équipe de St Etienne, les Verts, dont Monty est un plus que fan et pour qui il a écrit la chanson « Allez les Verts », énorme succès qui est allé jusqu’au States et qui est une histoire incroyable.
Jacques s’est toujours partagé entre sa vie de chanteur, auteur, producteur et sa vie de fan qui reste liée aux Verts. On a pu le voir en tournée « Age Tendre » où chaque matinée, chaque soirée, la foule immense se levait, comme dans un stade, pour chanter cet hymne avec lui. Hymne qu’on retrouve en bonus sur un CD accompagnant le livre.

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Du temps des « Yéyé »

Rencontre avec un pote
Jacques Bulostin, alias Jacques Bulkowstein, comment es-tu devenu Monty ?

Tout à fait par hasard. D’abord parce que, lorsque en 1963, je vais voir Eddie Barclay, c’est pour lui proposer des chansons pour ses propres artistes. J’en écris et compose depuis l’âge de 14 ans mais je n’ai pas une seconde des velléités de les chanter… Bien trop timide ! Lorsqu’il écoute mes chansons, il me dit que c’est ma voix qui lui plaît et qu’il me veut comme chanteur. Hésitations, angoisse… Je mets du temps à dire oui. Arrive alors la question du nom : il n’aime pas le mien et comme la mode est à la consonance anglaise, il me propose… Jack Kennedy ! Que je refuse aussitôt et pour cause ! Comme j’adorais Montgomery Clift qu’on appelait Monty, je lui propose Jacques Monty qu’il accepte et lorsque le premier disque sort… Jacques a disparu. Voilà mon cher Monsieur, comment l’auteur compositeur Jacques Bulostin est devenu Monty le chanteur ! Bien m’a pris de refuser son pseudo puisque le jour de ma première télé… Kennedy est mort !!!
Tu as alors pu vaincre ta timidité ?
Ça a été long et difficile mais ça m’a passé lorsque j’ai vu le plaisir que je donnais aux gens et surtout les yeux brillants de mon père, fier que je réussisse. J’ai chanté pour lui jusqu’à sa disparition.
Alors, pourquoi cet arrêt brusque quand tout marchait ?
Je préférais écrire des chansons que chanter et puis j’avais envie d’autre chose. J’ai voulu tâter de la production et je suis parti aux USA. Arrivant avec mon succès « Allez les Verts », je suis allé avec mon disque frapper à la porte d’un des plus grands producteurs, Ahmet Artegun, qui avait fondé l’équipe de foot de New-York, le Cosmos. Je lui ai fait passer mon disque, il m’a aussitôt ouvert la porte et j’ai travaillé pour lui. Il m’a tout appris et m’a fait travailler avec Stevie Wonder, La Toya Jackson et j’ai travaillé sur la prod’ de « Trhiller »… Des dieux pour moi ! C’est à l’époque où Nougaro s’est fait virer de Polygram. Je l’ai fait reprendre chez Warner… et il a fait « Nougayork » !

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Après quinze ans d’Amérique, pourquoi revenir ?
Parce que la France me manquait, comme ma famille et mes amis. Car aux USA, si tu travailles, tu peux réussir mais tu ne te fais pas d’amis. J’ai donc décidé de rentrer.
Et de redevenir chanteur en rejoignant « Age Tendre » !
Oh non, pas directement : j’ai mis quatre ans pour dire oui à Michel Algay. Je n’avais pas tu tout envie de revenir sur scène. Mais il a insisté et on a fait un deal : « Si ça me gonfle, j’arrête ». Il a été OK… et je n’ai pas arrêté car de voir chaque soir cette foule chanter et danser avec moi, c’est un vrai plaisir.
Tu vas donc remonter sur scène tout seul ?
Que non ! Ce n’est pas un come back, je suis lucide, « Age Tendre » ça marche parce qu’on est nombreux sur scène. Mais tout seul, je ne remplis rien et je ne veux pas me ridiculiser. Par contre, j’ai retrouvé des tas d’amis chanteurs et j’ai des projets de chansons pour Michèle Torr, Herbert Léonard. Je continue d’écrire, j’ai des chansons plein les tiroirs et je vais essayer de les placer.
C’est toi qui proposes ?
Oui bien sûr, ou on me demande aussi. Un jour que j’étais chez Jeane Manson, elle me demande si je n’ai pas une chanson pour elle. Je lui dis oui, me mets au piano et lui joue une mélodie. Elle me dis : « OK, je prends ». Le problème est que je venais de l’inventer ! Sitôt dans l’ascenseur je l’ai écrite sur un bout de papier… C’était « Fais-moi danser » !
Que penses-tu de la nouvelle génération ?
J’adore Zaz, je trouve qu’elle a une voix et une personnalité extraordinaires. Par contre, je n’arrive pas à me faire au rap. A part I Am car ils ont des textes fabuleux.
Et ton histoire avec les Verts ?
C’est une histoire d’amour qui dure depuis… quarante ans ! J’étais au stade de France avec eux… Ça a été un grand moment d’émotion !

Propos recueillis par Jacques Brachet
Photos Christian Servandier

 

Francis HUSTER : Un homme indigné

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Petite pose à l’Opéra de Toulon ce samedi 25 novembre, pour Francis Huster qui, aux côtés de Régis Laspallès, est venu jouer « A droite, à gauche », pièce de Laurent Ruquier, mise en scène par son complice Steve Suissa.
Une star. Un réparateur de chaudière. Ils n’ont rien en commun, rien pour se rencontrer. Et pourtant… Pièce à la fois drôle et piquante où Ruquier prouve qu’un homme de droite et un homme de gauche… ça n’est pas si loin de se retrouver… au centre !
Gros succès, salle pleine et le plaisir renouvelé de retrouver mon ami Francis avec qui l’on ne se quitte jamais longtemps et qui a toujours mille choses à me raconter, tant ce diable d’homme ne reste pas un seul jour à ne rien faire. Vous allez le découvrir.
Mais auparavant, nous avons beaucoup parlé de son nouveau livre : « N’abandonnez jamais, ne renoncez à rien » paru au Cherche Midi. Une diatribe, une mise au point, un coup de gueule sur le monde d’aujourd’hui, sur la politique, ses colères, ses déceptions, ses indignations et « peut-être » un espoir : la jeunesse d’aujourd’hui.

A Droite à Gauche © christine-renaudie 030

Francis, ce livre est, je trouve, un livre de colère…
Oui, et je pense que j’ai le droit d’être en colère car il y a toute une jeunesse coupée de la Culture, et je pèse mes mots. L’Education Nationale a failli à son devoir. Quand je pense qu’on oblige les parents à faire faire de la natation à leurs enfants, sous peine de pénalisation, pendant qu’on laisse la Culture de côté !
Durant le cursus 6ème/bac, combien d’élèves ont-ils assisté à un spectacle de théâtre, de musique, de danse ? C’est déshonorant pour l’Education Nationale. Quant à la télévision, combien de chaînes nationales ont-elles retransmis un grand spectacle aux heures de grande écoute ? On les compte sur les doigts.
La jeunesse peut-elle réagir à ça ?
La jeunesse d’aujourd’hui, je parle des 15/30 ans, a compris qu’on lui ment, qu’on la tient dans un état de somnambulisme. Elle va onc réagir et agir. C’est tout ce que je souhaite. La question est : comment va-t-elle réagir ?
Crois-tu en la jeunesse d’aujourd’hui ?
J’y crois et j’en ai peur à la fois.
Elle est l’avenir du monde mais je pense qu’elle sera intransigeante. Elle tournera le dos aux 40/70 ans. L’avenir est entre leurs mains mais il faut que le mot « partage » soit le centre de leur vie. C’est le mot-clef de l’avenir. Mais vont-ils partager ?
Nos grands parents étaient des héros qui sortaient des guerres
Nos parents étaient des héros car ils ont été des bâtisseurs.
Nous, nous sommes lâches, impuissants, responsables de l’état de destruction de la planète.
Tu es très critique…
Oui, car nous ne faisons plus partie de leur monde. Leurs vrais parents… c’est le portable. Leurs grands-parents… c’est Internet ! Et c’est une plaie mondiale.
La jeunesse s’intéresse plus à ce qui se passe dans le monde qu’autour d’eux, dans leur cœur. Ils jugent en fonction de l’ailleurs. Un nouveau monde commence

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Rencontre avec Claude-Henri Bonnet, directeur de l’Opéra de Toulon

Ne trouves-tu rien de positif ?
Heureusement oui. Je pense à Eric Ruf, directeur de la Comédie Française que je félicite car il maintient une troupe et il a ouvert cette maison comme un arc en ciel à des pièces, des auteurs, des comédiens modernes. Elle reprend une véritable morale du théâtre. Mais il faudrait plus d’exemples de ce genre. Il faut se battre pour que renaissent de nouvelles troupes. Trop d’entre elles ont disparu.
Pourquoi ?
A cause du Ministère de la Culture ! Il y a eu Malraux, il y a eu Lang… Et depuis ?
Le Ministère s’est déshonoré car, outre les grandes troupes théâtrales qui ont disparu faute de moyens, nombre de festivals ont dû s’arrêter et d’autres se battent pour résister. C’est inadmissible.
Tout au long de ce livre, tu fais un parallèle avec Molière, sa vie, son œuvre, son modernisme…
Molière, c’est la modernité totale et plus on se rapproche de 2022, qui sera le tricentenaire de sa naissance, plus on va se rendre compte qu’il est devenu la sauveur des dix ans à venir.
Daniel Auteuil va monter « Le malade imaginaire », Michel Bouquet joue « Tartuffe » qui sera aussi monté avec Jacques Weber et Pierre Arditi. Richard Berry va monter un Molière. Bacri/Jaoui ont joué « Les femmes savantes », Francis Perrin a monté une spectacle autour de sa vie et j’espère qu’il va revenir avec une de ses pièces… Plus on avance, plus on s’aperçoit que la modernité de Molière fait mouche auprès de public, par sa force, sa morale politique.
Jamais Racine n’a remis le pouvoir politique en question. Corneille quant à lui, a passé son temps à lui cirer les pompes. Molière est le seul à avoir osé s’élever contre lui.
Tu écris qu’il faut vivre, aimer dans l’excès. Ce pourrait être ta devise car tu es quand même un homme excessif !
(Il rit, suivi d’un silence) En amour, s’il n’y a pas d ‘excès, pour moi ce n’est pas la vraie vie, le véritable amour. Et puis tu sais, j’ai déjà eu cent, deux cents vies en jouant tous mes rôles. Il ne faut pas être tiède dans la vie, il faut savoir dire « Mort aux cons », « Merde aux lèche-bottes », aux menteurs à ceux qui entravent nos vie. Il faut être très solide moralement et s’aimer plus que ce qu’on s’aime. Dire non à ceux qui nous appellent à la raison; être déraisonnable. Sans déraison, nous n’aurions pas eu Zola, Picasso, Chaplin, Mc Enroe…
Les bien pensants sont des criminels. Dire « Ca n’est pas si grave que ça », ça ne fait plus partie de ma vie car dans la vie tout est grave. Chaque instant de ma vie est grave.

Huster gaveau

Bon, revenons à moins grave : ton actualité !
D’abord je continue cette tournée « A gauche, à droite » jusqu’au mois de février. Puis je partirai en tournée avec « le théâtre, ma vie ». Je serai seul en scène pour raconter ma vie d’homme et d’artiste, pour transmettre ma passion, donner envie aux jeunes de faire du théâtre.
Puis ce sera « Albert Camus, un combat pour la gloire », un monologue, un testament imaginaire de Camus où je me mets dans sa peau. Avec la pianiste Claire-Marie Le Gay, je raconterai « Horowitz, le pianiste du siècle » que nous jouerons le 3 février salle Gaveau et que nous emmèneront un peu partout dans le monde. C’est avec une autre pianiste, Hélène Tysman, que nous proposerons « Musset-Chopin ».
De février à Juin, je tournerai un film mais je ne peux rien t’en dire aujourd’hui..
Retour à Paris en septembre 2018 avec une nouvelle pièce canadienne magnifique… dont je ne peux non plus te dire ni le titre, ni qui sera ma partenaire !
Et puis, à partir de 2019, ce sera une année cinéma
Et enfin, un grand projet : celui, avec mon ami et complice Steve Suissa, de prendre un théâtre et de monter une troupe. Il le mérite bien. Il vient de créer en octobre un festival de Théâtre français en Israël. C’était une folie mais ça a été un énorme succès. J’y étais, comme Pierre Arditi, Thierry Lhermite, François-Xavier Demaison et quelques autres.
Voilà, tu sais tout
Avec tout ça, quand te poses-tu ?
Je prends le temps de respirer, je dors très peu.
Tu sais lorsque tu as la chance de faire ce que tu aimes, que c’est ta passion, tu ne réfléchis pas et tu as raison de le faire.

Propos recueillis par Jacques Brachet

Six-Fours – Batterie du Cap Nègre
Isabelle et Georges DALMAS :
Une vie, une passion, un métier

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Ils ont 60 ans… de mariage !
Et depuis 60 ans, ils sont santonniers.
Lui est natif du Beausset, il fut enseignant à la Seyne puis à Jeunesse et Sports, moniteur d’éducation physique puis responsable du service des sports de Gap.
Enfin il revient dans la région où il s’installe à Six-Fours et sera directeur de l’IME de la Seyne.
Mais, quoiqu’il fasse, où qu’il aile, Georges a toujours créé ces petits êtres d’argile, symboles de la nativité en Provence.
Cela il le doit à un coup de foudre, en passant par hasard devant une vitrine qui exposait des santons d’un grand artiste : Filipi.
De ce jour il a créé ses personnages, ses bâtisses traditionnelles provençales, ses paysages avec une passion débordante, une imagination fertile qui en faont l’un des plus grands santonniers de notre région. Sans oublier Isabelle qui l’a suivi avec amour durant toutes ces années, dans tous ses projets, dans sa passion, dans son travail.

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Joseph Mulé, 1er adjoint, Conseiller Général, Dominique Ducasse, adjointe aux Affaires Culturelles, Georges et Isabelle Dalmas, entourant le député-maire Jean-Sébastien Vialatte

Aujourd’hui, ce sont des centaines de petits personnages qui prennent place dans des centaines de crèches et qui représentent tous les métiers traditionnels qui, peu à peu, on disparu, des lavandières au rémouleur, du meunier au porteur d’eau, du berger à la marchande de limaçons, du tambourinaire au pistachier … On retrouve aussi dans ses créations, lou ravi, les rois mages, le berger, le pêcheur, l’aveugle et son fils, l’ange boufaréu et bien sûr, ceux autour de qui tout ce petit monde vient s’agenouiller : Jésus, Marie, Joseph, réchauffés par l’âne et le bœuf.
Voilà que le ville de Six-Fours rend hommage à ce couple de véritables artistes, e vrais artisans, en proposant dans ce lieu magique qu’est la batterie du Cap Nègre, tout à fait appropriée, une vaste exposition de leur travail avec entre autres, une immense crèche où se retrouvent tous ces personnages devenus légendaires dans un décor superbe, une crèche moderne et une crèche en bois car Georges a toujours su chercher, créer, innover, la pièce la plus représentative étant celle qui, en 2000, l’a élevé au rang de meilleur ouvrier de France, des crèches miniatures installées dans des cadres inattendus, et, au sous-sol, des crèches du monde entier, tout aussi belles et intéressantes.

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Tout cela en attendant l’inauguration d’une autre crèche qu’ils ont imaginée et qui trônera à l’Hôtel de Ville de Six-Fours dès le 1er décembre.
Sans oublier la traditionnelle foire aux santons que vous pouvez d’ores et déjà découvrir à la Maison du Patrimoine, organisée par le groupe folklorique Lou Raioulet; Lou Raioulet qui a également installé une crèche dans la collégiale St Pierre.
Enfin, la 6ème biennale du Village des Santonniers se tiendra les 2 et 3 décembre place des Poilus, au centre ville.

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A noter que le vernissage de cette exposition a été accompagnée musicalement par le groupe folklorique de Sanary : la Coustière Flourido.
Noël à Six-Fours dans toute les traditions de la crèche provençale.

Jacques Brachet

Toulon – Le Liberté, scène nationale
Les mardis liberté

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Deuxième Mardi Liberté de la saison avec Mata Gabin qui mêle les origines : née en Côte d’Ivoire, Guinéenne par la mère, Martiniquaise par le père, élevée en Corse ; et les emplois : comédienne au théâtre dans quelques 20 pièces (on l’a vue « Dans la solitude des champs de coton » de Bernard Marie Koltès au Théâtre Liberté à Toulon en compagnie de Charles Berling), dans une douzaines de longs métrages et presque autant de courts métrages, une vingtaine de téléfilms ou séries télévisées, ainsi que dans des One Woman Show. C’est dire le bagage pour affronter la scène en chansons. Tout cet arrière-plan, tout cet acquis lui donnent une aisance, une maîtrise du corps et de la scène époustouflantes. Long corps mince, pantalon noir, chemise blanche fluide, d’élégantes mains aux longs doigts fins, très expressives dans l’espace, et des bracelets couleurs aux deux bras, elle habite la scène, elle capte le regard, prend le spectateur sous son charme.
Pour ce Mardi elle était en trio avec deux excellents guitaristes : Miss Nath à la guitare rythmique mais aussi mélodique dans certaines chansons ; Franck Pétrel à la guitare mélodique, auteur des musiques et chanteur dans les duos. Trio qui joue parfaitement en place, tout à fait à l’aise, et qui respire le plaisir de jouer ensemble.
Le groupe, habituellement un quintette, s’est formé aux alentours de 2010, d’abord sous le nom des « Cravates à pois », pas très porteur, pour prendre définitivement le nom de Mata Gabin Muzik.

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La chanteuse possède une voix de contralto, grave et chaude. Dotée d’une diction parfaite elle chante les mots, se les approprie, en extrait tout le contenu, avec sensualité, le corps exprimant le non chanté. Elle est d’une élégance suprême, un visage sculpté emblématique des beautés africaines, avec une gestuelle simple, souple, ou dramatique, voire violente ; un pur enchantement.
Les musiques sont de rythmes divers, rythmes des îles du soleil, chaloupés, ou d’essence rock-pop. Les mélodies sont belles, simples d’apparence, elles s’immiscent tout de suite dans la tête. Mata Gabin s’affronte même au rap avec bonheur sur « Tellement de souvenirs ». A noter une reprise très personnelle de « Comme la lune » de Joe Dassin, seule chanson d’emprunt.
Le répertoire est varié avec une tonalité optimiste qui respire la joie, le bonheur de vivre, mais aussi la lucidité, sans oublier les problèmes de l’amour, l’infidélité, la jalousie, et quelques graves préoccupations de notre époque qui perd la boussole.
Quelques exemples parmi les treize chansons à nous offertes : « On n’a qu’une vie et tu la gâches – Je n’attends personne… on a des jours avec et des jours sans – Tout va mal mais le reste, ça va – C’est fou ! On a chanté la Liberté…On nous a trompés. Où s’est caché la vérité…On se moque de nous. Je vois régner l’indifférence – Un baiser volé du regard – Quand je n’ai pas le moral je me dis que je ne suis pas la seule, et ça me rassure pour un moment. »
Spectacle qui prouve qu’on peut encore créer dans la grande tradition de la chanson française sans être ringard. Une belle réussite.

Serge Baudot
Prochain mardi le 19 décembre: « Transit », danse, avec Désiré Davids.
Renseignements : www.theatre-liberte.fr – Tel : 04 98 00 56 76

 

SANARY, ville lumière

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Sanary est et reste depuis pas mal d’années, la ville la plus joyeuse, la plus festive, la plus œcuménique, au moment des fêtes de Noël. Chaque année à ce moment-là, c’est la fête tout azimut, des rues aux ports en passant par les places, des lieux de culte aux lieux de culture, des magasins jusqu’à la Mairie…
Cette année ne faillira pas à la tradition, du 2 décembre au 6 janvier, ce que nous ont confirmé M le Maire, Ferdinand Bernhard, entouré du pasteur Noémie Woodward, de Fleur Pierre, responsable de la paroisse, de Cécile Didat, présidente des commerçants de Sanary, accompagnée d’Audrey Bertogli et de l’incontournable Serge Loigne qui, de « Sanary sous les étoiles » en été, au « Chœurs de Lumière » en hiver, avec Noël Le Brthon, président de Sanary Animations, ont une imagination débordante pour offrir aux Sanaryens (et aux autres !) des animations originales qui plaisent à toutes les générations confondues.

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« Noël – nous confirme le maire – est un moment important pour Sanary. Un moment d’échanges, chargé de beaucoup de joie, de ferveur, de convivialité, tous travaillant ensemble dans le seul but d’apporter joie, paix, plaisir ».
Et lorsqu’on compulse l’épais dossier de presse déclinant le programme de ce mois de fête, on se rend compte qu’il y en a pour tous les goûts, pour tous les âges… même s’il sera dur de pouvoir tout suivre !
Hormis les multiples crèches, messes, concerts, chants, parades, ateliers enfants, contes, expositions, magie, automates, spectacles de marionnettes, marché… quelques moments clefs de ce mois de réjouissances :
Tout d’abord, dès le 1er décembre, il faudra prendre le chemin des multiples crèches à découvrir. Mais les trois coups seront frappés le samedi 2 décembre à 18h30 avec Sanary qui s’illuminera, toute de blanc chaud éclairée… et non de blanc « chaux » comme le précise le maire, afin de rappeler les étoiles, dont l’étoile du berger.
Le vendredi 22 décembre nous sera proposée à partir de 17h, la visite guidée des salles décorées aux multiples thèmes et l’inauguration de la 22ème chèche vivante, suivie d’une messe.
Une arrivée très attendue : celle du Père Noël qui, comme chaque année, viendra de la mer en pointu pour débarquer sur le port le samedi 23 décembre à 15h. A 18h, parade des pointus illuminées dans le port, parade d’échassiers lumineux et feu d’artifice à 19h, autour de marrons, vin et chocolat chauds.
Samedi 16 décembre, autre parade : celle des « Big danseurs », marionnettes de quatre mètres de haut et le samedi 30 décembre, celle des Anges des Glaces.

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Plus tard, le 6 janvier, ce sera la parade de l’Epiphanie, pour accueillir les Rois Mages, accompagnées de tout un peuple déguisé… Peuple dont vous pouvez faire partie, des costumes vous seront prêtés à cet effet.
Le village des commerçants s’installera autour du kiosque à musique avec un marché gourmand, du 15 au 31 décembre, regroupant huit exposants artisans, quatre de Sanary, quatre « d’ailleurs », qui nous offriront produits corses, produits boulangers de toutes sortes, coquillages et crustacés, nougats, chocolats, foie gras et bien d’autres gourmandises, avec des propositions de plateaux à déguster sur place, que vous pourrez accompagner de vins sélectionnés ou de champagne. Des soirées Corse, Country, électro et autres seront proposés chaque soir
Une majorité de commerçant restera ouverte sept jours su sept du 12 au 24 décembre et proposera un concours de vitrines où trois visiteurs, pourront, en votant, gagner des chèques-cadeaux de 500€.
Bon, on va s’arrêter là, tant il y aurait à annoncer toutes ces belles manifestations.
Le Maire précise que la municipalité offrira 1.500 repas aux maisons de retraite ainsi que deux belles soirées, organisées au jardin d’hiver, où responsables laïques, protestants et catholiques réunis, inviteront deux fois 600 personnes nécessiteuses ou solitaires à un grand repas d’amitié et de fraternité.
Comme on peut le voir, le beau nounours blanc qui joue avec une boule de neige, sur l’affiche de cette manifestation, nous annonce un beau mois de fête, joyeux et festif.

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Jacques Brachet
www.sanarysurmer.com

CONCERTS CLASSIQUES

OERA DE TOULON
Vendredi 1er décembre 20h
En partenariat avec le Festival de Musique de Toulon et sa Région
« IL PLEUT DES CORDES »
Rick Stotijn contrebasse – Camille Thomas violoncelle – Lise Berthaud alto
Simone Lamsma violon – Orchestre Symphonique de l’Opéra de Toulon dirigé par Sergio
Concert présenté par Joël Nicod

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CAMILLE THOMAS violoncelle
La jeune violoncelliste franco-belge Camille Thomas s’est formée auprès de Marcel Bardon et Philippe Muller à Paris, puis de Stephan Forck, Frans Helmerson et Wolfgang-Emanuel Schmidt en Allemagne. 2014 est un tournant important de sa vie musicale : elle est nommée aux Victoires de la Musique dans la catégorie Révélation Soliste instrumental puis choisie par la radio Musiq’3 – RTBF pour représenter la Belgique au Concours de l’Union européenne de radio-télévision (UER) où elle remporte le 1er Prix et est nommée «New Talent of the Year». En 2016, elle sort son deuxième album, «Réminiscences», récompensé notamment d’un «Choc» de Classica.
La saison 2017/18 sera celle de la sortie de son premier enregistrement avec l’Orchestre de Lille dirigé par Alexandre Bloch. Elle créera également au Théâtre des Champs-Elysées le premier Concerto pour violoncelle de Fazil Say qu’il écrit spécialement pour elle. Ses autres engagements la feront jouer avec, entre autres avec l’Orchestre National de Bordeaux, le Staatsorchester Hambourg, le North Czech Philharmonic, le Krakow Philharmonic, le Festival Strings Lucerne, l’Aarhus Symphonie Orchester, l’Orchestre Philharmonique Royal de Liège, le Sichuan Symphony Orchestra, le Young Belgian Strings… Elle est régulièrement invitée des plus grandes salles. Camille Thomas joue un violoncelle de Ferdinand Gagliano datant de 1788, le «Château Pape Clément», généreusement mis à sa disposition par Bernard Magrez de Canard.
SIMONE LAMSMA violon
Originaire des Pays-Bas, Simone Lamsma commence l’étude du violon dès l’âge de 5 ans, dans son pays. Elle étudie ensuite au Royaume-Uni à la Yehudi Menuhin School auprès de Hu Kun et à la Royal Academy of Music auprès de Maurice Masson. Elle est lauréate de concours internationaux : Indianapolis (2006), Concours International de Violon de Chine (2005), Concours Benjamin Britten (2004), Concours National des Pays-Bas (2003). En tant que soliste Simone Lamsma a travaillé avec des chefs de renom tels que Sir Andrew Davis, Owain Arwel Hughes, James Judd, James Loughran, Sir Neville Marriner, Lord Yehudi Menuhin, Michel Tabachnik, Yan Pascal Tortelier, Allin Vlasenko, Jaap van Zweden, apparaissant avec de nombreux orchestres, dont l’Orchestre Symphonique de Londres, l’Académie St Martin in the Fields, London Soloists Chamber Orchestra, le Royal Liverpool Philharmonic Orchestra, Radio Orkest Filharmonisch, Radio Symfonie Orkest Residentie Orkest, Nederlands Orkest Philharmonisch, Noord Nederlands Orkest, Qingdao Symphony Orchestra, l’Orchestre Philharmonique du Cap, KZN Philharmonic Orchestra, l’Orchestre Symphonique National de l’Ukraine…
Parmi ses partenaires de musique de chambre citons, les pianistes Robert Kulek et Valentina Lisitsa, le violoncelliste Andreas Brantelid…
Elle joue le Stradivarius «ex Chanot-Chardon» (Cremona 1718).

EGLISE ST PAUL
Jeudi 14 décembre 20h30
« NOËLS »
Anders J Dahlin -haute-contre) – Emiliano Gonzalez-Toro (taille) – Benoît Arnould (basse-taille)
Les Talents Lyriques : Atsushi Sakaï & Mrion Martineau (dessus de viole) – Mikko Perkola (basse de viole) – Christophe Rousser (direction, clavecin, orgue)

A B

Christophe ROUSSET
Fondateur de l’ensemble Les Talens Lyriques et claveciniste internationalement reconnu, Christophe Rousset est un musicien et chef d’orchestre inspiré par sa passion pour l’opéra et la redécouverte du patrimoine musical européen.
L’étude du clavecin à La Schola Cantorum de Paris avec Huguette Dreyfus, puis au Conservatoire Royal de la Haye avec Bob van Asperen (il remporte à 22 ans le prestigieux 1er Prix du 7ème concours de clavecin de Bruges), suivie de la création de son propre ensemble, Les Talens Lyriques, en 1991, permettent à Christophe Rousset d’appréhender parfaitement la richesse et la diversité des répertoires baroque, classique et préromantique.
Christophe Rousset est aujourd’hui invité à se produire avec Les Talens Lyriques dans le monde entier : Opéra de Paris, Opéra national des Pays-Bas, Concertgebouw Amsterdam, Théâtre des Champs-Élysées, Philharmonie de Paris, Opéra de Lausanne, Teatro Real, Theater an der Wien, Opéra Royal de Versailles, La Monnaie de Bruxelles, Wigmore Hall de Londres, Carnegie Hall de New-York, Aix-en-Provence etc.
Parallèlement, il poursuit une carrière active de claveciniste et de chambriste en se produisant et en enregistrant sur les plus beaux instruments historiques. Ses intégrales des œuvres pour clavecin de F. Couperin, Rameau, D’Anglebert et Forqueray et les divers enregistrements consacrés aux pièces de J.-S. Bach (Partitas, Variations Goldberg, Concertos pour clavecin, Suites anglaises, Suites françaises, Klavierbüchlein, Clavier bien tempéré) sont vus comme des références.
La dimension pédagogique revêt une importance capitale pour Christophe Rousset qui dirige et anime des masterclasses et académies de jeunes : Accademia Chigiana, CNSMD de Paris, Académie d’Ambronay, OFJ Baroque, Junge Deutsche Philharmonie ou encore le Britten-Pears Orchestra. Il s’investit également avec énergie aux côtés des musiciens des Talens Lyriques dans l’initiation de jeunes collégiens de Paris et d’Île-de-France à la musique.
Christophe Rousset poursuit enfin une carrière de chef invité : Orchestre Trondheim Barrok, Liceu Barcelone, San Carlo de Naples, la Scala de Milan, Opéra Royal de Wallonie, Royal Opera House, Orchestre national d’Espagne, Orchestre philharmonique de Hong Kong, l’Orchestre du Théâtre Royal de la Monnaie ou the Royal Opera House. Il se consacre également à la recherche musicale et à l’écriture, à travers des éditions critiques et la publication de monographies consacrées à Rameau (2007, Actes Sud) et à François Couperin (2016, Actes Sud). En 2017 paraît un livre d’entretiens sur la musique réalisé par Camille de Rijck : « L’impression que l’instrument chante » (La Rue Musicale)
Christophe Rousset est Chevalier de La Légion d’Honneur, Commandeur des Arts et des Lettres et Chevalier de l’Ordre national du Mérite.

 

Frank LEBOEUF, le libéro-comédien !

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Il fut et reste l’une des grandes stars du football français et international, remportant nombre de matches, de coupes, de championnats.
Le jour de la retraite sportive arrivée, on retrouve Frank Leboeuf… comédien !
Un comédien qui fait du théâtre en France, du cinéma en Angleterre et aux Etats-Unis et que vous pourrez voir ce samedi 18 novembre au théâtre Galli de Sanary dans une pièce de Brun Drurt et Erwin Zirm : « Ma belle-mère et mois… neuf mois après ! » dans une mise en scène du Toulonnais Nicolas Vitiello, avec qui il partage la scène. Sans oublier ses deux belles partenaires Véronique Demonge et Christine Lemler.
Comédien, producteur, animateur, consultant sportif… Mister Leboeuf est un monsieur très pris, très demandé, débordé… mais qui prend le temps d’un sympathique moment d’entretien.
« Cette pièce – me confie-t-il – nous l’avons créée à Paris et jouée de janvier à juin avec succès. Et nous voilà partis sur les routes depuis septembre et jusqu’au mois de juin pour quelque 80 dates. Et c’est pour nous un régal !

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Un petit teaser ?
Je joue un présentateur de télé qui va être bientôt papa mais la chaîne ne veut pas que ça se sache afin de ne pas perdre son fameux public des « ménagères de moins de cinquante ans » ! C’est sans compter avec sa belle-mère, cougouar invétérée, qui va vendre la mèche et son homme de maison qui est homo et amoureux de lui, qui veut arranger les choses et va les compliquer. On se marre bien à jouer et le public rigole bien, ce qui est le but du jeu.
Vous partagez la scène avec un Toulonnais : Nicolas Vitiello. Vous êtes vous-même natif de St Cyr-sur-mer, vous avez commencé votre carrière sportive à Toulon et à Hyères. Etes-vous resté varois dans l’âme ?
En fait, je suis Varois parce que mes parents s’y sont installés avant ma naissance. Ils sont normands. Je suis donc mi-champagne/mi-pastis ! Mais j’aime le Var, même si ne n’y viens pas souvent. Cette pièce est l’occasion de faire une halte chez ma maman qui habite Sanary !
En réalité, je me sens citoyen du monde.
Comédien, producteur mais aussi animateur, consultant… C’est beaucoup pour un seul homme, non ?
C’est pour cela que je n’ai pas beaucoup de temps pour venir à Sanary ! Je suis consultant sur TMC Sport avec Mon complice Christophe Dugarry et j’anime plusieurs émissions dont celle dont je suis producteur « Le vestiaire » sur TF1 où je reçois des sportifs, des comédiens, des chanteurs…
Revenons au comédien et… au citoyen du monde ! Pourquoi, après avoir quitté le sport, êtes-vous parti aux Etats-Unis pour apprendre la comédie ? Vous aviez peur qu’on ne vous prenne pas au sérieux en France ?
Vous savez, je n’ai pas peur de grand’chose mais j’avais surtout envie d’apprendre ce nouveau métier – métier que j’avais envie de pratiquer avant de devenir footballeur ! – dans la tranquillité et l’anonymat. J’ai fréquenté de grandes écoles dont le Lee Strasberg Institute d’où sont sortis des comédiens comme Al Pacino, Robert de Niro. J’ai appris la méthode Stanislavski , je me suis perfectionné et croyez-moi, j’ai beaucoup bossé.

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Que vous a-t-elle appris ?
A utiliser les émotions que nous avons en nous et surtout qu’on « n’entre pas dans un personnage » mais c’est le personnage qui entre en nous.
Quant à revenir sur la France, c’est vrai qu’en France, lorsqu’on est sportif et qu’on veut devenir comédien, le métier ne vous fait pas de cadeau : vous restez sportif, même s’il y a quelques beaux exemples de reconversion comme Lino Ventura qui était boxeur.
Ce n’est pas le cas aux USA ?
La preuve ! j’ai déjà neuf films à mon actif et je viens de terminer pour l’Angleterre un film que nous avons tourné en Espagne où j’ai le troisième rôle.
En France, avez-vous passé des castings ?
Même pas ! On ne me propose rien. D’ailleurs je n’ai plus d’agent car je le payais pour rien !
Mais ça ne me gêne pas parce que j’ai le théâtre où je m’éclate et… qu’avec le planning que j’ai, j’aurais du mal à ajouter un tournage ! De plus, au théâtre, j’ai des projets jusqu’en 2021 ! Et avec Nicolas Vitiello, nous sommes en train d’écrire une nouvelle pièce de théâtre…
On vous a quand même vu un peu à la télé ?
Oui, comme vous dites : « un peu » ! J’ai fait des apparitions dans « Scènes de ménage », « Nos chers voisins », « Un gars une fille », « Camping Paradis »… Mais c’est plus pour faire plaisir car ce ne sont pas des propositions stables. Sur un tournage, en deux jours, on ne peut pas beaucoup s’investir émotionnellement.
Revenons à l’Amérique. Que vous y propose-t-on ?
(Rires) Avec mon accent, des rôles de Français, de Suisse ou de Belge ! Mais ce sont de vrais rôles et mon accent ne les gêne pas plus que ça.
Vous y avez même produit un film : « Programmed ».
Oui, tourné à Los Angelès mais c’était pour aider des jeunes et je n’en ai pas été récompensé !
Par contre, vous êtes producteur au théâtre !
Oui, j’aime produire, écrire, jouer et je trouve tout ça au théâtre et j’aime cette ambiance d’équipe, de famille. D’ailleurs ce sera la même dans la prochaine pièce.
Par contre j’essaie d’écrire un scénario pour le cinéma. Mais vu le peu de temps que j’ai pour écrire et le temps qu’il faut pour monter le projet… ce n’est pas pour tout de suite !

Propos recueillis par Jacques Brachet

Toulon – Oméga Live
Gérald DAHAN, Frégoli moderne

C

Il a un visage reconnaissable entre tous, un sourire avenant et une gentillesse naturelle.
Et pourtant.
Pourtant il peut être tr-s féroce lorsqu’il imite des personnalités, qu’elles soient politiques ou artistiques et en plus, il a le don de prendre, en plus de leurs tics et de leurs mimiques, leur visage en un regard, une attitude, une grimace, dans compter la voix qui prend toutes les nuances du personnage qu’il incarne.
Ainsi Gainsbourg, Hollande, Macron, Belmondo, Aznavour, Mister Bean, Timsit, plus vrais que nature et d’une hallucinante ressemblance.
Quant à l’humour ,il en a à revendre, même si quelquefois il griffe sans nuance, il allume pleins feux, il ne s’interdit rien jusqu’à aller très loin… Trop loin ?
C’est ce que j’ai voulu savoir lorsque je le retrouve après un show étourdissant de drôlerie.

EFG

« Je ne me rends bien souvent pas compte car ça vient comme ça. Quelquefois quand même je me dis que je vais trop loin… mais pas si souvent que ça !
Je pars toujours d’un sujet qui m’inspire et je ne me donne pas de limite. C’est inconscient.
Si l’humour est toujours là, c’est quelquefois méchant. N’avez-vous pas de retours de bâton ?
(Il rit). Eh bien non, figurez-vous, pourquoi je ne sais pas. Peut-être que les gens que j’imite ont beaucoup d’humour. Peut-être aussi que leur entourage ou leurs avocats leur conseille de ne rien dire pour ne pas être plus ridicules ! En tout cas, je n’ai jamais eu un seul procès… jusqu’à ce jour !
Politiquement, vous avez supporté François Hollande et Jean-Luc Mélanchon entre autres… Pourtant vous ne les épargnez pas ?
Pourquoi le ferais-je ? Ils ont de l’humour et ils sont les premiers à en rire ! Et puis, on n’épargne pas les gens qu’on aime et ce sont ceux-là qui m ‘inspirent.
Rires et chansons, NRJ, Radio Star, France Inter, Sud Radio… Vous êtes le recordman des animateurs qui changent de radio…
Oui… parce qu’on m’en vire ! Justement, surtout avec mes canulars téléphoniques, mes « patrons » pensent que je vais trop loin et ont peur des représailles. Alors je me balade! Certains ont même fait des descentes dans les radios pour récupérer les bandes de mes interventions… sans se rendre compte qu’il y a longtemps qu’on n’enregistre plus sur bandes ! Mais il y a eu des menaces de saisies d’ordinateurs !
Lorsque vous imitez Sardou ou Johnny par exemple, on se rend compte que vous avez une belle voix, une voix puissante… N’avez-vous pas pensé à faire un disque de chansons ?
Merci pour le compliment ! Nombre d’amis m’ont posé cette question mais jusqu’ici je n’en ai pas eu envie. Pourtant j’écris des chansons pour des chanteurs…

B

Lesquels ?
Je ne peux pas vous le dire car je les signe d’un pseudo. Sinon on ne me prendrait pas au sérieux !
Cinéma, théâtre… Vous vous y êtes risqué. Dire les mots des autres, est-ce facile pour vous ?
Mais j’adore dire les textes des autres ! La tournée de 40 dates que j’ai faite avec Rebecca Hampton avec « La surprise » de Pierre Sauvil, a été un plaisir et une belle aventure. Tout comme j’ai eu plaisir à jouer « Le square » de Jean-Eric Bielle…
Et le cinéma ?
J’ai fait « La boîte » avec Claude Zidi… en 2001. Mais là, je viens de tourner « Satire dans la campagne » de Marc Large, une espèce de docu-fiction sur les élections. Mais j’ai en projet un film dont j’écris le scénario et dan lequel je jouerai.
Lorsqu’on parle théâtre, on ne peut pas ne pas parler de votre aventure du « Nez Rouge ». Quel a été le déclic de devenir propriétaire d’un théâtre ?
C’est une jolie histoire puisque, voici deux ans, je me suis marié sur une péniche et que j’ai eu un coup de foudre et une envie : créer un bateau-théâtre. Il se trouve que c’était celui de Michel Galabru et déjà, il y avait beaucoup d’émotion de lui succéder.
Qu’y faites-vous ?
Beaucoup de choses. J’y ai joué mon one ma show, « Le square », je reçois des humoristes, des chanteurs auteurs compositeurs, des pièces de théâtre et j’y projète des films qui ne trouvent pas de distributeurs. Je suis fier que certains de ces films aient pu en trouver un.
Autre aventure : l’association « Ophtalmission »* !
Oui, cela me tiens très à cœur. Il faut savoir que je suis fils d’ophtalmo et des amis de mes parents ont créé cette association, dont je suis le parrain, pour permettre des soins et des greffes sur des malades tout aussi bien en France qu’ailleurs. Entre autres les pays de l’Est. Nous avons pu d’ailleurs offrir un appareil laser dans un hôpital de Moldavie entre autres.
Tout cela bien sûr coûte de l’argent et c’est pourquoi je reverse une partie de la vente de mes DVD à l’association… Alors achetez-le pour vous et votre entourage… Vous ferez une bonne action… et un magnifique cadeau !
Votre tournée s’arrête quand ?
Mais je tourne tout le temps !
Le spectacle évolue au fil du temps et des événements mais jamais je ne m’arrête ! »

D

Propos recueillis par Jacques Brachet
Photos Christian Perrin
*ophalmission.org

Josy CHAMBON :
Une femme d’honneur, Une femme de cœur

B

On connaît la femme politique qu’est Josy Chambon, femme énergique s’il en est, menant son équipe d’une main de maître… et de fer, dans un gant de velours. On connaît aussi la femme franche, directe, qui ne mâche pas ses mots.
Mais en elle il y a aussi cette femme de cœur qui, depuis des années oeuvre dans l’humanitaire.

« L’humanitaire – nous confie Josy le cœur au bord des larmes – c’est l’histoire de toute ma vie, de ce jour de 1991 où je suis partie durant un an en Ethiopie, à Addis Abeba comme chef de mission. Ce voyage, je l’ai fait avec mes deux enfants et cela a été un tournant dans ma vie, me faisant découvrir la misère, l’injustice sociale et sanitaire. J’ai rencontré des gens très pauvres dont beaucoup d’enfants en détresse. J’en suis revenue pleine de colère, de rage, en me disant qu’il fallait faire quelque chose.
Je me suis retrouvée à Toulon pour organiser et animer un module de santé publique et communautaire afin de travailler de par le monde et de former des étudiants. Ce monde, depuis, je l’ai parcouru mais je rêve de retrouver un jour l’Ethiopie ».

D C
André Cabréra – Marie Verlinden -Josy Chambon

Cette femme remarquable qu’est Josy, vient aujourd’hui de créer une association : « ONG Josy Chambon, l’humanitaire pour tous ».
« C’est, je le précise, une association apolitique qui pourra intervenir partout où se trouvent des populations défavorisées, et Dieu sait s’il y en a ! Ceci afin d’apporter soutien moral et physique, hygiène, chose qui est dramatiquement absente, former des volontaires qui iront aider, soigner sur place. »
Lors de cette première réunion informatique, Josy et son équipe – dont André Cabréra,  président de séance et Marie Verlinden, secrétaire – ont donc développé les buts et l’organisation.
Il s’agit d’abord de réunir le plus grand nombre d’adhérents et de mettre en place des groupes de travail qui oeuvreront dans différents domaines et s’attacheront à diverses missions :
– Former des gens qui iront sur place un peu partout dans le monde,
– Trouver des fonds et des sponsors afin de faire tourner au mieux l’association.

E F
Jean Garcia – Saly

A ce titre, un antiquaire, Jean Garcia, présent à cette soirée, est venu proposer son aide financière en offrant d’entrée de jeu 10.000€. Mais ce n’est qu’un début puisqu’il propose d’organiser chaque mois une vente avec pour but de récolter chaque année quelque 50.000€. Il a également proposé de fournir des containers pour pouvoir stocker et emporter fournitures, médicaments, vêtements…
– Seront également créés un groupe de communication avec un site Internet qui est en construction, un groupe juridique, un groupe en charge d’organiser les missions aussi bien en France qu’à l’étranger.

G
Le parrain : Yann Arthus-Bertrand

Par ailleurs, Josy est fière de nous annoncer le nom du parrain de l’association, un parrain prestigieux puisqu’il s’agit de Yann Arthus-Bertrand :
« Je n’osais imaginer – nous avoue-t-elle – qu’il accepte, d’autant qu’il est d’un abord assez distant à la première rencontre. Mais dès que je lui ai parlé du projet et de notre proposition, il m’a confié : « Agir rend heureux et j’ai beaucoup d’admiration pour les gens qui s’engagent ». Il a accepté tout de suite. Dont acte.
Lors de cette première soirée, elle nous a également présenté Saly, jeune cambodgien, qui a déjà participé à quatre missions avec elle et qui nous a apporté quelques témoignages poignants de la détresse humaine et du travail titanesque qu’il y a à faire au niveau humanitaire.
Mais à cœur pur et vaillant, rien d’impossible et Josy l’impétueuse avec son franc-parler, a un cœur gros « comme ça », de l’énergie, du courage car si la vie ne l’a pas épargnée, elle est d’une volonté, d’une détermination sans borne, toujours tournée vers les autres.
Elle est tellement persuasive que lors de cette soirée de première rencontre, les gens se bousculaient et sont tous repartis avec promesse d’adhérer à l’association et de s’investir au maximum.

A

Elle peut donc compter sur une belle et grand équipe pour mener ce combat difficile mais exaltant.
A ce propos, l’association recherche un lieu de stockage des dons divers. Avis à la population !

Jacques Brachet
Photos Monique Scaletta
Siège de l’association : 71, avenue Vauban – Toulon. Adhésion : 25€. Etudiants et demandeurs d’emploi : 5€.