Archives mensuelles : janvier 2017

Hyères – Théâtre Denis
Jazz à Porquerolles

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L’association « Jazz à Porquerolles » présentait en cette fin de janvier l’un des meilleurs groupes européens : « Francesco Bearzatti Tinissima 4tet. »
Le Tinissima 4Tet s’empare d’un compositeur et le triture à sa manière. Il y eut ainsi jusqu’à l’an dernier Monk-and-Roll. Jouer Monk demande déjà des qualités techniques au sommet, mais le mâtiner de rock (façon Zappa quand même) ça frise l’impossible. Eh bien ce fut une réussite absolue.
Pour ce concert à Hyères il s’agissait d’un hommage à Woody Guthrie, le célèbre guitariste chanteur pop-folk américain qui nous a quittés en 1967. Il chantait des chansons protestataires qui plurent à la jeunesse de l’époque, et eurent une grande influence, tant aux USA qu’ailleurs dans le monde. Francesco Bearzatti a composé des morceaux dans cet esprit Guthrien, absolument renversant ; le seul morceau de Guthrie lui-même fut interprété en rappel avec reprise du refrain en chœur par le public, créant ainsi un magnifique chœur-pop.
Francesco Bearzatti est l’un des meilleurs clarinettistes-saxophonistes d’aujourd’hui. Une technique fabuleuse avec laquelle il peut tout se permettre, passer du grave au suraigu en moins d’une seconde, faire gronder son ténor ou sa clarinette d’une façon tonitruante, ou chantante avec le lyrisme le plus émouvant ; ou encore emballer la machine dans un swing échevelant. Il fait preuve d’une fougue, d’un engagement total, d’une énergie communicative qui rejaillissent sur tous les musiciens, et sur les spectateurs. On est emporté sans réserve dans ce maelstrom musical.
A la basse on avait Danilo Gallio qui assoit harmoniquement le groupe, et fait swinguer les étoiles, Zeno de Rossi, batteur imperturbable au tempo d’acier, et le trompettiste en titre, Giovanni Falzonne, étant indisponible il était remplacé par le jeune Wirko Cisilino, originaire des Balkans, qui joue d’une trompette à clés (instrument pratiqué dans les orchestres classiques allemands et plus que rare dans le jazz) avec laquelle il se trouve tout à fait à la hauteur du leader, dans un style bien à lui, avec un plaisir de jouer communicatif.
Voilà un jazz qui frappe à la tête, au corps et au cœur.

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Concert à venir
Le pianiste Andy Emler se produit soit avec son célèbre MegaOctet, soit avec son trio, lequel sera au théâtre Denis à Hyères le vendredi 10 mars 2017 à 20h30
Andy Emler (p), Eric Echampard (dm), Claude Tchamitchian (b) : trois musiciens d’excellence, bien connus de la scène du jazz en France, et ailleurs, réunis en un trio peu banal, qu’on avait déjà appréciés sur « Tee Time » en 2003, et jouant des compositions des trois musiciens. Il s’agit vraiment d’un art du trio, trois voix qui conversent, et non pas un piano accompagné par une rythmique. Ce trio creuse un chemin particulier et personnel dans la mouvance des grands trios piano/basse/batterie d’aujourd’hui.
On peut se faire une idée de leur musique en écoutant leur CD : « A quelle distance sommes-nous ? » (In Circum Girum 1205-1 ; distribué par Socadisc)
Comme on dit : A ne pas manquer !

 Serge Baudot

Renseignements : 06 31 79 81 90 – www.jazzaporquerolles.org

Toulon – Théâtre Liberté
Festival Numérique

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D’emblée l’éditorial du Liberté pose la philosophie de l’événement : « Quelle est la frontière entre réel et virtuel ? Pour cette quatrième édition, le Liberté poursuit ses explorations à la croisée des mondes entre réalité sensible et réalité numérique. Faire vivre une expérience simulée, interactive et spatiale : telle est la finalité de la réalité virtuelle, véritable système parallèle.
Le théâtre Liberté revendique une programmation pluridisciplinaire, il est donc de son ressort de présenter les arts numériques afin de permettre au public de découvrir comment fonctionnent l’image et le son dans ce qu’on appelle la réalité virtuelle. Pour ce faire diverses installations nous sont proposées afin d’entrer dans ce monde parallèle.
Salle Fanny Ardant : VRTIGO
Cinq installions de réalité virtuelle et de cinéma 360 issues de l’exposition VRtigo présentée à la Gaîté Lyrique en 2016.
De quoi s’agit-il ? On chausse une lunette spéciale, des écouteurs, et parfois une sorte de sac à dos, et en route pour le voyage. On se retrouve dans un monde en 3D où tout est possible. En tournant la tête dans tous les sens on accroit son champ de vision. C’est roboratif et dépaysant. On peut se retrouver aussi bien au paradis qu’en enfer. Les images sont très belles, on s’y noie complètement, ainsi que dans les sons, avec même des effets de vibrations sur le corps. A essayer sans appréhension.

Revue de détails :
-Notes on Blindness – Into Darkness, 2016 (24 min) – Langue française.D’Arnaud Colinart, Amaury La Burthe, Peter Middleton et James Spinney (Royaume-Uni, France). Avec la voix française de Lambert Wilson.Un voyage intérieur vers l’expérience de la cécité…
-S.E.N.S VR, 2016 (30 min) – Langue française.De Charles Ayats et Armand Lemarchand, d’après la BD de Marc-Antoine Mathieu (France).S.E.N.S VR raconte le voyage d’un marcheur errant dans un univers épuré et labyrinthique…Ce film devient une expérience interactive inédite, proche du jeu vidéo.
-The Turning Forest, 2016 (7 min 30) – Langue anglaise.D’Oscar Raby et Shelley Silas (Angleterre, Australie). Avec les voix de Wunmi Mosaku, Graeme Hawley et Isaac Whitmore.The Turning Forest est un conte de fées pour les grands et les petits, une rencontre entre un enfant et une créature fantastique…C’est vivre dans un dessin animé.
-Strangers with Patrick Watson, 2014 (5 min) – Langue anglaise.De Félix Lajeunesse, Paul Raphaël, Chris Lavis et Maciek Szczerbowski (Canada). Avec Patrick Watson.Journée d’hiver à Montréal. On se retrouve à vivre dans le studio avec le chanteur et compositeur canadien Patrick Watson, comme si c’était vrai.
-I, Philip, 2016 (15 min) – Langue anglaise sous-titrée en français.De Rémi Giordano et Pierre Zandrowicz (France). Avec Dounia Sichov, Nathan Rippy, Doug Rand, Helene Kuhn, David Gasman.Première production française. C’est l’histoire du robot Phil à qui on a implanté la mémoire de Philip K.Dick auteur de Blade Runner et Minority Report. On explore ainsi le mystère de la frontière entre robot et humain.
– Les falaises de V. De Laurent Bazin avec la collaboration de Line Brucena et Diego Losa.
Un repris de justice va échanger ses yeux contre quelques années de liberté. C’est le spectateur, muni de son casque et allongé sur un lit, qui devient le personnage principal.

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Dans le hall du Liberté se trouvent :
-ParcelL, installation vidéo de Jean-Loup Faurat (photo) de 2012 avec la musique de Hifiklub et Scanner.Une série de captations d’écrans de programmes télévisés aléatoires transformées par un dispositif particulier qui les présentent en grilles colorées évolutives.
-Nouvoson, le son en 3D de Radio France qui immerge dans le son. C’est à dire qu’on entend tous les sons alentours.Trois exemples sont là pour nous permettre d’y goûter : L’accent et la cigale (2016) de Nathalie Salles : plongée dans l’accent du midi et le chant des cigales. H-O-H ou l’histoire d’une goutte d’eau (2016) de Louis Boulloche : l’expérience que vit une goutte d’eau : fabuleux ! Une fille qui boxe (2014) de Lucie Geffroy, Marion Poussier et Cécile Bracq : tous les bruits d’une salle d’entraînement de la boxe.
S’ajoutaient à toutes ces installations la présentation de l’Application Edjing Mix Start Up Djit qui transforme un smartphone en platine ; des concerts avec les groupes : Cabaret Contemporain, Bleu Canyon (musiques électroniques), DJ Mendelboy.
Et aussi « Les concerts à emporter » de Vincent Moon et la Blogothèque, proposés par Phoenix, Pablo Malaurie, The Prettiots, Bill Ryder Jones,Alicia Keys, Lucy Dacus, Beirut, Onda Vaga, Phoenix, Alela Diane. Il s’agit de bousculer la façon dont on filme la musique. C’est de l’art brut, fimer la musique comme elle arrive, n’importe où. On dit que Vincent Moon a réinventé le clip musical. C’est assez frappant.
De quoi faire connaissance avec toutes ces nouveautés. On parle sans arrêt de la révolution numérique, sans toujours savoir de quoi il s’agit ; voilà une bonne occasion de s’en approcher, d’y participer, et de la savourer.
Il y a la réalité augmentée (Pokémon), la réalité virtuelle ; quant à moi je m’en vais au Prado à Madrid dans la réalité banale revoir « Le Jardin des Délices » de Jérôme Bosch (1453-1516) : avec son pinceau il avait déjà inventé bien des réalités : passées, présentes et à venir.

Serge Baudot

 

Opéra de Toulon
Un bal masqué

Un bal Masqu+®_ alessia santambrogio

Opéra en trois actes de Giuseppe Verdi (1813-1901)
Livret de Antonio Somma, d’après Scribe
Création : Rome, Teatro Apollo, 17 février 1759
Direction musicale Rani CalderonMise en scène Nicola Berloffa
Décors Fabio CherstichCostumes Valeria Donata BettellaLumières Marco Giusti
Avec : Alexandrina Pendatchanska, Svetlana Sandler, Anna Maria Sarra,Gaston Rivero,
Dario Solari,Federico Benetti,Nika Guliashvili, Mikhael Piccone
Orchestre et chœur de l’Opéra de Toulon

Vendredi 27 janvier – Mardi 31 janvier 20h – Dimanche 29 janvier 14h30

Rani CALDERON
Rani Calderon est né en Israël, où il étudie aux Académies de Musique de Tel Aviv et Jérusalem. Il suit ensuite les cours de Bruno Rigacci (Florence), Janine Reiss (Paris), Richard Trimborn, Rita Loving (Munich) et Tom Christoff (Dresde). Il débute sa carrière de chef d’orchestre avec Suor Angelica à Orvieto, où il remporte à 23 ans le 1er Prix Spazio Musica. Il y sera réinvité pour Il Tabarro et Madama Butterfly. En 2005, il remplace Carlo Rizzi pour Il Viaggio a Reims à la Monnaie. Il a dirigé de nombreux ouvrages parmi lesquels Macbeth à Bucarest, L’Elisir d’Amore à Graz, Don Giovanni au Volksoper de Vienne, Die Zauberflöte, Rigoletto, Il Trittico et Turandot au New Israeli Opera de Tel Aviv, La Gioconda et La Vie Parisienne à l’Opéra Royal de Wallonie, Rigoletto à l’Opéra National de Paris, Le Nozze di Figaro à Minorque. Le Théâtre de Santiago l’a invité pour Orfeo ed Euridice, Pagliacci, Gianni Schicchi, Don Giovanni et Un Ballo in Maschera, et il a dirigé La Sonnambula à l’Opéra des Flandres. Au Festival della Valle d’Itria, il a dirigé Semiramide de Meyerbeer, spectacle qui a fait l’objet d’un enregistrement. Il est également pianiste et s’est produit lors de nombreux récitals en Israël. Il a également dirigé Andrea Chenier à Monte-Carlo, Faust à Bilbao et Dresde, Euryanthe et Oberon au Capitole, Aïda et Eugène Onéguine à Avignon, Simon Boccanegra à l’Opéra National du Rhin, Semiramide à Copenhague, Royal Palace et Il Tabarro à Montpellier… Rani Calderon a été chef d’orchestre principal à l’opéra de Santiago. Il est actuellement directeur musical de l’Opéra National de Lorraine ,où il a dirigé Turandot, Nabucco, Francesca da Rimini, Aleko, Orfeo ed Euridice, Les Pécheurs de Perles. Parmi ses projets Le Coq d’Or et Ariane à Naxos à Nancy. À Toulon, il a dirigé Ariane à Naxos et Don Giovanni en 2014.

 

La Seyne sur Mer
ART BOP : Jazz au Fort Napoléon

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Art Bop reprend ses concerts à La Seyne sur mer dès le 20 janvier 2017 avec un programme alléchant :

 20 JANVIER 2017 « TRIBUTE TO NINA SIMONE »
MARIE ANNICK SAINT CÉRAN chant – MARC CAMPO guitare – LIONEL DANDINE clavier
Nina Simone fut une chanteuse d’un lyrisme poignant, et une pianiste dont le jeu reposait sur la mélodie et une certaine virtuosité. Marie Annick Saint Céran est née à Madagascar dans une famille de musiciens. Elle a goûté à toutes les musiques, ce qui lui a permis de trouver sa voie en jazz. Nul doute qu’elle sera poignante sur le répertoire de Nina Simone dans ce trio hors normes.

03 FÉVRIER 2017 « MY SOUL, MY SOL »
FRANCK FILOSA batterie – CARINE BONNEFOY piano – MATHIAS ALLAMANE contrebasse
Voici la conclusion de ma chronique du CD « My Soul, MY Sol » dans Jazz Hot : Art du trio qui repose sur de belles compositions et d’efficaces arrangements de la plume du leader pour la plupart des morceaux, ainsi que sur une intrication des trois voies très réussies, avec, et c’est notable, une construction globale du disque ; c’est à dire que les morceaux, bien que différents, restent dans la même atmosphère.
Une chance d’écouter ces trois excellents jazzmen.

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17 MARS 2017 : GÉRARD MAURIN TRIO
GÉRARD MAURIN guitare – PIERRE CAMMAS piano – THIERRY LAROSA batterie
Trois excellents musiciens qu’on ne présente plus ici. On a toujours plaisir à les entendre.

Serge Baudot

Ouverture des portes à 21 heures – concert à 21 heures 30 – pas de réservations
Renseignements: 04 94 09 47 18 – 06 87 71 59 30
michel.le-gat@orange.fr