C’est sur une note de charme que s’est clos le Festival 2016 du Festival du Château de Solliès-Pont, avec nos belles « Brigitte », ces deux « glamour girls » (devenues blondes) qui sont réunies sous ce prénom. à la fois charmant et sulfureux.
Sulfureuses, elles ne le sont pas, charmantes, oui et aussi sexy et talentueuses car elle font souffler un vent nouveau sur la belle chanson française, nous offrant de jolies mélodies et surtout des textes ciselés, à la fois pleins d’émotion et d’humour qu’elles partagent avec un public admiratif, aussi bien de leur plastique que de leur répertoire.
Le lieu n’était peut-être pas vraiment adéquat pour ce spectacle plutôt intimiste, plus adapté à des petites ou moyennes salles qu’à des grands lieux de plein air car il faut pouvoir les voir et les gradins sont très loin et, la sono pas très bien réglée, nous a fait perdre beaucoup des paroles de leurs chansons qui méritent d’être écoutées.
Mais ne boudons pas notre plaisir à ce beau spectacle qui a fini sur une note nostalgique car c’était leur tout dernier spectacle après deux ans de tournée et, pour être au plus près de leur public dont elles sont reconnaissantes, elles ont fait asseoir tout le parterre et sont venues au milieu de celui-ci, chanter une dernière chanson a capella. Moment fort et beau qui a fait terminer en beauté ce festival dans ce cadre idyllique.
Auparavant, comme seul sait le concocter Rabah Houia, qui préside aux destinées de Sud Concerts, le programme fut éclectique et il y en eut pour tous les goûts et pour toutes les générations.
Ce festival a donc démarré dans la folie « d’jeun’s » de la nouvelle idole Kenji Girac. Rien à vous dire dans la mesure où nous n’avions pas l’autorisation de photographier l’artiste… Eh oui, à peine sacré vedette, les portes se referment sur la star de « The Voice » déjà devenue inabordable. Tant pis pour nous… et pas pour le public qui, lui, a le droit de photographier et même filmer tout le concert avec iphones à l’appui, souvent photos de mauvaise qualité que l’on retrouvera sur les réseaux sociaux alors que le photographe, lui, est banni du concert… C’est la nouvelle politique de ce show-biz qui ne tourne définitivement pas bien.
Et puis Mika est arrivé avec sa belle énergie, sa joie de vivre, sa communion avec le public avec qui il est en totale osmose. Chanteur bondissant et plein de rythmes, il doit posséder trois ou quatre octaves, faisant ce qu’il veut de cette voix puissante qui est en lui. Original, sympathique, il nous offre des chansons qui donnent envie de danser avec lui, ce dont le public ne se prive pas. Tout est dans sa démesure, des lumières superbes à son orchestre anglais au top niveau et notre lutin bondissant qui passe d’un immense fauteuil au piano dont il joue superbement bien… et où se retrouve grimpé pour chanter et danser. Bref, un superbe show plein de fantaisie qui nous a totalement charmés.
Puis nous sommes passés à l’humour avec le retour des Chevaliers du Fiel. Nos deux complices nous ont fait rire, se sont fait rire car ils arrivent à se surprendre l’un l’autre et nous faire entrer dans leur folie. Le spectacle est peut-être un peu moins abouti que le premier, un peu plus décousu, le sujet étant une espèce de radio crochet où se présentent tous les ringards qui pensent pouvoir devenir des stars. C’est donc une suite de portraits qui, peut-être, devient un peu répétitive, même s’il y a des moments d’anthologie comme ce « fada » qui fait le loup, cette mamie obsédée sexuelle et ce Jean-Luc (nommé Garron, comme le maire de Solliès-Pont et qui est sensé être le frère de celui-ci !) devenue danseuse étoile ! Et au milieu de tous ces personnages, nos deux employés communaux qui reviennent comme un cheveu sur la soupe.
Mais bon, ils nous ont bien fait rire et quel plaisir de les retrouver après le show, en compagnie de notre ami Yves Pujol, le leader du groupe « Aïoli » et humoriste accompli, autour d’un cocktail qu’ils n’auront pas eu le temps d’approcher tant tous les invités voulaient faire de selfies avec eux… Si tous les artistes étaient ainsi !!!
Et puis, séquence nostalgie : Michel Polnaref plus star que star, qu’il faudra photographier des gradins avec un télé-objectif tant il aime toujours autant les photographes, et la presse en général à qui il ne daigne pas accorder un moment.
Mais c’est Polnareff et son usine à tubes, ses superbes mélodies qui sont autant de succès. On ne peut que regretter qu’au bout de 25 ans de silence, hormis sa tournée 2007, il ne nous propose pas de nouvelles chansons. Son inspiration serait-elle tarie ? Comme l’Arlésienne, il nous promet à chaque fois un nouveau disque et comme sœur Anne, on ne voit rien venir.
Les nostalgiques des années 60/70 y ont quand même trouvé leur compte en reprenant avec lui ses dizaines de tubes qui font aujourd’hui partie intégrante de la belle chanson française.
Voilà.
Le Château a refermé ses portes sur un festival qu’avec courage et détermination, M Garron, maire de Solliès-Pont, a maintenu malgré toutes les appréhensions que l’on pouvait avoir. L’organisation fut parfaite, la sécurité éprouvée et les spectateurs ont joué le jeu des fouilles, même si quelquefois ça s’embouteillait un peu au portillon. Chacun sachant que c’était important et nécessaire dans cette ambiance on ne peut plus délétère que nous vivons.
Tout s’est dont merveilleusement passé et l’on ne peut qu’espérer un festival 2017 aussi convivial et de haute tenue que celui que nous venons de vivre.
Jacques Brachet