Archives mensuelles : juin 2016

« Juillet-Août », un film intergénérationnel

047406.jpg-r_1920_1080-f_jpg-q_x-xxyxx A

Il y a d’abord deux jeunes sœurs, l’une, qui entre dans l’adolescence avec tout ce que cela comporte de questionnement, de peur d’entrer dans l’inconnu, de révolte contre la terre entière; l’autre qui sort de l’adolescence et entre dans sa vie de femme avec une certaine naïveté, une grande appréhension et l’émoi d’un premier amour.
Les vacances arrivent et vont être partagées en deux : juillet avec maman et son compagnons dans le Midi, août avec Papa en Bretagne.
Dans le Midi, c’est le soleil et l’insouciance apparente car Maman va se retrouver enceinte à 40 ans passés, son compagnon étant encore plus âgé. En Bretagne, c’est une vie plus sauvage, sous la pluie et les nuages et les retrouvailles avec un père aimant mas secret et peu démonstratif.
Trois petits malfrats sympathiques relient ces deux mondes autour d’un vol dans lequel l’aînée
est involontairement mêlée.

C’est Diastème, romancier, auteur de théâtre, scénariste et réalisateur, qui nous offre ce film rafraîchissant autour d’une famille, sinon recomposée, du moins éclatée, ou chacun a ses petits
problèmes, ses petits ou grands secrets, essayant de faire avec et de trouver la solution.
Histoire pleine de rebondissements, d’humour et d’émotions mêlés, avec un casting de rêve, chacun ayant soigneusement été choisi par le réalisateur et étant peu connu, hormis le compagnon de la maman qui n’est autre que cet homme paisible et néanmoins inquiet de l’avenir, interprété par Patrick Chesnais. Les autres sont tous épatants, en particulier la petite Luna Lou, 14 ans, qui possède un aplomb formidable, une déjà belle personnalité qui promet un bel avenir. Et le taciturne papa,interprété par Thierry Godard, connu surtout par des séries TV comme « Engrenages » ou « Les dames », au regard intense, une vraie « gueule », chez qui on ressent à la fois force et fragilité et qui crève l’écran.

Rencontre à Toulon avec Diastème
« J’avais envie – nous confie-t-il – de raconter une histoire de famille légère, douce. J’avais un besoin de comédie après mon dernier film « Un Français » qui était franchement dramatique. Et il m’est venu cette histoire de deux sœurs, l’une qui entre dans l’adolescence avec tout ce que ça peut comporter de révolte et l’autre qui sort de l’adolescence, devenant une femme encore fragile, un peu naïve, qui va connître son premier grand amour… Elles vivent entre des parents séparés mais entourées d’amour. Tous s’aiment mais sont maladroits pour se le dire.
Ça a été pour moi une bulle d’air après mon film précédent où les personnages étaient odieux, que je n’aimais pas, alors que là… je les aime tous !
Comment peut-on faire un film avec des personnages que l’on n’aime pas ?
Je suis auteur avant tout et je dois savoir écrire toutes les histoires, même lorsqu’elles sont dures et tragiques et que les personnages sont « des méchants ». Ce n’est pas pour cela que je dois les aimer, mais seulement essayer de les comprendre et ne pas me donner de limites.
Dans ce film, au contraire, tout est léger.
Pas si léger car tous ont un secret qui peut tourner au drame !
Nous avons tous des secrets, des choses qu’on n’ose dire, qu’on ne peut avouer mais je voulais que ce ne soit ni grotesque, ni cynique, ne pas tomber dans le pathos. Je voulais que tous soient attachants à leur manière, même les trois branquignols qui vivent de petits larcins dans lesquels ils vont embarquer Joséphine.

222890.jpg-r_1920_1080-f_jpg-q_x-xxyxx 480808.jpg-r_1920_1080-f_jpg-q_x-xxyxx
478933.jpg-r_1920_1080-f_jpg-q_x-xxyxx 228203.jpg-r_1920_1080-f_jpg-q_x-xxyxx

Il y a deux révélations dans ce film : Luna Lou et Tierry Godard…
Je les trouve tous formidables et je les ai choisis avec soin. Mais c’est vrai que j’ai tout de suite eu un choc en découvrant Luna car elle est franchement douée et j’ai pris un grand bonheur à tourner avec elle tant elle comprend tou,t tout de suite, elle possède un sacré aplomb et une liberté folle. Elle est à la fois drôle, émouvante et très attachante.
Thierry Godard, je l’ai découvert dans « Engrenages ». C’est un mec monolithique au regard profond, un regard de dingue qui peut être très menaçant puis d’une douceur incroyable.
Il n’a pas besoin de beaucoup parler pour exprimer plein de choses. Il a une vraie carrure et
j’espère qu’avec ce film d’autres réalisateurs vont lui faire confiance.
Votre film est en deux parties, chacune se passant dans une région différente…
Oui, je voulais ce contraste entre le ciel bleu qui donne une certaine légèreté, une nonchalance aux personnages et aux situations et puis les sublimes paysages bretons, plus sauvages et adaptés au caractère plus secret, plus solitaire du père. Ce sont de plus, deux régions que j’adore.
J’aimerais qu’on parle de la musique et des chansons qui émaillent ce film et qui sont magnifiques !
Je suis heureux que vous le souligniez ! Je voulais d’abord que ce soient des chansons en Français car j’en ai un peu marre des films français qui ne mettent que des musiques anglo-saxonnes. Je voulais qu’elles soient signifiantes et ponctuent chaque histoire. Je suis heureux d’avoir fait appel à trois artistes que j’aime : Alex Beaupin, qui a écrit les paroles, qui est chanteur mais qui s’est effacé devant Jérémie Kisling qui est lui-même auteur compositeur et s’est à son tour effacé devant les musiques de Frédéric Lo. Ils se sont très bien entendus et ont fait de magnifiques chansons dont le CD sortira en même temps que le film, le 13 juillet.
Vous écrivez pour le cinéma, le théâtre, la littérature. Lorsque vous démarrez l’écriture d’une histoire, savez-vous ce que vous allez en faire ?
En fait, c’est l’histoire qui dicte le support. Et puis, j’aime varier les plaisirs. J’ai plus écrit de pièces et de romans que de scénarios. Aujourd’hui, j’ai plus envie d’écrire pour le cinéma. L’écriture est un acte solitaire mais j’ai besoin de vivre avec une troupe, une famille autour de moi. Au théâtre, il y a l’excitation de la scène et tous les soirs cette peur de ce qui peut se passer. Il y a une adrénaline folle.
Au cinéma, il n’y a pas de peur puisqu’on sait qu’on peut recommencer vingt fois. Mais chacun m’apporte des choses différentes. En ce moment je suis tourné vers le cinéma et, après un drame et une comédie, mon prochain film sera historique. Il se passera au XIXème siècle. Ce sera encore quelque chose de nouveau ! »

Propos recueillis par Jacques Brachet

« Dans ma tête, un rond-point »
Quand la poésie s’installe dans un abattoir

A

Lorsqu’on évoque un abattoir, on imagine aussitôt des animaux pendus et mis à mort, du sang sur les murs, le sol, les tabliers et l’on oublie quelquefois que ce sont des hommes qui y travaillent et qu’ils ont rarement fait le choix de ce métier.
En France comme ailleurs, ce ne sont pas des lieux que l’on a envie de visiter, qui font rêver.C’est alors qu’Hassen Ferhani jeune réalisateur, nous propose d’entrer dans un de ces lieux, en Algérie, non pas pour y filmer la mort et le sang pas plus que de nous proposer un documentaire, mais pour nous faire découvrir des hommes qui y travaillent pour gagner leur vie, vie qu’ils vivent en huis clos, entre hommes, dans une amitié virile.
Des hommes qui ont des espoirs d’une autre vie, des fantasmes, du désespoir aussi ou de la nostalgie ou encore du désenchantement.
Hassen est venu présenter son film intitulé « Dans ma tête un rond point » invité, au Six N’Etoiles de Six-Fours, par l’association « Lumières du Sud » et nous a offert un grand moment d’émotion et d’humanité.

Un film « avec » eux…
« Je suis né – nous explique-t-il – tout près de cet abattoir, et j’ai voulu, non pas faire un film sur ce lieu, pas plus que « sur » les ouvriers mais « avec » les ouvriers, montrer combien leur métier est difficile, d’autant plus qu’ils vivent loin de leur famille et pour la plupart dans l’abattoir même, dans ce lieu de mort, avec leurs joies, leurs peines, leur philosophie. Les ayant rencontrés avant le tournage, c’est en tout état de cause qu’ils ont accepté et même, souvent, ce sont eux-mêmes qui ont proposé les sujets dont ils voulaient parler, les thèmes qu’ils voulaient évoquer. Il le font avec émotion mais aussi avec humour, avec aussi un certain fatalisme. ls sont émouvants, attachants. D’ailleurs, depuis ce tournage, je n’ai pas rompu avec eux et je suis toujours en rapport avec eux.
Ce film n’est ni un documentaire, ni une fiction. C’est tout simplement un film et je conçois qu’il soit difficile à définir. Mais justement, je ne tiens pas à ce qu’il soit « casé » dans une catégorie »

Avec toute sa sensibilité, Hassen filme ces hommes avec autant d’intérêt que de tendresse, où la poésie n’est pas exclue. Il les filme en gros plan mais il filme également leur environnement et, quoiqu’on imagine mal trouver de la beauté dans un tel lieu, Hassen les filme avec un très grand esthétisme, à tel point qu’il nous propose quelquefois des images d’une beauté presque surréaliste.
Il y a des moments poignants, comme ce jeune garçon qui nous assène en toute simplicité :        « Ou je me suicide, ou je traverse la mer ».
Chez ces hommes, l’on sent quelquefois la détresse et la fragilité et c’est en cela qu’ils sont attachants .En fait, ce film aurait pu être tourné ailleurs, tant le lieu, le sujet, la vie de ces hommes, sont universels.
C’est en cela que le film est fort et touche tout le monde.

B

Rencontre avec Hassen Ferhani
« Hassen, pourquoi avoir choisi ce lieu ?
Je voulais montrer en fond, la pénibilité de ce métier, j’avais envie de faire un film, non pas « sur » les ouvriers mais « avec » eux et c’est en plus le quartier où j’ai grandi. Dans ce lieu, j’ai d’abord été frappé par l’univers sonore, les tâches de lumière qui éclairent ce lieu et j’avais à la fois un potentiel humain et cinématographique. Et j’ai pris le parti de parler de tout ce les entoure sans jamais parler de viande !
Avez-vous eu des problèmes pour recueillir ces paroles, souvent intimes ?
J’ai rencontré tous ces hommes avant de tourner. Ils ont tous été d’accord pour jouer le jeu et m’ont quelquefois proposé les sujets dont ils voulaient parler…. et ils parlent beaucoup d’amour ! Ils ont aussi une grande philosophie, ils sont même porteurs de poésie dans ce lieu de carnage et de mort. L’un d’eux m’a dit à un moment : « Je ne mens pas mais je dis ma vérité ».
Tournant en Algérie, avez-vous eu une censure quelconque ?
Non, aucune et même, une partie du film a été financée par l’Algérie. Il y a encore des gens intelligents ! Le problème et qu’un tel film est très peu diffusé dans ce pays. Il faut vraiment accompagner le film.

112983.jpg-r_1920_1080-f_jpg-q_x-xxyxx 112046.jpg-r_1920_1080-f_jpg-q_x-xxyxx
107671.jpg-r_1920_1080-f_jpg-q_x-xxyxx 106889.jpg-r_1920_1080-f_jpg-q_x-xxyxx

C’est un film d’hommes !
Par la force des choses car c’est un métier dur, difficile, un métier de force, très physique, très fatigant. Que ce soit en Algérie ou ailleurs, il n’y a pas de femmes dans les abattoirs, sauf dans les bureaux. De plus, ces hommes-là vivent en huis clos, loin des leurs, dormant sur place. En fait ils sont en quelque sorte des émigrés enfermés dans ce lieu.
Alors, documentaire ou fiction ?
Ni l’un ni l’autre, c’est un film avant tout. Je sais qu’on le renge dans la première catégorie mais ce n’est pas un documentaire sur des abattoirs et je me permets tout : je fais un film à partir du réel puis je le façonne. La subjectivité est présente. Je voulais avant tout montrer l’humanité de ces gens qui ne sont pas des comédiens et qui oublient peu à peu la caméra et se racontent. Rien n’a été écrit au préalable.
Voulez-vous faire passer un message avec ce film ?
Le message, c’est au spectateur de le trouver, de l’interpréter. Je le laisse libre de faire son propre film. Je un artiste qui montre la culture de ces personnages, leurs désires, leurs espoirs, leurs rêves refoulés, …
L’un des personnage, le jeune Yussef qui a 20 ans, a, à un moment, une phrase très dure : « Où je me suicide, ou je traverse la mer »… C’est violent.
C’est ce qu’il dit à un moment de sa vie mais le penses-t-il vraiment . Il a 20 ans, il se questionne, c’est un garçon complexe qui est dans un moment de détresse. Au moment où il parle, il est fragilisé par sa situation. D’où le titre du film : quelle voie prendre ?
Mais rassurez-vous, un an après, il ne s’est pas suicidé, il est toujours en Algérie, il vit avec sa petite amie et a trouvé un second boulot !
Vous avez de leurs nouvelles ?
Je ne les ai pas quittés car je me suis attaché à eux, j’ai gardé le contact et je continue à les voir, à correspondre avec eux. Ce sont des gens très attachants et il s’est vraiment passé quelque chose entre nous… »

Propos recueillis par Jacques Brachet.

Domaine de l’Olivaie à Gilette :
un havre de paix

Domaine-Olivaie-Gilette

Quand on remonte la vallée du Var, on ne tarde pas à apercevoir sur les hauteurs, les villages perchés de l’arrière-pays niçois. Quelques beaux lacets en épingle à-cheveux et nous voici à Gilette. Là s’étendaient en 1976 de nombreuses plantations d’oliviers dont une propriété sur laquelle étaient aussi construits une maison d’habitation, un petit établissement de soins et une piscine. Vue magnifique sur le sud et la mer, ensoleillement sans pareil…
L’acquérir ne fut pas simple, il fallut beaucoup d’audace et même un peu d’inconscience.
L’achat a eu lieu avec joie et émotion le 24 novembre 1976, après emprunt à la banque, optimisme et garanties de plusieurs municipalités.
Les travaux ont commencé, ils ont été difficiles de même que les évolutions des finances et des tractations…
L’inauguration eut lieu en 1981 malgré bien des aléas quant aux paiements des créanciers et la finition des travaux. L’essuyage des plâtres (au sens propre et figuré!) sera un peu difficile puisque l’Olivaie verra passer 9 directeurs en 7 ans … mais les vacanciers sont heureux !

ULVF - Domaine de l'Oliveraie à Gilette - Nice ULVF_Domaine_Olivaie_
ULVF - Domaine de l'Oliveraie à Gilette - Nice 40_ans_Vacances_ULVF_Viard7

De 2000 à 2006 les pouvoirs publics et le Ministère du Tourisme débloquent des fonds pour un vaste plan de rénovation. En 2014, réfection complète de la piscine, quant aux 83 unités d’hébergements, elles ont été restructurées en 2015 et 2016 pour disposer de 22 studios tout neufs et de 61 chambres rafraîchis et mises au goût du jour.
La fierté de l’Olivaie tient en plusieurs points. La qualité de l’emplacement, bien sûr, mais aussi la beauté des bâtiments et l’exigence des prestations. Accueil et restauration sont de « qualité hôtelière ». Les repas sont servis « à l’assiette » et non uniquement au plat ou en buffet. Les animations sont du meilleur niveau… Tout cela grâce aussi à une permanence des équipes de travail qui permet bonne entente et ambiance.

Nabil_ELBADAWI_VACANCES_ULVF

Le directeur actuel, nommé en 2014, Nabil Elbadawi a eu le coup de foudre : « Ici, c’est magnifique! »s’est écrié ce franco-libanais de 50 ans, en France depuis 31 ans et professionnel de l’hôtellerie traditionnelle depuis 28 ans.
Il évoque les groupes de cyclistes ou de motards qui viennent profiter des multiples circuits rayonnant autour du domaine. Il est très fier aussi d’avoir accueilli un mariage. des séminaires ou des groupes de formation et en saison basse c’est avec impatience qu’il attend « l’arrivée de tout son monde »

Notes de lectures
par les Plumes d’Azur

Teysseyre de cortanze

Michèle TEYSSEYRE : Loin de Venise – Vivaldi, Rosalba, Casanova ( Éd Serge Safran)
Avec ce quatrième roman, Michèle Tesseyre, spécialiste de l’Italie et vénitienne de cœur nous fait revivre les derniers moments de trois personnalités de la fin du XVIIIème siècle : Antonio Vivaldi, Rosalba Carriera et Giacomo Casanova.
Tous ont connu la gloire et la force du renom. Venise les célébrait en ce temps là.
Mais la célébrité n’a qu’un temps et l’originalité de ce roman tient dans la façon dont l’auteure a su imaginer pour chacun l’exil après le faste et la vie mondaine.
La lumière va s’éteindre, nous le savons.
Cependant, même en fin de parcours, les personnages gardent leur foi dans ce qui les a construits. Aucune tristesse, juste un peu de mélancolie à la veille du grand départ.
L’écriture de Michèle Teysseire rend ce moment presque magique
Les artistes, chacun à leur manière, nous racontent leur monde et nous écoutons leurs confidences.
Le lecteur apprend que Vivaldi est né un jour de tremblement de terre et que son « enfance fut une longue course dont la musique guidait les pas ». Abandonné entre les quatre murs de sa chambre à Vienne, confié aux bons soins de la veuve Wahler, fragilisé par ses poumons malades, il évoque ses origines, ses rencontres, ses réalisations.
Pour lui tout est musique… jusqu’à la dernière saignée.
Rosalba vient ensuite, dans les tons de sa palette. Hébergée par il Signor Gasparino, elle a perdu la vue ou presque. Les pastels de sa vie reviennent en force ; une opération de la cataracte, ratée, ne lui fera pas oublier « les colombes de Dorsoduro » et « leurs étreintes délicieuses ».
Toute sa vie défile à rebours jusqu’à ce qu’elle, aussi, s’envole au pays des colombes.
Pour terminer Casanova se livre : il a « parié, menti, trompé sans vergogne » ; Venise lui apparait « comme un songe posé sur l’eau ». Exilé employé comme bibliothécaire par le comte Waldstein à Dux en Bohême, tyrannisé par sa vessie prostatique et les agissements perfides des domestiques du château, il se souvient des « charmants visages adorés du couvent de Murano » et fait encore quelques projets. Mais même les eaux de Teplitz « ne peuvent rien contre les flétrissures du temps ».
Inlassablement séducteur, c’est dans son dernier costume d’apparat que la mort l’emportera.
Nous abandonnons ces vies avec un brin de nostalgie ; au fil de la lecture, ces célébrités nous sont devenues si proches si familières qu’elles vont nous manquer aussi. Un belle réussite d’écrivain.

Gérard de CORTANZE : Zazous  (Ed  Albin Michel )
Une bande de jeunes, étudiants ou lycéens, se retrouvent dans un café comme beaucoup de jeunes du même âge. Nous sommes à Paris en pleine occupation allemande, dans les années 42/44. Ils résistent à leur façon en adoptant coiffure et tenue vestimentaire provocantes pour l’époque, sont bien sûr contre le gouvernement de Vichy, écoutent la BBC et adoptent le jazz, en particulier le swing, au nez et à la barbe des « bien-pensants » fidèles au régime, bref ce sont des Zazous .
L’auteur retrace avec beaucoup de justesse l’ambiance de l’époque, les films, les musiques, les privations, les couvre-feux, l’importance capitale accordée à Radio Londres écoutée en cachette, la peur sournoise qui n’épargne personne. Ce livre est bien sûr une vision tronquée de la période puisqu’elle s’en tient à un groupe de jeunes, mais c’est une vision très représentative des modes, des mentalités, de la débrouillardise et du courage qu’il fallait pour survivre sans trop déprimer !
On se plonge avec plaisir dans ce livre, écrit dans un style agréable, surtout si on a eu la chance d’avoir des parents ou des grands-parents qui ont réussi à survivre à cette période noire de notre histoire et ont accepté d’en parler

Barillé Merlin

Elisabeth BARILLE : L’oreille d’or (Ed Grasset)
Elisabeth Barillé a perdu l’usage d’une oreille après un traitement reconnu depuis lors ototoxique, c’est-à-dire causant des dommages irréversibles à l’audition. Dès lors, n’avouant jamais son handicap, elle avance masquée, refusant toute pitié ou toute prothèse, elle s’accorde le droit d’être absente, le droit à la rêverie, et même le droit de disparaître quand on l’agresse ou qu’on la flatte.
Elle fouille la littérature, découvre le rythme en lisant « Les Confessions » de Rousseau, apprend la surdité d’Edison, pourtant inventeur du phonographe, de Beethoven, de Fauré concepteur de la dissonance, de François Truffaut et de Frank Sinatra.
Ce handicap invisible d’où elle va tirer un filon d’or pur, Ce handicap, qu’elle ornera d’une magnifique boucle d’oreille, est la grande force d’une femme intelligente, courageuse, une battante qui avec un style délicat a su toucher le lecteur.

Martine MERLIN-DHIAINE : Vouloir Voler (Ed Grasset)
Tonio, treize ans, d’origine portugaise, vit avec sa mère, Alenya, qui enchaîne les petits boulots dans une cité aux environs de Paris. Il a perdu l’usage de ses jambes et ne parle plus depuis le départ de son père. Il pense d’ailleurs que son père n’est pas mort, écrasé par une plaque de béton, comme sa mère le prétend, mais les a quittés pour vivre. Celle-ci ne décolère jamais, sa colère est sa drogue elle regarde son fils avec aversion comme étant le seul responsable de sa misérable vie.
Tonio ne sort jamais, cloué dans son fauteuil, il passe son temps sur son ordinateur, ou à regarder le mur au fond de la cour, par la fenêtre, mur sur lequel il voit défiler ses hallucinations. Jusqu’au jour où surgit Lola, la nouvelle femme de son oncle, une capverdienne, qui lui fait découvrir les nuées d’oiseaux, la liberté, les avions dans le ciel. Lola va persuader sa mère de le mettre dans un institut spécialisé. Libération pour Tonio qui, dès lors n’a plus qu’une obsession : voler, devenir pilote, remplacer ses jambes par des ailes.
Ce premier roman est un conte d’aujourd’hui qui parle des plus démunis, de ceux que la vie n’a pas gâtés, un conte qui dit l’espoir, la joie de vivre, la lutte des plus faibles et parfois leur réussite. Oui cela existe, mais heureux ceux qui ont rencontré Lola. L’auteur explore aussi le lien mère-enfant, la souffrance des non-dits, la culpabilité, le rêve, l’espoir.
La fin permet de tout envisager…

Seymour_Johanne stefc3a1nsson1

Johanne Seymour : Le cri du cerf – kate McDouglas enquête (Ed Eaux troubles)
Ce livre est le premier d’une série d’enquêtes de la policière Kate McDouglasl « On a mis la table ».
Kate McDouglas, policière québécoise a quitté Montréal et vit à une centaine de kilomètres dans un district forestier sauvage et peu peuplé. Elle est suivie par un psychiatre suite à des problèmes psychologiques qui l’ont écartée du monde criminel. Le roman s’ouvre sur la macabre découverte que fait Kate en se jetant à l’eau dans le petit lac jouxtant sa maison des bois : le cadavre d’une fillette d’une dizaine d’années, égorgée. C’est le choc.
Personnage taciturne et solitaire, vivant seule dans sa cabane au fond des bois Kate a subi des revers de situation tant familiale que sentimentale et comprend qu’une nouvelle épreuve l’attend. On va la suivre dans son enquête pendant laquelle elle va retrouver les vieux démons qui l’ont poursuivie et qui vont la guider vers la thèse d’un serial-killer.
Pour démasquer « la bête » il va falloir qu’elle affronte ses démons et remonte le fil douloureux de son passé. Démarche qui l’entrainera au cœur d’un cauchemar et qui menacera de briser le fragile équilibre sur lequel elle a bâti sa vie .
L’empreinte des paysages est très forte et influe grandement par sa sauvagerie, à la rudesse des sentiments et l’âpreté des personnages. Blessures de l’enfance, extrémismes religieux, on baigne dans la tragédie familiale. C’est plus qu’un polar c’est un retour vers des racines profondes, vers une introspection.
Le style est enlevé, l’atmosphère tragique installée, les personnages secondaires ne le sont pas vraiment et les sentiments bien amenés aident à dénouer l’imbroglio.
Quelques traductions redondantes sans intérêt alourdissent un peu le récit mais le situe bien dans ce Canada profond.

Jon Kalman STEFANSSON : D’ailleurs les poissons n’ont pas de pieds  (Ed Gallimard)
Nous sommes dans le nord de l’Islande, un petit village de pêcheurs, le jour où un décret international interdit la pêche à la morue . C’est le chômage assuré et la ruine de tous les habitants du village.
L’écrivain raconte l’histoire de sa famille sur trois générations. Le climat effroyable, la vie rude, les problèmes de tout un chacun, la base américaine stationnée à proximité depuis la dernière guerre, le poisson au centre de tout, un détour dans les mines pour survivre, et bien sur la vie de tout un chacun avec l’amour, l’amitié, la misère, les enfants, les vieux …
Bref la vie… mais quelle vie… Il faut la rudesse et la force de ces autochtones pour y survivre
Un beau style très dense, très riche, très approfondi pour une histoire sinistre .

Calestreme_9913.pjpeg Trouillot

Natacha CALESTREME : les racines du sang (Ed Albin Michel)
Le major Yoann Clivel doit mener une enquête sur une série de meurtres ayant un modus operandi énigmatique. En effet, les victimes ont dans la gorge un produit sucré et une rose dans l’entaille faite par la lame d’une arme blanche.
L’enquête est très bien menée, et on retrouve une facture assez classique des romans policiers avec la découverte progressive des motivations de l’assassin
Ce qui retient également notre attention est le personnage de Yoann Clivel. un homme qui se cherche.et s’interroge : « Devons-nous porter le poids des fautes de nos ancêtres à l’infini ? Comme Valentin qui s’éloignait de sa famille pour se reconstruire et Mélanie Bural partie au Burkina Faso pour réparer les horreurs commises par son père, je me positionnais face à mon passé pour ne plus vivre les mêmes drames. Tous les trois, chacun à notre manière, nous avions coupé les racines du sang ».
Intéressante également, quoique désormais classique dans les séries policières, la présence d’un jeune autiste, Sam, qui possède des capacités de mémorisation hors normes et que Yoann sollicite pour reconnaître le visage du présumé tueur
Enfin, retournement de situation original : la découverte progressive des actes peu recommandables des prétendues victimes impliquées dans un de ces scandales sanitaires qui font écho à des faits divers bien réels.
On peut toutefois regretter que l’auteure se contente de faire du virus Ebola et du Burkina Faso où il sévit, une simple toile de fond.
En résumé un roman policier classique, bien mené, qui flirte avec le paranormal et tente de donner plus de complexité à des personnages convenus.

Lyonel TROUILLOT : Kannjawou ( Ed Actes Sud)
Que savons-nous d’Haïti ?
Si des ONG bien intentionnées nous ont rapporté leur engagement après le terrible tremblement de terre de 2005 ou si nous avons appris que les forces militaires américaines avaient autrefois occupé cette terre, peu nous ont parlé de la révolte contre l’indifférence ou du désir fou de survivre des nouvelles générations haïtiennes.
A ce titre le roman, très engagé, de Lyonel Trouillot nous convoque à Port au Prince, dans un des quartiers les plus populaires. Son héros, le narrateur nous en tient la chronique.
Là, au bout de la rue de l’Enterrement, juste avant le cimetière, un groupe de cinq jeunes gens, amis d’enfance, essaient de trouver un sens à leur vie. Défavorisés certes, mais réunis « parce qu’ils ont eu la chance de découvrir très tôt le pouvoir du langage », ils bénéficient de l’hospitalité du « petit professeur » intellectuel et lecteur bénévole du centre culturel, pour parler philosophie et révolution.
A l’autre extrémité de la rue, le propriétaire du bar « le Kannjawou » leur offre parfois une bière, fort de « ce qu’il charge à ses clients » tous membres d’institutions internationales ou d’organisation non gouvernementales.
Le narrateur rapporte et commente ses notes consignées dans un journal.
La rue s’anime et nous rencontrons Woldné, l’étudiant révolté à la pensée radicale, Popol le frère du narrateur, silencieux et résigné,et les filles de la bande, Joëlle l’amoureuse de Woldné et Sophonie l’employée du bar. Une mère de substitution, Man Jeanne veille sur eux et leur enseigne les règles élémentaires d’humanité.
Alors, de toutes les injustices, de l’exclusion sociale, de la misère et la corruption ambiante, nait un souffle rageur, annonciateur d’un changement de destinée.
Livre de révolte, rédigé dans un style minimaliste où les phrases courtes racontent le désir de survivre, ce roman est un appel à notre solidarité.
Haïti nous semble moins loin maintenant.

Nadia Baba : Une voix de Méditerranée

B

Toute petite, Nadia chantait. De racines algériennes, elle a été bercée par la musique orientale, le raï puis la chanson française est venue à elle avant qu’elle ne découvre aussi le jazz.
Mais on n’en est pas là car, timide à l’extrême, elle s’enfermait dans sa chambre pour chanter, bien calfeutrée, à l’abri des oreilles indiscrètes, même celles de ses parents qui, durant des années, ne sauront pas qu’elle avait ce don et le découvriront lorsqu’à 17 ans, elle montera sur une scène !
C’est dire combien au départ, il y avait peu de chances que cette Hyèroise devienne chanteuse. Et pourtant dès 14 ans, elle écrivait ses chansons, paroles et musiques. C’est pourtant vers un master de lettres qu’elle se dirige et qu’elle obtient.
Malgré tout, à 11 ans, elle entre dans la chorale de son collège, un peu protégée par les autres puisqu’elle ne chante pas seule, mais elle est vite repérée et son professeur l’encourage à continuer.
Prenant peu à peu de l’aplomb, elle se retrouve dans l’association TGV (Troupe des Gaîtés Varoises) et monte enfin sur scène pour découvrir que là est sa voie, là est sa vie. Si la timidité, la pudeur et la discrétion sont des barrières lorsqu’on veut chanter, elle finit par les sauter une à une et à s’épanouir sur scène jusqu’à devenir directrice artistique du groupe. Elle se produira entre autres au Festival de la Chanson Française d’Hyères en 2007.
Puis elle va monter un trio « Les Clefs d’O » où là, elle découvre vraiment les trésors de la chanson française qu’elle interprète en les adaptant à sa voix, à son style.
Un style qui n’est pas tout à fait complet mais qui va encore s’étoffer par la découverte du jazz lorsque, en 2011, elle rencontre deux pointures : Louis Petrucciani et Jean-Pierre Llabador, ce dernier ayant joué avec Johnny ou encore Eddy Mitchell. Eux découvrent sa voix, elle découvre le jazz et Louis lui fait un beau cadeau : il lui demande de mettre des paroles sur des musique de son célèbre frère, Michel. Ils partiront de galas en festivals avec ces chansons qu’elle chante entre autres aux festivals de Jazz de Porquerolles ou au Fort Napoléon à la Seyne.
Belle parenthèse pour Nadia qui apprécie cette musique mais, curieuse de toutes les autres, ne désire pas devenir »chanteuse de jazz ». D’autant qu’elle écrit et compose.
Donc, exit le jazz – pour l’instant, précise-t-elle – et hélas, le disque des chansons de Michel ne sortira pas. Peut-être un jour…

A

Et voilà qu’elle va faire d’autres rencontres. Ses chansons sont prêtes, il lui faut trouver un studio d’enregistrement. Elle le trouvera pas loin de chez elle, à la Ciotat où Ylyès Yangui, finaliste de « La Nouvelle Star » en 2007, a créé ses propres studios, les studios Meyes.
Avec lui et Marc Bonet-Durbec, cinq chansons vont être arrangées et enregistrées signées de Nadia.
Des chansons où l’on retrouve un mélange de toutes ces musiques qui l’on bercée, du jazz à l’Orient en passant par la chanson française.
Et ce qui est formidable c’est que si vous l’écoutez une fois, à la différence de ces chanteuses d’aujourd’hui qui ont toutes la même voix et les mêmes mélodies qu’on oublie vite, vous la reconnaissez tout de suite. Une voix un peu haut perchée, sensuelle, ensoleillée, où se mêlent humour et gravité mais où il se dégage une belle joie de vivre.
Et quel talent, tant au niveau des musiques et des paroles !
Le disque est là mais déjà elle s’attelle à un prochain disque, et, entre deux concerts, ce sera pour elle un été studieux à peaufine ce prochain CD avec le même compagnonnage et dans le même studio d’Ylyès.
Un belle chanteuse à découvrir.

Jacques Brachet
https://www.facebook.com/nadia baba.102

La Seyne-sur-mer
Jazz sous les Etoiles au Fort Napoléon

A

Traditionnelles retrouvailles de fin de saison pour les Jazz Worshops de La Seyne sur Mer, qui en sont à leur 19° édition, avec le concert Workshop Experience « Round about Gershwin » par le Gérard Maurin / Virginie Teychené Sextet avec José Caparros (tp), Gérard Murphy (as, cl), Pascal Aignan (ts), Stéphane Bernard (p).
Quel plaisir de se retrouver assis sur les gradins dans cette sublime enceinte du Fort Napoléon, avec tous les souvenir du prestigieux et mythique festival « Jazz au Fort Napoléon », créé par André Jaume et Robert Bonaccorsi. Tant de mémoire qui revenait, et les amateurs de rappeler les grands noms de quelques-uns de ceux qui étaient venus jouer sur cette scène, et les anecdotes, les rencontres… A signaler la présence de nombreux musiciens et musiciennes sur les gradins.
Mais le présent nous reprit en main avec l’apparition sur scène de Michel Legat, ardent meneur de l’association Art Bop, qui produit chaque mois entre septembre et juin des concerts de haut niveau dans une des salles voûtées. Avec sa décontraction jazzique et son humour légendaires il présenta chacun des musicien réunis sous l’appellation Sextet, en disant malicieusement : « Nous avons la tête, il reste à trouver le sexe ». Puis la musique fut ! avec « I got rhythm », l’un des morceaux les plus célèbres de George Gershwin, à qui était dédiée cette soirée avec la réinterprétation de quelques standards fameux.
Première partie sans la chanteuse, en quintette d’abord pour cet « I got rhythm », et « Round my man » démarqué de « My man’s gone now », avec une lutte pour le meilleur de la musique, les yeux dans les yeux, entre le pianiste et le batteur, et ça chauffait ; en trio piano, basse, batterie pour « Our love is here to stay » de belle envolée, et c’est là qu’on prenait conscience que ce groupe avait une rythmique de luxe ; puis en quartette avec un Gérard Murphy olympien et lyrique à l’alto sur « I loves you, Porgy », mais…juste à la fin du morceau, des gouttes de pluie étaient apparues, qui s’enflèrent en un petit orage avec tonnerre. Il fallut couvrir le piano, démonter la batterie, ôter le matériel son, et se réfugier sous les voûtes. Que faire ? « The show must go on », il fut décidé de donner la deuxième partie avec Virginie Teychené dans une salle. La grande majorité du public était resté. On installa des chaises, Jérôme Bouygue fit le son, et c’était parti pour une soirée club qui n’avait rien à envier aux clubs parisiens. Et quel bonheur d’entendre le son acoustique des instruments, surtout la batterie. La proximité public musiciens favorisa l’osmose et ce fut du pain bénit par Zeus jusque tard dans la nuit. Merci l’orage.

C B

C’est dans des aventures imprévues comme celles-ci qu’on assiste finalement à un concert dans lequel le partage et le plaisir de jouer des musiciens retentissent sur le public, et c’est parti pour des moments inoubliables. Le Sextet au complet, survolté, attaque avec « It ain’t necessary so ». Virginie Teychené scatte avec les 3 soufflants, c’est à dire qu’elle agit comme un instrument ; c’est la belle trouvaille des arrangeurs, car ça enrichi et dynamise le groupe. « I got plenty of nutttin’ » avec un solo de feu à l’alto de Murphy. « Thou swell » prit sur tempo rapide nous vaut un scat fulgurant de Virginie, digne d’Ella Fitzgerald, et un formidable solo du ténor, qui curieusement dans la première partie dehors était resté trop attaché à des développements convenus ; là il éclate et on s’éclate : ça chauffe dur. Et bravo pour les balais du batteur. La jolie ballade « How long has this been going on » démarre chant piano en toute beauté, puis le groupe attaque avec encore une belle intervention du ténor. Le célèbre « It’s wonderful » chanté par Georges Guétary et Gene Kelly dans « Un Américain à Paris », est pris sur tempo rapide, un brin latino ; à noter un magnifique unisson vocal-soufflants. « Nice work if you can get it » s’envole sur tempo ultra rapide avec une intro brillante en trio, un scat joyeux et terrible et une belle intervention de Caparros au bugle.
Final avec la reprise de « I got rhythm » rythmé par les frappements des mains des musiciens plus la batterie, puis Virginie démarre un vocal somptueux ; on atteint presque la transe du gospel. Ravissement total. Absolument une grande chanteuse.
Un rappel improvisé sur un must, « Summertime », en tempo medium avec une belle distribution des voix des soufflants, un ténor inspiré, et Virginie au Nirvana.
On ne pouvait rendre un plus bel hommage à Gershwin qu’en peaufinant des arrangements subtils et vivants, nouveaux, beaux, qui laissent toute leur place aux solistes tout en les encadrant, comme ont su le faire Stéphane Bernard et Gérard Maurin ; un exploit tant ces standards ont été joués et travaillés par une foule de grosses pointures.
Il ne reste qu’à souhaiter que ce Sextet d’un soir puisse s’exprimer sur d’autres scènes : avis aux programmateurs.

Serge Baudot

Oenotourisme : De vignes en garennes

A

Voilà six ans que Var Matin a créé « les escapades » qui ont, chaque année, beaucoup de succès.
De quoi s’agit-il ?
Tout simplement de convier les gens à investir un domaine d’appellation Bandol et d’en faire le tour du propriétaire de façon originale et ludique.
En effet, ce circuit pédestre a non seulement pour but de découvrir le domaine en question, ses vignes et des bois mais aussi, au fur et à mesure de la promenade, faire des escales gourmandes accompagnées de vins de Bandol dont l’association est partenaire.
Ainsi, d’une étape à l’autre, vous vous arrêtez dans un lieu sympathique où l’on vous accueille avec des amuse-bouche, une entrée, un plat chaud, des fromages, le dessert suivi du café, le tout accompagné de vins de Bandol… à déguster évidemment avec modération !

B C

Vous faites ainsi connaissance avec des appellations aux noms qui chantent : Olivette, la Bégude, Pibarnon, Cagueloup….
Cette année, 17 domaines on joué le jeu des trois couleurs sous un soleil un peu voilé, une petite brise, temps idéal pour marcher sans transpirer et se reposer tout au long du chemin avec ces étapes gustatives.
Et, c’est le domaine de la Garenne à la Cadière, qui recevait les organisateurs et les marcheurs et nous y étions cordialement invités par l’association des Vins de Bandol.

D
Béatrice de Balincourt

Voici 300 ans qu’existe ce domaine, qui a toujours appartenu à la même famille, les de Balincourt, le comte Jean de Balincourt ayant été le premier à vinifier en 1960.
Auparavant, s’il y a toujours eu des vignes, il y avait aussi un élevage de lapins de garenne, d’où le nom du domaine. Depuis 2000, c’est la fille de Jean, Béatrice de Balincourt, qui dirige le domaine, qui est en train d’étendre le vignoble sur une surface de 26 hectares dont 12 en vignes.
Vignes où farandolent toujours des lapins en toute liberté !
Cette année, soulignons que le domaine a obtenu une médaille d’argent pour sa cuvée tradition et une médaille d’or pour sa cuvée »M3, rouges et rosés en grande partie composés de mourvèdre.

E F

Elle a donc accueilli avec son charme et son sourire, tous les marcheurs qui ont parcouru quelque quatre kilomètres, terminant leur périple-découverte en musique au pied du domaine.
Ce genre de manifestation est en train de se développer un peu partout et à se pérenniser, la formule étant aussi sympathique que conviviale et permettant aux gens de découvrir à la fois la nature, un domaine et les vins de ce Bandol aujourd’hui réputé dans le monde entier.
De quoi éveiller tous les sens et confirmer que notre Var reste l’une des régions les plus belles et les plus attrayantes.

G
Il y a encore des lapins de Garenne !

Jacques Brachet

Le Festival Estival Toulon Provence Méditerranée
Du 19 juin au 27 juillet 2016

VisuelFE16

La présentation du 65ième festival estival de musique classique avait lieu dans ce sympathique Café Théâtre de la Porte d’Italie à Toulon devant une salle comble, malgré la chaleur, ce qui prouve le succès de cette manifestation.
Sur scène le président du Festival monsieur Claude Pinet et l’administrateur délégué à la programmation artistique, monsieur Claude-Henri Bonnet, également directeur de l’Opéra de Toulon. Après avoir salué les élus et autres personnalités présents dans la salle, tous deux allaient se partager la présentation des festivités, avec compétence et bonne humeur, selon une habitude devenue la règle.
Cette année du nouveau avec le désir d’aller à la rencontre du public avec trois concerts gratuits en fin d’après midi sur des places du centre ville: Puget, Victor Hugo où l’on pourra entendre et voir le « Quintette Ad Libitum », « l’Ensemble instrumental de Toulon et du Var plus des invités », ainsi que le « Trio SR9 ». A noter un autre concert gratuit à côté du Mémorial du Faron le 19 juin à 11h30 avec les étudiants en 3° cycle du CNRR de TPM.
Cette année seulement deux grands concerts du soir, les 8 et 9 juillet, et ce à La Tour Royale, berceau du Festival, avec le pianiste François Dumont qui interprètera les 21 Nocturnes de Chopin partagés en deux soirées. (Repli à l’Opéra en cas de mauvais temps).
Autre innovation : le 22 juillet, concert gratuit à 21h avec l’Ensemble Matheus pour « Barock and Roll » au Parc de la Méditerranée, précédé d’un vernissage à 18h à la Batterie du Cap Nègre, et suivi d’un feu d’artifice à 22h30.
Cette année encore le Festival se déplace à La Collégiale de Six Fours, le 25 pour le « Récital de Sumi Hwang : soprano koréenne» avec à nouveau l’Ensemble Matheus, et le 27, toujours avec l’Ensemble Matheus pour les « Quatre Saisons » de Vivaldi. Ces deux derniers concerts sont payants. Ces soirées auront été précédées le 17 juin à 20h30 par le traditionnel concert (le 17ième) au profit de « Pharmacie Humanitaire Internationale Var » en partenariat avec la ville de Six-Fours les Plages avec le « Chœur Kalliste » et « l’Ensemble Instrumental de Toulon».
Le Président rendit hommage aux bénévoles, aux soutiens, aux sponsors, et à l’association des Amis du Festival présidée par madame Colette Gluck, tous ceux sans qui le Festival ne pourrait exister.

A B

Cette présentation fut suivie de la traditionnelle conférence par la musicologue madame Monique Dautemer, sur « Les 21 Nocturnes de Chopin ». Avec l’érudition, la passion et son sens du partage qu’on lui connaît elle devait nous rappeler que Frédéric Chopin était en quelque sorte Franco-Polonais puisqu’il était le fils de Nicolas Chopin (17711844), né à Marainville-sur-Madon (actuel département des Vosges) et de la Polonaise Tekla Justyna Chopin, née Krzyżanowska (17821861). Venu en Pologne au service de la comtesse Skarbek, Nicolas épouse Tekla Justyna, parente et dame d’honneur de la comtesse, en 1806. Frédéric Chopin est né le 1° mars 1810 en Pologne, mais il émigrera en France en 1831 où il rencontrera George Sand et aura une liaison avec elle de 1836 à 1847.
Quant à la tradition des Nocturnes elle remonte à John Field (1782-1837), pianiste-compositeur irlandais qui en publia 18 sur 21 composés. Il fut l’élève de Muzio Clementi (1752-1832) également pianiste-compositeur, qui partagea un voyage en Russie avec lui, au cours duquel l’Irlandais se révéla grand compositeur. Ce John Field, qui créa le romantisme en Russie, influença grandement Chopin, tant et si bien que ses nocturnes sont « déjà » du Chopin, preuve auditive à l’appui.
Chopin aimait le bel canto, l’opéra italien, d’où le côté mélodique de ses nocturnes, avec cette approche romantique due à son déracinement ; il avait laissé son âme en Pologne, âme qu’il confie à son Pleyel. Monique Dautemer nous vante ensuite les qualités de pianiste de Chopin qui était un superlatif du pianissimo. On a dit de ces Nocturnes que « c’étaient des canons sous les fleurs. »
Après force anecdotes sur la vie de Chopin, son côté « aristo », et d’autres précisions musicales, Monique Dautemer nous fit écouter quelques extraits de ses Nocturnes, avec quelque chose de formidable pour ceux qui savent lire la musique, suivre le jeu du pianiste sur les partitions projetées sur écran. Un plaisir rare et sublime. Après cette brillante conférence, une seule envie : se plonger dans ces Nocturnes.
A l’issue de cette soirée l’association des Amis du Festival offrait le pot de l’amitié, pot pendant lequel on pouvait disserter sur Chopin ou demander des compléments d’information à propos du programme.

Serge Baudot
 www.festivalmusiquetoulon.com – Tel : 04 94 93 55 45 – musiquetoulon@wanadoo.fr

Michèle TORR
50 ans d’amour

A

Elle est loin la petite Française née en Provence qui vint à 16 ans conquérir la gloire à Paris en vivant de sa passion : la chanson.
50 ans après, notre Michèle Torr vit toujours en Provence, vit toujours de sa passion et c’est toujours un grand plaisir que de la retrouver pour fêter cette année ses 50 ans de chansons, nos 50 ans d’amitié et son anniversaire qu’elle fête chaque année avec ses fans qui viennent parfois de très loin pour être à ses côté en ce jour de bonheur, de plaisir et de joie.
Depuis quelques années d’ailleurs, c’est un week-end complet que nous vivons avec elle.
On le sait aujourd’hui, son fils Romain est atteint de sclérose en plaques et bien sûr, pour l’un comme l’autre, ce sont des moments douloureux de la vie d’autant que Romain est encore jeune et que Michèle a toujours été une maman attentionnée, toujours très près de ses enfants.

B C
D E
Stella Mattéoni – Bernard Sauvat – Herbert Léonard (pas très sérieux !), David Lelait
Car Michèle n’a toujours eu que trois passions dans sa vie : la Provence, la chanson, sa famille.
Vivant aujourd’hui à Aix-en-Provence, ce n’est pas loin de Pertuis où elle a vu le jour et où elle a décidé d’organiser chaque année un concert particulier, avec l’aide du maire de cette commune Roger Pellenc qui lui offre à chaque fois l’enclos de la vieille charité pour se produire avec ses amis.
Il faut savoir qu’avec Romain, elle a créé l’association SEP en pays d’Aix afin d’aider à la recherche de cette maladie. Ils se sont rapprochés du professeur Pelletier, qui exerce à la Timone et qui suit Romain et organisent donc ce concert dont tous les bénéfices vont à la recherche de cette maladie qui atteint jeunes et moins jeunes.
Michèle y donne beaucoup de son temps et ses amis viennent, en toute amitié et bénévolement, animer cette soirée à ses côtés. Ainsi sont déjà venus Michel Leeb, Hervé Vilard, Dave, Danyel Gérard, Claude Barzotti, François Valéry, tous ses amis retrouvés sur les tournées « Age Tendre ». Guy Mattéoni, son chef d’orchestre, est souvent là et sa fille Stella est toujours fidèle au poste, se mêlant aux chanteurs. Cette année encore, elle était présente associée à Bernard Sauvat et Herbert Léonard avec qui Michèle a partagé une grande tournée au Québec.
Si les répétitions se sont faites sous un « cagnard » de plomb et en toute décontraction, peu à peu le ciel s’assombrit et resta longtemps incertain.

F G

Ce n’est que pendant les dernières notes de Stella Mattéoni que la pluie commença à tomber. Stoïque, notre jeune et belle chanteuse termina sa chanson pendant que les parapluies s’ouvraient et puis ce fut l’incertitude.
Evidemment le concert s’arrêta mais la chance était avec Michèle puisqu’au bout d’une demi-heure, l’orage était passé. Le temps d’essuyer les chaises, de voir revenir les spectateurs qui étaient allés se mettre à l’abri – car pas un ne s’en alla – Bernard Sauvat, Herbert Léonard et enfin Michèle, dans un somptueux smoking de soie mauve, rose et noir, purent chanter… et pas sous la pluie !
A noter que le Crédit Mutuel a offert à l’association un chèque de 2.000€ et qu’un ami toulonnais de Romain, Jean-Luc Maurel, qui a également la sclérose en plaque, a offert un tableau qui sera mis aux enchères sur le site de l’association.

H
I J
La soirée fut donc belle, se prolongea par les dédicaces des artistes et chacun alla se coucher car le lendemain, on se retrouvait à la salle des fêtes pour le fameux anniversaire où le repas nous attendait, suivi de la traditionnelle remise des cadeaux et du gâteau que coupa Michèle.
Michèle qui, une fois de plus, fut terriblement gâtée par ses fans et ses amis et qui retrouvait oncle et tantes avec toujours la même joie et la même émotion
Seul petit bémol : un orchestre venu des années 60 aux guitares électriques un peu fortes et surtout au chanteur qui chanta particulièrement faux… ce qui fit grimacer quelques oreilles sensibles !

K
L M
Mais bon, tout ce passa comme à l’accoutumée, dans une ambiance familiale et chaleureuse et Michèle fit le traditionnel tour des tables, disant un mot gentil à chacun, demandant des nouvelles de la famille aux fans de la première heure qu’elle connaît et retrouve tout au long de ses concerts, tout au long de ces décennies, dédicaçant, se laissant prendre en photo, dédicaçant pour le plaisir de tous.
On se leva de table… à 18 heures, sans avoir vu le temps passer et en se disant tous à l’année prochaine car personne ne raterait ce rendez-vous annuel.
N’oublions pas de remercier Nanou Gros qui est l’âme de cette association des Amis de Michèle Torr, qui, contre vents et marées et malgré quelquefois beaucoup de problèmes, arrive à réunir tant de monde et à créer une atmosphère aussi chaleureuse.
Encore un joyeux anniversaire, Michèle !

N

Jacques Brachet
Photos Christian Servandier/Jacques Brachet

TOULON – Théâtre Liberté
Présentation de la saison 2016/2017

A

Cette année petite révolution au Théâtre Liberté pour la présentation de la nouvelle saison, car le théâtre fêtait ses 5 ans. Déjà 5 ans pour ce théâtre qui est venu remplir un vide, car il n’y avait pas de grand théâtre au centre de la ville. Et le succès de fréquentation, environ 90% de remplissage toutes actions confondues, montre que cette structure était nécessaire. Un anniversaire et la célébration du label Scène Nationale ensemble avec CNCDC Châteauvallon, ce qui en fait la 72° scène nationale.
Alors pour fêter les 5 ans deux présentations, l’une à 16 heures, l’autre à 20 heures. Le public invité dans les trois salles, soit 1500 personnes à chaque présentation qui se déroulèrent sur la scène dans la grande salle Fanny Ardant, relayées en vidéo dans les deux autres salles.
Au lieu du traditionnel spectacle avec gradins sur la place de La Liberté on se trouvait dans une ambiance guinguette impressionniste des bords de Seine au XIX° siècle, avec des podiums, des jeux, des buffets, des tables et des chaises, à l’intérieur d’un immense cercle délimité par un tapis rouge, illuminé de guirlandes multicolores. On ne pouvait résister à cette ambiance de fête qui donnait vie joyeuse à cette place.
Sur scène un cercle rouge sur lequel étaient posés deux fauteuils prêtés par la Comédie Française. Une rangée d’autres fauteuils côté cour pour accueillir des représentants de diverses structures locales : Châteauvallon, Tandem, les festivals Portraits de Femmes, et Présences Féminines, le Festival International des musiques d’écran, la Biennale Internationale des Arts du Cirque, Chamber Music. Tous ces responsables présentèrent à tour de rôle leur partenariat avec Le Liberté, et définirent leur programme, ainsi que le metteur en scène Christophe Berton pour son œuvre qui mêlera cinéma, théâtre et poésie.
En guise d’ouverture la scène est envahie par plusieurs dizaines de personnes, mise en lumière de tous ceux qui œuvrent à la bonne marche du Théâtre : salariés, intermittents, etc… Puis ce fut la projection d’un film riche et divertissant saluant les 5 ans du théâtre avec des flashes des différents spectacles, personnages et événements qui marquèrent toutes ces années.
Ensuite apparurent les deux co-directeurs : Pascale Boeglin-Rodier dans une splendide tenue style années 40 : un pantalon plissé noir et un chemisier blanc épaules carrées, d’une élégance infinie. Pascale devait revêtir une robe noire et crème de toute beauté pour la deuxième partie ; Charles Berling, le même costume pour les deux parties ! auréolé de son Molière du meilleur comédien 2016 pour son rôle dans la pièce d’Arthur Miller « Vu du pont ».
Ils vont tenir la scène pendant plus de deux heures en présentant avec compétence, décontraction, enthousiasme, passion et force superlatifs, non seulement les spectacles et les actions, mais aussi le bilan des cinq ans, et les actions futures autour du théâtre. Et ils recommenceront une heure plus tard. Bravo !
Pour cette sixième saison ce seront plus de 54 spectacles et 107 représentations organisés autour de 4 Thémas : l’Art Brut – Utopies – Dignités – Migrants : racisme et antisémitisme ; et plus de 300 événements.
Donc des créations, des coproductions avec d’autres théâtres, des résidences d’artistes, des collaborations avec des structures du territoire, des concerts de musiques diverses, du théâtre, de la danse, de l’humour, des lectures, de la magie, du cirque, des performances, du cinéma, des conférences, des actions culturelles, notamment auprès des enfants et des adolescents, et toujours les Mardis Liberté qui connaissent un succès grandissant. L’axe principal restant bien sûr le théâtre.

B C
D E

Beaucoup d’actions citoyennes, des prix de billet spéciaux, l’accueil des scolaires, de tous les handicaps.
Chaque année un pays méditerranéens est mis à l’honneur, ce sera le Liban.
Les deux co-directeurs définirent ainsi la philosophie du Liberté : Conjuguer la grande culture patrimoniale et la modernité, permettre à la culture française de continuer à se développer comme elle l’a toujours fait, en montrant la diversité des approches. Mettre en avant qu’en France des gens font des choses fantastiques, que tout ne se passe pas à la télé ou sur internet.
En petit comité Charles Berling nous exprima le fond de son cœur en disant qu’il ne pouvait pas être présent au théâtre comme il le voudrait, ayant à tourner a droite et à gauche, à jouer dans différentes villes et théâtre, que cela lui était joie et souffrance, mais qu’il était investi corps et âme dans ce théâtre, pour faire éclater les verrous, l’adapter à ce qui existe, en faire un lieu territorial qui concerne les gens. Un théâtre pour faire des ponts avec les gens, non pas pour servir une élite, mais sans populisme.Il salue la volonté du Maire, de l’Etat et de la Région qui ont soutenu ce théâtre depuis le début. Théâtre sorti de rien et qui est rapidement devenu pérenne grâce aux artistes et au public
Pour ce qui est du label Scène Nationale  il dit que c’était grâce à la nouvelle équipe du ministère, et que cela offre une reconnaissance nationale, et permettra d’engager plus de créations.
Pascale Boeglin-Rodier souligna que les artistes connus ou débutants s’étaient appropriés le lieu, y revenant volontiers, même en dehors de leurs prestations. Qu’il en était de même des spectateurs, ajoutant que les Mardis Liberté œuvraient grandement à ce rapprochement avec le public.
Quant au difficile choix des spectacles tous deux déclarèrent que c’était forcément un acte difficile, qu’ils suivaient leur goût, tout en restant ouverts aux propositions et aux conseils.
Dire qu’il y a seulement quelques années j’entendais les Toulonnais se plaindre qu’il n’y avait rien à Toulon sur le plan culturel. Aujourd’hui, entre Le Liberté, Châteauvallon, l’Hôtel des Arts, les cinémas, dont le Royal salle d’art et d’essai, le Comédia, les expositions et une foule d’associations, on n’a plus que l’embarras du choix, et comme on le sait, quand on a choisi on a abandonné le reste, ô rage, ô désespoir !

F

Serge Baudot
Renseignements : 04 98 00 56 76 – www.theatre-liberté.fr