Archives mensuelles : avril 2016

Six-Fours – Collège Reynier : Graines de stars

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Alors que tout le collège Reynier de Six-Fours est en ébullition parce que, ce samedi, c’est la journée portes ouvertes et que tous les élèves font visiter leur collège à leurs parents, dans une salle de classe, il semble qu’on soit remonté à des siècles en arrière : des filles et des garçons qui se baladent en toge, lancent des imprécations, un sphinx aux larges ailes essaie tant bien que mal de maintenir sa coiffe sur sa tête, mais quand même deux femmes en tenue « normale » s’affairent autour de ces adolescents : Marie-Pierre Martinetti et Rose-Marie Cartier.
Sacré duo que ces deux-là, toutes deux prof de Français, la seconde, à la retraite, qui, voici dix ans, ont décidé de monter au sein du collège un atelier de théâtre.
Et, avec toute leur passion et leur énergie, elles rassemblent autour d’elles des élèves venus de leur propre volonté, de toutes les classes, pour suivre ces cours qui n’engendrent pas la mélancolie.

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Car si nos deux prof leur enseigne rigueur et respect de l’autre, leur apprend à dire des textes et à s’exprimer devant les copains, puis devant un public, cela se fait dans les rires et la bonne humeur. Car à la fin de l’année – le 16 juin exactement – ils se retrouveront sur la scène du Théâtre Daudet devant copains et familles réunies. Et chaque année, le théâtre fait le plein.
Certains sont déjà des « vétérans », d’autres en sont à leurs balbutiements, car chaque année, des nouveaux viennent remplacer ceux qui vont continuer leurs études ailleurs.
Nos deux professeurs se complètent admirablement, l’une, Marie-Pierre, ne restant pas une minute en place, allant de l’un à l’autre, lançant des appels, faisant répéter le texte tout en remettant un pli en place où en attachant tant bien que mal les ailes du Sphinx; l’autre, d’un calme olympien – ce qui s’accorde très bien au sujet du jour ! – calmant le jeu et s’affairant en toute discrétion. Le yin et le yang !
Chacun, selon son tempérament, s’affole, s’angoisse, se marre, gesticule, se concentre et répète, avant que la troupe prenne la direction de l’auditorium où une foule, assise et debout, attend de découvrir l’un des sketches qui sera représenté cette année.
« Cette année, nous ne présenterons pas une pièce de théâtre – nous confie Marie-Pierre – mais une série de sketches avec pour thème les héros. D’ailleurs, la pièce s’intitule « Un héros, des zéros » !

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J I

« Ceshéros » sont donc Ulysse, qui revient cette année mais pour une seule séquence avec un texte remanié, l’on retrouvera Roméo et Juliette dans une scène que Rostand n’aurait pas pu imaginer, les trois mousquetaires, plus un, seront de la partie ainsi que Ben-Hur et Messala puis un héros plus moderne viendra clore cette série de portraits : James Bond « in person ».
Bien entendu, le spectacle, qui durera une heure et demi, n’engendrera pas la tristesse et, comme à l’accoutumée, les rires seront de la partie.
Chaque année l’on découvre de vrais talents, de vraies natures et l’on est surpris de la justesse du jeu, de l’aplomb de ces jeunes, alors qu’ils entrent à peine dans l’adolescence et du véritable plaisir qu’ils prennent à entrer dans leurs personnages, car certains en jouent plusieurs.
Première sortie, première ovation en cette journée. Il y a encore du travail, des mises au point à faire, surtout au niveau technique, car il faut savoir que tout est fait par les élèves : lumière, sono, décor… Sacré boulot mais qui se déroule comme une récréation, même si chacun est assidu et prend son rôle au sérieux.
Laissons donc nos héros, non pas se reposer mais continuer leur apprentissage des planches.
On va suivre leur évolution et l’on a déjà hâte de découvrir ce nouveau spectacle.

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Balade dans l’imaginaire
L’anamorphisme est la déformation d’une image, qui se veut réversible si l’on l’observe à partir d’un certain angle ou grâce à un système optique (surface réfléchissante courbe). En peinture, cette technique est particulièrement populaire dans l’Angleterre des Tudor. Plusieurs artistes connus s’y intéressent de près, dont Léonard de Vinci, Dürer  et, plus près de nous, Vasarely.
c’est une science difficile à expliquer car elle est quelque peu magique.
Mais certains petits génies s’y sont essayé au Collège Rynier en décomposant un rubik’s cub
qui, du haut, représente une forme géographique plate mais qui d’en bas, à travers une focale redevient une forme en trois D où lorsque quelqu’un passe dessus semble y monter !
C’est surprenant et chacun a voulu s’essayer, devant ou derrière cette vitre miraculeuse.
C’est bluffant !

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Jacques Brachet

Six-Fours – 1er au 4 mai
Le Six n’étoiles accueille le Cycle du cinéma Israélien

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Rien que des femmes pour présenter cet événement qui démarrera en fait le dimanche 1er mai 20h30 : Nomémie Dumas, du Six N’Etoiles, Dominique Ducasse, adjointe aux Affaires Culturelles de Six Fours et Loutcha Dassa et Huguette Besset de l’association Les Chantiers du Cinéma.
En effet, en partenariat avec Judaïciné, la Ville de Six-Fours-les-Plages, l’Hôtel Les Rives d’Or et l’association Les Chantiers du Cinéma, le Six n’étoiles accueillera pour la deuxième année le cycle du cinéma israélien du 2 au 4 Mai 2016.
Ainsi, pendant une durée de 3 jours, 5 grands longs métrages Israéliens seront diffusés dans les salles du Six n’étoiles. Ces films sont des comédies dramatiques israéliennes : « Fin de partie » de Sharon Maymon, « Self Made », de Shira Geffen, « Zéro Motivation », de Talya Lavie « Le dernier jour d’Yitzhak Rabin » d’Amos Gitaï et « De Douces Paroles » de Shemi Zarhin dont ce sera l’avant-première..

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Une soirée spéciale est prévue le Mardi 3 Mai à partir de 18h45. Cette soirée sera animée par Xavier Nataf, le président du principal partenaire de l’événement : Judaïcnté, agence de conseil en promotion de films à thématique juive et Israélienne. Ainsi, cette soirée prévoit la diffusion de deux des films, entrecoupée d’un buffet israélien, offert par Sabine Baroux, gérante de l’Hôtel Rives d’Or de la Seyne, le vin étant offert par Erick Carrière, gérant de la Brasserie du Six N’étoiles qui sont les partenaires de la manifestation.
L’objectif de cet événement est de promouvoir et de faire découvrir au public les richesses du cinéma Israélien. L’an dernier était inauguré un premier cycle du cinéma israélien qui avait passionné les spectateurs. Voici donc la deuxième mouture qui, en fait, démarrera le dimanche 1er mai à 20h30 avec le film de Shomi et Ronit Elkabetz, « Le procès de Viviane Amsalem » en hommage à Ronit Elkabetz qui en est l’actrice principale et qui est décédée le 19 avril.

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PROGRAMMATION
Lundi 1er mai 20h30 : « Le procès de Viviane Amsalem »
Lundi 2 mai 14h – Mercredi 4 mai 18h30 : « Le dernier jour d’Yitzhak Rabin
Lundi 2 mai 16h45, mardi 3 mi 14h, mercredi 4 mai 16h15 : « Fin de partie »
Mardi 3 Mai, 16h15, Mercredi 4 mai 21h15 : « Self made »
Mardi 3 mai 18h45, mercredi 4 mai 14h : « Zéro motivation »
Mardi 3 mai : soirée spéciale, présentée par Xavier Nataf
18h45 : « Zéro motivation » (film+ présentation) – 20h30 : Buffet Israélien offert – 21h15 : avant-première « De douces Paroles »
Tarifs : 1 soirée/2films +buffet = 11€ (ou deux places abonnés)
En dehors de la soirée spéciale, es autres séances de ce cycle sont au tarifs habituels du Six n’étoiles.

www.sixnetoiles.fr
A noter que le mercredi 11 mai à partir de 18h45, la montée des marches du festival de Cannes se fera en direct à la brasserie du Six N’étoiles, autour d’un buffet. La soirée se déroulera façon Hollywood des années 30. Venez donc en tenue adéquate ! Les paparazzis sont conviés à venir photographier l’événement.
Réservations aux caisses du cinéma, au 94 94 26 58 48 ou sur contact.sixnetoiles@gmail.com

Solliès-Pont – Galeries du Château
Marie-Claude Lamarche, la belle aventure picturale

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Versaillaise de naissance, MC Lamarche (son nom d’artiste) est éducatrice à Paris avant de venir faire des études aux Beaux-Arts de Marseille puis s’installe à Puget-Ville avant de venir vivre à Hyères.
La voici de retour au Château de Solliès-Pont, où elle avait déjà exposé en 2009    avant que cette galerie ne devienne ce qu’elle est aujourd’hui : belle, spacieuse, lumineuse.
Belle et lumineuse est également l’œuvre de MC Lamarche qui, du figuratif, est partie sur les chemins de l’abstraction.
« Ca ne s’est pas fait tout seul, mais Gérard Delpuech, mon professeur de dessin m’a appris la rigueur et, si quelquefois je lui en ai voulu de cette rigueur, aujourd’hui je ne cesse de le remercier car c’est grâce à ces bases là que j’ai pu me diriger vers ce qu’est aujourd’hui ma peinture ».
Sa peinture ? C’est un enchantement de camaïeux de beiges, de gris, de noir (Car pour moi – me dit-elle- le noir est une couleur !) mais aussi de transparences et de mariages avec les rouges, les jaunes, les orangés…

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On y distingue des paysages, des scènes théâtralisées qui nous font penser à de l’Opéra car ce n’est pas totalement dans l’abstraction qu’elle compose ses tableaux.
La toile blanche, elle ne connaît pas. Ses toiles sont posées dans son atelier et, à un moment, elle en prend une sans savoir ce qu’elle va faire. Mais dans son esprit, l’idée chemine et l’œuvre est en marche, le trait, la couleurs, arrivent, la toile s’organise spontanément avec l’envie, la passion au bout du pinceau. La composition se fait à l’instinct, à l’idée du moment, à l’inspiration.
« Je ne sais jamais où cela va me mener mais il y a tout à coup une excitation en moi. Chaque toile est une aventure nouvelle et c’est ce que j’aime. J’écoute mon énergie… Il y a le premier jet et puis je l’affine, je le peaufine, je le transforme sans savoir, souvent, où cela va me mener »
On sent d’ailleurs dans son œuvre une grande sérénité mais aussi une grande jubilation qui font la force de ses toiles qui nous font rêver à des paysages lointains, mystérieux, souvent noyés dans une brume où tout à coup une fulgurance vient la traverser et donner une étrange et belle luminosité.

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L’équilibre est toujours parfait, entre les formes et les couleurs, l’omniprésence du gris donne le fil conducteur de l’œuvre et ce gris va se multiplier, intégrer d’autres tons et se marier avec eux avec une infinie délicatesse.
Et cette superbe exposition nous fait aussi découvrir un sculpteur : Erickh, dont ce n’est pas la première exposition avec MC Lamarche. Ses œuvres son épurées, possèdent souvent une rondeur émouvante et attirante et, ses sculptures, variant entre gris, noirs, blancs et beiges, s’insèrent entre et devant les toiles de sa collègue, en parfaite osmose.
Lorsqu’on entre dans cette exposition, on éprouve le besoin d’admirer sans parler, comme lorsqu’on visite une église.
Et l’on a du mal a retrouver la réalité !

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Jacques Brachet
Photos Monique Scaletta
Exposition jusqu’au 6 mai au Château de Solliès-Pont

Sanary sera rosé ou ne sera pas !

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6-8 mai… Retenez cette date.
Ce sera la 4ème édition du Festival International du Rosé à Sanary « Just’Rosé ».

Si Toulouse est nommée la ville rose, Sanary, durant plusieurs jours, va rivaliser avec elle en habillant de cette couleur magasins, brasseries et restaurants, rues et ruelles, et même l’esplanade qui va se transformer en terrain de golfe… rose ! Cela grâce à la collaboration de la Mairie et à l’association des commerçants qui seront 201 à jouer le jeu ! Et un concours de vitrines est organisé. Une canopée de parapluies… roses, va envahir la ville et durant trois jours la musique sera de la fête.19 restaurants proposeront un « menu rose » et un village gourmand parcoura les ruelles, vous proposant des spécialités provençales, corses, tahitiennes que vous pourrez déguster en promenant mais aussi en vous installant sur de grandes tables communes, afin de partager un moment de convivialité.
Just’Rosé est donc une manifestation originale célébrant ce breuvage… à consommer avec modération… dont la Provence représente 16 à 20% de la production mondiale.
L’an dernier avait été une réussite, réunissant 56 vignerons et viticulteurs. Cette année ils seront 68, ceux du Sud-Ouest venant renforcer le nombre. Et comme le rose est de rigueur, viendra s’ajouter le champagne rosé du vignoble Foissy Joly ! Ainsi seront-ils disséminés dans toute la ville.
Le plasticien Grégory Berben, venu un jour l’an dernier, va cette année s’installer durant trois jours à la salle Flotte exposant ses oeuvres et réalisant une toile qui sera vendue en fin de festival au profit d’une association dont il s’occupe : « Sourires et partage ».
Mais Sanary, c’est la mer, ses bateaux de pèche, ses fameux pointus et les deux associations, la Prud’hommie de Sanary et les Pointus de Sanary, proposeront 40 à 50 bateaux pour embarquement immédiat. L’an dernier, ils avaient comptabilisé plus de 2.500 embarquements ! Vont-ils dépasser ce score ?

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L’association des randonneurs de Sanary, menée par le Dr Bernardini, fera visiter la ville en mêlant l’humain et le patrimoine architectural… 1.000 ans d’Histoire…. il y a de quoi découvrir !
Des ateliers enfants proposeront maquillages et grimages, des grands jeux en bois à partager avec les parents tout comme les ateliers d’origam. Un photographe prendra les enfants… habillés de rose ! Avis aux amateurs !
Une scène sera proposée à des groupes et des chanteurs de la région, des animations sportives auront lieu dont, évidemment des tournois de golf dans une structure gonflable installées dans les allées Estienne d’Orves.
Autre originalité et exclusivité : des ballades en triporteurs qui vous emmèneront où vous voulez. A propos des transports, afin de ne pas encombrer la ville en tournant une heure pour trouver une place, Citroën proposera durant ces trois jours, des navettes partant de la gare d’Ollioules, où vous pourrez garer la voiture, et en vous amenant au centre ville.

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Une surface de stockage de 200 m2, recevra 35.000 bouteilles que vous pourrez acheter aux stands mais retirer en fin de promenade… Une billetterie en ligne vous permettra de ne pas faire la queue en arrivant, car, si l’événement avait attiré l’an dernier 25.000 visiteurs, il se peut que ce millésime dépasse ce nombre
Fanny Mazella, élue déléguée à la petite enfance et au commerce et Patrice Esquoy, élu délégué au port, se sont dit enchantés de cette manifestation que le maire soutient particulièrement et qui fera de la ville, durant trois jours, voir aux Sanaryens et aux visiteur la vie en rose !

 Jacques Brachet
www.just-rose.comjust-sanary.cominfo@just-sanary.com

A Mouans-Sartoux, une belle fête du miel

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31 apiculteurs, un lavandiculteur, des producteurs huile d’olive et de jus de raison bio, des fabricants de fromages fermiers… Une belle réunion d’artisans pour cette grande fête du miel qui s’est déroulée dimanche à Mouans-Sartoux, avec, au total 6000 visiteurs sur la journée.
Une belle réussite.
Si les abeilles ont une reine, l’abeille a été reine à cette grande fête, ainsi que ces apiculteurs de Provence grâce à qui des mils magnifiques sortent de leurs ruches.
Depuis l’apparition de l’apiculture moderne au XIXe siècle, la région Sud-Est est une des premières régions apicoles de France. La Provence bénéficie de nombreux facteurs favorables au développement d’une apiculture professionnelle :
– Des conditions climatiques propices à un développement rapide des colonies d’abeilles au printemps.
– Une flore méditerranéenne riche de nombreuses espèces mellifères qui produiront des miels très typés.
– Différentes périodes de floraison, février/mars pour le romarin ou septembre/octobre
Dans le cadre d’une année habituelle, la production globale de miels de Provence est de 2000 tonnes (toutes variétés de miels confondues), ce qui représente 10 % de la production nationale. Mais depuis ces trois dernières années, la production régionale a nettement chuté, oscillant entre 1200 et 1500 tonnes par an. En cause : les mauvaises conditions climatiques et l’affaiblissement des ruches… une tendance qui se vérifie également au niveau national. Essentiellement composée d’exploitations familiales, attachées à la qualité de leurs miels, l’apiculture provençale se caractérise par une forte implantation d’apiculteurs professionnels
et de loisirs. Dans la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, 350 apiculteurs, dont 110 pour le seul département du Var, exploitent plus de 150 ruches.

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Reconnus pour leur qualité aromatique, les miels de Provence sont profondément marqués par leur origine florale et végétale typiquement provençale. Le terroir exceptionnel favorise une flore riche en espèces mellifères, les conditions climatiques sont propices à un développement des colonies d’abeilles et les floraisons précoces permettent une activité des abeilles sur une longue période. Ces atouts ont permis un développement dynamique de l’apiculture en Provence.
Issus de la flore spontanée de Provence ou de butinages sur des cultures spécifiques à la Région, les miels de Provence sont classés en deux grandes catégories :
Les miels polyfloraux
Appelés aussi miels mille fleurs, ces miels possèdent une origine florale dominante. Uniques et inimitables, ils sont le produit de l’alliance de toute la flore d’un terroir. D’une saveur aromatique sans excès et d’un arôme délicat, ils sont généralement produits en été.
– Le miel toutes fleurs de Provence : Reconnue par l’attribution du label rouge, il possède une richesse gustative rare dû à l’association des différentes origines florales ;
– Les miels de montagne : Miels aux saveurs et arômes variés selon l’altitude du butinage des abeilles sur la flore mellifère des Alpes de Provence.
Les miels monofloraux
– Le miel de lavande : miel provençal par excellence, il est recherché par les gourmets pour
sa saveur aromatique prononcée. D’une belle couleur jaune doré (lavande) ou d’une teinte
claire (lavandin), il doit être travaillé par l’apiculteur, à partir de sa production en juin juillet,
pour devenir onctueux avec une consistance fine.
Il possède le Label Rouge depuis de nombreuses années.

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– Le miel de romarin : produit en mars et avril, ce miel est clair avec une odeur subtile et une
saveur délicate qui exhalent toutes les senteurs de la garrigue.
– Les miels de bruyère : le miel de bruyère blanche de printemps se distingue par sa teinte marron foncé et son odeur prononcée de réglisse, de cuir tanné et ses arômes caramel et cacao. Le miel de bruyère rose d’automne possède une odeur et un arôme intense très persistant. Il se présente souvent sous forme de gelée.
– Le miel de châtaignier : d’une couleur brune allant du clair à très foncé selon sa provenance.
Il a une odeur forte et pénétrante et possède une saveur tannique légèrement amère.
Sous le soleil de Provence, les visiteurs ont pu approcher les abeilles sans peur, les regarder travailler et rencontrer ces apiculteurs passionnés par leur métier. Ils ont pu découvrir et apprécier tous ces miels aux saveurs magiques et aussi voir tout ce qui pouvait découler des produits de la ruche, comme la cire, la gelée royale, le pollen, le propolis et même le venin, étudié par les scientifiques pour leurs propriétés thérapeutiques.
Et puis, des chefs ont proposé plein de recettes à base de miel, toutes plus appétissantes et goûteuses les unes que les autres.

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Une journée plein de couleurs, de saveurs, de senteurs, qui nous ont appris beaucoup sur ces hyménoptères bien utiles dont les espèces pourraient être menacées si l’on n’y prend garde.

 JB

St Maximin
Une soirée à la Grenouille qui se marre

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C’est dans une zone industrielle banale que se trouve un lieu loin d’être banal, à St Maximin :
La Grenouille qui se marre, nom… marrant pour un cabaret pas comme les autres où tout respire la joie, le rire, la musique, le théâtre dans une atmosphère chaleureuse, à l’image de la maîtresse des lieux, Sylvie Galiano, auteure, comédienne dont le talent et la gentillesse n’ont d’égales que la passion qu’elle éprouve envers les artistes qu’elle est toujours prête à accueillir et à aider lorsqu’elle sent pointer le talent et la sincérité, telle cette adorable jeune fille qu’elle a prise sous son aile, Morgane Solignac.
Nous entrons donc dans l’antre du batracien vedette qui est partout sur les murs, sur les tables, sur les étagères et jusque dans les toilettes ! Et l’on est aussitôt dans l’ambiance familiale en dégustant un Kir pendant que le public arrive peu à peu.

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Une centaine de places seulement mais à chaque spectacle, Sylvie fait le plein avec des habitués qui font toute confiance au choix de Sylvie et les curieux que le bouche à oreille a atteint.
Le spectacle peut alors commencer avec tout d’abord quelques-uns de ses élèves, car elle a aussi un atelier théâtre qui possède des pépites comme ce petit Hugo Boyer, 10 ans pas plus, un aplomb incroyable qui l’a d’ailleurs fait remarquer dans l’émission M6 kids. Il a donc joué avec quelques-un des élèves, une série de sketches regroupés sous le titre de « Police show ». Et l’on s’est bien marré.

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Puis voici Morgane à la voix d’or qui nous a offert une chanson de Dalida « A ma manière »… dédié à… votre serviteur, délicate attention et superbe interprétation, suivie d’une chanson toute nouvelle que lui a écrite Franck Callegari. Une voix ample, chargée d’émotion qui est les prémices d’une belle carrière. Quant à Bernard di Domenico, qui a écrit – excusez du peu ! – pour Patrick Fiori, Sébastien El Chato, Julie Zénatti, Christiana Marocco et Ginette Reno entre autres, il vient de lui écrire de lui écrire des chansons.
Et voilà que déboulent sur scène quatre « jobards ». Ils se nomment Bernard di Domenico , (Tiens, tiens, le revoilà !), Michel Ciravolo, Paul Ross et Jean-Luc Bosso… oui, ça a un rapport avec Patrick puisqu’ils sont cousins, leurs pères étant frères !
Ce sont quatre amis d’enfance marseillais qui se sont connus dans un club de foot et ne se sont jamais quittés. Il y a neuf ans, suite à des vacances aux Embiez, ils ont décidé de monter ensemble sur scène et Jean-Luc, aidé des trois autres comparses, ont écrit « Au-revoir et merci » qu’ils présentaient ce soir-là à la Grenouille. Une pièce typiquement marseillaise où l’un des quatre protagonistes (Jean-Luc) tient un bar où se retrouvent tous les jours les copains, jouant aux cartes, refaisant le monde, commentant les potins du jour et, comme tout bons Marseillais qui se respectent, s’engueulant, se fâchant et se retrouvant autour d’un verre.

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Il nous font mourir de rire par leurs expressions, leurs réparties, leur philosophie toute méditerranéenne. Acclamés, ils ont promis de revenir avec « Au revoir et merci 2 et 3″… déjà écrits !
Mais la soirée était loin d’être finie car Sylvie aime prolonger ces soirs de spectacles et, toute l’équipe s’y mettant, en quelques minutes la salle de spectacle est devenue une salle de restaurant, les chaises pliées, les tables dépliées, les plats préparés par tous envahissent ces dernières et nous voilà tous attablés pour continuer la soirée dans cet « after » plein de convivialité que tout le monde apprécie.
Mais la scène n’est pas loin et voici que deux adorables jeunes filles arrivent, la première, on la connaît déjà puisque c’est Morgane mais elle a une sœur, Gaëlle, tout aussi belle et talentueuse, au beau regard bleu, qui chante et danse… Décidément, les parents ont bien travaillé !

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Et telles les sœurs Dorléac, elles vont chanter et danser pour notre plus grand plaisir.
Et ce n’est qu’à 2 heurs du matin que l’on pense lever l’ancre car la route du retour nous attend.
Ils nous restera le souvenir d’une soirée pleine de joie, de rires, de chansons et d’amicales rencontres qui ne demandent qu’à se renouveler !
Ah, si le show biz… ce pouvait toujours être ça !!!

Jacques Brachet
Photos Christian Servandier

La Grenouille qui se marre – 594, Route des Cinq Ponts – St Maximin – 06 98 28 64 43

Toulon – Théâtre Liberté
« Du début à la Fin de Partie »
documentaire de Guillaume Lévis

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En ce mercredi 20 d’Avril le Théâtre Liberté présentait le documentaire de Guillaume Lévis tourné en 2008 pendant les répétitions de la pièce de Samuel Beckett « Fin de Partie » mise en scène par Charles Berling qui y tient également le rôle de Clov. Ce documentaire dure 85 minutes ce qui est un peu long, mais il est magnifiquement construit et nous donne à voir la fabrique d’une mise en scène depuis le choix des comédiens jusqu’à la Première, en passant par la construction des décors, et l’approfondissement des rôles.
« Fin de partie » est une pièce en un acte pour quatre personnages qui a été créée en 1957, d’abord écrite en français, Beckett (1906-1989) l’a traduite lui-même en anglais sous le titre « Endgame », qui en est la traduction littérale. Cette pièce a un début qui est presque une fin car la première réplique dite par Hamm est assez troublante : « Fini, c’est fini, ça va finir, ça va peut-être finir » ; on y trouve déjà l’humour et l’étrangeté du théâtre de Beckett.

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Hamm (Dominique Pinon), aveugle et paralysé, est tyrannique. Il se délecte des souffrances qu’il inflige à ceux qui l’entourent. Clov (Charles Berling) a été recueilli et élevé par Hamm. Il est devenu son souffre-douleur. Ses jambes le font souffrir et l’empêchent de s’asseoir. Nagg (Gilles Ségal) est le père de Hamm. Il est devenu cul-de-jatte suite à un accident. Il est condamné à l’immobilité. Nell (Dominique Marcas) est la mère de Hamm.
On a affaire avec deux couples diaboliques. Hamm et Clov dans un rapport maître valet infernal ; Nagg et Nell, vieillards qui finissent leur vie chacun dans une poubelle. C’est un huis clos où fusent les ordres contradictoires, où trois personnages ont presque tout abandonné devant la terreur exercée par Hamm. Mais rira bien qui rira le dernier.
Le film de Guillaume Lévis va suivre la fabrique de la pièce pendant huit mois. Son but c’est de montrer le travail titanesque nécessaire pour monter une pièce. Dès les premières scènes on assiste à la rencontre des acteurs pressentis pour une lecture à la table. Maurice Garrell est remarquable et très émouvant, mais il se trouvera trop vieux, surtout trop fatigué pour accepter le rôle. Ces scènes sont poignantes d’humanité. Puis une fois les comédiens choisis c’est le long processus d’intégration des rôles, leur approfondissement, les doutes, les certitudes, les remises en cause, les conflits tel celui entre Charles Berling et Dominique Pinon au sujet d’une lunette qui est une sorte de mise en abyme et devient du Beckett sur du Beckett : un grand moment de théâtre, qui montre la difficulté pour un metteur en scène d’obtenir ce qu’il veut de la part des comédiens. C’est la création du décor avec les décorateurs qui font des propositions avec des maquettes, jusqu’à la réalisation finale. Guillaume Lévis filme souvent en plan rapproché, et en gros plan sur les visages, ce qui nous offre une proximité, une intimité avec les comédiens, leur expression. Dominique Marcas offre un masque de vieille femme absolument bouleversant. On arrive enfin à la Première, c’est la fin du documentaire. On sait maintenant ce que c’est qu’une mise en scène au théâtre.
Le débat qui suivit avec Guillaume Lévis, assez timide et peu bavard, Charles Berling flamboyant et avide de faire partager tout ce qu’il a retrouvé à la vision du film, et le public, fut d’une haute teneur. Il permit d’approfondir tous les thèmes mis en jeu par le film.

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Guillaume Lévis dit qu’il eut très vite la confiance des comédiens, qui semblaient ne pas être gênés par la caméra. Charles Berling ajouta que bien sûr on l’oublie, mais on sait quand même qu’elle est là et qu’on est filmé…Un autre point important : la difficulté d’être à la fois metteur en scène et jouer dans la pièce, pour ce faire il avait besoin du regard d’une assistante.
Charles voue une grande admiration à Beckett, disant qu’il attire le public comme les grands maîtres de la peinture l’attire. Que sa biographie explique son théâtre, car tous ses personnages sont sortis du réel. Il nous rappela que Beckett avait cassé la théâtralité, les cadres du XIX° siècle car il avait compris que les comédiens étaient maintenant imprégnés d’images. Il souligna l’importance des didascalies, et que son décor les respectait absolument. Que chez Beckett les silences sont en quelque sorte écrits. Il redit sa fascination pour cette pièce et déclara qu’il avait beaucoup aimé ses interprètes mais qu’il gardait une insatisfaction qui le pousse à vouloir un jour remonter la pièce pour aller plus loin, avec le même décor car il le trouve parfait, et qu’alors il prendrait le rôle de Hamm, et avec humour qu’une troisième fois ce serait dans celui de Nagg.

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Le film est dédié à Jean-Louis Trintignant parce qu’il devait prendre le rôle de Clov, mais la maladie l’en a empêché.

Serge Baudot

 

Warren ZAVATTA… Faut faire avec…

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Que peut-on faire lorsqu’on s’appelle Zavatta ?
Pas facile : on fait du Zavatta, on essaie de se faire un prénom… et on fait avec !
C’est qui est arrivé à Warren, petit-fils du grand Achille, comme l’a fait James Thierrée, petit-fils de Charlie Chaplin, avec, lui, un autre nom.
Mais lorsqu’on est fils de ou petit-fils de, ça se sait vite… Donc…

1m92, biceps plein les manches, une stature impressionnante qui inspire le respect, quelquefois la crainte. Mais lorsqu’on lui parle ne serait-ce que quelques minutes et qu’il vous répond de sa belle voix grave, on se rend compte qu’on a affaire à un gentil, qui plus est, avec de l’humour et du recul sur sa vie de saltimbanque.
Car des chats ne font pas des chiens, même s’il a quelque peu pris nombre de chemins de traverses.

« Tout d’abord – me dit-il – je fait partie de la première génération qui est allé à l’école, qui sait lire et écrire et même si je ne suis allé qu’en seconde, avec ma mini-culture générale, dans ma famille on me considère comme un énarque !
Puis je suis entré au conservatoire de musique où j’ai appris le piano, le saxophone et la trompette. J’ai voyagé en Amérique, en Australie, en Russie… où j’ai rencontré quelqu’un qui travaillait… au cirque de Moscou… Vous voyez, on ne peut pas échapper à son destin !
Mais faire un numéro de six, sept minutes, ça ne me satisfaisait pas. Je suis donc revenu à Paris où j’ai pris des cours de comédie avec Coline Serreau et des cours de cirque avec Annie Fratellini. Je voulais varier les plaisirs et, croyez-moi, durant cinq ans, j’en ai bouffé de l’alexandrin !
Jouer au théâtre ne vous attirait pas ?
Oui mais en France, lorsqu’on ne sait pas dans quelle case vous mettre, ça complique les choses. De plus, allez trouver un metteur en scène qui, pour jouer Shakespeare, prend un nommé Zavatta ! Ca ne fait pas plus sérieux que si une hôtesse de l’air vous annonce que le commandant s’appelle Zavatta !

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Vous auriez pu prendre un pseudonyme…
Oui mais c’est là toute l’ambiguïté car je suis fier de m’appeler Zavatta et de plus, les médias auraient très vite découvert la supercherie. Finalement, autant garder mon nom.
Mais on a ainsi des métiers qui nous ferment la porte. Donc… on fait le clown.
Mais vous n’êtes pas un clown ordinaire…
Parce que je ne me suis pas contenté de faire une performance mais de monter un spectacle, un peu comme Devos, où je pouvais chanter, danser, faire des numéros et raconter une histoire, en l’occurrence, la mienne.
Vous griffez un peu votre grand père au passage !
Oui mais ce n’est pas méchant. C’est vrai que c’était un clown génial pour qui j’ai beaucoup d’admiration. D »un autre côté, je ne l’ai que très peu connu mais mes parents ont beaucoup souffert du procès qu’il leur a fait tout simplement parce qu’ils ont monté un cirque… et qu’ils s’appelaient Zavatta ! Il était très égocentrique.
Vous avez quand même trouvé votre voie, votre style.
Oui, grâce à ces nouveaux cirques qui vous proposent autre chose que les numéros de base accompagnés de flonflons. Archaos, le cirque Plume, le cirque du Soleil, ont dépoussiéré l’art du cirque et proposent quelque chose d’autre, de plus original, de plus poétique.
Vous avez aussi été meneur de revue
Oui, au Paradis latin, smoking et nœud pap’ je descendais l’escalier avec des filles magnifiques. J’ai aussi joué quelques rôles au cinéma, à la télé, j’ai même joué une pièce au théâtre de la Pépinière « Mélodrame(s) » avec Bruno Salomone et Romane Bohringer….
Pourquoi n’avoir pas continué ?
Toujours pareil : le cloisonnement, les familles… Quand on ne fait pas partie de la famille, difficile d’y entrer ou d’y rester
Par contre, votre rencontre avec Dany Boon a été importante
Très importante car il a été le premier à me donner cette confiance en moi qui me manquait. Il m’a pris sous son aile, il a décidé de me produire et durant trois ans j’ai joué à Paris grâce à lui.
Et vous avez un projet avec lui ?
Oui, nous écrivons, du moins, nous tentons d’écrire un scénario de film intitulé « Le cirque de la pluie », en référence au cirque du soleil !
Comment ça se passe ?
Il écrit beaucoup, moi je suis à côté, j’écoute, j’amène des idées… Mais ça, c’est quand il est libre car il a cent projets à la fois, il et toujours en déplacement, lorsqu’on arrive à travailler son téléphone sonne toutes les cinq minutes… J’espère qu’on arrivera à le finir !
On peut parler du sujet ?
C’est l’histoire d’une équipe de bras cassés qui veut monter un cirque. Je joue mon propre rôle et il y a autour des artistes de tout poil, c’est le cas de le dire puisqu’il y a même une femme à barbe ! Et ils sont tous plus mauvais les uns que les autres. Imaginez ce que peut en faire Dany Boon.

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En fait, vous ne sortez jamais du cirque !
(Rires) C’est mon destin ! Et je vais vous dire jusqu’où ça va. Suite à mon divorce, mes filles sont allées habiter près de Bordeaux, à Loupiac. Pour être près d’elles, j’ai acheté… une caravane !
Ç’aurait pu être une roulotte !!!
Oui mais aujourd’hui, une roulotte, c’est hors de prix, et il faut un cheval. Quant aux caravanes françaises, elle font 1m90. Comme je fais 2cm de plus, je ne peux pas m’y tenir droit !
Loupiac… Ce n’est pas là qu’on va venir vous chercher !
(Rires) C’est sûr mais bon, ce sont les événements de la vie qui le veulent. Et ça ne m’empêche pas de faire mes spectacles. »

La preuve : il sera à la Crau avec son spectacle « Ce soir dans votre ville » et ce soir-là ce sera le vendredi 29 avril à l’Espace Culturel Jean-Paul Maurric.

Un artiste hors du commun à ne pas rater.

 Jacques Brachet

 

Avant-première au Théâtre Liberté à Toulon
« Dominique Barletta, conductrice »
un court métrage de Charles Berling

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Dans le cadre de son émission « Square Artiste » la chaîne de télévision Arte a donné carte blanche à Charles Berling pour un court métrage. Celui-ci a eu l’idée de choisir une conductrice du Réseau Mistral de la région toulonnaise, en l’occurrence Dominique Barletta, qui officie sur la ligne 1. On peut dire que Charles Berling a eu la main heureuse en la personne de cette conductrice truculente, dans la belle cinquantaine, avec un naturel confondant, un bagout formidable et des réparties fulgurantes. Une personne pleine d’énergie, d’optimisme, de joie de vivre, et qui sait faire preuve d’une grande sagesse ; qui connaît aussi les aléas de la vie, mais sait les prendre à bras le corps, et s’en sortir avec le sourire et même le rire, un rire communicatif.

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On va donc suivre Dominique dans son bus et sur ses trajets quotidiens, avec des départs dans le petit matin quand il fait encore nuit, et tout au long de la journée jusqu’au soir, seule maître à bord. On la verra aussi hors du bus, sur la plage des Sablettes, au dépôt des bus, par exemple. Tout au long de ces périples elle raconte, le plus souvent en voix off, sa vie de femme et de conductrice. Comment son grand père italien a émigré en France, comment son père fabriquait des chaussures, comment elle a travaillé avec lui. Puis la faillite de l’entreprise familiale qui l’a obligée à faire divers petits boulots jusqu’à ce qu’elle soit embauchée au Réseau Mistral, où elle a enfin trouvé la stabilité et la sérénité. Elle adore cette entreprise, son métier et ses collègues, qui apparemment le lui rendent bien.
Avec humour elle raconte ses expériences avec « ses » passagers. La plupart sont gentils, polis, davantage les jeunes que les vieux dit-elle, ajoutant : c’est bien quand on ne me dit pas bonjour, ça me repose, je n’ai pas à répondre !

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Elle ne cache pas les incivilités : bruit, insultes, crachats parfois, qu’elle évacue dans un sourire : « Bah ! ça fait partie du métier. Il y a tellement plus de gens agréables. » Et puis la fatigue, les visites à l’homéopathe, mais le naturel joyeux revient au galop. Dominique, une femme heureuse.
Ce qui motiva Charles Berling dans le choix d’une conductrice de bus c’est que le bus permet d’aller partout, ce qui lui donnait l’occasion, dit-il, de rendre hommage à notre territoire, qui est beau. Et puis donner du sens à cette action, créer du lien, faire un échange avec une entreprise locale, et pas seulement faire et un coup et dire adieu.
Cette avant-première fut le jour de fête de Dominique Barletta. La salle étant essentiellement composée des travailleurs du Réseau Mistral. Il y avait de la connivence, du partage, de la fraternité. Et la dame s’en donna à cœur joie, tant elle était aussi à l’aise sur la scène que dans son bus ; et ses happenings avec son patron ou avec Charles Berling provoquèrent le délire dans l’assistance. On peut dire que la conductrice est une « bête de scène ».

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En deuxième partie on nous projeta le making-of du film, occasion de voir non seulement les coulisses du film, mais aussi celles du dépôt de bus, ainsi que les relations de Dominique avec ses collègues. Rappelons que le Réseau Mistral c’est 750 salariés dont 450 conducteurs de bus et de bateaux.
Pour la présentation étaient réunis sur scène monsieur Hubert Falco, Sénateur-Maire de Toulon, Président de TPM et ancien Ministre, Charles Berling, auteur du film et Directeur du Liberté, scène nationale de Toulon, Thierry Durand, Directeur de la R.M.T.T. (Régie Mixte des Transports Toulonnais), ainsi que pour la liaison avec la salle Pascale Boeglin-Rodier, co-directrice du Liberté.

Serge Baudot

Le film « Dominique Barletta, conductrice » sera diffusé le dimanche 24 avril 2016 à 13h sur Arte.

Herbert LEONARD : 50 ans… pour le plaisir

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Herbert Léonard, c’est une voix, l’une des plus belles de la chanson française.
C’est aussi un physique de latin lover et le temps n’y fait rien à l’affaire.
Eh oui, 50 ans de chansons… Il est loin le temps où il chantait « Quelque chose en moi tient mon cœur »… Ce devait être la chanson qui tenait son cœur car, malgré de dures périodes, l’artiste tient magnifiquement le poids des ans avec des succès que l’on fredonne toujours : « Pour le plaisir », «  »Laissez-nous rêver », « Puissance et gloire », « Quand tu m’aimes », « Pour être sincère », sans oublier ce duo super érotique qu’il chanta avec Julie Pietri « Amoureux fous ».
Pour fêter ces cinq décennies, il nous offre un double album intitulé « Mise à jour » (Universal) où il mêle ses succès, revus et corrigés, en duos ou en trios, avec Corinne Hermès, Gérard Rinaldi, Cristina Marocco, Claude Barzotti, Jean-Jacques Lafon, Christian Delagrange et de belles reprises de chansons françaises signées Brel, Gainsbourg, Iglesias, Cabrel, Nicoletta, Dassin, Lavoine et quelques autres.

 Alors Herbert, 50 ans… le bilan ?
Non – me répond-t-il en riant – il n’est pas encore temps !
Et ce disque, au départ, n’était pas prévu. Il avait été questions de quelques reprises et je ne m’étais pas rendu compte que cela faisait déjà 50 ans que je chantais. C’est mon producteur qui me l’a fait remarquer et qui m’a dit : « Il faut marquer le coup ».
D’où ce double album.

Ces chansons des autres, comment cela est-il venu ?
C’étaient des chansons que j’avais enregistrées pour en faire un disque mais le projet n’a pas abouti. J’ai donc pensé qu’il était temps que je les ressorte en les remaniant ».
(Ainsi retrouve-t-on « Elle a les yeux revolver » de Marc Lavoine, « L’eau à la bouche » de Gainsbourg, « Ne me quitte pas » de Brel, « Traces de toi » de Chamfort, « Il est mort le soleil » de Nicoletta…)

« Pourquoi ne pas avoir fait un coffret avec tous vos disques ?
D’abord, ce n’est pas de mon ressort et puis parce qu’il est très difficile de réunir toutes mes chansons dans la mesure où il y a eu plusieurs maisons de disques. Peut-être qu’un jour quelqu’un tentera de le faire. Mais c’est un travail de longue haleine.

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Avec Julie Piétri et Michèle Torr

On retrouve cet énorme tube qu’a été « Amoureux fous » mais vous faites une infidélité à Julie Piétri en le chantant avec Corinne Hermès !
Ca s’est fait dans un cadre un peu spécial. Je devais être de la tournée « Mes idoles » dont les réservations avaient bien démarré mais se sont arrêtés net avec les événements de Paris. Du coup la tournée a été annulée. Mais dans celle-ci, il y avait Corinne Hermès, qui est une amie de longue date, mais pas Julie Piétri. D’où l’idée de la faire ensemble sur scène. Comme cela ne s’est pas fait, nous l’avons enregistrée. Et nous avons également enregistré une autre chanson « Ces instants magiques ».

Vous aviez déjà fait des infidélités à Julie avec Michèle Torr !
Non, pas du tout. Il est vrai qu’avec Michèle, nous avons fait une tournée au Québec mais « Amoureux fous » je le chantais avec une choriste et avec Michèle nous chantions « Pour le plaisir ». Donc, je n’ai été infidèle qu’une fois !

Comment s’est fait le choix des autres duos et même du trio ?
Vous savez, cela se fait toujours au hasard des rencontres et en France, il est toujours difficile de le faire si les artistes ne sont pas dans la maison de disques. Gérard Rinaldi, c’était un vieux copain puisque j’étais accompagnateur d’Antoine et les Problèmes avant que ces derniers ne deviennent les Charlots. Nous avons toujours pensé que nos voix s’accordaient bien mais les circonstances ont fait que l’on reculait toujours ce projet de duo. Je suis heureux qu’on ait pu enregistrer ce titre, « Un homme fragile », avant qu’il ne disparaisse, quelques mois après l’enregistrement. C’est la même chose avec Christian Delagrang avec qui nous avions envie depuis longtemps de faire un duo. Nous avons choisi « A toutes les filles » de Barbelivien et Félix Gray.

Et puis, il y a un trio inattendu avec Claude Barzotti et Jean-Jacques Lafon « Latin’lover »… ce dernier n’étant pas vraiment un latin’lover !
(Rires). Oui c’est vrai mais ça s’est encore fait par hasard car au départ, ce sont eux qui devaient faire le duo pour cette fameuse tournée. Leur producteur, sachant que je serais là, leur a proposé de le transformer en trio. Ce que nous avons fait… et enregistré puisque la tournée ne se faisait plus. J’ai trouvé ça très rigolo.

Petite remarque pour cet album qui, s’il est très beau, manque cruellement d’un livret.
Bonne remarque ! Oui, c’est vrai, et c’est ma faute. J’avoue que je n’ai pas été assez attentif à la création de la pochette et je me suis aperçu qu’il manquait, lorsque c’était trop tard. Il faudra aller voir le nom des auteurs et compositeurs sur Internet !

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Julien Lepers et Vline Buggy

A propos d’auteurs et compositeurs, on ne peut pas ne pas parler de Julien Lepers et de Vline Buggy.
C’est vrai car ils ont été très importants dans ma carrière. Avec Vline, nous nous connaissons depuis des années. Nous écrivions ensemble des chansons pour les autres avant que je ne chante. Mais, même dans ma période la plus noire, elle ne m’a jamais lâché la main. Elle m’a dit un jour : « Si je rencontre un mélodiste qui puisse te faire de belles musiques, je t’écrirai des chansons ». Lorsqu’elle rencontré Julien, elle s’est dit que c’était le moment. Mais elle est allée plus loin puisque, alors, j’étais oublié du métier et personne n’en voulait. Elle est alors devenue ma productrice et le disque est sorti avec, entre autre « Pour le plaisir » et tout a redémarré de là.

Vous avez fait une apparition en tant que comédien dans « Navarro ». N’avez-vous pas eu envie de continuer ?
Là encore, ça a été un hasard. J’avais l’habitude, lorsque je venais à Marseille, d’aller manger dans un restaurant du vieux port. La patronne était amie avec Roger Hanin qui venait aussi manger chez elle. Elle me dit tout à coup : « Ce ne vous dirait pas de faire le comédien ? »
Je réponds alors : « Pourquoi pas ? Je suis chanteur mais ce serait marrant d’essayer ». Quelque temps après, je reçois un coup de film de l’assistante d’Hanin qui me dit avoir un rôle pour moi dans un épisode de « Navarro ». C’est ainsi que je suis devenu un assassin !

N’y a-t-il pas eu de suite ?
Non, d’abord je n’ai pas croulé sous les propositions et puis, mon métier reste chanteur. L’expérience a été amusante mais j’ai cent fois préféré reprendre le rôle de Daniel Lavoie dans « Notre Dame de Paris » que nous avons tourné deux ans et demi. Là, j’étais beaucoup plus dans mon élément !

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Alors, après ce disque, allez-vous fêter ces 50 ans sur scène ?
Peut-être mais pas cette année car, devant partir en tournée avec « Mes idoles », tout a été chamboulé et avec tous ces évènements, je pense que ce n’était pas le moment. Par contre, en vérité, je fêterai l’an prochain le cinquantième anniversaire de la sortie de mon premier disque, donc, il se pourrait que je fasse une scène. Mais pour l’instant, j’ai pas mal de galas… hélas vers le Nord !
Mais je ne désespère pas de revenir très vite dans le Midi ».

Propos recueillis par Jacques Brachet