Archives mensuelles : mars 2016

GISELLE
La plus hantée des histoires d’amour
en direct au cinéma le 6 avril

La plus hantée des histoires d’amour arrive au cinéma près de chez vous le 6 avril prochain avec la projection en direct du stupéfiant ballet, Giselle. Cette production aérienne est l’une des plus grandes histoires d’amour du ballet, mélangeant le fantastique et la force de l’amour pour dépasser la mort.
Le rôle-titre est considéré comme celui d’Hamlet pour les ballerines. Giselle passe d’une innocente paysanne, piégée par une histoire d’amour qu’elle entretient avec le fourbe Comte Albrecht, à un esprit de pardon qui sauvera son amant de la mort, piégé entre les mains du fantomatique et vengeur Wilis. Giselle sera interprétée par la soliste du Ballet Royal Marianela Nuñez en duo avec le soliste Vadim Muntagirov dans le rôle du Comte Albrecht.
Le ballet met en contraste deux mondes, l’acte I exige de la ballerine qu’elle paraisse naïve et ingénue, avec des danses pleines de vie et un enthousiasme débordant. Dans l’acte II, elle se transforme en air et en lumière et apparaît tel un spectre éclairé par la sublime lumière de la lune.
Combinant histoire mémorable et d’exquises chorégraphies, Giselle est parfait pour découvrir le Ballet Classique.
Le ROYAL OPERA HOUSE
Le Royal Opera House reste précurseur sur la diffusion au cinéma d’opéra, de ballets, de musique et de danse au cinéma mais aussi sur d’autres plateformes. Ceci inclus les téléchargements digitaux, les DVD, les Blu-ray et les CD –tous distribués par Opus Arte et Digital Theatre – mais aussi le streaming sur internet. Cette relation avec Digital Theatre permet à ROH de bénéficier de ses plateformes ainsi que de ses applications pour iPhone, iPad et aux télévisions intelligentes de Samsung. Chaque année la saison Live du Royal Opera House continue de grandir, avec lors de cette saison 2015/16 la diffusion de 12 productions à travers le monde ; six opéras et six ballets avec cinq premières mondiales sur plus de 450 sites en Angleterre et plus de 1 000 sites dans le monde.
ARTS ALLIANCE
La saison Live au cinéma du Royal Opera House est présentée dans les cinémas du monde entier par Arts Alliance. Arts Alliance est le plus grand producteur, financier, distributeur et annonceur d’événement au cinéma dans le monde entier. Avec plus de 70 événements projetés sur les écrans de cinémas, Arts Alliance développe, distribue et annonce des spectacles à portés internationales sur plus de 4000 écrans dans plus de 60 territoires, proposant aux fans/amateurs les contenus qui les passionnent.
Sur un marché qui évolue rapidement, Arts Alliance présente des contenus excitants et multidimensionnels à travers plusieurs genres : en direct des opéras et des ballets du Royal Opera House, des expositions dynamiques avec Exhibition On Screen, des performances théâtrales avec Globe On Screen et les meilleurs événements rock et pop dont Arcade and Fire : The Reflektor Tapes et les One Direction : Where We Are – Le Concert du film.

LA DREAM TEAM,
Un beau film, une belle équipe

E

Maxime Belloc (Medi Sadoun) est un sinistre con.
Du moins il l’est devenu en grandissant. Footballeur au top, il a totalement pété les plombs en devenant une star dans toute sa négation : bolides on ne peut plus voyants, bimbos à ne plus savoir qu’en faire, scandales à répétitions. Il a quitté la terre et est même devenu le sportif français le plus détesté.
Jusqu’au jour ou trop c’est trop et où, après avoir insulté copieusement un type qui lui enlève sa voiture parce qu’elle est garés sur une place réservée aux handicapés, il tape dans tout ce qui bouge… et se casse la jambe !
Son agent (Chantal Lauby) ne pouvant plus rien maîtriser lui envoie faire sa convalescence chez son père (Gérard Depardieu) dans son Berri natal où son frère est mort sans qu’il ait daigné se déplacer pour son enterrement.
15 ans après, la réception n’est pas des plus chaleureuses et pour cause. Il découvre une nièce qu’il ne connaissait pas et une petite équipe de tout jeunes footballeurs qui le vénèrent mais, détestant les gosses, il ne veut pas en entendre parler. Pourtant, faisant contre mauvaise fortune bon cœur, il finit par accepter de les entraîner, d’autant qu’il y a un petit gamin très prometteur et que… sa maman, kiné et qui s’occupe de sa jambe, est très jolie (Barbara Cabrita)
Peu à peu, il va redescendre sur terre, retrouver du plaisir à cette vie simple de campagnards, s’attacher aux enfants… et à la maman.
Et tout se terminera dans une happy end.

G H
I J

Que voilà un très joli film sur fond de football mais ce sport est un prétexte pour aller vers des personnages attachants, même ce détestable footballeur (comme on en voit plein aujourd’hui) qui oublie d’où il vient mais que les circonstances et l’amour ramèneront à la raison. Le couple Medi-Brbara est beau, lumineux, plein de charme, Depardieu est magistral est tout en nuances (Eh oui, tout arrive), Chantal Lauby campe un incroyable agent, perruque blonde, lunettes de star, et Patrick Timsit, qui fait un passage, doté lui aussi d’une perruque improbable, est comme toujours parfait.
Que demander de plus que de découvrir une jolie comédie au milieu des coups de poings ou de revolver, de monstres et de robots qu’on nous assène à longueur d’année ? Ici, pas de violence mais des personnages attachants, une histoire toute simple.
Et ça repose. Et ça fait plaisir.

D’autant plus plaisir lorsqu’une partie de la « team » débarque à Toulon : Barbara et Medi, Thomas Sorriaux, l’auteur et réalisateur et Sébastien Fechner, le jeune producteur qui a co-écrit l’histoire. Ils sont aussi beaux que leur film, sympathiques en diable, plein d’humour et d’une belle énergie.
Avec eux, nous avons encore passé un agréable moment.
Ce premier grand rôle, Medi… enfin !
(Rires) Oui, enfin… Quel plaisir ! Pour moi, un tel rôle c’était inespéré, d’autant que, vu l’âge de mes artères, et n’ayant plus fait de foot depuis pas mal de temps, il a fallu que je m’y mette à fond avec un coach qui ne m’a pas lâché, avec un régime à base de radis et de brocolis qui n’a pas toujours été une partie de plaisir mais avec tout ça, j’ai perdu 10 kg !
Qu’est-ce qui vous a plus dans ce rôle ?
Hormis le fait que c’était mon premier grand rôle, c’est aussi l’évolution du personnage qui, au départ, est vraiment un grand con qui a oublié d’où il venait et qui, peu à peu, évolue, revient aux vraies valeurs. Et puis…. jouer devant un parc des Princes blindé, et marquer un but devant 40.000 personnes, ça a été un grand moment !
Sébastien, comment décide-t-on une star comme Depardieu à jouer un rôle secondaire ?
Tout simplement en lui proposant le scénario ! J’avoue que je n’avais pas beaucoup d’espoir mais la chance a été avec nous. Il se trouve que, natif de Châteauroux… dans le Berri et ayant joué au football, il a accepté le rôle en 48 heures… Cela nous a rendus heureux… même si le budget du film a quelque peu changé !
Et pour Barbara ?
On l’a choisie après que Deneuve, Adjani et Bayle aient refusé le film…. Non, je rigole ! Thomas et moi l’avions découverte dans le très beau film de Ruben Alves « La cage dorée »et l’on a pensé qu’avec Medi ça collerait bien.
– Ça a été un vrai plaisir de tourner avec elle, ajoute Medi.

A B

Et vous Barbara, est-ce encore aujourd’hui difficile pour une comédienne qui a été marquée par une série télé comme « R.I.S » de passer au cinéma ?
Je dois dire que j’ai eu de la chance car cette série m’a apportée une certaine popularité et que, grâce à elle, j’ai pu jouer dans le film de Ruben. Et c’est grâce au film de Ruben que je suis dans ce film aujourd’hui ! De plus, j’avais envie de jouer avec Medi… Donc tout s’est superbement enclenché.
Thomas, ont dit que tourner avec un enfant c’est quelquefois difficile… Alors avec toute une équipe !
Tout s’est passé sans problème. Il faut dire qu’il y avait seulement un tiers d’acteurs et deux tiers de jeunes footballeurs et tout s’est très bien passé, dans la joie et les rires.
Medi, avoir en face de soi Depardieu, quel effet ça fait ?
Impressionnant bien sûr mais, pas plus que de jouer avec des champions, je n’ai voulu y penser… Enfin, presque car, pour l’impressionner, je lui ai ressorti toutes les répliques de « La chèvre », que je connais par cœur. A la première scène, où l’on est tous les deux dans la voiture, je les lui ai ressorties… J’ai dû le saouler !
Barbara, tourner dans cet univers d’hommes…
Un enfer – dit-elle en riant – non, ça a été un vrai plaisir. D’abord j’ai beaucoup de scènes avec Medi qui est un garçon adorable, Thomas est un réalisateur qui vous fait confiance et j’ai trouvé autour de moi beaucoup de bienveillance. Au départ, j’ai plutôt eu peur de jouer avec la gamin qui joue mon fils. C’était la première fois que j’avais un rôle de mère et je me suis sentie très intimidée… Mais comme il l’était aussi, on n’a eu qu’à se regarder et tout s’est très bien passé.

C D
Qui a eu l’idée de cette incroyable perruque que porte Patrick Timsit ?
– C’est une des miennes que je lui ai prêtée, lance Thomas !
– Sébastien renchérit : on a pensé qu’étant donné il venait en guest, le rôle serait plus marquant avec cette perruque. De plus, c’est très drôle. Ce qu’on a fait aussi d’ailleurs avec Chantal Lauby, sans compter qu’il y a très peu d’agents féminins dans le milieu sportif. Ca donnait une dimension originale au film et Chantal a adoré ça.
Ce film est un peu un conte de fée, comme vous dites à la Walt Disney, Thomas. C’est un peu un OVNI dans le cinéma d’aujourd’hui !
– C’est plutôt un film « à la Paramount », précise Sébastien en riant.
– Ce film, c’est vrai – reprend Thomas – fait partie d’un genre dont on dit, avant de le voir, que ça ne marchera pas. C’est le genre de film américain typique mais traité à la Française. J’ai fait en sorte que ce ne soit à aucun moment « gnangnan », sirupeux, mélo, même si les codes font que l’histoire est cousue de fil blanc. Il y a de l’émotion mais aussi du rire. Ce film est fait pour divertir, pour émouvoir. Il s’adresse à tous les publics et je précise que ce n’est pas un film sur le foot. Le foot est seulement la toile de fond.
La musique est importante et très belle.
Elle est signée Alexandre Azana et je suis heureux que vous disiez ça car il a vraiment fait du beau boulot et elle accompagne superbement, le début du film et les scènes de match. Elle est totalement en osmose avec le film.
Vous avez attaqué la tournée promo… Les premières réactions ?
Les gens sont heureux, émus – nous dit Thomas – ils sortent avec la banane, quelquefois avec une petite larme mais dans l’ensemble ils nous disent le plaisir qu’il ont eu. »
Plaisir partagé avec les privilégiés que nous avons été et nous ne pouvons que vous recommander d’aller voir ce très joli film qui sort le 23 mars.

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Jacques Brachet

Jeane Manson – Cirkadance…
L’entente cordiale dans l’amour et la passion

A

Il est de ces petites communes varoises dont on parle peu, qui se font toutes discrètes en sommeillant au soleil de la Provence.
Seillons Source d’Argens fait partie de celles-ci. A quelques kilomètres de St Maximin, près de l’Argens où la rivière prend sa source (d’où son nom), perchée à quelque 400 mètres d’altitude, nous offrant une vue sur la Ste Baume et la Ste Victoire, c’est un village paisible et pittoresque..
Et pourtant, depuis l’arrivée de Stéphane Arnaud en 2010, quelque chose a changé… Mais il faut trouver.
Car au quartier Plainedaire, si le cimetière abrite le silence, jouxtant celui-ci trône un superbe chapiteau jaune.
C’est le Cirkadance qui s’y est installé. Stéphane Arnaud pense à juste titre (dommage que tous les maires ne soient pas ainsi !) que la culture est importante, quelle que soit la grandeur de la commune, car elle regroupe, réunit, fait parler d’une commune.
Un concours de circonstances a fait se réunir Gaby et Jean-Claude, artistes et créateur de ce cirque pas comme les autres, Stéphane qui voulait quelque chose de beau et d’original dans sa commune et Natahalie Burelli qui, si elle est présidente du Cirkadance, n’en est pas moins chanteuse et… Corse oh combien !

F G H
L K J

Tout ce petit monde s’est donc rencontré et l’aventure a démarré depuis près de cinq ans.
Ce cirque est vraiment de l’art à l’état purpur. Ici, pas de tigres ou de phoques savants faisant leur numéro au son d’une fanfare tonitruante. Non, on n’y trouve que des numéros d’une grande beauté et des artistes de grand talent qui nous offrent cascades et trapèze, clownerie et jongleries, travail aux tissus et à la roue Syr, pôle danse…
Par ailleurs, Gaby, Jean-Claude et leurs acolytes ont créé une école de cirque et bien évidemment proposent des spectacles et des événements autour de cet art ancestral.
Après avoir joué dans le monde entier, ils ont trouvé un havre de paix et leur plus fervent admirateur est le maire qui vient dès qu’il le peut, les voir évoluer.
Et voilà qu’une autre artiste, qui, elle aussi, a fait le tour du monde mais avec ses chansons, se retrouve un jour sous ce chapiteau. Il s’agit de Jeane Manson.
Américaine adoptée par la France depuis 40 ans, Jeane a des amis à Tavernes, dont Bernard son coiffeur depuis des années. Un jour il l’emmène en promenade découvrir ces artistes et Jeane tombe totalement sous le charme, la magie de leur travail.
Il se trouve qu’elle vient d’enregistrer un nouvel album pour fêter ses 40 ans de chansons et qu’elle a l’idée d’enregistrer un clip sur une nouvelle chansons que lui a écrite Claude Barzotti : « Bandonéon ». Et le déclic se fait aussitôt « Je veux tourner ce clip ici ».
Et ce que femme veut… D’autant qu’elle s’est très vite prise d’amitié et d’admiration mêlées pour ce beau couple talentueux et passionné.

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M N
Et nous voilà sous ce chapiteau où notre Jeane est en train de danser un tango langoureux et acrobatique avec Jean-Claude, puis s’envolant dans les cintres, simplement tenue par les bras de Gaby… C’est beau, c’est magique et Jeane est heureuse et tout excitée par ce qu’elle vit.
J’ai toujours aimé le cirque – me dit-elle, pendant le repas on ne peut plus familial avec toute l’équipe réunie – J’ai d’ailleurs fêté mes 30 ans de carrière avec les Bouglione.
Cette année, je fête mes 40 ans de carrière. Je viens d’enregistrer un nouvel album qui sort le 15 mars avec 17 chansons, dont 12 nouvelles, car je n’avais pas envie de faire comme tout le monde, remastériser mes succès, ce qui n’est pas passionnant. D’autant que le public préfère toujours la première version. Du coup, en dehors de cinq reprises j’ai fait ce disque avec la complicité de Claude Barzotti, Jean-Jacques Lafon, Mathieu Sempéré, du groupe les Stentors et ma fille Shirel. Dès ma rencontre avec Gaby et Jean-Claude, j’ai eu envie de faire le clip dans ce lieu magique, sur la chanson que m’a écrite Claude Barzotti « Bandonéon ». Ca s’est décidé en quelques jours et nous voilà donc en train de tourner ce clip qui devrait sortir en même temps que le CD ».
Mais l’aventure ne s’arrêtera pas là car, si, pour fêter ces 40 ans, elle a prévu un spectacle avec sa fille Shirel, elle a eu très vite envie que continuer un bout de chemin avec Jean-Claude, Gaby, Nathalie et les autres.
« Je n’avais pas envie de les quitter après le clip et nous avons pensé monter un spectacle où je chanterais, seule ou en duo, je danserais, les artiste faisant aussi leurs numéros dans lesquels je prendrais aussi part. Il y aura peut-être même d’autres surprises… »

B C D

Le spectacle est donc en train de prendre vie et sera donné le 14 mai. L’on y verra évoluer Jeane à travers jongleurs et trapézistes, danser le tango avec Jean-Claude, chanter bien sûr seule ou avec Nathalie… ou avec d’autres et même… monter dans les cintres accrochée aux bras de Gaby ! C’est à la fois impressionnant et magnifique et nul doute que ce sera l’un des spectacles les plus originaux de l’année.
Nous avons eu le privilège de découvrir des bouts de ce spectacle en tous points magique, monté avec talent et passion par des artistes superbes qui font des prouesse avec une apparente facilité.
Et par dessus tout ça, comme aurait dit Bécaud, on vous donne en étrenne, une simplicité, une humilité, une gentillesse venues de tous ces gens dont le talent n’a d’égal que la passion.
Inutile de vous dire que nous serons là le 14 mai !
Quant à Jeane, elle est décidée à ne pas quitter le cirque ainsi. Elle déjà demandé à Stéphane de se mettre en quête d’une maison où elle pourrait venir se ressourcer… et jouer avec ses nouveaux amis.!
Jeane serait-elle en passe de devenir varoise ?

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A gauche, torse nu, Jean Claude, tout en haut, la bonde Gaby, à droite, Jeane, Stéphane, Nathalie.

Jacques Brachet
Photos Christian Servandier

Les Mardis Liberté
Les Voix Animées sur les pas du Roy René

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Deux filles et quatre garçons, d’une élégance impeccable, tout sourire dehors, ce sont les « Voix Animées » qui s’installaient en demi cercle dans le hall du Théâtre Liberté pour un concert intitulé « Sur les pas du Roy René ».
Ce Roy René était détenteur d’un nombre incroyable de titres : Comte de Guise, Duc de Bar, Comte de Provence et de Forcalquier, Roi de Naples, Duc d’Anjou et de Lorraine, roi titulaire de Jérusalem, d’Aragon et de Sicile, Marquis de Pont-à-Mousson , pair de France et fondateur de l’ordre du Croissant. Ce bon Roi René (1409-1480) fut l’un des mécènes les plus importants de la fin du Moyen-Âge. Il aimait la musique, les livres, la peinture, et s’entoura de nombreux artistes. C’est donc une fort judicieuse idée que d’aller sur ses pas.
Le concert est très varié. Les chants seront entrecoupés de textes de poètes de l’époque déclamés à tour de rôle par les chanteurs. C’est ainsi qu’on entendra La Ballade sur le trépas de Du Guesclin, d’Eustache Deschamps ; un texte de Christine de Pisan ; le Printemps, de Charles d’Orléans ; la Ballade des Dames du Temps Jadis et la Ballade des Seigneurs du Temps Jadis, de François Villon ; un extrait d’Utopia, de Thomas More. Tous textes dits avec, autant que faire se peut, l’accent reconstitué d’époque, avec parfois une petite pointe québécoise, ce qui donne un tour plaisant à la performance.
On entendit des musiques des quinzième et seizième siècles de Josquin des Prés ; de Pierre de La Rue, Autant en emporte le vent (rien à voir ni avec Margaret Mitchell, ni avec le film !) ; un chant pour la Reine de France de Jean Mouton ; le psaume 135 de Salomone Rossi ; Madonna mia fa, d’Adrian Willaert avec des paroles amusantes : pour séduire une femme offrez lui un coq ; Lodovico Agostini ; et j’en oublie… Répertoire très varié qui ne pouvait qu’emporter l’adhésion et nous offrit de belles découvertes.
Fin quinzième, début seizième siècle on arrive à l’apogée de la musique vocale polyphonique, que les Voix Animées, groupe a capella, maîtrise parfaitement, utilisant le canon, le contrepoint, les tenues, dans un partage roboratif. Le choix des timbres est parfait et très captivant, avec peut-être la voix de la soprano parfois trop en avant. On sent le plaisir de chanter, d’offrir la musique, en toute simplicité, dans le culte de la beauté.
Et ces « Voix Animées » possèdent pas mal de cordes à leur arc puisque l’Ensemble a plusieurs répertoires, actions et projets en réserve. Il ira même chanter en Chine en novembre. Mais « leur répertoire de prédilection est celui de la grande polyphonie de la Renaissance, le « Stile Antico », qui s’étend de la fin du Moyen-Âge aux prémices du Baroque. »
Cet ensemble de chant a cappella fut créé à Paris en 2008 par Luc Coadou et la mezzo-soprano Laurence Recchia qui en est maintenant l’administratrice, tandis que Luc Coadou en est le directeur musical. Notons que depuis 2010, les « Voix Animées » sont établies à Toulon et qu’elles ont déjà à leur actif trois disques et qu’elles en seront à 200 concerts cet automne.
Succès oblige, les « Voix Animées » partait le soir même pour un concert à Londres au Victoria and Albert Museum.

Serge Baudot
04 98 00 56 76)- www.theatre-liberte.fr