mardi 1er mars, vendredi 4 mars 20h – Dimanche 6 mars Brecht – Weill… L’Opéra de quat’sous
Pièce avec musique en huit tableaux avec prologue de Kurt Weill – Livret de Bertolt Brecht
d’après « The Beggar’s Opera » de John Gay – Traduction française de Jean-Claude Hémery
Création : Berlin, Theater am Schiffbauerdamm, 31 août 1928
Mise en scène et chorégraphie Bernard Pisani
Décors Luc Londiveau – Costumes Frédéric Pineau – Lumières Jacques Chatelet
Avec Sophie Haudebourg , Isabelle Vernet, Anna Destraël, Anna Maria Sarra, Sébastien Lemoine, Frédéric Longbois, Jean-Philippe Corre, Nicolas Djermag, Arnaud Toussaint, Steve Terruzy
Orchestre et chœur de l’Opéra de Toulon, dirigé par Nicolas Krüger
Zavaro – Fayçal Karoui
Vendredi 11 mars de 14h30 à 15h30
Dans le cadre des Grands Concerts en partenariat avec le Festival de Musique de Toulon Provence Méditerranée
Edgar Moreau (violoncelle)
Orchestre Symphonique de l’Opéra de Toulon dirigé par Fayçal Karoui
Tchaïkovski Variations sur un thème Rococo, opus 33
Zavaro « Into the Wild » pour violoncelle & orchestre (création mondiale)
Intervention en début de séance d’Emmanuelle This (conseillère pédagogique en éducation musicale) : présentation de l’Orchestre et des thèmes de l’œuvre
Rencontre avec le violoncelliste Edgar Moreau, le chef d’orchestre Fayçal Karoui et le compositeur Pascal Zavaro
Ecole Pierre Ronsard / La Valette CE2 – Ecole Notre-Dame / Toulon CE2 & CM2 – Ecole Marcel Pagnol / La Seyne s/Mer CE2 & CM2 – Ecole Aguillon / Toulon CE2 & CM2 – Ecole Fréderic Mistral / Solliès-Pont CM1-CM2 & CE2 – Ecole Marc Legouhy / Le Lavandou CE2 & CM2 – Ecole Jean Jaurès / La Londe CE2 & CM2 – Ecole Font-Pré / Toulon CM1 – Ecole Lucie Tardivier / La Garde CM1-CM2 – Ecole des Remparts / Toulon CM1 & CM2 – Ecole Renan / Toulon CM2
547 élèves
Edgar Moreau 20h30 : Création mondiale
Zavaro : « Into the wild » avec Edgar Moreau, violoncelle, l’orchestre symphonique de l’Opéra de Toulon, dirigé par Fayçal Karoui
BROOKLYN raconte l’histoire d’une jeune immigrante irlandaise écartelée entre deux hommes, deux pays, deux destins. Entre renoncement, désir et amour, le film retrace le parcours d’une jeune fille qui devient femme et nous plonge dans le New York des années 50, où de nombreux Européens ayant laissé derrière eux leur terre natale ravagée par la Seconde Guerre mondiale débarquaient, en quête de prospérité.
Écrit par Colm Tóibín et paru en 2009, Brooklyn fut l’un des romans les plus plébiscités de ces dernières années. Il est aujourd’hui adapté au cinéma par le scénariste Nick Hornby (Wild, Une éducation) et le réalisateur John Crowley (Boy A). La force de cette histoire repose sur le point de vue original qu’elle adopte. Si les récits de jeunes hommes ambitieux ou désespérés venus tenter leur chance en Amérique sont légion, Brooklyn opte quant à lui pour un point de vue différent : celui d’une jeune femme discrète et modeste mais rayonnante baptisée Eilis.
Eilis a vécu toute sa vie dans le petit village d’Enniscorthy en Irlande – où tout le monde sait tout sur tout le monde. Sa sœur, qui souhaite la voir s’épanouir, insiste pour qu’elle émigre en Amérique. Eilis débarque alors dans le tumulte de Brooklyn, le cœur rongé par le mal du pays. Tandis qu’elle s’adapte lentement à sa nouvelle condition de New-Yorkaise, Eilis rencontre un jeune homme drôle et tendre bien déterminé à la conquérir. Alors qu’elle est sur le point d’entamer une nouvelle vie, une tragédie la rappelle en Irlande, où elle est rattrapée par la vie qu’elle a laissée derrière elle.
Eilis va devoir prendre une décision qui affectera son avenir à jamais.
Écartelée entre deux hommes, Eilis est confrontée à l’un des dilemmes les plus épineux qui soient : concilier la personne que l’on est avec celle qu’on veut devenir.
Le scénariste & l’auteur
À propos du choix que doit faire la jeune femme, Nick Hornby déclare : «Eilis se voit aussi bien vivre en Amérique qu’en Irlande, mais elle doit faire un choix car elle ne peut pas vivre ces deux existences en même temps. C’est parce qu’ils appartiennent à deux mondes distincts qu’elle arrive momentanément à aimer deux hommes à la fois, mais en fin de compte, elle ne peut en choisir qu’un.»
L’auteur du livre, Colm Tóibín, déclare : «Il s’agit de l’histoire secrète de deux pays, le mien, l’Irlande, où au cours des 150 dernières années toutes les familles ont perdu un ou deux êtres chers, des gens partis en quête d’un avenir meilleur qui ne sont jamais revenus, mais c’est aussi l’histoire secrète des États-Unis car ce sont les grands-parents ou les arrière-grands-parents des Américains d’aujourd’hui. C’est l’histoire de leur parcours, une histoire rarement racontée ».
Nous sommes dans les années 98/99.
Christian Philibert, Seynois dont les racines sont à Ginasservis, petit village au cœur de la Provence, a l’idée d’un film mi-fiction/mi-documentaire racontant l’histoire d’un village et de ses habitants. Avec son frère Hervé, ils inventent le nom d’Espigoule. Mais où le situer ?
Pourquoi pas à Ginasservis, puisqu’ils connaissent « leur » village.
Et voilà donc que va entrer dans la légende ce village mythique, aujourd’hui indissociable de Ginasservis, après que beaucoup de gens l’aient cherché… et qu’Hervé, entre temps, en soit devenu maire !
Depuis, Christian a continué son bonhomme de chemin de réalisateurs, nous offrant des courts-métrages, des documentaires et quelques fictions inénarrables telles que « Travail d’Arabe », « Afrik’aïoli », toujours avec ses acteurs fétiches dont Jean-Marc Ravera et Mohamed Metina, dit Momo, toujours avec Patrick Barra, son producteur et Franck Littot, son monteur (de Sanary !).
Invité de Jérôme Leleu de Frantaisie Prod, samedi dernier à l’Oméga Live, il était évidemment entouré de toute cette famille plus que cinématographique.
Cette invitation avait deux buts : tout d’abord traverser les aventures de Christian dont la passion n’a d’égale que le courage de continuer un chemin semé d’embûches car, même si la France s’ouvre à l’Europe, Paris ne s’ouvre pas si facilement à la province et, faisant des films « avé l’assent », il a toutes les difficultés à faire comprendre à un métier qui a des oeillères qu’il n’y a pas d’accent que de Paris.
Pagnol, Raimu, pour le cinéma, Fiori, Cabrel pour la chanson, ont eu les mêmes difficultés avant de pouvoir s’imposer… Donc tout n’est pas perdu et le rêve de Christian (utopie ?) est qu’un jour il soit considéré comme » un pro comme les autres », faisant simplement des films ensoleillés.
Et le dernier en date est ambitieux et original.
FIn des années 80, son frère et lui, vivant à la Seyne, découvrent le groupe Massilia Sound System, un groupe reggae mâtiné provençal, qui défend des idées proches des leurs. Lors du tournage de son film « Afrik’aïoli », il lui fallait une musique, une chanson, et il pense à ce groupe. Gari Greu, le leader du groupe, qu’il rencontre, et avec qui il va devenir ami, lui offre la chanson « Le marché du soleil »
Et l’idée germe dans la tête de Christian : réaliser un film autour de ce groupe mythique qui fête ses trente ans d’existence. « J’avais, depuis longtemps, envie de réaliser un film musical sans trop savoir de quelle manière. Rencontrant Gari et ses complices, j’ai finalement opté pour faire le portrait de ce groupe en l’agrémentant d’archives, d’interviewes, d’extraits de leur concerts puisqu’ils ont été, en 2015, le groupe ayant fait le plus de concerts et de festivals. Qu’est-ce qui t’attire chez eux ? La musique d’abord et puis, nous avons plein de choses en commun dont la liberté, l’envie de célébrer le Sud, de créer des liens sociaux et de proposer une véritable expression du Sud. C’est en quelque sorte un acte politique que nous revendiquons. on joue un rôle d’effet miroir fondamental. On se tire chacun vers le haut ».
Avec Patrick Barra et Franck Littot – Jean-Marc Ravera et Mohamed Metina
Et le voilà parti, avec son équipe. sur la route des concerts et des festivals avec Gari et ses complices.
Mais pour faire un film… il faut des sous ! Et il aura beau taper à toutes les portes, personne ne veut d’un réalisateur varois qui veut faire un film sur un groupe marseillais qui chante en partie en provençal ! La culture du Sud, ça ne fait hélas toujours pas sérieux C’est toujours synonyme de galéjades.
Reste alors le crowd founding. « C’est – m’explique-t-il – un financement participatif qui a pour but d’aider des projets divers, dans de nombreux domaines, faisant appel au public en amont de ce projet. Ceci grâce aux nouvelles techniques qui sont à notre disposition sur Internet, en passant par la plate-forme joliment nommée kisskissbankbank. Chacun peut y aller et mettre la somme qu’il veut ou peut mettre afin d’aider à ce que ce projet se réalise Au départ, j’ai trouvé cette solution par défaut car ce n’est pas toujours facile de demander des sous aux gens mais c’est le prix à payer pour continuer à travailler tout en restant libre. Et il s’est très vite créé quelque chose de magnifique, une dynamique fédératrice qui m’a étonné et fait plaisir. ».
Ainsi, Christian et son équipe sont-ils partis à la conquête du public qui, lui, a toujours répondu présent à son travail, à ses film et, les fans d’Espigoule et ceux de Massilia font que déjà 20.000 Euros en 15 jours sot arrivés sur le projet.
Il en faut encore bien sûr et c’est pour cela que Philibert and Co parcourent la Provence pour se faire entendre, organiser des rencontres, des conférences, présenter courts et longs métrages, making off et surtout, déjà, un teaser du film de Massilia car, avec Franck Littot, ils sont en plein montage du film qui, si la somme réunie arrive à 40.000 Euros, devrait être prêt pour une sortie cet été. « Franck Littot et Patrick Barra sont les piliers de ce projet. Sans Franck, le projet d’Espigoule n’aurait peut-être jamais vu le jour et depuis, on ne s’est plus quitté. Franck était déjà le monteur du film « Afrik’aïoli », on est sur la même longueur d’onde et on travaille d’arrache-pied dans son studio de Sanary, en toute complicité, en toute liberté ».
Eh oui, la liberté, justement, a un prix, le chemin n’est pas facile mais si ce documentaire musical voit le jour – et il le verra – ce sera grâce aux bonnes volontés, au public qui, comme ce soir-là à Toulon, est venu nombreux, passer un moment de pur plaisir avec une équipe soudée qui a fait ses preuves, et qui veut que ça continue pour plein de bonnes raisons. dont celle de rendre hommage à un groupe aujourd’hui devenu légendaire.
Vous aussi, vous pouvez aider à la réalisation de ce film en apportant votre participation. Il vous suffit d’aller sur : www.kisskissbankbank.com/massalia-sound-system-le-film
Et, comme diraient les Enfoirés… on compte sur vous !
Elle est l’une des révélations de la chanson française de ces derniers mois.
Digne fille de son père, Aurélie Cabrel en est à son second disque. Le premier s’intitulait « Oserais-je ? ». Elle avait osé et ça lui avait pas mal réussi. Le second s’intitule « A la même chaîne » et c’est un disque aux mélodies pop et rock où l’on sent la patte d’une véritable auteure.
Ce disque parle beaucoup d’amour et je le lui dit.
Elle rit et me répond avec ce bel accent à peine estompé qu’elle a gardé de son Sud-Ouest natal.
« Mais dans la vie, n’y a-t-il pas que l’amour ? Dans nombre de situations il y a beaucoup d’amour, que ce soir l’amour charnel, l’amour filial, l’amour fraternel, l’amour-amitié, l’amour qui s’en va…Je dois dire qu’au départ, il n’était pas prévu qu’un thème se détache… Ca s’est fait comme ça. Vous avez travaillé avec de beaux auteurs-compositeurs :Esthen, Diego Straz, Olivier Béranger, Grand Corps Malade et… un certain Francis Cabrel… En dehors de Papa, comment se sont faites ces rencontres ?
Mes rencontres se font toujours par hasard, c’est ce que j’aime dans ce métier. J’ai rencontré Olivier en 2005 à Astaffort. Avec lui il y a une facilité dans le travail et dans l’échange. Nous avons toujours gardé le contact. Diego Straz sait tout faire : il écrit, compose, chante joue de nombreux instruments. C’est lui qui a orchestré les chansons.
Avec Esthen, nos avons travaillé ensemble sur les deux CD et il est sur toutes les chansons de l’album, paroles, musiques, arrangements… Il a un don, une vision de l’écriture qui me correspond. Comment se passe le travail avec eux ?
Il n’y a pas de méthode, rien n’est jamais identique, à chaque fois c’est différent. Avec Olivier, ce sont des heures de ping-pong musical sur des thèmes choisis. Avec Esthen c’est encore différent. Nous avons une feuille commune, nous cherchons chacun de notre côté, nous revenons, nous récrivons, nous échangeons. Les textes sont vadrouilleurs entre nous, c’est une feuille voyageuse et c’est très ludique. Grand Corps Malade, c’est une belle rencontre ?
C’est « la »rencontre inattendue et c’est d’ailleurs comme ça qu’évolue ma carrière, sans jamais aucun calcul. GCM, c’est une étoile filante attrapée au passage. J’ai toujours été admiratrice de son travail. Je suis allée le voir en concert, j’ai été éblouie, sous le charme. Après le concert, je l’ai rencontré et lui ai demandé si il écrivait pour de jeunes artistes en devenir. En souriant il m’a dit oui. J’avais vraiment envie d’avoir un peu de son univers. Quinze jours après, il est arrivé avec ces paroles de « A quoi tu rêves ? » et ce qui est incroyable c’est que c’était tellement autobiographique que ç’aurait pu être écrit par moi ! Vous vous connaissiez ?
Pas du tout. Je ne lui avais même pas donné de sujet mais je pense qu’une même sensibilité nous a très vite rapprochés, il l’a senti, nous sommes sur la même longueur d’onde, dans une belle osmose. J’ai trouvé mon alter ego, ça m’a bouleversée. Y aura-t-il une suite ?
Je ne sais pas. Peut-être pas. Mais ça a été un moment magique.
Venons-en à Papa. Le quel des deux a appelé l’autre ?
(Rires). Les mauvaises langues pensent que lorsque son père s’appelle Francis Cabrel, c’est facile. Mais je ne suis pas allée mendier une chanson, une aide quelconque. Nous menons notre carrière chacun de notre côté. Alors, comment sont arrivées ces chansons « Lève les bras », « Bref, s’aimer », « Tout l’indiffère » ?
Je rentrais de tournée dans le Nord-Ouest et comme à chaque fois, j’ai appelé mes parents. Et là, mon père me dit qu’il a quelques textes à me proposer pour mon prochain album. Toute à ma tournée, j’étais loin de penser au prochain album ! Il m’a alors confié un grand cahier où il avait marqué six ou sept chansons qu’il pensait me convenir. J’ai sélectionné ces trois textes qui me correspondaient. Ce qui montre l’intégrité de ma démarche car j’aurais pu tout prendre et faire un disque avec ses textes. Fidèle à votre région, vous avez enregistré cet album à Agen !
Oui, dans le studio familial que mon père a créé dans une vieille grange au-dessus de ses chais. Enregistrer en pleine campagne, entouré de poules, de moutons, de chevaux, avouez que c’est quand même plus agréable que de s’enfermer à Paris avec le bruit et les odeurs. du métro et de la circulation et en plus, de profiter du soleil entre deux prises !
C’est à l’image de la famille Cabrel. Ma région, je l’aime, j’aime son climat, sa chaleur, son odeur. J’aime y vivre. Dernière chanson de l’album : « Je suis jalouse »… vrai ?
Ça concerne mon père et c’est vrai qu’enfant j’ai longtemps été jalouse, non pas de lui mais du public qui me l’enlevait et qui partageait cet amour avec moi !
Être l’enfant d’un personnage public, quel qu’il soit, n’est jamais facile. On a du mal à faire la part des choses. Quand je suis née, il était déjà ce qu’il est et je ne comprenais pas cet engouement dont il était l’objet. C’était pour moi incompréhensible et j’en ai souvent eu ras le bol ! Mais en grandissant, on comprend. Maintenant, je puis vous assurer que je ne suis plus jalouse du tout ! Avec « Guillemets », vous vous payez le luxe des cordes de l’orchestre symphonique de l’Opéra de Paris !
Et c’est un sacré luxe ! Là encore, ça n’était pas prévu du tout. Les cordes avaient été créées sur un logiciel par Diego. L’album était prêt, musicalement abouti et la seule chose qui ne sonnait pas bien, c’était ces cordes. Il a alors appelé Bertrand Lajudie qui a sélectionné quinze fabuleux musiciens.
Ça a été un grand moment dont je me souviendrai toute ma vie. Au départ, vous aviez choisi le métier de manager de groupes musicaux. Qu’est-ce qui vous a fait changer d’idée ?
Ca s’est fait tout simplement, tout naturellement. Vous savez, la vie est souvent plus simple qu’on ne croit. Ca a été une espèce de logique. Ado, comme nombre de gamines, j’écrivais des petits textes. Et puis, à Astaffort, j’ai fait des rencontres avec des musiciens qui ont commencé à mettre des notes sur mes mots. Je n’avais aucune idée de ce que j’allais en faire. J’en ai donné quelques-unes à des groupes. Puis j’en ai enregistré une, une autre, encore une autre. C’est ainsi que peu à peu l’idée est venue de faire un album… Voilà comment c’est arrivé. »
Et le hasard a bien fait les choses en faisant naître une jolie artiste qui est bien partie pour une belle carrière.
Propos recueillis par Jacques Brachet
Aurélie Cabrel sera :
Le 16 mars à L’Oméga live de Toulon
Le 17 mars Le Galet à St Martin de Crau (festival de femmes)
Le 18 mars à l’Espace Victor Hugo à Puget sur Argens
Le 19 mars au Palais de l’Europe à Menton
Morgane Solignac est une jeune Brignolaise de 16 ans qui chante depuis… six ans !
A 10 ans, ses compagnes de jeu sont ses cousines, elles adorent se déguiser et, de l’aveu de Morgane, elles aiment jouer les stars !
Comme toutes les gamines de son âge, elles aiment aussi chanter et un jour, elles décident de monter un spectacle pour leurs parents. Morgane chante alors une chanson apprise à l’école et si, souvent, ce sont « Papa-maman » qui sont émus par leur progéniture, là, c’est la Tati qui perçoit que Morgane a un joli brin de voix, chante juste et avec aplomb.
Du coup, sa maman lui propose de prendre des cours de chant, ce que Morgane accepte avec joie.
Elle se prendra très vite au jeu et le déclic sera lorsqu’elle découvre à la télé, Véronic Dicaire :
« J’ai été impressionnée par sa voix immense, son physique et cette façon de bouger et de faire le show. Je me suis alors dit : « C’est ça que je veux faire »
Dès lors, elle emmagasine un nombre incalculable de chansons et au départ, elle va aller vers le répertoire de Piaf (on ne sait pourquoi les jeune chanteuses sont toutes attirées par elle !). Mais elle se rend vite compte que ça date un peu et qu’à 12, 13 ans chanter « Non je ne regrette rien » est un peu anachronique. Du coup, elle va aussi bien vers Liza Angel que Barbra Streisand, Dalida ou… Bruno Mars ! Large éventail mais, comme par enchantement, sa voix s’adapte à tout.
Par contre, grâce à sa prof de chant, Alicia Delzer, qui œuvre à Brignoles et qui est une soprano-colorature), elle découvre qu’elle peut chanter l’Opéra et travaille sur « Cosi Fan Tutte » et sur l’Ave Maria de Schubert… en latin, s’il vous plaît !
Ah oui, j’ai oublié de vous dire qu’ayant des facilités avec les langues, elle chante en Français, en Espagnol, en Anglais, en Italien… et en Latin !
Elle commence à faire de petits spectacles dans des campings, dans des lieux alentours mais surtout, elle a une soif d’apprendre… Pour elle « devenir vedette » n’est pas le but majeur car elle sait que le métier de chanteuse est très aléatoire et des « stars », il en sort tous les jours, qui sont très vite oubliées.
« Je suis lucide – me dit-elle – et je préfère aller doucement, apprendre à chanter, à poser ma voix, à me mouvoir et surtout me faire un répertoire plutôt que de faire des reprises des chansons des autres. Sans compter qu’à la fin de la saison j’ai mon bac L à passer et je tiens à l’avoir ».
Petite jeune femme sensée et réfléchie, bien dans sa tête, elle n’est pas pressée et veut faire les choses comme elle l’entend.
Sur son jeune chemin, elle va faire deux belles rencontres : d’abord le DJ Darry qui décide de l’aider et surtout Sylvie Galliano (photo). Pétulante chanteuse et comédienne, elle a ouvert à St Maximin un lieu original et aujourd’hui très couru, au nom qui est déjà tout un poème : « La grenouille qui se marre » !
« Le jour où j’ai entendu Morgane – nous raconte-t-elle – j’ai été fascinée par sa voix, son aplomb, son talent. Dans mon théâtre, je reçois de jeunes humoristes et j’ai proposé à Morgane de venir chanter quelques chansons en première partie, afin de la faire connaître mais aussi pour qu’elle se familiarise à la scène et au public. »
Mais l’histoire ne s’arrête pas là puisque Sylvie a un ami auteur, compositeur, chanteur, Damien Farsetti à qui elle parle de Morgane et lui demande de venir l’écouter pour avoir son avis.
« Il est donc venu un soir l’écouter… et il est reparti sans rien dire ! J’étais un peu interloquée et déçue, mais voilà qu’il revient quelques jours après et offre à Morgane sa première chanson : « Ce train qui passe »… Et dans la foulée, il lui propose d’en faire un clip qui sera mis en ligne sur facebook et sur You Tube ».
Aujourd’hui la chanson est donc en ligne et elle est devenue le chouchou de Radio Sainte-Baume. Morgane commence à être demandée dans les radios, pour des spectacles… mais garde la tête froide :
« Aujourd’hui je dois me partager entre l’école, les cours de chant, de musique, de piano. Je tiens à obtenir mon bac L car j’adore les langues et je voudrais entrer dans un conservatoire en Angleterre afin d’être totalement bilingue. Si des auteurs et compositeurs commencent à me proposer des chansons, je vais, petit à petit, me constituer un répertoire afin de ne plus avoir à chanter les chansons des autres ».
Comme on le voit, il faut dire bien encadrée par sa famille, Morgane reste une jeune fille qui a la tête sur les épaules.
En attendant, vous pourrez la découvrir le 24 avril à Brignoles, où elle chantera pour la commémoration des déportés, le fameux « Alléluia » de Léonard Cohen, le 5 juin à l’église de Mazaugues où elle interprètera le non moins fameux « Ave Maria » de Schubert, en latin et toujours à la Grenouille où elle est aujourd’hui une invitée permanente.
On reparlera certainement très vite de cette belle et talentueuse Brignolaise !
Pologne, décembre 1945.Mathilde Beaulieu, une jeune interne de la Croix-Rouge chargée de soigner les rescapés français avant leur rapatriement, est appelée au secours par une religieuse polonaise. D’abord réticente, Mathilde accepte de la suivre dans son couvent où trente Bénédictines vivent coupées du monde. Elle découvre que plusieurs d’entre elles, tombées enceintes dans des circonstances dramatiques, sont sur le point d’accoucher.
Voici un film français qui sonne juste du début à la fin. La dynamique repose sur un contraste, voire une contradiction entre une communauté (les religieuses) et une personne (la jeune interne Mathilde). A l’inverse de l’idéologie dominante, Anne Fontaine exprime un respect absolu de l’univers fermé, parfois féroce de ces bonnes sœurs, où une tragédie se déroule, opposant la religion et la maternité. L’univers masculin est montré, en général, de manière négative. Surtout les soldats soviétiques, coupables de viols répétés, sur ces pures religieuses polonaises innocentes. Souvent l’émotion nous saisit : nous sommes en empathie avec elles.
Enfin la forme est exemplaire : pureté des cadrages, beauté de l’image (que l’on doit à une femme : Caroline Champetier) et une direction d’acteurs exceptionnelle. Il faut souligner au passage la prestation remarquable de Lou de Laâge qui interprète Mathilde. Ce film fait honneur au cinéma français, et je lui souhaite un grand succès.
Elle ne l’a pas connu, elle était trop jeune.
Mais les chansons de Balavoine, bien au-delà de sa disparition, ont continué à vivre car elles son indémodables, éternelles et parlent de sujets qui, aujourd’hui encore, sont d’actualité.
Les parents de Nolwenn eux, l’ont aimé et ont fait écouter ses chansons à la chanteuse alors toute gosse. Et lorsqu’on lui a proposé de’être de l’aventure de « Balavoine(s), elle a aussitôt dit oui et a choisi certainement l’une des chansons les moins connues de Daniel Balavoine mais certainement, pourtant, l’une des plus belles et des plus fortes.
Elle la chante et nous en parle.
AU CINEMA LE 13 AVRIL 2016 L’HISTOIRE
Réalisé par Jon Favreau (IRON MAN), d’après les œuvres universellement célébrées de Rudyard Kipling et le grand classique de l’animation Disney, LE LIVRE DE LA JUNGLE est une toute nouvelle aventure en prises de vues réelles dont le héros est Mowgli (Neel Sethi, qui fait ici ses débuts sur le grand écran). Élevé par une famille de loups, le « petit d’homme » n’est désormais plus le bienvenu dans la jungle : le redoutable tigre Shere Khan (voix originale d’Idris Elba), qui porte encore les cicatrices de sa confrontation avec les hommes, s’est juré d’éliminer celui qu’il voit comme une menace. Forcé d’abandonner le seul foyer qu’il ait jamais connu, Mowgli entame un extraordinaire périple à la découverte de sa propre identité, avec pour guides Bagheera (voix originale de Ben Kingsley), une panthère qui se montre un mentor sévère, et Baloo (voix originale de Bill Murray), un ours à l’esprit libre et ouvert. Sur sa route, Mowgli va rencontrer des créatures de la jungle dont certaines ne lui veulent pas seulement du bien, comme Kaa (voix originale de Scarlett Johansson), un python à la voix et au regard hypnotiques, ou le Roi Louie (voix originale de Christopher Walken), un singe beau parleur qui tente d’amener le garçon à lui révéler le secret de la fleur rouge fascinante et mortelle : le feu.Le film est également interprété par Lupita Nyong’o (voix originale de Raksha, la mère loup de Mowgli, prête à tout pour le protéger), et Giancarlo Esposito (voix du mâle dominant de la meute, le loup Akela). LE LIVRE DE LA JUNGLE mélange prises de vues réelles et images de synthèse hyperréalistes d’animaux et d’environnements, en utilisant les technologies dernier cri et un procédé narratif immersif afin de plonger le public dans un monde luxuriant et enchanteur.
Notes
Neel Sethi, à présent âgé de 11 ans, a été sélectionné parmi des milliers de candidats à la suite d’un casting mondial pour découvrir le « petit d’homme » idéal.
Dans la version originale, les personnages doivent leur voix aux acteurs oscarisés Ben Kingsley, Lupita Nyong’o et Christopher, et à Bill Murray, Idris, Scarlett Johansson et Giancarlo Esposito.
Rudyard Kipling est l’auteur de la série de nouvelles « Le Livre de la jungle », qu’il a rédigées au début des années 1890 chez lui, dans le Vermont.
Les toutes dernières technologies donnent vie aux animaux de la jungle plus vrais que nature qui se joignent à Mowgli (Neel Sethi) pour offrir au public une expérience cinématographique sans précédent, immersive et résolument inédite. Le film sera encore plus spectaculaire en 3D et en IMAX 3D.
Zootopie est une ville qui ne ressemble à aucune autre : seuls les animaux y habitent ! On y trouve des quartiers résidentiels élégants comme le très chic Sahara Square, et d’autres moins hospitaliers comme le glacial Tundratown. Dans cette incroyable métropole, chaque espèce animale cohabite avec les autres. Qu’on soit un immense éléphant ou une minuscule souris, tout le monde y à sa place ! Lorsque Judy Hopps fait son entrée dans la police, elle découvre qu’il est bien difficile de s’imposer chez les gros durs en uniforme, surtout quand on est une adorable lapine. Bien décidée à faire ses preuves, elle s’attaque à une épineuse affaire, même si cela l’oblige à faire équipe avec Nick Wilde, un renard à la langue bien pendue et véritable virtuose de l’arnaque …
Pour la version française, un casting 7 étoiles !
Claire Keim est la voix de l’adjointe au maire Bellwether
Pascal Elbé prête sa voix au Chef Bogo
Fred Testot est la voix de Benjamin Clawhauser
Thomas Ngijol est la voix de Yax
Teddy Riner vient prêter sa voix à Finnick
Isabelle Desplantes, prête sa voix à Bonnie Hopps la mère de Judy
Et Lubna Gourion, est la voix de Gazelle
Il est millionnaire en vente de disques. 18 albums, 48 disques de platine. Au Portugal il remplit des stades à l’instar de Johnny Hallyday en France. Il est connu dans le monde entier et c’est peut-être en France qu’il est le moins connu… Enfin, qu’il était, car avec son premier disque en français, sorti en 2014, « Nos fiançailles », où il nous offre des duos avec la fine fleur de la chanson française (Sardou, Niclo, Ségara, St Pier, Lenorman, Lama, Anggun, Barbelivien…) il a fait un carton.
Du coup, le gouvernement lui a remis, par l’entremise de Michel Drucker, la médaille de Chevalier de l’ordre des Arts et Lettres.
Et voici qu’avec son second disque « Mon fado », album on ne peut plus franco-portugais, il récidive avec des chansons composées par, entre autre par Serge Lama, Jacques Veneruso, David Gategno dont on ne compte plus les tubes pour les chanteurs français.. Et ça cartonne encore.
Rencontre avec une star toute simple
C’est un garçon on ne peut plus simple et charmant, qui parle un Français impeccabl, qu’il a eu le temps d’apprendre puisque de ses 6 ans à ses 25 ans, il a vécu en France. Et il a toujours plaisir à y revenir.
Comment se fait-il que vous ayez attendu de retourner au Portugal pour chanter ?
En France, j’avais monté un orchestre mais nous chantions beaucoup dans les communautés portugaises. Et puis, j’ai eu envie de retourner vers mon soleil, vers mes racines, vers ma langue natale. J’ai fait quatre disques qui n’ont pas marché. Au cinquième ça a démarré et le succès est venu très vite. J’ai voyagé dans une dizaine de pays et depuis, ça n’a pas arrêté. Et vous avez attendu 2014 pour revenir en France !
C’est vrai mais vous savez, le temps est passé très vite et j’avais toujours envie d’y revenir car j’y ai tous mes souvenirs de jeunesse. Mais je ne voulais pas y revenir avec un disque en Portugais, il fallait que ce soit un disque différent. J’ai été bercé par la chanson française des années 80, j’ai toujours aimé les chanteurs français et j’ai pensé qu’avec ces duos c’était une belle possibilité de faire un disque en France. Je l’ai fait avec plaisir, sans objectif précis… et le disque a été certifié platine ! Aujourd’hui, vous nous offrez « Mon fado »
Oui mais sans que ce soit du fado pur car je suis d’abord un chanteur de variétés. J’ai donc demandé à la même équipe que pour « Nos fiançailles », avec qui je m’étais merveilleusement entendu humainement et musicalement, des chansons inédites. Car en France j’ai une identité différente. Çaa quand même un son particulier !
Oui car les orchestrations sont différentes de ce que je fais au Portugal. Je voulais que ce soit très acoustique, que ça ait une couleur spéciale et j’y ai introduit les guitares fado qui ont un son spécifique un peu triste. Mais ça reste de la variété. On y trouve un hommage à Amalia Rodriguez.
Oui, j’ai repris une de ses chansons « Cançào do mar », qui a quelque 50 ans et qu’Hélène Ségara avait reprise sous le titre « Elle, tu l’aimes » L’avez-vous rencontrée avant qu’elle ne disparaisse ?
Hélas non, j’étais très pris par mon métier, je n’ai pas fait l’effort d’aller vers elle et c’est un de mes grands regrets. Est-ce que ces deux disques sont sortis ou sortiront au Portugal ?
Non, car je les ai pensés pour la France et entre les deux j’ai sorti un album au Portugal. Je ne sais d’ailleurs pas si ça aurait de l’impact là-bas car ce n’est pas ce que le public attend. Peut-être vais-je récupérer quelques chansons que je pourrais sortir au Portugal.
Dans « Mon fado », on retrouve un duo avec Adamo… Etait-ce un oublié du premier disque ?
C’est une drôle et jolie histoire : alors que je faisais la promo de « Nos fiançailles », beaucoup de monde me parlait de Salvatore Adamo en me demandant pourquoi il n’y était pas. J’ai voulu le connaître, je l’ai appelé et nous avons décidé d’enregistrer sa chanson « C’est ma vie » qui est de lui ma chanson préférée Mais moi j’ai enregistré ma partie à Lisbonne, lui en Belgique.
Vous ne vous êtes pas rencontrés ?
Oui… sur le plateau de Michel Drucker qui était surpris qu’on se rencontre pour la première fois ! Depuis, nous sommes devenus copains et nous nous appelons de temps en temps. Vous avez trois enfants, tous sont dans la musique. Les y avez-vous poussés ?
Oh non, et je dirais même que j’aurais préféré qu’ils fassent autre chose tant ce métier est difficile, aléatoire. J’avais peur qu’ils en souffrent, qu’ils aient l’ombre de leur père mais je ne les ai pas empêchés, je les ai laissés libres de choisir. Aujourd’hui, ça marche pour eux et j’en suis heureux. Vous verra-t-on un jour tous sur scène comme la famille Chédid ?
Je ne crois pas, car aussi bien eux que moi, nous ne le voulons pas. Nos musiques sont trop différentes. Nous nous retrouvons quelquefois ensemble sur une scène ou sur un plateau mais ça s’arrête là. Alors, après ces deux disques en France, va-t-il y avoir une tournée française ?
Oui, elle démarre le 1er mars à Toulouse. Il y aura entre autres trois jours au Casino de Paris, les 11, 12, 13 mars et dans votre région, le 25 mars au Nikaïa au Cannet
Nul doute que le public aura du plaisir à rencontrer, à découvrir peut-être le plus français des chanteurs portugais pour sceller ces fiançailles avec un bel artiste nommé Tony Carreira.
Propos recueillis par Jacques Brachet
Photos : Yves Bottalico
Il est à La Cadière d’Azur un grand philanthrope, un doux personnage courageux et généreux, qui depuis 29 ans œuvre pour le jazz, avec pour nouvelle ambition, celle d’arriver à boucler les trente ans, et même plus. Hélas, crise oblige, les subventions ont disparu, sauf celle de la Municipalité, qui a toujours défendu la scène jazz, et la culture en général. Alors avec ses glorieux bénévoles de « Jazz Azur », et quelques amis mécènes, Jacques Julien lutte avec ténacité pour continuer à programmer des concerts de jazz dans ce riant et vivant village qu’est La Cadière d’Azur. Avec des concerts de haute qualité !
En ce samedi soir de février, Jacques Julien avait réuni un quartette de musiciens qui ont un lien privilégié avec « Jazz Azur » pour fêter l’anniversaire du batteur ; ce sera pour un soir le « Gilles Alamel Birthday 4tet » avec Daniel Huck au saxophone alto et au chant, Robert Persi au piano, Marion Ruault à la contrebasse.
Le batteur Gilles Alamel a fait ses premières apparitions à « Jazz Azur » ; il est devenu un excellent batteur, avec un chabada imperturbable, une touche des baguettes claires et précises, parfait au soutien et à la relance, une mise en place impeccable, le tout avec la décontraction des grands batteurs. Marion Ruault est pratiquement née de Jazz Azur, où sa chanteuse de mère, Kristin Marion, s’est souvent produite. La jeune fille est de l’étoffe des vrais bassistes de jazz : une attaque tranchante et ronde, un son gros et pur, un engagement total, on voit ses lèvres chanter les notes dans les solos. Une musicienne à suivre. Le pianiste niçois Robert Persi est lui aussi un habitué de « Jazz Azur » ; il enseigne au CNR de Nice ; il a déjà un beau passif de jazzman ayant été longtemps le pianiste attitré de Claude Nougaro, puis de Christian Escoudé (g), et Olivier Ker Ourio (hca)…Pianiste lyrique, expansif, il s’envole dans de longues phrases expressives qui touchent au cœur. En parfaite osmose avec le batteur et la contrebassiste pour une rythmique aux petits oignons qui ne pouvait que propulser Daniel Huck dans ses délires si captivants. En plus d’être un brillant saxophoniste, une encyclopédie du jazz, il est, avec le trompettiste Jean-Loup Longnon, l’un des plus grand scatteurs d’aujourd’hui. Impossible de résister à son swing, et à ses acrobaties verbales. A l’alto on pourrait dire qu’il est un mélange de Charlie Parker et Jackie McLean : un son d’enfer, un phrasé diabolique, un lyrisme et une expressivité enflammés. Avec lui pas de déballage technique, du jazz pur et dur, du fond de l’âme. Il y eut de grands moments comme avec ce « Body and Soul » très émouvant que Daniel Huck dédia à sa femme, Monique, également chanteuse, qu’on eut déjà le plaisir d’entendre à La Cadière. Il nous émut encore et nous enchanta sur un magnifique « You’ve Changed », là l’émotion était au rendez-vous ; et quel chanteur ! idem avec « What is this thing called love ». Daniel est un habitué de « Jazz » Azur. Je me souviens que lui aussi était venu y fêter son anniversaire il y a quelques années.
Ajoutons l’humour et le sens de la fête de l’altiste et on comprendra que la soirée fut belle. Elle se termina par un bœuf de circonstance puisque parmi le public se tenaient le trompettiste anglais, Inigo Kilborn, brillant disciple de Chet Baker, et la chanteuse Valérie Pecot du groupe « Quai des brunes ». On eut droit à un chaud partage sur le célèbre «It don’t mean a thing if it ain’t got that swing » de Duke Ellington avec les « dou wap » de circonstance, bouquet final de cette chaleureuse soirée, menée par un quartette d’un soir, qu’on aimerait voir perdurer.