
Une Fête du livre, cette année, un peu en demi-teinte.
Plusieurs raisons pour cela mais en priorité, la date.
Alors que le mois de novembre était une date idéale, pourquoi l’avoir avancée au mois de septembre alors que des gens sont encore en vacances, qu’il y a la rentrée des classes, les impôts divers qui tombent et la mer qui nous tend les bras avec son soleil encore chaud.
Chaud, nous l’avons eu sous ces barnums sur lesquels tapait le soleil.
En novembre, à l’approche de Noël, on pense aux cadeaux et on a plus tendance à se lâcher sur les livres. A septembre, il y a d’autres priorités.
Tout cela faisait que moins de monde semble-t-il s’est précipité sous la tente pour rencontrer les écrivains.
Il est vrai aussi qu’en cette saison, aucun prix n’est encore tombé, donc si certains auteurs sont nommés on ne sait pas encore qui sont les gagnants et le public est friand d’acheter et se faire signer « le » Goncourt, « le » Fémina, qui sera leur achat de la Fête. Car les bourses étant quelque peu plates, peu de gens achètent un grand nombre de livres. C’est aujourd’hui un choix obligé, donc on réfléchit plus, on feuillette prudemment, on va de stand en stand avant de se décider… lorsqu’on se décide.
Tout cela fait que la fête n’était pas très joyeuse cette année d’autant que le public populaire est aussi friand de « vedettes » qui, cette année, ne brillaient pas par leur présence.
Reste le plaisir de rencontrer des auteurs, d’écouter des débats et de passer un moment de balade entre les stands.
Ah, autre détail : cette année la Fête du Livre inaugurait une nocturne jusqu’à 21 heures… Mais pour qui ?
Car, sur le stand des animations s’est installé un orchestre qui, durant une heure, a interprété des extraits musicaux de « Stars War ». Belle interprétation au demeurant mais très bruyante sous la tente et le peu de public présent est allé s’installer pour écouter le concert, pendant que les écrivains restaient seuls derrière leurs stands. Quant aux rares passants, impossible d’avoir une conversation avec eux, vu le bruit de l’orchestre.
Il faudrait donc peut-être revoir tout cela pour l’année prochaine car cette fête reste un grand moment de la vie culturelle toulonnaise et varoise et il serait dommage qu’elle perde de cette excitation, de ce plaisir qu’elle a toujours été depuis sa création.
Jacques Brachet


Photos :
Les Varois étaient nombreux :
Gérard Chevassut propriétaire de la librairie Périclès, qui recevait ses auteurs des Presses du Midi à Toulon, a eu la visite de l’invité d’honneur de cette fête du livre, l’auteur égyptien Alaa El Aswany. (Photo 1)
Arlette Aguillon écrit depuis longtemps et entre deux livres, elle cultive ses oliviers du côté de Néoules. Elle nous propose toujours des romans originaux qu’ils soient polars ou d’aventures, toujours quelque peu teintés d’érotisme. Et ce nouveau roman « L’assassin est à la plage », ne déroge pas à la règle !
Dans un tout autre registre, la Toulonnaise Denise Beau-Lofi nous raconte, nous raconte l’histoire de son père, Alexandre, qui répondit présent à l’appel du Gl de Gaulle et fut l’un des 77 soldats du commandant Kieffer à vivre le débarquement. Une épopée, une aventure vraie, mais aussi une histoire d’amour car Simone, sa mère a suivi Alexandre partout où il allait, au péril de sa vie.
Le Toulonnais Jean-Claude Guégan est officier de police à la PJ de Marseille. Et qu’écrit-il ? Evidemment des polars issus de son vécu et derrière son héros, Benjamin Lecomte , il y a certainement du Guégan qui se cache !
Si elle est adjointe à la Culture à Solliès-Pont, ça n’empêche pas Marie-Aurore Smadja d’écrire des romans historiques. Voici donc le deuxième tome de Ninon la Révolutionnaire, qui se passe à Toulon en 1792, sous-titré « la cité maudite ».
Deux comédiennes qui écrivent, aujourd’hui c’est monnaie courantes et du coup Mylène Demongeot, varoise de cœur puisque ayant longtemps vécu à Porquerolles et nous raconte les belles rencontres qu’elle a faites durant 60 ans de carrière: « Mes monstres sacrés », a retrouvé à ses côtés Agnès Soral qui règle ses comptes avec son frère dans ce livre intitulé « Frangin ».

Ils sont jeunes, beaux, talentueux et poètes.
Ils ont créé à Toulon l’association « Parole d’auteur » et mettent en valeur tout un groupe de poètes, sinon maudits ou disparus, du moins bien vivants et essayant de se faire entendre et lire à travers une revue trimestrielle intitulée « Teste » qui promeut la poésie et les arts visuels. Et ils sont ouverts à tous les artistes à la librairie Au Carré des Mots à Toulon.


Fidèle à cette fête qu’il a créée, le Maire de Toulon Hubert Falco l’a inaugurée avec nombre d’édiles et a participé à la remise des prix des lecteurs varois et du prix Encre Marine.
L’Encre Marine a été dévolu à Sylvain Coher pour son livre « Nord-Nord Ouest » et remis par le préfet maritime de la Méditerranée, le vice-amiral d’escadre Yves Joly.
Parmi les prix des lecteurs du Var, le prix du premier roman a été attribué au jeune réalisateur Ivan Calbérac qui, coïncidence, a appris la nouvelle alors qu’il présentait à Toulon son nouveau film « L’étudiante et Monsieur Henri ». Son livre « Venise n’est pas en Italie » fera d’ailleurs l’objet de son prochain film.