Archives mensuelles : novembre 2014

Denise LOFI a reçu l’Oscar Concordia

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Denise Beau-Lofi  est valettoise de cœur puisqu’elle y vit depuis 40 ans.
Si cette dame des Landes est venue en Provence c’est qu’elle y a suivi son père, le lieutenant Alexandre Lofi qui fut un héros méconnu de son vivant.
En effet, répondant à l’appel du Général de Gaulle, il dirigea la troupe 8 du 4ème commando  et fera partie des 177 Français qui débarqueront, sous les ordres du Commandant Kieffer, le 6 juin 1944.
Il termina sa vie à Toulon puisqu’il y fut officier des sports de la Troisième région maritime.
Denise a évidemment suivi de loin les aventures héroïques de son père mais également l’aventure peu banale d’une femme, sa mère qui, où qu’il aille, n’a jamais quitté son homme et a connu tous les dangers, les voyages, les peurs, l’angoisse du lendemain…
Un immense acte d’amour pour un destin hors du commun dont Denise a fait un livre retraçant cette aventure incroyable de deux héros car sa mère est une véritable héroïne et ce qu’ils ont vécu est digne d’être conté… et même digne d’un scénario de film.
Denise, durant des mois, a réuni tous les documents que son père avait laissé, les échanges de courriers, les photos et aussi tous les souvenirs que lui ont transmis sa mère et les quelques anciens encore vivants qui ont connu son père mort en 1992.
Ce fut un travail de longue haleine car elle ne se contenta pas d’accoler photos, et documents mais, ayant de vrais talents d’écriture, elle rassembla tout cela autour d’une trame pour en faire un véritable roman.

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Roman qui, bien sûr, s’appuie sur des faits réels et qui se lit avec beaucoup de passion, de curiosité car l’histoire est d’autant plus belle qu’elle est vraie et que l’on y découvre une femme exemplaire et un héros trop méconnu qui risqua sa vie pour libérer la France.
En cette année de commémoration, grâce à ce livre intitulé « Il fallait y croire »  (Editions du bout de la rue), son père a enfin trouvé la place qu’il mérite grandement, même s’il n’est plus là pour recevoir tous ces honneurs. Mais sa fille est là pour les recevoir en son nom car c’est grâce à elle qu’Alexandre Lofi est en quelque sorte réhabilité.
Il fallait bien aussi que Denise soit mise à l’honneur et elle vient de l’être grâce à Christiane Hummel, maire de la Valette, qui a conseillé à Philippe Vitel, député du Var, de lui remettre l’oscar Concordia.
Ce trophée, créé par Philippe Vitel, honore chaque année des varois méritants, qui ont un parcours hors du commun et qui, en tous domaines, ont rendu service aux autres ou se sont illustrés dans un acte ou une oeuvre exemplaires.
Denise et son père méritaient bien cet oscar ainsi que la médaille de l’Assemblée Nationale que lui ont remis Philippe Vitel, et Sylvie Laporte, adjoint au Sénateur-Maire de La Valette du Var, ainsi que Geneviève Levy, députée et maire adjoint de Toulon.
Bien sûr, ces honneurs, Denise les a dédiés à son père mais de l’avoir remis en lumière, méritait qu’elle partage cet honneur avec lui.
« Il fallait y croire »… elle aussi y a cru !

Jacques Brachet

 

MSC CROISIERES : Les bateaux s’agrandissent !

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On a rarement vu ça : couper en deux un bateau (et pas un pointu !) et une fois coupé, insérer un morceau entre les deux partie et ressouder !
Cela semble à la fois simple et bizarre à lire mais c’est quand même une prouesse technique inédite et un immense jeu d’ingénierie que cette façon d’agrandir un bateau de croisière !
C’est ce que MSC (Méditerranée Shipping Compagny) Croisières appelle le programme Renaissance.
Un programme qui se fera sur quatre navires ( Armonia, Sinfonia, Opéra, Lirica) d’un montant de 200 millions d’Euros.

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Pour être un peu plus technique tout en restant compréhensif, sachez que les navires sont donc divisés en deux, qu’une partie est éloignée de 30 mètres sur des rails afin d’insérer entre les deux un nouvel élément de 2.200 tonnes et de 24 mètres de long. Puis les trois éléments sont rapprochés et ressoudés entre eux. Cette opération s’est faite en cale sèche sur les chantiers de Fincantieri à Palerme, en Sicile. Cela a duré un an.
C’est ainsi que nous étions invités à Marseille pour découvrir le premier vaisseau à avoir été rénové et que l’on a inauguré avant son départ pour Carthagène, Gilbralter et, en six étapes rejoindre Las Palmas.

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En quelques chiffres, le bateau mesure 274,9 mètres de long, 28,8 mètres de large, 54 mètres de haut pour une jauge brute de 65.600 tonneaux. Il possède 13 ponts dont 9 pour les voyageurs, au nombre de 2.579, 3 piscines et pour vous servir, 721 membres d’équipages qui parlent toutes les langues dont l’Italien évidemment..
Si l’Armonia a pris la mer, les trois autres navires seront prêts à le faire durant l’année 2015.
Bien entendu, ces bateaux agrandis et rajeunis possèdent toutes les innovations techniques et le projet de MSC ne s’arrête pas là puisque, hormis ces rénovations, la flotte s’agrandit de quatre naviresqui  sont en train de naître, deux aux chantiers de St Nazaire, deux aux chantiers de Fincantieri.
Reçus par le directeur de MSC Croisières France-Belgique-Luxembourg, M Erminio Eschena, celui-ci nous a affirmé la dimension ludique « vacancière » de son entreprise tournée vers le loisir familial même si, tout de même, la clientèle visée reste haut de gamme. Tout a été conçu pour le confort et le plaisir, du casino et des salles de restaurant agrandis à la salle de spectacles en passant par le dance floor, de nombreux lieux de détente, dont des salles de soins et de sport, hammam, esthétique…  70% des cabines possèdent des balcons, elles sont au nombre de 94, ce qui est inédit sur ce genre de bateaux et l’accent a été mis sur les enfants avec des lieux aménagés, des « baby clubs », sponsorisés par Lego et Chicco, des lieux pour les jeunes et les ados, une salle de vidéo, une librairie.

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Il faut savoir que Marseille est devenu une escale stratégique puisque 1 million 400.000 croisiéristes y embarquent.
En 2004, MSC Croisières transportait 80.000 passagers par an. Aujourd’hui le chiffre et de 40.000 passagers… par jour ! et d’ici 2022, la flotte aura doublé., ce qui signifie 3 millions 400.000 croisiéristes chaque année.
Les repas au restaurant restent très italiens et méditerranéens et, pour l’avoir appréciée, l’on peut vous dire que la préparation est de grande qualité, tout comme les vins qui accompagnent les mets. Tous les plats chantent l’Italie : Portofino, Chianti, Capri, Toscana. Noms italiens que l’on retrouve aussi tout au long du bateau pour nommer les différents lieux. Nous sommes vraiment en « Armonia Italiana », tout comme son directeur général qui est napolitain et nous dit apprécier plus que tout la musique italienne, grand ou petite !

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Une grande soirée de gala et un feu d’artifice ont dignement inauguré cette première croisière sur ce bateau nouvelle génération qui levait l’ancre vers 23 heures… sans nous hélas !
Mais nous aurons vécu, durant une journée, une « vie de bateau » !

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Reportage Monique Scaletta & Jacques Brachet

Duos, compils, reprises et cie

Le temps est aux reprises, de Goldman à Renaud, de Piaf à Dassin, tout le monde y va de ses redites, de ses duos virtuels ,de ses compilations remastérisées, à croire qu’en France il n’y a plus d’auteurs, de compositeurs, de talents pour écrire de nouvelles chansons.
Et c’est un peu dommage même si c’est quelquefois bien fait et si ça permet aux nouvelles générations de découvrir ce qu’ont fait les aînés.
Aujourd’hui, plus de la moitié des sorties de disques nous renvoient aux décennies d’antan.
Alors voilà les dernières fournées arrivées.

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Barbra STREISAND « Partners » (Sony)
Même notre grande star internationale n’a pas échappé à son disque de duos avec en prime un duo virtuel avec… Elvis Presley !
La voix la plus suave du monde a ainsi repris ses succès en duos aavec des pointures magnifiques.
Comment critiquer cela lorsque c’est si bien fait carce disque est d’une rare élégance, les amis qui sont venus s’associer à sa voix sont les plus grands, de Babyface (Evergreen) à Stevie Wonder (People) en passant par Lionel Ritchie (The way we where), Andre Bocelli (I still can see your face), Josh Groban (Somewhere)… Que des ballades égrenées avec des voix qui s’accordent à merveille avec la sienne, voix de sirène chargée d’émotion partagée avec tous ces grands chanteurs. Et ultime estocade, Elvis qu’elle fai t revenir de l’au-delà avec le sublimissime « Love me tender ».
Enfin elle elle partage ce morceau avec celui qui aurait dû être son partenaire dans « A star is born » mais proposition que le manager de celui-ci avait refusée !
C’est superbe. Tout simplement.

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 VIVE LES GUINGUETTES, volume 2 (Wagram)
Les papis et mamies des « ballettis » d’après-midi, vont encore  se régaler à danser sur ces chansons de leur jeunesse, curieux mélange de vieilles chansons enregistrées voici longtemps et d’autres, reprises par des artistes d’aujourd’hui. Ainsi trouvons-nous pêle-mêle, Franck Fernandel et Gloria Lasso, Evelyne Leclerc et Sophie Darel (Photo 2), jean Sarrus des Charlots et Bernard Menez, Ritchie, Christian Delagrange (Photo 3), Sabine Paturel….
Et de « Valentine » à « Ma pomme », Chevalier renaît et l’on pase de la « Valse brune » à « La java bleue » pour retrouver les pescadous de la Martiale, « Amour, castagnettes et tang »… On est en pleine nostalgie mais c’est dans l’air du temps.
C’est à la fois rigolo et attendrissant que de retrouver les chansons que nous fredonnaient nos grands parents, sans compter que ce ne sont que des grands succès.
Le temps des guinguettes n’est pas révolu et les DJ octogénaires vont s’en donner à coeur joie de faire danser nos aïeux !

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Amaury VASSILI « Chante Mike Brant » (Warner)
Lui aussi s’y colle pour un hommage à Mike Brant.
Belle gueule comme Mike. Belle et puissante voix comme Brant.
Mais ersatz de Mike Brant. C’est du karaoké, et c’est loin d’égaler l’idole trop tôt disparue.
C’est du bon travail, très propre mais sans âme. et ça ne nous fera pas oublier le créateur de ces chansons.
Bien évidemment, nous avons droit aux duos virtuels à la, hélas, on compare. Mike avait quelque chose que jamais personne d’autre n’aura. Il ne faut pas s’y frotter.
Incomparable, irremplaçable Mike reste le meilleur dans son genre et s’attaquer à son répertoire est prendre un risque.
Qu’Amaury ait chanté une ou deux chansons en hommage, soit, mais tout un disque c’est simplement une pâle copie sans grand intérêt.
Le seul intérêt est cette chansons inédite dont Mike avait écrit la musique et qu’il n’a pas eu le temps d’enregistrer. Michel Jourdan en a a fait les paroles en hommage à Mike. Le titre en est « Où que tu sois ». et là, ça devient intéressant car Vassili a du coffre, c’est indubitable et on n’a pas de comparaison possible puisque la chanson est inédite.
Je n’arrive pas à comprendre pourquoi un chanteur qui a autant d’atouts qu’Amaury Vassili ne se fasse pas un répertoire personnel. Dommage.

Dany BRILLANT : « Le dernier romantique » (Warner)
Dix chansons seulement pour celui qui se dit le dernier romantique alors que, lorsqu’on le voit, on pourrait pencher vers le style « play boy qui se la pète ! ».
Bon, ça c’est pour rigoler et comme il est l’un des rares à nous donner de la nouveauté (quoique…) on va déjà saluer l’effort de d’écrire et composer, seul comme un grand, des chansons nouvelles.
Mais… car il y a un mais, ces chansons ne paraissent pas nouvelles par la façon dont elles ont été orchestrées et chantées. Elles ont l’ai de date des années 50/60, d’avant l’arrivée des yéyés, avec ces super slows langoureux avec envolées lyriques, harpe et violons à l’appui, comme au beau temps de Franck Pourcel et puis d’autres sur des airs de rumba, mambo, passo, danses pratiquées dans les salons des années 50. Et en plus, il chante de plus en plus façon Aznavour, à tel point que, quelquefois, on a des doutes !
Même la pochette et chic et kitch : blazer bleu ciel, pantalon blanc sur fond de mer façon play boy des années 50… On ne se refait pas !
Alors on reste un peu sceptique. C’est vrai, ça sort de tout ce qu’on entend aujourd’hui d’aseptisé, de formaté, tou finissant par se ressembler. Mais quand même, ça fait un peu vieillot et j’aimerais savoir à quel public il destine ce disque… qui pourrait rejoindre celui de Michel et Jean sur les pistes des thés dansants !

Vincent NICLO : « Jusqu’à l’ivresse » (Universal)
C’est le premier single d’un album à venir et qu’on attend avec impatience, vu la qualité de cette chanson signé, excusez du peu : Serge Lama et Davide Esposito. Lama aurait pu la chanter, il l’a offerte à Niclo et à mon avis, il n’aura pas à le regretter car la voix somptueuse de Niclo en fait ue grande chanson. C’est tout simplement somptueux, car l’orchestration incroyable enveloppe la superbe mélodie, les parole sont tout aussi belle et la voix de l’artiste fait le reste.
On y reviendra lorsque l’album sera sorti.

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Gilles DREU : « Quatre fois vingt ans » (Barclay)
Gilles Dreu aurait mérité de faire une plus grande carrière que ce qu’il a fait car, à mon avis, si sa voix, déjà, sortait de l’ordinaire, dans les chansons qu’il nous offrait, il y avait du Brel, du Ferrat…
Mais il est arrivé dans les années 60 avec « Alouette » qui l’a propulsé dans les hit parades de « Salut les copains ». Et il a eu du mal à s’en sortir malgré des superbes chansons comme « Descendez l’escalier » ou « Ma mère me disait » qu’a superbement repris Dalida.
Dans les termes qu’il abordait, dans sa façon de les appréhender il était plus près des artistes cités plus haut que de Cloclo ou Johnny.
Malgré ça, il a eu de belles rencontres artistiques : Vline Buggy, Pierre Delanoé, Mia Simile, Franck Thomas, Boris Bergman, jEan(-Michel Rivat… ce qui a donné de petits bijoux comme « Un mur à Jérusalem » (Pas celui de Macias !), « On revient toujours », « Fiancé de printemps », chansons abordant souvent d’ailleurs, des sujets tragiques.
On l’avait retrouvé dans les tournées « Age Tendre » avec plaisir et il a magnifiquement vieilli… 80 ans ? Difficile à croire !
Cet album est donc une compil de toutes ces belles chansons un peu oubliées, à tort, et Didier Barbelivien lui a offerte « Quatre fois vingt ans », nostalgique et émouvante, retraçant toute une vie d’amour et de chanson.
Gilles… Dis, quand reviendras-tu ?

Camélia JORDANA: « Dans la peau » (Sony)
Enfin du nouveau !
D’abord une pochette soignée, très belle, très originale où l’on découvre une nouvelle Joconde sortie de son cadre… C’est déjà assez rare pour qu’on le souligne
Bravo à Bérengère Valognes
Et puis voici le second album de notre Hyèroise qui est encore plus intéressant que le premier, plus personnel et Dieu sait si on avait aimé le premier !
Des musiques et des orchestrations on ne peut plus inattendues  qui sortent franchement de l’ordinaire. Babix a encore frappé qui crée à Camélia Jordana, des écrins mettant sa personnalité et sa voix en valeur. Il signe d’ailleurs pas mal de chansons, souvent en collaboration avec elle et ma foi, elle a aussi un vrai talent d’écriture. Et le duo fonctionne à merveille, tous deux se sont vraiment trouvés pour faire de la belle ouvrage ! Le duo « A l’aveuglette » est particulièrement séduisant.
D’autres belles rencontres dont celle avec Mathieu Bogaert « Comment lui dire ? » qui ouvre l’album, est un petit bijou.
« Dans ma peau », qui est le titre de l’album est très efficace mais pour moi, la chanson la plus aboutie et qui a un petit air de chanson réaliste est « Ma gueule » (pas celle de Johnny !). A noter aussi « Sarah sait », joli moment.
C’est un album enveloppé d’un certain mystère, d’une belle atmosphère. On imagine très bien Camélia Jordana, sensuelle et belle, dans un cabaret enfumé et, comme par hasard, elle chante « Berlin ». Et que dire de ce petit chef d’œuvre a capella, sur fond de pluie « J’aime l’orage ».
Tout est bon à écouter attentivement dans ce disque.
On reviendra très vite vars elle car elle nous prépare rien moins que deux spectacles différents !

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Lara FABIAN – Mustafa CECELI (DMC)
Lara Fabian revient… Elle est guérie et rechante !
Quelle bonne nouvelle !
Mais comme elle ne fait jamais rien comme tout le monde, si elle prépare un album en Français et un autre en Anglais, elle nous revient non pas par la Russie, ça c’est déjà fait, mais par la Turquie !
Eh oui, voilà une nouvelle renconte et, après les neiges russes la voilà sous le soleil turc avec le beau Mustafa Ceceli pour un beau duo « Al Götür beni ». Un CD qu’on ne trouve pas encore en France mais qu’on peut trouver sur Internet avec cinq versions de la même chanson :  en turc, orchestre, acoustique, version anglaise et version instrumentale.
Bien sûr, nous aurions préféré cinq titres différents d’autant que leurs deux voix s’harmonisent à merveille. Mais bon, c’est déjà ça, ça nous rassure sur son état de santé et ça nous permet d’attendre la suite !
Bon retour, Lara !

FRERO-DELAVEGA (Capitol)
C’est le duo tout droit issu de l’émission « The Voice » et l’on est totalement sous le charme de ces deux beaux garçons qui s’entendent à merveille pour nous offrir un disque d’une grande fraîcheur et nous rassurer du fait qu’il existe encore des auteurs-compositeurs de talent en France, qui ont le culot et je dirais, presque le courage de les chanter, plutôt que de faire une compil des titres qu’ils ont fait durant l’émission.
Il faut dire qu’ils avaient pris un peu d’avance en préparant cet opus avant l’émission, ce qui leur a fait gagner du temps et aujourd’hui, il faut battre le fer tant qu’il est chaud !
C’est un disque tout simple, avec de jolies ballades, de belles mélodies, des textes drôle et sympas et c’est une de nos jolies surprises de la rentrée.
Il y a longtemps que l’on n’avait pas eu un duo qui soit autant en osmose pour nous offrir des belles et poétiqus chansons, tout simplement, sant tralalas, sans renfort d’orchestration.
De la chanson à l’état pur et croyez-moi, ça fait du bien !

essaïdi tal keim

FOREVER GENTLEMEN, Volume 2 (Warner)
Tiens, des reprises ! Tiens, du déjà entendu !
Eh oui, avec le succès du premier l’on pouvait penser qu’il y aurait récidive !
Mais pour une fois, ce n’est pas gênant car ce deuxième opus et tout aussi élégant que le premier, chanté par de belles voix, les Gentlemen du premier avec quelques nouveau arrivés, dans le désordre: Anka, Sargue, Niclo, Brillant, Lellouche, Corneille, Sinclair, Ben l’Oncle Soul, Voisine, Dulery et l’arrivée en force de « gentle women » : Claire Keim, Tal, Camille Lou, Sofia Essaïdi.
De « La mer » de Trenet à « Mes emmerdes » d’Aznavour (par Brillant… oui, oui !), de ‘C’est si bon » à « Strangers in the night » et « L.O.V.E » qui donne le titre à l’lbum, c’est beau, c’est la classe internationale et d’ailleurs il suffit de voir le premier clip où Claire Keim est somptueuse  ! Quant aux photos, elles ont l’air de sortir tout droit de chez Harcourt… Bravo Renaud Corlou ! Et pour la peine, on vous offre ces trois photos, non pas des gentlemen mais de trois ravissantes « gentlewomen » !
Alors c’est vrai, c’est le nième CD de reprises mais le générique est parfait, alors ne gâchons pas notre plaisir !

Les STENTORS : « Rendez-vous au cinéma » (Sony)
Quatre voix superbes venues de l’Opéra et qui nous proposent… un disque de reprises !
C’est un peu particulier puisque ce sont des musiques de films qui ont fait le tour du monde, mais on y est encore.
Rien à dire des voix… sinon que ce sont des voix d’opéra… qui restent des voix d’opéra avec ce côté emphatique, maniéré de ces chanteurs là. Ca perd donc un peu d’âme car ça sent la performance technique et la technique pas toujours appropriées à la chanson mais ça n’enlève pas la performance de ces quatre voix très différentes et qui s’accordent à merveille.
Le choix des musiques est particulièrement judicieux : la chanson des » Choristes » « Vois sur ton chemin » (même si l’on préfère la version enfantine), « Les moulind de mon coeur » de Michel Legrand pour « L’affaire Thomas Crown » et toujours de Michel Legrand, une version particulièrement réussi de « Nous voyageons de ville en vill » des « Demoiselles de Rochefort, sortant de l’emphase classique.
Beau moment aussi de la chanson de « Zorro », « I Want to spend my lifetime » et la version française de « She » écrite par Aznavour pour « Coup de Foudre à Nothing Hill » « Tous les visages de l’amour ».
Ça reste un beau disque avec de superbe mélodies servies par de belle voix, incontestablement.

MICHEL & JEAN : « Oh toi, l’amour de ma vie » (Sony)
Alors là, on atteint des sommets car Derrière ces deux prénoms se cachent Michel Pruvot, l’accordéoniste-chanteur qu’on a pu voir dans les tournées « Age Tendre » et, plus curieusement, Jean Reveillon, ancien directeur de France TV !!!
S’ils n’ont pas l’âge de nos aïeux mais s’en rapprochent quand même, ils chantent de nouvelles chansons mais… à la manière des vieilles chansons !
C’est kitch en diable,  (Rien que le titre… ça vous met sur la voie !) ça rejoint le public de Frédéric François et Franck Michaël et là encore, on va certainement retrouver ces chansons dans les après-midis des thés dansants.
Vraiment… ça date !
Disons qu’ils se sont fait plaisir… Après ça, savoir à qui ça va faire plaisir !!!

Jacques Brachet

Toulon – Théâtre Liberté
Regards sur les arts numériques
« Le corps numérique »

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Le numérique en est venu à accaparer une grande part de notre temps. Certains y passant un nombre d’heures imposant chaque jour, au point de se couper de la vie réelle. La question du corps en vient à se poser, ainsi que celle de l’âme, mais c’est une autre affaire. Il était évident que les artistes s’empareraient de ce nouveau medium. Le Théâtre Liberté a donc décidé de consacrer une semaine à se pencher sur ce corps numérique. Nul autre n’était plus qualifié que Jean-Paul Fargier pour être commissaire de toutes ces propositions ; en effet il est cinéaste, vidéaste, critique, journaliste, professeur, auteur, tout cela autour du cinéma et de la télévision.
Citons quelques points de sa présentation qui d’entrée éclaire le sujet:
« Faire le point sur ce que nos corps, à l’ère numérique, sont devenus, deviennent, deviendront, voilà le but de ce festival. En découvrant comment quelques artistes travaillent cette question, en jouent, s’en amusent, la dynamisent, l’allègent, s’en moquent finalement, nous mesurerons un peu mieux les contours de notre métamorphose en corps de plus en plus numériques…
C’est en se souvenant de toutes les formes que ses prédécesseurs ont inventées que l’artiste invente à son tour. L’art numérique, pas plus que les autres arts, ne tombe du ciel. Il vient de loin…
C’est pourquoi nous avons choisi de juxtaposer dans ce festival des créations récentes et des œuvres anciennes, qui ont fait date et qui continuent de nous étonner…
Corps cosmiques, ludiques, incongrus, morcelés, inversés, négatifs, échangeables, évidés, fantômes, éternels, multiples, rituels, primaires, transparents, impossibles et pourtant réels : nous les sommes tous à la fois. Nous en rêvions, les voici à notre portée, prêts à être empruntés le temps d’un soupir ou d’un éclat de rire. De nous forger une nouvelle mémoire. »
Ensuite Jean-Paul Fargier proposa à notre mémoire quelques œuvres sur ce corps numérique. Il faut bien reconnaître que ces images sont assez fascinantes, et de surcroît un retour sur des œuvres passées (le phénomène existait déjà en 1987)  nous a permis de voir qu’effectivement on était bien dans une histoire, et qu’elle se rattachait à l’histoire de l’art. C’est ainsi par exemple qu’on découvre une vidéo où certaines personnes dans la rue marchent en avant, et d’autres en arrière, et ce en même temps. Il y a quelques semaines un vidéaste nous présentait un clip du même phénomène, de son cru, comme un exploit nouveau !

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On voit des corps qui se morcellent, se disloquent, prennent de multiples formes ; par exemple un visage qui semble recouvert de boutons, en fait ce sont des petits visages qui vont se multiplier à l’infini sur le visage mère.
Rien de plus simple dira-t-on, il suffit d’allumer un ordinateur, et d’y aller avec le clavier et la souris. Oui mais voilà, il y faut de l’imagination, voire de l’inspiration. Avec ce genre d’outils on peut très vite sombrer dans la facilité et le n’importe quoi. D’où l’importance de connaître l’histoire de cet art là. Ajoutons que la publicité et un certain cinéma usent et abusent de ces possibilités infinies.
Pendant cette semaine numérique on pourra voir des vidéos d’artistes de divers pays : Esmeralda Da Costa, Mariana Carranza, Alain Longuet.
On pourra assister :
– à un concert numérique « ONYX »
– à une table ronde : Faut-il être (ou pas) numérique ? avec les artistes  Marc Mercier, Michel Jaffrenou, Mariana Carranza et Esmeralda Da Costa sous la houlette du modérateur Jean-Paul Fargier.
– à un film « Le pixel et la pesanteur ».
– à du théâtre musical : Danbé par la compagnie (Mic)zzaj et le Cabaret New Burlesque.
Pascal Lelièvre présentera : Philosophie, aérobic et chansons de gestes.
De quoi vivre quelques moments intenses et faire de belles découvertes dans ce nouveau monde.

Serge Baudot
www.theatre-liberte.fr – tel : 04 98 00 56 76

Léon Vérane, le poète fantasque

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L’association « Les amis du poète Léon Vérane », présidée par Cédric Lerible avait réuni, sous la pluie, des amateurs du poète, ainsi que des élus, Madame Sylvie Graziani et Monsieur Rossillol, qui on favorisé cette réunion dans le petit cimetière de Solliès-Ville où le poète est enterré. Réunion qui a lieu depuis 60 ans, jour de la Saint Léon le 10 novembre. Léon Vérane est né à Toulon au 68 cours Lafayette le 21 décembre 1886, et idée émouvante des « Amis du poète » : acheter des mandarines à un étal du marché du cours Lafayette, juste devant la maison où il est né, et dessiner sur sa tombe un grand « 60 » en mandarines, qui seront dégustées après la lecture.
Le Président rappela succinctement la genèse de ces commémorations et laissa la place à quelques poètes présents pour une lecture de poèmes en hommage à Léon Vérane : Paul Antoine Pancrazi, Babois, Colette Gibelin, Emmanuel Rastouil, Yvan Dimitrieff qui ponctua son texte en frottant le bord d’un bol de cristal dont le son se mariait admirablement au martèlement de la pluie sur les parapluies, ainsi qu’au crissement des graviers sous les pieds.
Puis la petite troupe rejoignit la salle des mariages, non pas pour convoler, mais pour un mariage avec la poésie. Le président Cédric Lerible présenta Léon Vérane, et surtout sa revue les Facettes, ainsi que les poètes publiés dans cette revue en 1914. Il eut bien du mérite pour ses recherches, car il existe peu de documents sur ces poètes oubliés aujourd’hui.
Léon Vérane créa cette revue « Les Facettes » à Toulon en 1910. Elle paraitra jusqu’en 1946 avec des interruptions (de 1910 à 1914, de de 1918 à 1928, en 1931-1932, et en 1945-1946).  Léon Vérane publia huit ouvrages poétiques, cinq études et portraits dont une évocation de Toulon. En 1941 il publie « Imageries toulonnaises ». Il sera bibliothécaire à Toulon, tout en faisant de fréquents séjours à Paris. Il perd son épouse en 1941 et assiste au bombardement de Toulon. (sources visitvar.fr) Lors de vacances à Solliès-Pont il rencontre une belle aubergiste dont il tombe amoureux et qu’il épouse en 1951, il s’installe à Solliès et se fait aubergiste et éleveur de lévriers, hélas pour peu de temps car il meurt le 10 novembre 1954, le jour de la Saint Léon.
Il était considéré comme le « maître ». Il fut l’un des plus ardent partisan du fantaisisme, même si sa poésie échappe souvent aux canons du groupe, car il peut être symboliste, voire précieux. Si ses poèmes sont peuplés de personnages de toutes sortes, de fleurs rares, d’étoffes chatoyantes et de bijoux précieux, c’est encore les places telle celle du Pavé d’Amour, les rues, les fontaines, les bars à matelots qu’il a le mieux chantés comme le Cours Lafayette où il habitait au N° 68, qui fut aussi le siège des « Facettes », nom de sa revue et de sa maison d’édition qui eurent un grand rôle dans la poésie locale et dans la diffusion du fantaisisme dont il fut un membre éminent. Il développe aussi une œuvre en prose dont la pièce maîtresse est « La vie d’Humilis ou le vagabond des cathédrales » qui est en fait la biographie de Germain Nouveau. Bohème impénitent, grand amateur de vin, à la fois impétueux et mélancolique, Léon Vérane, regroupa autour de lui nombre de poètes du fantaisisme.  (Sources : Anthologie des Poètes du Var  – Editions Telo Martius)

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En deuxième partie présentation de la revue « Teste », qui en est à son seizième numéro, par son collectif au complet : Emmanuel Rastouil, Cédric Lerible, Ivan Dimitrieff, Paul Antoine Pancrazi, Emmanuelle Malaterre, Mü. Cette revue Teste, à vocation poétique, est l’évolution de la revue « Testament » : « Teste » en évocation au monsieur Teste de Paul Valéry, et c’est aussi la tête. Le but étant de faire connaître les poètes qui vivent dans la région, mais elle accueille aussi des dessins, des photos, des collages ; elle se veut dans l’art en train de se faire.
Puis nous assistâmes à une lecture croisée, c’est à dire que chaque poète du Collectif dit un poème de la revue Facettes, puis un de ses propres poèmes en écho. Lecture accompagnée par les improvisations à la contrebasse de Marc Tosello, éminent musicien en osmose avec les poètes.
Il est réconfortant de voir que de jeunes poètes des deux sexes continuent sur les traces de leurs prédécesseurs, en prenant la présidence et en animant l’association des Amis de Léon Vérane, par exemple, et en faisant vivre une revue éclectique et dynamique, qu’on peut trouver dans les librairies : Le Carré des Mots – Charlemagne à Toulon, ou en écrivant revue Teste 115 cours Lafayette, Toulon.

Serge Baudot

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Toulon – Théâtre Liberté
Le double Je de Gainsbourg

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On a tout dit sur Gainsbourg, il a été autant encensé que vilipendé. On pouvait ne pas aimer l’homme, le provocateur, le soiffard, le fameux Gainsbarre mais il est indéniable que son oeuvre – car c’est une oeuvre, quoi qu’il ait pu en dire – fait à la fois partie intégrante de la chanson que de la poésie françaises.
Mélodiste magnifique, il se rêvait musicien classique.
Auteur inspiré, il était frustré de na pas être écrivain.
En fait, il aurait voulu être peintre mais détestait ses tableaux et les détruisait.
Enfin, il se trouvait laid et pourtant, de Jane à Bambou en passant par Deneuve ou Bardot, peu de femmes lui ont résisté.
A travers ses écrits, on comprend mieux l’être complexe et ambigu qu’il pouvait être.
Il nous a laissé plein de ce qu’il appelait « des chansonnettes » chantées ou murmurées par lui mais aussi par un nombre incalculable d’artistes qui voulaient tous une chanson de lui.
Mais jusqu’à ce jour, personne n’avait eu l’idée de les dire.
C’est ce que Jane Birkin, Michel Piccoli,et Hervé Pierre, de la Comédie Française on tenté de faire.
Essai transformé et chance pour nous de découvrir ce spectacle en avant-première au Théâtre Liberté où tous trois ont revu et non corrigé mais interprété à leur manière des textes que l’on connaît, pour certains, par cœur mais que l’on a redécouvert avec un plaisir extrême.
Ils nous ont ainsi distillé les mots de ce véritable poète qu’était Gainsbourg car on passe avec bonheur du romantisme à l’érotisme, de la poésie pure aux mots les plus crus mais toujours dits avec élégance, avec ce jeu de mots, ce double jeu qu’il aimait tant et qu’il pratiquait comme un funambule, sur le fil ténu de son imagination.
« La Javanaise », murmurée par Gréco, c’est déjà de la dentelle. Dit par Piccoli, ça prend une autre résonance, tout aussi intéressante. Ou comment, avec les mêmes mots dits autrement, on donne un autre sens à un vrai poème.

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Lorsque France Gall chante « Poupée de cire, poupée de son », « N’écoute pas les idoles », « Teenee Winnie Popy » ça semble, dans les années 60, de jolies chansonnettes sirupeuses qu’elle égrène de sa voix acidulée. Dits par Jane, l’on se rend compte qu’il peut y avoir une double lecture et que ces mots simples et naïfs murmurés par une adolescente, dits par une Jane qui a vécu, c’est beaucoup moins anodin qu’il n’y parait.
Et que dire des « Sucettes » qui a tant fait couler d’encre bien après qu’elle ne fut chantée et que nous raconte, avec un petit air concupiscent… Michel Piccoli ! Un régal.
Et quelle merveille encore que cette « chanson de Prévert », « Comment te dire adieu » ou encore, à trois voix « Les petits papiers » qui est un petit bijou ciselé..
Par ailleurs, on se rend compte d’une constante chez Gainsbourg : le sexe ! Provocateur, certainement, obsédé, sûrement, mais avec quel humour nos deux hommes se délectent de ces histoires de c…l ! Et en plus, avec la voix d’un comédien français qui passe de Molière et Racine à un Gainsbourg qui l’inspire tout autant.
Que dire de son œuvre scatologique « Evguenie Sokolov » on ne peut plus sulfureuse et où, même là, Hervé Pierre arrive à en tirer des extraits avec humour… Du grand art !
Avec Gainsbourg, nous sommes sans arrêt entre la glace et le feu, entre le lourd et le léger, entre le drôle et l’émouvant et chacun avec sa personnalité, nous en donne sa version, Jane avec ce côté écorchée vive qu’elle a toujours eu, Piccoli avec ce côté quelquefois un peu égrillard et une certaine bonhomie,  Hervé Pierre avec sa voix tonitruante et sa façon de disséquer les mots.

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Sans la musique, ou alors juste en fond sonore, soulignant un texte au piano avec la discrétion et le talent de Fred Maggi, l’œuvre de Gainsbourg renaît et ne vieillit pas. Et même, elle prend là un beau coup de jeune.
Et comme me le dit Jane après le spectacle : « J’ai la sensation que le public redécouvre ses textes et même moi, en les disant, je les appréhende d’une autre manière ».
Belle manière en tout car et belle leçon de poésie que nos trois artistes nous ont donné en ciselant une œuvre qui est loin d’être mineure !

Jacques Brachet

 

Toulon – Théâtre Liberté…
En hommage à Serge Gainsbourg

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Jane Birkin-Serge Gainsbourg.
C’est une grande histoire d’amour, un couple aujourd’hui entré dans la légende comme Johnny et Sylvie et ce sont aussi nos années 60, même si Gainsbourg a démarré sa carrière avant ces années devenues mythiques.
Le jour où il est tombé amoureux de Jane, il en a fait aussi sa muse. Elle était très belle, il se trouvait laid mais à côté du physique, il y avait un génie des mots et de la mélodie même si, là encore, il aimait à dire que la chanson était un art mineur.
Les succès alors, se sont succédés à la vitesse grand V.
Et si Gréco ou encore Michèle Arnaud l’ont chanté  avant les « Yéyés », la déferlante n’était pas loin : Françoise Hardy, Dalida, Michèle Torr, France Gall, Pétula Clark, Isabelle Adjani, Catherine Deneuve, Anna Karina, Vanessa Paradis, Brigitte Bardot, Régine…. il les a toutes faites chanter.
Les « tubes » se sont enchaînés même si, éternel frustré, le succès pour le chanteur qu’il se disait être est, lui, venu très tard.
Il avait mis Jane sur un piédestal, elle l’aimait mais deux artistes aussi complexes ont fait qu’un jour ils se sont séparés. Ils sont restés très proches, Jane a continué à le chanter et la reprise de tous ses succès chantés de façon orientale, ont donné un spectacle qui a fait le tour du monde, preuve qu’il était de toutes les époques et que son « art mineur » est devenu un art majeur.
Et voilà que Jane repique au jeu de façon encore originale puisque elle lui dédie un spectacle à trois voix, avec l’aide de Michel Piccoli et d’Hervé Pierre, sociétaire de la Comédie Française, intitulé « Gainsbourg, poète majeur »

« C’est au départ – me confie Jane – une conversation avec Michel Piccoli qui, s’il ne chante pas, aime évidemment dire des textes. Petit à petit l’idée est venue de ce spectacle à trois pour prouver que l’œuvre de Serge n’était pas que des chansonnettes comme il aimait à dire mais qu’on pouvait dire ses textes comme des poésies.
Comment s’est fait le choix des chansons ?
Je pensais que ce serait difficile pour nous, alors; Philippe Lerichomme, qui est mon directeur artistique, a fait le choix pour nous. Il a « dispatché » ! Bien entendu, il y a des chansons d’homme, des chansons de femme et chacun a eu sa part. Moi je ne voulais pas seulement chanter les chansons qu’il m’avait écrites, ç’aurait été moins amusant; J’ai eu envie de reprendre des chansons écrites pour France Gall comme « Les sucettes » , « Poupée de cire, poupée de son », « N’écoute pas les idoles »…. ou encore « Sous le soleil » qu’a chanté Anna Karina. Philippe a trouvé les chansons qui s’adaptent à la voix et la personnalité de chacun comme « Comment te dire adieu » écrite pour Françoise Hardy et que dit Hervé Pierre par exemple.
Nous avons également un pianiste qui accompagne ces textes : Fred Maggi.
Est-ce que vous n’avez pris que des chansons connues ?
Il y a bien sûr les incontournables comme « Les dessous chics », « Comic Strip », « Les petits papiers », mais aussi « L’amour et le jeu », « L’amour sans amour », « Mambo miam miam ». En tout… comme par hasard… 69 chansons !
Nous disons donc chacun nos textes en solo mais aussi en duo, en trio, le tout orchestré de bout en bout par Philippe. C’est à la fois très classieux, très élégant, très spirituel. Ca ressemble à Serge.
C’est un spectacle qui va tourner ? Qui fera l’objet d’un CD ou d’un DVD ?
Rien de tout cela.
Au départ, nous devions juste faire ce spectacle au Théâtre Liberté de Toulon à l’occasion de la Fête du Livre. Les événements ont fait que je n’ai pas pu venir mais Michel Piccoli voulait vraiment qu’on le fasse. Alors nous l’avons repris en pensant le jouer seulement à Toulon mais une dizaine de date s’est greffée jusqu’aux alentours de Noël. C’est un spectacle éphémère et il n’y aura ni CD ni DVD. »

Alors un conseil : courez le voir au théâtre Liberté ce dimanche 16 novembre à 17 heures.
Gainsbourg dit par trois voix, c’est d’abord une grande première puisque, en pleine répétition lorsque j’ai eu Jane au téléphone, ils vont débarquer dimanche à Toulon. Et tous les ingrédients sont unis pour faire de ce spectacle un moment de poésie unique.
« Je suis heureuse – me dit encore Jane – de revenir à Toulon où j’ai beaucoup d’attaches et de souvenirs »
Nous aussi, Jane, nous sommes heureux de te revoir.

Jacques Brachet

TOULON – Espace COMEDIA
Histoire de Fantômes…ou comment rafler la mise

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Croyez-vous aux fantômes ?
Difficile de prouver leur existence puisqu’ils sont invisibles. Pourtant c’est ce que le héros de l’auteur japonais Abé Kobo arrive à faire dans la pièce montée et jouée par « Le Bruit des Hommes », certainement la troupe de théâtre la plus ancienne sur l’aire toulonnaise : On est dans le Japon des années 50, juste après la défaite de L’Empire du soleil levant. Le pays commence à renaître, et les Opportunistes et Corrompus de toutes sortes et de tous bords, c’est à dire les Salopards prêts à faire feu de tout bois, commence à s’en donner à fric joie. C’est ainsi qu’Oba, l’affairiste sans âme, va monter une affaire mirifique : acheter, vendre, échanger les photos des millions de morts. L’appât du gain va le conduire à une réussite exemplaire, emmenant dans son tourbillon un maire gâteux qui se laisse circonvenir facilement (magnifique composition d’Yves Borrini). Un délire de gloire et de fortune s’empare de tous les protagonistes et l’on va créer de multiples affaires juteuses, jusqu’à une « Ghost Fashion » et une maison de retraites pour fantômes ! et là, on est en parfait écho avec notre époque, hélas ! D’où l’écho de la pièce. Et cette réussite d’Oba s’appuie sur un pauvre bougre, Fukagawa, rescapé d’une armée en déroute qui promène le fantôme d’un frère d’armes, et croit qu’avec les photos des disparus il  pourra apaiser les âmes errantes. A leur rencontre Oba est recherché par la police et voit aussitôt un moyen de se sortir d’affaire, en en faisant. Là-dessus la femme et la fille d’Oba s’en mêlent, ainsi qu’un journaliste d’investigations, façon Tintin, « sans le petit chien blanc», qui dénouera l’affaire.
La mise en scène, très work in progress, est d’une efficacité remarquable, offrant de belles et parfois troublantes images scéniques. C’est aussi un exploit du couple Maryse Courbet-Yves Borrini qui ont adapté, puis réalisé la mise en scène de cette œuvre en seulement 10 jours (crise oblige). Le résultat est époustouflant, et les acteurs sont étonnants de justesse et de présence, avec une mention particulière à Lucile Oza, qui joue plusieurs personnages avec une congruence saisissante.
Un autre exploit est la traduction de cette œuvre foisonnante par Corinne Quentin. C’est la première fois que cette pièce, en résidence de création au « Bruit des hommes », est jouée en France.

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Avec : Didier Bourguignon (Fukagawa) Maryse Courbet (la femme), Yves Borrini (le maire et autres-), Eric Lecomte (Oba), Lucile Oza (la secrétaire, la fille et autres), Pascal Rozand (le reporter)

Serge Baudot

Pour les curieux de littérature japonaise :
Abe Kōbō  né le 7 mars 1924, mort le 22 janvier 1993 à Tokyo, est un romancier, dramaturge et scénariste japonais.
Son court roman, Kabe (Les Murs), obtient en 1951, le prix Akutagawa, le plus grand prix littéraire japonais. Écrivain, mais aussi militant communiste, il participe au groupe Littérature populaire, organise un cercle littéraire dans un quartier d’usines et publie dans d’innombrables revues. En 1962, paraît La Femme des sables (livre de poche), roman qui obtient au Japon le prix du Yomiuri, et en France le prix du meilleur livre étranger et qui a fait l’objet d’un film mis en scène par Hiroshi Teshigahara.
Inscrit au Parti Communiste Japonais depuis 1945, Abe Kōbō en est exclu après la publication de cet ouvrage, dont le thème, la perte d’identité, n’est guère en accord avec l’idéologie communiste.
Dès le milieu des années 1950, il commence à écrire pour le théâtre. Jusqu’à cette « Histoire de fantômes…) la seule pièce traduite en France était  Les Amis (1967).
Dans les années 1960, Abe Kōbō signe, en collaboration avec le réalisateur Hiroshi Teshigahara les scénarios de quatre films qui obtiennent une audience internationale

 

Opéra de Toulon : ALICE IN CHINA
Nouveau Cirque National de Chine

les chapeaux final

Cirque-théâtre en 18 tableaux , librement adapté d’ Alice au Pays des Merveilles de Lewis Carroll  par l’Académie des Arts du Cirque de Tianjin
Dramaturgie et textes Fabrice Melquiot  – Mise en scène Petros Sevastikoglou
Jeu d’acteur Julie Vilmont  – Chorégraphie Philippe Lafeuille  – Acrobaties Guo Xingli  -Musique originale Christian Boissel & Nicolas Lespagnol-Rizzi
Orchestre national d’instruments traditionnels de Tianjin dirigé par Christian Boissel
(musique enregistrée)  – Production Gruber Ballet Opéra
Apropos du spectacle
Tous les arts pillent le pays des merveilles d’Alice.
Du chef-d’oeuvre de Lewis Carroll, on a tiré des milliers de variations littéraires, ciné­matographiques, picturales ou théâtrales.
Le terrier du lapin semble un puits sans fond pour qui s’y aventure.
En puzzle éclaté, la fable d’Alice a éclaboussé notre imaginaire, notre inconscient ; nous en portons les images, les mots, les personnages.
Au carrefour du cirque et du théâtre, Alice in China s’inspire librement du classique de Lewis Carroll, sans tenter d’en restituer l’intrigue, mais en privilégiant plutôt la flânerie poétique et le passage du livre à la biographie de son auteur, de rebond poétique en rebond poétique.
Le spectacle a été conçu en Chine, à Tianjin, en collaboration avec la Troupe Acrobatique de la ville, dont vingt-quatre des acrobates sont présents sur scène. Tianjin, mégapole de treize millions d’habitants dont nous avons fait le centre de la terre, le terrier du lapin, le terrain de croquet de la Reine.
Alice a traversé le temps et les frontières ; plus de cent-cinquante ans après son invention, elle est aujourd’hui de tous les pays, de tous les peuples : un costume, une silhouette sans contour, une enveloppe vide dans laquelle déposer ses rêves d’enfance, de rencontre et de révolution.

Fabrice Melquiot
operadetoulon.fr – 04 94 92 70 78

La Gaude : 18ème édition Jazz sous les Bigaradiers
10 jours, 10 scènes, 20 orchestres, 100 musiciens

Affiche jazz La Gaude Bigaradiers V Internet

La Mairie de La Gaude et l’Association So What présentent la 18° Edition de Jazz sous les Bigaradiers du 7 au 18 novembre.  Sous la présidence d’honneur de Barre Philips, le contrebassiste aux 200 CD, et  avec comme marraine Elisabeth Touraille, fondatrice de la Banque d’Instruments de Musique.
Pendant dix jours, tout le village résonne au son du jazz.  L’occasion de  découvrir un mélange des genres, du Jazz « classique » et de la musique improvisée au Rock des musiques actuelles. Notons la présence de la légende vivante qu’est Henri Texier et l’immense pianiste Jackie Terrasson  qui, entre Tokyo et New York fera un crochet par… La Gaude,  pour un duo de rêve avec le talentueux Stephane Belmondo au bugle. Des soirées populaires Jazz et cuisine niçoise à la Guinguette, tous les styles de Jazz pour les soirées Jazz et resto, et des fêtes autour de Jazz au féminin, Jazz et vin ou Jazz et Italie (en partenariat avec la CCIt). Coup d’envoi, vendredi 7 novembre avec du Jazz au féminin en compagnie de Yaël Ange Quartet et le Why note Trio à la Séguinière. Réservation obligatoire 06 13 14 86 19. Samedi 8 novembre, Jazz à l’italienne et Jazz contemporain avec Vanya quartet et Alien Trio au So What. Entrée libre. Dimanche 9 novembre. Deux styles, deux lieux : Jazz et vins, Jazz et chansons, Looking-up  Project au So What.  Réservation obligatoire 06 33 16 43 14. Autre ambiance avec Nabis et Nico Carre au bar du marronnier : Réservation obligatoire 04 93 24 40 27. Lundi 10 novembre, Musique improvisée festive, Freaks and Co. au So What Entrée libre. Mercredi 12 novembre, Jazz et resto. Deux lieux, deux styles : manouche ou be-bop. Louis Bariohay Duo à La Gaudriole; Réservation obligatoire 04 93 24 88 88.  Jazz Workshop 06 au restaurant Le Marquis ; Réservation obligatoire 06 12 33 10 57. Jeudi 13 novembre après midi, Rock progressif avec Alkozaur et l’Ecole de Musique de La Gaude au So What. Entrée libre et pot offert !
Jeudi 13 novembre soirée Repas niçois et jazz des années 60 Jean-Paul Alimi Quintet avec Tom Gilroy et Marco Vezzos à la Guinguette Gaudoise ; Réservation obligatoire 04 93 24 42 07. Vendredi 14 novembre : Soirée de gala . Hope Quartet d’Henri Texier / Compagnie So What salle de La Coupole

Terrasson-Belmondo

Réservation conseillée au 04 93 24 47 26 ou assowhat@free.fr  (jusqu’au 9/11 ou jusqu’à épuisement des places disponibles)
A découvrir : Dimanche 16 novembre matin, Le Chœur de Tourrettes sur Loup, Eglise de La Gaude Entrée libre. Lundi 17 novembre  Jazz et cinéma Les Artistes de l’Ebene et le film “Whiplash » salle de La Coupole. Grand prix du Jury et du public au Festival du film américain de Deauville… à voir absolument

Marleyne Mati