Archives mensuelles : septembre 2014

Laure KILLING : Dans la peau de Françoise Giroud !

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Elle est belle, hiératique, lorsqu’elle apparaît à l’écran avec ce physique longiligne, cette voix sensuelle, comme Fanny Ardant, ou plus jeune, Jeanne Moreau, il se passe quelque chose.
Elle a la classe incarnée et, avec tous ces atouts, a souvent interprété des rôles forts qui lui vont comme un gant.
Et lorsque Laure Killing m’est apparue à la Rochelle, alors qu’elle n’était d’aucune distribution. il n’était pas question que je rate l’occasion de la rencontrer et, grâce à une amie commune, Brigitte Bel, agent d’artistes, ce fut chose faite.
Elle a une petite mais intéressante carrière cinématographique, une carrière de télévision que beaucoup pourraient lui envier et voilà qu’elle vient de tourner avec Christian Faure, « La loi », pour commémorer de 4Oème anniversaire de la loi sur l’avortement. Elle tient le rôle de Françoise Giroud auprès d’Emmanuelle Devos qui interprète Simone Veil.

« C’est Christian Faure, avec qui j’avais déjà tourné « La mort est rousse » qui est venu me chercher pour interpréter ce rôle. Il y a également nombre de comédiens comme Michel Jonasz, Lorant Deutsch…
C’est l’histoire de la naissance de cette fameuse loi imposée par Simone Veil, qui a été épaulée par nombre de personnalités dont Françoise Giroud.

Comment aborde-t-on le rôle d’une femme aussi célèbre et toujours vivante ?
Je n’ai pas eu l’honneur de la rencontrer. En fait, je l’ai rencontrée à travers des documents de l’INA, des livres que j’ai pu lire. Il n’était pas question que j’en fasse une imitation. Je l’ai jouée comme je l’ai ressentie, à travers tout ce que j’ai vu et lu en étant la plus sincère possible dans ses idées afin de ne pas la trahir.

Avez-vous des difficultés , des appréhensions?
Non, ça a été assez facile car j’ai découvert son parcours que j’ai beaucoup apprécié et partagé, ce qui m’a beaucoup aidée.
Ce n’est d’ailleurs pas le personnage principal, ar beaucoup d’autres personnalités tourne autour d’elle mais elle est étonnamment présente dans ce film qui devrait passer d’ici novembre/décembre.

Vous avez déjà tourné avec Christian Faure ?
Effectivement, au Portugal avec Bernard Giraudeau et j’en gardais un beau souvenir.
J’aime beaucoup travailler avec lui car c’est un réalisateur exigeant, dans le bon sens du terme, ce qui me plaît beaucoup car, s’il ne l’est pas, on a l’impression de ne pas servir à grand chose. Sur le plateau, il ne vous passe rien, il a l’œil de Moscou, il voit tout ! Et pour moi, c’est d’un confort extraordinaire.

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En dehors de ce film, quelle est votre actualité ?
J’ai tourné il y a quelques mois pour ce cinéma un film de Philippe Claudel, « Avant l’hiver » où j’ai pour sœur Christin Scott Thomas.

Vous tournez plus beaucoup pour le cinéma. Est-ce toujours aussi cloisonné ?
C’est vrai qu’en France, on ne peut le nier, ce cloisonnement existe même si cela commence à s’ouvrir, peut être plus dans l’autre sens : les comédiens de cinéma glissent vers la télé, le contraire est un peu moins flagrant.
Plus jeune, j’ai tourné quelques beaux films. J’ai d’abord fait des pubs avec Gainsbourg, Rappeneau. Ce sont ces pubs qui m’ont amenée au cinéma grâce à Maurice Dugowson qui m’a offert mon premier rôle de télévision et j’ai aussitôt enchaîné sur le cinéma. J’ai tourné avec Godard, Altman, Zulawski, Lautner, Deray, Diane Kurys, James Ivory… Et puis la télé a pris le dessus.
Mais cela ne me gène pas parce que je fais toujours ce que j’ai envie de faire : jouer. Et je ne vois pas vraiment de différence entre cinéma et télévision. C’est toujours le même travail d’équipe, c’est ce que j’aime cr on ne fait pas un film tout seul.
Mais vous savez, il y a quelque temps, il y avait le même cloisonnement entre le cinéma et le théâtre. C’est très français ! Là aussi ça s’estompe. J’aime aussi faire du doublazge car je parle couramment l’Anglais et je tourne souvent en Angleterre avec la BBC.

Alors, pourquoi la Rochelle ?
Pour moi, ce sont des vacances. C’est mon amie Brigitte qui m’y a entraînée et je me suis laissée faire, ce que je ne regrette pas car c’est une ambiance très agréable, l’on y voit de beaux films et même si je ne suis pas là pour travailler, je rencontre des gens avec qui on parle métier.
C’est très enrichissant.

Si je vous dis que la première fois que je vous ai vue à l’écran, j’ai pensé à Fanny Ardant, qu’avez-vous à me répondre ?
Que je susi ravie que vous m’ayez comparée à cet actrice que j’adore et je préfère que vous ayez dit son nom plutôt que celui de de Funès !!! (Rires)
Je pense que c’est très flatteur tout comme lorsqu’on me compare à Merryl Streep ou Sigourney Waever, ce qui est déjà arrivé. Mais j’espère aussi me ressembler un peu !

Propos recueillis par Jacques Brachet
Photos Christian Servandier

16ème festival de la Rochelle
COULEUR LOCALE avec Isabelle NANTY

C’est un film pour France 3 signé Coline Serreau en tant que réalisatrice et scénariste mais Samuel Tasinage y a collaboré en tant que compositeur et a participé également au scénario.
Coline Serreau, c’et toujours synonyme de qualité, d’originalité, de sujets forts, quelquefois dramatiques mais toujours vus à travers le prisme de l’humour, ce qui, souvent, est plus efficace qu’un mélodrame.
Et voilà que nos deux compère font encore mouche avec cette fiction tournée pour France 3 avec Isabelle Nanty, le jeune Valentin Bellegarde-Chappe dans les principaux rôles et une participation émouvante de Sarah Biasini qui interprète la fille de Marianne (Isabelle Nanty) atteinte d’une leucémie, entrant en clinique et envoyant son fils Nicolas (Valentin) chez sa grand-mère.
Ce pourrait être une histoire banale mais il se trouve qu’à la mort de son père la fille a fui la maison, s’est enfoncée dans la drogue, n’a plus donné signe de vie et remonte à la surface avec un fils métissé.
Grogne de Marianne, femme bougonne et énergique, qui mène son entreprise de construction toute seule, qui est conseillère municipale, en colère contre sa fille et encombrée d’un petit-fils qui plus est, est métis alors qu’elle est un tantinet raciste, loin de l’idée de partage et de fraternité, de l’idée d’être grand’mère. De plus, l’ado de 14 ans est écolo et ne mange que bio !
C’est un drame très vite tourné vers la comédie avec une Isabelle Nanty époustouflante, qui cache beaucoup de tendresse derrière ce caractère acariâtre. Evidemment, elle va apprendre à ouvrir son cœur, d’abord vers ce petit-fils tombé du ciel, puis aussi vers les autres, ce qui va faire de cette femme blessée et aigrie, une héroïne bien sympathique.
Avec son grand regard bleu, sa mine boudeuse et sa pétulance, Isabelle est formidable et Valentin magnifique.
Une belle histoire.

Monique Scaletta

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Isabelle NANTY ou la passion de jouer

« Isabelle, Marianne est une femme qui pourrait être haïssable de prime abord mais on n’est jamais tout blanc ou tout noir…
Vous avez trouvé le mot juste puisque c’est grâce à ce petit-fils noir qu’elle va s’humaniser. Car c’est une femme qui noie sa douleur dans le travail, qui s’est totalement renfermée dans sa vie et dans ses rapports avec les autres. Elle a ce trop plein d’énergie qui est un peu sa soupape de sécurité pour continuer à vivre, seule. C’est pour cela que je ne la voulais pas totalement méchante car c’est une femme blessée qui a connu des drames, qui ne s’en n’est pas remise. à qui il fallait un élément déclencheur pour qu’elle se ré-humanise. Et c’est ce petit-fils qui va l’être.

Ce pourrait être un sombre mélo, ce qui n’est pas le cas !
Oui et ça, c’est toute l’intelligence de Coline Serreau qui sait traiter des drames de la vie de tous les jours avec cet humour qui déconnecte à chaque fois qu’une situation devient dramatique. De plus, elle sait offrir aux comédiennes de beaux rôles de femmes que pourtant, on peut rencontrer tous les jours; nous avons tous une connaissance qui a un jour connu ces drames, ces situations et son truc est de décaler tout ça, de désamorcer en y ajoutant ce petit supplément d’âme.

Le film est très speed !
A qui le dites-vous ! Ca aussi c’est une belle trouvaille de Coline que d’en avoir fait une femme qui vit vingt-quatre heures sur vingt-quatre dans l’urgence, dans la tension, dans le stress, dans les rapports conflictuels. Pendant ce temps, ça lui évite de penser. Elle déborde d’énergie pour occulter ce qu’elle a vécu et qui est omniprésent. Jusqu’à ce que ce gamin peu à peu lui ouvre les yeux avec candeur, avec gentillesse, avec patience.
Moi, à la place de ce gamin, je me serais barrée en vitesse !

Vous êtes aussi, on le sait, metteur en scène. Arrivez-vous à l’oublier lorsque vous n’êtes « que » comédienne ?
Totalement ! Et je vous dirai mieux… ça me repose !
Je me laisse guider, bichonner, je ne me mêle de rien, je me laisse porter par le réalisateur, en l’occurrence Coline, qui est à la fois bienveillante car étant actrice elle-même, elle aime les acteurs, est attentive à leur bien-être. J’aime lorsqu’un réalisateur joue avec moi, se joue de moi.

Dans quel rôle vous sentez-vous le plus à l’aise ?
Celui de comédienne car ce que j’aime par-dessus tout, c’et jouer. Alors je me laisse porter avec bonheur, je mets mon instrument au service de l’histoire et de celui qui la tourne.
C’est vachement reposant de ne pas être le chef d’orchestre et d’en suivre un ! Je ne veux même pas connaître les problèmes de tournage, sauf s’ils me concernent.
Je joue, tout simplement… Et j’aime ça ! »

Propos recueillis par Jacques Brachet

16ème festival de la Rochelle
Où es-tu maintenant ? avec Louise MONOT

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Louise Monot était à la Rochelle pour présenter « Où es-tu maintenant ? », réalisé par Arnaud Sélignac pour France 3, début d’une collection consacrée aux romans de Mary Higgins Clark.
Mathieu a disparu depuis dix ans et n’appelle sa mère (Ludmilla Michaël) qu’une fois par an, le jour de son anniversaire. Elle en meurt à petit feu et n’attend qu’une chose : qu’il revienne.
C’est après une attaque cardiaque que sa fille, Caroline (Louise Monot), aidée d’un flic bougon (Patrick Chesnais), va tenter de le retrouver. Elle ne sera pas au bout de ses surprises quant à ce qu’elle va découvrir.
Ce roman de Mary Higgins Clark, revu et corrigé par Arnaud Sélignac, est resté un superbe polar familial, mené à cent à l’heure, plein de suspense, de coups de théâtre qui vous gardent en haleine jusqu’au mot fin.
Louise Monot, belle, forte, fonceuse, prête à tous les dangers pour découvrir la vérité, y est magistrale. Ludmilla Michaël en mère éplorée est d’une émouvante justesse, Patrick Chesnais en flic bougon est sans surprise car on l’a déjà vu dans des rôles similaires.
Notons surtout la présence de Michel Delpech qui fait ses débuts derrière la caméra autrement que pour chanter, qui est un peu la révélation de ce film tant il est juste, sincère et tire magnifiquement son épingle du jeu.

Monique Scaletta

Louise MONOT… « A moi l’Amérique ! »
Pour ma belle amie Louise, c’était le baptême du feu puisque c’était sa première visite à la Rochelle.

« C’est vrai qu’il y a déjà eu deux films présentés ici, auxquels je participais mais à chaque fois je n’étais pas libre. La Rochelle est réellement une belle ville, l’ambiance du festival est sympathique et bon enfant, le jury est un beau jury et la sélection me semble intéressante. Et je suis ravie que le film d’Arnaud Sélignac ait été retenu.

Parle-moi de ce film…
J’avoue que je n’avais pas lu le roman de Mary Higgins Clark mais dès que j’ai lu le scénario j’ai été conquise par l’histoire que j’ai trouvée bien ficelée, palpitante à souhait et qui laisse en haleine jusqu’au bout. Je l’ai lu d’un trait car impatiente de savoir comment ça se terminait et lorsque j’ai visionné le film, j’ai été tellement emportée que j’ai oublié de regarder comment j’y étais ! C’est une histoire qui n’est pas cousue de fil blanc qui garde le suspense jusqu’à la dernière image. Et ça a été un plaisir de le tourner.

Tu joues encore le rôle d’une femme forte, qui va jusqu’au bout des choses…
(Rires). C’est certainement parce que les réalisateurs doivent me voir comme telle ! C’est vrai que j’ai souvent joué des femmes qui se dépassent, qui vont jusqu’au bout de leurs possibilités, quitte à en payer le prix. Mais c’est agréable à jouer.

Tu es entourée de beaux comédiens
C’est vrai. Patrick Chesnais est un comédien extraordinaire que je ne connaissais pas. La première scène que nous avons tournée ensemble est celle où nous faisons connaissance… Ca ne pouvait pas être plus crédible ! Il joue souvent des personnages bougons, tout en nuances. C’est très enrichissant de tourner avec de tels comédiens, tout comme Ludmilla Michaël qui est une grande et lumineuse comédienne, qui joue ma mère et avec laquelle il y a eu très vite une filiation.
Quant à Michel Delpech, qui jouait pour la première fois et qui plus est, sortait d’une grave maladie, c’est un grand monsieur humainement. Il est très généreux et nous avons ensemble quelques belles scènes. Il joue magnifiquement, avec un naturel surprenant pour un débutant !

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Est-ce qu’Arnaud Sélignac a suivi le roman ?
Je ne peux pas te le dire, ne l’ayant pas lu ! Je cois qu’il a un peu modifié la fin et enlevé quelques personnages pour ne pas noyer le public qui aurait pu s’y perdre.

Nous nous étions quittés en 2008 où je t’avais invitée à la Ciotat pour ton rôle dans « Béthune sur Nil ». Qu’y a-t-il eu depuis ?
Plein de choses dont « Mlle Drot » en 2010, de Christian Faure qui m’a permis de recevoir le prix de la meilleure interprète au festival de Monte-Carlo. J’ai aussi eu le bonheur de tourner l’an dernier avec Nina Companeez « Le général du roi ». Ca reste un grand souvenir car Nina est une femme d’une rare intelligence, qui écrit de magnifiques rôles pour les femmes…

Après le passé, l’avenir !
J’ai la chance d’avoir été choisie pour une nouvelle série US que je tournerai donc à la fin de l’année à Los Angelès, en anglais avec Chris Carter, réalisateur de « X Files ». C’est une grande aventure pour moi. Nous avons tourné un pilote qui a été convaincant et je vais donc tourner là-bas durant six mois. Ca s’appellera « The after ».
Et puis, je vais revenir au théâtre. Je n’ai jusqu’ici joué qu’une pièce, en 2004 avec Stéphane Freiss « Brooklyn Boy ». Là, c’est une pièce à deux personnages écrite et mise en scène par Nicolas Taffin, qui avait fait « Psy ». Le thème : jusqu’où peut-on aller par amour ? Nous recherchons un petit théâtre, après… tout dépendra du succès de la pièce.

Pourquoi avoir fait si peu de théâtre ?
Pour mille raisons. D’abord parce que les auteurs, à l’évidence, ne pensent pas à moi; parce que le peu de choses qu’on me propose ne m’excite pas plus que ça. Enfin parce que je tourne pas mal et que pour jouer une pièce il faut du temps, trouver un créneau et mettre le reste entre parenthèses. Enfin, parce qu’il y a beaucoup de belles comédiennes de théâtre, qui ont beaucoup de talent et qui sont plus jeunes que moi !

Tu parles comme si tu avais 60 ans !
Eh… j’y arriverai un jour, du moins je l’espère ! mais je suis déjà dans ma période de maturité et je te rappelle qu’en 2008 Olivier Marchal m’avait déjà donné le rôle d’une maman de deux enfants dans « MR 73 » ! J’arriverai bien un jour à jouer les rôles de grand mère… même si ce n’est pas pour tout de suite !

Que gardes-tu de ta période mannequin ?
Oh l la… tu parles d’une autre vie ! J’avais 15 ans et j’avais fait ça pour le magazine « Vingt ans ». Mais je n’étais pas du tout faite pour ça, d’abord parce que je n’avais pas la taille requise et puis parce que ça ne me plaisait pas plus que ça.

A l’époque, tu voulais déjà être comédienne ?
Pas du tout ! J’étais très timide et déjà que je devais me forcer pour poser, il n’était aucunement question que je parle devant une caméra ! Mais un agent m’a repérée, m’a fait passer un casting et ça a marché du premier coup ! Ca m’a permis de m’extérioriser. Mais tu sais, nombre de comédiens sont de grands timides. Je fais partie de ceux-là. »

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En attendant de peut-être la découvrir dans sa série américaine, si elle vient jusqu’à nous, cette année Louise n’a pas cessé de tourner. Deux films : « L’affaire SK1 » de Frédéric Tellier et « Girl in Bycicle » de Jeremy Leven. Et vous découvrirez donc bientôt « Où es-tu maintenant sur France 3.
Beau parcours pour celle qui incarnait Blanche-Neige dans une pub… Nescafé à ses débuts mais qui fut aussi l’égérie des produits Bourjois et qu’on a pu aussi voir dans le clip de Renan Luce « Nantes »… On n’a pas fini d’en parler !

Propos recueillis par Jacques Brachet
Photos Christian Servandier & Jacques Brachet

16ème festival de la Rochelle
DES ROSES EN HIVER, avec Mylène DEMONGEOT

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C’est une bouleversante histoire familiale réalisée par Lorenzo Gabriele pour France 2.
Jean (Jean-Pierre Marielle), se sait atteint d’une maladie incurable et ne voulant pas mourir dans la souffrance, décide de mettre fin à ses jours. Ses trois enfants (Léa Drucker, François Vincentelli, Aurélien Wiik)  agissent différemment devant cet état de fait qui va s’aggraver lorsque leur mère, Madeleine (Mylène Demongeot) leur avoue qu’elle ne pourra pas vivre sans son mari et décide de le suivre dans la mort.
Histoire on ne peut plus dramatique et portant sur ce sujet qui reste encore épidermique en France : le droit de mourir dignement avant d’atteindre la souffrance.
Que dire du couple Demongeot-Marielle sinon qu’ils sont tous deux bouleversants dans cet amour indéfectible qui va peut-être les entraîner vers la mort ensemble.
Les trois enfants sont également superbes et confondants d’émotion abordant différemment cette décision, avec leur caractère, leurs idées, leurs idéaux.
On a souvent la larme à l’œil, le cœur serré mais à chaque fois que ça pourrait devenir trop pesant, une petite pirouette « à la Marielle » désamorce le tout et nos deux comédiens, qui ont une longue et brillante carrière derrière eux, trouvent là un rôle à la hauteur de leur talent.

Monique Scaletta

Mylène DEMONGEOT… Le plaisir, l’envie, la passion

« Mylène, que voilà un magnifique rôle !
Oui ! J’ai tout de suite aimé le scénario d’autant plus que, depuis dix ans, je milite pour mourir dans la dignité.
Je ne comprends pas qu’on puisse s’acharner sur la souffrance de gens dont on sait pertinemment que leur sort est rédhibitoire, que la fin est inéluctable. En France ça reste un sujet tabou et, comme pour beaucoup d’autres choses, on est à la traîne des autres pays.
J’ai d’ailleurs un papier dans mon portefeuille désignant une personne qui impose, si ça m’arrive, qu’on ne s’acharne pas pour me laisser en vie.

Comment t’es venue cette »dernière volonté » ?
Il y a eu deux événements : j’ai d’abord vu ma mère mourir à petit feu. C’était absolument dramatique. Et puis, tu sais combien j’aime les animaux et j’ai eu un chien qu’on ne pouvait pas sauver et que j’ai dû faire piquer. je me suis alors dit : comment peut-on avoir le droit de faire ça pour un animal afin qu’il ne souffre plus et d’avoir l’interdiction de le faire pour un humain qui meurt quelquefois en souffrant terriblement ?
J’estime que vouloir abréger la vie de quelqu’un qu’on aime lorsqu’il n’y a plus rien à faire, ça comporte beaucoup de force morale et d’amour.
J’espère d’ailleurs que ce film pourra faire bouger les choses. J’estime que ma vie m’appartient et que j’en fais ce que je veux. C’est pour tout cela que le film m’a touchée et que j’ai foncé tête baissée.

Par contre, dans le film, l’épouse veut suivre son mari dans la mort…
C’est vrai, c’est un peu différent mais je peux le comprendre, même si cette attitude ne me ressemble pas et si ce n’est pas du tout moi. Mais c’est une femme qui a toujours été protégée par son homme, qui s’est toujours appuyée sur lui et qui ne se sent pas de vivre seule même si les enfants, qui ont chacun leur vie, sont là et, apprenant qu’ils vont perdre leur père, ne veulent pas aussi perdre leur mère. Ca peut sembler un acte égoïste mais c’est plus fort qu’elle, elle est incapable de supporter cette séparation définitive.

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C’est un film dur, un sujet difficile et délicat.
Je ne dirais pas cela. C’est vrai, le thème est douloureux et il y a quelques scènes qui sont d’une violence sourde, lancinante. Mais ce n’est pas traité avec pathos. L’humour est là pour contrebalancer les situations. Et lorsque cela devient trop dramatique, il y a une phrase, un événement, qui viennent déconnecter le drame latent.
Je trouve qu’il n’y a pas beaucoup de films français qui traitent de ce sujet et je pense aussi que ç’aurait pu être un film pour le cinéma… Et même, qu’il mériterait un César !

Ta rencontre avec Jean-Pierre Marielle ne date pas d’hier !
Ça remonte exactement à 63 où je partageais l’affiche avec lui et Belmondo dans « Tendre voyou » de Jean Becker.
Je me souviens de Jean-Pierre, qui, à l’époque, était plus vif qu’aujourd’hui et qui rendait fou Jean Becker : il tournait sa scène et une fois faite, il disait à Jean : « Je te l’ai faite comme ça mais je peux la faire autrement ». Et on refaisait la scène. Et il recommençait son petit jeu trois, quatre fois ce qui déstabilisait totalement Jean !
Nous nous étions perdus de vue mais nous sommes retrouvés avec joie. Nous sommes tombés dans les bras l’un de l’autre et nous avons été très complices sur le tournage.

Mylène, tu as derrière toi une superbe carrière, de grands films, de beaux rôles… Qu’est-ce qui te fait aujourd’hui accepter un film ?
Ce qui m’a toujours fait avancer, même lorsque j’avais 25 ans : le plaisir, l’envie, la passion. Je n’ai jamais pensé en terme de carrière, j’ai toujours joué pour le plaisir en pensant pouvoir apporter quelque chose au rôle qu’on me proposait.
Donc, même aujourd’hui, si le sujet ne me convient pas, si je sens que je n’apporterai rien, je refuse. Et je dirai encore plus aujourd’hui que je ne mets pas ma carrière en jeu !
J’essaie de faire profiter de mon expérience, de mon vécu, de ma conception, de mon intelligence car je pense être capable de tout jouer, je l’ai prouvé, mais il faut que j’y trouve un intérêt.
J’ai toujours pratiqué ce métier comme ça et j’ai toujours envie de continuer ! »

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Propos recueillis par Jacques Brachet
Photos Christian Servandier et Jacques Brachet

16ème festival de la Rochelle
DISPARUS, avec Claire BOROTRA

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Ce fut une avant-première de justesse à la Rochelle puisque le film est passé sur France 3 durant le festival.
Signé Thierry Binisti pour la réalisation, il réunit un couple de beaux comédiens : Claire Borotra et Vincent Perez ainsi qu’une petite rescapée de la série « R.I.S », la très belle Barbara Cabrita.
C’est un thriller qui se passe en Corse : Un soir, Claire (Claire Borotra), maman de Théo entre à la maison et trouve la maison vide. Il a disparu avec la baby sitter. L’a-t-elle enlevé ou ont-ils été enlevés tous les deux ? Le père duquel Claire est séparée (Cyril Lecomte) est-il l’instigateur de cet acte ? La course commence dans les paysages somptueux de la Corse, vedette intégrale du film, avec le lieutenant Marchelier (Vincent Perez) qui mène l’enquête.
Et dans cette histoire vont se mêler un drame familial : les parents qui se disputent un enfant mais aussi peut-être, ce conflit latent et éternel entre Corses, continentaux  avec la mafia en fond.
Claire Borotra y est lumineuse et émouvante à souhait mais l’histoire est quelque peu alambiquée et les personnages qui veulent prendre l’accent du pays sont quelquefois difficiles à entendre.
Mais je n’en dirai pas plus puisque vous l’avez déjà vu !

Monique Scaletta

Claire BOROTRA : « Tourner est ma plus grande soupape »
C’est une comédienne aussi belle dans la vie qu’à l’écran. Peut-être encore plus belle « en vrai » et tellement simple, enjouée, rieuse, qu’on aimerait s’en faire une amie.
Le soleil tapait fort à la Rochelle et son regard lui faisait presque de l’ombre !

« Vous jouez là un sombre drame, Claire !
Oui, c’est à la fois un drame et un polar… disons un polar dramatique ! Un suspense autour d’une disparition où tout à coup, tout va ressortir dans une famille : la rancœur, les non-dits, les secrets, les vérités… Tout resurgit autour de cette disparition.

Qu’est-ce qui vous a plu : l’histoire ? le rôle ?
Je dirais… les deux ! D’abord, je lis l’histoire sans me préoccuper du rôle que l’on me propose et si elle me plait, je fais alors une seconde lecture pour voir ce que j’y ai à faire et peu m’importe si c’est le premier ou le second rôle.
Là, j’ai aimé l’histoire qui est très forte et quant au rôle, je l’ai aimé car il joue à la fois sur la force et la fragilité du personnage. Je trouve que c’est une héroïne Racinienne !
Il y a une grande tension et une tension justifiée, une grande violence aussi mais je crois qu’on ne protège que dans la violence.
La complexité du discours m’a beaucoup plue. Donc les deux étaient très liés.

C’est un drôle de regard qui est porté sur la Corse…
C’est tout à fait vrai, je l’ai ressenti comme ça. Mais ça n’est pas manichéen et c’est  un regard peu souvent vu au cinéma ou à la télévision. Il y a plein de choses latentes. De plus, nous avons tourné entre février et mars, il y faisait très froid, il y a eu des inondations. Ce n’était pas le paysage idyllique que l’on connaît, que l’on montre. Et tout cela renforçait l’atmosphère un peu glauque du film.

Cette année, Claire, vous êtes sur tous les fronts : pas moins de quatre téléfilms, une pièce de théâtre…
Il se trouve que tout est arrivé en même temps mais les tournages se sont étalés sur un an et demi et entre temps, il y a eu la pièce de théâtre. Mais vous savez, dans ce métier on ne choisit pas, on vit au jour le jour, en fonction de l’offre et de la demande. On peut rester des mois sans projets puis plusieurs se présentent en même temps et j’avoue que depuis deux ans, j’ai eu de la chance, tout s’est enchaîné.
Mais lorsqu’on tourne, c’est au maximum un mois, cinq semaines. J’ai donc le temps de souffler, de profiter de la vie et de vivre ma vraie vie !

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C’est quand même une vie très mouvementée !
Peut-être mais ça me régénère. Tourner, c’est ma plus grande soupape car je peux exprimer des émotions diverses… dont je ne sais pas qu’en faire le reste du temps ! C’est un véritable plaisir et plus l’exercice est difficile, plus cela me plaît. J’aime l’idée de devoir surmonter des problèmes, un peu comme un sportif qui réussit un exploit ou un sculpteur qui réussit son oeuvre.

Vous êtes aussi devenue productrice. Qu’est-ce qui vous y a poussée ?
L’envie de faire ce qu’on ne me propose pas, d’utiliser des capacités que j’ai en moi et qui ne sont pas employées. J’aime être maîtresse de mon destin et le seul moyen que j’ai trouvé c’est de produire les choses que j’ai envie de faire. C’est aussi un moyen de travailler avec des gens dont j’apprécie les qualités, le travail, qu’ils soient techniciens, auteurs ou comédiens.
Pour les comédiens, je choisis ceux que j’aime et surtout ceux qui ne sont pas casse-pieds ou centrés sur leur ego. Et ce n’est pas à vous que je l’apprendrai : ça existe !

Parlons de cette pièce de théâtre que vous avez écrite, produite et jouée : « Marilyn intime »
J’ai toujours eu une grande admiration pour Marilyn Monroe qui, outre qu’elle était très belle et qu’elle était une grande actrice, a eu une vie très compliquée, je dirai même, dramatique. Abandonnée par sa mère elle l’a toute sa vie recherchée dans le regard des autres. Elle a toute sa vie été en quête d’amour, de légitimité, a toujours cherché à être aimée, admirée pour vivre, ce qui faisait d’elle une écorchée vive qui n’a jamais été sûre d’elle, de son talent.
Tout cela m’a beaucoup émue et j’ai commencé à écrire une correspondance fictive qu’elle aurait pu avoir avec cette mère si absente et si omniprésente dans sa vie. J’ai lu quelques lettres au festival de Grignan et je me suis dit qu’il fallait que j’en fasse quelque chose.

C’était un projet un peu casse-gueule !
Comme vous dites ! (rires). C’est d’ailleurs pour cela que je l’ai produit car c’était un projet très personnel. Mais c’est devenu très vite pour moi une nécessité que de traverser ainsi sa vie, son enfance, sa solitude, cette incessante recherche, cette absence, cet abandon… tout ce qui l’a marquée, qui lui a manqué et qui, malgré le succès universel  fait d’elle une comédienne à nulle autre pareille car elle a nourri ses rôles de tout cela, et une femme si fragile qu’elle en est morte. Mais je pourrais en parler des heures !

Revenons donc à ces trois autres films…
Tous des coups de cœur ! Car je ne fonctionne que comme ça : dès que le cœur bat plus vite à la lecture d’un scénario, je ressens le besoin d’aller plus loin et d’accepter.
« Meutres au Pays Basque », je l’ai choisi d’abord parce qu’il se passe justement dans cette région à laquelle je suis très attachée. Et c’était un polar intéressant à tourner. Dans « Un enfant en danger », je n’ai pas le premier rôle mais je ne pouvais pas refuser tant il était passionnant. J’ai même refusé d’autres propositions pour le faire. Dans « Caïn », je joue une mère abbesse perverse, cruelle et ça, c’est jubilatoire à jouer !

Par contre, on vous voit peu au cinéma !
J’en ai fait au début de ma carrière puis la télé est arrivée et peut-être suis-je trop marquée « télé ». Je ne désespère pas que ça change un jour et je dis cela sans amertume. L’amertume, ça n’est pas mon créneau et avec toutes les belles choses que je joue à la télévision, je ne vais pas me plaindre. Le principal est de trouver de beaux rôles, que ce soit au cinéma, à la télé ou au théâtre.
Et puis, la vie est encore longue et je suis ouverte à tout.

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Des projets ?
Oui, je suis ravie qu’après le succès que nous avons eu avec Antoine Dulery pour « Meurtes au Pays Basque », nous repiquions au jeu. Ce sera donc un second épisode pour ce couple d’enquêteurs sur lequel nous avons été très complices. Nous avions vraiment envie de retourner ensemble.
Voilà qui va se faire. Nous tournerons à Guirande.

Propos recueillis par Jacques Brachet
Photos Christian Servandier

LA ROCHELLE AU SOLEIL
Pour le 16ème Festival de la fiction TV

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Qui a dit qu’il ne faisait pas beau à la Rochelle ?
Durant 10 jours ce fut du grand soleil et même des baignades avec une eau plus chaude que ce qu’on a eu cet été en Méditerranée !
Tout ça n’incitait pas à se plonger dans le noir des salles obscures et pourtant…
Pourtant à chaque séance l’organisation dut refuser du monde tant aujourd’hui la télévision a pris le pas sur le cinéma ou le théâtre. Il n’est à voir que l’engouement des badauds pour les « vedettes » du petit écran. Vedettes qui, elles, à l’inverse des simili-stars de la chanson, prennent le temps de rencontrer le public, de signer des autographes, de faire des photos et de rencontrer la presse, quelle qu’elle soit !
C’est donc à ce niveau le succès total.

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La presse par contre, reste toujours un peu frustrée car elle ne sait plus où donner de la tête : des projections qui se chevauchent à une vitesse grand V qu’il faut méticuleusement – et quelquefois difficilement choisir – tout en devant rencontrer des artistes pour les interviewes personnelles, les conférences de presse. les rencontres, les débats… A la limite, il faudrait que les chaînes nous envoient des DVD avant le festival afin de se préoccuper sur place que des rencontres.
Ce qui est peut-être un peu utopique !
Par ailleurs, le nombre d’artiste phares a sensiblement baissé et certains films présentés étaient venus non accompagnés de ceux-ci, ce qui est un peu dommage. En même temps compréhensible car elles travaillent ailleurs et « le service après-vente » comme disait Signoret, n’est pas leur préoccupation première.
Aussi a-t-on regretté l’absence de Sandrine Bonnaire, de Sylvie Testud, de Marthe Keller, de Carole Bouquet, de Vincent Perez, de Jean-Pierre Marielle,  de Patrick Chesnais absent à la projection, venu en coup de vent le dernier jour et n’attendant même pas la remise des prix… alors qu’il a eu le sien en tant que meilleur comédien ! Coup de vent aussi pour Line Renaud ou encore Corinne Touzet…

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Mais nous avons quand même eu de bons moments avec Isabelle Nanty, Louise Monot, Mylène Demongeot, Claire Borotra, Laure Killing… beaucoup de femmes belles, intelligentes et très coopératives. Quelques hommes aussi comme le compositeur Thierry Malet ou le jeune comédien Romans Suarez-Patos…
Si les fictions européennes ont monté en puissance, nous avons eu beaucoup de redites françaises, déjà vues l’an dernier comme « Petits meurtres d’Agatha Christie », « Profilage », « Cut », « Les mystères de l’amour » et toutes les mini-séries qui reviennent chaque année comme « Pep’s », « Scènes de ménages », « Nos chers voisins »,  » mais qui ont toujours leur succès public.
Nous avons aussi vu de belles choses comme « Ceux qui dansent sur la tête », « Où es-tu maintenant ? », « La douce empoisonneuse », « Des roses en hiver », « Au nom des fils », « La vie à l’envers »… entre quelques comédies ,beaucoup de  drames et une bonne dose d’émotion.
Donc, hormis la frustration de rater beaucoup de choses faute de temps et de dons d’ubiquité, ce fut un beau festival plein de jolies surprises, de belles rencontres, de sympathiques découvertes. Nous avons vécu quatre jours à l’heure des marées, du soleil et des salles obscures.
Un vrai plaisir

Jacques Brachet

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Photos :
1. Un jury fort sympathique au grand complet
2. Hélène Rolles – 3.Corinne Touzet – 4. Blandine Bellavoir
5. Anthony Delon & Marius Colucci – 6. Line Renaud & Dominique Besnéhard
7. Les minies-séries se regoupent : « Nos chers voisine » & « Pep’s »
8. Issa Doumbia, présentateur (trice ?) de la soirée d’ouverture
9. Mathieu Madénian, présentateur iconoclaste de la soirée de clôture
10. Deux présidents : Bernard Le Coq pour le jury, Quentin Raspail pour le festival
11. Michèle laroque,  une comédienne comblée, prix d’interprétation féminine pour le film « Un fils » d’Alain Berliner (France 2)
Photos Christian Servandier / Jacques Brachet

 

Marseille – Cité Radieuse
Jean-Pierre PORCHER présente « Arcadie »

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Jean-Pierre Porcher poursuit son travail photographique sur Le Corbusier et présente une nouvelle  exposition organisée au sein de l’agence Espaces Atypiques, en plein cœur de la Cité Radieuse (280 Bld Michelet – 13008 Marseille). L’exposition « Arcadie », en référence à l’unité d’habitation de Marseille, suit un itinéraire et revisite les espaces de l’architecte, des œuvres majeures au plus confidentielles.
Le Corbusier a laissé une profonde empreinte dans l’histoire de l’architecture et de l’urbanisme du siècle dernier. Au-delà de l’architecte, il était tout d’abord  un peintre. Sa peinture, bien que méconnue d’un large public, occupe une véritable place dans l’histoire de l’art du XXème siècle. Ce mode d’expression essentiel perdura tout au long de sa vie et c’est en ce sens que Le Corbusier a toujours considéré son œuvre picturale et son œuvre bâtie comme « indissociables ». S’inspirant de l’unicité des pratiques de l’architecte, le photographe saisit les espaces dans une interprétation picturale.

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Jean-Pierre Porcher propose ici une réflexion qui ne relève pas de la photographie documentaire. S’inspirant de sa longue pratique des arts martiaux, il expérimente dans son travail photographique équilibre et déséquilibre, fluidité et densité, en recherchant une maîtrise du geste, de la respiration et du regard.
Lors de l’exposition « Arcadie », Jean-Pierre Porcher présentera une sélection de photographies d’œuvres architecturales de Le Corbusier réalisées en France et en Suisse. La Cité Radieuse y sera mise à l’honneur sur deux photographies au format 80 x 120 cm, les autres œuvres étant exposées au format 42 x 60 cm.

Opéra de Toulon : LAKMÉ de Léo Delibes

Lakme -®Op+®ra de Lausanne

Vendredi 10 octobre – 20h – Dimanche 12 octobre – 14h30  – Mardi 14 octobre – 20h
Opéra en trois actes de Léo Delibes (1836-1891)
Livret Edmond Gondinet (1828-1888) et Philippe Gille (1831-1901)
Création : Paris, Opéra-Comique, 14 avril 1883
Direction musicale Giuliano Carella – Mise en scène Lilo Baur – Chorégraphie Olia Lydaki
Décors Caroline Ginet – Costumes Hanna Sjödin – Lumières Gilles Gentner
Avec Sabine Devieilhe (photo) – Marc Barrard – Jean-François Borras – Benoît Arnould – Aurore Ugolin – Cécile Galois – Jennifer Michel – Elodie Kimmel – Loïc Félix
Orchestre, chœur et ballet de l’Opéra de Toulon
Coproduction Opéra de Lausanne et Opéra-Comique

DEVIEILHE Sabine -® Jensupaph

« Lakmé est avant tout pour moi une grande histoire d’amour impossible.
J’aimerais montrer le décalage entre deux cultures, deux religions et deux milieux sociaux radicalement différents.
Dans l’Inde colonisée du XIXe, Lakmé, hindoue, une enfant pure et sacrée, fille de Brahmane ayant le statut d’une déesse, s’oppose en tout à Gérald, jeune officier anglais, le colonisateur pour qui ce pays est une source d’exotisme et de curiosité.
Le contraste entre les Hindous et les Anglais n’est pas seulement dominant dans la musique mais aussi dans les comportements, notamment celui des occupants toujours inadaptés au lieu dans lequel ils se trouvent. Leur discours, lui aussi, ne fait que renforcer leur étrangeté et leur incompréhension de ce pays puisqu’ils sont constamment en train de juger l’Inde, son peuple et ses rituels.
J’aimerais situer cet opéra dans une Inde intemporelle… C’est la vivacité, l’énergie des hindous qui fait vibrer les espaces, peu importe l’époque.
J’ai cherché à accentuer les différentes atmosphères, c’est, pour moi, un élément primordial du rythme et de la construction de l’ensemble de l’oeuvre.
L’acte 1 se déroule dans un lieu sacré, un lieu de repli dans le pays occupé, jusqu’à l’arrivée des Anglais qui agissent sans respect et souillent l’espace.
L’acte 2 est l’acte le plus «rempli» en événements et en densité : il y a le marché, la procession, la cérémonie de danse, le tour de chant de Lakmé puis la conspiration contre Gérald…
L’acte 3 propose une nouvelle forme de recueillement après l’agitation de l’acte 2. Au moment où le couple se retrouve enfin seul dans la forêt, la pudeur face à l’inconnu que représente l’autre s’empare d’eux : ils se rendent compte de ce qui les sépare.

Lilo Baur, Metteur en scène

Magagnosc vu par Jean LUCE_

AFFICHE EXPOSITION JEAN LUCE SEPTEMBRE 20 14C’est le Magagnosc historique que l’exposition des photos de Jean Luce  (1846-1934) propose. L’artiste est l’un des nombreux photographes  grassois. Issu d’une vieille famille locale qui s’impliqua dans la vie économique grassoise, plus particulièrement dans la tannerie, puis le commerce et la banque. Avec M. Esmonet il créa la station climatérique de Thorenc dans les années 1890. Enfant il fréquenta Charles Nègre, ami de la famille Luce qui lui transmis le goût de la photographie. Amateur il se révéla être d’un haut niveau, et obtint diverses récompenses pour son travail. En plus de sa production personnelle il racheta diverses collections, cet ensemble d’image nous fait revivre la vie locale de la fin du XIXème siècle. Cette exposition vous présentera des clichés concernant plus particulièrement les quartiers de Magagnosc et Pré du Lac.

Marleyne Mati

Du 12 au 21 septembre 2014 : 10h – 12h / 15h – 18h) .
Salle polyvalente de Magagnosc, 125  avenue Auguste Renoir
Renseignements : Jean-Pierre Froitzheim, 06-63-14-13-53.

Enki BILAL s’expose à Toulon

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L’Hôtel des Arts, centre d’art du Conseil Général du Var, expose pour la première fois la bande dessinée, à travers une approche rétrospective et thématique du travail de l’un de ses maîtres incontestés, Enki Bilal. La puissance et l’originalité des images d’Enki Bilal ont marqué les esprits de plusieurs générations de lecteurs et de spectateurs. Qu’elle soit conçue pour le cinéma, pour illustrer la couverture d’un roman ou l’affiche d’un ballet, pour les planches d’une BD ou qu’elle recouvre une toile, chacune de ses créations est percutante et reconnaissable au premier coup d’œil.
Illustrations, peintures, clips vidéo, compression cinématographique et bien entendu, bandes dessinées, près d’une centaine d’œuvres permettront de découvrir les multiples talents de cet « artiste hybride » qui a construit sa vie et son œuvre autour du dessin.

Enki BILAL « Oxymore & more »
Hôtel des Arts – Toulon
04 83 95 18 40 – cricci@cgvar.fr