Archives mensuelles : août 2014

LE FESTIVAL D’AVIGNON 2O14
Par notre correspondante Annie Ravier

affiche

AVANT PROPOS
Je suis arrivée en Avignon consciente que les grèves, les manifestations successives consécutives aux revendications des intermittents du spectacle allaient rejaillir sur l’ambiance générale du festival dans son ensemble (In et Off)
En effet! Les mouvements de revendication ont troublé la fête bien que les représentations dans le Off aient été maintenues.
Greg Germain qui pilote le Off depuis de nombreuses années avait pourtant annoncé dans un communiqué du 30 juin 2014: « Les Compagnies, elles, n’ont pas le choix!…elles ont le dos au mur. »
Malgré cela (ou à cause…) l’ambiance fut plombée!
30% de fréquentation en moins dans les salles le bilan comptable est vite établi:
Les petites compagnies et les petits théâtres en ont fait les frais …à part quelques salles historiques qui ont bien tiré leur épingle du jeu en surfant sur le sérieux  habituel de leur programmation.
Greg  Germain qui annonce une légère baisse des abonnements au Off concède néanmoins: « Le festival était chaotique et morose. »
Idem pour les restaurants.
Bref, tout le monde (responsables, critiques, amoureux du théâtre) s’accorde pour dire que le Off a besoin d’être repensé. Comment?
– Meilleur accueil des Compagnies,
– Amélioration constante des lieux de spectacles
– Éviter une inflation des spectacles.
– Revoir la qualité: trop de prestations sans éclat, sans trouvailles, influencées par des pratiques commerciales arrivées tout droit de la capitale….
Je ne dis pas que j’ai eu un agenda pléthorique de spectacles sélectionnés mais j’ai pu me faire plaisir!
Pour conclure : les spectateurs présents n’ont pas eu à bouder leur plaisir!
Je signale le prix du public théâtre : il a été attribué à: « Les coquelicots des tranchées » joué à l’atelier théâtre actuel à Avignon.

LE OFF
DANY MAURO
Textes de Dany Mauro et Zac – Créa Lumières: Stéphane Dufour – Musiques: Mario Santangeli – Collaboration artistique: Michel Lerousseau
Programmations futures: Vendredi 19 et Samedi 20 septembre 2014 à 20h30 + séance supplémentaire samedi 20 septembre à 17h45  – Courbevoie – Espace Carpeaux
Le public, comme de partout d’ailleurs, est rapidement conquis! Dany Mauro a du talent et de l’énergie à revendre ! Le public a besoin d’oublier la morosité ambiante: pouvoir d’achat en berne, intermittents en colère menaçant d’annuler des spectacles…Il faut un bon plan pour se changer les idées: Avec Dany Mauro c’est réussi!
Ce dernier, excellent imitateur, passe en revue toutes les icones de la chanson française avec une justesse de voix parfaite.
La transformation, elle aussi est bluffante, quasi instantanée -du talent avec une étonnante facilité: finesse, cruauté, sans trivialité.
Rapidement, grâce à une écriture acérée, à ses imitations,  il conquiert l’assistance, la sollicite, passe à la parodie en se référant bien sûr à l’actualité politique, à l’écologie et au show-business.
Un imitateur qui a la pêche! Qui aime son public qui le lui le rend bien!
A consommer sans modération!

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DU LUXE ET DE L’IMPUISSANCE – De Jean-Luc Lagarce
Mise en scène: Ivan Morane. Avec Jean-Charles Mouveaux et la voix de Stanislas Nordey
Programmation à la rentrée 2014 aux « Déchargeurs » à Paris
« Quand on est totalement désespéré, on ne fait rien, on tente de se maintenir en vie »: Jean-Luc Lagarce
Je savais que ce spectacle allait créer chez moi des émotions très fortes et que je ne ressortirais pas de la salle de théâtre avec ce sourire béat que les gens ont à la fin de certaines comédies!
Avec JL Lagarce: « La vie est là, à chaque mot, évidente, simple, bouleversante. Elle est là, à pleurer. La Vie et la Mort surtout. » Ivan Morane
Le metteur en scène a rassemblé des textes et des éditoriaux écrits par l’auteur pour des théâtres et des revues. Convaincu qu’il s’agissait d’un seul récit, il en a fait une œuvre théâtrale à l’intention de Jean-Charles Mouveaux.
Le personnage lucidement raconte sa Vie: ses désirs, ses combats, ses hauts et ses bas; sa Mort aussi, à laquelle il doit se préparer: discours sur la vie et l’engagement, sensible, lucide mais aussi désespéré.
Seuls les mots comptent, la vie est là, « à chaque mot, entre chaque mot. »
Sur la scène: le comédien, remarquable, qui donne vie aux mots.
Le décor est minimaliste: Une simple valise, un miroir dans une loge, un peu éblouissant comme « pour accepter de se regarder pour regarder le monde….prendre dans sa vie, les deux ou trois infimes lueurs de vie de toutes les autres vies… au risque de perdre ses propres certitudes… ».
Et une ombre: Barbara qui parle, qui chante…
Et leurs ombres à tous les deux qui m’ont poursuivie longtemps…

LA FUITE. Texte de Gao Xinjiang -(prix Nobel de littérature en 2000)
Traduit du chinois par Julian Gélas – Mise en scène : Andrée Brusque
Avec Arben Bajraktaraj, Hélène Chevallier, Simon Fraud
« La fuite » est inspirée par des faits réels: On pense bien sûr aux « Evènements de la place Tian’an men » à Pékin en 1989 (il y eut plus de 3000morts!)
Mais ces faits hélas témoignent tous les jours de l’actualité !
Au chœur de ce chaos, une jeune actrice, un étudiant et un homme trouvent refuge dans un théâtre à l’abandon..
La fuite : Mouvement de survie, instinct… dans l’urgence d’échapper aux commandos envoyés par le pouvoir pour balayer de manière radicale toute contestation. L’envie de survivre, de fuir, de danser, de s’aimer prend le pas sur la peur de périr.
Chacun agit dans l’immédiateté, selon ses pulsions: pulsions de vie ou de mort.
« -Tu  dois me faire jouer! » demandera-t-elle à l’étudiant;
Rapports de force, stratégies liées à la terreur: séduction, partage, exacerbation, suspicion, doute, violence, désespérance -attitudes qui signent les alternances des états d’égarement.
Explosions extérieures et intérieures:
Dans cette recherche désespérée de s’en sortir, malgré le danger imminent qu’ils perçoivent à proximité: Qui domine? Et comment?
La mise en scène a su répondre à l’enjeu, mettre en évidence l’état d’urgence: rythme rapide, espace exigu, implication puissante des acteurs.
Mais personnellement j’ai trouvé que le jeu de la comédienne était en retrait en rapport à la partition exceptionnelle demandée aux trois comédiens.
La pièce se termine par des considérations sur le statut de la femme qui me semblent altérer l’axe principal de la pièce: Comment résister ? S’engager ? Lutter ?…
Je laisserai le mot de la fin à Gao Xinjiang sur le sens de son œuvre en général :
« Je n’écris pas pour laisser des choses derrière moi, mais pour soulager ma souffrance. »
A voir assurément.

« Homaj à la chochon française  »  : BLOND and BLOND and BLOND
Mise en scène: Elsa Granat
TO, MÂR et GLÄR, absurdes suédois – 1 musicien et 2 comédienne débarqués je ne sais quand de leur Scandinavie natale (ça s’entend) reprennent un « homaj » à la « chonchon française » qui est en fait une parodie.
Tous trois semblant sortis de je ne sais quelle planète: Monty Python? Abba?…et d’un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître….
Ne vous y trompez pas! C’est moderne, décapant, original, déjanté! Azimuté peut-être!
En tout cas très maîtrisé.
Ça déménage! Coups de griffe, coups de cœur! Gainsbourg, Chantal Goya, Barbara… Avec talent! Avec brio!…
Des parodies, des saynètes, qui déclenchent l’hilarité du public: savoureux!
Crise ? Qui a dit crise ? Crise de fous rires !
Bon sang! Ce spectacle m’a donné du baume au cœur!

JEANNE ET MARGUERITE de Valérie Péronnet
Mise en scène:: Christophe Luthringer, avec Françoise Cadol ( Françoise Cadol double habituellement les voix de Sandra Bullock et de Angelina Jolie)
Il s’agit de deux histoires d’amour à 100 ans d’intervalle: mêmes joies, mêmes chagrins, et toujours passion!
L’auteur a retrouvé la correspondance amoureuse de sa grand-mère Marguerite.
Cette dernière âgée de 16 ans en 1907 avait rencontré sur la plage un jeune homme.
Lui, il était accompagné de son jumeau. Elle, était chargée de veiller sur son frère cadet malade.
Tout avait commencé par ce dialogue:
« Venez vous baigner avec nous!
– Mais je ne sais pas nager!
– C’est simple, il suffit de se laisser porter! »
Marguerite ne se laissa pas porter mais emporter par sa passion… qui dura de longues années malgré les séparations et les guerres…malgré les conventions sociales et morales de l’époque. Leur correspondance amoureuse en témoigne…Cartes postales tombant soudain dont on ne sait où?
Jeanne, notre contemporaine vit avec son temps, elle surfe sur Internet.  Mais elle n’est pas heureuse: c’est une solitaire déprimée.
Elle correspond avec James: oui… Elle tape avec colère sur son clavier, vivant désespérément une aventure qui l’exalte mais la laisse seule, oscillant entre réalité et fantasme.
James, mystérieux amant, lui donnant des rendez-vous incertains dans des hôtels de circonstance..
Les longs silences de l’inconnu, ses réapparitions soudaines: elle laisse éclater sa colère, devant ce clavier, pages tournées avec énergie, salle sombre et petite écritoire:
La mise en scène est géniale: Près de l’écritoire, petite lumière dorée et kitch pour                    Marguerite, lumière vive pour Jeanne.
Deux destins de femmes, même passion, même sensualité, mêmes frustrations.
Humour, causticité; clin d’œil final lorsque Jeanne, assise devant son ordinateur, aperçoit passant devant sa fenêtre, un petit bateau portant cette inscription : Marguerite. Un signe?  » Les chagrins se retirent comme la mer ».
A ne pas manquer, si le spectacle était programmé dans votre ville.

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LA LISTE DE MES ENVIES. De Grégoire Delacourt
Adaptation: Mikaël Chirinian et Anne Bouvier – Mise en scène: Anne Bouvier
Avec Mikaël Chirinian
Molière 2014 « meilleure seule en scène ».Tournées prévues jusqu’en juin 2016.
Jocelyne, mère de famille modeste, tient une boutique de mercerie à Arras.
Elle joue à la loterie une seule fois et son destin bascule: elle a gagné le gros lot!
Elle qui se voyait autrefois styliste à Paris pourrait perdre la tête!
Pas du tout! Elle commence par lister tous ses petits et grands rêves. « Ces petits riens qu’on achètera la semaine prochaine et…qui confirmeront que nous serons toujours vivant. »
Registre de la vraie vie!  amour, amitié, trahison, frénésie de l’argent…
Tout au long de la pièce voilà un beau portrait de femme!
Son mari n’aura pas un aussi beau rôle : « Ce qui nous manque le plus ne s’achète pas! »
Mikaël qui interprète tous les rôles m’a touchée par son jeu subtil, drôle et émouvant, dans ce monologue poético-romantique plein de vérité.
J’ai apprécié la mise en scène, fluide et esthétique.
A voir sans hésitation si le spectacle est programmé dans votre ville.

PROMENADE DE SANTE – Une comédie dramatique de Nicolas Bedos
Mise en scène: Nicolas Bedos. Avec Charlie Dupont  –  Tania Garbarski
Succès dans toute la France: la pièce a été à nouveau à Avignon le 20 août 2014  avec Mélanie Laurent. De nombreux représentations sont montées dans toute la France avec divers interprètes et metteurs en scène.
A Avignon, de nombreuses compagnies nous sollicitent pour des spectacles de qualités diverses et variées. J’ai fait le choix d’une pièce de Nicolas Bedos, auteur et metteur en scène: D’autant que la pièce se joue au théâtre du Chêne Noir dirigé par Gérard Gelas: c’est un label de qualité!
Il s’agit d’une rencontre entre deux patients dans le jardin d’un hôpital psychiatrique (Beau décor – superbe arbre de vie).
Elle, assise sur un banc, écoute de la musique. C’est alors qu’il survient, la drague, la provoque, lui casse sa radio sous prétexte qu’il n’aime pas cette musique.
Elle, c’est une danseuse, maniaco-dépressive, nymphomane, toujours en cure.
Lui, il se présente: il est bipolaire, alcoolique, pervers narcissique…
Ils évoquent leur propre vécu de patients :
« … On sait ce qu’on a
On sait ce qu’il faut faire, ne pas faire…
Mais on ne se guérit pas d’être soi… »
Ils se plaisent…
Promenade de santé: c’est une comédie romantique. C’est drôle mais grinçant, c’est émouvant mais cynique, c’est délicat mais parfois très cru: tout Bedos??
Le jeu de la comédienne est excellent, tout en nuance. Pour le comédien, c’est plus facile: le registre oscille entre séduction et provocation.
Excellent spectacle, je ne regrette pas mon choix!

UNE VIE SUR MESURE – De Cédric Chapuis
Mise en scène de Stéphane Battle – Cédric Chapuis auteur interprète
De nombreuses représentations ont été et seront encore programmées partout en France.
L’adolescent Adrien ne vit que pour sa batterie, il est dans « son monde », il se moque « des qu’en dira-t-on », des aléas de la vie, des échecs sociaux, du regard des autres.
Il est différent des autres, dans cette histoire fusionnelle avec son instrument.
Cédric Chapuis a souhaité que « l’innocence et l’enthousiasme de ce personnage fassent rire, surprennent puis émeuvent tour à tour »
C’est bien de cela dont il s’agit: une passion qui nous parle de toutes les passions, faite de toutes les émotions et aspirations, à la limite de la marginalité dans une existence mouvementée qui s’est jouée de toutes les bassesses, de toutes les mesquineries grâce à cet amour pour son instrument.
Ce spectacle, ce n’est pas une leçon de musique, ni une exhibition , c’est une leçon de vie et une performance: de l’enthousiasme, de la tendresse, du talent, cela nous va droit au cœur!
Un spectacle léger, fin, très émouvant, un appel à la tolérance…
Un vrai bonheur !  Courez-y vite s’il passe dans votre région!

Le IN
Festival audacieux, tranquille et vigilant
La programmation du Festival très riche et alléchante, s’est étendue du 3 au 27 juillet. Cette édition 2014, portée par Olivier Py, artiste et créateur, a tenu la promesse de l’éditorial du programme: « tout ce qui nous dépasse ». Car en Avignon, les projets vont plus loin que les désirs et les pensées. Poétique et politique constamment liés rendent le Festival au-delà d’une somme de spectacles, un lieu traversé par la conscience du monde.
Pas d’artiste associé à la programmation comme les années précédentes.
Près de la moitié des artistes invités ont moins de trente-cinq ans.
Retour au texte avec quatorze auteurs vivants et de nombreux classiques, de Shakespeare à Kleist.
Les aléas n’ont pas manqué:
– Climatiques : temps tourmenté tout au long du mois -orages, pluies, mistral, ont arrêté, reporté ou annulé des spectacles-.
Je n’oublierai pas le déluge lors du spectacle « Coup Fatal » dont je vous parlerai plus loin: Plateau inondé, spectateurs évacués – ardeur des équipes techniques pour « écoper »
– Bonheur de la reprise trente minutes après!
– Politiques: je ne m’étendrai pas sur les problèmes « des intermittents ». Déclarations diverses, avant chaque spectacle (dont le fameux discours de Victor Hugo prononcé en 1848 à la Tribune de l’Assemblée Nationale et repris avant la pièce d’Olivier Py, « Orlando »). Spectateurs solidaires mais avec, aussi, à  force, le sentiment d’être pris en otages.
Pour le Festival, le dommage moral et financier a été lourd.
Pour sa première édition à la direction du Festival Olivier Py imagine Avignon en capitale utopique du monde méditerranéen.
Des invitations particulières: Grèce, et/ou Proche Orient, pays en tension. Débats, rencontres sur le versant socioprofessionnel au Cloître St Louis ou pour tous au site Louis Pasteur de l’Université.
Problématique majeure: géopolitique de crise qui malmène la liberté des peuples et les pousse à résister. Vision d’une Europe XXL étendue au Maghreb et au Machrek; de l’intime à l’universel; de notre quartier à l’Océanie.
Rappel que la culture se doit d’être toujours et au meilleur sens du terme une arme politique.
Fidélité à ceux qui ont fait le succès du Festival (Claude Régy, Thomas Ostermeier, Alain Platel, Ivo Van Hove) mais aussi émergence d’une nouvelle génération d’artistes et ouverture pédagogique au jeune public.
Pari, d’un Festival d’Avignon exigeant et populaire.
« A travers l’adversité, vers les étoiles »: Le Prince de Hombourg -Kleist

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LE PRINCE DE HOMBOURG . De Kleist (1810)
Dans les pas de Jean Vilar: Création en 1951 avec Gérard Philippe et Jeanne Moreau, même lieu.
Olivier Py propulse le passé dans l’avenir quand il demande à Giorgio Barberio Corsetti, de présenter « le Prince de Hombourg », pièce mythique dans l’histoire avignonnaise.
Kleist tisse son poème sur une fable simple: au cours de la bataille de Fehrbellin (1675) qui opposa les Brandebourgeois aux Suédois, le Prince de Hombourg enfreint les ordres de son oncle, le Grand Electeur, mais remporte le combat . Malgré cette victoire, il est condamné à mort pour son indiscipline.
C’est l’occasion pour G.B. Corsetti, metteur en scène de théâtre, d’opéras et de spectacles circassiens, de défendre ce qu’il considère comme la seule chose importante au théâtre: la poésie. Il se dit peu concerné par la légende Vilar. Que trouve-il dans une pièce qui date de 1810? Les contraires qui se frottent: discipline militaire, liberté séditieuse, du rêve et force du désir.
L’inconscient à l’œuvre. Chemin initiatique qui mène vers la vie.
Ce prince qui pendant son sommeil, se voit couronné de lauriers n’est-il pas un double de Kleist qui connut lui-même la guerre -il dut s’enrôler à 15 ans-, rêva d’être adoubé comme poète et se suicida à 35 ans?
La mise en scène est féérique: le mur est particulièrement intéressant car il donne l’impression que l’on peut se fondre dans l’abîme. L’exploration de toutes les pistes de l’inconscient et du réel, du rêvé et du vécu donne des images aussi poignantes que belles: l’apparition de Hombourg nu et couronné de lauriers par des hommes aussi nus, telles des statues vivantes, la course folle de ce même prince enfourchant un cheval imaginaire qui se dessine sue la façade de la Cour.
Très grand spectacle, sensible, intelligent, épure absolue, belle distribution:
-Xavier Gallais, excellemment lunaire, à la fragilité émouvante, héros noir complexe, contemporain, pris dans les rets de ses contradictions, manipulé (scène de début: crise de somnambulisme), que l’on habille comme une poupée, suspendu (suite à son évanouissement); eux images fortes que je garderai en mémoire pour leur point commun : le héros comme personnage du destin, un pantin.
-Luc Antoine Diquero, Grand Electeur, impressionnant et sévère.
-Anne Alvaro, « sa tante », toute en compassion et en dignité.
-Eleonore Joncquez, son amie, combattante
Les tournée s: Début 2015, jusqu’en mars à Sceaux, Toulon, Villeurbanne et Liège.
Spectacle diffusé sur Culturebox pendant six mois

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AN OLD MONK
Théâtre musical, parlé, chanté – De Josse De Pauw et Kris Defoort – Avec Josse de Pauw  – Musiciens: Kris Defoort – Lander Gyselinck -Nicolas Thys
Le vieux Monk danse. Alors que sa main trace un groove sec, il abandonne le piano, s’étire et se met à danser à la fois joyeux et solitaire…pas tout à fait quand il évoque, non sans émotion, ses parents, sa famille, pour lesquels, traditionnellement, chaque repas se terminait par la danse.
C’est une idée ancienne que celle de cette collaboration entre Kris Defoort et Josse de Pauw. Ce dernier, figure de la scène flamande depuis la fin des années 1970; le belge qui est à la fois acteur et quel acteur! -présence scénique hors normes -fait partie de cette constellation qui a révolutionné la scène flamande et européenne depuis qu’il a créé en 1977 le collectif Radeis avec Anne Theresa De Keersmaeker et Lan Lauwers -a écrit lui-même cette pièce autour du vieillissement et du désir.
Cela remonte au moment où un médecin lui a diagnostiqué un diabète. Il s’est retrouvé fâché avec son corps. Il dit que dans la vie il a peur mais qu’au théâtre il se sent à l’aise.
Il raconte donc et célèbre l’ingéniosité, le rire, la vie et surtout la musique et la danse! Qui permettent une certaine légèreté, et surtout la fête!
On ne présente plus Thélonious Monk (1917-1982) une des figures essentielles de l’histoire du jazz. Kris Defoort, considéré comme l’un des musiciens les plus passionnants de la nouvelle génération du jazz belge s’inspire brillamment avec Josse de Pauw de l’œuvre du célèbre pianiste et compositeur.
Cela donne un spectacle drôle et émouvant sur la volonté de vivre, de bousculer les normes, de refuser la conformité, « sur le désir de soulever les vieux os plus haut que ce que l’on attendait,, sur le corps et l’esprit, et comment ils n’arrivent jamais à s’accorder -Sauf peut-être, le temps de quelques pas de danse. » Josse de Pauw
Parallèlement au spectacle sont projetés une centaine de dessins de Benoît Van Innis à qui Josse de Pauw a remis une pile de photos faites par Bache Jespers. L’auteur lui a demandé en riant de dessiner sa vie et il a mis dans le mille, dit Josse de Pauw.
Inflation de narcissisme. Pour ma part, j’ai ressenti une certaine lassitude à les regarder. Il y en avait trop.
Cela n’enlève en rien à l’improvisation et à la liberté de cette soirée. Cette harmonie et ce plaisir dans les interactions ont produit un spectacle frais et étincelant: Théâtre musical dans ce qu’il a de meilleur.

COUP FATAL – Alain Platel en parfait chef d’orchestre
Concert virevoltant, trépignant, dont on ne peut oublier qu’il affirme la vie sur un sol miné par la guerre.
Spectacle musical de Serge Kakudji contre ténor congolais; Fabrizo Cassol compositeur; Alain Platel chorégraphe et un orchestre de Kinshasa.
Création époustouflante, de force, de vitalité, de jouissance et de joie qui fusionne répertoire baroque (Haendel, Vivaldi, Gluck) et musique congolaise, le tout théâtralisé.
Dans le cadre d’un programme de coopération démocratique du Congo que développe le KVS -Théâtre Royal Flamand de Bruxelles, il est proposé au contre ténor de donner un récital baroque à Kinshasa. Ce dernier choisit des arias et constitue une formation au Congo avec des instrumentistes très différents (jazz, musique congolaise traditionnelle ou populaire).
Ensuite Fabrizio Cassol et Alain Platel les ont rejoints.
Les codes du répertoire baroque sont gardés et mêlés aux influences et sonorités congolaises tant et si bien que cette musique perd son accent occidental et devient la leur.
« Coup Fatal » est avant tout un concert. Alain Platel est intervenu sur les aspects dramaturgiques et scéniques.
Treize musiciens chanteurs et danseurs congolais, d’âges divers, dans des costumes signés Dorine Demuynck qui a donné à cette troupe éblouissante l’allure de la Fièvre du Samedi Soir.
Les morceaux choisis portent un sens dans les opéras dont ils sont extraits. Le contre ténor tient la cadence, emporte avec lui ces garçons qui excellent dans le balafon, le xylophone ou likembé aussi appelé « piano à pouces ».
Durant ce récital on a droit aussi à un défilé un peu allumé des « Sapeurs », ces dandys africains. Figures éblouissantes qui témoignent pour celui qui les porte de son épatante énergie. Rappel que la frime est aussi un art de survie. Flamber en costard flashy tout en se moquant des signes extérieurs de richesse a tout d’un acte de bravoure. La relation qu’ils entretiennent entre geste et musique est incroyable: il ne faut pas oublier que Kinshasa est la patrie de la Sape, Société des Ambianceurs et Personnes Elégantes.
La mort qui ne rode jamais loin de la vie dont elle avive l’urgence est au centre de « Coup Fatal ». Le seul élément de décor qui le rappelle : un rideau scintillant d’apparence fragile est constitué de douilles rappelant l’horreur vécue.
Malgré l’orage qui a interrompu le spectacle pendant une demi-heure, la quasi-totalité du public s’est levée pour acclamer les musiciens, comédiens, danseurs alors même que le contre ténor, en larmes, était « soutenu » par ses camarades. Séquence émotion, donc! Inoubliable…
Je n’en dirai pas plus car des surprises vous attendent:
« Coup Fatal » sera bientôt un disque dont le groupe a déjà commencé l’enregistrement mais en attendant repérez les dates et lieux de leur tournée et allez-y!
Cela vaut largement le détour.
« Coup Fatal rassemble toutes les catégories: les jeunes, les vieux, tout le monde s’y retrouve.
« Il y a un côté futile; pour le Congolais, il n’y a pas de futur, on vit au jour le jour et cela se sent dans la pièce. » Constate Serge Kakudji.

I AM – Lemi Ponifasio
L’artiste néo-zélandais, chorégraphe, chef samoan, a présenté sa nouvelle création dans la Cour d’honneur du Palais des Papes: une commémoration de la Première Guerre Mondiale.
C’est une lamentation sur l’échec de notre humanité. C’est un hurlement (et c’est en ce sens que le spectacle est fatigant à suivre car les incantations maoris sont plus qu’agressives à l’oreille), face au système « civilisé » qui masque notre nature humaine.
« La terre est jonchée de nos rêves brisés, de la pauvreté, des dégradations environnementales, de notre instabilité économique. Chaque jour nous faisons la guerre et nous éparpillons le sang et la chair de nos enfants morts dans les déserts et les marais boueux. »
A partir de ce bien triste bilan, Lemi Ponifasio établit son approche artistique moins sur des méthodes conventionnelles que sur des voyages humains. Dans chaque ville où le projet sera présenté il travaillera avec des volontaires ce qui fut le cas avec des amateurs de Champfleury.

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INTERIEUR. De Maurice Maeterlinck
Mise en scène:  Claude Régy
Spectacle en japonais sur titrage en français – Comédiens Japonais
« Silence!… » On se serait cru sur un plateau de cinéma!…alors qu’on faisait tout simplement la queue avant de pénétrer dans la salle.
L’injonction nous était donnée par le dramaturge lui-même. » Le spectacle commence déjà là où vous êtes… »
L’ambiance était donnée…
Il y a trente ans, Claude Régy montait pour la première fois « Intérieur ».
Cette nouvelle création se fait avec des comédiens japonais dans une nouvelle exploration des frontières entre la vie et la mort.: -La pièce montre deux hommes discutant de la façon d’annoncer la mort d’une jeune fille à sa famille.
Cette double réflexion s’exprime donc par deux niveaux de conscience: Une enfant est décédée. -La tension de ceux qui savent et de ceux qui ignorent atteint son paroxysme par un jeu de lumière qui délimite l’espace (dedans- dehors). Le temps s’étire jusqu’au moment où la nouvelle de la mort est annoncée. Il y a comme une attente et aussi un rapport très évident entre le conscient et l’inconscient. Une partie des personnages sait, l’autre non.
C’est la fragilité de cette frontière qui intéresse Cl.Régy.
Deux mondes sont séparés et cependant des échanges constants la traversent.  -Prémonition de ceux qui ne savent pas, non-dits de ceux qui savent.
Montrer l’inexprimable a toujours été la quête de Cl. Régy. Selon son habitude, le temps est ralenti: La lenteur permet de changer complètement la notion que l’on a de l’espace et du temps. Avec ces acteurs dont certains font du Tai-chi, gestes et démarches sont extraordinairement ralentis.
Dans son travail, Claude Régy dit qu’il tend de plus en plus à réduire le texte écrit: « Intérieur » compte une dizaine de pages. L’essentiel est précisément ce qui n’est pas écrit comme chez Duras, Sarraute. Henri Meschonnie affirme que le silence n’est pas un arrêt du langage mais une catégorie du langage. M.Maeterlinck dit que les amants ne se sont pas connus s’ils ne se sont pas tus ensemble.
Les acteurs japonais sont exceptionnels, la mise en scène majestueuse. Le public ne peut qu’adhérer -s’il n’est pas pressé!
Du 9 au 27 septembre 2014, Maison de la Culture du Japon à Paris

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 ORLANDO OU L’IMPATIENCE – Le coup de Griffe de Olivier Py
C’est une pièce éminemment politique qui égratigne le pouvoir et traite des relations ombrageuses entre le théâtre et les politiciens.
Mais c’est aussi autobiographique: Olivier Py met un peu de tout et beaucoup de lui dans cette comédie fleuve, saga de 4 heures, emplie d’humour , folle, délirante, insolente, touffue, très souvent flamboyante où il est question du sens de sa vie dans, avec et par le théâtre, ses jeux d’illusion, de vrai et du faux.
C’est un morceau de choix baroque, écrit à la sauce Olivier Py, parfois un peu long et un peu répétitif, qui peut s’égarer sur des propos de vaudeville, style café du commerce pour se reprendre ensuite avec réflexion et emphase dans de grands élans mystiques à la Paul Claudel. O. Py sait se moquer de lui-même. Cela donne d’hilarantes scènes comiques qui alternent avec des propos délayés sur des thèmes qui lui sont chers: le rapport à la religion et au mystique.
L’histoire est relativement simple: un jeune homme qui cherche son père traverse le monde et la force insondable du théâtre.
Dans un décor de coulisses et de cintres tout en bois, Orlando part donc à la recherche de son père inconnu. Sa mère, actrice, incapable de lui dire son géniteur, l’égarera sur de fausses pistes. Il va ainsi connaître toutes sortes de désillusions en croyant trouver son père dans chaque père de théâtre.
Dans ce divin fourre-tout, O.Py glisse des attaques assassines: contre un ministre de la culture impuissant et masochiste; contre un gouvernement incapable de soutenir les artistes dans une société uniquement préoccupée de rentabilité économique.
Il est facile de reconnaître à qui O. Py fait allusion: Renaud Donnadieu de Vabres et Frédéric Mitterrand! Cf. la nomination et l’exclusion de l’Odéon, de O. Py!
A travers la quête d’Orlando, O.Py raconte à quel point la scène est le dernier autel de la spiritualité et combien le vide que doivent chercher les acteurs pour être capables de tout incarner peut devenir notre plein à nous spectateurs. Et nous mener à la joie! Poétique, politique, mystique, hystérique et forcené. Qu’importe! C’est beau!
Au milieu des échafaudages en perpétuel mouvement imaginés par Pierre André Weitz, entre une mère vampire effroyablement épatante (Mireille Herbstmeyer) et des pères névrotiquement  absents, on découvre que la plus grande liberté est dans l’obéissance, la néantisation de soi et le tout dans le rien. Beckettien, Olivier Py ?!
Je ne peux pas oublier de signaler les interprétations remarquables:
– Philippe Girard, tour à tour metteur en scène, auteur, père exalté, père désespéré, père déshonoré, père oublié, et pour finir père « recommencé »
– Eddie Chignara pour Frédéric Mitterrand
– Et sur un autre registre Jean-Damien Barbin, véritable métronome du spectacle. Drôle et espiègle; sa finesse comique est irrésistible quand il nous dit qu’il faut -cesser de combler les trous des rues, du ciel ou du cœur! (Par tout ce que l’on connaît comme prothèses -magnésium, ostéopathie, etc…) -accepter fondamentalement le manque; autrement dit -l’impatience. C’est Vital!
C’est ce qu’apprendra le beau et naïf Orlando (Matthieu Dessertine) dont la mère finira par lui asséner « qu’être au monde, c’est être en deuil…qu’il faut apprendre à être sans père » et que finalement « nous sommes seuls, sans réponse, et il faut entrer en scène »!
S’il est un message à retenir de cette pièce aussi joyeuse que désespérée; c’est sans doute « qu’à la fin, quand toutes les vérités nous ont trahis,  il reste le théâtre. »

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VITRIOLI – De l’auteur grec Yannis Mavritsakis – Mise en scène : Olivier Py
La pièce témoigne de ce que c’est qu’être un jeune athénien aujourd’hui.
Spectacle violent, noir, cri de désespoir d’une génération perdue.
Tout commence par une scène paroxystique de désenvoutement.Le même acteur joue le prêtre et le médecin. Au cœur d’une famille malade, l’inceste, la haine, la destruction sont au travail: Manipulé, maltraité, incapable de se révolter, le jeune héros se laisse rouler dans la boue noire. Olivier Py ancre Vitrioli dans une tragédie d’aujourd’hui tout en bâtissant ce huis clos familial sur des vestiges de tragédie grecque:
– la mère, à l’amour dévorant et incestueux, renie son fils à la première scène mais également sur le fondement des tragédies d’aujourd’hui:
– Le père est absent, son substitut travaille dans un abattoir tout en adorant les animaux.
– Monde qui s’effondre. Le spectacle est la métaphore de le Grèce actuelle.
Dans une scénographie bi-frontale -les spectateurs sont de part et d’autre du « ring », sur terre brune de Pierre André Weitz, c’est un combat avec l’âge qui puise au fonds tragique ses humeurs et ses personnages.
Les sept interprètes rompus au jeu classique des grands poètes fondateurs sont impressionnants dans la violence expressive, l’engagement des corps jusqu’à la nudité. Humains impuissants à vivre dans une pièce qui donne à voir la crise, l’effondrement.
Spectacle épuisant à suivre pour le spectateur pour de multiples raisons: violence des scènes, des paroles, rythme trop rapide des sur- titrages.
La pièce de Vitrioli est plus noire que celle des anciens. Son pessimisme est à la mesure de sa lucidité dans une absence totale de cynisme et de posture moralisatrice. Inquiétude d’une jeunesse totalement dé spiritualisée. Miroir très lourd pour le spectateur confronté de façon violente à la mise en lumière du salut qui ne vient de nulle part. Vérité crue, marquée du sceau du désenchantement: vivre ainsi sans réponse est l’ultime message.
Donc tout va bien! « La beauté sera convulsive ou ne sera pas » disait Georges Bataille.
Il en est plus que jamais ainsi.

 

 

Les artistes se livrent

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Gisèle CASADESUS : « Le jeu de l’amour et du théâtre » (Ed Philippe Rey)
« 100 ans… C’est passé si vite ! »
C’est ce qu’avec éblouissement Gisèle Casadesus, bon pied, bon œil, bonne mémoire, résume en une phrase pour résumer sa vie de femme et d’artiste.
Belle, lumineuse, loin d’une vieille dame indigne, cette comédienne est aussi cultivée que talentueuse et dans ce livre, elle évoque sa vie partagée entre cinéma et théâtre mais aussi sa vie de femme. Femme de passion qui, née dans une famille de musiciens (sa mère était harpiste, son père compositeur et violoniste) compte aujour’hui quelque quarante artistes, comédiens ou musiciens, dont son fils Jean-Claude, chef d’orchestre, Caroline sa petite-fille, fille de Jean-Claude, mariée à Didier Lockwood, Gréco Casadesus, compositeur… On s’arrête là tant il y en a à nommer !
Leur vrai nom, Kazadsy, vient d’Espagne mais a depuis longtemps été francisé et Gisèle, baignée de musique, de théâtre, de peinture, a choisi d’être comédienne et aujourd’hui encore elle dit avec gourmandise : « Si je ne joue plus au théâtre, pour le cinéma… je suis libre ! »
Elle  joué tous les grands auteurs et est entrée à 20 ans à la Comédie Française et depuis lors, sa vie a été faite de la passion de jouer. Elle égrène ses souvenirs sans nostalgie, avec beaucoup de tendresse, en ne gardant que les bons souvenirs et on sent tout le plaisir qu’elle a eu en se souvenant des artistes qui ont marqué sa vie, même si les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître certains. De Raimu à Madeleine Renaud en passant par Michel Simon, Fresnay, Copeau, Jouvet, Francen, Gabin et bien d’autres avec qui elle a partagé un bout de planches, un bout de pellicule.
Elle a toujours vécu dans le monde de l’Art avec un grand A et si souvent le surnom de « Monstre sacré » est galvaudé, il lui va comme un gant, même si elle fut toute sa vie un gentil monstre. Et une grande dame.
Et quelle simplicité, en dehors du fait qu’elle fut une grande comédienne, qu’elle est une admirable conteuse et qu’en plus… on aimerait l’avoir pour mamie !
Comme dirait Drucker… Quelle femme épatante !

Laurent RUQUIER : « Radiographie » (Ed Cherche Midi)
Garçon à la fois volubile et passionné, à force de radiographier les autres, il a décidé de s’auto radiographier en nous racontant sa vie et sa passion qu’il avait en lui dès son plus jeune âge, alors que ses parents étaient loin de tout ça, entre un père qui a toujours eu envie de se cultiver, ses livres de chevet étant le Quid et le Petit Larousse et une mère qui, déçue de n’avoir pas eu une fille, ne lui a pas beaucoup donné de démonstrations affective… ceci expliquant cela, diront très vite certains !
Contre vents et marées, il a toujours poursuivi ses rêves et les a atteint brillamment, comme on le sait, malgré un physique qui, au départ, n’était pas celui de Brad Pitt et avec un cheveu sur la langue.
Mais sa répartie, son esprit vif, son humour ont fait qu’il est aujourd’hui un animateur incontournable, qui a gardé la tête froide car il sait qu’on peut tomber d’un piédestal du jour au lendemain. Et surtout, il sait se souvenir d’où il vient et, s’il est heureux et fier d’avoir atteint son but, il sait qu’il ne faut jamais lâcher l’affaire. Et il nous raconte aventures et avatars avec son humeur joyeuse, son humour toujours prêt à fuser et son regard qui est resté celui de l’enfant émerveillé devant un métier qui est devenu le sien, les gens qui ont semé sa route de petits bonheurs, ses expériences avec ses hauts et ses bas.
Il vit à 100 à l’heure une vie de folie mais c’est celle qu’il a toujours désirée du plus loin qu’il se souvienne de sa petite enfance au Havre.
Evidemment, il ne peut s’empêcher de faire un bon mot avec cette gourmandise qui le caractérise car il est bon public et aime rire de ses saillies, tout comme son public qui le suit.
Avec ce livre on lui découvre un autre talent : celui de conteur et on prend un réel plaisir à le lire.

Véronique GENEST : « 22, v’la Julie ! » (Ed Michel Lafon)
Elle écrit comme elle parle : à l’emporte pièce, haut et fort, allant d’une idée, d’une anecdote, d’un souvenir à l’autre, faisant des apartés, revenant sur le sujet… Bref, vous l’aurez compris, ce n’est pas de la grande littérature mais si on aime Julie-Véronique, on aime son franc parlé, son langage peu châtié, son grain de folie.
Lorsqu’on a lit… on l’entend, avec sa fantaisie et sa façon de parler et de raconter ses plus de vingt ans d’une série qui a fait sa gloire à tel point qu’on amalgame l’artiste et son rôle, ce qui ne la gêne pas plus que ça puisqu’elle nous fait entrer de plain pied dans les coulisses du tournage de cette série-culte que fut « Julie Lescaut ».
Chose originale, dans ses pérégrinations, elle s’est inventé un personnage, nommé Diablotin, qui intervient sporadiquement dans le livre pour relever une phrase souligner une situation ou la remettre dans le droit fil de ses souvenirs…
Ce n’est pas vraiment une autobiographie mais un documentaire sur l’envers du décor puisqu’elle nous présente tour à tour tous les corps de métier, les personnages avec qui elle a partagé sa vie depuis 22 ans, et avec qui elle fait corps, les différentes phases d’un tournage, nous en expliquant le fonctionnement, le tout, truffé d’anecdotes, chargé d’énergie, d’un peu d’émotion, lorsque, par exemple, elle évoque son complice Mouss Diouff, son « Moustique », son gros nounours disparu.
C’est un livre plein d’amour, plein d’humour, teinté d’un peu de nostalgie qui ne fait que passer car la battante qu’elle est ne vit pas de regrets.
En fait, c’est Véronique Genest dans toute sa splendeur !

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VIGNOL-HERAN : « Renaud, chansons à la plume et au pinceau (Ed Didier Carpentier)
Alors que nombre de chanteurs de la jeune génération lui rendent hommage en enregistrant ses chansons, Renaud, dont on annonce sporadiquement « le grand retour » reste dans l’ombre mais il fait aujourd’hui partie de la légende de la chanson française et est loin d’être oublié. Hormis ses chansons que l’on entend toujours et encore, voici deux dessinateurs qui, eux non plus, ne l’ont pas oublié : Baptiste Vignol et Heran, qui lui offrent un superbe album préfacé par le frère de l’artiste, David Séchan. Un album à la fois beau et original puisque, outre les paroles de ses grandes chansons et la genèse de celles-ci, tout deux se sont mis à la plume et au pinceau pour les illustrer de manière superbe. Et, de « Mistral gagnant » à « Morgane de toi » en passant par « Marche à l’ombre », « En cloque », « Laisse béton », nous remontons vers des souvenirs proches (Renaud n’a que vingt ans de carrière), vers des succès incontournables et nous les redécouvrons grâce à ces dessins qui sont de véritables oeuvres d’art qui ne dépareilleraient pas sur un mur. Ils sont pleins de charme, d’humour et de tendresse et cela nous donne encore plus envie de voir revenir ce bel artiste…

ANNABELLE & GREGORY : « Mouloudji athée ! O grâce à Dieu ! » (Ed Didier Carpentier)
Enfin un hommage rendu à cet artiste majeur de la chanson française.
Artiste qui, hélas mais de son fait, fut toujours un peu à part, un peu marginal car n’ayant jamais voulu entrer dans le moule, dans le carcan du show business, épris de liberté et restant libre de ses mouvements, de ses idéaux, de ses envies, passant du cinéma à la chanson et, dans ce domaine, fort exigeant et intransigeant, personne ne lui ayant jamais imposé quoi que ce soit.
C’est un magnifique portrait à deux voix : ses deux enfants, Annabelle et Grégory (copie conforme physique de son père !) qui nous ouvrent à la fois leur cœur, leurs souvenirs de l’artiste et du père et leur trésor : photos et documents conservés avec amour.
S’il fut un grand poète, un bel artiste, il a vécu dans un monde qu’il s’était fabriqué, le nez dans les étoiles, peut-être un peu trop détaché du monde qui l’entourait pour être un père modèle même si l’amour qu’il portait à ses enfants était sincère.
Ils nous racontent chacun leur expérience, leur vie d’enfants, sinon de star, du moins d’artiste qui peut être l’égal des Brel, Gréco, Brassens, Ferré et autres Ferrat.
Un grand monsieur très discret, peut-être trop par rapport à son talent, dont on découvre plein de facettes grâce à ses enfants, dans ce superbe album qui ne pouvait être édité que par Didier Carpentier, amoureux des artistes et des beaux albums qu’il nous offre à longueur d’année.
C’est très beau, à la fois passionnant et émouvant et l’on navigue dans une époque où la chanson française prenait toute son importance et voulait dire quelque chose, artistiquement et culturellement.

Jacques Brachet

Carqueiranne : « In Situ » au sommet !

Festival Th+®+ótre In situ 2014

Avec 11 000 spectateurs, le festival THÉÂTRE IN SITU se maintient au sommet des festivals de Théâtre d’été de Provence-Alpes-Côte-d’Azur !
Après 18 jours de festival, 12 pièces et un taux de remplissage de 87%, THÉÂTRE IN SITU à Carqueiranne dresse un bilan positif de sa 15e édition ! Malgré une météo plutôt maussade et une conjoncture nationale particulièrement difficile, le festival tire son épingle du jeu avec une fréquentation globale de 11 000 spectateurs. Fidèle à sa réputation et à sa devise « Un Théâtre professionnel dans tous ses états, dans toutes ses factures, pour tous les publics ! », la magie du
festival et de son lieu sublime, le Fort de la Bayarde, a donc, une nouvelle fois, opéré. Les spectateurs conquis, attendent déjà avec impatience la saison 2015 !
« Faux mensonges, presque vérités », une thématique au cœur du théâtre !
Dès l’ouverture, c’est un nouveau triomphe pour Philippe Lellouche et sa joyeuse bande de « potes » Vanessa Demouy, David Brécourt et Christian Vadim ! A deux reprises, ils vont jouer à guichets fermés « L’appel de Londres », une comédie écrite par Philippe Lellouche qui distille ouvertement certains problèmes de notre société en révélant au grand jour, la passion de quatre expatriés français pour leur patrie mais aussi… une belle histoire d’amour. Autre pièce, autre succès avec deux représentations de la très pétillante pièce écrite par Carole Greep « J’aime beaucoup ce que vous faites ». Dénonçant les petites mesquineries et hypocrisies
faites entre amis, la pièce a fait rire aux éclats ! Pour suivre, c’est la très talentueuse Alexandra Lamy qui, avec « La vénus au phacochère » de Christian Siméon réalise à deux reprises une incroyable performance d’actrice. À la fois canaille, sensuelle et bouleversante, elle incarne à elle seule trois personnages illustres de la belle époque « scotchant » littéralement le public sur son siège. Puis, c’est au tour, de « Train fantôme », pièce complétement « déjantée » signée, Éric Métayer, de tout emporter sur son passage en provoquant l’hilarité du public ! Changement de décor, avec « Variations énigmatiques » et un dialogue passionnant entre deux personnages tout droit sortis de l’imagination d’Éric Emmanuel Schmitt. De révélations en révélations, le spectateur sera tenu en haleine jusqu’à la découverte de la vérité finale. Puis, succès assurés, des deux Molières : « Les précieuses Ridicules » et « Les femme savantes », brillamment mis en scène par Jean-Philippe Daguerre et la compagnie Le Grenier de Baboushka. Par la suite, c’est au tour de Francis Huster, toujours fidèle au festival, de proposer une vision épurée et sans fioriture du « Lorenzaccio » d’Alfred de Musset. Avec « La Vérité » de Florian Zeller, les spectateurs retrouvent le registre de la comédie en jetant en pâture les affres de la trahison conjugale dans le seul but de faire rire aux éclats ! Puis, on replonge dans la tragédie avec « La jeune fille est la mort » un drame psychologique d’Ariel Dorfman qui, sur un fond de sordide vengeance, met l’accent sur les horreurs de la dictature chilienne. Le burlesque reprend ensuite ses droits
avec la compagnie Antonin Artaud venue présentée pour la deuxième année consécutive « Madame est morte » de Michel Heim, à l’occasion de la « Soirée coup de coeur 2013 ». Pour finir, « Affreux, bêtes et pédants  » une pièce co-écrite par la compagnie Les Dramaticules a conclu en beauté l’édition 2014 en brossant un portrait, très second degré, peu reluisant, mais drôle, de la société des gens de Théâtre.

La V+®nus au phacoch+¿re

En 2014, on retiendra…
Les fous rires du public pour « L’appel de Londres » de Philippe Lellouche. L’impressionnante prestation d’Alexandra Lamy qui se transcende sur la scène du festival. Le rocambolesque « Train fantôme » avec le jeu d’acteur d’Éric Métayer et de l’actrice et danseuse Andrea Bescond ! La mise en scène toujours originale de Jean Philippe Daguerre et le jeu hilarant des acteurs du Grenier de Babouchka dans « Les précieuses ridicules » de Molière. Et enfin, coup de chapeau pour la compagnie Des Dramaticules et le jeune metteur en scène Jérémie Le Louët, pour l’écriture et la mise en scène très originale d’« Affreux, bêtes et pédants ».
Le festival en Chiffres :
12 pièces au programme, 18 représentations, une vingtaine d’employés municipaux mobilisés chaque soir, 27 semaines de préparation, 11 000 spectateurs !

« Tremplin des talents » au Casino JOA de La Seyne :
à la découverte des talents musicaux de demain

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Avec le Casino JOA de La Seyne, plusieurs artistes musicaux vont être propulsés sur le devant de la scène ! En effet, en septembre prochain, l’établissement de jeux et de loisirs organise la 2ème édition du « Tremplin des Talents JOA » dont l’objectif est de révéler de nouveaux talents musicaux. Au cours de quatre soirées spéciales, plusieurs artistes partageront leurs univers et s’affronteront lors d’un live devant un public à la fois spectateur et juge. Le lauréat de ce grand concours se verra offrir la réalisation de son album et un plan de promotion ! Dans sa volonté de changer le regard des gens sur l’univers des casinos, l’établissement seynois innove avec cet
événement et se positionne ainsi comme un acteur clé de la culture et des loisirs au niveau régional.

Une rentrée musicale au CasinoLa rentrée 2014 sera placée sous le signe de la musique au Casino JOA de La Seyne-sur-Mer ! Inscription, présélections, et finale… Le « Tremplin des talents JOA » sera la réplique au niveau local des célèbres télé-crochets qui ont fait les beaux jours de nombreux artistes.
Au final, il permettra au grand vainqueur de remporter l’enregistrement en studio d’un album six titres avec mastering et pressage à hauteur de 1000 exemplaires ainsi qu’une promotion en radios !

Comment participer à l’événement ?
Ouvert à toute personne majeure, ce « Tremplin des Talents JOA » s’adresse aux artistes musicaux ( auteurs, compositeurs, interprètes,… ) individuels ou en groupe ayant un projet instrumental et vocal. Les inscriptions sont ouvertes du lundi 4 août au lundi 1er septembre 2014 à 12h00, date limite de dépôt des candidatures.
Un dossier de participation est adressé sur simple demande auprès du Casino. Les candidats devront ensuite renvoyer la fiche d’inscription complétée ainsi qu’une maquette et une photo. Parmi l’ensemble des candidatures reçues, 9 artistes ou groupes d’artistes seront sélectionnés par le comité de direction du Casino selon des critères précis : la qualité musicale de leurs créations ; la singularité et l’originalité de leur univers ; leur projet personnel musical.

Des soirées de spectacles ouvertes à tous
Les 9 artistes sélectionnés se produiront ensuite sur la scène du casino au cours des trois soirées de présélection, ayant lieu les 10, 11, et 12 septembre.
Durant chaque soirée, trois artistes ou groupes d’artistes présenteront leurs compositions pendant 30 minutes devant un jury composé du public présent et de la direction du Casino. Les membres du jury voteront à l’issue des prestations pour leur artiste ou groupe d’artistes favori au moyen d’un bulletin qui sera mis à leur disposition. Les résultats seront communiqués à la fin de chacune de ces trois soirées pour désigner les finalistes.
Les trois finalistes s’affronteront ensuite lors d’une ultime soirée le 19 septembre durant laquelle ils présenteront à nouveau leurs compositions pendant 30 minutes. Les deux artistes ou groupes d’artistes qui remporteront le plus de voix de la part du public seront ensuite départagés par la direction du Casino, à qui appartiendra le choix final pour désigner le grand gagnant du tremplin.
Les quatre soirées de ce tremplin musical auront lieu de 20h30 à 22h45 sur la terrasse du Casino et sont ouvertes au public ( de plus de 18 ans ) ; deux possibilités pour y participer (pièce d’identité obligatoire pour accéder au Casino) : en formule dîner-concert avec menu spécial à 25€, comprenant 5€ de jetons ; en accès libre au Casino.
Pour plus d’informations, joindre le service marketing du Casino : 04 94 29 16 67

Des nouvelles de La Rochelle

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Le rendez-vous de la télévision en France aura lieu du 10 au 14 septembre à La Rochelle ! Pour cette édition, plus de 60 films seront présentés, des moments de débats et d’instants festifs auront lieu pour découvrir et échanger autour de la création télévisuelle.
Cette année, le Festival s’ouvre davantage à la création internationale en mettant en place une compétition internationale.
Le Festival se tourne vers l’avenir en proposant des actions pédagogiques fortes à ceux qui forment le public et la matière grise de demain : les scolaires.
Rendez-vous donc le 10 septembre avec un beau Jury pour cette 16ème édition :

Président Bernard Le Coq, comédien et producteur, entouré de :
Rachida Brakni, comédienne, Christine Miller Wagner, scénariste ,Stéphane Moucha, compositeur, Sabrina Ouazani, comédienne, Thierry Petit, réalisateur, Bruno Todeschini, comédien

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Cette année 5 catégories en Compétition Officielle :
Téléfilms unitairesSériesFictions étrangèresProgrammes courtsWeb fictions

La belle affiche de ce seizième festival a été réalisée par l’illustratrice Marina Coudray, qui a été retenue entre cinq autres illustrateurs.
« On m’a donné une grande liberté de style, j’ai été guidée par quelques éléments phares pour bien représenter La Rochelle et son festival. Notamment la mer, les deux tours, la foule et le côté très festif de l’événement. J’espère avoir réussi à représenter ces différents aspects dans mon image ».
L’artiste a eu un parcours assez classique :
« Je dessine depuis toute petite et mes parents m’ont toujours soutenue dans cette passion. Après un bac S, j’ai cherché une formation de qualité, ce qui n’est pas évident vu la profusion d’écoles d’art. Je suis sortie en 2009 de l’école Emile Cohl avec un diplôme en poche. J’ai intégré Ankama animation en tant que décoratrice couleur pendant 3 ans (sur les séries Wakfu et Dofus). Maintenant, je suis à mon compte, et réalise des illustrations pour différents clients.

Photos : Quentin Raspail, président et créateur du festival et Bernard Lecoq, président du jury 2014

French Riviera Classic Motor Show à Nice

Copyright Rentaclassiccar

Le French Riviera Classic Motor Show se déroulera du 10 au 12 octobre au MIN d’Azur de Nice. Il s’agit du  premier salon du véhicule de collection sur la Côte d’Azur !
Au programme : Plus de 120 exposants,  La collection automobile personnelle de S.A.S. le Prince de Monaco, des  baptêmes à bord d’automobiles de collection,  des test drive moto multimarque, des collections privées de bateaux racers, motos et autos sportives, un  Live painting d’une automobile de collection par l’artiste Patrick Moya. Le véhicule fera l’objet d’une vente aux enchères au bénéfice d’une fondation caritative, une rétrospective à l’occasion des 80 ans de la Traction Citroën ainsi qu’une rétrospective à l’occasion des 50 ans de la Gordini. Notons la  présence de modèles rares Ferrari, Maserati et Porsche racing dont un modèle unique de Porsche 917 Spyder Can-Am Ainsi que de nombreuses animations. Une piste de véhicules de collections pour enfants, simulateurs, slot-racing, démarrage moteurs, prévention routière, dédicaces des personnalités….
Un rendez-vous qui ravira  tous les passionnés.

Marleyne Mati

FREJUS s’éclate !

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Le mercredi 13 août, Chico & The Gypsies enflammeront les arènes de Fréjus.
Qui n’a pas en tête un air de guitare de « Chico & The Gypsies » ?
Ce sont ces envolées musicales inoubliables et ces chansons populaires entrées dans le patrimoine collectif que le public pourra retrouver dans le cadre prestigieux des Arènes de Fréjus à l’occasion d’un concert exceptionnel le 13 Août 2014. plus de deux heures retraçant la carrière du plus célèbre groupe de musique gitane. Mêlant succès internationaux et nouveaux titres inédits, ce spectacle ravira les fans de la première heure comme le grand public pour passer un moment rare et précieux.
Le groupe varois (St-Raphaël) The Swingsons en première partie : entre le manouche de Django, les ritournelles irlandaises et les accents langoureux d’une musique tzigane revisitée… préparez-vous à un grand voyage rempli  d’expériences musicales créatives et surprenantes
Horaires : Concert : 21h00 – Ouverture des portes : 19h30
Tarifs : Places assises gradins à 20€ / Places assises fosse à 30€ / Gratuit pour les – de 12 ans.

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Et le lendemain…
Le Jeudi 14 août, de 19H à 3H le lendemain matin, un plateau exceptionnel de DJs enchaînera huit heures de dance music non stop.
Suite au désistement de David Vendetta, c’est Hed Kandi qui le remplacera.
Hed Kandi et sa DJ Super Star Phoebe d’Abo, la référence des folles soirées d’Ibiza,  accompagnés du saxo d’Aimée Jay et des percus de Chris B, offriront un mix exclusif pour cette soirée inédite, aux côtés des têtes d’affiche Rob Adans et MMX2I.
Battles de DJs, show saxo et percus, et une scène ouverte aux 3 lauréats de dernier DJ Contest organisé sur la plage de Fréjus : César Nicossero, Antho Decks et Andro Sanchez… Ce 14 août, les stars des platines feront escale à Fréjus pour une soirée Dancefloor exceptionnelle qui n’aura rien à envier aux nuits brûlantes d’Ibiza !
Horaires : 19h – 03h
Tarifs : 20€ sur place / 10€ en pré vente sur weezevent / 10€ sur place sur présentation d’un bracelet distribué dans les lieux de fêtes de la région par tous les partenaires
Les Arènes de Fréjus – rue Henri Vadon –  83600 –  Fréjus

Carqueiranne – Théâtre In Situ
Lorenzaccio était une femme…

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Comme chaque année, Le festival « In Situ » de Carqueiranne accueille Francis Huster, devenu le parrain de cette belle manifestation.
Grand comédien, metteur en scène inspiré et original, directeur exigeant, on attend toujours quelque chose de nouveau de sa part. Et ce quelque chose, cette fois, avec « Lorenzaccio » d’Alfred de Musset, c’est un retour aux sources car, comme il nous l’explique, cette pièce que l’auteur, qui l’a écrite en 1834, d’après une nouvelle de George Sand alors sa compagne « Une conspiration en 1535 », n’a pas pu voir montée puisque mort trop tôt, a été jouée pour la première fois en 1896 par… Sarah Bernhardt ! Eh oui, Lorenzaccio était une femme à sa création et a obtenu un triomphe. Une autre femme l’a suivie, Marguerite Jamois, avec le même succès.
Ce n’est qu’en 1952 que Jean Vilar « a le culot », nous confie Francis Huster, de proposer la première version masculine à Gérard Philipe à Avignon, où il aura un succès formidable.
Quant à Francis, lui il y revient pour la troisième fois. La première fois était à la Comédie Française dans de merveilleux décors et costumes de Franco Zeffirelli, puis avec la Cie Renault-Barrault dans les costumes de l’époque de Musset. Et le revoici cette fois où il a le même culot que Vilard de re confier le rôle titre à une comédienne, la belle Alice Carel mais où il transporte l’histoire chez les maffieux italiens d’Amérique… et ça marche, tant l’histoire des Médicis et des Strozzi pourrait être accolée à celle que l’on trouve dans l’univers du fameux film de Scorsese « Le Parrain », avec ses sombres drames, ses complots, ses règlements de comptes.

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Nous entrons donc de plain pied dans l’univers à la fois Shakespearien d’un Musset inspiré et Husterien, tout aussi inspiré, avec bien sûr, ses originalités et quelquefois ses idées folles et incongrues. N’a-t-il pas fait, voici deux ans apparaître la statue du Commandeur de « Don Juan » de Molière en femme évaporée et dénudée ? Déjà, une femme pour représenter un homme !
Ici, le plus incongru peut-être est certainement cet enfilement de chaises rouges et blanches « Ikéa » comme unique décor et, trônant au milieu de la scène, une vespa qui représente l’Italie, certes, mais qui semble posée là par erreur. Evidemment, Francis a son histoire et il peut nous la raconter deux heures tant il est volubile. Après, à nous d’extrapoler, d’inventer, de nous faire l’histoire dans l’histoire.
Cette fois, notre ami n’est pas sur scène… Ou ne devrait pas l’être puisqu’il n’est « que » metteur en scène et n’a plus l’âge de Lorenzaccio. Mais il ne peut s’empêcher d’y monter pour raconter et refaire l’histoire du théâtre durant près d’une demi-heure, haranguant le public avec cette passion qu’on lui connaît et qui le fera d’ailleurs remonter sur scène durant la représentation, parce qu’un micro ne marche pas !

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Par ailleurs, sa mise en scène est très sobre et on peut applaudir très fort ses compagnons de voyage, tous, jeunes et moins jeunes, débutants ou issus de la Comédie Française, qui composent sa « Troupe de France », tant ils sont tous parfaits.
Notons Alice Carel dans le rôle titre qui, une fois passée la barrière qui peut gêner le spectateur de voir une femme interpréter un homme, est sublime de grâce, d’ambiguïté, de colère rentrée.
Pierre Boulanger est un somptueux Alexandre de Médicis, aussi beau que l’était Gérard Philipe dans « le Prince de Hombourg » (pour ne pas re-citer Lorenzaccio), Simon Eine dans le rôle de Strozzi père, qui donne au rôle une grandeur et une émotion incroyables. Et puis, dans le rôle de sa fille, est-ce Elisa ou Toscane Huster ? A vous de voir, le rôle étant interchangeable à chaque représentation ! Entre leur père et leur mère, Christiana Réali, il y de la belle descendance artistique dans l’air !

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Après cette première, j’ai eu la chance et le privilège d’assister, invité par l’ami Francis, au débriefing et ce fut un grand moment tant son acuité, sa perception au moindre détail, sans aucune note sont omniprésents, et il refait la pièce en disant à chacun ce qui allait ou n’allait pas, ce qu’il faut garder ou modifier. Intransigeant, précis mais d’une grande élégance envers ses comédiens, il la a chaleureusement félicités pour cette prestation magistrale de deux heures, malgré les difficultés du vent s’infiltrant dans les micros HF qui a beaucoup gêné certains d’entre eux, n’étant pas habitués à cette nouvelle technique.
Mais le spectacle fut beau, et le Fort de la Bayarde a retenti de ce texte ciselé, sublime et terrifiant d’un Musset au faîte de son inspiration.
Et le public a apprécié.

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Jacques Brachet
Voir reportage sur www.theatreinsitu.com

« Jazz aux Frontières » à Montgenèvre du 7 au 9 août

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Il est des maires qui font peindre une œuvre d’art en bleu, et d’autres, comme Guy Hermitte, Maire de Montgenèvre (Hautes Alpes) qui décide de créer un Festival de Jazz, car déclare-t-il, c’est une musique de partage, de rencontre, qui permet un brassage des cultures. Donc, en 2010 toute l’équipe municipale, l’Office de tourisme, et je suppose des bénévoles, s’attelèrent à la création de « Jazz aux Frontières », nom parfaitement choisi, puisque la commune, située à 1860 m d’altitude, est proche de l’Italie, et d’une ville de jazz, Turin. Et puis cela permet d’inviter des musiques à la frontière du jazz. Avec aussi la volonté de démocratiser l’univers de la musique, en proposant un prix modeste pour les grands concerts, et des animations gratuites tout au long de ces trois jours.
Le principe adopté est efficace : Le directeur artistique, Franck Mora Monteros, invite deux pointures du jazz, cette année Kenny Garrett et Stacy Kent. Auxquels s’ajoute Gipsy Nouveau, qui n’est autre que la reprise des célèbres Gipsy Kings avec les frères Reyes et d’autres membres de la famille.

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Tout au long de ces trois jours La station offre :
– Des « Apéros Jazz » avec le groupe Cor de Canela (Stéphane Massé (b), Alain Antoni (perc) Emilie Bourgeois (voc, acc).
– Une déambulation à travers la station avec « Takadanser » sur un répertoire New-Orleans et bossa nova.
– Une carte blanche au groupe The Pictures : (Stéphane Massé (b), Alain Antoni (dm, perc) et Franck Lamiot (org)
– Le groupe Radio Kaizman, un brass-band dans la tradition New-Orleans pour des parades et des concerts.
– Les Afters avec les Glossy Sisters ; la chanteuse de gospel-jazz Kristaa Williams ; et l’accordéoniste Sarah Letor.
– La Balade Musicale, c’est à dire un concert champêtre avec la chanteuse argentine Natalia Doco dans un répertoire très varié.

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Les grands concerts ont lieu à la Maison du Village avec une jauge de 400 places. Les autres : place des Escartons , au Bois de Sestrière, et les balades jusqu’au Fort de Gondrans.
A noter une belle innovation cette année, des Master Classes, en relation avec le conservatoire de Briançon, du 4 au 6 août pour une trentaine d’enfants de 4 à 11 ans, sous la houlette du « Passport Quartet » avec Alain Antoni (dm), Jean-Bertrand Oury (tp), Jean-Michel Orcel (p) et Stéphane Masse (b). Master-Classes qui se termineront pas un double concert. Le premier à 19h30 avec Passport Quartet et les enfants stagiaires, plus un invité de marque, le grand saxophoniste Raphaël Imbert. Le second à 20h avec les mêmes, sans les enfants.
Certains concerts seront retransmis par radio Jazz.
Ce sont donc trois jours pleins, aves des balades à pied, en téléphérique, jusqu’à 2600m. Donc une grande diversité dans laquelle chacun peut choisir ce qui lui convient.
L’an prochain les master-classes se dérouleront avec la participation de trois partenaires : le Jazz Club de Turin, le Conservatoire de Briançon et le Réseau du Hot Club.
Evviva il Jazz ! comme on dit de l’autre côté de la frontière. Et bravo à Montgenèvre, un village d’environ 600 habitants qui offre une telle richesse de festivités, car le jazz n’est pas le seul événement culturel de la commune, et ce en cette période de crise durable, quand tant de festivals prestigieux se réduisent ou disparaissent.

Serge Baudot

 

« Les Lettres de Noblesse du Vin de Provence…
Un livre à déguster !

Olivier R+®al et Alain BaccinoCes deux-là étaient faits pour se rencontrer car ils ont une passion commune : le vin… Enfin, dans le bon sens du terme puisque c’est du Vignoble du Var et de la Provence qu’il s’agit !
L’un est journaliste depuis trente ans, Varois de cœur et de racines, navigant entre St Cyr, Sanary, Toulon, aimant entre autre se balader dans les domaines viticoles pour les découvrir. Il se nomme Olivier Réal.
L’autre est vigneron de la quatrième génération, propriétaire du domaine des Peirecèdes à Pierrefeu et sa fille prend le chemin de la cinquième génération. Il s’agit d’Alain Baccino, figure emblématique de la viticulture varoise.
De rencontres en rencontres, une grande amitié réciproque est née et un projet a commencé à germer dans leur tête : Et pourquoi pas consacrer un livre sur ce fameux vin de Provence qui, depuis trente ans, du « vin des vacances », est devenu aujourd’hui l’un des meilleurs rosés du monde, sans parler des grands blancs et des rouge de garde de grande classe ?
Une simple question et l’histoire pouvait commencer…
Une histoire qu’ils ont voulu raconter, l’un contant, évoquant, l’autre notant, écrivant, consacrée à la vigne, aux vignobles mais aussi aux hommes et aux femmes  qui en sont les principaux acteurs et créateurs.

« Hier – dit Alain Baccino -, on nous regardait de haut, aujourd’hui nous sommes respectés, reconnus, mieux : copiés et d’autres régions essaient de nous rejoindre. Comment en est-on arrivé là ? En travaillant beaucoup, en cherchant à évoluer, en créant des caveaux, ce qui, au départ, ne faisait pas partie de la culture des agriculteurs qui portaient le produit de leurs raffles à la coopérative. Ils étaient plus viticulteurs que vignerons mais aujourd’hui ils ont la notion d’exploitation, de vente au domaine, ce qui représente 25% de leur production, ce qui est énorme et 50% de vente en circuit fermé, ce qui est une réussite considérable ».
Ce livre, intitulé « Les Lettres de Noblesse du Vin de Provence « (Ed Sira) aborde donc, alphabétiquement, tous les sujets qui ont rapport avec la vigne et le vin : les cépages, les domaines, la biodynamie, les viticulteurs, les explications sur le coupage, le degré, la dégustation, l’export, l’œnologie, et l’œnotourisme qui se développe, les femmes car il y a de plus en plus de vigneronnes, aujourd’hui acceptées et reconnues, les vendanges, les terrains, la météo, l’irrigation et même Internet, nouvel outil qui s’est ajouté à l’aventure. Et, précise Olivier, ce livre n’est pas exhaustif car aujourd’hui, tout dans ce domaine évolue très vite et le nombre de sujets est incommensurable.

couverture Lettres de Noblesse fa+ºon livre Olivier R+®al et Alain Baccino en d+®dicace

« De notre rencontre – explique Olivier – et de notre passion commune, est née une belle amitié. Alain est un homme pour qui j’ai beaucoup d’admiration et de respect car il est de tous les combats, on le retrouve sur tous les fronts : il fut le premier président du Centre du rosé, il est président de la Chambre d’Agriculture du Var, président des enseignants agriculteurs, père spirituel de la Route des Vins, créateur de « Art et Vin » qui, chaque année, réunit des artistes dans les domaines varois, mêlant ces deux arts qui se complètent. C’est un précurseur, un initiateur et il était donc l’interlocuteur idéal pour écrire ce livre. Mais attention : ce n’est pas un livre à sa gloire mais son regard acéré sur la Provence viticole, entrecoupé d’anecdotes quelquefois savoureuses, montrant l’envers du décor et dévoilant quelques secrets, le tout illustré de dessins de Véronique, épouse, créatrice des étiquettes de leurs vins. »
Alain est également très attaché à l’écrit et il voulait qu’il reste une trace de cette histoire contemporaine de la vigne, du Var, de la Provence. Il lui semble très important de témoigner, d’expliquer, de comprendre et faire comprendre tout ce qui tourne autour de nos territoires, de ses particularités, de faire connaître le travail, le courage, la passion, la solidarité, les problèmes et les drames humains aussi de ce métier – de cet art, peut-on dire – qu’est celui de la vigne.
Et comme aurait dit Pagnol, Alain et Olivier « cultivent l’authentique » !
Il a fallu de nombreux mois, de nombreuses rencontres pour que naisse ce livre unique car il n’y en a jamais eu un à ce jour, abordant tous les aspects du vin de Provence.
Débuté fin octobre 2013, l’écriture a été terminée fin mars 2014, ajoutez à ce travail deux mois pour peaufiner, relire, corriger, ajouter et vous comprendrez l’importance que ce travail représente.
Ajoutons que le livre est préfacé par Horace Lanfranchi, président du Conseil Général du Var, qui s’investit, comme Hubert Falco et Josette Pons à ses côtés, dans cette belle histoire qui est loin d’être terminée.

lancement livre +á la Tulipe Noire le 12 juillet

C’est un livre de référence et de prestige car il rend hommage à un métier, à un art qui est un des piliers de notre économie et a une grande valeur patrimoniale.
Vous pouvez le trouver sur les neuf points de vente de la librairie Charlemagne qui est partie prenante et qui défend depuis des décennies cette région où elle est née grâce à la famille Rouard, famille emblématique de Toulon et sa région. Vous pouvez également le commander sur le site de la Fnac où il est référencé et nos deux compères seront présents à la Fête du Livre de Toulon les 26, 27, 28 septembre puis à celle de Pierrefeu et peut-être aussi au salon des vins « Bacchus ». Une page face book vous le présente, tout simplement nommée : « Lettres de Noblesse du Vin en Provence ».
Lorsque deux varois parlent de leur « pays » d’une même voix, cela donne un grand moment de lecture et une passionnante saga régionale.
Un livre… à déguster

Jacques Brachet