Patrick FIORI « Elles » (Sony Music)
Patrick Fiori, c’est d’abord une voix chargée de soleil pris entre la Corse et Marseille.
Une voix pleine, forte, belle, qu’il monte à l’envi et qui est néanmoins chargée d’émotion.
Et ce CD ne me fera pas mentir puisqu’il a collaboré pour les chansons avec un certain Jean-Jacques Goldman entre autres. avec aussi Eric Chemouny, Jacques Veneruso,Tommy Chiche, qui ne sont pas les moindres et quelques autres.
« Elles » est le tire-phare qui a donné celui du disque, signé JJG, hommage à la Femme avec un grand F puisque fille, mère, sœur, amante, fidèle lumière.
De beaux sujets comme « Demain », écrite avec encore JJG, sur la vie d’aujourd’hui, le progrès qui, quoiqu’il soit, n’apprend pas à être honnête, à être heureux, ne permet pas toujours à manger à sa faim, à être libre, à vivre tout simplement.. « Un jour, mon jour », c’est encore la quête de la reconnaissance, de la réussite, de l’amour et celle-là, elle balance à mort… et elle est encore signée JJG. Jolie chanson sur l’amitié « J’espère que tu vas bien » qu’il a écrite avec Tommy Chiche. Belle chanson sur l’amour : « Dans tes yeux chaque jour » de Goldman… Robert sur un rythme yiddish. « T’en vas pas maintenant » est une version moderne de « Ne me quitte pas ». même thème moins pathos mais prière à celle qui veut partir. La femme est au cœur de l’album. Bel hommage.
Bon, après les compliments… Qu’est-ce que c’est cette photo sur la pochette ? Une moitié de visage de traviole ! N’importe quoi ! Heureusement que les chansons ne sont pas si de traviole.
En fait, sans ça, ça reste un très bel album. Un très bon millésime Fiori.
Daniel LAVOIE « La licorne captive » (Le chant du monde)
Disque étrange et enviûtant s’il en est, que celui de Daniel Lavoie qui nous offre cet album conceptqu’il a créé avec Laurent Guardo « La licorne captive ». Dix ans de travail nous dit l’ex Frolo de « Notre Dame de Paris ». Et ce n’est pas sans nous rappeler l’époque d’Esméralda car c’est très moyenâgeux, très baroque, avec des sonorités d’un autre monde où sa voix se mêle à celle de la soprano Mary-Lou Gauthier et à des instruments comme la viole de gambe, l’archiluth, le violon baroque, les gongs tibétains, le dobro… Des instruments rares dans la musique d’aujourd’hui, qu’on retrouve dans la musique classique.
C’est un disque à écouter, mais à vraiment écouter, dans la solitude et – pourquoi pas ? – dans le noir afin que cette musique qui vous envoûte laisse place à votre imagination car c’est un disque d’images où la légende ouvre à toutes possibilités de l’imaginaire. On remonte le temps, on se retrouve à l’époque médiévale dans un climat de mystère, de sortilèges. Un disque qui est loin d’être banal, qui plaira ou pas car, où l’on entre dans ce monde poétique où le temps est suspendu, où on quitte le chemin très vite. J’ai trouvé un plaisir extrême à le suivre car c’est une oeuvre originale, inclassable, qui pourrait faire l’objet d’un spectacle féerique. Une belle surprise.
NATALIE DESSAY (Erato)
Depuis que Natalie Dessay a annoncé son arrêt opéra,… on n’entend plus qu’elle ! Et c’est évidemment un immense plaisir pour ceux qui avaient peur que la belle soprano prenne une retraite anticipée.
Que nenni, elle nous le prouve avec deux opus magnifiques, l’un, « Entre elle et lui », dédié aux musiques de Michel Legrand, l’autre intitulé « Rio Paris », où, accompagnée à la guitare par Liat Chen, elle partage ses chansons, solos, duos, trios avec Agnès Jaoui et Héléna Noguerra.
Le premier est un florilège qu’elle a dû avoir du mal à choisir, tant Michel Legrand a écrit de chefs d’oeuvre. Mais en 18 chansons, c’est un joli panorama, du magistral « Les moulins de mon coeur » à la bouleversante « Papa can you hear me ? » tiré du film « Yentl » que chantair Barbra Streisand. « The summer knows » (Eté 42) est également une petite merveille, Merveille aussi de légèreté, deux chansons de « Peau d’Âne », son film fétiche : « La chanson de Delphine », « Conseils de la fée Lilas » et « Recette pour un cake d’amour ».Belle « Valse des lilas » aussi et quelques duos comme « Chanson des jumelles » des « Demoiselles de Rochefort » avec Patricia Petibon, pas la meilleur, leurs voix étant trop classiques, le fameux duo des « Parapluies de Cherbourg » avec la belle voix de Guy et Geneviève. Un seul bémol : « Le cinéma », succès de Nougaro, qui ne va pas trop non plus avec sa voix « classique ». mais ce disque est un vrai bijou.
Autre style, autre univers avec ses complices, deux portugaises pour qui les chansons brésiliennes n’ont pas de secret, la langue étant la même, même si c’est loin du fado !
Là encore, bel éventail de chansons de variétés comme « Les eaux de mars » de Jobim, crrée par Moustaki, reprise par Hélène Ségara en duo avec Tony Carreira ou « Desafinado » du même Jobim, ou encore « Bidonville-Consolaçâo » de Baden Powen et Nougaro.
On revient au classique avec Villa-Lobos et nombre de morceaux superbes dont l’inoubliable « Bachianas brasileiras ».
Trois voix qui s’accordent à merveille, épaulées par une guitare intimiste et pourtant omniprésente… un deuxième bijou que nous offre la diva et ses belles amies. Et là aussi, deux magnifiques et élégantes pochettes.
Amandine BOURGEOIS « Au masculin » (Warner)
Comme nombre d’artistes, Amandine est tombée dans le travers des chansons connues et reconnues. Des chansons d’hommes, d’où le titre de l’album. De Nougaro à Stromaé en passant par Cabrel, Polnareff, Hallyday, Bashung, Clerc, Ferrer, Obispo, Gainsbourg, Jonasz, Souchon,…Ils y sont tous, rien que de belles chansons, reconnaissons-le, mais pas écrites pour elle et dont les versions ne sont pas toutes réussies. Je n’aurais jamais sorti en single « Quoi, ma gueule » dont la version n’est pas une réussite. Heureusement, quelques jolies adaptation originales comme « Je t’aimais, je t’aime et je t’aimerai » de Cabrel, « Ballade de Jim » de Souchon, « Dansez sur moi » de Nougaro, « Alors on danse » de Stromaé, « Mona Lisa Klaxon » d’Higelin qu’elle chante en duo avec Beverly Jo Scott qu’on a plaisir à retrouver, « J’veux pas que tu t’en ailles » de Jonasz…
Amandine a une vraie personnalité, une vraie belle voix. N’y a-t-il personne pour lui écrire des chansons personnelles qu’elle pourrait défendre comme telles ?
Elizabeth VIDAL « L’Opéra impossible » (Fontana)
Voilà encore une voix, voilà encore un disque original.
Vous souvenez-vous de cette incroyable chanteuse Coréenne au maquillage fantasque et à la voix incroyable ? Elle se nommait Kimera et avait fait un succès planétaire avec un album, « Lost Opéra » qui regroupait des musiques classiques sur des orchestrations démentes et sans paroles.
Eh bien, en voici une nouvelle, belle blonde aussi extravagante dont l’album porte le nom d’Opéra Impossible. Cette colorature niçoise a joué dans tous les grands opéras et festivals du monde, de Lyon à paris, d’Aix à Toronto, de Paris à Munich tous les grands opéras, de « Carmen » à « Thaïs » en passant par « La flûte enchantée » où l’aire de la reine de la nuit est une prouesse qu’elle atteint sans problème… en allant même plus haut , sur ce fameux disque fait de morceaux choisis et connus sur lesquels elle virvolte avec une aisance incroyable.
Evidemment, les puristes de la musique classique vont crier au scandale mais elle n’est pas la première à adapter ce genre de musique et c’est un bienfait car elle accroche un public qui ne serait pas allé vers l’opéra. La voilà donc qui saute de Mozart à Vivaldi, de Tchaïkovski à Rachmaninov mais aussi de Saint-Preux avec le fameux « Concerto pour une voix », le non moins fameux « Concerto d’Aranjuez » de Rodrigo, si souvent adapté ou encore « Emmanuel » de Michel Colombier.
La voix est sublime, l’artiste est belle elle s’amuse avec ce disque qui sera sûrement une parenthèse dans sa vie de diva !
Petula CLARK « Lost in you » (Sony Music)
Elle t en France, c’est sûr ! Après des décennies de France où pourtant sa carrière internationale a démarré, Pétula, après un bref Olympia plutôt confidentiel voici quelques années, repart en tournée. Hélas pas en récital mais avec cette nouvelle tournée concoctée par Michel Algay, après les énormes succès des tournées « Age Tendre » et qui s’appellera « Rendez-vous avec les stars »*. elle y sera b évidemment à sa place auprès de Michèle Torr, Nicoletta, Dave, Murray Head, Hugues Aufray, Umberto Tozzi.
En attendant voici ce nouvel album en anglais que John Williams lui a concocté en grande partie, avec de belles ballades comme « Crazy » ou la très folk « Never enough ».
Et puis voici la énième version de l’increvable « Downtown » de Tony Hatch qui a fait sa gloire et qu’elle chante, qu’elle murmure presque, dans un rythme très lent et très intimiste. C’est très beau. Un joli moment avec « He loves and she loves » signé par George et Ira Gershwin.
Quelques jpetits bijoux de reprises comme « Love me tender » de Presley, « Imagine » de Lennon. mais Pétula a souvent écrit des parole de ses chansons, ce qui est le cas pour « Reflections » sur la musique d’une cantate de Bach ou « I won’t care ». Et puis, oh surprise, « Every word you say » de David Guetta avec bien sûr un tout autre mais très bel arrangement.
Un très joli disque avec toujours cette voix suave qu’elle a gardé intacte à 80 ans passés.
Ce disque nous donne une furieuse envie de la retrouver sur scène !
*Vendredi 24 octobre au Zénith-Oméga de Toulon et au Dôme de Marseille le samedi 25 octobre. 14h30 et 20h30
LA BANDE A RENAUD (Mercury)
Après le succès de l’hommage à Goldman, il était évident que d’autres hommages allaient suivre. Et voilà que c’esr Renaud qui est choisi pour ce disque auquel il a dit OK à condition, d’abord, de ne pas y chanter, puis d’écouter d’abord et enfin que Nolwenn Leroy et Elodie Frégé y participent. curieux choix que ces deux « ex » de la Star Academy qu’on pensait aux antipodes de ce chanteur un peu anar et pas très porté sur les émissions de Télé Réalité… Et pourtant, il ne s’est pas trompé puisque Elodie chante « Il pleut » avec beaucoup d’émotion et Nolwenn se retrouve danson domaine celte puisqu’elle reprent le traditionnel irlandais que Renaud avait adaptée sous le titre »La ballade nord-irlandaise. A oter que bizarrement les versions les plus inspirées sont chantées par des femmes comme « C’est quand qu’on va où ? » dont Carla Bruni fait un petit bijou et « Mistral gagnant que Coeur de Pirate interprète avec justesse.
Mais les Biolay, Jean-Louis Aubert, Bénabar, Thiephaine, Raphaël, Ronan Luce, Nicola Sirkis, Disiz, Benoît Doremus, Alexis HK sont dans le droit fil de l’esprit de Renaud.
A noter le très beau moment que Grand Corps Malade nous propose en interprétant « La médaille ». Et pour clôturer le tout, cette nouvelle « Bande à Renaud » nous offre « Dès que le vent soufflera » et je me n’en allerons bien avec eux !
OLYMPE « Une vie par jour » (Fontana)
Une pochette somptueuse avec, en prime, trois photos souvenirs.
Evidemment, déjà on a envie d’aller plus loin. Sans compter que la voix et la personnalité d’Olympe nous intrigue et l’on attendait ce disque avec impatience car, si son premier disque était agréable à écouter, ce n’étaient que des reprises (une fois de plus !). Et voilà ce que je considère comme son premier opus.
De belles mélodies, de beaux rythmes, une voix bien posée, qui va du grave à l’aigu avec une aisance époustouflante, on pense à Freddy Mercury, à Jimmy Sommerville, à Polnareff, Mika. La voix est puissante et les chansons la mettent en valeur. Ecrites par de jeunes auteurs-compositeurs de talent comme Quentin Bachelet, Cécile de Laurentis, Davide Esposito, Emmanuel Moire, David Gategno, Olivier Schulteis…..
C’est du sur mesure et c’est un vrai plaisir que de suivre la voix de cet original personnage qui a su s’imposer après télé-concours qui l’a placé second. Sa voix d’ange fait merveille et ce disque est un vrai plaisir à écouter, « C’est facile » est une de mes chansons préférées, très dansante, chanson qu’on retrouve en fin d’album sur un tempo lent et en acoustique. Inattendu et les deux version sont aussi réussies que différentes. « Superstar » est aussi une sympathique chanson et enfin « Une saison en enfer » est fort émouvante et Olympa la chante avec beaucoup de sentiment.
Retour réussi.
Christian DELAGRANGE « Chansons d’amour » (Wagram)
Dans les années 70, Christian Delagrange faisait partie du peloton de tête des chanteurs, de Mike Brant à David-Alexandre Winter, qui avaient tout pour plaire aux filles : le physique et la voix.
Revu sur la tournée « Age Tendre », je peux vous dire qu’il a encore les deux… et qu’il ne plait pas qu’aux admiratrices de l’époque !
Il était donc temps qu’on se souvienne de lui et pour cela, voilà un triple album magnifique où l’on retrouve tous ses tubes, des chansons moins connues, des duos et quelques perles comme « Et maintenant », « L’hymne à l’amour », « Les moulins de mon cœur » (encore elle !), « Que reste-t-il de nos amours? » et un duo avec son complice d’Âge Tendre, Bobby Solo « Sur ton visage une larme ».
Un CD entièrement dédié aux femmes et là encore de beaux moments comme « La femme qui est dans mon lit », « Femmes, je vous aime », « Femmes », « Amoureux de ma femme »…
Et je finirai par le premier CD, celui qui rappelle ses grands succès comme « Rosetta », « Sans toi je suis seul », « Tendre Cathy » en duo avec Angela Amico, « Petite fille », « Ce monde »….
Bref, que de belle chansons avec une voix ample et superbe.
Un regret : qu’il n’y ait pas un livret pour savoir de qui sont les chansons. Mais bon, on s’en passe et on écoute !
Jacques Brachet