Archives mensuelles : mai 2014

SIX-FOURS : Les Voix du Gaou tout azimut

gaou1

De belles soirées en perspective, encore cette année sur l’île du Gaou, grâce à une programmation d’enfer concoctée par Sud Concerts puisque la municipalité de six-Fours à renouvelé sa confiance à Rabah Houia pour les trois prochaines années.
En dehors de concerts faits de jeunes talents et de stars confirmées, beaucoup de choses vont se passer sur l’île, nous a confié Rabah et tout d’abord, afin de mettre le public au centre de cette manifestation, un espace convivial sera consacré aux échanges, à la détente, à la rencontres de jeunes artistes que l’équipe aixoise Mélomaniac invitera. Ils joueront en toute intimité devant le public qui pour venir passer un moment à les écouter et à dialoguer avec eux
Seront aussi installés un peu partout des food trucks, ce sont des véhicules aménagés en kitchenettes, qui offriront sur huit lieux différents, huit cuisines différentes. L’île sera également occupée par le Cirque Indigo, troupe de spectacles de rues qui investira les lieux et recevra le public.
Comme à l’accoutumée, les premières parties offriront à de jeunes artistes, la chance de se produire devant un énorme public. Comme l’a souligné Rabh Houia, Les Voix du Gaou ayant une renommée nationale, si y passer ne fait pas une carrière, ce peut être une étape importante dans le futur d’un groupe, peut-être la première étape. Il a aussi précisé que le côté régional étant pour lui important, suite à un concours qui a vu affluer trois cents propositions, un concours qui s’est déroulé au Centre Culturel de Si-Fours a retenu trois groupes de la région : L.R.M, venu d’Ollioules, Alifib, venu de Nice et The Great Joe Yabuki, venu de Marseille.

cahier_photos_agence2.indd gaou2
Le 16 juillet, ce sont ces derniers qui attaqueront avant qu’on applaudisse Woodkid et Fauve.
Le 17 juillet c’est L.R.M qui ouvrira le concert, suivi des Dandy Warhols qui ne feront que six dates en France et le plus grand groupe d’Europe, j’ai nommé Placebo.
Le 18 juillet, alors qu’il y a trois ans ils avaient fait la première partie, voici en vedette cette année Chinese Man qui à leur tour, donneront leur chance en première partie à Beat Assailant et Kendra Morris.
L’incontournable Stromae sera la star du spectacle du 22 juillet avec en première partie Gabriel Rios;
Et voici qu’arrive, pour la soirée du 23 juillet, le groupe mythique Massive Attack avec, en première partie les Niçois Alifib et, pour une date exceptionnelle en Europe James Vincent McMorrow.
Il avait fait un malheur l’an dernier au festival du Château de Solliès-Pont et nul doute qu’il récidivera au Gaou avec son univers New Orleans : Christophe Maé sera la vedette du 24 juillet. en première partie, Christophe Herault et un auteur-compositeur qui a écrit pour tant d’artistes et non les moindres comme Obispo, Johnny, Pagny, elisa Tovati, Louisy Joseph, Naztasha St Pier, la comédie musicale « Cléopâtre » et qui aujourd’hui écrit pour lui : John Mamann.
Autre surprise : le raggae cette années est remplacée par une « Récré electro-soul-funk-disco » de 15h à 1h du matin non stop avec des DJ disséminés un peu partout su l’île : Jukebox Champions, Acid Arab, PFEL, Mc EArl Zinger, Sly Salmon, nightmare on Wax….. Ce sera la clôture du festival en ce 26 juillet.
Jean-Sébastien Vialatte, maire de Six-Fours, tient à préciser que si le Gaou est un lieu paradisiaque, il faut le mériter, s’organiser afin que tout le monde puisse y venir avec le plus de facilité possible et Rabah ajoute que, le festival fini, l’île sera totalement nettoyée.
Que demande le peuple ?

Jacques Brachet
www.voixdugaou.fr

 

Châteauvallon 2014-2015 : Saison du cinquantenaire

Voilà que Châteauvallon fête ses 50 ans d’existence. C’est en 1964 que Gérard Paquet et Henri Komatis découvraient, dans un vallon surplombant la rade de Toulon, une bastide du XVII° siècle, et tombant sous le charme de la ruine, ils  décidaient d’y créer un lieu d’échanges culturels. Ce fut un dur et long labeur avec de nombreux bénévoles, moult péripéties, la mort d’Henri Komatis en 1988, le licenciement de Gérard Paquet en1997 suite à la prise de la mairie de Toulon par le FN. Entre temps Châteauvallon était devenu Théâtre National de la danse et de l’mage. En 1998 Châteauvallon redevient le Centre national de création et de diffusion culturelles.

P1090550

En 50 ans ce sont les plus grands artistes de toutes disciplines artistiques qui sont venus s’y produire, sans oublier les « obscurs et les sans grade ». Et n’oublions pas que de 1969 à 1973 Bernard Lion et André Francis y avait réalisé un festival de jazz mythique, resté dans  les mémoires des Jazzfans ; festival dans lequel a défilé la crème des musiciens de jazz.
Pour le cinquantenaire c’est un programme époustouflant qui nous est offert, présenté avec un enthousiasme sobre, dynamique et compétent par le directeur Christian Tamet et son adjointe Nathalie Anton. Cette présentation fut ponctuée de quelques images de différents spectacles, façon on ne peut plus subtile de nous mettre l’eau à la bouche.
Après cette première partie Charles Berling est venu présenté succinctement la future programmation du Théâtre Liberté, qui collabore avec Châteauvallon ; présentation qui aura lieu en détail le 3 juin à 19h sur la place de la Liberté à Toulon.
Un buffet arrosé à la sangria devait clore cette manifestation qui avait encore fait salle comble, ce qui prouve l’intérêt du public pour  ce lieu.
Le nouveau programme qui va de septembre 2014 à juillet 2015 est démentiel. Pour le théâtre couvert et l’amphithéâtre ce ne sont pas moins de 38 spectacles : diverses productions théâtrales, des compagnies de danse de mouvances diverses, du cirque, du jazz, du rock et de la soul, du hip-hop, de  la musique classique (en partenariat avec le festival de musique classique de Toulon, et l’Opéra), des musiques orientales, des créations qui seront reprises ailleurs ; n’en jetez plus, la cour est pleine.

P1090516

Et puis il y a le « Baou », le studio en haut sur la colline, qui accueillera 10 spectacles : théâtre  et danse, pour des projets moins ambitieux mais tout aussi intéressants et hors des sentiers battus.
Rappelons qu’il existe une carte Châteauvallon qui met la plupart des spectacles à 13 €uros, et bien d’autres avantages. La seule chose à faire est de se procurer le programme disponible dans tous les lieux culturels et touristiques, qui donne tous les détails.

 

04 94 22 02 02 – www.chateauvallon.com

 

Serge Baudot

 

 

L’île de la REUNION à CANNES

Ile de rêve s’il en est, qui n’a pas eu envie d’aller faire un tour du côté de la Réunion ?
Alors, faute de pouvoir y aller, on est allé la retrouver… à Cannes !
Comme chaque année en effet, l’Office de Tourisme de la Réunion s’associe à l’Agence Film Réunion, pour promouvoir, durant le festival, cette belle île et ses paysages paradisiaques où se tournent de plus en plus de films.
Après avoir été merveilleusement reçus à la soirée de prestige organisée sur la plage du Gray d’Albian, après avoir siroté un raffiné granité citron-rhum agrémenté d’une pointe de géranium et avant de déguster de merveilleuses spécialités réunionnaises… qui vous mettent le feu à la gorge avec délice, nous avons rencontré  la belle directrice du Comité Régional de Tourisme Ariane Loupy qui nous a donné encore plus envie de découvrir son île.

reunin2 reunion3

Avec fierté elle nous annonce le beau prix qu’ils ont obtenu cette année : le Travel d’Or.
« A l’instar des Oscars ou des César, les Travel d’Or sont les récompenses qui saluent la compétence, la créativité et l’expertise des professionnels du voyage. Nous avons donc reçu le premier prix, retenu parmi trois cents sites dans la catégorie Offices de Tourisme comme la destination la plus branchée et la plus innovante.

Pourquoi votre venue à Cannes ?
Parce que, en dehors du fait que nous sommes l’une des destinations les plus courues au niveau du tourisme, la Réunion est une terre de tournages pour la simple raison qu’un producteur ou un réalisateur y trouve des paysages de rêve, la mer, les lagons, le volcan, les montagnes… Tout est là, sur place. Comme, souvent, tout se fait à partir de Paris, nous aimons rencontrer les professionnels ailleurs, en province et Cannes est une belle vitrine pour leur donner envie d’y venir. C’est aussi une occasion de leur montrer nôtre côté festif. Et rencontrer les gens dans ce cadre est plus agréable que sous le ciel de Paris. C’est aussi parce que nous montrons par là notre attachement aux provinces.

Y a-t-il beaucoup de compagnies d’aviation pour y aller ?
Nous avons aujourd’hui multiplié les lignes puisque nous travaillons avec Air France, Air Austral, XL Airways, Corsair. C’est important d’âtre là pour le faire savoir et montrer aux professionnels qu’on peut « vendre » la Réunion partout. C’est quand même une destination exceptionnelle et à nous de les transporter en jouant sur l’émotion.

 reunin1

Aujourd’hui, nombre de films se tournent là bas. Y contribuez-vous ?
Bien entendu puisque nous travaillons avec l’Agenge Film Réunion qui a sur Cannes une délégation et partage notre stand..  Edy et Vincent Payet, respectivement délégué général et vice président, y contribuent aussi beaucoup, accueillant les tournages, accompagnant les porteurs de projets, les aidant à leur développement, leur apportant aussi aide financière, soutien technique, logistique.
Il y a beaucoup de scénaristes, réalisateurs, comédiens réunionnais montant des films et nombre de films y sont tournés. Il y a peu; la Réunion a accueilli Olivier Marchal pour le tournage de « Belle comme la femme d’un autre » et la série de 150 épisodes de France Ô « Cut », tourné à la Réunion par Stéphane Meunier avec Julie Boulanger et Ambroise Michel a eu un gros succès.
Carn Burton, l’un des plus grands régisseurs du monde du cinéma, y vient pour ses repérages.

reunion4 reunion5

 Si vous deviez définir cette île qui vous tient tant à cœur et que vous défendez si bien, qu’en diriez-vous ?
Je dirais que c’est une île aux mille visages, aux mille paysages puisque il y a ces montagnes qui sont inscrites au patrimoine mondial de l’UNESCO, un volcan majestueux, même si l’océan ne fait pas toujours parler de nous en bien, il y a les lagons qui sont protégés par la barrière de corail, les plages magnifiques. Les Réunionnais sont un peuple accueillant, joyeux, métissé, doté d’une tolérance extraordinaire. Par ce brassage culturel, puisqu’il y a des Français, des Indiens, des Africains, des Chinois c’est une terre riche… Que voulez-vous de plus ? »

En effet, que voulons-nous de plus… sinon découvrir par nous-même ce lieu paradisiaque tant Ariane Loupy nous a donné envie d’y aller…
Si l’on y va… On vous écrira !

Jacques Brachet
Photos Thierry Vaissière

SAINT-LAURENT… Le retour…

cp_stlaurent_cartel.indd

Saint-Laurent aurait-il trois vies ?
Après celle contée par Pierre Bergé dans ses mémoires, celle filmé
par Jalil Lespert où il est magistralement incarné par Pierre Niney, auprès du non moins magistral Guillaume Gallienne jouant Pierre Bergé, voici qu’est arrivé un troisième Saint-Laurent signé Bertrand Bonello, le couple étant cette fois incarné par Gaspard Ulliel et Jérémie Rénier.
A leurs côtés, une distributuion prestigieuse : Léa Seydoux dans le rôle de Loulou de la Falaise, Louis Garrel, Amira Casar et par ailleurs, on retrouve avec émotion un duo de comédiens qui furent de véritables stars et qui se donnèrent la réplique, en 1970 dans un film de Vittorio de Sica : « Le jardin des Finzi-Contini. Il s’agit de Dominique Sanda, moins éthérée bien sûr et Helmut Berger qui n’est plus le bel éphèbe aimé de Visconti. Mais de les revoir sur grand écran est un joli moment de cinéma.
Mystère des programmations, nous avons eu, voici deux ans, deux remakes de « La guerre des boutons », nous avons en quelques mois « La guerre des Saint Laurent ». Qui l’emportera ?
Le premier a déjà fait un très beau score puisque ayant enregistré plus d’un million 500.000 entrées. C’est un véritable biopic puisqu’il raconte toute la vie et l’œuvre du couturier. Le second se passe sur dix ans de sa vie, de 65 à 75, sa grande période, la plus prolixe et fastueuse en tant qu’artiste mais aussi sa plus folle, sa plus décadente en tant qu’homme, dans une atmosphère plus sixties et plus psychédélique. La musique, elle, n’est pas que psychédélique puisque les images sont accompagnées d’œuvres de Bach, de Purcell, on y entend même la Callas.

sl3

Gaspard Ulliel nous propose une performance incroyable, sa ressemblance avec Saint Laurent est hallucinante, jusqu’à la voix. Il est encore plus bluffant que Pierre Niney qui pourtant nous offrait déjà un clone assez surprenant et crédible, montrant toutes les ambiguïtés, tous les paradoxes de cet être à la fois fort et fragile. Ulliel nous offre également une belle performance d’acteur Il connaît son métier qu’il pratique depuis l’âge de 12 ans et de plus, sa mère étant styliste, le métier de la mode, il doit connaître un peu.
Quant à Jérémie Rénier, qui fut le clone de « Cloclo », il interprète avec une grande sobriété et une maîtrise parfaite, le rôle de Pierre Bergé.
Durant deux heures et demi on (re)plonge dans ce monde fascinant de la mode, d’une époque à la folle et riche et de la vie d’un être hors du commun, grâce à un réalisateur qui nous y entraîne avec un vrai grand talent de cinéaste, un souci des détails, une finesse qu’on retrouve dans les images et dans la façon élégante de tourner.
La France dans toute sa splendeur, n’aura pas à rougir devant les grandes fresques américaines truffées d’effets spéciaux.

sl2

Jacques Brachet

 

TOULON : « Touché-coulé » au Musée de la Marine

musée1

Du 21 mai au 3 janvier, le Musée de la Marine propose une originale exposition de… jouets !
Evidemment, pas n’importe quels jouets puisqu’ils s’agit, comme on pourrait s’en douter, de bateaux.
En effet, le bateau a été l’un des premiers jouets de notre ère. Un bout de bois ou de papier et un bateau navigue sur les étangs, les bassins, les rivières… et la mer.
C’est au XIXème siècle que le bateau-jouet prend vraiment son essor en Europe et particulièrement en France. Mais alors, il est quelque peu réservé à des familles aisées et est particulièrement sophistiqué, construit avec des matières nobles comme le bois, le fer, le cuivre et lorsqu’on peut en redécouvrir de cette époque on se rend compte combien ces bateaux étaient proches des plus belles maquettes d’aujourd’hui.

3 2

C’est ce qu’a voulu montrer le Musée de la Marine de Toulon qui nous propose une partie de la collection unique au monde qu’a récupéré en 2007 le Musée de la Marine, l’autre partie étant exposée à Lorient. Une collection unique au monde cédée par un passionné nommé Jac Remise. En tout 350 bateaux collectés durant des décennies, dont le Musée de la Marine de Toulon propose une thématique d’une cinquantaine de bateaux de guerre avec tout un aspect psychologique car, au début du XIXème siècle déjà, les poupées étaient pour les filles, les bateaux pour les garçons afin d’être un facteur déclenchant de ce métier, de susciter des vocations, d’inculquer l’amour de la Marine et l’idée d’aider la patrie. Après la seconde guerre, le phénomène inverse a vu le jour avec une campagne de dénigrement pour que les familles ne mettent plus dans la tête des garçons l’idée de la guerre.
Aujourd’hui, le bateau a repris sa place, les jeux de guerre, depuis la fameuse bataille navale, ont repris de plus belle avec l’arrivée des jeux vidéos qu’on peut aussi découvrir dans cette exposition qui nous propose jouets, maquettes, reproductions dont le fameux Formidable, photos, livres, jeux divers, figurines, jeux vidéos, de 1850 à nos jours.
Une exposition réalisée par Annie Madet-Vache, Alain Niderlinder, Didier Frémond et évidemment Cristina Baron, administratrice et conservatrice adjointe du Musée National de la Marine et que vous pouvez aller voir en famille jusqu’au 3 janvier 2016.

4

 

Jacques Brachet

 

MARSEILLE – Changement de propriétaire au MuCEM
Au Centre de conservation et de ressources
Du 17 mai 2014 au 17 mai 2015

Le Centre de conservation et de ressources abrite environ un million d’objets et de documents, réunis pou leur intérêt comme témoins de cultures et de civilisations.
Le MuCEM poursuit sa politique d’invitation au CCR de commissaires extérieurs pour porter un regard neuf sur ses collections
Après Jean Blaise, Patricia Buck et Joy Sorman en 2013, Patrick Bouchain, architecte expérimentateur, propose une exposition qui touche à l’universel à travers le conte.
L’histoire de Michka sert ici de fil conducteur pour retrouver le goût de la lecture, de la narration, de la fable humaniste à travers des dessins et des objets qui nous ouvrent les porte
de l’imaginaire. L’histoire de cet ourson qui redevient vivant pour endurer les épreuves du monde réel et, au final, peut-être le rendre plus juste prend elle-même vie grâce aux collections du MuCEM qui lui prêtent leur propre réalité.
Connu aujourd’hui pour la dimension expérimentale de ses chantiers et réalisations, pour son souci du contexte, des matériaux locaux et des acteurs de ses constructions, l’architecte Patrick Bouchain relève ce défi en choisissant,la voie universelle du conte, sujet sur lequel les fonds du MuCEM sont riches.

mucem1

Le concept
Dès la genèse de ce projet, Patrick Bouchain a souhaité travailler autour de la thématique du conte et pouvoir s’adresser ainsi au très jeune public. Cette thématique, qui trouvait un écho dans les collections du musée richement dotées sur le sujet, en particulier à travers ses fonds d’archives et sa bibliothèque, se prêtait également à une mise en objets et à l’exploration d’un large pan de collections. Parmi plusieurs textes proposés, le choix s’est porté sur le conte Michka de Marie Colmont, publié aux Albums du Père Castor pour la première fois en 1941, avec des illustrations de Feodor Rojankovsky
Patrick Bouchain s’est entouré de l’illustratrice Marie Saarbach et du designer graphique Philippe Millot pour concevoir l’environnement visuel de l’exposition. C’est donc l’assemblage de plusieurs matériaux qui la constitue au final : le conte de Michka, des dessins créés spécialement pour le projet, des objets tirés des collections du MuCEM, un dispositif
de cartels originaux qui ouvrent sur d’autres histoires que peuvent nous raconter les objets, un livre conçu par Philippe Millot publié à l’occasionCette publication s’inscrit dans la lignée d’une collection expérimentale que le MuCEM a mise en place pour les expositions du CCR, où la création graphique et conceptuelle de l’objet-livre tient une place importante
À travers cette exposition kaléidoscopique, Patrick Bouchain a souhaité jouer un rôle de « chef d’orchestre », associant très largement à la conception et à la mise en oeuvre du projet
l’ensemble de l’équipe du département des collections et des ressources documentaires. À la suite de la présentation de son intention générale et des principes de base qu’il souhaitait
développer, l’équipe a sélectionné un ensemble de pièces capables de matérialiser ou de symboliser les différents temps forts du conte. Les cartels accompagnant chaque pièce, conçus davantage comme des mises en perspectivedes objets que comme de stricts éléments d’information, ont ainsi été rédigés par l’équipe du département des collections.
C’est également à l’équipe des installateurs du CCR, accompagnée par le département de la production du MuCEM, qu’est revenue la charge de mettre en espace l’exposition : ce sont eux qui ont construit l’ensemble de la scénographie, sur la base des dessins de Patrick Bouchain, et réalisé l’installation et la mise en lumière des objets. L’exposition présentée aujourd’hui résulte donc d’un véritable travail d’équipe, où les compétences techniques, documentaires, imaginatives et scientifiques de chacun ont été mises à contribution.

Émilie Girard et Jean-Roch Bouiller

 Du lundi au vendredi de 9h à 12h30 et de 14h à 17h
Centre de Conservation et de Ressources
Entrée libre sur présentation d’une pièce d’identité
MuCEM – 1, Esplanade du J4 – Marseille – mucem.org

Jean-Michel MILLE expose à FREJUS

mille2

Né en 1959, au bord de l’Atlantique, Jean-Michel Mille vit passionnément depuis une histoire d’amour avec la mer.

Subjugué par le monde sous-marin, il pratique dès son jeune âge la plongée en scaphandre. Très vite il désire partager et montrer cet univers extraordinaire. L’image s’avère être un merveilleux support. Il réalise ses premières photos sous-marines à 18 ans.
Actuellement reporter photographe célèbre, collaborateur de nombreux magazines (plongée, nature, sciences, voyages), il travaille également dans les domaines de la publicité, de la mode et pour des missions scientifiques ou archéologiques.
Pour offrir cette vision du monde sous-marin qui le fascine et partager sa passion, Jean-Michel MILLE organise régulièrement des expositions. Des témoignages photographiques pour montrer qu’à deux pas de nos rivages il y a tant de merveilles à découvrir, à aimer, à protéger.
Il vous convie donc à venir visiter sa dernière collection sur des images d’épaves vues par cet artiste du monde de l’image sous marine.

mille1

Les épaves de Jean-Michel MILLE, du 24 mai au 6 juillet
Villa Aurélienne – Avenue du Gl d’Armées Calliès – Fréjus

RAMA YADE A LA GARDE :
Un projet fédéral, humaniste et national

rama2

Juste avant les élections municipales, Rama Yade était venir soutenir Francis Roux qui s’y présentait. L’on peut dire qu’elle avait fait « un tabac » tant sa popularité est grande, étant la femme politique number one de France. (Voir rubrique portraits)
La revoici à la Garde où cette fois, elle venait présenter son projet en tant que candidate à la présidence du Parti Radical, invitée par sa présidente varoise Josy Chambon et par l’UDI.
Toujours aussi charismatique, ne mâchant pas ses mots, ce qui est rare en politique, mais le faisant avec charme, élégance, finesse, franchise  et humour, elle a d’abord félicité son groupe varois du travail accompli pour les municipales, ceux qui ont été élus et a eu une pensée pour ceux qui ne l’ont pas été mais n’en ont pas démérité pour autant.
Elle expliqua aussi que, Jean-Louis Borloo, pour des raisons de santé, avait décidé de se retirer de la vie politique. Elle salua l’exemplarité de son parcours, l’élégance de son retrait et devait préciser qu’elle ne se présentait pas pour le remplacer mais tout simplement lui succéder avec le plus d’intégrité possible, continuer à promouvoir ses valeurs et ses idées car, dit-elle « Nous avons cette responsabilité pour aller vers la réussite, apporter des solutions, des réponses et surtout aller à la reconquête des idées que d’autres se sont appropriées ».
Évidemment, elle évoqua tous les problèmes majeurs d’aujourd’hui, la sécurité, le chômage et la précarité, l’Europe, le Nigeria qui est en situation d’urgence, l’incertitude des Français qui attendent des réponses concrètes, en précisant qu’elle proposait un projet collectif de démocratie directe : « Nous ne sommes rien sans vous et le pouvoir démocratique est entre vos mains. Nous devons être à votre écoute, vous laisser la parole pour construire quelque chose ensemble. Je n’ai pas, comme j’ai pu le lire, toutes les qualités du monde mais, mon ego étant satisfait – ajoute-t-elle en riant – j’ai celles de la franchise et le courage politique et je veux me mettre à votre service ».
Son projet, vous pouvez le retrouver sur ramayade.fr. Il se partage en trois points : un projet fédéral, un projet humaniste, un projet national.
Afin d’être près de tous les 11.000 membres du Parti Radical, elle veut venir le plus souvent en province car – précise-t-elle – tout ne doit pas se passer qu’à Paris et il faudrait que les Parisiens descendent un peu en province. Ca ne leur ferait pas de mal de voir du pays ! ».
Bien entendu, le cœur du problème européen est la montée du FN mais, dit-elle « la montée du FN est de notre faute, ce qui n’est pas facile à tous de le reconnaître et de le dire. Il faut avoir un président capable de lutter contre lui et de revendiquer nos valeurs qu’il s’approprie. La France, dont la puissance compte moins que l’énergie, n’est pas n’importe quel pays. Il faut qu’on s’en souvienne et qu’on le prouve. ».

rama1

Propos recueillis par Jacques Brachet

 

 

Jazz à Porquerolles du 10 au 14 juillet 20142014

Belle présentation, au théâtre Denis à Hyères les Palmiers, du programme de Jazz à Porquerolles 2014, sur cette île bénie des dieux, ainsi que des concerts 2014/2015 au théâtre Denis.
Frank Cassenti, cinéaste, mettreur en scène, musicien et président fondateur de Jazz à Porquerolles se révéla un maître de cérémonie joyeux et décontracté pour présenter et animer cette soirée.
Après l’apéro-buffet on pénétra dans la jolie salle à l’italienne et à l’acoustique remarquable pour assister à la première partie : Un film, justement du Président, « L’île au jazz », tourné lors de la troisième mouture de ce festival, au cours duquel on voit et entend les grandes figures piliers du lieu : Archie Shepp, président d’honneur, Aldo Romano parrain du festival, notamment dans un duo plein de douceur et de charme improvisé sur « Estate » avec la chanteuse Mônica Passos. Et bien d’autres musiciens. Documentaire qui permet de saisir comment ce festival s’implante sur l’île, avec ses vues merveilleuses ; alors on a qu’une envie, y aller tout de suite !
Deuxième partie : présentation des programmes par un savant montage vidéo qui donne juste à entendre et voir ce qu’il faut, pour là encore être avide d’y aller.
Troisième partie : Une jam-session menée par le président à la guitare, le pianiste finlandais Tuomas Turunen et le batteur Dimitri Reverchon qui assurèrent le lever de rideau en un duo très Jarrettien, et l’accompagnement des musiciens tout au long de la soirée. Tout d’abord l’excellent saxophoniste Sylvain Beuf, digne descendant de Stan Getz et d’autres Grands du saxophone ténor, avec une sonorité puissante et chaleureuse, un phrasé net et véhément. Il se régalait manifestement de jouer ainsi en toute liberté, en longs solos voyageurs et profonds, toujours à la caresse de la mélodie. Belle prestation du pianiste en telle compagnie. Nous aurons certainement l’occasion d’entendre encore ce délicieux pianiste puisqu’il s’est fixé dans notre région. Dimitri, batteur hors normes, ce qu’on appelle un coloriste, car il joue de différentes percussions, avec les balais, les mains et plus rarement les baguettes, c’est à dire qu’il colore la rythmique tout en restant bien dans le tempo. Une belle surprise avec la chanteuse Karine Trichon, qui a fait des progrès fulgurants, et s’est livrée totalement sur un « All Blues » de derrière les fagots. Un final amusant avec un guitariste de blues anachronique, et une « lady » qui s’éclata sur le « Blues du dentiste » ; de quoi calmer le mal de dent ! A noter que cette jam-session fut jouée pratiquement acoustique ; et c’est bon d’entendre les instruments dans leur vérité sonore.
Il était minuit, temps de rejoindre le carrosse, mais vous donner auparavant  la liste des musiciens qui participeront  à ce festival « Jazz à Porquerolles » :

jazz1 jazz2

MEHLIANA : Featuring Brad Mehldau & Mark Guiliana : le duo transporte dans une transe libre et hypnotique : un feu d’artifice électrique !
Los Gojats :
Sept jeunes musiciens du cru gascon qui respirent et s’inspirent de l’air unique d’Uzeste, insufflé par le jazzman Bernard Lubat.
Bernard Lubat, Michel Portal & Hamid Drake :
La rencontre de deux grands noms du jazz français, mais également de vieux complices, avec un batteur mythique, qui fut entre autres, le compagnon de route de Don Cherry.
Christophe Leloil et Nicolas Pacini : Un des plus beaux sons de trompette avec un guitariste qui lui colle à la peau.
Archie Shepp « In The Mood » :
  Réuni autour de son fidèle pianiste Tom McClung et du contrebassiste Reggie Washington, il invite des musiciens incontournables de la scène jazz de Chicago dont Hamid Drake.
Mônica Passos, Aldo Romano, Baptiste Trotignon & Thomas Bramerie 
:La passionaria venue du Brésil en compagnie d’un trio de rêve.
Ana Carla Maza & Vincent Segal :
La rencontre entre la jeune violoncelliste cubaine Ana Carla et l’incontournable Vincent Ségal a une grâce qui touche à l’indicible.
Krakauer’s Ancestral Groove :  Clarinettiste virtuose, David Krakauer est aujourd’hui l’une des figures les plus emblématiques de la nouvelle musique Klezmer, proprement new-yorkaise, qu’il pimente de funk, de jazz et de musique électro, en compagnie de son Ancestral Groove.
Nous reparlerons des concerts au Théâtre Denis  la saison prochaine.

Serge Baudot

 06 31 79 81 90 – www.jazzaporquerolles.org

 

 

 

« Il fallait y croire »
de Denise BEAU-LOFI (Ed du bout de la rue)

2

C’est d’abord une grande histoire d’amour et un hommage d’une fille à son père.
Denise Beau-Lofi est la fille de ce remarquable soldat qu’était Alexandre Lofi, qui participa activement au débarquement du 6 juin 1944. C’est aussi une grande histoire d’amour entre ce jeune officier et Simone, son petit bout de femme qu’il rencontra alors qu’elle avait à peine 17 ans et avec qui il va traverser cette guerre de 39/45 car elle le suivit partout avec Alain, leur premier fils et frère de Denise.
Dès le départ de leur histoire, elle décide de ne pas le quitter, de le suivre dans tous ses déplacements et, de Douala à Beyrouth, puis de Londres à la Lorraine dont est issu Alex, elle le suivra avec bébé, armes et bagages.
Ce coup de foudre se transformera en grande histoire d’amour qui les réunira à Toulon en 1950 où sera affecté Alexandre qui occupera le poste de directeur sportif avant que l’amiral Barjot ne lui confie les fonctions de chef du quartier général et officier des sports de la troisième région maritime jusqu’en 1970.  Toute la famille installée à Toulon,  Simone et Alexandre y finiront leurs jours et ils sont enterrés dans le petit cimetière de Cuers.
A travers les écrits de son père, la rencontre et les souvenirs des dix derniers commandos vivant encore sur les 177 qui formaient cette équipe française menée par le Commandant Kieffer, Denise nous entraîne dans cette période dramatique de la seconde guerre mondiale et nous suivons le couple au Liban, à Beyrouth, à Ismaïlia, à Liverpool, à Eastbourne, en Ecosse, à Walcheren, en Lorraine,  à Ouistrham, en Normandie jusqu’à Toulon, tantôt avec Alex, tantôt avec Simone, une vie à deux ou séparés par la force des événements. Simone le suit mais l’attend souvent dans des conditions parfois difficiles et dans des pays où elle ne connaît ni les gens ni la langue, lui qui rejoint de Gaulle et fomentera en grand secret ce débarquement qui aujourd’hui est commémoré pour son soixante dixième anniversaire, elle continuant sa vie de mère et de femme de marin. Mais les retrouvailles sont toujours un immense bonheur.
C’est à la fois un livre d’amour et d’aventures, une grande épopée historique et romantique, mais aussi un livre sur la grande Histoire à travers un héros magnifique. Un livre superbement documenté qui nous fait vivre ce pan d’Histoire comme si nous y étions. Denise a un beau talent d’écrivain et est d’autant plus émouvante dans ses écrits que cet homme lui a été cher, père merveilleux, soldat admirable auprès d’une femme courageuse et aimante.
Un très très beau livre écrit avec amour mais aussi avec un grand talent, même si Denise prend la plume pour la première fois. Elle insère dans ces faits réels, beaucoup de choses que sa mère lui a racontées – plus que son père d’ailleurs qui est resté assez muet sur cette période de sa vie – qu’elle a aussi romancées avec force détails, images, descriptions qui font de ce livre une histoire très cinématographique qui pourrait devenir une sorte de road movie ou un magnifique portrait de femme durant cette période difficile à vivre. Car ce qui est beau dans cette histoire c’est que chacun a choisi sa vie sans jamais le regretter, lui en faisant son métier de soldat avec une seule idée en tête : servir et sauver son pays, elle en décidant qu’être femme de soldat ce n’est pas seulement d’attendre à la maison mais de faire corps avec l’homme qu’elle aime et le suivre contre vents et marées.

1

Rencontrer Denise est un grand moment de bonheur et d’émotion tant elle porte en elle cette histoire d’amour qui lui est si proche. Elle qui n’avait jamais écrit, a mis tout son cœur et son vrai grand talent à retracer une histoire hors du commun, retrouvant le peu des acteurs restant de ce moment d’Histoire dont on célèbre cette année les 70 ans. L’un de ceux-là d’ailleurs, Léon Gautier, qui avait alors 20 ans et était matelot, a aujourd’hui 91 ans et a signé une préface émouvante et belle.
Voici quelques temps, avec son frère Alain, qui a vécu cette épopée puisqu’il est né durant cette guerre, elle avait décidé de partir en pèlerinage sur tous les lieux qu’elle décrit et où son passés ses parents. Hélas, la mort a rattrapé Alain pendant qu’elle écrivait ce livre.
Alors qu’il a risqué cent fois sa vie sur les champs de bataille, Alex est mort bêtement dans un hôpital mais il a pu voir grandir ses enfants et petits enfants et Simone l’a suivie peu de temps après.
Aujourd’hui Alex est considéré comme un véritable héros. Il fut interviewé à l’époque par Léon Zitrone, aujourd’hui à Lorient, l’école des fusiliers marins a baptisé sa nouvelle salle de préparation physique pour les missions commandos de son nom.
Le 26 mai sur France 3, sera présenté un film docu-fiction « Les Français du jour J » signé Eric Condon, petit-fils de René Rossey, compagnon d’Alex dans le commando du commandant Kieffer où il est bien sûr question d’Alexandre Lofi.
Denise sera l’invitée de la grande cérémonie qui se déroulera à Ouistreham durant ces commémoration et y signera son livre. Elle sera aussi l’invitée du Ministre de la défense à Paris le 18 juin au Mt Valérien ainsi que du préfet maritime qui lira un éloge sur son père pour la journée du marin.
Un cèdre du Liban a été planté à St Aubin d’Arquenay en hommage à ces engagés volontaires commandés par Alexandre, des noms de places et de rues, dont une à Cuers, portent aussi son nom un peu partout où il s’est illustré avec courage.
Il fallait y croire… Alex et Simone y ont cru jusqu’au bout, avec passion, sans jamais perdre la foi et surtout avec un magnifique courage transcendé par leur amour.
Denise Beau-Lofi signe là un grand et beau témoignage d’un épisode de notre Histoire et une histoire d’amour hors du commun, avec intelligence, acuité, avec une plume qui mérite de continuer à écrire !

Jacques Brachet