Archives mensuelles : avril 2014

ALBERT II de MONACO sur l’île des EMBIEZ

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Lors d’une visite privée, S.A.S. le Prince Albert de Monaco a rencontré les scientifiques de l’Institut océanographique Paul Ricard, dans leur Centre de recherche implanté sur l’île des Embiez (Var). Il était accompagné de Robert Calcagno, directeur de l’Institut océanographique, Fondation Albert Ier, de Monaco.
Cette visite confirme l’intérêt et l’engagement du Prince Albert II de Monaco en matière d’environnement et de développement durable. Rappelons que les axes prioritaires de la Fondation qu’il a créée en 2006 sont la préservation de la biodiversité, la limitation des effets du changement climatique, la gestion des ressources en eau.
« Pour l’Institut océanographique Paul Ricard – souligne sa présidente, Patricia Ricard – cette visite constitue une reconnaissance du travail accompli par ses scientifiques pour connaître et protéger la mer ».
Plus de 100 ans pour Monaco, 50 ans pour l’Institut océanographique Paul Ricard, les efforts de recherche des deux organismes s’inscrivent dans la durée, portés par la passion, au fil des générations.
Robert Calcagno, directeur de l’Institut océanographique, Fondation Albert Ier, de Monaco ajoute : « Acteurs au service de l’environnement, nos deux instituts sont des vigies installées sur la Méditerranée. Elles veillent sur la Mare Nostrum avec dynamisme, complémentarité et bienveillance pour que ce patrimoine commun fragilisé puisse continuer d’offrir toute sa beauté et ses ressources aux générations futures. »

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Plus concrètement, la rencontre a permis aux deux Instituts spécialisés dans la recherche et la protection de la mer, en général, et de la Méditerranée, en particulier, d’échanger sur leurs travaux sous le prisme des compétences et du dynamisme.
Le Centre scientifique de Monaco embrasse plus largement les mers du globe, avec l’étude des récifs coralliens et la biologie polaire. L’Institut océanographique Paul Ricard s’est spécialisé sur la Méditerranée, en particulier sur l’impact des activités humaines et les suivis écologiques. Ce qui ne l’a pas empêché de travailler sur la dégradation naturelle des marées noires, avec une application couronnée de succès en Alaska (après l’échouage du pétrolier Exxon Valdez).
Les deux équipes scientifiques collaborent déjà, depuis plusieurs années dans la réalisation d’observations et d’inventaires de certaines espèces de la Réserve sous-marine du Larvotto. C’est le cas du mérou, tous les trois ans depuis 2006 au travers du Groupe d’Etudes du Mérou (GEM), et de la grande nacre de Méditerranée
Le Professeur Nardo Vicente, responsable scientifique de l’Institut océanographique Paul Ricard, membre de l’Association Monégasque pour la Protection de la Nature (AMPN) depuis l’origine, intervient dans la Réserve marine de Monaco, notamment pour des opérations d’introduction et de suivis de la Grande Nacre.
Il souligne que « La Principauté de Monaco avec son Centre scientifique, l’AMPN et sa Réserve marine fédère depuis 40 ans des recherches avec les principaux laboratoires de la région et en particulier avec l’Institut océanographique Paul Ricard. C’est un phare de la Méditerranée qui fait le lien entre les deux bassins depuis les travaux dupionnier qu’était Albert Ier, Prince océanographe.
Des liens confortés aux Embiez puisque le Prince Albert de Monaco a rejoint le Comité d’Honneur de l’Institut océanographique Paul Ricard.

 

PETITE MUSIQUE… DEVIENDRA GRANDE

Au départ il y  deux frères. Deux Seynois. Deux passionnés de musique… Deux épiciers !Sébastien et Cédric jouent, chantent, écrivent, composent. Peu à peu leur premier métier va s’estomper et il vont essayer de vivre de leur passion, jouant dans les rues puis dans de petits lieux, dans de plus grands, dans des festivals, faisant des disques et parcourant la France, la Suisse, la Belgique, l’Allemagne, dormant chez l’habitant… Pas beaucoup dans leur région car on le sait, nul n’est prophète…
Aujourd’hui c’est en train de changer et, après plus de dix ans de « galas-galères » nos deux Seynois (qui vivent aujourd’hui entre Carnoules et Sanary) ont eu envie d’évoluer et vont faire appel à trois autres musicos, des potes qui savent jouer, évidemment.
Et c’est ainsi que Petite Musique, le duo, devient un quintet.
On y trouve donc  Cédric, à la compo, au chant et à la guitare, Sébastien à l’écriture, au chant et au violon et voici qu’arrivent Buck, à la basse, aux claviers et aux chœurs, Olivier à la batterie et Tony à la guitare et au banjo. Tous Varois.
Et ils viennent de sortir ce qui sera leur premier disque ensemble, en fait le cinquième de Petite Musique, drôlement intitulé « Le coquelicot vertigineux d’être là »… Pourquoi pas ?!
Évidemment, une explication s’impose :

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« C’est – nous disent-ils – un titre qui ouvre à l’imaginaire, basé sur l’une de nos chansons centrales de l’album « Dissolution ». Ca interpelle et c’est poétique, non ? »
Poétique en effet car les paroles de cet opus le sont particulièrement, sur de belles mélodies, efficaces. Poétiques mais à la fois réalistes, ce qui n’est pas souvent le cas.
« C’est un amalgame entre poésie et réalité. La poésie seule pourrait être ennuyeuse, la réalité rébarbative… Les deux mises ensemble donnent notre ton, notre marque de fabrique… notre petite musique à nous… »

Qu’est-ce qui change, lorsque de deux on passe à cinq ?
« Beaucoup de choses. Ca fait d’abord évoluer notre musique puisque de nouveaux instruments, de nouvelles voix viennent automatiquement donner une autre couleur. Chacun apporte sa personnalité, son univers qui est particulier. C’est une nouvelle expérience qui nous oblige… à travailler ! Du moins différemment puisque chacun apporte ses idées.
Il est vrai que les trois nouveaux venus sont des amis de longue date, et pour mieux nous connaître et être sur la même longueur d’onde, nous sommes partis en résidence, vivant ensemble 24 heures sur 24. Ca soude ou ça casse. Et ça a été une belle aventure humaine et musicale, qui a apporté au groupe une évolution et une harmonie.
Et puis, c’est comme en cuisine : lorsqu’on ajoute de nouveaux ingrédients, où c’est raté, ou il y a une émulsion, une alchimie, une magie qui s’en dégage. Aujourd’hui nous faisons d’autres choses, avec des produits frais et nous espérons que la recette est réussie !

Vous avez quand même une vision assez pessimiste de la vie…
Est-elle aujourd’hui optimiste, la vie ? Il y a, certes, une certaine violence, pas mal de résistance mais c’est la vie d’aujourd’hui et on essaie de la dire avec nos mots et tout en étant lucides, nous essayons de le dire le plus joliment possible. L’art transcende les choses et nous fait grandir, mûrir et réfléchir. J’espère qu’il en est de même pour le public.

Votre musique est empreinte de folk, avec un violon superbement omniprésent…
Oui, parce que, justement, elle vient de la folk, de la tradition orale. Ce sont de vraies mélodies qui ne sont pas simplement murmurées ».

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 Aujourd’hui, nos ex-épiciers varois et leurs nouveaux complices, commencent à écumer le Var  tout en continuant leurs va et vient sur la Suisse, d’où ils reviennent, la Belgique, bientôt le Portugal et bien sûr, toute la France, pays qu’ils aiment profondément.
Et, après ce spectacle en première partie d’Oldelaf à l’Espace Malraux de Six-Fours, où nous les avons rencontrés, vous pourrez aller découvrir nos cinq compères le 10 mai à la fête de la Marseillaise à la Seyne, le 16 mai au cinéma du Luc, le 31 mai au café-théâtre de la 7ème Vague de la Seyne qui est un peu leur QG et au festival du Jardin des Oliviers à la Londe, le 8 juillet.
D’autres dates sont en préparation.
Allez découvrir cette belle Petite Musique qui, à n’en pas douter, deviendra grande.

Jacques Brachet

 

 

BIOS D’ARTISTES

STROMAE par Cédric NAÏMI et Prune ARNOUX (Ed Didier Carpentier)
Ce duo d’auteurs bien ancrés dans le milieu musical, nous propose de mieux connaître cet OVNI qu’est Stromaé (Maestro en verlan !) et qui, depuis deux ans, surprend, agace, intrigue, un phénomène qui est devenu la coqueluche des d’jeun’s et des moins jeunes par une incroyable originalité, une musique très dance sur des paroles très denses. Un méga métis phénomène mi-Rwandais, mi-Belge, somme toute un cocktail explosif, qui lui donne une personnalité hors du commun, entre deux cultures, celles du hip hop et celle de Brel.
Nos deux auteurs n’ont pas eu à entrer dans une grande saga, vu la courte vie du chanteur mais ils ont rencontré beaucoup, beaucoup de gens, de ses proches aux médias en passant par ses « pairs », des personnalités aussi diverses que Frédéric François ou Adamo, des « pays » puisque Belges eux aussi, métissés Italiens, Yoan Freget, Nicolas Peyrac, Arturo Brachetti, Nicoletta, Chantal Ladessous… et bien d’autres car ils ont ratissé large et, toutes générations confondues, il aiment !
Tous sont unanimes pour glorifier cette nouvelle idole, apprécier son originalité, voire son génie qui dénote dans le monde formaté du show biz.
Un personnage curieux à découvrir.

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SATYA OBLETTE : « Ma vie en mille morceaux » (Ed Fayard)
Curieuse trajectoire que celle de cet « Indien blond » né près de Pondichéry d’une mère adultère et d’un père qui pourrait être de mari de celle-ci, assassin de l’amant de ladite mère.
Car, lorsqu’elle l’a abandonné à l’orphelinat, elle ne savait pas elle-même qui était le géniteur.
A peine âgé de quelques mois, Nicole et Alain Oblette, enseignants français, l’adoptent et le ramènent d’abord en Algérie puis en France et de Pushkanan, il deviendra Satya.
Education très stricte, amour frustré et différence avérée puisque le petit Satya fait tâche au milieu de ses petits copains blancs. Hormis cette différence, Satya souffrira toujours de ses origines que taisent ses parents adoptifs même si, à force de temps et de pugnacité, il en apprendra des bribes.
Passionné d’aviation dont il fait son métier, c’est au cours d’un pari, d’un coup de bluff, qu’il deviendra mannequin. Pour cela il imaginera son look, barbe et cheveux blonds-blancs qui va faire sa gloire internationale. Il deviendra, dans ce milieu, d’alcool, de drogue et de faux semblants, une véritable icône. Icône qui vieillira comme tout un chacun, qui aurait pu se perdre mais qui a su rebondir en se disant que la vraie vie était peut-être ailleurs.
C’est une incroyable histoire qu’il nous raconte, qui pourrait faire l’objet d’un film tant est originale son histoire et tant cet homme est attachant avec ses fêlures cachées sous les paillettes.

Michel LEGRAND : « Rien n’est grave dans les aigus » (Ed Cherche Midi)
C’est l’un de nos artistes français les plus connus dans le monde international de la musique et du cinéma. 80 ans, plus de 60 ans de métier, auteur, compositeur, musicien, chanteur il a fait frémir, rêver, pleurer des millions de gens par ses mélodies qui font partie de notre subconscient collectif. De Liza Minelli à Françoise Hardy en passant par Nicole Croisille, Barbra Streisand, Nana Moukouri, Nathalie Dessay, Danielle Darrieux, Diana Ross, sans oublier les hommes ,  Nougaro, Reggiani, Ray Charles, Yves Montand et un nombre incalculable d’interprètes internationaux, tous l’ont chanté et le chantent.
Quant à ses musiques de films, des « Parapluies de Cherbourg » aux « Demoiselles de Rochefort », en passant par « Yentl » ou « L’affaire Thomas Crown », elles ont fait le tour du monde.
Alors, c’est vrai, il y avait de quoi raconter. Et, avec l’aide de Stéphane Lerouge qui s’est totalement plongé dans sa vie d’homme et d’artiste, sans aucune chronologie, Legrand se raconte. Son enfance, son amour démesuré pour la musique, ses galères, ses rencontres, sa façon de travailler… Une vie de passion, une vie passionnante, glissant du classique au jazz en passant par la variété et la danse, car tout ce qu’il crée devient de l’or… Et ce n’est pas fini car c’est vrai, on reste un peu sur sa faim tant on aimerait qu’il nous raconte encore et encore ses expériences et ses rencontres. Mais en fin de livre il nous promet une suite… C’est avec impatience, déjà, qu’on l’attend !

Jacques Brachet

 

OPERA DE TOULON : CONCERT GAUTIER CAPUCON

CONCERT BACRI – DVORÁK – MENDELSSOHN
Gautier Capuçon violoncelle
Giuliano Carella direction musicale
Orchestre Symphonique de l’Opéra de Toulon
Vendredi 30 mai – 20h30

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GAUTIER CAPUCON, violoncelle
Gautier Capuçon est un des violoncellistes français les plus recherchés de la jeune génération.
Initié au violoncelle dès l’âge de 4 ans, il étudie avec Annie Cochet-Zakine et Philippe Muller avant de se perfectionner à Vienne avec Heinrich Schiff. Parallèlement, il parfait son expérience au sein de l’Orchestre des Jeunes de la Communité Européenne avec Bernard Haitink puis du Gustav Malher Jugendorchester avec Kent Nagano, Daniele Gatti, Pierre Boulez, Seiji Osawa et Claudio Abbado.
Il est primé dans plusieurs concours internationaux et reçoit notamment le premier grand prix du concours international  André Navarra à Toulouse. Il est dirigé par de nombreux grands chefs internationaux.
Il pratique également la musique de chambre depuis son enfance, sa soeur, pianiste amateur et son frère aîné Renaud, lui ayant transmis cette passion. Il continue d’ailleurs à jouer très souvent avec son frère, violoniste de renom, dans de nombreux grands festivals internationaux.
Parmi ses modèles, il réserve une place particulière à Henri Dutilleux, dont il a interprété les œuvres à plusieurs reprises.
Parmi ses très nombreux enregistrements : Brahms, Haydn, Beethoven, Fauré, Prokofiev, Saint-Saëns, Tchaïkovski,..
Il a enregistré le concerto de Dvorak avec l’Orchestre de la radio de Francfort avec Paavo Järvi et joue un « Matteo Goffriler » de 1701

04 94 92 70 78 – www.operadetoulon.fr

 

SOLLIES-PONT : COUP DE JEUNE AU CHÂTEAU

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Le beau château du XVIème siècle de Solliès-Pont est en train de renaître de ses cendres. D’importants travaux le rénovent et cette année, le festivalannuel s’y déroulera devant une bâtisse qui a retrouvé ses couleurs et donnera un décor somptueux à Tal, Vanessa Paradis et Laurent Gerra qui feront partie du programme, grâce à Sud Concerts que dirige Rabah Houia, qui préside aux destinées du festival.
« C’est sous un merveilleux soleil, dans la prairie qui s’étend devant le château, que Rabah, André Garron, maire de Solliès-Pont et Marie-Aurore Smadja, adjointe à la culture nous ont réunis pour nous révéler le programme.
André Garron a  souligné qu’il était très satisfait du travail de Sud Concerts, de la valeur des artistes invités et de l’impeccable organisation de cette société de spectacles à qui il a confié la programmation et l’organisation depuis quatre ans.
Quant à Rabah, après avoir remercié le maire pour sa confiance et avoir, en souriant, confié que dans un tel décor on pourrait se croire dans une série américaine, prêts à célébrer un mariage ! il a aussi confié qu’aujourd’hui, grâce au lieu et à son accueil, c’étaient les artistes et leurs producteurs qui demandaient à participer à ce festival. Grâce aussi à l’effort de tous, équipe mairie, organisateurs, médias, et surtout le public venant de plus en plus nombreux chaque année.
Evidemment, c’est aussi la conséquence d’une programmation très pointue et de qualité, à l’exemple de cette année qui accueillera en ouverture le 9 juillet, la petite prodige qu’est devenue Tal en quelques mois qui fait que partout l’on doit doubler les concerts
« Tal – souligne Rabah – est un phénomène surprenant, un petit bout de femme qui possède une énergie incroyable dans un spectacle qui fait du bien, toutes générations confondues ».
Le 11 juillet, autre icône : Vanessa Paradis « La Sophie Marceau de la chanson – nous dit-il – qui a commencé très tôt et qui, avec sa personnalité hors normes, a su exporter la chanson française jusqu’en Amérique ».
Et puis, doit-on présenter Laurent Gerra, l’humoriste le plus doué et le plus talentueux de sa génération, qui a dépassé Le Luron et est devenu un artiste à par ? Il clôturera le festival du Château le 12 juillet.
Mais vous pouvez vous rendre compte qu’une date reste en blanc : le 10 juillet, l’artiste pressenti s’étant désisté. Recherche star désespérément et dès que Rabah Houia l’aura trouvée, on vous l’annoncera !

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Comme à l’accoutumée, il y aura des premières parties. Des artistes en devenir sur lesquels mise Sud Concert et que Rabah est en train de sélectionner. L’on sait déjà que le groupe Face fera donc l’ouverture de la soirée de Vanessa. Ce groupe paraît-il, ayant pas mal d’accointances avec Rita Mitsouko, nous offrira un rock élégant chanté en français et en anglais.
Pour précéder Laurent Gerra, le choix s’est porté sur un humoriste tout droit issu de l’émission de Ruquier « On n’demande qu’en rire ». Il s’agit d’Ahmed Sylla, qui possède le sens de la répartie et de la rhétorique et qui maîtrise avec talent et un vrai bonheur, la langue française.
Un beau programme, de beaux partenaires, un lieu de rêve… en conclusion, un bon millésime…
Que demande le peuple ?

Jacques Brachet
Renseignements : 04 94 13 05 87 – 04 91 80 60 41 – emmanuelle.robert@sudconcerts.net

 

TOULON – Théâtre Liberté : ISTANBUL EN MAI

Du 13 au 17 mai, Toulon vivra à l’heure d’Istanbul.
En effet, le Centre National du Théâtre a créé en 2005, un festival itinérant des Arts de la Scène, fédérant chaque année dans une ville différente, les acteurs culturels réunissant toutes les formes d’art.
Après St Etienne, Quimper, Limoges, Angers, Reims, Chambéry, Valence et quelques autres villes, le Centre a choisi de poser sa neuvième édition à Toulon avec pour base le Théâtre Liberté dont les frères Berling ont accepté d’être partenaires, entraînant à leur suite le cinéma le Royal, l’Opéra de Toulon, Châteauvallon, la Maison de la Photographie, le Pôle Jeune Public, l’association Tandem, l’Oméga Live, TLN et pour la Seyne, la bibliothèque Armand Gatti et la Villa Tamaris.
Dans tous ces lieux nous pourrons découvrir, comme un puzzle, les différents visages de la culture turque : théâtre, cinéma, littérature, photographie, arts plastiques, musiques classique et contemporaine et même cuisine !
Si les frères Berling ont accepté ce jumelage c’est évidemment parce que cette manifestation est tournée vers la Méditerranée, qui est le point d’ancrage du Théâtre Liberté. Cette Méditerranée qui fédère tous les partenaires culturels de la région qui nous offriront des regards croisés sur une culture turque qu’on ne connaît pas si bien que ça.
Des invités prestigieux viendront nous l’offrir, réunis par cette belle artiste qu’est Sedef Ecer. Elle nous proposera donc de découvrir Timour Muhidine, spécialiste de la littérature turque qui a décidé de nous faire découvrir les écrits d’auteurs « voyous » de l’underground d’Istanbul.

istanbul3 istanbul2Nora Ceni, chercheur à l’Institut Français de Géopolitique, nous offrira un regard scientifique sur différents thèmes : la femme, le vêtement, l’architecture.
L’art contemporain sera représenté  au Théâtre Liberté par deux plasticiens : Laleper Aytek et Floriane de Lassée et à la Maison de la photographie par Nar Photos, une agence photographique turque.
L’on découvrira au Royal, entre autres films présentés, « L’Istanbul de Maurice Pialat », court-métrages qu’il a consacrés à cette ville.
L’auteur Izzedin Calistar créera, à la bibliothèque Armand Gatti une pièce tournmettant en scène Michel Pacha, Napoléon III et Eugénie : « Mon Bosphore à  moi ». Elle sera créée en turc et en français et fera l’objet d’une édition dans les deux langues par « Les Cahiers de l’Egaré ». Izzedin lira sa pièce lors d’une projection « Le Manteau de Michel Pacha » à la Villa Tamaris
Beaucoup de musique aussi : classique avec, à l’Opéra de Toulon, la création de musique de chambre d’Ahmed Adnan Saygun par les solistes de l’Opéra. Contemporaine et orientale au Théâtre Liberté et à l’Oméga Live avec la venue de Baba Zula et de DJ Ipek et VJ Vidbeat.
Des résidences d’écriture, des spectacles et ateliers pour enfants, des rencontres et même un cours de cuisine autour du raki, avec démonstration de Sedef Ecer…. Un bel éventail des richesses culturelles et artistique de cette ville turque.
Istanbul, donc, dans tous ses états, ville peut-être trop méconnue et qui mérite qu’on y fasse une escale méditerranéenne.

Jacques Brachet

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Les détails de la programmation :
04 98 00 56 76 – www.theatre-liberte.fr – contact@theatre-liberte.fr
Photo : Philippe et Charles Berling, Georges Perpès, bibliothèque Armand Gatti, Izzedin Calistar, Sedef Ecer

 

 

NOTES DE LECTURE par les Plumes d’Azur

Pierre  ASSOULINE : Sigmaringen (Ed Gallimard)
En Septembre 1944 le maréchal Pétain, son gouvernement fantoche et leur famille, sont transférés en Allemagne, dans le château des Hoenzollern, réquisitionné par Hitler .
Reçus par le majordome du prince chargé de l’organisation de tout ce petit monde, du bon fonctionnement de la nombreuse domesticité comme de la préservation du château , les nouveaux arrivants sont répartis en fonction de leur importance et de leurs affinités .
Certains se considèrent comme prisonniers voire comme otages, d’autres continuent à se croire importants et continuent à se livrer une lutte sordide pour un pouvoir illusoire.
La vie du château est racontée par le majordome, il a l’œil ouvert ainsi que les oreilles, est conscient de la dignité et de l’importance de sa mission, en homme détaché des contingences et indifférent aux miasmes de l’actualité politique.
Parallèlement, la petite ville proche du château voit arriver de nombreux réfugiés français que leur statut de « collabos » a incité à fuir devant l’avance inexorable des troupes alliées, parmi eux un certain Céline reconverti en médecin des pauvres !
Avec son talent habituel l’auteur dresse un tableau fascinant de la situation, il crée un huis-clos étouffant de rancœur dans un style clair, présente ces personnages réels dans toute leur vérité, fait ressortir la bassesse ou la dignité, la lucidité ou l’aveuglement, l’intelligence ou la bêtise des uns et des autres. On apprend beaucoup sur tous ces personnages qui ont été responsables d’une période peu reluisante de notre Histoire et aussi sur la gestion d’un château de cette importance. La pression monte avec les bombardements, l’approche des troupes alliées, la présence de la gestapo et les soupçons d’espionnage ….
L’auteur nous fait revivre cette période avec passion, c’est un roman bien sûr et même un très bon roman mais qui s’appuie sur une réalité historique très précise.

Julian BARNES : Quand tout est déjà arrivé (Ed Mercure de France)
traduit de l’anglais par Pierre Aoustin.

Il suffit de trois chapitres dûment intitulés pour comprendre le livre  que Julian Barnes vient d’écrire.
Ainsi « le péché d’élévation » est le chapitre où Félix Tournachon, plus connu sous le nom de Nadar, se demande quelle est la meilleure hauteur pour apprécier, aimer le monde et ceux qui l’habitent, pressent que le plus lourd serait en aéronautique l’avenir du vol humain, et diable roux, éternel amoureux de sa femme s’élève pour mieux photographier notre terre.

« A hauteur d’homme »résume la chute de Fred Burnaby, colonel anglais qui après avoir bourlingué à travers tout l’empire britannique, tombe éperdument amoureux de Sarah Bernardht. Malheureusement la chute est vertigineuse pour ce sympathique colonel qui ne se relèvera pas des futures trahisons de la divine comédienne; s’élever en montgolfière ne suffit pas, l’atterrissage n’est pas sans douleur.

Dans le troisième chapitre, » la perte en profondeur », L’auteur met son cœur à nu après la mort de sa femme. Un amour fusionnel détruit en trois semaines après le diagnostic d’une tumeur au cerveau. Pas le temps d’apprivoiser l’inéluctable, il est anéanti. Il va décrire ses faiblesses nouvelles, son rapport avec le monde qui se transforme. Malgré l’absence il poursuit ses conversations avec sa femme, détecte ses sourires, son humour; sa radieuse curiosité lui manque. Il n’y a plus d’écho!   Il
relève lesmaladresses de ses amis qu’il met mal à l’aise. Il ne peut supporter la foule d’où il se sent exclu encore plus seul. Pourquoi arriverait-il quelque chose quand tout est déjà arrivé?
Alors il se contente de vivre comme elle aurait aimé qu’il continue à vivre. La vie se déroulera à nouveau à hauteur  d’homme.
L’émotion gagne au fil des pages, distrayantes pour Nadar et l’idylle de Sarah Bernardht et son colonel anglais, mais poignantes dans cette exploration du veuvage et de l’égocentrisme du chagrin.

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Philippe BESSON : La maison atlantique (Ed Julliard)
Après son bac, le narrateur est obligé de partir en vacances avec son père qu’il déteste, dans leur maison sur l’Atlantique, alors qu’il aurait voulu suivre ses copains dans le Midi. De son point de vue, son père est  responsable du suicide de sa mère et, trop occupé par son travail et ses conquêtes féminines, il ne s’est jamais occupé de son fils. Il est décidé faire la tête et à ne pas céder aux tentatives de dialogue.
L’arrivée d’un jeune couple va interrompre le face-à-face père fils, le père renouant avec son besoin de séduction. Le lecteur sent le tension monter, et suit le déroulement du drame annoncé dès les premières pages du roman.
Les phrases sont courtes, incisives, les chapitres aussi. Ce fait-divers prendrait quelques lignes dans le journal local et Philippe Esson n’en écrira guère plus.
Roman glacé et glacial
A noter: la lecture de ce livre sera différente selon les épreuves vécues ou non par le lecteur. Mais admirons l’honnêteté de l’auteur qui avec des mots simples et touchants  lui ouvre son cœur.

Guillaume HENRY : Les chevaux du vide (Ed le Rocher)
L’auteur, spécialiste du cheval et de l’équitation, est ici le personnage principal de ce roman. La couverture du livre est une calligraphie d’un maitre Zen qui explicite son récit
Pierre, le héros, être assez ordinaire, s’éprend d’une jeune femme qui l’entraine à sa suite dans le monde d’un haras parisien où il s’initie avec beaucoup de mal à l’équitation et traverse des situations assez rocambolesques. A la suite d’un accident de voiture avec sa compagne  il se croit mort et se réveille dans le coma ou plutôt nous le retrouvons dans le coma. Il va donc nous faire vivre son coma à travers des aventures vécues mais enfouies dans son subconscient et d’évènements qui le dépassent. Il revit sa vie d’avant, ses déboires, ses échecs à travers ses rapports avec son cheval. Il finira par se réveiller de son coma en pensant que c’est ce cheval qui lui a permis de chevaucher le vide.
Roman étrange pour les non-initiés, nullement dramatique malgré le contexte et complètement farfelu parfois. On baigne dans l’incroyable et le surnaturel car rien ne choque l’auteur.
Ecriture assez banale mais roman intéressant par la parfaite connaissance de l’animal.

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Dominique  FERNANDEZ : On a sauvé le monde (Ed Grasset)
Deux jeunes étudiants français se retrouvent à Rome en 1930 à l’Institut d’Art, l’un étudie l’œuvre du peintre Poussin, l’autre, fils de Russes blancs émigrés, s’intéresse à Vouet. Ils sont tous deux homosexuels et antifascistes à une époque où il ne fait pas bon être l’un ou l’autre . Tentés par l’idéologie communiste par opposition à la politique du Duce, ils vont espionner pour l’Union Soviétique et s’installer à Moscou. Malgré leur enthousiasme pour les efforts que fait l’URSS pour mettre la culture en général et la peinture en particulier au service des masses populaires, ils ne tarderont pas à découvrir les horreurs du système et à en être victimes
Dans ce roman passionnant, Dominique Fernandez développe trois thèmes majeurs : peinture, homosexualité et politique
Le lecteur bénéficie de l’omniprésence de ses connaissances sur la peinture du XVIIème siècle, sur les variations et différences entre peinture française et italienne, peinture de l’instant chez Guercino, contre peinture de l’intemporel chez Poussin. La peinture soviétique du XIXème puis du XXème siècles, est décrite comme réaliste et socialiste, l’art russe nous apparaît comme narratif et pédagogique
L’homosexualité telle qu’elle est perçue à l’époque, oblige les jeunes gens à cacher leur nature profonde face à l’ostracisme général assorti d’éventuelles sanctions. A noter qu’il est plus question d’amour que de sexe .
Quant à la politique, le parallèle entre les méthodes fascistes et staliniennes, les surveillances policières les arrestations arbitraires, le climat délétère qui en résulte, la pénurie et la misère de ceux qui n’appartiennent pas à la classe dirigeante sont décrits avec autant de lucidité que de sincérité
Avec ce très beau livre, le lecteur prend la mesure d’une époque où fascisme et stalinisme faisaient la loi, une leçon d’histoire doublée de connaissance des arts.
De l’authentique Dominique Fernandez.

Marc KRYNGIEL : Maudit Best Seller (Ed Le Seuil)
Ce quatrième roman de Marc Kryngiel, nous invite à pénétrer dans les coulisses du monde de l’édition. Une surprise pour le lecteur qui aurait tendance à idéaliser cet environnement de culture et de création.
Le héros, Cyril Gramenk, trente ans, auteur en devenir, entretient d’excellents rapports avec son éditeur Robert Frossant. Ce dernier l’assure de son talent et l’encourage à rédiger, même si les livres déjà parus ne rencontrent que très peu de succès. Ceci pourrait être de bonne augure.
P
ourtant, la vie personnelle de l’écrivain qui nous est présenté est décourageante : il ne trouve pas auprès de sa femme une sécurité affective et sexuelle équilibrante, il est toujours en manque d’argent. Il avoue lui-même « dans la fiction j’arrivais à m’en sortir mais dans le réel c’était une autre paire de manches »  Une atmosphère peu propice à favoriser son génie créateur !
S’ensuit alors une série d’évènements qui vont bousculer le cours des choses. En manque d’idées Cyril Gramenk va s’approprier un manuscrit qui lui avait été confié par un certain Alexandre Martin. Le récit est autobiographique : c’est l’histoire d’un viol : « Je fais n’importe quoi ».
A peine publié, et contrairement à toute attente, le livre est un succès. Mais les ennuis commencent…L’antihéros se complait alors dans des situations navrantes, c’est une spirale infernale de quiproquos, une dégringolade entretenue par l’immaturité du personnage.
Pour le lecteur, si les situations peuvent paraître cocasses, elles sont tout de même prévisibles et l’enchaînement des catastrophes lui laisse un goût amer.
Trop, c’est trop ; même le ton enjoué et l’écriture vive et légère n’y feront rien.
Drôle pour certains, peut être !

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Valentin MUSSO : Sans Faille (Ed Le Seuil)
Le roman s’ouvre sur un court chapitre, sorte de « spin off », c’est-à-dire de scène se déroulant avec les mêmes personnages dans un univers de fiction différent. En fait nous ne savons pas qui sont les personnages, nous ne le découvrirons qu’à la fin.
Théo, trentenaire sexy, banquier, retrouve par hasard Romuald, un ami perdu de vue depuis plusieurs années. Celui-ci, un gamin des cités, qui s’est fait tout seul, affiche sa réussite. Il invite ses amis dans son chalet dans les Pyrénées afin de faire une randonnée en montagne. Se joint à eux un couple d’amis, David et  Juliette. Mais les randonneurs sont peu aguerris et Romuald a oublié la carte. La montagne lui est-elle aussi familière qu’il l’a laissé croire ? Le groupe s’égare, ils vont coucher dans une grotte au lieu du refuge tant attendu.
Dans cette randonnée qui tourne au cauchemar, les doutes s’installent, les difficultés font ressurgir des rancœurs et le passé trouble de chacun. Quel secret lie Théo et Romuald ? De quoi est coupable Théo ? Celui-ci, de plus en plus affaibli commence à avoir des doutes, manque d’organisation ou préméditation ? Et c’est le drame…
Dans ce thriller, l’auteur fait la peinture d’une génération dorée rongée par la réussite et la revanche sociale. Une histoire d’amitié jalonnée de jalousies, d’envies, d’attentes pour les uns et de manquements pour les autres. Connaît-on vraiment ses amis ? Interrogation sur la nécessité du pardon ou de la vengeance.
Ce roman fascinant et terrifiant à la fois, fait habilement monter la pression. L’auteur nous fait vivre ces moments avec une émotion intense par de fréquents retours en arrière pour finir de nous déstabiliser. Roman puissant et bien écrit qui en fait un véritable « page-turner ».

Zoé VALDES : La Chasseuse d’Astres ( Ed Jean Claude Lattès- Littérature étrangère)
Déroutant parfois parce qu’il mêle les  destins de deux femmes artistes, engagées, assumant leur liberté, mais séparées par un siècle de lutte et de conquêtes, le dernier livre de Zoé Valdès est cependant riche d’enseignement.
Tout commence par une vision sur une plage d’Acapulco : Zamia, écrivaine cubaine, aperçoit une jeune femme qui se définira comme une « chasseuse d’astres ». L’allusion au tableau de Remedios Varo, est le point de départ de ce roman, prétexte à une biographie comparée de l’artiste mexicaine et de la narratrice. Ainsi dans le texte, »Je » sera Zamia et « Elle » définit Remedios.
L’histoire de cette peintre surréaliste d’origine espagnole, émigrée au Mexique, morte encore jeune (55 ans), nous est alors révélée, sous forme d’un catalogue de faits historiques ou divers, de rencontres, de visions et prémonitions. Remedios Varo est née en Espagne au début du XXème siècle, elle fuit à Paris au début de la guerre civile puis à Mexico pendant l’occupation allemande. L’auteure chargée de cette biographie illustre les périodes tourmentées de l’Espagne, de la France, de Cuba et analyse l’œuvre de Remedios. Elle décrit les tableaux, les replace dans leur contexte. Nous sommes entraînés dans le mode de vie de l’irréalité et pénétrons l’avant-garde artistique des années 30. L’Espagne découvre le mouvement logicophobiste où les représentations sont plus sensorielles que compréhensibles, la France, le mouvement dada. Nous croisons d’autres peintres, – Salvador Dali est citév-, des écrivains, des poètes : André Breton, Eluard… la vie surréaliste est faite de liberté, de quêtes amoureuses, de désir.
Zamia se retrouve dans cette logique où le subconscient parle avant la cohérence. L’histoire de son héroïne est mêlée à la sienne. Elle dit : « Tandis que j’écrivais sur son œuvre, je récupérais mon propre passé ». Elle aussi, mariée à Pablo, un mari violent, diplomate, salarié de l’Unesco cherche à s’affranchir de ses entraves, pour peindre, écrire, gagner sa vie – elle ose poser nue – et tomber amoureuse !
Le récit de ces deux écorchées vives est parfois si proche que le lecteur aura du mal à attribuer à l’une ou à l’autre un destin ; il éprouve souvent un sentiment de grande confusion  Qui est qui, qui fait quoi ? Mais l’écriture est enthousiaste et l’enseignement riche. Une raison véritable pour en finir sa lecture.

musso valdes

 

 

 

 

  

 

 

 

TOULON : Aldo ROMANO AU Théâtre Liberté

En ce joli mois d’avril le « Théâtre Liberté » de Toulon en coréalisation avec « Jazz à Porquerolles » donnait carte blanche pour deux soirées au batteur Aldo Romano.
Aldo Romano a un parcours jazz impressionnant. Il a commencé à la guitare puis est passé à la batterie en 1961. D’abord très apprécié en free jazz, il  est devenu un batteur complet recherché par les plus grands jazzmen contemporains. Il est également compositeur, son magnifique thème « Il Camino » a d’ailleurs été chanté par Claude Nougaro (qui en a écrit les paroles) sous le titre « Rimes ». Il est aussi chanteur, deux disques à son actif.

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Donc premier soir : une batterie occupe la scène, Aldo vient s’y asseoir derrière, hiératique, imperturbable statue rythmique. Il joue en solo, rien ne bouge que les bras et les mains. Frank Cassenti promène une caméra autour de lui, dont l’image se propage sur trois murs, montrant les mains jouant des baguettes sur les peaux, diverses vues rapprochées. Puis soudain la batterie s’arrête, Aldo lit des pages de son auto-roman à paraître, sorte d’autobiographie : il raconte l’immigration d’Italie, les débuts difficiles en France, puis au cours de la soirée diverses anecdotes, et plus particulièrement la rencontre émouvante et la découverte du musicien Michel Petrucciani, dont il devine tout de suite qu’il sera un grand pianiste ; il le fait venir à Paris, le propulse sur la scène jazz, et il deviendra son ami jusque par delà la mort. Puis au cours d’une autre césure Frank Cassenti quitte la caméra pour lire un de ses textes relatant un moment savoureux et haletant avec Thelonius Monk devant le réceptionniste raciste d’un hôtel. Une soirée entre amis, à la bonne franquette, dans le plaisir du partage.

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Deuxième soirée avec la lecture par Frank Cassenti du « Novecento » d’Alessandro Baricco, entouré d’Aldo Romano (dm), Nguyên Lê (g), Henri Texier (b) et Stéphane Belmondo (tp, flh), en somme un quartette avec quelques-uns des grands jazzmen d’aujourd’hui. Frank Cassenti, décontracté, chapeau vissé sur le crâne, est assis au milieu du quartette, deus ex machina du spectacle, il semble commander la musique. Il lit une grande part du formidable roman de Barrico, tenant le rôle du trompettiste qui raconte la vie de ce « Novecento » trouvé bébé, abandonné par des émigrés clandestins dans une boîte à chaussures posée sur le piano des premières classes d’un paquebot transatlantique en 1900, d’où le nom « Novecento » que lui donne le Noir qui l’a trouvé et l’a adopté. Ce « Novecento » va se révéler un pianiste extraordinaire et hors normes ; il passera sa vie sur ce paquebot sans avoir jamais mis pied à terre. Frank Cassenti nous livre ce récit inouï avec un flegme de jazzman, comme s’il nous racontait l’histoire dans un bar enfumé autour d’une bouteille de whisky. Accompagné parfois par les musiciens, ou seul, et laissant ça et là de longues plages au groupe, qui ce soir avait la grâce. Musique somptueuse, belle, prenante, émouvante. Ah ! les pompes tueuses de Texier sur certains morceaux. Un Stéphane Belmondo qui caressait les anges, et un Nguyê Lê  au sommet qui a su tirer d’innombrables atmosphères de sa guitare. En rappel, « Il Camino » ciselé depuis le Paradis, avec un échange bugle-guitare époustouflant où chacun improvisait une phrase, reprise, développée, détournée par l’autre qui en lançait une nouvelle et ainsi de suite, avec un Texier et un Romano sublimés. Et Stéphane Belmondo me déclara après le concert qu’il n’avait pas joué avec Nguyên Lê depuis 28 ans ! Et c’est ainsi que le jazz est grand !

 

Serge Baudot

 

BIOS TOUT AZIMUT

Depuis quelques années, les bios et autres autobiographies se multiplient. Toutes les personnalités, qu’elles soient artistiques ou politiques ou même des nullités issues de télé réalités, ont leur vie racontée, disséquée, enjolivée dans des livres plus ou moins réussis, plus ou moins passionnants mais c’est un fait… ça se vend. Le « people » est « banckable » comme on dit aujourd’hui.
Nous ne nous intéresserons… qu’aux intéressantes et en voici trois que nous offrent les éditions du Rocher dans une collection intitulée « Le roman des lieux est des destins magiques ». Cette collection est dirigée par un grand écrivain qui sait ce qu’est écrire : Vladimir Fedorowski.
Trois livres très différents et des personnalités qui ont marqué, dans différents domaines, des époques très différentes.

LE ROMAN DES ESPIONNES par Vladimir FEDOROWSKI
C’est  l’ami Vladimir Fedorowski qui s’y colle et c’était un peu normal puisqu’il nous parle des espionnes qui ont marqué le siècle dernier et qui sont pour la plupart russes ou étrangères, d’Olga Tchekhova à Maria Plissetskaïa en passant par Anna Chapman, Moura Boudberg ou encore Mata Hari.
Ce sont des femmes qui vivaient et travaillaient en pleine lumière puisque actrices, chanteuses, danseuses, baronnes mais qui avaient une vie parallèle dans l’ombre. Elles ont souvent risqué leur vie et leur carrière pour la bonne cause ou quelquefois par intérêt personnel mais elles étaient toutes vibrantes, brillantes, passionnées et avaient de profondes convictions.
Comme toujours, Vladimir qui a une culture incommensurable et universelle, nous raconte ces histoires comme si c’était un polar ou un film d’aventures, avec une plume incisive, intelligente et belle et une certaine acuité.
L’on découvre ainsi des personnalités hors du communs, originales, surprenantes et inattendues.
Une belle plongée dans le monde de l’espionnite !

 espionnes louisXIV pagnolunautreregard

LE ROMAN DE LOUIS XIV par Ivan GOBRY
Autre époque et autres personnalités qui ont été de beaux satellites autour d’un astre appelé le Roi Soleil. Malgré les siècles passés, l’on trouve toujours des choses à raconter autour de telles personnes qui ont marqué l’Histoire, auréolées de mystère car les médias n’étaient aussi nombreux qu’aujourd’hui. Histoire avec un grand H, à travers des histoires avec un petit a mais qui, quelquefois, ont aussi eu leur importance.
Ivan Gobry a choisi de nous parler des trois favorites qui ont marqué la vie amoureuse et tumultueuse du plus grand roi de France : Mlle de La Vallière, Mme de Montespan, Mme de Maintenon. Trois personnalités diamétralement opposées : la naïve, l’intrigante, la rigoriste qui fut la dernière. Il a mené des enquêtes très poussées, a ouvert la porte des alcôves et il nous fait entrer dans l’intimité de personnalités hors du commun. Il fallait qu’elles le soient devant un tel roi. Il s’est appuyé sur nombre d’écrits, de livres, de documents, de lettres personnelles ou de tiers pour cerner ces personnages au plus près, découvrant leur amour à divers niveaux, sincère ou ambitieux pour ce roi ambigu qui, tout en étant profondément chrétien, ne dédaignait pas faire le « péché de chair », avec ces trois grâces comme avec bien d’autres !
Passionnante découverte de trois femmes influentes, très différentes pour un homme hors du commun.

MARCEL PAGNOL, UN AUTRE REGARD, par Karin HANN
Autre personnage, plus près de nous par l’époque mais aussi parce que Provençal dans l’âme et qui a disparu depuis déjà 40 ans, ce qui semble incroyable tant il est présent dans nos mémoires. On ne compte plus les biographies et les témoignages qui ont été écrits sur lui même si, de son vivant, il avait fait une partie du travail en nous contant ses souvenirs d’enfance. Souvenirs embellis par le temps passé mais aussi par la poésie et le talent d’un de nos plus grands écrivains français.
Mais Karin Hann n’a pas voulu écrire une nième biographie et, femme littéraire avant tout, elle s’est plongée dans son oeuvres, biographie, romans, pièces de théâtre, films… Et elle nous fait entrer de plain pied dans celle-ci en la disséquant, nous faisant découvrir ce qui se cachait derrière les mots, les phrases, les narrations, ses écrits, une oeuvre qui chante la Provence mais aussi qui illumine  la langue française et nous parle d’histoires et de sentiments universels racontés avec une grande simplicité et un langage, certes châtié mais compréhensible pour le commun des mortels.
C’est à la fois un bel hommage littéraire et un nouvel éclairage sur la création de cet homme de génie. Grâce à elle, on comprend mieux pourquoi, quoique les générations se succèdent, le grand maître est toujours aussi apprécié car il touche au cœur, à la sensibilité, à l’intelligence.
Il était un artiste, un philosophe… Il était un homme unique.

Jacques Brachet

 

CANNES : LES PLAGES ELECTRONIQUES – 9ème édition

Les Plages Electroniques se préparent à débarquer sur la plage du Palais des Festivals de Cannes pour leur 9ème édition. Au programme : 5 soirées thématiques où musique, danse et fête règneront en maître. Le festival dévoile ses meilleurs atouts tant au niveau de la programmation que de l’organisation, pour ravir les plus fidèles comme les nouveaux venus. Cette année les Plages Electroniques ont franchi un nouveau palier, ce n’est plus une mais trois têtes d’affiche qui seront accueillies à chaque soirée, toujours avec le même objectif : organiser une fête bon enfant et conviviale, à l’image de la dolce vita estivale et méridionale, à un tarif restant accessible. « Electro Bass Music », « French Focus », « Drum’n’Bass », « Back To Back », « Techno » sont autant de thématiques à regrouper au sein d’une même famille que l’on peut facilement qualifier d’authentique et passionnée… En attendant… Voilà l’été !

 SAMEDI 21 JUIN : ‘En attendant les plages… Fêtons la musique’ @ Villa Noailles – Cannes (entrée gratuite sur invitation) Cette année, le festival Les Plages Electroniques est l’invité de la Villa Noailles (qui avait déjà accueilli la Villa Inrocks lors du FIF) le jour de la fête de la musique pour ‘En attendant les Plages… Fêtons la musique’. Au programme, de midi à minuit, un après-midi tout en sonorité électro avec notamment Bambounou du collectif Cleckcleckboom, qui, à grands coups d’ésotérisme séduit la jungle électronique et balance ses tracks comme des incantations, French Fries membre de Cleckcleckboom lui aussi, et le parisien César sera aussi de la partie ainsi que d’autres invités.

JEUDI 10 JUILLET : ‘ELECTRO BASS MUSIC’
Invité dans les plus grands festivals du monde (Ultra Music Festival de Miami, Coachella…), Madeon passera par les Plages pour, comme à son habitude, déchaîner les corps… Après une interminable attente, Pretty Lights arrive enfin en France avec un live lasers spectaculaire où il nous offre là l’une de ses 3 uniques dates françaises de l’été ! Formé par DC & Hooks, le groupe canadien d’électro hip-hop dubstep technoïde Zeds Dead qui cartonne avec des titres efficaces et remuants sera également présent sur le sable… Enfin, ce sont X-Taz & Authority réunis au sein de la Bassturbation Community qui donneront le coup d’envoi de cette édition 2014 !

JEUDI 17 JUILLET : ‘FRENCH FOCUS’
Pour cette deuxième, les français seront à l’honneur ! Mr Oizo c’est l’homme à l’origine de Flat Eric, la fameuse peluche devenue emblème d’une génération. Venu de la rave, Popof a été l’un des membres actifs du collectif Heretik, devenu depuis plusieurs années un personnage fort de la scène électro française jouant maintenant dans les plus grands festivals du monde entier. Il présentera pour la première fois aux Plages Electroniques son live. Les trois esprits créatifs de dOP, à la croisée d’une myriade d’influences, présenteront leur live considéré comme leur plus grand atout, ce qui leur a permis d’atteindre une notoriété internationale ! Le lancement de cette soirée sera fait par Oniris, le mystérieux mais non moins exceptionnel jeune producteur considéré comme le créateur d’une techno mélodique des plus sublimes !

plages

 MERCREDI 30 JUILLET : ‘DRUM’N BASS’
Le prolifique trio hollandais Noisia livrera aux plagistes un son reconnaissable entre mille : une production léchée, une utilisation ingénieuse des samples et des morceaux en constante évolution. Netsky, lui, jongle entre dubstep futuriste, envolée lyrique et drum’n’bass bien ronde : sa musique est une machine à danser. De quoi faire remuer le sable des Plages ! Shy FX, qui distille sa magie dans des productions mêlant dub/reggae, funk, grime, tropical, jungle et drum’n’bass en collaborant avec la crème de la scène jamaïquaine & anglaise se produira aux Plages avec non pas un mais deux MC’s : Stamina et Ms Dynamite, la célèbre chanteuse à l’origine du tube « Dy-Na-Mi-Tee ». Les compères Gunston & Vag, deux vieux de la vieille de la scène drum’n’bass azuréenne encore si chère aux sudistes, donneront le top départ de ce tte troisième soirée !

MERCREDI 6 AOÛT : ‘BACK TO BACK’
 L’année 2014 pourrait être sacrée « année Garnier ». Avec la sortie de cinq maxis sur cinq labels différents prévus dans l’année, Laurent Garnier fait un retour fracassant, faisant toujours l’unanimité avec ses mythiques DJ sets menés avec une générosité hors normes… Alliance aussi improbable qu’excitante, Laurent Garnier jouera en back to back avec Boys Noize pour une création spéciale Plages Electro. Pour marier étrangetés indie-pop et grosses machines techno, l’expert en la matière est Erol Alkan. DJ-producteur résidant à Londres, il a remixé des morceaux pour des artistes tels que Justice, Franz Ferdinand ou MGMT, lancé son propre label et son émission sur BBC Radio 6 Music. Daniel Avery accompagnera Erol Alkan, son mentor et complice au sein du label Phantasy, pour un back to back endiablé. Les locaux N icolas Collonge et Malcolm donneront le coup d’envoi de cette soirée spéciale qui promet de grandes surprises !

JEUDI 14 AOÛT : ‘TECHNO’
Derrière le nom Dubfire qui enflamme les dancefloors du monde entier se cache Ali Shirazinia, moitié du célèbre duo Deep Dish. Producteur incontournable, Ali propose des dj sets imparables aux sonorités dark et techno. Classé parmis les plus grands dj’s aux côtés de Laurent Garnier, Richie Hawtin ou Ricardo Villalobos, c’est un événement de recevoir enfin Dubfire aux Plages. Révélation de ces dernières années, Carlo Lio s’est vu rapidement playlisté par Richie Hawtin ou Marco Carola en sortant ses maxis sur Sci+Tec. Dubfire a fait de Carlo Lio son poulain au sein de son label, habitués à partager la scène ils nous transporteront tout droit direction Ibiza ! Afin que ce voyage se passe au mieux, ils seront aidés par le célèbre et défunt club barcelonais El Row qui transposera toute sa magie sur la plage du Palais des Festival s. El Row On The Road continue de faire vivre le club en se déplaçant à travers l’Europe avec des décors toujours plus fous dans une ambiance de confettis, de danseurs sur échasses, de statuts géantes d’animaux, d’objets gonflables… Un show inoubliable accompagné par leurs DJ’s officiels : Marc Maya & De La Swing. Vous ferez bien un détour par les Antilles ? MMF & DJ Akta seront là pour ça !

Contact : 04 93 97 03 49