Archives mensuelles : mars 2014

Jean-Marc Morandini à Marseille … Plus belle la vie !

Après une première étape à Saint-Etienne, Jean-Marc Morandini est venu en gare de Marseille Saint-Charles pour présenter de nouveau « Le Grand direct des Médias » à bord du Train Europe 1 des Municipales 2014 en direct et en public.
Il était en direct de Marseille de 9h à 10h30 depuis les studios du Train. Il était accompagné, à cette occasion, de Romain Ambro, Thomas Joubert, et Marc-Antoine Le Bret.
Cette émission était notamment consacrée à la série phénomène « Plus belle la vie »,  série qui, on le sait,  se déroule entièrement à Marseille. Jean-Marc Morandini a ainsi accueilli le producteur Hubert Besson et deux comédiens de la série : Avy Marciano (Sacha) et Serge Dupire (Vincent Chaumette).

Train Europe1 Marseille - Morandini Train Europe1 Marseille - Morandini

Train Europe1 Marseille - Morandini Train Europe1 Marseille - Morandini

En fin d’émission, Il recevait David-Xavier Weiss, secrétaire National de l’UMP chargé de la presse et des médias, et Michel Gairaud, rédacteur en chef du journal satirique « Le Ravi » pour répondre au buzz du jour : « Les politiques sont-ils encore crédibles ? »
Le Train Europe 1 des Municipales est resté accessible au public toute la journée en gare de Marseille Saint-Charles, avec la visite de la voiture consacrée à l’histoire d’Europe 1. Des étudiants ont été invités à découvrir les métiers de la radio en compagnie de Jacky Gallois, animateur de 100% Europe 1.  Enfin, le public a pu assister le soir à l’émission de Nicolas Poincaré, « Europe 1 Soir », réalisée en direct de 18h30 à 20h, qui recevait certains acteurs des prochaines élections municipales à Marseille : Patrick Mennucci, candidat PS-EELV, Stéphane Ravier, candidat FN, Jean-Marc Coppola, candidat Front de Gauche

Photos :François Moura / CAPA / Europe 1

Trois petits tours…

AMEL BENT  » Instinct » (Sony Music)
Virage à 180° pur Amel Bent qui nous avait habitués à des disques assez lisses avec des chansons plus ou moins larmoyantes avec des trémolos (on dit « wyves » je crois !) dans la voix, nous racontant ses peines, ses tristesses. Comme elle le dit dans « Regarde-moi », la voilà qui change de décor et qu’elle nous offre un CD plein d’énergie, de rythmes, limite électro et super dansant, un disque qui va faire un malheur dans les boîtes, du moins pour certains morceaux comme, justement, « Regarde-moi », « Instinct », « Quand je danse ». Tout pour la musique même si pour ces titres, les paroles semblent un peu faibles. Sauf pour la reprise de Goldman « Quand la musique est bonne », en duo avec Soprano, où évidemment, la musique est bonne mais les paroles aussi !
On sent l’influence de « Danse avec les stars » où elle a appris à se lâcher, à prendre possession de son corps car évidemment ces titres sont très dansants et faits pour la scène.
Au milieu de ces rythmes et de cette énergie, une très jolie perle « En silence » où l’on retrouve l’artiste et la femme écorchées sans le mélo ou le pathos qu’elle pouvait nous offrir auparavant. C’est épuré avec juste une belle émotion retenue, comme aussi « Les temps qui courent ». Avec en prime de belles orchestrations.
Entre émotion et énergie, voilà une belle surprise musicale.

DALIDA « Best of Live » (Barclay)
Il ne se passe pas une année sans qu’Orlando ne fasse revivre, d’une manière ou d’une autre, sa chère sœur qui nous manque autant qu’à lui. Toujours de « nouveautés », des raretés pour celle qui nous a quittés depuis plus de 25 ans, toujours des disques, des livres, des DVD tous plus beaux et émouvants les uns que les autres et toujours dans des présentations pleines de classe et d’élégance.
Voici cette fois un double CD « live » qui nous fait découvrir notre Dalida sur les scènes du monde entier, de l’Olympia et Bobino au Palais des Sports en passant par l’Allemagne, l’Italie, Prague et le Carnegie Hall de New York, le Québec, le Liban…
Partout avec un immense succès, soulevant les foules par ce qui se dégageait de cette star unique et internationale. Car si c’est sur scène qu’elle voulait mourir c’est sur scène qu’elle revivait et donnait le meilleur d’elle-même. De « Avec le temps » à « Je suis malade », de « Ciao Amore Ciao » à « Un po d’amore », de « Hene ma tov » à « Salma ya salama », de « Am tag als der regen kam » à « Gigi l’amoroso »… elle a ravi, ému, fait vibrer et frissonner les publics du monde entier. Ce double CD en atteste et il s’en dégage une grande émotion.
Merci Orlando.

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LES PRÊTRES « Amen » (Universal Music)
Les Prêtres… ce sont les prêtes, on aime ou pas. J’avoue que leurs voix ne me touchent pas. Elles ne sont pas exceptionnelles, sont assez linéaires, sans relief et je n’avais pas adhéré à leurs précédents disques. Ici, l’intérêt est qu’il y a de formidables orchestrations, des chœurs qui envoient et qui enveloppent bien ces voix qui, si elles ne venaient pas « du ciel », n’auraient je pense, aucunement percé dans la musique. Leur histoire, leur parcours sont assez originaux pour en avoir fait le succès que l’on sait. Par ce disque, ils nous annoncent la fin de cette carrière parallèle à leur prêtrise avec « Amen » superbe musique tirée de la valse mondialement connue de Chostakovitch. Et puis l’on retrouve « S’il suffisait qu’on s’aime », « Je chante avec toi Liberté » le fameux chœur des esclaves de « Nabucco » de Verdi, « La quête » dont Brel a fait un monument, « Ecris l’histoire » du regretté Grégory Lemarchal…
Des airs célèbres magnifiquement orchestrés qui, avec l’aide des chœurs, nous font et la banalité oublier la faiblesse de leurs voix.

SERGE LAMA « La balade du poète » (Warner)
Très beau triptyque que cet album où deux CD et un DVD  fêtent « 50 ans d’encre et de projecteurs » d’une carrière étincelante : celle de Serge Lama. Que ce soit sur « les chemins d’aujourd’hui » ou sur « les sentiers d’autrefois », la route de l’ami Sege est semée de succès qui, aujourd’hui, représentent tout un pan de la poésie et la chanson française », de « Les ballons rouges » à « Des éclairs et des révolvers » en passant par l’incontournable « Je suis malade », « Une île », « L’Algérie », « Les petites femmes de Pigalle » et tant d’autres qu’on ne peut citer tant la liste serait longue. c’est l’amour, l’émotion, la passion, la truculence, la poésie, tout cela mélangé, tout dans quoi il excelle.
Quant au concert de cet anniversaire, si vous ne l’avez pas vu en tournée avec son apogée au Grand Rex où il a été enregistré, installez-vous confortablement pour le voir et l’entendre dans un beau décor, émargé par des souvenirs familiaux plein de tendresse et toutes ces chansons qu’on peut chanter avec lui tant ce sont, non pas des « tubes » mais des succès qui traversent nos vies.
Ce soir, le poète a 20 ans… Et nous retrouvons les nôtres !

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 AURELIE CABREL « A la même chaîne » (Sony Music)
En digne fille de son père, Aurélie Cabrel est partie sur la voix de la chanson, aidée évidemment, par Francis mais aussi Grand Corps Malade qui lui ont écrit de très belles chansons.
Une voix veloutée qui nous fait entrer dans son monde intime fit de poésie. De belles mélodies, des textes qui tiennent la route, Aurélie Cabrel se fraye un chemin dans ce monde difficile de la chanson avec sa belle personnalité.
Des chansons qui parlent beaucoup d’amour déçu, de rupture, d’attentes, d’incertitudes comme « Bref, s’aimer », « Tout l’indiffère », « Dis-moi », « Les guillemets ». C’est très nostalgique à la manière d’une Françoise Hardy qui doute toujours…
Et puis, ultime chanson « Je ne suis pas jalouse » dédiée à son chanteur de père qu’elle dut souvent partager avec son public mais qui revenait toujours.
Que voilà un beau disque.

 FOREVER GENTLEMEN (TF1 Musique)
Belle affiche, beaux mecs, belles voix sans oublier – même si elles sont en nombre restreint – belles dames.
De Dany Brillant à Paul Anka en passant par Damien Sargue, roch Voisine, Garou, Gad Elmaleh, Vincent Niclo, Philippe Lellouche, Bruce Johnson, M.Pokora, Emmanuel Moire, Sinclair.. Et au milieu de ces vox de gentlemen, deux belles chanteuses : Sofia Essaïdi et Elodie Frégé. Tout ce beau monde chante en trio ou en duo et même en quatuor, des chansons de crooners, des tubes imparables, puisque aujourd’hui c’est la mode de reprendre des standards revisités. Et quelques standards : « La belle vie », « Lady is a tramp », « My way », « For me formidable », « Toute la pluie tombe sur mi » et quelques autres chansons qui ont fait le tour du monde que ces messieurs-dames chantent avec une rare élégance dans des orchestrations jazzy, très marquées années 50/60. C’est absolument magnifiques pour des soirées intimes, pour s’alanguir sur de belles mélodies et retrouver le goût de ces belles années où les chanteurs savaient chanter des mélodies qui pouvaient se retenir. Du beau travail !

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TONY CARREIRA « Nos fiançailles » (Sony Music)
Enorme star au Portugal et en Amérique Latine, on connaît peu en France cet auteur à la voix de velours qu’on pourrait classer dans les Latin lovers à l’instar de Julio Iglesias ou Frédéric François.
Belle carrière internationale et pourtant, la France, qui l’a accueilli avec sa famille durant des années, l’a boudé. A moins que ce ne soit lui qui ait oublié de s’y arrêter une fois star confirmée, trop pris ailleurs.
Mais le voici qui arrive avec un album franco-portugais, chantant en duo avec des chanteurs français qu’il apprécie particulièrement. Joli disque même si quelques duos semblent un peu plaqués sur une musique où l’on ne sent pas le contact avec les chanteurs, comme Sardou ou Niclo.
Par contre, beaux duos avec Natasha St Pier, avec la reprise de Garou-Dion, »Sous le vent » , avec Hélène Ségara qui reprennent la belle chanson brésilienne « Les eaux de Mars – Aguas de Março », avec Lenorman « Michèle », « L’oiseau et l’enfant » avec Lisa Angell avec Lisa Angell qui, certes, a une superbe voix, mais ont aurait tant aimé qu’il la chante avec Marie Myriam » créatrice de ce prix Eurovision et créé en portugais par Marie, elle-même portugaise !
Deux jolies versions : « J’ai oublié de vivre » avec Jacques Veneruso et « Voyageur solitaire » avec Didier Barbelivien, les deux voix masculines qui, à mon avis s’accordent le mieux à la sienne.
Carreira, ce n’est pas un chanteur à voix mais il y a tout le velours qui caresse les mélodies et redonnent vie à ces succès avec des versions personnelles agrémentées de jolies voix françaises.

 VIVE LES GUINGUETTES (Wagram)
Voilà un double CD qui va plaire à nos aïeux puisqu’on y retrouve des chansons qui ont des décennies de succès comme « Mon amant de St Jeaan », « A Toulon », « Etoile des Neiges » « Le plus beau de tous les tangos du monde »… Bien d’autres chansons éternelles. Les artistes sont très éclectique pour ne pas dire hétéroclytes puisqu’on trouve des chanteurs inattendus comme Bézu, Bernard Menez, sophie Darel, des artistes disparus comme Franck Fernandel, Robert Ripa, Francis Linel et puis les Charlots, Jean Sarrus en tête aux côtés de Christian Delagrange.
C’est très bizarre comme mélange mais bon, ces chansons méritent toujours qu’on les écoute, même si déjà, des gens comme Bruel et quelques autres l’ont déjà fait.
Cela prouve que ces chansons intemporelles, traversent le temps sans se rider et font partie de notre patrimoine.

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KAMALEON « Muevelo » (egt)
Vous voulez danser et donner à vos soirées un côté exotique, voici Kamaleon qui débarque avec ses lunettes, ses rythmes tropicaux revus et corrigés version techno. Ça fait beaucoup de boum boum, ça vous donne une irrésistible envie de vous trémousser et de vous envoler des des destinations ensoleillées. Faute d’y aller, Kamaleon vous en fait rêver et vous entraîne dans sa danse. Ça n’est pas génial, ça n’est pas nouveau mais ça fera un carton dans les boîtes de nuit cet été. C’est à peu près certain

Herbert LEONARD « Demi-tour » (Wagram)
Bientôt 70 ans, toujours fringant, plus french lover que jamais, le bel Herbert a toujours cette voix puissante qui a fait son succès sur des slows langoureux.
Revenant à ses premières amours, le voici plus rythm’n bluesman que jamais avec des tubes qui ont fait le tour du monde et à qui il donne un sacré coup de jeune et une belle énergie. Citons « Elle est divine » qui n’est autre que le « Keep on running » du Spencer Davis Group, « Une lettre », tube des Box Tops « The letter » revu et corrigé par sa complice Vline Buggy, « Show me » qui fut l’énorme succès d’un certain Cloclo « Cherche », « Big O » hommage à son idole Otis Redding qu’il a lui-même signée, et pluis, côté blues, une belle reprise de Joe Cocker « Your are so beautiful », une chanson de Mort Schumann « Si je ne l’aimais qu’un peu » et « Si j’avais le courage » adaptation de « To love somebody » de robin Gibb. En tout un florilège superbement adapté et orchestré faisant écrin à une voix… qui envoie toujours autant !

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Toulon – Théâtre Liberté : Les mardis liberté

Quatrième « Mardi Liberté » de la saison pour une rencontre d’improvisation intitulée « The Bridge » avec le contrebassiste Barre Phillips et la danseuse Emmanuelle Pépin.
Barre phillips est l’un des grands contrebassistes d’aujourd’hui. Il a joué avec un nombre impressionnant de grands jazzmen du XX° et du XXI° siècle, et participé à de multiples expériences. Il a travaillé avec la grande danseuse Carolyn Carlson, pour le cinéma avec Jacques Rivette et Robert Kramer. Il possède un son d’une pureté de cristal, à l’archet il peut produire une sonorité proche du violoncelle. Il est aussi à l’aise dans l’improvisation qu’un poisson dans l’eau. Mais qu’on ne s’y trompe pas : derrière l’improvisation il y a des années de travail.
Emmanuelle Pépin elle aussi est parfaitement à l’aise dans l’improvisation, qu’elle a cultivée dans toutes sortes d’endroits et de contextes. Elle a déjà réalisé un spectacle avec Barre Phillips, « Carol’s Dream ». En plus de ses spectacles elle donne des conférences, enseigne, anime des ateliers, des master classes, etc…
La scène se passe dans le hall devant les caisses du théâtre. Apparaît d’abord le contrebassiste et son instrument, quelques notes et la danseuse surgit de derrière l’affiche en volume du théâtre. Tous deux sont vêtus de noir, d’une belle élégance, tous deux une présence palpable.

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Emmanuelle va évoluer, suivant les impros de Barre, ou les provoquant, un peu comme le jeu du chat et de la souris. Elle est aérienne, souple, se faufile parfois comme un félin, prend des poses, se déplace corps cassé, rampe au sol, se lance dans des pirouettes, bref toute la technique de la danse moderne, parfaitement maîtrisée, est mise en œuvre, au service de l’expression. Emmanuelle va utiliser les objets du lieu, aller sur le comptoir, faire un dessin, l’offrir à une dame, jouer avec les ouvreuses, avec la porte, sortir, Barre la rejoint, ils rentrent, et c’est un tourbillon de trouvailles, de musique et de plaisir. Et l’humour de Barre, la fantaisie d’Emmanuelle, ajoutent encore à la fête.
Oui pour improviser de la sorte il faut posséder la culture de son art, savoir réagir à la seconde, et jouir d’une grande imagination.
Spectacle fascinant et roboratif, à l’issue duquel sur l’invitation de Barre, le public rejoignait le bar-buffet.
Serge Baudot

Site internet d’Emmanuelle Pépin : www.7pepiniere.com

Prochain Mardi Liberté le 8 avril: Bach & Piazzolla par le duo Intermezzo : Piano et bandonéon pour « un tango concertant toujours plus enflammé et véhément.

Yoann Freget : « J’ai toujours su où je voulais aller »

Le voici enfin, ce premier album de Yoann Frget, grand gagnant de l’émission « The Voice » 2013. On l’attendait et on n’est pas déçu car c’est l’une des plus belles surprises de ces derniers mois. Yoann possède une voix somptueuse avec un regard et un sourire d’ange tant il respire l’amour, la générosité, la passion de chanter. Une voix qui « vient de là haut » pour reprendre le titre d’une de ses seize chansons (ce qui est rare aujourd’hui !) de ce disque intitulé « Quelques heures avec moi », titre d’une autre de ses chansons (Mercury)..
Un disque qui ressemble vraiment à ce qu’on a écouté au fil des semaines des émissions, empreint de rythm’n blues, de soul, de gospel, musique que , dès son plus jeune âge, il a faite sienne. De beaux moments d’émotion avec « Vole », « L’équilibre », « Terre mère » ou la si biographique « Les mots qu’on ne peut pas dire » qui disent combien il a souffert de ce bégaiement durant toute son enfance. Mais aussi un disque plein d’énergie, de rythme accompagné d’un orchestre et des chœurs gospel qui donnent la couleur à ce bel opus.
Magnifique est l’artiste, aussi magnifique est l’homme à la fois simple et d’une grande gentillesse, heureux mais aussi très lucide.
Discuter avec lui est un grand plaisir car, sous une apparence timide, il sait ce qu’il veut, ce qu’il va faire, où il va…Et c’est un garçon très attachant.

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« Ce bébé, Yoann, est-il né dans la joie, dans la douleur, dans le doute ?
Dans la joie mais en précisant une joie « centrée » car j’avais conscience qu’il ne fallait pas que je perde mon identité. Je ne voulais pas faire de la variété pop ou commerciale. Je voulais faire ce que j’ai voulu faire tout au long de l’émission : montrer qui je suis vraiment, sans faire de concessions, avec exigence, avec cette couleur gospel qui fait partie de moi. Je voulais qu’on retrouve ma personnalité, mes influences, mes voyages, qu’il y ait cette chaleur et cette énergie qu’on trouve dans cette musique. Je voulais que ce soit cohérent avec ce que je suis. C’est pourquoi j’ai choisi moi-même les chansons, les musiciens, je voulais vibrer émotionnellement. Et j’ai eu la chance qu’Universal me suive.

« Comment as-tu choisi ces chansons, Yoann ?
N’écrivant pas mes textes, j’ai donné les thèmes que je voulais développer tout en expliquant mon choix. J’ai été très présent car je voulais que ça me ressemble. Je savais exactement ce que je voulais retrouver dans ces chansons, je ne voulais pas que ça parte dans tous les sens. Il fallait que ce soit cohérent, conscient et inspiré. Je voulais y retrouver l’énergie positive, l’émotion et mes sources.

Le gospel, c’est plutôt en Anglais. La question s’est-elle posée de la langue ?
Oui, au départ j’avais l’idée d’un disque en Anglais car la soul et le rythm’n blues c’est plus facile à chanter en Anglais. Mais d’autre part j’aime la langue française et je savais qu’en Anglais j’aurais du mal à passer en radio. Et je voulais qu’on l’entende, ce disque ! Je chante aussi en Indien, en Espagnol, la langue m’importe peu mais pour moi ce qui prime c’est le cœur, l’énergie, l’émotion.

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Cette exigence a fait qu’Olympe, arrivé second, a sorti son disque avant toi. Ca ne t’a pas frustré ?
Pas du tout car ce genre de sentiment est très loin de moi. Je ne suis ni frustré, ni jaloux. Je relativise avec beaucoup de sérénité. Chacun fait son chemin comme il a envie de le faire. Olympe a choisi de faire un disque de reprises. Pour moi, il n’en a jamais été question.. Si ça lui convient, je suis heureux pour lui. D’autant que ça a bien marché. Et puis, nous n’avons pas le même style et si on me l’avait proposé, j’aurais refusé de faire un disque de reprises.

Finalement, derrière ce regard d’ange et cette timidité, tu as une sacrée volonté !
Il y a deux parts en moi : le garçon timide, sensible, réservé et le type affirmé qui sait ce qu’il veut, qui sait dire non et avoir la bonne attitude au bon moment. Si on se laisse faire, on est baladé dans tous les sens. Jeune, je n’étais que timide et ça m’a joué trop de tours. Aujourd’hui j’ai le cran de dire non.

Est-ce que ton coach, Garou, a été présent lors de l’enregistrement ?
Non. Il a toujours été présent et merveilleux à chaque fois que j’ai eu besoin de lui. Nous sommes restés très proches car c’est un homme spontané et qui a du cœur… comme un vrai Canadien qu’il est ! Il a toujours été là quand il fallait mais aujourd’hui il n’y a plus une relation coach-élève. nous sommes deux artistes. Nous avons de beaux échanges et je n’oublierai pas le superbe cadeau qu’il m’a fait en m’offrant la chanson « Ca vient de là haut » que Vénéruso avait écrite pour son prochain album. Il m’a vu tellement ému en l’écoutant qu’il me l’a donnée. et en plus c’est grâce à lui que j’ai connu Vénéruso.
Je n’ai jamais rien demandé à personne, j’ai toujours su où je voulais aller. Mais si j’avais eu des doutes ou des hésitations, je serais allé le voir.

Ton père est auteur-compositeur. T’a-t-il proposé des chansons ?
Non, c’est moi qui, pour lui rendre hommage, voulais qu’il y ait sur ce disque une chanson de lui. Et comme il avait écrit « Les mots que l’on ne peut pas dire » alors que j’avais quinze ans, et que j’étais complexé par mon bégaiement. Ces mots me touchaient évidemment et il était évident que c’était celle-là. C’est aussi pour porter un message aux gens qui, sans quelquefois sans s’en rendre compte, font du mal à ceux qui sont différents en s’en moquant. J’en ai tellement souffert ! Il est dur pour un enfant d’être rejeté et cette chanson, c’est un flash back de ma vie. Mais je précise que ce n’est pas une revanche car, grâce à la méditation, je vis sereinement ce bégaiement.

Tu as aussi repris cette chanson particulièrement émouvante de Céline Dion « Vole ». Elle te touche particulièrement ?
Oui et pas pour les mêmes raisons que Céline qui l’a chantée parce que sa petite nièce était partie. Elle a pour moi un écho très particulier parce que dans ma vie, j’ai perdu plusieurs personnes, des amis très proches qui se sont suicidés, mon ancienne belle-mère et à chaque fois j’ai chanté cette chanson pour le repos de leur âme, pour que celle-ci s’envole et parte ailleurs. Je suis très croyant, j’y crois très fort. C’est donc mon histoire aussi.

Maintenant que le disque est là, je suppose qu’il va y avoir la scène ?
Oui, ça se prépare et je vais débuter je pense en avril-mai aux Dom Tom…

Pourquoi les Dom-Tom ?
Parce que mon influence musicale vient de la culture africaine, que lors de « The Voice », ils m’ont beaucoup soutenu et je leur devais ça. C’est un hommage à ces gens et à leur musique.

Avec un seul disque à la clef, de quoi sera composé ton tour ?
Il y aura tout mon disque ou presque et bien sûr des reprises de chansons gospel, soul, rythm’n blues. J’aurai une formation de onze musiciens dont trois choristes. Des chœurs gospels bien sûr, beaucoup de cuivres. Ce sera vraiment mon monde…

Donnes-tu toujours des concerts gospel ?
Ca m’arrive. J’en donnerai un le 31 mais au Summum à Grenoble. J’ai beaucoup chanté dans les églises. Mais là, avec ce tour, il y a trop de rythmique pour que le son y soit bon. Je ferai donc des salles de spectacles.

Pourquoi avoir choisi « The Voice » et Garou ?
L’émission me plaisait parce que c’est la seule à mon sens qui aime et respecte les artistes, quels que soient leur style ou leur âge. Les jurés ne sont ni méchants ni critiques gratuitement et de plus, il y a une diversité artistique qu’on ne trouve que dans cette émission. Il faut avoir le culot de prendre un chanteur comme Luc Arbogast qui devient disque de platine !
Garou parce que je me sens proche artistiquement de lui. il vient de la musique afro-américaine dans laquelle je me retrouve. »

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Et dans laquelle on l’a aimé et on l’aimera encore plus sur scène où il donne à la fois énergie et émotion et pour le plaisir passer quelques heures avec lui.
A bientôt donc, sur les routes, Yoann et good luck !

Jacques Brachet
A noter : les photos qui illustrent cette interview sont signées Emmanuelle Freget…… la maman de Yoann !

Notes de lectures par Les Plumes d’Azur

ONO-DIT-BIOT : Plonger (Ed Plon )
C’est l’histoire d’amour entre un journaliste et une photographe, tous deux talentueux .
Il a beaucoup voyagé fait des reportages dans des pays en guerre. Ecœuré par ce qu’il a vu, il ne veut plus quitter l’Europe .
Elle au contraire est plus jeune et rêve de pays lointains. Elle se sent étouffée et incomprise dans la vieille Europe malgré le succès de ses photos. Elle a une passion pour les requins. L’enfant qu’ils ont ensemble ne la retiendra pas, elle va partir et réaliser son rêve, plonger au milieu des requins !
Après l’accident, il partira en quête de la vérité et reprendra pour son fils leur histoire, leur rencontre, leur amour naissant en Espagne, ses succès artistiques et cette envie d’ailleurs qui lui a fait abandonner enfant et mari
Un beau livre qui décortique les milieux de l’art, des musées, des expositions, des médias, les dangers du désir d’exotisme et l’incompréhension dans l’amour de l’autre.

Lola LAFON :
la petite communiste qui ne souriait jamais (Ed Actes Sud)
Lola Lafon, a à peine quarante ans, n’a pas connu Nadia Comaneci mais un mystérieux courant a fait qu’elle s’est laissée subjuguer par cette petite prodige roumaine qui a été la plus grande gymnaste aux barres parallèles, obtenant le fameux « 10 » aux J.O de 1976. A partir d’une correspondance imaginaire, de coups de fil mystérieux, elle a imaginé s’entretenir avec l’athlète frêle et gracile qui possédait des muscles et une constitution d’acier. Elle nous fait vivre sous les années noires de Céausescu, les entrainements inhumains des petites sportives sous la férule de Bella, l’entraineur sans méthode qui les a menées au sommet : les sportives roumaines en opposition aux spoutniks de la technologie soviétique. C’est au prix de cette éducation qu’elle devient une enfant idolâtrée, la plus imperméable à la douleur, à la peur, à la faim et qu’elle parvient à cet exploit mais au prix aussi de la mainmise sur son corps qui n’évolue pas comme elle le souhaite, son corps qui grandit, qui grossit et qui la perdra. Peu à peu la chute s’amorce et le personnage se perdra dans la fin tragique du règne Céausescu après des périodes troubles où elle ne sait plus à quel référent se vouer jusqu’à la déchéance de sa fuite vers l’Amérique dans des conditions très troubles.
L’auteure met en balance la rigueur et la foi en un idéal de sacrifices, fidèle à l’âme du peuple roumain à qui elle trouve des excuses et qui a été moins malheureux qu’il en a paru, N’est-on pas de nos jours aussi prisonnier, toujours fiché et surveillé par tous les moyens technologiques actuels ?
Roman puissant, très bien documenté, très bien écrit, plein d’empathie envers le tragique de cette existence de ces hommes portés au firmament et qui ne sont plus rien lorsque leur corps ne les portent plus.

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Véronique OVALDE : La grâce des brigands (Ed de l’Olivier)
Un mystérieux biographe écrit sur Maria Christina Väätonen qui quitte Lapérouse dans le grand nord canadien, à seize ans au début des années soixante-dix. Elle choisit de fuir sa famille, son milieu toxique et la maison « Rose-cul ». Elle laisse derrière elle, un père lapon, imprimeur et illettré, une mère folle et mystique, une sœur jalouse, accidentée et tourmentée.
Munie d’une bourse, elle arrive à Los Angeles, là où elle pense que tout est possible. Elle espère faire de brillantes études et rêve de devenir écrivain. Elle rencontre Joanne, sa colocataire qui veillera sur elle et devient la secrétaire d’un écrivain sur le déclin, le fameux Rafaël Claramunt, son premier amant, son Pygmalion, son tuteur dans l’édition de son premier roman « La vilaine sœur »… ou un brigand ? Le livre l’a définitivement brouillée avec toute sa famille.
Dix ans après, elle reçoit un coup de téléphone de sa mère lui demandant d’adopter Peeleete le fils de sa sœur. Cet événement va changer le cours de son destin.
Nous sommes ici dans un conte doux-amer où se côtoient la grâce et l’infortune, le rêve et la réalité. C’est une fois de plus un règlement de comptes à l’intérieur d’une famille mais avec beaucoup de fantaisie et d’extravagance.
Dans ce roman sont abordées par l’héroïne, des questions essentielles sur la littérature, l’écriture, la famille, le statut d’écrivain. Elle est déterminée à placer l’écriture au centre de son existence et devenir une femme fière et indépendante.
Un roman d’une grande énergie, souvent drôle, poétique, quelquefois noir. L’écriture est intense avec de longues phrases curieusement coupées par des virgules et des majuscules intempestives, mais c’est ce qui fait le charme et l’extravagance de Véronique Ovaldé.

Gilles PARIS : L’été des lucioles (Ed Héloïse d’Ormesson)
Victor est en vacances à la résidence du Grand Hôtel de Cap Martin, avec sa sœur, sa maman et sa »deuxième maman », l’amie de sa mère. Des vacances qui vont être pimentées par la rencontre de jumeaux, Tom et Nathan qui lui font visiter de magnifiques villas dans lesquelles ils arrivent à s’introduire, on ne sait trop comment. Ces deux garçons sont auréolés d’un mystère et, à part son copain Gaspard et sa sœur Alicia, personne ne les connaît, personne ne les voit. Il ne sait pas à quel point ces deux enfants vont changer sa vie et lui faire découvrir un tas de choses, d’événements de sa propre histoire et de celle de sa famille.
Hormis ses deux mamans, il aura des discussions d’adultes avec une vieille pensionnaire de l’hôtel qui sait des choses, tout comme la concierge de cet hôtel.
Peu à peu, par ces rencontres, il construit son puzzle jusqu’à l’arrivée inopinée de son père.
C’est un joli roman plein de surprises, de poésie, de mystère que Gilles Pris nous offre là et l’on s’attache à ce petit garçon bien adulte pour son âge mais d’une granse sensibilité, qui vit entre la réalité et le rêve et l’excitation d’une aventure peu banale qui va transformer sa vie.
C’esr Victor qui raconte son histoire avec à la fois la naïveté d’un enfant et la marurité d’un adulte. Une écriture tout en tendresse et en délicatesse qui nous prend très vite sous le charme de cette histoire originale et de cet enfant attachant.

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Fabienne JACOB : l’Averse (Ed Gallimard)
Cette auteure a obtenu le prix des lecteurs du Var qui lui a été décerné à la fête du livre de Toulon en novembre 2013
« J »ai tout fait pour paraître français et j’ai failli réussir ». Cette phrase, à elle seule, résume le sujet de ce drame romanesque.
A l’hôpital Tahar est en train de mourir. A son chevet que des Français: sa femme, son fils de vingt ans muet de naissance, son frère d’armes et son beau-père, chrétien, qui récite ses prières entrecoupées d’une préoccupation : « A-t-il planté ou non ses patates ? Binjte ou Charlotte ? la date n’est pas la même…..
Fils de harkis assassinés par le FLN, protégé par son ami, fils de colon et sur les conseils du colonel, à quinze ans il a fallu choisir. Et il a choisi la France sans renier l’Algérie.
Souvenirs et blessures refont surface. Visions de son enfance dans ce djebel éblouissant le soir, l’amitié sans bornes de la petite Souad qu’il a trahie hontesusement en choisissant l’autre camp, son instit’ qui lui a tant appris sur la France. Puis Marseille, les foyers Sonacotra, les belles françaises, les pluies d’été. Il apprend à devenir français sans remord.
La narration passe sans cesse d’une voix à une autre. Les souvenirs de Tahar s’accompagnent des souvenirs et des pensées des quatre personnes présentes. Une seule voix parviendra à dénouer ce qu’il gardait pour lui, la plus inattendue et qui tombe comme « une averse »: celle de son fils.
Dans un très bel exercice de style, poétique et sensuel, l’auteure sait créer un rythme de và et vient entre le moment présent et le passé. Sans porter de jugement, elle aborde avec beaucoup de sensibilité les problèmes d’immigration et de racisme, sous une apparente intégration. Ce n’est pas un énième livre sur la guerre d’Algérie. Il ne faut pas le réduire au simple portrait d’un homme tiraillé entre deux cultures. C’est un homme, un pays, un choix, un exil, une autre vie : » La nostalgie habite le sœur de ceux qui ont vécu, aimé ou trahi ce pays » .

Romain PUERTOLAS :
L’extraordinaire voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire IKEA
(Ed le Dilettante)

Un fakir au nom imprononçable débarque à Paris, e fait emmener en taxi à IKEa où il veut acheter un lit à clous modèle Kisifrotsipik. Il n’a en poche que son billet de retour et un faux billet de cent euros. En spécialiste des effets spéciaux et de l’arnaque, il ne paie pas le taxi (le chauffeur, gitan, met un contrat sur sa tête et le poursuit pendant tout le roman), et se fait enfermer dans le magasin pour y passer la nuit. Surpris par la ronde des vigiles, il s’enferme dans un casier métallique qui est expédié au Royaume-Uni par camion. Libéré de son armoire par des clandestins soudanais, la police des frontières refoulera tout ce monde vers l’Espagne. Notre fakir va ainsi visiter les aéroports de Londres, Barcelone, Rome, Tripoli dans des conditions rocambolesques.
Ecrit à la manière des comédies de caractères, d’une grande cocasserie, dans un style simple, sans recherche, avec des chapitres courts, c’est une satyre du monde moderne avec en arrière- plan une réflexion sur le sort des hommes prêts à tout pour fuir la misère.
Fable distrayante et de lecture facile.

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Hélène GRIMAUD : Retour à Salem (Ed Albin Michel)
A la fois roman autobiographique, conte fantastique, journal et manifeste écologique, le dernier livre d’Hélène Grimaud dérange et séduit à la fois.
Alors qu’elle répète à Hambourg le deuxième concerto pour piano de Brahms, la pianiste se retrouve presque par hasard, dans l’étrange boutique d’un antiquaire. Elle y fait l’acquisition d’un miroir mais surtout d’un manuscrit en allemand, curieux compromis de notes-confidences, eaux fortes et partitions de musique. Intriguée Hélène Grimaud confie ce document à un ami traducteur qui lui révèle que cette acquisition n’est autre qu’une série de lettres, fragments de récits et notes d’un certain Karl Würth, pseudonyme de Johannes Brahms. Les illustrations et croquis sont de Max Klinger, ami du compositeur. Ce livre la plonge dans une extrême perplexité car il correspond point par point à son étude de la vie et l’œuvre de Brahms. La révélation est stupéfiante.
Alternent alors dans le récit d’Hélène Grimaud la reconstitution des pages traduites du texte de Brahms et les considérations de l’auteure sur ce qu’elle découvre, ses sentiments envers le grand compositeur, son empathie naturelle avec l’Homme et avec cette région, la Dithmarse et l’île de Rügen sur la Baltique, modèle d’une nature propice aux épanchements romantiques. Nous retrouvons les accents d’un Yann Artus Bertrand quand elle parle de biodiversité, de survie de l’espèce et d’urgence écologique. L’homme pervertit son paradis terrestre, efface par milliers les espèces naturelles, la musique de l’univers est à l’agonie, le silence écrase les suppliques de quelques trop rares scientifiques alarmistes. Si le détour par les Indiens Arawaks ou les sorcières de Salem ne nous parait pas justifié nous comprenons son engagement atypique et le retour au loup, à Salem et cet appel à reprendre le combat contre « ce monde où la rentabilité est loi ».
En résumé un livre original, touchant bien qu’excessif parfois, rédigé d’une écriture fine, intelligente et cultivée qui nous donne subitement envie d’écouter le deuxième concerto de Brahms.
A ce titre là, c’est une réussite !

Valentine GOBY : Kinderzimmer (Ed Actes Sud)
Arrêtée en 1944 alors qu’elle est enceinte de quelques jours, l’héroïne de ce roman est expédiée à Ravensbruck comme prisonnière politique. Elle est toute jeune mais parvient à cacher son état au contrôle médical, son bébé naîtra dans ce camp qui comporte une chambre pour les nourrissons. Enlevés à leur mère dès la naissance, on essaie à grand peine de les maintenir en vie malgré la faim, le froid, le dénuement. Deux jeunes femmes dirigent cette chambre, après leur travail les mères viennent nourrir leur bébé ou celui d’une autre quand une mère meurt d’épuisement ou n’a pas de lait .
On connaît depuis longtemps les horreurs des camps. Nombreux sont les ouvrages qui en ont parlé, celui-ci a la particularité de nous faire découvrir cette ahurissante contradiction du système, d’un côté les chambres à gaz, de l’autre l’existence de cette »kinderzimmer » où la mère et l’enfant ont une chance de survie On ne peut que constater l’indiscutable talent de l’auteure pour faire revivre l’innommable, la faim, les appels interminables dans la nuit et le froid, les mauvais traitements, les fouilles, le travail obligatoire et le spectre toujours présent de la chambre à gaz. La justesse de ses jugements, la précision de ses descriptions, comme des sentiments qu’elle prête aux détenues, ajoutent à la qualité de l’écriture .
Conçu à partir d’une histoire vraie, ce roman est écrit dans un style neutre et impersonnel qui permet de décrire les conditions de vie extrêmement douloureuses et pénibles de ces femmes et enfants sans trop choquer et horrifier le lecteur.

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Jean-Claude PIROTTE : Brouillard (Ed Cherche Midi)
Jean Claude PIROTTE « se penche sur son passé » ; c’est l’originalité de ce roman largement autobiographique. L’auteur/personnage de ce récit, affecté par un cancer invasif (« un bon état pour écrire la nostalgie ») s’inspire des carnets qu’il tenait il y a un demi-siècle. Un bilan triste et sévère mais terriblement vivant où l’auteur se « livre à sa propre endoscopie mentale» en « dépit de tout effort de normalité »;
Sans réelle chronologie, J.C.PIROTTE se raconte à partir de quelques pages datées de 1956 à 1963. Il écrit, dit il, parce qu’il sait « qu’il n’ira pas loin » avec le désir « de reconstruire les vestiges du passé » Son village, ses amis, ses parents. C’était un enfant « rétif et silencieux » Par épisodes, nous apprenons aussi que son mariage avec Hannah n’a existé que « pour réparer la faute d’un ascendant » De cette union est née « une fillette »mais l’auteur ne se sent attaché ni à l’une, ni à l’autre ! Il vit dans des conditions précaires, se déplace souvent « entre Meuse et Hollande »fréquente une autre femme Roberte, soutient ses amis voleurs de tableaux. « Les péripéties du passé reviennent en foule » Il en convient : « peut être que seule la mémoire est en mesure de le sauver du marasme »
Les confidences sont sincères, le ton juste et amical, l’écriture si belle ! Pas de révolte, juste un bilan nostalgique d’une vie encore exigeante. Les métastases envahissent le corps mais la chimiothérapie et le cathéter veillent ; l’auteur se demande « est ce encore bien moi qui suis à la barre ? » Aucune désespérance pourtant dans ce regard du grand poète.
Derrière le « Brouillard » c’est encore la vie ! Un exemple à suivre !

Didier van Cauwelaert : Dictionnaire de l’impossible
Comprendre enfin ce qui nous dépasse (Ed Plon)
Didier van Cauwelaert nous avait habitué à des relations paranormales, des manifestations extraordinaires au cours de ses précédents romans. Dans ce très sérieux ouvrage »Dictionnaire « signifie bien qu’il s’agit de quelque chose de très sérieux, de l’importance de l’inexplicable que l’auteur veut nous expliquer et s’est attaché à nous démontrer en s’appuyant sur des faits connus, étudiés par des savants et vérifiés par des expériences. Il reste néanmoins ardu pour le lecteur de se laisser convaincre et l’on sent parfois un peu de jeu et d’humour dans les propos de l’auteur qui chercherait peut-être à nous piéger. On veut bien reconnaitre ce que la science a démontré mais il reste toujours une part de doute et de mystification, à moins que nous préférions cela à l’échec d’admettre l’inadmissible. De plus la rigueur et la minutie des explications dignes de la sincérité de l’auteur sont louables mais quand même un peu indigestes. A lire à petite dose.

pirotte 10/10/2007. Didier Van Cauwelaert aux 20 ans du Festival du livre de Mouans-Sartoux 2007.

Anna ENQUIST : Les Endormeurs (Ed Actes Sud)
Né d’un projet d’étude en milieu hospitalier : « Un écrivain dans le service » commandé en 2010 par l’Université Libre d’Amsterdam, le dernier roman d’Anna ENQUIST s’éloigne rapidement de l’enquête pré requise pour nous plonger dans un drame familial dont les deux personnages principaux sont un médecin, Drik psychothérapeute et sa sœur Suzan, anesthésiste.
Le roman commence au décès de Hanna, la femme de Drik. Celui-ci vient tout juste de reprendre son activité professionnelle soutenu par Suzan, son mari Peter- également psychanalyste et ami de Drik- et leur fille Rose. L’auteur s’emploie à démontrer combien les dispositifs et les pratiques des services de psychothérapie et d’anesthésiologie sont différents même si tous deux ont pour objectif de soigner la douleur. L’analyste convoque l’inconscient du patient pour libérer sa souffrance tandis que le rôle de l’anesthésiste est d’endormir l’être sensible. Nous vivons le quotidien des équipes hospitalières : responsabilité assumée, éthique, déférence, respect du patient, le climat professionnel est rassurant.
L’arrivée à l’hôpital d’un autre personnage, Allard Schuurman, étudiant en médecine va bousculer l’ordre établi. Hésitant sur son parcours, l’interne va passer du service de Drik à celui de Suzan et rapidement devenir son amant tout en restant, à titre personnel, en analyse chez le frère de celle ci. Ce qui ne pourrait être alors qu’une banale histoire de sexe se complique à la découverte de cette relation. Le trouble est semé dans le noyau familial en renvoyant chacun des protagonistes, y compris Peter, le mari et Rose, la fille de Suzan à leurs problématiques relationnelles. A la fois patient, collègue et amant, l’intrus devra disparaître.
En résumé, ce ne sera finalement pas l’histoire romancée qui retiendra notre attention mais bien cette incursion dans un CHU avec le récit méthodique des interventions et les détails techniques afférents. Rédigé au présent, à la manière d’instantanés d’une précision rigoureuse, où les dialogues font vivre les relations entre les personnages, ce texte pourrait vivre sans l’intrigue qui sert de prétexte narratif…..mais l’aurions nous lu ?

Marc LAMBRON : Tu n’as pas tellement changé (Ed Grasset)
Face à la disparition prématurée de son frère cadet, Marc Lambron livre une réflexion intime qu’il a écrite quelques mois après son décès du sida mais qu’il a publiée vingt ans plus tard. C’est un texte limpide et bouleversant sur l’insupportable effacement de l’être aimé, incinéré le jour même où il devait fêter ses trente- quatre ans. C’est une analyse très fine de la relation de l’auteur avec son jeune frère, de la relation de celui-ci avec sa belle-soeur, de sa réaction devant leur premier enfant, de la montée de la maladie, des problèmes d’embauche puis de travail, de la nécessite de garder le secret vis à vis d’éventuels employeurs et même de relations ou d’amis
Aucun jugement de sa part sur les choix de vie de son frère et très peu d’évocation de sa vie sentimentale, c’est à peine si le compagnon apparait en filigrane. Il concentre tout sur son rapport filial et sa compassion afin d’être présent et lui faire sentir la place qu’il tient dans sa vie.
Livre d’une très grande sensibilité, aucun misérabilisme c’est presqu’un murmure que l’évocation de ces derniers instants. Très beau livre, très touchant et d’une très belle écriture.

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Kéthévane DAVRICHEWI : QUATRE MURS (Sabine Wespieser)
Ils sont quatre frères et sœurs dans la maison de leur enfance . La maison est trop grande pour leur mère maintenant veuve, cette maison témoin de leurs jeux, de leurs disputes, de leurs premiers émois amoureux doit être vendue . Tous semblent soulagés, plus de séjours forcés avec conjoints et enfants, mais c’est la fin d’une époque et de l’enfance .
Les rancunes tenaces, les non-dits et le souvenir du terrible accident qui a rendu la plus jeune infirme, persiste , tout est sujet à friction .
Deux ans plus tard ils ne se parlent plus beaucoup , mais ils se retrouvent dans la maison de l’aîné , chacun y voit l’occasion de régler ses comptes et d’en finir avec sa propre culpabilité
Roman à quatre voix où chacun donne sa version des faits et essaie de comprendre comment le malaise s’est instaurer entre eux et comment le dissiper .
Belle étude des caractères et du passage à l’age adulte pour la fratrie . L’auteur nous dit notre désir d’indépendance mais aussi le besoin d’être aimé par ceux avec lesquels nous avons grandi . Le sujet n’est pas nouveau mais il est bien traité tout en restant accessible .
Beau roman .

Ian McEWAN : Opération Sweet Tooth (Gallimard)
Serena Frome, jeune diplômée de Cambridge est une dévoreuse de romans, critique dans une revue universitaire, elle porte aux nues Soljenitsine avec une naïveté toute juvénile. Sa liaison avec un professeur d’histoire quinquagénaire, agent des services secrets de Sa Majesté, lui permet de travailler pour le MI5 où après avoir classé de nombreux dossiers, on lui confie la mission de recruter et de subventionner de jeunes romanciers capables de faire la promotion des idées du gouvernement britannique en pleine période Thatcher. Merveilleuse occasion pour McEwan d’inviter le lecteur à lire ou relire les meilleurs auteurs de sa génération, clin d’œil à Gaddis, Ballard ou Fowles.
Serena recrute Tom Haley, jeune professeur auteur de quelques nouvelles à qui elle offre la possibilité d’écrire un roman. Jeune, sympathique, séduisant, elle tombe éperdument amoureuse de celui à qui elle ne peut révéler la vérité sur sa participation à l’Opération Sweet Tooth. Le lecteur appréciera le talent de McEwan de mêler les nouvelles de Tom Haley au roman, de créer comme dans tout roman d’espionnage des retournements de situation, des trahisons, des vengeances, un talent qui tient le lecteur en haleine jusqu’à la dernière page.
Remarquable analyse de la Grande-Bretagne des années soixante-dix, ce livre enthousiasmera les amateurs de roman d’espionnage, d’histoire et d’amour.

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Trois Liane pour le prix d’une !

On l’a connue chanteuse.
On l’a découverte imitatrice et show woman.
Aujourd’hui elle franchit un nouveau pas… que dis-je, un pas… elle fait carrément le grand écart en devenant comédienne à part entière dans cette pièce de Jean Fraanco « Jamais deux sans trois », où elle endosse… trois personnages ! Il fallait être gonflée, d’autant qu’avec un abattage incroyable, elle sort d’un côté pour revenir de l’autre, changeant de voix, d’accent, de ton, de tics. et en plus, elle joue avec superbement bien.
Les spectateurs de l’Opéra de Toulon, soufflés, l’ont ovationnée debout. Et ça fait du bruit lorsque l’Opéra est plein !
Comme à chaque fois qu’elle passe dans les parages, nous nous retrouvons pour une sympathique conversation.

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RENCONTRE
« Belle performance, Liane !
Elle rit : surtout… totalement schizophrénique car c’est très physique, le texte est adapté à chacun de mes personnages que je dois incarner à la seconde où il change et puis, je cours d’un côté à l’autre. Bref, ce n’est pas de tout repos mais c’est formidable à jouer, c’est un vrai challenge. De plus, il y a une belle harmonie avec toute la troupe et après notre succès au Palais Royal à Paris, cette tournée est un vrai plaisir, même s’il a fallu renoncer à quelques salles car le décor est très lourd.

Comment t’es venue cette pièce ?
C’est le directeur du Palais Royal qui m’avait vue dans mon show, qui a soufflé mon nom à Jean Franco. Les essais ont été concluants et Jean-Luc Moreau, le metteur en scène, a été OK et heureux de travailler avec moi. C’est un rôle en or…
Ah, je t’annonce quand même que je viens de recevoir le grand prix SACEM de l’Humour 2013 pour mon one woman show. J’en suis très fière !

Y reviendras-tu ?
Non. J’ai fait ça durant six ans, c’est bon. J’avais dit que ce serait une parenthèse dans ma vie d’artiste. La parenthèse est fermée.

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Alors, l’avenir ?…
L’avenir c’est d’abord la chanson. Le choix des chansons est fait, je suis en ce moment en studio « laboratoire ». Je prépare les maquettes, dans les mois qui suivent je vais enregistrer. Je pense que le disque sortira à la rentrée, suivi d’une tournée. Mais je dois dire que j’ai tellement pris goût au théâtre que j’y reviendrai. Pour moi, ça a été une vraie révélation.

As-tu eu des difficultés ?
J’avoue que j’ai eu peur d’avoir des difficultés à apprendre le texte tout en jouant, car je n’en avais pas l’habitude. Mais Jean-Luc m’a rassurée et fait comprendre que le théâtre c’est comme une chorégraphie. Une fois qu’on a les pas tout se met en place. et puis, il y a quand même quelques parallèles avec la chanson et le show, la même concentration, la même tension. Ce sont des disciplines jumelles.

Aujourd’hui, il ne te reste plus qu’à essayer le cinéma !
Pourquoi pas ? D’ailleurs, je viens de tourner une fiction pour France 2 : « La ligne de mire » avec Lola Dewaere et Thierry Neuvic. J’ai adoré faire ça. Donc je suis prête !

Et les Enfoirés ?
On vient de passer une magnifique semaine à Strasbourg. On a toujours le même bonheur de se retrouver même si chaque fois il y a des absents, comme cette année Catherine Lara, Maurane, Patricia Kaas… Mais on découvre des petits nouveaux : Shy’m, Tal et surtout Michaël Youn qui a été la grande révélation. Il est magnifique, irrésistible, créatif… il va falloir suivre ce petit jeune !

Lorsque tu joues à Toulon, tu es un peu chez toi, non ?
Effectivement car mes parents ont longtemps habité la Seyne. J’ai encore de la famille disséminées à la Seyne, à Sanary, à Six-Fours… D’ailleurs, losque j’étais très jeune, j’ai fait mon premier concert au Miami, sur la plage de Six-Fours. Et puis, comme Hélène Ségara, j’ai écumé les piano-bars et j’ai fait quelques spectacles. Ce sont de jolis souvenirs, même si le temps ne me permet pas pas d’y revenir souvent….

Propos recueillis par Jacques Brachet

LIGNE DE MIRE
Un film réalisé par: Nicolas Herdt (90′)
Scénario de: Mikaël Ollivier et Franck Thilliez
Produit par: Monique Bernard-Beaumet
Une production : Adrenaline

LIGNE DE MIRE LIGNE DE MIRE
Conseillère de programmes France 2: Fanny Rondeau
Directeur de l’unité de programmes fiction France 2: Thierry Sorel
Avec : Lola Dewaere (Claire) – Thierry Neuvic (David) – Liane Foly (Aline Delmas) Féodor Atkine (Le belge) – Smadi Wolfman (Cathy) – Marie Petiot (Camille)
A quelques mois de la naissance de leur enfant, Claire et David Thibault sont frappés de plein fouet par la crise. La situation est de plus en plus difficile à supporter pour le couple. Jusqu’au jour où, malgré lui, David se retrouve en possession d’une mallette pleine d’argent… Que doivent-ils faire : garder ou rendre l’argent ? Oui, mais à qui ? Ce que le couple est loin d’imaginer, c’est qu’un tueur à gages est à leur trousse et qu’un compte à rebours est lancé…

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Corinne Le Poulain : Mes souvenirs varois

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Il faut savoir que Corinne le Poulain, belle et talentueuse comédienne, est Varoise de cœur puisque, si elle n’est pas née dans le Var, sa grand mère, elle, est née en 1894 à Sisteron puis est venue s’installer à la Farlède où elle avait un domaine viticole. A chaque fois qu’on se rencontre, des souvenirs lui reviennent et ses deux cousines sont toujours là autour d’elle. Jouant au Théâtre Galli de Sanary, nous avons passé la soirée ensemble et elle a évoqué pour nous quelques souvenirs varois.
« Enfant, j’ai passé toutes mes vacances entre la Farlède et le Mourillon où nous habitions à la pension les Mimosas, boulevard Cunéo. Je passais mon temps chez ma grand mère ou je retrouvais mes deux cousines. Les vendanges se faisaient encore avec le cheval.
Mon grand père, ingénieur aux Ponts et Chaussées, était parti travailler en Indochine. Il avait un frère, ma grand mère une sœur et les deux sœurs Fabre ont épousé le même jour les deux frères Brun !
Les lieux ont aujourd’hui beaucoup changé, que ce soit au Mourillon où il n’y avait qu’une seule et grande plage et la Farlède où il n’y avait que de la campagne. Je prenais tous les jours le bus Mourillon-la Farlède. C’était presque une épopée !
Avec mes deux cousines, nous étions éperdument amoureuses d’un berger, Jean-Claude, qu’on appelait, je ne sais pourquoi, Gadilou. Il avait les yeux couleur d’huître, il était un vrai « squinchole » (« squelettique en provençal !) et avec lui on a fait toutes les bêtises du monde… jusqu’à mettre le feu aux olivier de ma grand mère !.
Le matin, avec un verre d’huile d’olive, une gousse d’ail et un quignon de pain nous partions à l’aventure. A l’époque il n’y avait aucun danger. La seule chose horrible dans cette vie de rêve : la sieste obligatoire !

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C’est en 1958 que j’ai rencontré Henri Tisot pour la première fois.
C’était au Mourillon. J’étais avec mon oncle, Jean le Poulain et tous deux disputaient une partie de boules. Je ne savais pas alors, qu’un jour je jouerais avec lui « Le cocu magnifique », mis en scène par Roger Hanin qui dirigeait alors le festival de Pau. Et Henri y était prodigieux. Il se sont d’ailleurs retrouvés à Marseille pour la trilogie de Pagnol où il jouait Panisse et avait été heureux de le retrouver, même s’il voyait toutes les imperfections de ce tournage. Mais lui, était un formidable Panisse.
Un jour, alors en tournée avec cette pièce, il vient vers moi et me dit à brûle pourpoint : « Et si on se mariait ? ». D’abord je connaissais ses penchants et en riant je lui réponds : « tu sais, je suis très dépensière ». Il me regarde, surpris, a un moment d’arrêt et me répond alors :
« C’est sérieux ?
– C’est sérieux.
– Bon, alors, je vais réfléchir ! »
Voilà, c’était ça Henri et nous sommes toujours restés amis et nous nous voyions souvent à Paris. Nous nous sommes retrouvés plus tard à la télévision pour une comédie musicale : « Le voleur de rien ».
Disparu le 6 août 2011, je l’avais appelé le 1er juin pour son anniversaire. Il semblait en pleine forme. Il projetait un one man show pour le mois de février. qu’il n’a pas eu hélas le temps de jouer.

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Vers 15/16 ans, j’ai complètement changé de décor lorsque mon oncle, Jean le Poulain* a acheté un appartement à Simone Berriau plage à Hyères. Simone Berriau était directrice du Théâtre Antoine à Paris et du coup, comédiens et milliardaires amis ont tous acheté un appartement, que les médisants appelaient les HLM et le lieu était alors infesté de millions de moustiques. C’était l’horreur.
On y rencontrait de Funès, Françoise Dorléac, Serrault, Jean-Pierre Cassel, Marcel Achard, Jean Richard, Robert Dhéry, Gérard Calvi….et des milliardaires comme les Clérico (le Moulin rouge),le patron du Figaro, les patrons de grand laboratoires pharmaceutiques….
Puisqu’on est au théâtre Galli, je me souviens que mon oncle, qui menait une vie un peu dissolue, avait rencontre l’abbé Galli, qui était son confesseur et qui lui avait dit un jour : « Jean, vous êtes un vilain garçon ». Jean lui répond : « Et vous donc, avec votre soutane ? ». Et Galli de répliquer: « J’ai fait vœu de célibat… pas de chasteté ! ». Joli non ?
A Simone Berriau, on se parlait d’un balcon à l’autre, on faisait des fêtes, des repas et des tas de projets théâtraux sont nés là comme « Gigi » de Colette. Autre anecdote : un jour un ami demande à mon oncle pourquoi il ne me fait pas entrer à la Comédie Française. il a répondu : « Parce que c’est le seul endroit où j’ai la paix ! ».
Du coup, pas de Comédie Française pour moi !
Par contre aujourd’hui, j’ai racheté sa maison de Vaison la Romaine, où je passe mon temps lorsque je ne joue pas à Paris ou sur les routes en tournée comme en ce moment avec « Les vieilles chipies » ».

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A noter que Corinne a eu une fille avec le comédien Michel Duchaussoy, Julia, et que nous nous sommes tous retrouvés au festival « In Situ » de Carqueiranne l’été dernier où Julia jouait « Occupe-toi d’Amélie » avec l’ami Bruno Putzulu.
Des chats ne font pas des chiens !

Jacques Brachet

*Jean le Poulain, comédien, metteur en scène, sociétaire de la Comédie Française
Bourgeoise, vieille dame ou nymphomane… Trois visages de la comédienne !

Un Maroc de rêve

Le Maroc est un pays qui nous fait toujours rêver, même si, aujourd’hui, devenant une destination à la mode, nombre de touristes en ont pris le chemin.
C’est d’ailleurs ce que je vais faire, invitée par l’Office National Marocain du Tourisme… Et comment refuser un programme des plus alléchant ?
Dès le départ, nous comprenons que nous volons vers l’authenticité et dès l’arrivée, à Ouarzazate, nous savourons aussitôt cette atmosphère reposante, cette ambiance sereine qui nous enveloppe. D’ailleurs, ce séjour restera une parenthèse de rêve.

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Visite de la casbah de Touarit
Symbole de la ville, classée monument historique, elle date du XVIIème siècle. Construite en pisé, elle est inscrite au patrimoine national depuis 1953 et l’UNESCO en termine sa restauration. Elle fut longtemps la résidence du pacha El Glaoui dont on a pu visiter la majestueuse chambre, ainsi que les appartements des favorites.

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Le Temple des Arts
Riad unique au cœur de Ouarzazate, cet hôtel de luxe étend son architecture sur 1000m2 ! Nous voilà en plein 7ème art, accueillis par Aziz Darkaoui, maître des lieux, dégustant thé et pâtisseries autour de la piscine.. Le lieu est un enchantement. Des trois luxueuses chambres aux quatre suites royales, chacune rend hommage aux différents films tournés dans cette ville :  « Laurence d’Arabie », « Shéhérazade », « Cléopâtre »…Et le temps d’une nuit, justement, j’ai pu me prendre pour l’une de ces héroïnes !
Rendons hommage à tous ces artisans qui ont fait des miracles.

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Les studios de cinéma de Ouarzazate
Il se situent à la porte du désert sur 30 hectares et gardent les vestiges impressionnants de ces décors construits et sublimés par les caméras. Il faut savoir que ces studios font vivre la main d’œuvre locale et nombre d’autochtones qui jouent dans les figurations.
Il est compréhensible que la richesse ethnique autant que ces grandioses paysages alentours attirent l’industrie cinématographique. Plus de 500 productions ont été tournées en une dizaine d’années, de « Gladiator » à « Kundun » en passant par « Le diamant du Nil », « Asterix et Obélix : mission Cléopâtre », « Harem », « Babel »… et quelques autres superproductions.
A noter qu’une école de cinéma a été créée il y quatre ans dans deux énormes casbahs.

La casbah Ait Ben Haddou
Ce village fortifié, d’architecture berbère, fut un grand carrefour économique et culturel. Plusieurs films y ont d’ailleurs été tournés dans cet ensemble de petites ruelles qui s’entrecroisent.
Au sommet de la colline, l’ancienne casbah nous offre une vue panoramique de toute beauté. Délicieux déjeuner et toujours merveilleux accueil, à l’Oasis d’Or. Quant à la soirée, elle se passera, dans une hospitalité sans faille, au restaurant Dar Kamar, un havre de paix, sur la terrasse, sous les étoiles, bercés par un petit vent nocturne apaisant et un silence tout juste troublé venant du minaret où le muezzin appelle à la prière.

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Zagora
Le désert de Zagora avance de deux à trois mètres par an et nombre d’organisations travaillent à ralentir cette désertification. Grâce au plus long cours d’eau du Maroc, le Drâa , nous traversons des oasis de verdure, de vergers, de champs de blé et de luzerne dans lesquels travaillent des femmes. Des lavandières lavent le linge, teignent la laine…

Bivouac à Erg Lihoudi
Trois heures de route dans un confortable 4×4… heureusement car nous allons entre autre rouler sur 16 kilomètres de cailloux et de sable ! Mais quelle lumière au dessus de ces dunes… C’est presque irréel.
Le bivouac est organisé par « Caravane du Sud » et on ne s’attend pas à un tel luxe en plein désert : des tentes confortables avec de vrais lits, salle de bain et WC, des tapis partout, une décoration locale raffinée… Avant la ballade sur les dunes, on se ravigote avec du lait et des dattes. Moment d’exception : le coucher de soleil aux mille couleurs flamboyantes dans un paysage grandiose.
Méchoui et couscous nous attendent autour d’un feu de camp éclairé de milles bougies. C’est le rêve intégral, le dépaysement total dans une ambiance festive, la soirée étant accompagnée de musique lancinante et d’un ciel d’étoiles filantes.
Les courageux pourront assister le lendemain au lever du soleil et nous reprenons la route sur le dos d’impressionnants dromadaires. Quiétude, sérénité, cette promenade nous amène à Amezrou avec arrêt au riad Lamane, magnifique maison d’hôtes où nous attend un excellent thé.

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L’hôtel Dar Ahlam
Après un déjeuner au palais Asma, nous arrivons à l’hôtel Dar Ahlam (Maison des rêves) accueillis par son directeur Hicham Hraid-Rochette. Et il porte bien son nom car on a le souffle coupé en découvrant cette casbah traditionnelle d’un luxe inouï, comportant neuf suites, trois villas, une piscine extérieure chauffée avec un riad dédié au bien-être.
L’on est envahi par les parfums subtils que dégagent chaque chambre dont chacune raconte une histoire. Le repas est une vraie mise en scène et chacun d’eux est servi dans des lieux différents. Les jardins sont somptueux et après un bain rafraîchissant dans la piscine, nous aurons droit à un massage à l’huile d’argan, des doigts de pied au cuir chevelu… Le rêve continue.
Nous prendrons l’apéritif sur une terrasse qui offre une splendide vue à 360°. Le personnel est attentionné, souriant, attentif et discret… 80 employés pour 30 clients !
C’est dans un beau jardin, sous une tente, à la lueur des bougies, que l’on dînera… Quelquefois, les rêves… ça se vit .

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El-Kelaâ M’gouna – La vallée des roses
La vallée des roses est une véritable explosion olfactive. La route serpente dans la vallée, parsemée de milliers de rosa damaskina, une rose qui ne paye pas de mine car elle n’est pas grosse mais son odeur est inversement proportionnelle à sa petitesse ! Elle est évidemment cultivée et distillée afin d’en extraire l’essence de rose dont se servent les parfumeurs français. L’on peut, tout au long du chemin, acheter des colliers de ces petites fleurs aux senteurs entêtantes et l’on rencontre aussi des boutiques spécialisées, sans oublier le Festival des Roses qui a lieu début mai.

 Chez Dimitri
C’est le restaurant « number one » de Ouarzazate. Sa renommée vient simplement du fait que l’on y mange une succulente cuisine familiale comme, par exemple, le tagine de chameau !
C’est le rendez-vous des gens de cinéma et de la politique, les murs sont là pour nous faire découvrir toutes les personnalités qui y sont passées et repassent encore. Hélas, nous n’en avons pas croisé !
Retour au Temple des Arts où s’est commencé et se termine ce périple enchanteur, avant de reprendre l’avion pour Paris. Un dernier bain en piscine et au soleil et nous voici repartis des étoiles plein les yeux et des souvenirs plein le cœur.

Florence Martin

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Remerciements à :
-L’Office National Marocain du Tourisme
En France : Katerine Bauer, notre formidable accompagnatrice;
Au Maroc : Adnane Jdaini, notre réceptif, avec toutes ses petites attentions ainsi que ses super-chauffeurs !
– Astrid Templier de l’agence Ketchum Pleon, pour l’ONMT
– A Aziz Darkaoui, directeur du Temple des Arts, pour ses attentions particulières,
www.templedesarts-ouarzazate.com
– A tout le personnel de Dar Ahlam et son directeur Hicham Hraid-Rochette,
www.maisondesreves.com
– A Caravane du Sud, pour son organisation de rêve
www.caravanedusud.com
www.visitmorocco.com

La Garde : Le domaine de la Baratonne cultive l’authentique

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Qui pourrait croire qu’à la sortie de la zone industrielle de la Garde, dort tranquille, dans la paix et le silence, un domaine presque tricentenaire : le domaine de la Baratonne.
C’est en 1735 qu’il voit le jour, entouré de vignes et d’oliviers et de platanes centenaires. Tout cela a résisté au temps, malgré cette zone qui a dévoré des centaines d’hectares de nature et le voici revenu à la vie depuis un peu plus d’un an grâce à la famille Bessudo qui a succédé à trois générations de Baraton, d’où son nom. C’est aujourd’huiHuit hectares de vignes, quatre cents oliviers, une quarantaine de ruches, font de ce domaine un lieu magique entouré de cette incroyable allée de platanes géantissimes. Des fontaines qui font entendre leur bruissement, la nature maîtresse partout car dans ce domaine, le bitume n’existe pas.
Les chambres aux couleurs tendres et apaisantes portent des noms de cépages, le restaurant donne sur une véranda qui vous offre le paysage à perte de vue… Bref, tout ici est calme, sérénité, élégance, raffinement, jusqu’au buffet que Guillaume nous a offert, concocté par le traiteur Gaudefroy, arrosé de ces vins superbes dont la cuvée « Vintage » rouge est un nectar inégalable.

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Le Domaine de la Baratonne est un exemple de ce que le talent et la passion mêlés peuvent nous offrir dans notre région varoise. le jeune et fringant Guillaume qui le dirige et qui, en cette mi-décembre, nous avait invités à fêter ce premier anniversaire, entouré de son équipe dont BrigitteHuit hectares de vignes, quatre cents oliviers, une quarantaine de ruches, font de ce domaine un lieu magique entouré de cette incroyable allée de platanes géantissimes. Des fontaines qui font entendre leur bruissement, la nature maîtresse partout car dans ce domaine, le bitume n’existe pas.
Les chambres aux couleurs tendres et apaisantes portent des noms de cépages, le restaurant donne sur une véranda qui vous offre le paysage à perte de vue… Bref, tout ici est calme, sérénité, élégance, raffinement, jusqu’au buffet que Guillaume nous a offert, concocté par le traiteur Gaudefroy, arrosé de ces vins superbes dont la cuvée « Vintage » rouge est un nectar inégalable.

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Le Domaine de la Baratonne est un exemple de ce que le talent et la passion mêlés peuvent nous offrir dans notre région varoise. et Serge Soubeyrand qui régissent la salle de restaurant et les chambres d’hôtes.

Jacques Brachet

Domaine de la Baratonne – Chemin de la Baratonne
1640, RD 98 – 83130 – La Garde – 04 94 03 31 59
contact@labaratonne.comwww.labaratonne.com

Costa Croisières : le tour du monde en 1OO jours

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En ce début d’année pluvieux, nous étions invités à Marseille pour voir partir – hélas, sans nous ! – le Costa Deliziosa, beau bâtiment de 294 sur 32 mètres, équipé de 1130 cabines, qui embarquait ses passagers pour une croisière autour du monde de cent jours.
Entre Marseille et Savone, ce seront 35 escales et 350 excusions proposées, en passant par l’Espagne, les Antilles, la Colombie, le Costa Rica, le Mexique, la Californie, Hawaï, la Nouvelle Zélande, l’Australie, Singapour, l’Egypte, la Thaïlande sans oublier le canal de Suez et le canal de Panama.
Bref, un voyage de rêve pour cette compagnie qui a fêté ses 65 ans d’existence et qui, depuis 2011, a repris ce thème du tour du monde qui fait complet à chaque fois, avec 2600 passagers venus de toute l’Europe. Les Français sont de plus en plus nombreux à accéder aux voyages proposés tout au long de l’année par Costa Croisières. D’ailleurs, pour ce tour du monde, ce sont 500 Français qui ont embarqué.
Ce mode de vacances prend aujourd’hui sa vitesse… de croisière car il se démocratise et sans être encore à la portée de toutes les bourses, aujourd’hui de plus en plus de vacanciers y adhèrent, le tour du monde étant bien évidemment le nec plus ultra et, comme nous le confie M Patrick Pourbaix, directeur général adjoint France, c’est aussi le rêve d’une vie que l’on ne fait qu’une fois.

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Il faut savoir que la fourchette de prix de ce voyage oscille entre 10.000€ pour une personne et 25.000€ pour deux personnes).
Sur cette superbe ville flottante, en dehors des pays traversés, il y a tout le confort et toutes les attractions possibles : trois piscines, un casino, un théâtre de 1300 places, des restaurants où l’on peut découvrir les cuisines du monde, une piste de danse, des piano bars, une salle de gym, un spa Samsara et un centre de thalasso, une discothèque, une bibliothèque, un golf, des cinémas 3D, des boutiques, une zone enfants…. 900 membres d’équipages sont à votre service, parlant Français, Italien, espagnol, anglais, allemand. 40 artistes proposent tous les jours shows et spectacles.
Victimes du succès, chaque voyage refuse du monde. Un tour du monde austral est en préparation.

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Toulon/la Seyne concernées
Si nombre de ces voyages sont au départ de Marseille, M Pourbaix nous confie un projet qui concerne le Var.
« En effet, nous offrons toute l’année des produits magnifiques et comme le marché français se développe, il devient pour nous prioritaire. Mais certains clients sont demandeurs d’autres types de produits et nous devons donc anticiper et développer pour toujours avancer.
Nous avons donc créé des croisières « Slow cruiz » qui se font sur des bateaux de plus petite envergure, pouvant recevoir quelque 1500 passagers pour une croisière de dix, onze nuits particulièrement tournée vers l’art de vivre et les découvertes culturelles. Nous y proposons des escales plus longues, sur des lieux moins connus. Le but est, comme son nom l’indique, de prendre le temps de vivre, de voir, de découvrir. Ce concept, nous l’avons appelé « Néo collection » et il se fera avec trois bateaux dont le Néo Romantica et le Néo Riviera qui devraient partir de Toulon/la Seyne.
Ce que nous avons réalisé avec le Club de Croisière de Marseille, nous voulons le réaliser sur le Var si un club de ce type peut voir le jour. nous sommes donc prêts à venir et à y participer.
Il suffit de trouver une équipe de bonne volonté qui en soit partie prenante…
La balle est dans votre camp ! »

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Photos Monique Brachet