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Un homme, une femme – Episode 2
Aliénor de CELLES & Luc PATENTRIGER

Sa boutique seynoise, c’est la caverne d’Ali-Baba. Des peintures, des dessins, des vêtements, des objets et bibelots venus du monde entier… C’est dans le calme du 16, rue Evenos, qu’Aliénor de Cellès a installé sa boutique-atelier, « Simona de Simoni », où elle reçoit les clients, où elle crée des tas de choses, où elle anime des ateliers pour enfants…
Et c’est là que Luc Patentriger, président du festival « Femmes ! » l’a découverte et lui a proposé de créer, pour la première fois, une affiche originale que l’on a pu voir dans toutes les villes où le festival s’est posé.
Femme discrète, presque timide, elle nous parle de ses passionsAliénor de Cellès : On va toujours vers les choses qu’on aime
« Aliénor, comment l’Art est-il venu à vous ?
J’ai toujours, toute petite, dessiné et peint D’ailleurs à huit ans j’ai gagné un concours de dessins organisé par la mairie de Saint-Raphaël où j’ai habité jusqu’à mes 15 ans. J’ai aussi gagné un concours de poésie. J’ai toujours eu cette sensibilité et j’ai même été éditée à dix ans, ce qui a fait très plaisir à mes parents ! J’ai toujours « bricolé » puis j’ai fait un BTS d’Art Plastique, de lettres à Troyes. J’ai fait Histoire de l’Art et Sémiologie à Toulouse.

Comment vous êtes-vous retrouvée à la Seyne-sur-Mer ?
J’ai passé toute ma vie à Paris mais mon conjoint est d’ici et il a eu envie de revenir en Provence où il était venu dix ans avant. On avait décidé de revenir ici lorsque notre fils aurait eu son bac. Nous sommes revenus en 2018 à Toulon où nous ne nous sommes pas plus. Nous étions considérés comme des étrangers ! La greffe n’a donc pas pris.
De plus, la mairie proposait des locaux aux artistes en nous faisant des réductions sur la location. Au final, nous avons eu 12… Euros de réduction et… 50.00 Euros de travaux, le sol était en terre battue, pas d’électricité. Lorsque ça ne marche pas, la mairie récupère le local. J’ai trouvé ce comportement un peu limite !
Depuis l’âge de 20 ans, j’ai eu des boutiques et j’ai toujours préféré acheter les murs.
Du coup on a cherché ailleurs et c’est à la Seyne qu’on s’est installé. Et là, c’est chez moi !
Vous êtes quand même un peu isolée ?
J’ai cherché pendant un an, ja’i trouvé cet endroit qui est très calme, j’ai des clientes fidèles. J’ai même d’anciennes clientes que j’avais à Paris, je leur fait visiter les environs, je leur fait prendre le bateau. J’ai du temps pour animer mes ateliers, préparer mes expositions.
Vous avez donc multiplié les plaisirs !
Oui mais c’est toujours le dessin qui est au centre de tout. Et le contact humain aussi qui est important. Je travaille beaucoup avec des enfants, dans les écoles, autour de projets pédagogiques, j’ai travaillé avec la maison de couture « Les blancs manteaux ». C’est l’humain d’ailleurs qui m’a rapprochée de Luc. Nous avons beaucoup de similitudes.

chacun racontant son  histoire. Ce qui lie l’écriture, la lecture et le dessin. Ca a donné des choses extraordinaires.
Et la mode ?
J’ai travaillé pour des compagnies de théâtre. J’ai toujours eu une sensibilité aux textiles. Lorsque j’avais dix ans, chez moi je réalisais des boutiques et ma sœur, qui était plus jeune, était ma cliente ! Elle se lassait très vite et je ne comprenais pas pourquoi !
Je pense qu’enfant, lorsqu’on crée des choses, ces sont souvent ses futures perspectives. La preuve : ma mère enfant avait toujours un boulier à la main… Elle est venue comptable !
J’avais une amie styliste, Sylvie Loussier, la femme du musicien Jacques Loussier, qui avait une marque de vêtement « Petits faunes » et qui se servait de nous comme modèles. J’étais à bonne école ! Et c’est vrai aussi qu’on va vers les choses qu’on aime.
J’avais dit à Sylvie, alors que j’avais 4 ans : « Quand tu seras morte, je prendrai ta place » !!!
Sympa, non ?
Enfin, la peinture ?
J’ai toujours dessiné, peint, ça a toujours été mon moyen d’expression, à part ça, peu de choses me plaisaient. J’ai d’ailleurs payé mes études à Toulouse en peignant et en dessinant, en créant de petits bijoux, des mosaïques. Je n’ai jamais arrêté de créer.
Revenons au festival… Votre rencontre avec Luc …
Je l’ai connu par l’intermédiaire de Christelle, une amie commune et nous avons tout de suite accroché. Il m’a proposé de créer cette affiche et travailler avec lui a été très agréable.  Tout a bien fonctionné et je pense que ma toile représentait bien le thème, l’identité du festival. J’espère qu’on pourra retravailler ensemble.
Des projets ?
Je vais avoir une exposition à Paris, une à la Seyne en avril chez une psychiatre qui m’a déjà acheté des toiles et un énorme projet dont je ne peux pas encore parler ».

L’affiche du festival
La robe sapin créée par Aliénor

Propos recueillis par Jacques Brachet
Photos Alain Lafon

Un homme, une femme- Episode 1
Luc PATENTREGER & Aliénor de CELLES

Lui, c’est le président du festival « Femmes ! » qui s’est déroulé sur plusieurs villes varoises.
Elle est l’auteur de cette originale affiche qui a accompagné le festival.
Pour clore en beauté cette magnifique manifestation, nous avons réuni nos deux amis dans l’atelier magique d’Eliénor de la Seyne « Simona de Simoni », bien caché dans une ruelle synoise, 16, rue Evenos, l’une pour parler d’elle, lui pour parler… de lui et faire un point sur ce festival  pour lequel j’ai eu l’honneur d’être juré.Luc Patentreger : « Je suis un universaliste »
« Luc, 23ème édition de ce festival que tu présides et qui fut cette année un grand succès !
Oui, le film a duré presque un mois, nous avons fait 5.200 entrées, c’est la meilleure édition et au niveau  des diffusions de films, des spectacles et des animations off, nous avons fait très très fort, nous avons des retours très intéressants, que ce soit du public, des institutionnels, des artistes invités. Ça a été une très belle édition.


Tu n’as pas choisi la facilité : Un mois, de multiples lieux…  Comment arrive-t-on à tout concilier ?
La première étape est de trouver le thème de l’année. Cette année ça a été les femmes artistes. La seconde fut de trouver l’artiste qui allait illustrer l’affiche,  ce qui était une innovation puisque depuis le début nous avions le même graphisme. C’est Aliénor qui fut l’artiste élue, ce qui a très bien été perçu puisque les gens ont adoré. La troisième étape – et non la moindre ! – fut bien sûr de trouver les films. Au sein de l’association, nous avons un comité de sélection. Nous avions les films fin juin, un panel de 50 films choisis parmi les 200/250 films vus. Et c’est toute l’équipe qui choisit les films à présenter au festival.
Comment cela fonctionne-t-il pour arriver à ce choix ?
Nous sommes beaucoup aidés par Noémie Dumas, directrice du Six N’Etoiles de Six-Fours qui est au courant de tout ce qui se tourne et pour le choix des avant-premières présentées. Cette année nous en avions sept.
Autre innovation : un jury !
Oui, nous avons pensé qu’il serait bien de créer, en parallèle avec le prix du public, un prix d’un jury de professionnels en incorporant les sept avant-premières.
Ca a très bien fonctionné et nous avons eu l’idée d’y ajouter l’an prochain un prix pour une comédienne.*
Et après ?
Après… Juillet/août, c’est là où je m’enferme dans ma tanière où je prends seul les décisions, aidé de quelques personnes, dont mon épouse, Martine et c’est peut-être aussi le moment le plus important : trouver les bons films dans les bonnes salles et aux bons horaires. Nous avons quatre villes différentes, six ou Sept salles différentes, et des publics complètement différents. Chaque salle a son public. Il faut des films qui s’adaptent au public, à la salle et aux événements que nous mettrons autour des films. L’idée également, c’est d’imaginer le mélange, la mixité de la population.
C’est un défi.

Donc, l’été, pas de vacances, pas de bronzage, pas de mer !
Si… Je cogite en marchant beaucoup car je suis avant tout un marcheur, plus qu’un nageur !
Comment toi et ton équipe visionnent autant de films ?
Déjà, il y a le thème. Nous avons, le comité de sélection et des bénévoles qui font des propositions de films. Je ne fais pas partie du comité de sélection pour découvrir les films comme le public. Le problème est que je ne vois pas certains films, s’ils sont sélectionnés, je ne peux pas en parler. Il faudra donc que je les vois où que je trouve quelqu’un pour les présenter.
Mais encore ?
Il y a les plateformes,  mais aussi dans les festivasl car certains, comme Mireille Vercellino, vont à de nombreux festivals, il y a bien sûr le Festival de Cannes et aussi Noémie Dumas qui nous fait des propositions.
C’est cette alchimie de bénévolat qui fait qu’un choix se dessine.
Et les films sélectionnés ne sont pas faits que par des réalisatrices ?
C’est un choix parce que je pense que les hommes ont aussi des choses à dire pour les droits des femmes. C’est donc une vision mixte. Déjà en tant que président et homme donc, je pense que ce combat du droit des femmes doit être porté ensemble. Je suis un universaliste, je suis Charlie et c’est ensemble que nous devons combattre.
Les thèmes choisis sont aujourd’hui moins militants, plus ouverts qu’avant. L’amour, la résilience, les femmes artistes, les droits des femmes passent aussi par tous ces éléments.
Le thème de l’an prochain ?
Je ne peux pas encore le dire !

Comment se fait-il que ce soit un homme président d’un festival féminin ?
Il y a 23 ans, c’est moi qui ai créé ce festival. En tant que médecin et psychanalyste, je me suis toujours posé beaucoup de questions sur les problèmes des femmes. De plus, j’ai vécu dans un univers de femmes et j’ai pu voir leurs problèmes. Durant mes études j’ai découvert toutes les problématiques de mes copines souvent agressées par des mecs, je trouvais ça insupportable. Je suis aussi un enfant de Mai 68, donc écolo-féministe, le planning familial. Devenu médecin, j’ai écouté beaucoup de femmes. Et puis il y a eu la fermeture des chantiers navals et là j’ai encore découvert des femmes dont les maris avaient perdu leur boulot, qui étaient alcoolisés, brutaux, dépressifs, qui les frappaient, avec les enfants au milieu de tout ça. J’ai vu la misère de la condition des femmes.
Avec mon côté militant, devenu adjoint à la Culture, (dix mois, car le maire m’a viré !) l’idée m’est venue de faire un festival dédié aux femmes.
Lorsque, en 2001, j’ai rencontré Loucha Dassa qui avait créé les rencontres « Cinéma et femmes » nous avons décidé de créer ce festival.
En 2020, le covid approchant, il était impensable de réaliser le festival. Elle a décidé d’arrêter le festival. Et je l’ai donc repris avec toute l’équipe ». Et l’on voit ce que ça a donné… Succès amplement mérité avec cette équipe magnifique qui l’entoure et qui nous promet encore des moments intenses de cinéma autour d’une cause on ne peut plus défendable : la femme.

Propos recueillis par Jacques Brachet
Photos Alain Lafon
* Prix du jury : « Mon gâteau préféré » de Maryam Moghadam et Behtash Sanahaeeha
Prix du public : « Prodigieuses » de Frédéric et Valentin Potier


Six-Fours – Festival « Femmes ! »
Malou KHEBIZI… Un vrai diamant brut

Parmi les films proposés au public et au jury de ce 23ème festival, le « Diamant brut » d’Agathe Riedinger nous a permis de découvrir une incroyable comédienne qui nous vient de Marseille.
Pour son premier film elle occupe l’écran d’un bout à l’autre avec une conviction et une force extraordinaires.
Et le rôle n’était pas facile puisqu’elle joue une jeune femme, Liane, vivant avec une mère très particulière qui a du mal à gérer sa vie, s’occupant de sa petite sœur, et qui ne rêve que de devenir quelqu’un. Maquillée avec outrance, s’étant déjà fait refaire les lèvres et les seins, elle erre dans la vie, vêtue de vêtements plus que provocants, vivant de petits vols, attendant la réponse d’un casting pour une télé-réalité, pensant que cette émission lui apportera gloire, argent, amour des gens.
Si au départ elle n’apparaît pas très sympathique, peu à peu on s’attache à elle car elle est dans la souffrance d’un manqu d’amour et de considération ce qu’elle vit mal et elle pense qu’une émission pourra changer sa vie.
Le rôle est difficile car le film repose sur elle et que pour l’interpréter elle a dû changer physiquement.
Et lorsqu’on la voit arriver au Six N’Etoiles, on la découvre transformée, belle, souriante, naturelle, timide,  à la fois d’une grande simplicité et d’une maturité formidable.

« Comment définiriez-vous votre personnage, Malou ?
C’est une fille qui se sent complètement oubliée qui a une quête de reconnaissance, un besoin d’amour. Pour elle, la télé-réalité est sa seule issue de secours. C’est peut-être ce qu’on appelle une télé poubelle, c’est souvent un milieu malsain. C’est peut-être assez paradoxal mais Liane n’a pas beaucoup le choix, son corps et les réseaux sociaux sont la seule arme qu’elle a pour essayer de s’en sortir. Personnellement, c’est un rôle qui m’a beaucoup fait avancer, qui m’a fait poser des questions sur mon image : Faut-il être absolument belle et sexy pour s’en sortir, s’émanciper ?
Vous êtes jeune, belle… Quelle a été votre réaction en vous voyant à l’écran, si loin de votre vraie personnalité ?
Le film a été présenté à Cannes mais ce n’est pas là que je l’ai découvert  mais dans une petite salle à Paris. Pour moi ça a été un grand soulagement car j’avais évidemment énormément d’attente et j’ai été très heureuse en le découvrant et, parce que le personnage était physiquement très différent de moi mais je suis arrivée à le regarder sans problème.
« Pour votre premier film, vous jouez des scènes de nudité. Comment l’avez-vous vécu ?
J’avais déjà une chose qui me rassurait puisque l’on m’avait mis une prothèse mammaire qui me permettait d’avoir une résistance au personnage, d’y rentrer plus facilement.  Agathe était très près de moi, pour répondre à toutes mes questions, m’expliquait comment et pourquoi j’allais être filmée, elle était attentive pour éviter qu’il y ait un effet vulgaire. Le personnage de Liane étant déconnecté de toute tentation. Elle va même jusqu’à mutiler son corps au nom de son image, de sa beauté. J’étais énormément bien encadrée, toujours dans la bienveillance. Toutes ces scènes étaient tournées avec des équipes réduites et avec les personnes indispensables au tournage.

Les comédiennes du film, Ashley Romano,
Malou Khebizi, Kilia Fernane
Luc Patentreger, Agnès Rostagno première adjointe de la Mairie de Six-Fours, Noémie Dumas

Le film a été tourné dans la région ?
Oui, à Fréjus entre autres mais aussi sur la Côte d’Azur, Cannes, Grasse, Nice. C’était important pour Agathe de tourner à Fréjus, c’est une ville qui possède une fracture sociale entre elle et Saint-Raphaël l’une étant vraiment riche, l’autre beaucoup plus populaire, plus pauvre. Il y a vraiment une frontière entre les deux
C’était votre premier film… Avez-vous aujourd’hui envie de continuer dans cette voie ?
Oui, j’ai été contactée par une agence et je vais continuer. C’est devenu mon métier, il y a déjà quelques projets en cours dont je ne peux parler. J’ai tourné une série pour Netflix « Young millionnaires » d’Igor Goteman, dans la région.
N’ayant jamais tourné, comment êtes-vous arrivée sur ce film et avoir obtenu le premier rôle ?
Je travaillais dans la restauration, j’ai trouvé l’annonce du casting faite par une agence  sur les réseaux sociaux. J’ai donc répondu à l’annonce sans trop savoir de quoi parlait le film, ni sans me faire d’illusions, nous avons été castées en groupe. J’ai été choisie et à partir de là il y a eu une longue préparation, deux mois et demi, faite de lectures, de répétitions, de travail sur le corps…
Qu’est-ce qui vous a motivée pour répondre à cette annonce ?
Je n’avais jamais rêvé particulièrement à devenir actrice, je me suis dit « Pourquoi pas ? ». Ça a été une envie de croire en ma bonne étoile et j’ai été heureuse en fait, d’être choisie, sans jamais penser que ça pourrait aller si loin. Je n’imaginais pas que c’était aussi sérieux, aussi professionnel et que ça aller m’emmener jusqu’au festival de Cannes en compétition ! Ça a été un choc pour la réalisatrice une grande surprise pour nous et une grande joie. Ça nous a fait du bien de voir que ce sujet pouvait intéresser un tel festival, de pouvoir mettre la lumière sur ce fait de société car la télé-réalité est souvent très méprisée et là, c’est le but de Liane d’y arriver. J’en suis très fière. 

Les comédiennes avec Mireille Vercellino

En fait, ce n’est pas un film « sur » la télé-réalité qu’on ne voit jamais. C’est juste un objectif pour Liane…
C’est vrai, c’est avant tout un film sur le besoin d’amour, le besoin de reconnaissance, d’une fille qui a de grandes blessures affectives. Le choix de la réalisatrice, justement, de ne rien montrer de la télé-réalité, ça n’était pas le but. La télé-réalité est un phénomène de société qui permet à des jeunes de rêver, de croire en quelque chose, même si c’est un peu un leurre. »

A côté de Malou, celle qui joue sa petite sœur, Ashley Romano, petit bonbon craquant est là près d’elle, mignonne, souriante, déjà professionnelle et je demande à sa maman ce qu’elle en pense : « J’ai une fierté énorme devant ma fille, je la trouve incroyable à l’écran et la voir monter les marches à Cannes a été un moment magique… Je ne vous en parle même pas ! Je suis heureuse pour elle et j’espère qu’elle va continuer si elle le veut. »

Propos recueillis par Jacques Brachet
Photos Alain Lafon

Six-Fours – Festival « Femmes ! »
Un jury pour la 23e édition 

Pour la première année, le festival « Femmes ! », présidé par Luc Patentreger s’est entouré d’un jury pour donner un prix, en dehors du prix du public.
Ce premier jury  était composé de :
Mireille Vercellino, professeure de cinéma, une encyclopédie du 7ème Art !
Corine Binon, à la fois scripte, assistante réalisateur, accessoiriste, habilleuse, régie, effets spéciaux… Une personne de l’ombre indispensable des tournages !
Nina Messager, diplômée en master de cinéma,
Luc Bénito, cinéaste, réalisateur de films documentaires, directeur du réseau « Les petits écrans »
Jacques Brachet, journaliste (evasionmag.com)

Luc Benito
Nina Messager

Durant trois jours, ces passionnées de cinéma ont dû visionner sept films et ont pu comparer leurs goûts et leurs idées dans une ambiance amicale, chouchoutés par le président du festival et la présidente du jury, Mireille Vercellino.
Je peux l’écrire puisque je faisais partie de ce jury mené par une présidente, vraie passionaria du cinéma, tout fut parfait en tous points et nous fûmes formidablement accueillis par la maîtresse des lieux, en l’occurrence Noémie Dumas, directrice du Six N’Etoiles et par Luc Patentreger, président du festival qui nous reçurent royalement, chaleureusement. Quant au cinq mousquetaire, ce fut l’entente cordiale et tout se passa dans les rires, les sourires, la sérénité. Et de plus ce fut l’unanimité totale pour nommer le lauréat.
Quant aux films sélectionnés, tous avaient une particularité, une diversité dignes de faire partie de la compétition, provoquant l’intérêt, l’émotion, certains bouleversants, même tragiques, d’autres plus légers mais tous portant des qualités diverses et variées.
A noter que tous les films présentés étaient des avant-premières.
Les films en compétition étaient :
« Les filles du Nil » d’Ayman el Amir & Nada Ryadh
« Sarah Bernhard la divine » de Guillaume Nicloux
« Les prodigieuses » de Frédéric & Valentin Potier
« Diamant Brut » d’Agathe Riedinger
« Mon gâteau préféré » de Maryam Moqadam & Behtash Saneeha
« La plus précieuse des marchandises » de Michel Hazanavicius »
« When the light breaks » de Rünar Rünarsson

Jacques Brachet
Mireille Vercellino
Corinne Binon

And the winner is : « Mon gâteau préféré », film iranien qui conte l’histoire de deux septuagénaires solitaires dans un Iran on ne peut moins libre, surtout vis-à-vis des femmes. Elle (Lili Farhadpour) erre dans la ville et tombe sur lui (Esmaeel Mehrabi) dans un restaurant où elle l’entend dire qu’il est seul. Elle va alors l’aborder et l’emmener carrément chez elle. Et là, durant toute une soirée, ils vont vivre des moments exceptionnels faits de rire, de douceur… De bonheur retrouvé… Jusqu’au moment où….
Deux merveilleux comédiens, lumineux, touchants, dans une histoire bouleversante, qui a fait l’unanimité du jury tant par la justesse des comédiens, que le cadrage et l’image avec en fond un Iran difficile à vivre pour les femmes. Une histoire d’amour insolite, pleine de délicatesse avec deux comédiens magnifiques.
Le jury a également voulu donner une mention spéciale à Malou Khebizi, jeune héroïne du film « Diamant brut », venue nous rejoindre pour cette soirée. (Voir article)
Mais le festival n’est pas terminé puisqu’il va se poursuivre jusqu’au 23 novembre à l’Espace Tisot et au Casino Joa à la Seyne- sur-mer ainsi qu’au Royal à Toulon. Et le public, qui est venu assister à la compétition à Six-Fours, pourra encore voir de beaux films pour lesquels ils pourront voter, le prix du public, qui aura lieu à la clôture de ce festival qui, Grâce à Luc Patentreger et toute son équipe, a fêté son 23ème épisode en créant ce prix du jury, ce qui a ajouté de l’intérêt au festival qui va croissant et nous apporte à chaque fois de superbes surprises et de grands moment de cinéma.
Bravo à eux et merci pour ce chaleureux accueil.

Jacques Brachet
Photos Alain Lafon

Le jury avec Luc Patentriger

Six-Fours – Festival « Femmes ! »
Quand Cécile LATEULE rencontre Marie-Hélène LAFON

Invitée du festival «Femmes », la réalisatrice Cécile Lateule est venue présenter « Dansons tant qu’on est pas mort »… sans sa « vedette » la romancière Marie-Hélène Lafon à qui elle consacre ce portrait.
Une auteure qui sort des sentiers battus par son langage, autant que son écriture, qui sont d’une force inouïe, dont le vocabulaire est d’une grande richesse, tant elle est passionnée de cette langue française.
Venue d’une famille d’agriculteurs, elle a choisi une autre voie et elle a eu grandement raison et si l’on aime son écriture, on ne peut qu’aimer cette femme passionnée, toujours vêtue de couleurs violentes et dont le verbe est imagé, poétique, le regard qu’elle porte sur les personnes humbles étant empreint d’amour, d’empathie et on l’écoute comme on la lit, superbe, passionnée,  flamboyante, obsessionnelle, remontant, comme elle le dit, « le cours des mots comme une rivière dont on ne trouve pas la source »
C’est un vibrant hommage que Cécile Lateule offre à cette femme magnifique ainsi qu’aux spectateurs qui l’ont découverte.
J’ai eu la chance de partager un repas avec la réalisatrice et Mireille Vercellino l’une des responsables du festival, véritable encyclopédie du cinéma, tout aussi passionnée que Cécile et c’était un magnifique moment de les écouter parler cinéma. A tel point que j’en oubliais mon interview !

« Cécile quel a été le déclic pour devenir réalisatrice ?
Parce que je m’ennuyais à la Fac de Toulouse ! Il y avait un département cinéma et je suis allée y faire un stage. Je m’y suis beaucoup amusée. Devenue amie avec le prof qui animait le stage. Il m’a dit qu’il y avait en France trois écoles de cinéma, deux à Paris une à Toulouse et il m’a conseillée de la tenter. Ce que j’ai fait et j’ai été reçue au concours dès la première année. Heureusement d’ailleurs car je pense que je ne l’aurais pas tentée deux fois ! Et Voilà, c’était parti.
Avec déjà l’envie de faire des documentaires et non des films de fiction ?
Au départ je ne savais pas et c’est vraiment la culture et cette école-là qui m’a amenée vers le documentaire. Une école très branchée Eisenstein, le grand documentaire… Pedro Costa aussi qui est plus proche de la fiction que des documentaristes. Mes derniers documentaires « Pense à moi », chronique de la vie quotidienne des migrants et « Femmesfortes tout attaché » sur les femmes victimes de violences, étaient beaucoup joués, contrairement à celui de Marie-Hélène… même si l’on considère qu’elle joue elle-même. Car Marie-Hélène est un pur matériau dramaturgique.
Je n’avais qu’à poser la caméra et je n’avais plus rien à faire !
Ce n’était un peu handicapant, frustrant, pour vous ?
Ce qui est sûr c’est que je n’arrivais pas à l’arrêter mais ça, ce n’est pas grave, j’avais une matière foisonnante et je préfère avoir beaucoup de matière puis tailler à l’intérieur qu’essayer de créer avec peu de matière. Ce n’est pas handicapant, au contraire ! Je ne suis pas journaliste, je suis artiste, je préfère avoir de la matière plutôt que de poser des questions.
Cette matière, vous en avez eu beaucoup… Qu’en faire ?
Je fais toujours des films de cinq, six heures et ça ne me pose aucun problème, même si je dis à mon collaborateur : « Je ne vois pas ce qu’on peut enlever » ! Il me répond que ça ne va pas être possible !

Pourquoi un film sur Marie-Hélène Lafon ? Votre rencontre ?
J’ai lu « Les sources » qui est un livre qui m’a subjuguée. Quelques temps après je la croise dans une librairie de Toulouse sur scène et je l’ai trouvée incroyable. Du coup, je me suis mise à lire tous ses autres livres, j’ai visionné des tas de documents sur Internet. Je la recroise un an après dans la même librairie. Je lui dis que je l’aime et que je veux faire un livre sur elle. Elle qui est si volubile, s’arrête de parler C’est alors moi qui me mets à parler… De quoi ? Je ne m’en souviens plus. Nous mangeons ensemble avec le libraire qui est un ami et à la fin du repas elle me dit : « J’aurai besoin de beaucoup de temps ». J’ai pris ça pour une acceptation et c’était parti !
C’est la première fois que je fais un film sur un artiste, avec un matériau artistique. Ça a été hyper jouissif d’avoir du livre, de la matière, des pages, des mots… Elle parle aussi de musique dans son livre « Chantiers ». Ça m’a permis de faire de la musique off, ce que je ne fais jamais dans mes films parce que je viens d’une école où la musique doit être diégétique. Du coup, je me suis régalée en choisissant les morceaux dont elle parle dans « Chantiers », Bach, Bethoveen. J’aurais bien sûr adoré Mick Jagger, Bashung aussi, mais une minute de ces chansons était trop onéreuse pour mon budget.
Evidemment on vous entend mais aussi on vous voit dans le film, ce qui est assez rare…
Ça s’est fait de façon un peu contrainte car, dès le début, je lui avais expliqué que je ne posais aucune question dans mes films. Je ne suis pas journaliste : « Je filme, vous allez vivre devant ma caméra mais il n’y aura pas d’entretien ».
En fait, elle n’a pas cessé de parler et j’ai dû m’adapter, ce qui n’a pas été facile pour moi. Mais, dans la mesure où elle me parlait, j’ai trouvé plus honnête qu’on voit mon corps, même si on le voit très peu, à petites touches, puisqu’elle m’interpelle tout le temps.
Le but était-il de faire un portrait ou de montrer la genèse d’une œuvre ?
A un moment donné, la question du processus créatif s’est imposée et il a été question de faire un film sur la genèse d’une œuvre d’artistes. Dans une résidence d’artistes au festival de Lussas, « Ardèche Images » où l’on m’a dit qu’on ne connaissait pas de film où l’on voit un écrivain en train de produire de l’écrit car c’est plus dur à filmer que la peinture. On y voit le geste alors que l’écriture, ça se passe plutôt dans la tête. De plus, on ne voit pas son écriture puisqu’elle tape sur l’ordinateur. Et puis j’arrive un jour où elle commence à lire ce qu’elle a écrit, elle corrige et elle parle en écrivant. C’était un moment de grâce. Et puis il y a la relecture avec Agnès, sa lectrice qui qui est une amie prof de lettre avec qui elle a travaillé, et qui a été aussi un magnifique et unique moment.

Luc Patentreger, Cécile Lateule, Noémie Dumas, Mireille Vercellino

Vous avez mis combien de temps à faire ce film ?
J’ai commencé les repérages en août 2019, puis il y a eu le Covid. Et on a mis quatre ans pour faire le film. A la première séquence, elle était adossée à la voiture et elle a commencé à parles des vaches. A partir de là, je l’ai laissée parler. En principe, j’ai besoin de temps pour installer mon cadre mais elle ne me laissait jamais le temps d’installer ma caméra lorsqu’elle parlait. Et elle parlait tout le temps ! Par contre, elle m’a fait confiance tout de suite mais ne voulait personne d’autre que moi pour le tournage. J’ai fait au mieux ! » Propos recueillis par Jacques Brachet
Photos Alain Lafon

Six-Fours – Festival « Femmes ! »
Emmanuelle BEART & Anastasia MIKOVA :
L’inceste, brisons le silence

Jean-Sébastien Vialatte, Emmanuelle Béart, Juc Patentreger, Noémie Dumas

Dans le cadre du festival « Femmes ! », Emmanuelle Béart et Anastasia Mikova, brisent le silence : l’inceste, avec ce film bouleversant « Un silence bruyant ».
Toutes les deux ont décidé de faire parler des victimes sur ce sujet qui reste encore hélas, tabou sinon nié mais qu’elles ont décidé de révéler au grand jour en rencontrant des victimes – hommes et femmes – pour parler des effets destructeurs qui ont bousillé leurs vies, en particulier Emmanuelle Béart qui en a été victime.
Ces personnes marquées à vie avouent avoir eu peur d’en parler, pire d’en parler sans que leurs propres familles les croient ou préfèrent rester ans le déni, pour sauver les apparences.
Témoignages poignants de ces victimes qui vivent toujours dans la peur ou la honte, qui ne se remettent jamais de ce crime, souvent accompagné de viol, qui les laissent anesthésiés et qui auront toute leur vie à vivre « avec ».
Ces deux artistes, l’une réalisatrice, l’autre comédienne, nous offrent de remarquables témoignages de ceux qui « osent » en parler, car ça leur est à la fois très difficile de revenir sur ces actes qui les ont démolis à jamais mais c’est aussi un courage et une force, de pouvoir être enfin écoutés sans paraître les coupables. Et peut-être aussi délivrés… Encore que…

Ces actes sont révoltants mais la justice aussi peut être révoltante lorsqu’on voit souvent le peu de cas qu’elle fait de ces déclarations, aussi bien d’enfants que d’adultes qui ont un mal fou à se faire entendre, prenant souvent ces aveux comme des affabulations ou prétextes à se faire remarquer.
Ces deux magnifiques artistes ont osé briser les tabous en faisant ce film qui nous émeut, qui nous révolte, qui nous glace.
Et que le festival « Femmes ! » nous a présenté au Six-N ’Etoiles en la présence d’Emmanuelle Béart

Les ambassadrices du festival : Virginie Perret
… Béatrice Metayer

En attendant Emmanuelle…
Nous devions nous rencontrer à 19h30. Mais à 20h, les discours de Luc Patentreger, président du festival, de Jean-Sébastien Vialatte, maire de Six-Fours et de Noémie Dumas, directrice du Six N’Etoiles se sont faits sans elle, avant qu’elle n’arrive, le regard bleu Méditerranée, sinon triste, du moins absent, sans un mot pour personne. A-t-elle souri ? On ne le sait, la moitié de son visage étant recouvert d’une écharpe qu’elle n’aura enlevé que pour aller vapoter sur la terrasse avec une amie et grignoter quelques petites choses qui étaient proposées aux invités. Pas un mot pour personne.
Donc… pas d’interview, qu’elle a d’ailleurs refusée en précisant qu’il y aurait un débat après la projection du film.
 Mais le film, nous l’avions vu la veille afin d’en parler avec elle. Le public aura eu plus de chance que nous ! Dommage.

Jacques Brachet
Photos Alain Lafon

Festival FEMMES, 23ème édition

L’association Les Chantiers du Cinéma présente la 23e édition de FEMMES !
Festival du cinéma Toulon-Provence-Méditerranée sur le thème « Éclat d’elles » qui met à l’honneur la création au féminin.
Le festival a lieu du 29 octobre au 23 novembre 2024 dans six salles de quatre villes du territoire de la Métropole TPM : Théâtre Liberté et cinéma Le Royal à Toulon, cinéma Six n’étoiles à Six-Fours, Casino Joa et centre culturel Tisot à La Seyne-sur-mer et pour la première fois cinéma Le Rocher à la Garde.
Des invités marqueront cette édition cinématographique et artistique avec entre autres les deux invitées d’exception : Emmanuelle Béart, actrice de renommée internationale défenseure des droits des femmes, Laetitia Marty, auteure BD et comédienne, Malou Khebizi, jeune comédienne varoise, et Marie-Hélène Lafon, écrivaine à l’écriture puissante et singulière.

La partie artistique s’annonce riche et diversifiée :
26 films de 16 pays en compétition pour le Prix du Public 
7 avant-premières et 7 films en sortie nationale (pas encore sur les plateformes TV) ;
Le Prix du Jury, avec les 7 films en avant-première en compétition ; le jury est composé de professionnels du 7e art ;
1 film documentaire sur la famille, la maternité et l’adoption avec débat en présence de la co-autrice Laëtitia MARTY ;
Des séances scolaires pour collégiens et écoles primaires avec débat ;
Des soirées spéciales événementielles :
« Soirée inauguration » en présence d’Emmanuelle BEART, film documentaire et débat sur l’incest
« Soirée Khmer » : musique + danse + film + cocktail
« Soirée mexicaine » :  musique + danse + film + cocktail
«Soirée flamenco» :  musique + danse + film
« Soirée clôture» : Prix du Public Crédit Mutuel + récital chants lyriques + film + cocktail

10 débats animés par des professionnels du cinéma, l’Ong Soroptimistet l’association Unis Cité ;
3 spectacles de danses : ballet royal cambodgien avec la compagnie Ballet Classique Khmer, danses mexicaines avec Sayuri Canto et Mariachis Corason de Mexico, danse Flamenco avec la Compagnie Rosa Negra ;
1 concert : Ensemble Vocal de Tamaris
1 séance dédicace avec Marie-Hélène Lafon
« Nos adoptions » Planches de bandes dessinées de Laëtitia Marty et Jung sur le thème de l’adoption : vernissage le 6 novembre 11H, Galerie Perrin, place Perrin à la Seyne-sur-Mer
Et toujours la convivialité, marque de fabrique de l’équipe du festival.

Dans un monde où les voix féminines résonnent avec toujours plus de puissance, il est essentiel de leur offrir un espace de liberté et d’expression. Chaque film, chaque exposition, chaque débat de cette programmation sont un éclat de lumière, une invitation à repenser notre rapport à la féminité, à l’art, et à la vie elle-même.
Le festival est soutenu depuis le début par l’État pour la cohésion sociale et les droits des femmes et aussi dans le cadre de la politique de la ville, la Région Sud, la Métropole Toulon Provence Méditerranée, la ville de La Seyne sur Mer la ville de Six-Fours les Pages, la ville de La Garde, le Théâtre Liberté les cinémas Six N’Etoiles Le Royal et Le Rocher, le groupe Joa, le Centre Tisot, Ciné83, des partenaires mécènes Domaine d Terrebrune, le Crédit Mutuel, La Piazza et Rives d’Or Hôtel, la librairie Charlemagne
Grâce à de solides partenariats, Femmes Festivalpropose :
L’entrée à 7 euros pour chacune des séances,
La carte PASSà 30 euros les 5 films,
Les soirées événementielles à 10€.
Toutes les informations sur le site www.femmesfestival.fr
Ensemble, célébrons la force et l’inventivité des femmes à travers le monde.

Le festival de Ramatuelle a 40 ans !


A-t-il 40 ans ou est-il dans la 40ème année ?
C’est la question que se posait en riant son directeur artistique Michel Boujenah, car il est né en août 1985, créé par Jacqueline Franjou et Jean-Claude Brialy.
Essayez d’y réfléchir !
Mais, trêve de billevesées, aurait dit ma grand-mère, du 29 juillet au 12 août ce sera la fête dans ces gradins recouverts de coussins rouges… qui, chaque soir, se retrouveront sur la scène, jetés aux artistes pour leur montrer la satisfaction des spectateurs ! C’est une tradition qui était née spontanément et qu’essaya en vain d’interdire Jean-Claude suite à quelques petits accidents, certains spectateurs ayant la main lourde pour viser l’artiste !
Bref, les coussins voleront encore, et si cela ne se faisait pas, les artistes eux-mêmes se poseraient la question de savoir s’ils avaient plu ou pas !
Lors du repas de presse de cette saison, Jacqueline revint à l’historique de ce festival qui fut créé en quelque six mois, après que le maire d’alors, Albert Raphaël, eut trouvé un lieu où naquit ce beau théâtre.
Fidèle au poste, lorsque Jean-Claude disparut, la question ne fut pas : « On arrête ? » mais, « Qui prendra la suite ? ». Et ce fut Michel Boujenah qui, fidèle à son créateur, en garda la substantifique moelle tout en y apportant sa patte, entre autre celle d’ouvrir la porte à des humoristes.


Avec Jean-Sébastien Vialatte
Avec Jean-Claude Brialy
Avec Michel Boujenah

Ainsi se continue la tradition, théâtre-musique qui nous apporte chaque été une gerbe de spectacles aussi éclectiques que passionnants.
Jacqueline, qui adore la musique classique, y a, depuis quelques années, ajouté un avant-goût du festival avec trois dates consacrées à cette musique, avec des artistes de haut niveau, « Les nuits classiques », concoctées avec Jean-Michel Dhuez.
A noter que, dans le cadre de « La vague classique », autre festival qui se déroule à Six-Fours entre la Maison du Cygne, la Maison du Patrimoine et le Collégiale, son maire, Jean-Sébastien Vialatte offre, depuis l’an dernier, la sublime Villa Simone à Jacqueline  pour une exposition disséminée dans ce beau lieu. Cette année, elle a choisi un thème élégant puisqu’on y découvrira des photos issues des studios iconiques Harcourt, qui ont photographié le monde artistique international.
L’expo aura lieu du 6 juillet au 15 septembre.
Mais fermons la parenthèse pour vous présenter le programme du festival de Ramatuelle 2024.
JB

 29 juillet : Le Pianiste aux 50 doigts. Pascal Amoyel, héritier spirituel de György Cziffra, offre un spectacle mêlant répertoire classique, piano préparé, et scie musicale, plongeant le public dans la vie du légendaire pianiste hongrois.
30 juillet : Classico Broadway. L’Orchestre de l’Opéra de Toulon, dirigé par Larry Blank, présente une soirée dédiée à la comédie musicale, avec les talents de Jasmine Roy, Margaux Poguet, Sinan Bertrand, et Guillaume Andrieux.
31 juillet : La clôture des Nuits classiques avec la présence exceptionnelle de Roberto Alagna, accompagné du pianiste Yvan Cassar, promet une soirée d’émotion avec une sélection d’airs d’opéra et de mélodies italiennes.
1er août : CHRISTOPHE MAE, Carnet de Voyage. Christophe Maé nous embarque dans un voyage musical aux rythmes solaires et inspirations africaines.
2 août : UNE IDÉE GENIALE. Une comédie hilarante de Sébastien Castro, sur les quiproquos d’un sosie inattendu.
3 août : POIRET SERRAULT – Extraits extra. François Berléand et Nicolas Briançon rendent hommage au duo mythique du théâtre français à travers une série de sketchs irrésistibles et actuels.
4 août : SIMONE VEIL, Les combats d’une effrontée. Cristiana Réali incarne Simone Veil dans une adaptation émouvante et contemporaine de « Une Vie », explorant les combats politiques de cette femme exceptionnelle. Une exposition de photos, qui l’ont accompagnée dans son entrée au Panthéon, seront exposés à Ramatuelle.
5 août : VIDEO CLUB. Yvan Attal et Noémie Lvovsky se confrontent à la transparence totale dans une comédie surprenante de Sébastien Thiéry.
6 août : LE JOUR DU KIWI. Arthur Jugnot, Florence Pernel, et Elsa Rozenknop présentent une comédie surprenante où un simple yaourt peut changer une vie, mise en scène par Gérard Jugnot.

7 août : BUNGALOW 21. Emmanuelle et Mathilde Seigner incarnent Simone Signoret et Marilyn Monroe dans une histoire d’amour, d’orgueil, d’adultère, et de pardon.
8 août : CHERS PARENTS. Une comédie irrésistible d’Emmanuel et Armelle Patron, explorant les liens familiaux et les faux semblants.
9 août : SANDRINE SARROCHE. Un spectacle d’humour féminin et engagé, précédé d’un hommage à Raymond Devos avec la participation de François-Xavier Demaison, Michel Boujenah, et Nicole Ferroni.
10 août : LES PIGEONS. Michel Leeb et Francis Huster partagent rires et émotions dans une comédie sur l’amitié et la rivalité entre deux acteurs de second plan.
11 août : MC SOLAAR. Figure emblématique du rap français, il nous offre une performance exceptionnelle avec son style poétique et ludique.
12 août : MICHEL BOUJENAH, « Adieu les Magnifiques »

Festival de Ramatuelle 2024
Michel BOUJENAH : « Encore une fois »


Le festival de Ramatuelle fêtera cette année ses 40 ans.
Michel Boujenah fêtera, lui, ses 17 ans en tant que directeur artistique du festival, prenant la suite de son créateur Jean-Claude Brialy.
Et comme à chaque année, avec sa présidente Jacqueline Franjou, nos deux amis nos réunissent dans un lieu magnifique, au bord de la mer et au soleil de préférence, pour nous annoncer le programme.
Cette année c’était sur la plage de Tahiti ou mer et soleil était de connivence, un peu chahutés par un vent rafraichissant qui ne nous a pas gênés pour prendre l’apéro, tellement bien au soleil que Michel a failli y rester pour faire la sieste !
Nous étions donc au bar du soleil, reçu par le bien méridional Bernard Silhol avec qui j’ai souvent fait la fête avec notre amie commune Nicole Croisille.
Michel, il faut le dire, était un peu exténué par sa tournée avec « L’avare » de Molière puis l’autre tournée, suite et fin des « Magnifiques » et bien sûr l’organisation du festival qui se déroulera du 29 juillet au 12 août.
Mais c’est devant une glace au citron, abrités du vent, sous le soleil exactement, que nous avons fait notre petit point traditionnel avec l’ami Boujenah.


« Alors Michel, 40 ans… Ça se fête ?
On continue à espérer que la vie continue, qu’on continue à vivre le rêve. Évidemment, c’est une date importante mais ce qui m’importe, c’est que chaque année lorsque j’arrive ici, je me dis « C’est incroyable, encore un an, encore une fois ! » C’est la chanson de Céline Dion qui dit ça. Encore une fois, avant la fin. Je trouve ça très joli et c’est vraiment mon sentiment.
Par exemple, lorsque je joue sur scène, avant d’entrer je me dis « Encore une fois, c’est la dernière fois ». Et lorsque je sors de scène je me dis : « Bon, je l’ai fait encore une fois ». Il y a quelque chose à la fois d’éphémère et d’éternel et ce festival ressemble à ça, parce que c’est de l’art vivant, du spectacle vivant.
Mais 40 ans, c’est quand même important ?
Mais il faut que chaque année soit le 40ème… Ou le premier ! Je n’ai pas dans ma tête une attitude différente que ce soit le 40ème ou le 39ème, je m’en fous, en fait. Ce que je veux c’est que ça soit, que ça existe parce que c’est une belle aventure. Ce festival est une belle histoire. Dans le passé on a pu penser qu’un jour il pourrait s’arrêter. Il y a une phrase de Chaplin qui disait, lorsqu’on lui demandait s’il avait le trac : « Je déteste ce métier, je déteste aussi la vue du sang et pourtant il coule dans mes veines ». Cette phrase est magnifique.
Bon, chez toi, il coule dans tes veines sans problème !
Bien sûr, ce métier coule dans mes veines et ce festival aussi alors qu’au départ ça n’allait pas du tout. Au départ, c’était une greffe et ça fait 17 ans que ça dure… Déjà ! Ça passe à une vitesse incroyable et je suis très content de participer à la pérennité de cette histoire. C’est très important pour moi.
J’adore jouer, évidemment mais j’adore aussi cette idée du partage. C’est quelque chose d’incroyable.


Avec Jacqueline, vous êtes les deux têtes pensantes. Comment ça se passe ?
C’est collégial chacun a ses idées, ses envies, j’ai même des copains qui  me disent « Vas voir ça, c’est génial ». Jacqueline ou moi nous allons « voir ça » ! Il y a des années où l’un en voit plus que d’autres. Cette année j’ai beaucoup été en tournée, alors Jacqueline va voir un spectacle puis on en parle ensemble. On se connaît suffisamment pour savoir ce qu’on aime ou pas,  ce qu’on prendra ou pas. Par exemple le spectacle Simone Veil par Christiana Réali, il y a deux, trois ans je l’avais vu. Nous avions été nommés au Molière tous les deux et je la voulais. Puis il y a des choses que l’on découvre.
Et tu arrives à récupérer les spectacles que tu aimes ?
J’ai toujours le choix de le proposer. Déjà, si on ne le demande pas, on ne l’aura pas, c’est certain. Il y a ceux qu’on ne peut pas avoir, comme Johnny Hallyday qu’on n’a pas pu faire venir car c’étaient des spectacles trop énormes pour le lieu. Et puis il y a de belles surprises comme la fois où ma fille et moi sommes à un spectacle. Elle voit Christophe Maé dans la salle. Elle me dit « Vas lui demander, qu’est-ce que tu risques ? ». Je vais le voir et c’est lui qui me dit : « Je voudrais venir à Ramatuelle ! »
Il y a beaucoup de gens qui veulent y venir… Et y revenir !
Les artistes qui y sont venus une fois en parlent à d’autres artistes. Ca fait boule de neige parce qu’il y a une magie qui opère autour du festival.
Pour revenir au 40ème, il y a peu de festivals aujourd’hui qui tiennent le coup !
Oui et ça prouve une chose : c’est qu’après tant d’années, le festival est vivant. Et moi, ce qui m’intéresse, c’est le cinquantième, le soixantième, c’est tous ces festivals à venir pour que Ramatuelle soit éternel, après Jacqueline et moi quand nous n’y serons plus. Il faut qu’il perdure au-delà de nous.
Quelle a été ta réaction lorsqu’on te l’a proposé ?
Au départ j’ai dit non ! « Vous êtes fous, allez chercher quelqu’un d’autre » !
Tu le sais, je suis un méditerranéen et à partir du mois de juin je ne veux plus travailler !
C’était mal parti !!!
Tu peux le dire mais là, à partir de pas longtemps, j’arrête !

Il faut quand même préparer le festival !
D’accord mais je suis en vacances dans pas longtemps, c’est important pour moi, surtout que l’an dernier je n’ai pas eu de vacances. J’ai fait le film de Lelouch puis j’ai enchaîné avec « Les Magnifiques ». Du coup, cette année, pêche, sieste, re-pèche, re-sieste……
Revenons donc aux « Magnifiques… C’est vraiment terminé ?
Oui, c’est le dernier volet d’un tryptique. A un moment donné, il faut savoir s’arrêter. Je n’ai pas envie de continuer en jouant mal, en n’ayant plus la force. Là j’ai encore la force de bien jouer et ce qui m’a intéressé c’était d’affronter cette nouvelle génération car il y a un tel décalage entre « Les magnifiques » et les petits enfants qui parlent le langage d’aujourd’hui, que ce soit grave, cool, ouf, chelou… Ils sont complètement en décalage avec leurs petits-enfants, comment veux-tu qu’ils comprennent ça ?
C’était en fait intéressant car cette version m’a permis de parler d’aujourd’hui. Le thème du spectacle est toujours le même car on ne peut pas savoir où l’on va si on ne sait pas d’où l’on vient.
Alors, ça se termine quand ?
Dans six mois après cette tournée dans toute la France, avec arrêt à Ramatuelle le 12 août.
Et après ?
Dans l’immédiat, je travaille la prochaine pièce d’Ivan Calbérac qu’on jouera dans un peu plus d’un an, et d’ici quelque temps j’aimerais m’attaquer à « Georges Dandin » de Molière. Mais avant je vais faire l’adaptation des « Magnifiques » au cinéma.
Une suite ?
Non… Un testament ! (Rires)… C’est Yvan Attal qui m’a suggéré de les faire au cinéma. J’ai beaucoup reculé d’abord mais si je fais ça, ce sera ma manière de m’en séparer définitivement mais de ne pas les tuer. Je mettrai le film en scène mais pour la première fois je jouerai dans un de mes films. Je travaille sur le scénario. Et l’année prochaine je viendrai à Ramatuelle avec la pièce de Calbérac. Et ce sera en ouverture car je déteste jouer en clôture.

Retrouvailles avec Jacqueline Franjou
Retrouvailles avec Bernard Sllhol

Pourtant, cette année…
Oui mais je n’aime pas car les spectateurs se tapent Boujenah tous les soirs et ils terminent avec moi ! J’espère qu’ils ne m’enverront pas des tomates !!! »

Propos recueillis par Jacques Brachet
Photos Alain Lafont
(Voir programme du festival 24)

Six-Fours… La Vague classique 11ème !

Fabiola Casagrande & Jean-Sébastien Vialatte

Si l’an dernier, entre la Maison du Cygne, la Collégiale,  la Maison du Patrimoine et le Parc de la Méditerranée, nous avons fêté avec faste les 10 ans de ce magnifique festival « La Vague Classique », Fabiola Casagrande, adjointe à la Culture et Jean-Sébastien Vialatte, Maire de Six-Fours, nous ont dévoilé cette semaine la onzième mouture qui, comme chaque année, sera encore exceptionnelle avec, cette année, un Parc de la Méditerranée repensé et encore plus beau et un rajout à tous ces rendez-vous : la Villa Simone devenue aujourd’hui un lieu de culture incontournable.
Si nos deux amis étaient heureux de nous dévoiler le programme, une petite ombre au tableau en l’absence de celle qui aurait dû être la marraine et qui, après avoir reporté sa venue l’a définitivement annulée. Il s’agit d’Eve Ruggieri.
Eh bien tant pis pour elle, elle ne sait pas ce qu’elle perd de snober ce festival qui fait aujourd’hui parti des plus grands festivals de musique classique.

Khatia Buniatisshvili
Lucas & Arthur Jussen
Renaud Capuçon

Par ailleurs, deux fidèles, qui sont un peu les parrains et qu’on a toujours plaisir à retrouver : les frères Capuçon qui, eux, ne rateraient pas ce rendez-vous.
Les trois coups seront frappés le 18 mai à la Maison du Cygne, par une immense pianiste géorgienne, aujourd’hui installée à Paris : Khatia Buniatishvili.
Un autre grand pianiste lui succèdera le 25 mai : l’Argentin Nelson Goerner.
Du piano toujours, le 31 mai, Alexandre Kantorow qui, comme son nom ne l’indique pas, est Français, né à Clermont Ferrand !
Piano toujours mais à quatre mains, le 1er juin : les jeunes virtuoses néerlandais Lucas & Arthur Jussen.
Avant de rejoindre les frères Capuçon, petit arrêt à la Collégiale le 2 juin avec le clarinettiste Pierre Genisson qui, avec le quatuor Métamorphoses, inaugurera les nouveaux et somptueux éclairages qui vont totalement changer l’atmosphère de ce lieu.
Et voici que le 5 juin arrive le premier frère : le violoniste Renaud Capuçon, qui sera accompagné de son complice pianistique, Guillaume Bellom mais aussi de Paul Zientara, alto et Yan Levionnois, violoncelliste.
Autre violoncelliste qui s’installera le 8 juin, accompagné au piano par Sélim Mazari dans les jardins du Cygne : Aurélien Pascal, révélation des Victoires de la Musique 2023.
Et voici qu’arrive Gautier Capuçon le 10 juin, accompagné de Lucas et Léo Ispir, respectivement violon et violoncelle, lauréats de sa fondation et bien sûr Jérôme Ducros, qui l’accompagne au piano depuis des années. Un concert particulier puisque, issu de son dernier album « Destination Paris », il mêlera musiques classique et populaire, Piaf et Ravel, Legrand et Brassens, Morricone et Renaud, Dassin et Lai, Cocciante et Brahms… Et quelques autres artistes issus de musiques et de styles différents.

Nicolas Folmer
Gautier Capuçon
Pierre Genisson


Le lendemain, on retrouve Gautier accompagné de deux pianistes : Frank Braley et Karen Kuronuma, lauréate de sa fondation : Au programme, les intégrales des sonates pour violon et piano de Beethoven.
Et voilà qu’on va faire une pose à la Villa Simone le 6 juillet, avec le pianiste couvert de prix, Paul Lay, qui sera accompagné par le contrebassiste Simon Tailleu  et le batteur Donald Kantomanou.
On y reviendra le 23 juillet avec le chanteur et trompettiste Nicolas Folmer pour un concer thommage à Michel Legrand, accompagné de Tony Sgro, bassiste, Luc Fenoli, guitariste et Jérôme Achat, batteur.
Et voilà qu’on rejoint la Collégiale Saint-Pierre où nous attend le maître de lieux Jean-Christophe Spinosi qui nous a encore concocté, avec l’ensemble Matheus, de magnifiques soirées :
Le 16 juillet accompagnant la mezzo-soprano Marina Viotti, Victoire de la musique 2023
Le 18 juillet, accompagnant le contre-ténor Rémy Bres-Feuillet
Le 20 juillet, avec son ensemble pour deux œuvres de Haendel « Watermusic » et « Fireworks »
Le dernier épisode de la saga musicale estivale, direction la Maison du Patrimoine, où nous pourrons découvrir le 31 août la pianiste Shani Dikula pour une soirée romantique, une autre jeune pianiste le 7 septembre, Nour Ayadi, lauréate de la fondation Gautier Capuçon et nommée aux Victoires de la musique. Et enfin l’ultime pianiste et non la moindre puisqu’elle est la plus jeune pianiste de la saison : Arielle Beck, prodige de 15 ans.
Et un autre grand moment de ce festival : l’inauguration de l’agrandissement et de l’embellissement du Parc de la Méditerranée le 8 septembre avec l’orchestre de l’Opéra de Toulon, dirigé par Victorien Vanoosten, Adriana Gonzàlez, soprano et Freddie de Tommaso, ténor qui nous offriront des duos d’opéras célèbres. Le spectacle sera suivi d’un feu d’artifice.
Feu d’artifice tout au long de cet été qui nous emmènera de vague en vague, à travers toutes les musiques, tous les pays et grâce à des artistes de haut niveau international.
Le dernier mot reste à Jean-Sébastien Vialatte : « La Culture, c’est le sel de la vie »
N’oublions pas l’exposition qui, du 6 juillet au 15 septembre, s’installera à la Villa Simone, en partenariat avec le festival de Ramatuelle : « L’âge d’or du Studio Harcourt »

Jean-Christophe Spinosi

Jacques Brachet
Pour tous renseignements inscriptions :
 https://www.sixfoursvagueclassique.fr/
Gérald Lerda, responsable de « La Vague Classique »
gerald.lerda@mairie-six-fours.fr – 04 94 34 93 69