Archives de catégorie : Expositions

Six-Fours – Maison du Patrimoine
Charles CHANTEMESSE : Le danger, le jeu, les femmes

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Je vous parle d’un temps que les moins de… 50 ans ne peuvent pas connaître : les années Beaux-Arts, à Toulon, alors que l’école était à l’entrée de la ville, dans des cabanes chauffées par des poêles à bois !
J’y côtoyais là des professeurs comme Baboulène, des élèves comme Charles Bartoli.
Après s’être perdus de vue, nous nous retrouvons à la Maison du Patrimoine de Six-Fours, autour d’une de ses expositions. Mais le style provençal a disparu depuis longtemps de ses œuvres et jusqu’à son nom puisqu’il est aujourd’hui et pour toujours Charles Chantemesse.

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Pourquoi ce changement de nom, Charles ?
Parce qu’à ma première exposition que relate Var-Matin un certain Bartoli dit que c’est lui et pas moi qui s’appelle ainsi ! Du coup, j’ai pris le nom de ma mère !
Parlez-moi de votre parcours.
Tout d’abord sachez que nous sommes «Mocos» depuis cinq générations. Mon université a été l’école de Besagne (quartier mal famé de Toulon après-guerre) et à l’occasion l’école Dutasta. Je détestais l’école et s’il y avait trente élèves dans la classe, j’étais le trentième ! Je l’ai d’ailleurs quittée à 14 ans, je vadrouillais, je castagnais, surtout à la maison où nous étions 7 garçons et 2 filles et elles n’étaient pas les dernières pour la bagarre ! Nous étions dans la pampa au Cap Brun où l’on volait des oranges jusqu’à ce qu’un amiral veuille s’occuper de moi. J’ai donc fait des études d’architecte et suis entré aux Beaux-Arts.
Et c’est la peinture qui a accroché ?
(Il rigole) Figurez-vous que je collectionnais les poupées, que je faisais de la couture avec ma grand-mère et que je voulais travaillais dans la mode ! Jusqu’au jour où ma sœur a brûlé toutes mes poupées !
Mais entretemps j’ai vécu plein d’aventures, j’ai fait 28 mois de guerre d’Algérie. J’avais 20 ans. J’ai beaucoup vagabondé. J’ai même été SDF ! .Je vivais au jour le jour. Et ce, pendant des années. Je faisais aussi mon métier d’architecte.

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Et alors ?
J’ai eu un gros malheur. (Il n’en parlera pas plus mais doit s’arrêter, pris par l’émotion). Deux hommes alors sont entrés dans ma vie : le peintre Giacobazzi et le directeur de la Villa Tamaris Robert Bonaccorci. J’avais découvert quelques exposition de l’un montées par l’autre et je me suis dit : «C’est ça que je veux faire !». Ils m’ont pris au mot et m’ont demandé 30 toiles, me promettant de les exposer. Et depuis, je n’ai plus arrêté.
Où avez-vous exposé ?
Ici, c’est la première fois mais j’ai exposé à la Maison du Cygne, à la Villa Tamaris, au Fort Napoléon mais aussi à Paris, à Berlin.
Berlin, c’était juste avant le confinement… Ça me fait penser qu’il faut que j’aille récupérer mes toiles !
Avez-vous des projets ?
Oui, j’aimerais faire une exposition ou chacune de mes toiles serait accompagnée d’un texte ou d’un poème écrit par des écrivains locaux. J’avais fait quelque chose de semblable avec ma femme, pour un livre où chacune de mes peintures était accompagnée d’un texte écrit par elle.
Mais je démarre à peine et pour le moment je n’ai qu’une toile.

En attendant, vous pouvez aller à la Maison du Patrimoine, où vous admirerez des toiles éclatantes de couleurs où le Pop Art et la photo font bon ménage dans un monde d’humour, de folie, aussi joyeuses qu’iconoclastes comme cette toile où se mêlent Bardot et la Vache qui rit, Tintin et les Beatles, Tabarly et Che Guevara,  Marylin et Coca Cola, Madonna et Mickey…
Entre Andy Warhol, Giacobazzi ou encore Hamilton ou la BD, ses œuvres parlent de musique, de peinture, de cinéma, de publicité, de la vie de tous les jours qu’il embellit de couleurs, de folie, de joie,  mêlant les genres à plaisir.
On y trouve tout ce qu’il aime : le danger, le jeu, les femmes … C’est lui qui le dit en riant !
Et on rit avec lui devant cette exposition jouissive où il vous offre vous transmet sa pêche et sa jeunesse !

Jacques Brachet
L’exposition est prolongée jusqu’au 4 juillet.



Arles – Rencontres de la Photographie
Echos Sytème à la Fondation Manuel Rivera-Ortiz

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Échos système est un programme d’expositions envisageant le vivant, un vivant incertain, en transformation et en mutation. Ce vivant s’entremêle dans des contextes territoriaux marqués et singuliers. Les artistes nous plongent, par différentes approches, dans des problématiques actuelles en lien avec les migrations, (Les Chants del’Asphodèle, Mathias Benguigui et Agathe Kalfas), la mémoire (Sauvegarde retrouvée 2.0, Jérôme Cortie ; Cuba, Manuel Rivera-Ortiz), le féminisme (Les marques,Elsa Leydier) ou encore le décolonialisme.Images analogiques, numériques, réalité virtuelle,augmentée (Au bord du réel, Jean Christian Bourcart) etarchives (Time Atlas, Niina Vatanen) façonnent une vision et une perception renouvelée du vivant et des relations sociétales qui en découlent. Des récits-fictions pour trouver notre place, exprimer nos désirs et apprivoiser nos peurs (D’ici, ça ne paraît pas si loin, Les Associés) ou les subir en les exprimant par la violence ou l’exaltation (American Mirror, Philip Montgomery).

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D’ici ça ne paraît pas si loin (Sébastien Sind) – Les marques (Elsa Leydier)

Ces visions explorent les facettes de l’individu face à lui-même et son environnement, qu’il soit géographique ou social, telle la solitude (Métropolis, Barbara Wolff), le genre (Identité et masque, Anno Wilms) ou l’érotqui met en évidence la notion du masque que tout individu porte pour répondre aux exigences de la vie sociale.
Un ensemble protéiforme faisant écho à l’humain et à l’environnement, un système inter relié face aux multiples problématiques actuelles, telles que les crises sanitaires (Sauver les corps, Les Associés/ParisBerlin), écologiques et politiques (Drop Out, Hoël Duret). Ces approches documentaires, par la photographie et le film, nous éclairent sur un monde en mouvance et nous questionnent sur l’avenir de l’humanité (Surviving Humanity, Alberto Giuliani).
Plus de 60 artistes, 15 expositions présentées cet été parla Fondation Manuel Rivera-Ortiz du 4 juillet au 26 septembre, dans le cadre du programme associé des Rencontres de la Photographie d’Arles

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Les chants de l’asphodèle (Mathias Benguigui) – Behind desire (Heinz Hapak)

18 rue de la Calade
Tous les jours 10H00 – 19H30
La vente des billets cesse 30 mn avant la fermeture
Vernissage le mercredi 7 juillet
Vernissage en continu durant la journée, ouverture jusqu’à 21h

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Six-Fours – Maison du Cygne
Flora KUENTZ :
«La déco, le tressage, mes passions, mes bonheurs…»

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Flora Kuentz vit à Hyères, la ville de la canne.
Hasard ou destin ? Elle s’est prise d’amour pour cette plante invasive et haute et en a fait sa spécialité artistique, créant des sculptures monumentales aussi aériennes qu’éphémères et en a fait son art de prédilection.
Car elle a débuté par la décoration en restant trois ans aux Beaux-Arts de Toulon, section design – espace, où, lors d’un work shop, elle a découvert la canne. Puis en partant un an à Monaco où elle s’est prise d’intérêt pour la scénographie. Artiste multiple, elle a d’ailleurs poursuivi à Nice dans une école de cinéma puis à Paris dans une fac de théâtre. Elle a suivi des ateliers, des stages, présenté le concours de la FEMIS.
Mais Paris… «Ouh la la s’écrie-telle, un an m’a suffi. Ma région, mon soleil me manquaient trop et quitte à moins bien gagner ma vie, je préférais la choisir. Entre les cannes et le cinéma je balançais et c’est ainsi… que j’ai choisi… les deux !

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Les fondoirs pour  fendre la canne et l’éfeuilloir pour la déshabiller.

Vivant à Hyères, je me suis plongée dans ces plantes, j’ai appris le tressage toute seule, je suis allée plus loin, j’ai  continué à chercher, à me spécialiser jusqu’à créer des volumes de plus en plus importants. Entre temps, j’ai rencontré un ami qui créait une maison de productions de films et il m’a engagée comme décoratrice sur des courts métrages. Puis sont arrivées des propositions de déco pour des longs métrages («Divorce club» de Michaël Youn, «Paul Sanchez est revenu» de Patricia Mazuy, «Les estivants» de Valéria Bruni-Tedeschi, «C’est qui cette mamie ?» de Gabriel Julien-Laferrière…)… J’ai toujours été très curieuses de tous les métiers qui touchaient l’artisanat, la nature et surtout, j’ai toujours fait en sorte de ne pas m’enfermer dans quelque chose, d’être libre, de faire des choses différentes et surtout de faire des rencontres humaines. C’est un choix de vie, pas de carrière. Et lorsque j’ai besoin d’argent, je vais faire des vendanges, je vais travailler dans la restauration.
J’ai d’ailleurs une pensée reconnaissante pour Thomas, le chef qui m’avait engagé au Château d’Eoubes et qui, lorsqu’un tournage ou une commande m’était proposé, me laissait partir pour mieux me reprendre après !»
Durant trois ans, elle a été responsable de la décoration du festival «Ambiosonic» de Collobrières.

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Avec Dominique Baviéra & Fabiola Casagrande

Je la retrouve donc dans le magnifique jardin remarquable de la Maison du Cygne à Six-Fours où Dominique Baviéra, directeur du Pôle Arts Plastiques et Fabiola Cassagrande, adjointe à la Culture, lui ont commandé une œuvre monumentale qui ira s’accrocher dans les arbres pour le «Rendez-vous au jardin», œuvre qui peu à peu vieillira avant de mourir.
«Ça n’est pas frustrant, Flora, de créer des œuvres qui ne resteront pas ?
(Elle sourit). Non, puisque je me sers de la nature pour les créer et elles retourneront à la nature. Je sais que ce sont mes bébés, mais des bébés éphémères que j’abandonne à leur lieu de naissance : la terre».
Et la voilà assise, accroupie, à genoux, sectionnant et entrelaçant les cannes avec d’antiques outils qui aujourd’hui n’existent plus, le tressage, à part celui des paniers pour les fruits et les fleurs,  les anches des instruments de musique, s’étant peu à peu perdu dans le temps. Les cannes aussi se font rares, on n’en trouve plus qu’en Espagne. Quant aux outils, n’en parlons pas.
«J’ai longtemps cherché des outils jusqu’au jour où je suis tombée sur une dame dans un village dont le grand-père était vannier  Et elle a eu la gentillesse de se séparer de quelques outils qu’elle m’a offerts, comme le fendoir et l’effeuilloir, qui ont plus de cent ans. Je ne la remercierai jamais assez. Elle m’a fait un cadeau qui n’a pas de prix pour moi. Mais je continue à chercher aux alentours de la région et si vous en entendez parler… je suis preneuse !»

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Et la revoici plongée sur son tressage au sol, une immense rosace prenant forme grâce à ces bouts de cannes qu’elle tresse, attache, «Comme un oiseau construit son nid brin après brin» me dit-elle en riant.
Elle travaille en toute liberté et me montre l’arbre immense sur lequel s’accrochera son œuvre qui, pour l’instant, est couchée à terre comme un grand mikado.
«A moins qu’il ne pleuve, je travaille en osmose avec la nature. Chez moi j’ai un grand tunnel agricole pour pouvoir y installer les cannes car ça prend de la place. Il faut un lieu pour qu’elles sèchent. Pour les travailler, il faut qu’elles ne soient ni trop jeunes ni trop mortes !»
Ainsi passe-t-elle des heures au sol : «Je serai prête à me lever le 29 mai !» me dit-elle. Ce qui veut dire que la forme plate va se déplier, prendre forme, prête à être installée dans l’arbre.
Voilà dix ans qu’elle tresse avec toujours autant d’énergie, de patience, de plaisir, qu’elle crée selon la demande, le thème, le lieu. Ainsi peut-on voir en ce moment, dans le parc de la Fondation Carmignac à Porquerolles, une œuvre, forme d’oblong poisson (selon le thème de la mer imaginaire) installé là au pied de la librairie.
Se partageant entre déco et tressage, Flora Kuentz est heureuse de sa vie « d’artiste libre » et avant qu’on ne se quitte, elle m’avoue un grand souhait : «Qu’Alain Chabat m’appelle pour créer le nid du Marsupilami, s’il tourne un second volet !!!».
Souhaitons- le lui et qu’avec ce décor, elle puisse monter les marches… de Cannes !!!

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Les croquis de ce  nid qui sera installé dans ce bel ar
bre du jardin du Cygne

Ce travail en solitaire est de temps en temps interrompu par la venue de curieux et d’admirateurs, comme ce matin où Fabiola est venue, accompagnée d’un groupe de l’association six-fournaise « VLC » (Voyages, Loisirs, Culture) qui fut fort intéressée par sa façon de travailler la canne et surprise de se rendre compte qu’avant de prendre volume, Flora travaillait son œuvre à même le sol et que toutes ces cannes entrelacées pouvaient être soulevées sans qu’elles ne s’éparpillent au sol. Un art, c’est vrai, peu connu et formidable à découvrir.

Jacques Brachet



Porquerolles – Retour à la Fondation Carmignac

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Revenir chaque année à la Fondation créée par Edouard et Charles Carmignac est un éternel enchantement.
Dès que l’on quitte la Tour Fondue en bateau, tous les sens sont en éveil, des senteurs d’iode aux plantes de Provence, des bleus et verts multiples du ciel, de la mer, aux paysages, du silence qui s’installe (un peu moins l’été !). Se balader dans le parc où se lovent des œuvres monumentales au milieu des paysages somptueux est un émerveillement.
En cette quatrième année d’exposition, le thème choisi est «La mer imaginaire». Une mer dans tous ses états entre photos, sculptures, tableaux, installations, où se mêlent l’art et la science, le naturel et le surnaturel, la beauté et l’humour, le mystère et l’onirisme…
Cette thématique autour de la mer a été conçue par Chris Sharp que Charles Carmignac a nommé commissaire de l’xposition. Artiste, écrivain américain vivant à Mexico, il a monté de grandes expositions de par le monde et chez nous, notamment à Marseille et à Monaco.
Il nous a confié vouloir nous présenter la mer sous diverses formes, la mer rêvée, la mer inspirée, la mer en danger, la mer du dessus et du dessous, la mer fantasmée en en montrant toutes les interactions avec la nature, l’art et la science.
Pour cela, il nous propose une exposition éclectique faite de poésie, de beauté, d’humour, de clins d’œil, de réflexion, où l’humain, l’animal, le végétal ne font qu’un, le monde d’hier et d’aujourd’hui se rejoignent.

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Notre première étape se situe au fort Ste Agathe, l’un des onze forts de l’île, où s’est installé Nicolas Floc’h avec ses photographies en noir et blanc qui nous racontent les fonds marins, monde qui le fascine depuis sa plus tendre enfance où il photographie en apnée, sans flash. Exposition peut-être plus scientifique qu’artistique qu’il nous raconte avec passion, ayant plongé partout dans le monde, de la Bretagne au Japon, des Calanques à la Sicile, entre mers, océans et estuaires.
Il a bien sûr choisi ici la Méditerranée et nous la raconte avec un talent et une science extraordinaires. Il est intarissable !
Ces photos s’imbriquent avec bonheur dans ce fort du XVIIème siècle.
Il nous explique comment et pourquoi les paysages sous-marins ont été modifiés par la pollution, les changements climatiques et préfigurent les paysages du futur.
Par contre, alors qu’on pouvait s’attendre à de la couleur, toutes ses photos sont en noir et blanc et il s’en explique et il y a plusieurs raisons à cela : Tout d’abord c’est pour faire référence aux origines de de la photographie et pour rendre hommage à ses pionniers. C’est en fait pour entrer en résonance avec les anciennes photos qui ont stimulé notre imaginaire. Parce qu’aussi, il a rarement été pris en compte la photographie des fonds marins durant longtemps.

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Et puis, notre visite nous emmène à la Fondation Carmignac  veillée par l’Alycaste, monumentale sculpture de Miquel Barcelo, représentant le dragon légendaire de Porquerolles.
Il faut savoir que, afin de respecter la nature de l’île, la villa a été construite sous terre. La tradition veut qu’avant d’y entrer, on se déchausse pour ne faire qu’un avec celle-ci… Et avec Chris Sharp et Charles Carmignac, nous descendons dans  ses abîmes  où nous attend une exposition à la croisée de l’art et de la science.

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Charles Carmignac & Chris Sharp

On y retrouve l’impressionnante fontaine aux poissons de Bruce Nauman, dont on ne sait si ceux-ci nagent ou volent !
Et puis l’on découvre un gigantesque squelette de baleine qui vogue sur une mer de sel, signé Bianca Bondi Lui faisant face, il faut lever les yeux pour découvrir une nuée multicolore de méduses signée Micha Laury, comme autant de parachute en suspension. Impressionnant.
L’artiste nous explique que la méduse est en quelque sorte le symbole de  la naissance de la vie sur terre, sorte de baromètre et de lanceur d’alarme car à cause du réchauffement climatique elle est de plus en plus prolifique et va rapidement coloniser les mers au fil des années, si l’on n’y prend pas garde.

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A noter encore deux œuvres originales et drôles : un homard en équilibre entre une chaise et une poubelle, signée Jeff Koons et un dauphin installé sur un bac d’école signé Cosima von Bonin. C’est rigolo mais semble-t-il symbolique. Le problème étant qu’il faut le monde d’emploi pour en comprendre le symbole !

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Un regret : qu’il n’y ait pas plus d’œuvres picturales au profit d’installations.
Enfin, dernière étape : une entrée dans une mystérieuse grotte sous-marine, à la fois impressionnante, quelque peu angoissante mais on y découvre la lumière tout au fond avec une œuvre fantasmagorique
Par contre, le chemin est difficile, marchant sur des pierres alors qu’on est nu pieds ! Un chemin de croix en quelque sorte avant de trouver la lumière !

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Ce fut encore un beau voyage, un fantastique voyage dans les profondeurs marines qui, durant ces quelques heures, nous a fait quitter la terre pour rêver mais aussi nous donner à penser qu’il est grand temps de prendre soin de la mer avant qu’il ne soit trop tard.

Jacques Brachet
Photos Monique Scaletta
Exposition du 20 mai au 17 octobre
reservation@villacarmignac.com


Porquerolles – Fondation Carmignac : La Mer imaginaire À partir du 20 mai 2021
Date soumise aux annonces gouvernementales

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La Fondation Carmignac, créée en 2000 à l’initiative d’Édouard Carmignac, est une fondation d’entreprise qui s’articule autour de deux axes :
Une collection qui comprend près de 300 oeuvres et le Prix du Photojournalisme remis annuellement. En partenariat avec la Fondation Carmignac, un lieu d’exposition accessible au public, la Villa Carmignac a été créée sur le site de
Porquerolles afin d’y exposer la collection et organiser des actions culturelles et artistiques.

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Charles Carmignac, Directeur
Créée en l’an 2000 avec en son coeur sa collection d’art contemporain, la Fondation s’articule aujourd’hui autour de deux axes complémentaires :
– Raconter le monde en soutenant les photojournalistes
– Questionner et réinventer en soutenant les artistes et en partageant leurs œuvres avec le public.
L’île de Porquerolles, forêt en pleine mer, est un lieu rêvé pour un tel partage. Après deux premières expositions construites à partir de la collection, une troisième mettant en avant le 10e anniversaire du Prix Carmignac du photojournalisme, cette quatrième édition puise son inspiration dans l’esprit du lieu.
L’architecture tout d’abord, nous sommes immergés sous la surface.
Le jardin ensuite, où l’homme interagit avec la nature.
Le Parc national tout autour, lieu du questionnement environnemental.
L’île enfin, espace mental, spirituel et terre de fictions.
C’est précisément avec cette dernière dimension en tête, celle de l’imaginaire, que nous avons invité l’écrivain et commissaire américain Chris Sharp. De lui, nous connaissions des expositions dans des lieux voisins (à Monaco ou à Marseille) ainsi que des textes de catalogue marquants (celui écrit pour l’exposition « Silence, une fiction » – Nouveau Musée National de Monaco)… Lors de notre rencontre à Venise, Chris Sharp était assis sous un palmier sonore qui énumérait des éléments disparus (modèle de voiture, espèce végétale ou animale…). Dans cette installation de l’artiste Dane Mitchell pour le pavillon néo-zélandais dont il assurait le co-commissariat, nous apprenions l’existence d’une chose et simultanément sa perte.
Un sentiment ambigu, lumineux et mélancolique à la fois.
D’une île à l’autre, Chris Sharp a accepté notre invitation de concevoir une exposition inspirée du lieu. Une fois dans les espaces, sous le plafond d’eau et entre les œuvres aquatiques de Bruce Nauman ou Miquel Barceló, la vision d’un musée d’histoire naturelle sous-marin s’impose à lui rapidement. L’idée résonne en nous car un musée d’histoire naturelle expose les interactions entre notre espèce et le vivant.
Ici, ce sera le vivant sous-marin à travers le prisme de l’art.

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L’exposition s’appelle La Mer imaginaire, un titre qui évoque à la fois une mer rêvée, enchantée et, d’une manière plus inquiète, une mer qui disparaît pour n’exister que dans notre imagination. La Mer imaginaire est profondément magique. Elle célèbre la puissance poétique des océans, questionne notre rapport au monde et aux animaux, et distille une étrange nostalgie pour quelque chose qui n’a pas encore disparu.
Parcourant les espaces, le visiteur aura la sensation d’être frôlé par des fantômes de créatures qui pourtant existent encore.
La mer est peut-être déjà hantée par ces rôdeurs, certains identifiés par la science mais la plupart inconnus, disparus sous les coups de l’acidification et de la montée des températures avant même qu’on ait pu leur donner un nom.
En remontant à la surface, à l’étage supérieur de la Villa, le visiteur se perd à nouveau, immergé dans une installation « neptunesque » et inédite de Miquel Barceló.
Encore un peu plus haut sur les hauteurs de l’île, dans un fort du XVe siècle, l’exposition Invisible/Parallèle de Nicolas Floc’h plonge le visiteur dans d’autres eaux bien réelles. En partenariat avec le Parc National de Port-Cros et la Villa Noailles, le photographe transforme les fonds marins en paysage et rend compte de leur inquiétante évolution.
On dit souvent que nous réalisons la valeur de quelque chose une fois que nous l’avons perdue. Cette exposition offre cette projection dans le temps.

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Pour la quatrième saison de la Villa Carmignac, l’exposition transforme ses espaces en un muséum d’histoire naturelle sous-marin interrogeant les interactions entre notre civilisation et le monde subaquatique.
Conçue par le commissaire américain vivant à Los Angeles, Chris Sharp, elle puise son inspiration aussi bien dans l’architecture du lieu – les espaces immergés sous la villa et son plafond d’eau – que dans les œuvres de la collection : la fontaine aux cent poissons de Bruce Nauman, la fresque sous-marine de Miquel Barceló ou encore le homard perché sur une chaise de Jeff Koons.
L’exposition se prolonge cette année dans le Fort Sainte Agathe et à la Villa Noailles, avec une commande photographique de Nicolas Floc’h sur les fonds marins de Porquerolles et de ses îles voisines, grâce à un partenariat avec le Parc National de Port-Cros.
À travers des œuvres aussi bien modernes que contemporaines, l’exposition entend célébrer la mer comme une ressource précieuse et évocatrice, grouillant de vie connue et inconnue, mais aussi, d’une manière plus mélancolique, un monde sous-marin qui disparaît pour, peut-être un jour, ne plus exister qu’à travers notre imagination et celle des artistes.

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Les artistes de l’exposition
Yuji AgematsuGilles AillaudJean-Marie AppriouMiquel BarcelóBianca BondiCosima von BoninLeidy ChurchmanJulien DiscritHubert DupratNicolas Floc’hCamille HenrotAdam HigginsDavid HorvitzAllison KatzPaul KleeYves KleinMichael E. SmithJeff KoonsJennifer J. LeeJochen LempertMicha LauryDora MaarHenri MatisseMathieu MercierBruce NaumanKate NewbyMelik OhanianAlex OlsonGabriel OrozcoJean PainlevéBruno PelassyLin May SaeedShimabuku

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Six-Fours – Maison du Cygne
CHAYLART… Un univers de sérénité

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« Silence » – Le calme de l’esprit

Elle se nomme Caroline Chayla mais a choisi comme nom de guerre Chaylart, avec rt, deux petites lettres de plus qui font toute la différence.
Un regard bleu Méditerranée qu’elle a pris du côté de Toulon, sa ville natale, issue d’une famille d’artistes amateurs en tous genres (Théâtre, musique, peinture…) elle passe quatre ans au conservatoire de Toulon, avant d’aller faire un tour à Paris et s’en être revenue pleine d’usage et raison à Six-Fours, s’installant face à la Maison du Cygne… Un… signe certainement puisqu’elle expose aujourd’hui et jusqu’au 28 mars dans ce jardin remarquable qui offre un magnifique écrin à ses œuvres.
Curieuse et passionnée de tout ce qui touche à l’art elle est créatrice graphique, illustratrice, photographe, elle a fait du théâtre dans sa période parisienne au cours Florent, puis a découvert la sophrologie après avoir été chargée de communication visuelle dans le cosmétique…
Mais «son pays» lui manque et la revoici chez elle, chez nous donc et mêlant tout ce qu’elle a appris en essayant de se faire une place au soleil. D’abord sur facebook et youtube puis, quittant le virtuel, le confinement sera en fait la clef de son histoire : Durant ce temps elle crée, elle peint, sur tous les supports qu’elle trouve, du carton-plume au tissu, avec cet objectif que ne n’utiliser que des produits naturels et de la région : ses tissus sont 100% varois, ses coussins sont faits de lavande et de graines de chêne liège qu’elle ramasse dans le Haut Var. C’est l’artisanat pur et dur.

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« Vivre » en plein conscience – « Sérénité » la douceur du calme

Forte de tout ce qu’elle a emmagasiné et adepte de la méditation, elle décide d’allier tout cela pour nous offrir des balades méditatives, des marches conscientes et contemplatives à travers la nature et ses toiles empreintes de sérénité.
C’est beaucoup mieux que de méditer dans une pièce confinée !
Il y eut un rendez-vous manqué à Noël, où elle devait exposer à l’Espace Greling, retardé puis annulé suite à ce virus accrocheur et voilà que Dominique Baviéra, directeur du Pôle Arts Plastiques et Fabiola Casagrande, adjointe aux Affaires Culturelles de Six-Fours, lui proposent d’exposer dans ce beau jardin tout à fait en osmose avec ses œuvres.
Comment refuser un tel lieu… lorsqu’on a qu’à traverser la route pour s’y installer ?
Voilà donc ses œuvres installées au milieu des fleurs, des arbres , de cette nature qu’elle peint sans cesse en s’inspirant de lieux qui l’entourent. Son voyage ne se compte pas en kilomètres mais en sensations, en inspirations, en ressentis, en émerveillements, la nature varoise lui offrant le ciel, le soleil et la mer, les fleurs, les plantes, chaque toile étant créée aux Embiez, aux Sablettes, plage de Bonnegrâce, la Coudoulière, le Rayolet, Pépiole… dans ce qu’elle appelle la douceur du calme, la lumière du cœur, le souffle dans le vent, le calme de l’esprit…Elle s’ouvre ainsi à la nature pour nous donner le meilleur d’elle-même et nous fait rêver sur des peinture magiques aux tons flamboyants qui vont des couleurs les plus éclatantes aux camaïeux de bleus, de vers, de jaunes, avec le soleil pour témoin, cet astre étant omniprésent dans ses œuvres. Inspirations à la fois méditerranéennes et japonaises, le Japon étant le pays de la méditation.

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« Béatitude » S’éerveiller de l’instant – « Harmonie » Je souris à la vie

Ainsi voyage-ton avec elle dans ce jardin du Cygne où elle a posé ses tableaux, nature sur fond de nature, ce lieu qui lui était prédestiné, et l’on découvre douze visuels au bas desquels se trouve un code sur lequel, si vous êtes muni de votre téléphone, vous pouvez en même temps admirer la toile qui vous délivrera un message car chaque œuvre lui inspire une pensée qu’elle vous délivre.
Passionnée et hyper sensible, elle n’arrête pas de créer et de trouver des supports nouveaux à sa création : tableaux, coussins, tentures, chaises longues, tissus imprimés à partir de dessins numériques, où tout autres supports et mêmes cartes postales où, derrière l’œuvre, l’on retrouve cette pensée qui vous emmène dans son monde inspirant la paix et la sérénité qu’elle veut partager avec nous.
Avec Chaylart, pas besoin de faire des kilomètres pour voyager dans, le voyage est à notre portée, il suffit d’entrer dans ses toiles et d’écouter ce qu’elles nous disent.

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« Plénitude » Vivre l’instant présent
www.chaylart.fr – www.mavieenconscience.fr
Jacques Brachet







Toulon – Galerie Michel Estades
Sylvie DERELY : L’art, la force et la fragilité

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Michel Estades a le don de découvrir des artistes talentueux et originaux, qu’ils soient peintres, maîtres verriers, sculpteurs…
Parmi eux, Sylvie Derely qui revient dans sa galerie toulonnaise pour nous offrir tout un peuple de curieux personnages longilignes, en petit ou grand format, des personnages aussi attachants que ceux que l’étaient ces naïfs amoureux de Peynet ou ces mystérieux personnages de Giacometti, aux gestes gracieux, élancés qui, quoique coulés dans le bronze, semblent d’une romantique fragilité.
Curieux parcours pour cette lilloise qui va d’abord approcher la peinture, le dessin, la décoration intérieure en travaillant pour Renault, Rochas ou encore Guerlain pour qui elle créera des fresques.
Et puis, elle découvre la sculpture aux Beaux-Arts de Lyon.

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«J’ai – me confie-t-elle – tout d’abord approché la terre où j’ai commencé à créer mes personnages mais plusieurs choses me gênaient : Tout d’abord, travaillant la terre, mes personnages étaient trop fragiles et cassaient souvent, je n’arrivais pas à leur trouver une gestuelle. Par ailleurs, il fallait que j’aie toujours un modèle face à moi. Du coup, j’ai essayé avec du plâtre et de la cire et ça a été une belle découverte car j’y ai trouvé plus de liberté.
Puis m’est venu l’idée de travailler le fil de fer par hasard. Il avait l’avantage d’être malléable, je pouvais au départ donner à mon armature, la forme, le mouvement que je désirais. Une fois créée la silhouette, je l’ai recouverte de bandes de plâtre que je modulais à la spatule. Ainsi sont nés ces personnages»
Des personnages qu’elle fait couler dans le bronze, géants ou miniatures, lui donnant une élégance, une harmonie, une douceur et un mystère.
Ainsi est né tout un monde, bien à elle qu’elle conjugue et multiplie à l’infini, en les plongeant dans des scènes de tous les jours.

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Comment lui vient l’inspiration ?
«En observant les gens dans la rue, dans les gares, dans les aéroports, des lieux où je croise beaucoup de gens. J’aime les gens, j’aime les regarder vivre autour de moi et c’est vrai que ces lieux sont très inspirants. J’aime le mouvement il m’inspire des sentiments, des émotions ».
Elle aime à dire que ces longs bras sont fait pour enlacer et ces longues jambes pour parcourir le monde. Monde qu’elle parcourt elle-même car elle est une grande voyageuse
Ces émotions elle nous les fait partager et l’on se laisse envelopper par son monde où la sensibilité est à fleur de peau… même si ses personnages n’ont pas de regard. C’est le geste qui provoque les sentiments d’amour, d’amitié, de fraternité.
Sylvie Derely est née dans une famille d’artistes qui se perpétue de génération en génération :
«Ma mère était peintre, mes frères et sœurs baignaient comme moi dans l’art, j’ai une fille qui peint, des neveux qui dessinent, ma petite-fille est très douée.
Hormis à Toulon où Michel Estades l’accueille toujours avec joie, Sylvie expose un peu partout en France mais aussi en Allemagne. Pour cette exposition, elle mêle des œuvres plus anciennes et d’autres jamais exposées.
Mais déjà, elle pense à ce qu’elle va créer demain :
«J’ai toujours envie d’aller plus loin, d’épurer encore plus, envie de me dépasser. J’aime chercher, aller vers l’inconnu… Je ne sais jamais où je vais aller… Mais j’y vais !»
En attendant d’aller plus loin, arrêtez-vous à la Galerie Michel Estades où vous attend le monde de Sylvie Derely installé jusqu’au 27 février.
Une exposition à découvrir. A rêver.

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Jacques Brachet

Galerie  Estades – 18, rue Henri Seillon – 83000 – Toulon
galerie.toulon@estades.com – www.estades.com

Six-Fours – DALMAS, de grand-père à petit-fils

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Si Georges Dalmas, magnifique santonnier de Six-Fours, nous a quittés en cet été 2020, le nom de ce bel ambassadeur de la Provence et maître santonnier parmi les plus talentueux, continuera à résonner durant les fêtes de Noël et pour longtemps encore puisque si son épouse, Isabelle, a partagé durant 60 ans, son amour pour son homme et son amour pour ces petites figurines, aujourd’hui, leur petit-fils, Camille, a pris la relève, tout aussi amoureux de ce métier que ses grands-parents. Et donc, il fera perdurer l’œuvre de ses aïeux, en gardant  la tradition tout en innovant car il aussi un véritable créateur.
Jean-Sébastien Vialatte, Maire de Six-Fours, avait gardé des fortes attaches avec Georges et chaque année il inaugurait l’une de ses crèches à la  Mairie de Six-Fours, à la Maison du Cygne, à la Collégiale ou encore à  la Batterie du Cap Nègre .

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Georges Delmas, il y a quelque temps, à la Maison du Cygne, entouré du maire, de son épouse, de son petit-fils – Aujourd’hui Isabelle et Camille continuent son œuvre.

En ce premier Noël sans lui, la tradition se continue et aujourd’hui 1er décembre a été inaugurée la crèche, signée pour la première fois d’Isabelle et de Camille. On y retrouve la pâte du maître et la relève est bien assurée grâce à l’’imagination du petit-fils, qui, comme son grand-père, offrira chaque année de nouvelles créations, de nouveaux petits personnages qui représentent la vie provençale d’antan avec ses petits métiers… Bergers, rémouleurs, poissonnière, tambourinaires, porteuses d’eau, marchande de fruits, lavandières, sans oublier lou ravi … continueront longtemps à arpenter les chemins vers cette étable où Marie a donné naissance à Jésus, entouré de Joseph, de l’âne et du bœuf qui font partie de la traditions provençale et universelle. Et Camille est aujourd’hui là pour perpétuer cette belle tradition.
Le Maire, fidèle à cette famille, vint inaugurer cette crèche que l’on ne voit hélas qu’à travers une vitrine où l’on a du mal à la photographier. Il a confirmé son amitié à Isabelle et à Camille.
Isabelle qui, elle l’avouait, se sent aujourd’hui bien seule sans son homme mais, aidée de son petit-fils elle continuera le travail de Georges, heureuse que Camille continue l’œuvre de ce bel artiste.

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C’est dans le premier froid provençal qu’un simple et court hommage lui fut rendu, avec une bénédiction du père Romicès Queiroz Geber, curé de la paroisse de Sainte Anne, entouré de quelques élus.
Jolie et émouvante inauguration, avant de faire le tour des autres crèches qui, chaque année, font le plaisir et la joie des six-fournais.

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Jacques Brachet
Camille Dalmas – 125, Impasse des Lilas – 83140 – Six-Fours
06 95 51 94 05

Communiqué :
En raison des contraintes sanitaires qui viennent de nous être rappelées par la Préfecture, le Téléthon, cette année, ne peut évidemment pas se tenir dans les conditions habituelles.
Nous avons donc créé une plateforme très simple qui recueille les dons par Internet : https://vu.fr/telethon2020.
Le reçu du paiement est immédiat. Il est aussi possible de déposer des chèques à l’accueil de la Mairie (Ordre AFM ou Téléthon). Le reçu vous parviendra directement de l’AFM, comme chaque année.
Une vidéo va sortir sur les réseaux sociaux dans les prochains jours, pour rendre visible notre devise plus que jamais importante : « Si-Fours déplace des montagnes ».
Dans ces conditions exceptionnelles, les dons seront reçus jusqu’à fin janvier 2021.
Les malades comptent sur vous.
Dany Cayol, coordinatrice du Téléthon pour Six-Fours. (06 15 08 77 42)




Six-Fours – La Batterie du Cap Nègre se coiffe et se barbe !

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Rarement on a vu un événement aussi festif dans ce lieu d’Histoire assez austère qui voit défiler des expositions d’arts plastiques.
Mais en ce 16 octobre, la Batterie du Cap Nègre innovait en recevant, non pas de la peinture mais de la mode, de la coiffure venues tout droit du Lycée d’Enseignement Professionnel de la Coudoulière et même un beau barbier venu de Cannes, qui nous offraient une originale exposition sur le thème : «Histoire de la coiffure et du barbier», arts patrimoniaux qui nous font traverser les différentes modes, la coiffure évoluant au longs des siècles, depuis l’Antiquité.
Marie-Paule Cordeiron, professeure de coiffure à «La Coudou» a eu cette magnifique idée de faire travailler ses élèves à travers les modes en leur faisant créer des coiffures incroyables. Chaque élève a donc choisi et créé  une coiffure d’époque et chacun et chacune s’est aussi prêté au jeu pour la porter et se faire photographier dans des costumes d’époque par les photographes Emilie Delamorinière, Pascal Scatena et Emi et Clyde.

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En haut à gauche, notre ami photographe Pascal Scatena, photographié (pour une fois !) avec sa fille qu’il a lui-même photographié.

Des photos aussi somptueuses que les coiffures que portaient ces mannequins d’un jour… Il fallait être très observateur pour reconnaître chacun d’eux, les coiffures et les maquillages d’époque les transformant… sans compter ce satané masque mis par-dessus ces visages !  On a quand même pu les leurs faire enlever pour la photo.
C’est une sacrée organisation, beaucoup de volonté et de passion aussi pour monter cette exposition, à laquelle s’est ajouté Laurent Briard, artisan-barbier de profession depuis 32 ans, tenant son salon boulevard Carnot à Cannes. Coiffeur il était, barbier il l’est devenu puisque aujourd’hui cette profession revient à la mode. Et comme il est passionné par son métier et tout ce qui le concerne, il passe son temps à chiner et collectionner tous les instruments, les objets et il a ainsi créé dans son salon un mini-musée.

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Ainsi découvre-t-on, pour les plus jeunes, des vaporisateurs à poire, ancêtre de la bombe laque, divers ciseaux, chacun ayant une fonction définie, le fameux blaireau redevenu à la mode, les coupe-choux, rasoirs des années 60, des produits cosmétiques qui n’existent plus, des fers à papillotes, à onduler, à gaufrer, à moustaches, remplacés par les fameux babyliss et même un nécessaire de barbier de campagne pour l’armée française, datant de la deuxième guerre mondiale !
Pour la circonstance, il a recréé un salon à la Batterie du Cap Nègre… Et c’’est ainsi que l’adjointe aux Affaires Culturelles, Fabiola Casagrande, est passée sous le mythique casque-séchoir et que Dominique Baviéra, directeur du Pôle Arts Plastiques de Six-Fours s’est fait raser de près par notre maître barbier !
Sympathique intervention dans ce lieu qui n’en n’avait jamais tant vu !
Si cet événement a pu être réalisé c’est grâce à une solide chaîne entourant Marie-Paule Cordeiro : En premier, le principal de l’établissement, Jean-Philippe Toujas, le chef de projet Jean-Yves Staron, les enseignants en coiffure, en maquillage, en français du LEP, le plasticien Francis Ruchet, les photographes suscités ainsi que les fidèles partenaires que sont le Rotary Club de Toulon Ponant et les sociétés Babyliss et l’Oréal.

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Les organisateurs autour de Marie-Paule Cordeiro – A droite : les lauréats

Comme le soulignait Jean-Philippe Toujas, qui, avouait-il, n’était en rien responsable de cet événement mais ayant soutenu à fond Marie-Paule Cordeiro, ce projet n’était pas réservé qu’à la section coiffure car c’est un travail pluridisciplinaire qui a permis à diverses classes, de travailler ensemble, de créer une émulation et une véritable cohésion d’ensemble.
Marie-Paule Cordeiro devait remercier tous les acteurs de ce beau projet et remettre quatre prix à ces concurrents qui se sont attelés à la tâche avec passion, talent et un véritable plaisir.
Laurent Briard avouait le sien de participer à cet événement, regrettant cependant qu’aujourd’hui le métier de la coiffure se perde et qu’ait disparu le CAP coiffure homme (Il n’y a plus que le CAP femme) qui risque de faire perdre un savoir-faire qui est un art à part entière.
Ce vernissage réunissait tous les participants, et ils étaient nombreux.

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Du coup l’adjointe à la Culture préférait réunir tout le monde à l’extérieur avant de faire entrer les gens par petits groupes. Mais la soirée était belle et on écouta avec plaisir et curiosité, son petit cours d’histoire de la coiffure qui remonte aux échoppes grecques et romaines au sein desquelles seuls les hommes se faisaient couper les cheveux, les femmes le faisant chez elles.
On apprit aussi avec surprise que les coiffeurs ne se contentaient pas d’être barbiers ou de «faire le poil» mais ils étaient souvent arracheurs de dents et pratiquaient les saignées, ce qui perdura jusqu’en 1691, sous Louis XIV, qui publia un édit séparant les métiers de barbiers et de chirurgiens … Heureusement, les temps ont changé, les mœurs ont évolué…
A noter encore que les salons de coiffure ne seront ouverts aux femmes qu’à la toute fin du XIXème siècle !
En tout cas, dans cette exposition, la femme y est omniprésente et a conquis une belle place dans ce monde de la coiffure.
Exposition a découvrir absolument.

Jacques Brachet





Toulon : L’Atelier d’Offard expose au Télégraphe

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L’Atelier d’Offard est un atelier de papiers peints à la planche que le plasticien, dessinateur, sculpteur, graveur François-Xavier Richard a créé voici vingt ans à Tours. Il recrée des papiers peints à la manière des grandes manufactures des XVIIème et XIXème siècles, de façon traditionnelle avec des outils d’aujourd’hui mais tout se fait à la main. C’est du véritable artisanat d’art et un savoir-faire de haut niveau.
Il reproduit des papiers peints de l’époque mais crée également toute une gamme nouvelle avec un esprit créatif extraordinaire.

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François-Xavier Richard – Les différentes passages à la couleur

Ainsi l’Atelier travaille-t-il aussi bien pour des particuliers qui ont une idée précise de ce qu’ils désirent, pour des lieux tout à fait différents mais aussi pour des entreprises, des musées, des châteaux ou autres lieux prestigieux comme le Musée de Tokyo, la maison de Colette, la cathédrale d’Angoulême, la maison de de Gaulle à Lille, des décors pour le cinéma…
Le Télégraphe a donc proposé de faire connaître cet atelier par une exposition mais aussi par des… ateliers qui seront animés par Sacha, une plasticienne aux racines russe mais  issue des Beaux-Arts de Toulon où elle s’est formée à la linogravure et à la pinte sèche. Nous pouvons découvrir tout ce que l’Atelier peut proposer car cet art étant créé sur du papier, il offre une infinité de créations : éventails, cartes postales, sacs, boîtes, cahiers et carnets et même  des objets et mobilier en carton-pierre, ce qui est très à la mode aujourd’hui.

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Les papiers peints sont créés sur rouleaux  ou sur de grands carrés appelés dominos, sur des papiers recyclés, des papiers précieux,  des tissus divers, avec des techniques et des supports différents, peinture, gravure, encre, pigments, sculptures, le tout à partir d’une matrice.
Il faut quelquefois plusieurs passages pour imprimer les divers motifs, il faut attendre le séchage entre chacun d’eux, ce qui est un travail de patience, de longue haleine, ce qui en fait un travail unique.
Dans cet antre vous pouvez donc découvrir, grâce à Sacha, les diverses et innombrables tapisseries que l’Atelier propose dans sa boutique, tous les outils utilisés à la création, l’historique de cet art, de cette technique qui remonte à plusieurs siècles et bien sûr l’histoire de cette belle maison créée par cet artiste enseignant aux Beaux-Arts d’Angers, qui viendra fin octobre rencontrer le public au Télégraphe.

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Les différents éléments pour créer du carton-pierre

Déjà, visiter l’Atelier et visionner les films vous donnent une idée de cet art peu connu et du travail colossal que cela représente pour créer des œuvres magnifiques.
Dans quelques jours, Sacha y animera donc des ateliers publics liés à l’impression à la manière de l’Atelier d’Offard avec l’idée  d’une création collective d’un rouleau de tapisserie où chacun pourra créer avec son imagination.
Un art ancestral à découvrir jusqu’à fin novembre.

Jacques Brachet