Dans l’épopée royale des Valois-Angoulême, en pleine Renaissance, une femme chevauche en tête dans la course aux honneurs : elle s’appelle Diane de Poitiers, chasseresse émérite dont la beauté inaltérable alimente rumeurs et légendes de son vivant… et bien après sa mort.
Malgré son ascendant sans partage sur Henri, le fils cadet de François Ier, sa position à la cour reste fragile face à la puissante Anne de Pisseleu, la favorite du Roi, qui lui voue une haine féroce.
Le mariage d’Henri avec Catherine de Médicis ne va-t-il pas compromettre définitivement les rêves de Diane qui n’hésite pas à se comparer à la déesse Artémis ? Le grand Nostradamus lui-même peut-il prédire l’avenir de Diane ? Une simple courtisane, aussi cultivée et politique soit-elle, peut-elle échapper aux soupçons de l’inquisition qui traque sans relâche protestants et sorcières
« Presque reine… Plus que reine » Diane de Poitiers est une flambeuse redoutable, une icône de la mode et des puissants, une femme libre.
Avec : Isabelle Adjani (Diane de Poitiers), Hugo Becker (Henri II), Samuel Labarthe (François 1er), Virginie Ledoyen (Anne de Pisseleu), Gaia Girace (Catherine de Medicis), Jeanne Balibar (Marguerite de Navarre), Joeystarr (Comte de Kervannes), Olivier Bonnaud (Gabriel de Montgommery), Jacques Spiesser (Philibert de L’Orme), Olivier Gourmet (Charles Quint), Jean-François Balmer (Inquisiteur Mathieu Ory), Gérard Depardieu (Nostradamus), Julie Depardieu (la paysanne), Michel Fau (Gabriel Antoine Le Camus), Guillaume Gallienne de la Comédie-Française (Ambroise Paré), Sofya Ernst (Eleonore de Hasbourg), Eva Carmen Jarriau (Pernette) .
2 x 105 min – Episode 1 : La presque reine – Episode 2 : La plus que reine
Réalisation : Josée Dayan – Collaboration artistique : Isabelle Adjani
Scénario : Didier Decoin – Musique originale : Bruno Coulais – Produit par : Josée Dayan
Isabelle Adjani – Hugo Becker – Virginie Ledoyen – Samuel Labarthe
« J’ai voulu faire ce film sur Diane de Poitiers car la Renaissance est la période Historique la plus flamboyante, la sortie de l’obscurantisme du moyen âge; et raconter l’histoire de cette femme Moderne mystérieuse, Belle, passionnante, à qui l’histoire prête tant.
Diane de Poitiers est une légende, elle intrigue et fascine depuis toujours, elle est troublante. C’est un personnage phare de son époque, il fallait une actrice mythique pour l’incarner, subjuguante.
Chaque film qui m’a exigé, est né du désir de filmer une actrice ou un acteur inspirant. Isabelle Adjani, d’Adele H, à Camille Claudel, à la Reine Margot, était pour moi une évidence. J’ai réalisé cette fiction avec ferveur, implication, passion, comme un premier film, et tous les matins c’était un bonheur inouï d’aller tourner, et d’être à chaque moment étonnée.
J’ai offert à Isabelle Adjani un écrin magnifique dans lequel elle est entourée d’acteurs et d’actrices exceptionnels, de Didier Decoin au scénario et de Bruno Coulais à la musique.
Josée Dayan
Rencontre avec Isabelle Adjani
Dans « Diane de Poitiers », vous renouez avec les grandes figures historiques qui ont participé à votre gloire : « Camille Claudel », « Adèle H » ou encore « La Reine Margot ». Tous ces films ont le nom du personnage que vous incarnez. Cela signifie-t-il quelque chose pour vous ?
D’abord, que j’ai un blason à honorer en considération des visages royaux. J’ai l’impression que mon destin intime est relié à celui des figures historiques. Il y a celles qui viennent d’un autre temps, mais qui nous parlent du temps présent. Pour les figures pas moins royales, même si elles ne sont pas aristocrates, je ressens une responsabilité sororale à leur égard. C’est la beauté de l’aventure réelle et fictionnelle.
Diane est une femme libre, maîtresse de son destin. Au regard des derniers mouvements de libération, elle était comme en avance sur son temps…
Elle bouscule les genres et les rôles qui sont assignés aux femmes, se signale comme l’égale des hommes, elle inscrit le féminin dans le masculin et le masculin dans le féminin. Elle est tout entière dans la transgression, qui est nécessaire pour faire bouger les lignes et les sociétés. Si le féminisme consiste à faire avancer la condition des femmes dans le sens de l’égalité avec les hommes en s’opposant aux violences issues de la domination masculine et du patriarcat, alors oui, elle fut une féministe comme le fut Marguerite de Navarre, la femme d’Henri II.
Dans une interview donnée au magazine » Trois couleur », vous dites que Josée Dayan vous a laissée collaborer artistiquement à toutes les étapes. Comment avez-vous travaillé ?
Lorsqu’elle m’a annoncé qu’elle allait réaliser le premier film « bicéphale » de sa vie, elle a ajouté qu’elle voulait m’offrir ce film. Elle souhaitait que j’occupe un rôle actif dans cette « entreprise classique ». Alors, j’ai été à ses côtés avant, pendant et après le tournage. À chaque étape, j’ai adopté une position attentive, et non attentiste, dans l’écriture, le choix des costumes… Elle m’a souvent demandé mon avis, a toujours reçu mes idées avec intérêt, jusqu’au bout. Cela a permis d’harmoniser le film avec une double vision. J’ai vécu cette aventure comme une formation à la réalisation, c’était passionnant. Réaliser un film est un désir qui existe en moi depuis longtemps, pour lequel j’ai besoin d’une autorisation. Je vais bien finir par me la donner, cette autorisation, il serait temps !
Comment interpréter un personnage dont les sources sont rares et lacunaires ? Sur quoi vous êtes-vous appuyée pour le faire vivre à l’écran ?
D’abord sur la composition narrative de Didier Decoin, scénariste du film et académicien. Puis sur la recherche historique de Franck Joucla Castillo, qui a été très présent pour la mise au monde de Diane de Poitiers. Dans cette fiction, nous n’avons commis aucun faux pas du point de vue de la réalité historique. Toutefois, il y a de telles zones grises que l’on y a apporté des couleurs, j’espère à la fois pastel et éclatantes, à l’image de la personnalité de Diane de Poitiers, que l’on a légèrement imaginée.
À la cour, Diane de Poitiers est la reine des favorites. Être une favorite se résume surtout à des jeux de pouvoir. Jeu de pouvoir, jeu d’actrice…faites-vous un lien entre les deux ?
Une actrice, si elle n’a pas un pouvoir de séduction, ne va pas pouvoir convaincre qui que ce soit. Il faut donner au public l’envie de venir au rendez-vous, à travers le film. Aussi, le pouvoir est relatif, il n’est ni fixe ni inchangeable. Je crois que le pouvoir, c’est ne s’appartenir qu’à soi-même, sans conflit. C’est une maîtrise, dans une existence qui est mise à mal par le monde dans lequel on vit.
Vous avez tenu un journal de bord pendant le tournage sur Instagram. Est-ce une habitude que vous aviez, même avant l’arrivée de ce réseau social ?
Non, je ne suis pas très collectionneuse de souvenirs pendant les tournages. Bien souvent, les metteurs en scène ne le souhaitent pas. Pour ce tournage, Josée m’a dit : « Tu as carte blanche, amuse-toi ! ». Alors, on s’est amusés !
Propos recueillis par Margaux Karp