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Arles – Rencontres de la Photographie
Echos Sytème à la Fondation Manuel Rivera-Ortiz

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Échos système est un programme d’expositions envisageant le vivant, un vivant incertain, en transformation et en mutation. Ce vivant s’entremêle dans des contextes territoriaux marqués et singuliers. Les artistes nous plongent, par différentes approches, dans des problématiques actuelles en lien avec les migrations, (Les Chants del’Asphodèle, Mathias Benguigui et Agathe Kalfas), la mémoire (Sauvegarde retrouvée 2.0, Jérôme Cortie ; Cuba, Manuel Rivera-Ortiz), le féminisme (Les marques,Elsa Leydier) ou encore le décolonialisme.Images analogiques, numériques, réalité virtuelle,augmentée (Au bord du réel, Jean Christian Bourcart) etarchives (Time Atlas, Niina Vatanen) façonnent une vision et une perception renouvelée du vivant et des relations sociétales qui en découlent. Des récits-fictions pour trouver notre place, exprimer nos désirs et apprivoiser nos peurs (D’ici, ça ne paraît pas si loin, Les Associés) ou les subir en les exprimant par la violence ou l’exaltation (American Mirror, Philip Montgomery).

IPTC BDX 6 _ LES MARQUES © Elsa LEYDIER 1_2
D’ici ça ne paraît pas si loin (Sébastien Sind) – Les marques (Elsa Leydier)

Ces visions explorent les facettes de l’individu face à lui-même et son environnement, qu’il soit géographique ou social, telle la solitude (Métropolis, Barbara Wolff), le genre (Identité et masque, Anno Wilms) ou l’érotqui met en évidence la notion du masque que tout individu porte pour répondre aux exigences de la vie sociale.
Un ensemble protéiforme faisant écho à l’humain et à l’environnement, un système inter relié face aux multiples problématiques actuelles, telles que les crises sanitaires (Sauver les corps, Les Associés/ParisBerlin), écologiques et politiques (Drop Out, Hoël Duret). Ces approches documentaires, par la photographie et le film, nous éclairent sur un monde en mouvance et nous questionnent sur l’avenir de l’humanité (Surviving Humanity, Alberto Giuliani).
Plus de 60 artistes, 15 expositions présentées cet été parla Fondation Manuel Rivera-Ortiz du 4 juillet au 26 septembre, dans le cadre du programme associé des Rencontres de la Photographie d’Arles

 15 _ BEHIND DESIRE. Heinz Hajek-Halke, Die üble Nachrede, 1932 © Heinz Hajek-Halke_Collection Chaussee 36, Courtesy Chaussee 36 _ 3_3
Les chants de l’asphodèle (Mathias Benguigui) – Behind desire (Heinz Hapak)

18 rue de la Calade
Tous les jours 10H00 – 19H30
La vente des billets cesse 30 mn avant la fermeture
Vernissage le mercredi 7 juillet
Vernissage en continu durant la journée, ouverture jusqu’à 21h

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Opéra de Toulon

Printemps des Jeunes – 5e édition
10 & 11 juin 2021
Auditorium du Conservatoire de Toulon
Action pilotée conjointement par l’Opéra de Toulon, le Festival de Musique de Toulon et sa Région, la Ville de Toulon, l’Inspection Académique du Var, le Conservatoire Toulon Provence Méditerranée, avec le financement de Canopé et la Fondation Daniel et Nino Carasso    ; Grâce au soutien de la Société Fortil.

Le Printemps des Jeunes est un partenariat entre l’Opéra de Toulon, le Festival de Musique de Toulon et sa région, l’Inspection Académique du Var, la ville de Toulon (service éducation) et le Conservatoire Toulon Provence Méditerranée.
Ce dispositif permet à des élèves de participer à la création d’une production musicale, vocale ou chorégraphique et ainsi de les sensibiliser à l’art lyrique dans le but de contribuer à former le spectateur de demain.
Il est destiné aux élèves des classes élémentaires de la métropole.
Quatre établissements scolaires participent à cette 5e édition : L’école Philippe Rocchi – Le Revest, l’école Val Fleuri – Toulon, l’école Lucie Tardivier – La Garde, l’école La Florane – Toulon
Accompagnés par l’Orchestre de l’Opéra de Toulon, sous la direction de Cédric Clef, les élèves interpréteront :
Les mille tours d’Edison et Les Musiciens de Brême de Julien Joubert,
Un petit Prince de Coralie Fayolle, Les Indes Galantes de Rameau
Le Printemps des Jeunes se déroulera cette saison les 10 et 11 juin à l’Auditorium du Conservatoire de Toulon

thumbnail_Cédric Clef MarzenaDiakun©ChristopheAbramowitz valerio galli©Imaginarium Creative Studio
Cédric Cerf, Marzena Diakun, Valerio Galli

Cédric Clef direction musicale
Percussionniste de formation, diplômé au Conservatoire de Toulon dans la classe de G. Van Gucht, cofondateur des «percussions de Strasbourg», Cédric Clef rejoint la Musique des équipages de la flotte de Toulon, orchestre de la  Marine Nationale, à l’âge de 19 ans où il y restera jusqu’en 2017.
Il aura l’opportunité de diriger cette formation lors de son dernier concert. Durant cette période, il enseigne la percussion dans les conservatoires de Nice, Toulon et à l’école de musique de Cuers. Actif au sein de différentes formations, il participe à la création d’ensembles de percussions et New Orleans. Il se produit avec les ensembles Musicatreize, Télémaque, Polychronie et joue dans l’Orchestre de l’Opéra de Toulon, l’Orchestre des Pays d’Aix et l’Orchestre philharmonique de Varsovie lors du festival de la Roque d’Anthéron.
Attiré par la direction d’orchestre depuis son plus jeune âge, il décide de créer son propre orchestre l’Azur Symphonic Orchestra, avec le soutien de Giuliano Carella, ancien directeur musical de l’Opéra de Toulon.
Dans le cadre du «Printemps des Jeunes», il est chef invité à l’Opéra de Toulon depuis 2017, année de la création du dispositif.
Marzena Diakun et Valerio Galli à la tête de l’Orchestre de l’Opéra de Toulon
La direction de l’Opéra de Toulon a le plaisir d’annoncer la nomination à partir de septembre 2021 de deux chefs principaux : la cheffe polonaise Marzena Diakun pour l’activité symphonique et l’italien Valerio Galli pour l’activité lyrique. Ce talentueux duo succède ainsi au Maestro Jurjen Hempel qui occupait cette fonction depuis 2018.
Conscient de l’importance des enjeux en matière d’égalité Femme- Homme et des richesses artistiques et humaines qu’ils représentent, l’Opéra de Toulon s’est à maintes reprises engagé dans cette voie.
La jeune et brillante cheffe Marzena Diakun a déjà dirigé l’Orchestre Symphonique de l’Opéra de Toulon pour un concert mémorable avec Richard Galliano en 2020. Elle a récemment été à sa tête pour l’enregistrement vidéo de musiques de grands films hollywoodiens qui sera diffusé en juillet sur la chaîne YouTube de l’Opéra de Toulon. Elle dirigera l’orchestre en décembre pour un concert Prokofiev/Tchaïkovski/ Waksman/Duparc.
Valerio Galli est l’un des chefs les plus prometteurs de sa génération et fait partie des grands noms de chefs d’orchestre déjà invités à l’Opéra de Toulon. Accueilli à deux reprises, en 2017 pour  Madama Butterfly» et en 2019 pour «L’Elisir d’Amore», il dirigera la saison prochaine «L’Heure Espagnole» de Ravel et  «La Bohème» de Puccini. l’Opéra de Toulon souhaite la bienvenue à ces deux grands artistes.

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Ollioules – Châteauvallon : L’été des retrouvailles

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«Quelle joie de se retrouver après cette période difficile !
Jusqu’au dernier moment nous avons attendu, espéré et nous voilà grâce à ce lieu magique et au plein air qui va nous permettre, tout l’été, de vous offrir en des lieux divers et sous diverses formes des événements, du théâtre, de la danse, de la musique, des spectacles de tous formats. Nous allons profiter de ce parc sensationnel, de tous ses espaces divers au milieu de la nature que nous aimons et préservons…»

C’est par ces mots que Charles Berling nous a accueillis aux côtés de Stéphane de Belleval, directeur des relations publiques et entourés de Françoise Baudisson, présidente de Châteauvallon, Yann Tainguy, adjoint aux affaires culturelles de Toulon et président de l’union Châteauvallon-Liberté, Robert Bénéventi, Maire d’Ollioules, Patrice Lardeau représentant Claire Chazal, présidente du Liberté et Valérie Canto, représentant le réseau Mistral, l’un des grands mécènes des deux lieux culturels.

«Nous allons enfin nous retrouver, retrouver le partage et la convivialité et c’est une joie immense car durant tous ces mois, qui n’ont pas été des vacances, nous n’avons pas cessé de travailler. Les dates étaient imprécises et nous essayions de composer un programme en espérant que l’été verrait revenir le retour des événements.
Ça n’a pas été facile car des spectacles ont dû être annulés et certains ne pourront plus se jouer, nous avons également dû en reporter pour l’année prochaine et en créer pour les différents lieux que nous offre Châteauvallon. Nous aurons donc des «crépuscules», les premiers spectacles de la saison qui devront démarrer plus tôt pour respecter le couvre-feu, il y en aura également durant la saison ; on reprendra les nocturnes et enfin, nous créerons «les noctambules», ce seront des déambulations avec de jeunes compagnies théâtrales, qui se dérouleront dans des lieux divers et leur permettront de s’emparer du site pour offrir au public des spectacles insolites. Ce seront des soirées de danse, de théâtre, de performances, des moments conviviaux en osmose avec la nature.
Le lien quotidien avec le public s’est étiré. Le public nous a manqué comme nous vous avons manqués. Heureusement ce lien a pu se maintenir grâce aux réseaux sociaux».

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Ainsi donc une belle programmation nous est promise. Parmi les spectacles présentés, notons la venue de Lisa Simone’s (fille de Nina), qui nous offrira son «Wonderful Tour» le vendredi 25 juin. Notre ami Charles montera sur scène avec Stanislas Nordey dans la pièce «Deux amis», pièce écrite et mise en scène de Pascal Rambert. Les 15 et 16 juillet, quatre compagnies chorégraphiques pour deux nocturnes : Akram Khan, Lorena Nogal, Sidi Larbi Cherkaoui, Alexander Ekman. Le magnifique comédien Simon Abkarian revisitera le thème des Atrides, «Electre des bas-fonds», un grand spectacle qu’il a écrit et mis en scène, le vendredi 23 juillet. Les 23 et 24 juillet, le Centre National du livre nous proposera «Partir en livre» sur le thème «Mer et merveilles», textes lus par Tania de Montaigne, Charles Berling, Claire Chazal, Sophie Cattani et Antoine Oppenheim. Une autre grande et belle comédienne : Fanny Ardant lira des lettres-poèmes de Marina Tsvetaïeva sur des musiques de Debussy, Ravel, Wagner, Moussorgsky, accompagnée par Secession Orchestra dirigé par Clément Mao. Ce sera le samedi 24 juillet. La saison se terminera comme toujours par la 14ème saison des  «Nuits Flamenca» le 31 juillet. A noter une master class le 30 juillet à 11h, sur inscription.
Beaucoup d’autres belles choses au programme, que vous pourrez découvrir au 04 94 22 02 02.
L’ouverture des réservations se fera à partir du 25 mai à 11h.

Jacques Brachet

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Quelques mots :
Françoise Baudisson
 : C’est avec une joie immense que nous retrouvons ce lieu et son public. Voici des mois qu’on trépigne en se demandant ce qui va se passer. Et voilà, ça se passe. J’en profite pour remercier Charles Berling pour sa patience, son énergie et son talent.
Patrice Lardeau : Je vous avoue que, vu mon âge, j’ai fait de gros efforts pour m’insérer dans le circuit de Youtube durant tous ces mois. Mais j’ai bien dû m’y plier. ! Ce retour au spectacle nous redonne la possibilité de vivre au sens large du terme.
Yann Tainguy : Nous ne pouvons qu’être heureux de l’évolution des choses, de cette réouverture des arts et de la culture. Nous pensons beaucoup à tous les métiers qui y gravitent autour et qui ont beaucoup galéré.
Robert Bénéventi : Le choix était simple : maintenir ou pas une saison estivale ? Grâce aux structures, aux tutelles, aux partenaires solides que nous avons * ça a pu se faire.
Valérie Canto : Nous sommes partenaires de longue date avec le Réseau Mistral, nous avons un engagement très fort avec Châteauvallon et il était normal que nous soyons auprès de l’équipe en ces moments difficiles et en ce retour à la vie culturelle.
Stéphane de Belleval : Du 25 juin au 31 juillet, nous avons créé un puzzle entre tous les arts vivants et espérons que l’alchimie prendra, même si nous regrettons de n’avoir pu reprendre certains spectacles qui sont terminés et impossibles à remonter.
* TPM – la ville d’Ollioules – la Région Sud – la DRAC – le Département du Var – la presse
A noter que le réseau Mistral proposera des navettes. Horaires à consulter sur reseaumistral.com




JOHNNY – RAUTUREAU – PUTZULU… Chacun son histoire

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Offenburg en Allemagne, 1964.
Un certain Jean-Philippe Smet y fait son service militaire. Un jour comme les autres, il est demandé à l’entrée. Stupeur : il y découvre un clochard qui lui saute dans les bras et lui offre un ours en peluche. Au même instant éclatent des flashes. C’est son père, venu avec des journalistes qui a monté ce traquenard. Il s’enfuie en courant et en pleurant. Ce père, il ne l’avais jamais vu depuis son enfance. C’est alors qu’un certain Jean-Claude, dit JC console ce soldat qui est en fait Johnny. Johnny lui dit qu’il ne l’oubliera pas.
L’histoire pourrait s’arrêter là…
Vendredi 26 novembre 76, 17heures exactement. On sonne chez JC. Et lorsqu’il ouvre  la porte, il se trouve devant Johnny 33 ans, 11 ans après. Il a tenu sa promesse, il est venu rendre visite à son pote, incognito. Johnny est heureux de son petit effet, JC surpris et heureux aussi. Ils se retrouvent avec beaucoup de joie et de pudeur.
Johnny s’installe chez lui pour trois jours et pendant ces trois jours, ils ne se quitteront pas, Johnny préparant le repas à son pote, JC l’emmenant en balade au bord de l’Océan, comme deux touristes. Deux ami en vacances.
Soirées au coin du feu où ils se racontent leur vie, JC étant correspondant de presse, marié, un enfant , Johnny lui parlant de sa vie d’homme, d’artiste, de star, de Sylvie de David, des fans, des femmes, de ce sacré métier qui le bouffe mais dont il ne peut se passer… Jamais de l’armée.
JC n’a pas une star en face de lui, c’est un Johnny simple, naïf, sincère est vrai, un homme mélancolique, nostalgique, ambivalent aussi qui voudrait être le commun des mortels avec des joies simples mais qui marche à l’adrénaline et qui a besoin de reconnaissance.
Il lui parlera beaucoup de son Amérique fantasmée et vécue
D’ailleurs, après trois jours dans l’ombre,  le dernier soir, il veut aller manger au restaurant où il sait qu’on le reconnaîtra. Ce qui est le cas, il y crée une émeute, est invité à manger par le maire qui soupe là avec sa famille. Maire qui les invitera à dormir chez lui… et il en profitera pour sauter sa femme !!!
Le voilà sur le départ et avant de partir, Johnny lui confie que, le jour où il disparaître, il pourra avoir un beau scoop à raconter et lui propose de l’intituler «La balade de Johnny».
Ils ne se reverront jamais.
Cette histoire est très simple et très émouvante.
Précisons toutefois que c’est un roman et non une histoire vécue, même si l’histoire paraît belle et si on a envie d’y croire. Ce  roman, écrit par David Rautureau, correspondant de presse et romancier, comme celui de l’histoire, date de 2018 et voilà que ce récit paraît sous un coffret de trois CD, toujours  écrit par David mais narré par mon ami Bruno Putzulu et quelle plus belle voix ne pouvait raconter, lui qui est issu de la Comédie Français !
Rappelons qu’il nous a déjà offert un magnifique coffret sur les entretiens qu’il avait eu avec Philippe Noiret, qu’il avait rencontré sur le tournage du film de Michel Boujenah «Père et fils» avec qui il s’était lié d’amitié.
Amitié aussi, avec Johny d’ailleurs, avec lequel il avait tourné «Pourquoi pas moi ?» de Stéphane Giusti, à Barcelone en en 1996, date de leur amitié naissante. Il a 31 ans, Johnny 55 et après le tournage, ils seront inséparables, une amitié, avoue-t-il scellée autour de la bouffe, du sport… et de la peur du temps qui passe car tous deux ont peur de la mort, du départ des gens qu’ils aiment.
Une amitié vraie, réelle, sans intérêt d’aucune part mais faite aussi d’une admiration réciproque, Bruno étant heureux et fier de fréquenter une telle star qui paraissait inaccessible, Johnny admirant et enviant l’artiste de la Comédie Française, ce qu’il savait qu’il ne serait jamais.
Alors que depuis la disparition de l’idole, Bruno n’a jamais voulu en parler malgré nombre de propositions de beaucoup de médias, cette fois, il a accepté, outre de lire le roman mais aussi de parler de Johnny avec David Rautureau.

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«Parce que, quoique, David n’ait pas connu Johnny «en vrai», Bruno le retrouve incroyablement comme lui l’a connu, simple et timide, généreux et poète à ses moments, naïf et drôle, bosseur et nonchalant.  Fidèle également et lorsqu’il était fidèle, il voulait qu’on le soit aussi.
«Avec – précise-t-il – le don d’aimer faire des blagues et même de faire exprès de mettre ses potes dans l’embarras, pour le plaisir de rigoler en disant «C’est pas grave, c’est juste une blague», ce qu’il a fait à Bruno en l’invitant à la Lorada pour son anniversaire en même temps que son ex petite amie… Simplement pour voir sa tête ! Très farceur, il était resté un gamin insupportable !
«Par contre – ajoute-t-il – je ne l’ai jamais vu préparer un repas comme le raconte Davis ! Mais ce que je retrouve, c’est cette façon d’être bien ensemble et de rester des heures à ne pas dire un mot.
Il n’exigeait rien de ses amis, sinon une vraie amitié et d’être là lorsqu’il en avait besoin. Par contre, en vacances ensemble, sur son bateau, c’est lui qui me faisait répéter mes textes».
Bruno avoue aussi avoir gardé tous les messages téléphonés de Johnny.
« Même si c’est puéril, je suis heureux de pouvoir dire : c’est Johnny qui m’appelle. Par contre, il ne supportait pas d’entendre un répondeur, il aimait qu’on lui réponde tout de suite.
Un jour il me dit : «Ton message est lugubre, il me donne envie de pleurer. Tu es plus marrant que ton message. Je vais t’en faire un !»

Bruno Putzulu tout azimut.
Avec Bruno, nous nous connaissons depuis 15 Ans. On s’est rencontré à une fête du livre dans ma ville, à Six-Fours. Il signait son Noiret, je signais mon Brialy. Nous nous sommes trouvés côte à côte, nous avons parlé théâtre, cinéma, chanson… italienne aussi car il a été bercé par celle-ci dans les années 60, puisqu’il est de parents italiens et que j’ai toujours adoré la chanson italienne.
Ça a été un coup de foudre qui ne s’est jamais démenti et même si la Covid nous éloigne depuis un bon bout de temps, les mails, SMS et coups de fils ne cessent jamais longtemps entre nous.
Et là, l’occasion était belle, d’autant qu’il va rattraper le temps perdu avec une année on ne peut plus mouvementée.
Bruno, toi qui t’étais toujours refusé à parler de Johnny (même à moi !) depuis sa disparition, voilà que tu te lâches ! Qu’est-ce qui t’a fait changer d’avis ?
David Rautureau qui m’a contacté. Au départ, je t’avoue avoir refusé. J’avais tellement lu d’articles, de livres de ses soi-disant amis qui rapportaient n’importe quoi et qui me faisaient gerber, tout ça pour se faire mousser et passer à la télé, que j’avais décidé de me taire mais David m’a proposé de lire le roman et si je refusais, il n’en parlerait plus. J’ai trouvé le roman étonnant, émouvant et bizarrement, alors que David n’a jamais rencontré Johnny, je le retrouve complètement. C’est ce qui m’a fait changer d’avis.

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Et dans la lancée, après l’enregistrement du livre, tu as accepté une interview avec David !
Oui, ça a provoqué quelque chose en moi et puis ç’était un prolongement du roman. C’était en fait un travail littéraire, puisque ce travail s’est fait avec les éditions Frémeaux & Associés, comme je l’avais fait pour Noiret.. J’y ai ajouté quelques trucs personnels comme ces messages téléphoniques que j’ai toujours. Pas les plus intimes ! J’ai trouvé ça rigolo, mignon, ça donnait une image farceuse de Johnny.
Tu as déjà eu des échos des fans ?
Oui, très positifs. Je crois qu’ils en ont encore et besoin. Ils m’accostent comme un ami de «la famille». Je me rends compte que depuis des décennies, nous avons, quel que soit notre âge et même si on n’est pas fan, quelque chose de Johnny, un souvenir, une chanson. Johnny fait un peu partie de la vie de tout le monde.
Dans le CD, tu dis qu’à un moment tu n’as plus vu Johnny. Y a-t-il eu un problème, une brouille ?
Pas du tout, nous n’avons jamais été fâchés mais il est allé vivre à Los Angeles, mon boulot était à Paris et il y a eu quelques rendez-vous manqués. Je devais le retrouver pour son anniversaire aux USA quand mon père a développé la maladie d’Alzheimer et je ne voulais pas le quitter. Et puis c’est lui qui devait venir me voir au théâtre dans «Occupe-toi d’Amélie» et c’est là qu’il a eu ses problèmes de santé et qu’il est entré à l’hôpital Cedar-Sinaï. Et je n’y suis pas allé comme tous ceux qui sont allés s’y faire voir !
Vous parliez beaucoup avec Johnny ?
Pas tant que ça, on pouvait rester des heures côte à côte sur son bateau sans se dire un mot. Et puis on partait faire la fête et c’était un autre Johnny. On n’avait pas besoin de toujours parler et on restait comme ça, sans aucune gêne. C’étaient les deux facettes de Johnny : le côté taiseux, sombre, silencieux et puis le déconneur. Il était fantasque, quelquefois inattendu.
Je me souviens d’un jour où il se faisait une fête de partir avec moi et Gérard Darmon avec son avion, pour aller voir un match à Marseille. C’est lui qui l’avait proposé mais au bout d’un moment, alors que le match avait commencé, t il s’écrie : «Qu’est-ce qu’on se fait chier… Je ne comprends pas le plaisir que vous avez à voir courir ces mecs derrière un ballon !». Et il est parti. Ce qui lui plaisait en fait c’était d’être parti entre potes avec la promesse d’un bon repas. Et puis il n’e n’avait plus envie.
Il y avait finalement un être humain derrière la star.
On connaissait moins ce Johnny !
Oui, parce qu’il était en perpétuelle représentation, il devait toujours être l’idole, le superman pour qui tout va bien. Il n’y a que les intimes qui voyaient ce côté sombre qu’en fait nous avons tous en nous.

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Bon, venons-en à Guillaume Devaut, alias Bruno Putzulu, dans la série qui fait un carton «Ici tout commence»… Tu es loin du rigolo que je connais !
(Il rit !) Il n’y a pas de quoi : j’ai une femme pas toujours sympa qui m’a menti sur ma paternité (Elsa Lunghini), j’ai un fils qui en fait n’est pas mon fils et qui plus est, tombe amoureux de sa demi-sœur, ce qu’il ignore au départ, je suis proviseur «adjoint» car mon beau-père Auguste Armand, le patron de l’école hôtelière (Francis Huster) l’a décidé ainsi… En fait, il ne vit pas sa propre vie, il la subit souvent. Mais c’est un rôle intéressant et plein d’émotion.
Donc, tu restes ?
Oui, tant qu’on ne me tue pas ou qu’on ne m’envoie pas ailleurs et que je disparaisse !
Au théâtre, où en es-tu ?
A cause du confinement, la tournée que je devais faire avec la pièce de Cavanna «Les ritals», avec Grégory Daltin, où je joue Cavanna, mis en scène par Mario, mon frère, a été reportée. Nous avons déjà quelques dates de re-signées, en Normandie le 6 juin, au festival de Sarlat en juillet, à Aix-en-Provence le 23 septembre, à Nice le 3 décembre et au Théâtre Toursky à Marseille. Je ne sais pas encore quand.
Tu m’avais également parlé d’un nouveau disque ?
Ca y est, il est enregistré : Musiques de Denis Piednoir, musiques de… moi !
On est en recherche de producteur, ce qui n’est pas simple aujourd’hui !
De quoi parle-t-il ?
De mon père, de ma mère, du temps qui passe, du monde dans lequel on vit et même de… Donald Trump ! Le titre de l’album est celui de la première chanson : «C’était quand ?»
Et le cinéma ?
Je partirai en octobre/novembre du côté de St Etienne tourner «Paul Emploi», un film choral de Laurent Vinasse-Raymond avec Bruno Solo, Philippe Torreton, Bernard Lecoq, Olivier Marchal…
Pas de femmes ?
Je sais qu’il y aura Delphine Depardieu…»

Eh bien, que voilà une rentrée bien remplie ! Avec tout ça, on essaiera de se voir . Peut-être aussi u festival télé de la Rochelle où en principe les héros de série en sont les vedettes. Si avec ça on ne se croise pas ?!
Car nos rendez-vous nous manquent.

Jacques Brachet

 






TOULON – Conservatoire TPM
Macha MAKEÏEFF, invitée de la 5ème «Transmission»

Communique Presse Base

Macha Makeïeff n’est jamais là où on l’attend : Décoratrice, costumière, scénographe, auteure, productrice de musique, metteur en scène, plasticienne, réalisatrice… Elle sait tout faire et le fait à chaque fois avec passion et talent.
Notre première rencontre était à l’Opéra de Toulon pour l’opéra bouffe d’Offenbach «Les brigands». Entretemps elle a pris la direction de la Criée à Marseille, après avoir été celle du théâtre de Nîmes, sans oublier qu’elle est, avec Jérôme Deschamps, la créatrice de la pièce «La famille Deschiens» devenue une série télé qui a eu le succès dont on se souvient encore.
Et comme Tatischeff rythme avec Makeïeff, elle a créé avec Sophie, fille de Jacques Tati, «Les films de mon oncle» dans le but de restaurer l’œuvre de cet artiste hors du commun.
Une chose qu’elle n’a pas encore faite : être ministre de la Culture et Dieu sait qu’elle y excellerait beaucoup mieux que certains d’entre eux qui n’ont fait que passer dans plusieurs gouvernements !
A suivre…

Mais pour l’heure, la voici invitée en cette fin du mois de janvier et jusqu’à fin mars, au conservatoire TPM par son directeur Jean-Louis Maes et son adjoint Régis Laugier, pour créer le cinquième volet de «Transmission», après Barre Philips, André Gabriel, Rhys Chatham et Jean-François Zygel. Première femme invitée elle va, tout un trimestre, animer cette transmission qui a pour but, comme son nom l’indique, de proposer aux élèves des animations pluridisciplinaires, des master class, des conférences, des échanges avec tous les arts, du théâtre au cinéma, de la musique au cirque en passant par les arts plastiques.
Macha Makeïeff était l’invitée toute trouvée puisque se passionnant pour tous les arts divers et variés.

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Toute l’équipe du Conservatoire TPM pour une cinquième Transmission

C’est dès son arrivée au conservatoire que je peux la rencontrer une heure avant qu’elle ne prenne ce rôle qui l’exalte, comme tout ce qu’elle fait.
«Macha, comment êtes-vous venue à ce projet ?
Il y a un lien très fort entre le théâtre Liberté et le théâtre de la Criée et surtout un lien très fort aussi avec Charles Berling que j’apprécie beaucoup et avec lequel nous partageons beaucoup de choses.
Donc, lorsque Régis Laugier m’a proposé ce projet, j’ai été emballée et ne pouvais pas refuser. C’est donc lui le coupable.
Qu’est-ce qui vous a plu dans ce projet ?
Le mot «transmission» déjà qui est tout ce que j’aime qui est un geste de réciprocité magnifique. J’ai donc tout de suite été enthousiaste car tous ces métiers artistiques demandent beaucoup de simplicité, d’exigence, de plaisir et bien sûr, de travail.
Au départ, nous aurions aimé un public plus large mais suite à ces événements que l’on connait, nous nous nous adresserons seulement aux élèves mais j’aime cette idée de passation, de leur faire connaître des choses fondatrices que j’ai pu assimiler et que je vais leur passer à mon tour, ce travail sur la méthode.
Comment cela va-t-il se passer ?
Régis Laugier : Nous avons lancé des candidatures, nous avons reçu une cinquantaine de réponses, sur lesquelles nous avons retenu 24 candidats, des gens de tout âge et de profils différents, puisque ça s’étale de 12/13 ans à 67 ans. On y trouve  des élèves, des comédiens qui jouent dans des troupes de théâtre. On a visionné les images qu’ils nous ont confiées. Et aujourd’hui, le casting va se faire sur scène pour sélectionner dix candidats.
Macha, comment allez-vous procéder ?
L’idée est de les faire monter sur scène quelque cinq, six minutes et de leur demander de faire quelque chose devant moi, de voir s’ils sont à l’aise, qu’ils disent un texte, qu’ils improvisent, qu’ils chantent, qu’ils s’expriment avec leurs corps. Qu’ils s’expriment sincèrement, en toute simplicité. En fait, qu’ils puissent répondre à cette question : Monter sur scène, c’est quoi ? L’idée n’est pas la performance à tout prix. Nous tournerons leur prestation pour pouvoir ensuite en discuter.

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Ces dix personnes choisies, qu’allez-vous leur faire faire ?
Nous allons tourner de petits courts métrages, afin de leur apprendre les différents plans existant dans le cinéma, l’équilibre d’une scène, d’une séquence, qu’ils s’expriment dans le langage, le chant, les expressions, le silence afin qu’ils puissent aller au plus près d’eux-mêmes, qu’ils découvrent l’espace dans lequel ils naviguent. Ils pourront s’exprimer seuls, à un, à deux, à trois, peu importe, que  ce soit dans le drame, l’humour, la musique. Ils ont libre choix.
Avez-vous déjà fait cela, à la Criée ou ailleurs ?
Je l’ai fait à la Criée mais sur des grands plateaux, sur de grandes images, avec des comédiens, des choristes, professionnels et amateurs mêlés. Rappelez-vous que je suis une adepte de Pialat !
Ici se sera différents.
Et qu’en attendez-vous ?
J’attends d’être aussi étonnée qu’eux !»

Voilà qu’arrive un jeune musicien, Baptiste Giuliano, qui va participer à l’événement
«On m’a proposé d’intervenir en tant qu’accordéoniste mais j’arrive et je ne sais pas encore trop ce que je vais faire. Je suis musicien, j’écris des chansons, je pratique l’électro, le jazz, et c’est suite à un concert que j’ai fait avec Régis Laugier que celui-ci m’a proposé d’intervenir avec mon petit savoir-faire ! Mais aujourd’hui, tout reste à imaginer.
Régis Laugier : Pour moi, l’accordéon est un personnage d’une humanité incroyable. C’est pour cela que j’ai proposé à Baptiste de nous rejoindre sur ce projet.
Macha Makeïeff : Je reprends le mot d’humanité car ce projet est d’abord une aventure faite de rencontres, de relations humaines. Un échange permanent que nous allons avoir durant tout ce temps et qui, je l’espère, permettra de créer des interventions fortes, faites d’opportunités et la démonstration de ce que j’aime : le frottement des arts et des artistes car nous avons des artistes exceptionnels dans la région.
Régis Laugier : Notre conservatoire est à rayonnement régional et nous travaillons beaucoup entre Nice et Marseille. C’est un vrai acteur culturel et le challenge est de passer à un stade plus important car nous sommes capables de nous donner une dimension hors région »

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Macha précise qu’elle a toujours aimé allier, confronter tous les arts, les faire se rencontrer et le mot «rencontre» revient souvent dans sa conversation. Elle a toujours travaillé à rapprocher tous les arts, sans aucune frontière. Il avait d’ailleurs été question de réunir un grand orchestre symphonique mais comme le déplore Jean-Louis Maes, avec ce virus, cela était impensable. Et bien dommage car le concert devait tourner autour des musiques de Jacques Tati, ce qui n’aurait pas déplu à Macha Makeïeff ! Par contre, l’école de cirque Archaos, de Marseille, viendra participer à l’événement et plus tard viendra animer une Transmission.
Après cette première journée qui aura permis à Macha Makeïeff de sélectionner les dix concurrents qui vont participer à cette transmission, elle repartira à la Criée où elle est en répétition de deux spectacles pour mieux revenir sur les tournages sur lesquels nous reviendrons.

Jacques Brachet

Sanary-Théâtre Galli
Marcel AMONT… «Je reviendrai pour mes 100 ans !

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Je suis de la génération dite «yéyé», mais, dans les années 50, j’étais bercé par les chanteurs que ma mère écoutait : Trenet, Cordy, Amont et autres.
Sans savoir que, des années plus tard, je deviendrais ami avec ces deux derniers…Et que je retrouverais les deux comparses sur les tournées «Âge Tendre» et fêterais avec eux leurs 80 ans. Tout ça ne nous rajeunit pas, ma bonne dame !
« Bleu, blanc, blond», «Tout doux, tout doucement», «Le clown», «Le chapeau de Mireille», «Le mexicain», «L’amour ça fait passer le temps»… Il en a fait des succès, le père Miramon… On n’appelait pas encore ça des tubes !
Et le voici sur la scène du Théâtre Galli, en pleine répétition car, très consciencieux, il fera, ce qu’on appelle aujourd’hui «Les balances». Les termes changent, les coutumes restent les mêmes pour le vrai professionnel qu’il reste à 92 ans… Pardon, 91 ans et demi, me précise-t-il en riant !
«Et toujours bon pied bon œil,  lui dis-je en riant de même après la répet’
Bon… disons-le vite… On n’est pas à un mensonge près ! Mais il ne faut pas s’attendre à ce que je fasse des galipettes sur scène… Ça, c’est fini.
On n’aura donc pas droit à votre légendaire équilibre sur la chaise, comme vous le faisiez encore sur la tournée «Âge Tendre»… à 80 ans ?
Depuis, il s’est passé quelques années et je suis entré dans une zone de turbulence… Attention : je ne dis pas que je ne suis plus capable de le faire mais ça devient plus dangereux et, il faudrait quelqu’un pour me réceptionner au cas où je me casse la gueule !. Mais je vous jure que je peux encore le faire !
Ça vous fait combien d’années de spectacles aujourd’hui ?
Professionnellement, 70 ans. J’ai commencé en 49 à Bordeaux, je suis «monté» à Paris en 50. J’ai galéré quelques années en chantant dans des bals, des cabarets, tous les lieux où je pouvais chanter.
A l’époque vous ne faisiez pas de disques…
Non, bien sûr et il n’y avait pas de promos télé ou de sites face book comme aujourd’hui. Il fallait faire ses preuves sur scène d’abord. J’avais commencé dans un orchestre à Bordeaux où je faisais mes études car mes parents, qui étaient des gens modestes mais instruits, espéraient que je devienne instituteur ou même professeur. Mais j’ai vite dévié vers le conservatoire et quand je leur ai avoué que je voulais devenir chanteur, ils étaient catastrophés.
Mais moi, écoutant à la radio Georges Ulmer, Montand, Salvador, je savais que je voulais faire «ça»
Et vous avez fait «ça» !
Au départ, j’imitais Montand et ça marchait mais je me suis très vite rendu compte que si je voulais réussir, je devais me démarquer. Comme j’étais très sportif, j’ai commencé à chanter en marchant sur les mains, à faire des équilibres. Du coup j’ai été remarqué et je suis passé à Bobino, à l’Olympia avec Edith Piaf. Et je suis heureux que mes parents aient pu voir ça.
Toujours sans disque ?
J’ai enregistré mon premier disque en 56. Cela grâce au prix d’interprétation que j’avais gagné à Deauville en 53. Et là, les portes ont commencé à s’ouvrir.
Et puis sont arrivées les années «yéyé»…
Oui, ce qui a balayé beaucoup de choses dans ce qu’on n’appelait pas encore «le show business».
Je voyais naître avec curiosité Eddy Mitchell, Johnny Hallyday, le rock… C’était si loin de moi…
Et alors ?
Alors, j’ai continué à chanter dans le monde entier où je représentais la chanson française que l’on appréciait.

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Tournées « Âge Tendre »

C’est pour cela que vous avez écrit la chanson «Démodé» ?
Si l’on veut car comme je ne me suis jamais senti à la mode, je ne me suis jamais senti démodé. Déjà, jeune, à Bordeaux, je n’étais pas à la mode. Je chantais des chansons qui passaient à la radio. Mais même dans les années 60, je pouvais concevoir qu’on aime écouter Brassens et Sheila. Je n’ai jamais eu d’à priori, nous sommes tous des artistes et chacun nous avons notre style.
C’est pour ça que vous avez accepté les tournées «Âge Tendre» ?
Oui, bien sûr et ça ne m’a jamais gêné de chanter entre Richard Anthony et Gilles Dreu. Et puis, il y avait ma copine Annie Cordy… (Silence). Quand je pense qu’elle nous a quittés alors qu’elle pétait le feu… Ça me rend triste…
Mais pour en revenir à la chanson «Démodé», je l’ai aussi faite car je ne supporte pas le mot «ringard» trop souvent employé pour des vieux chanteurs. A la limite, je préfère «Has been», c’est plus juste, on a été… et on est toujours là ! Je suis un ancien qui peut être possiblement démodé !
Mais vous chantez toujours, c’est bon signe !
Vous savez, l’énergie vient de l’intérieur et tant que je l’ai, cette énergie, je continue.
Donc, vous reviendrez fêter vos cent ans ?
Pourquoi pas… si je ne sucre pas les fraises !»

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Photos Christian Perrin

16 heures. Après un bon repas, voici notre ami sur scène.
La démarche est incertaine, la voix un peu hésitante mais il est là et commence à nous raconter sa vie… Il abrège car 92 ans, ce serait trop long ! Entre deux chansons il va nous à la raconter, parlant de ses amis comme Brassens qui, alors qu’il était dans la mouise, lui a offert «Le chapeau de Mireille», Aznavour qui lui a écrit «Le mexicain». Avec eux d’ailleurs, il nous offrira deux duos virtuels. Il nous parle de son tournage avec Bardot, qui l’a beaucoup fait salivé, de sa rencontre avec de Gaulle qui lui a assuré qu’il était «un bon chanteur», le tout agrémenté de ses chanson que le public, qui a son âge, reprend avec lui. Mais à travers les âges, il chante le Forestier,  Cabrel, Souchon, Julien Clerc qui lui ont écrit des chansons et avec lesquels il a fait un CD de duos. Entre autre le dernier duo qu’Aznavour ait enregistré avant de disparaître et un duo avec son fils Mathias.
C’est vrai, il se meut avec une certaine lenteur, la voix, quelquefois, a du mal à sortir, il a des trous de mémoire mais, tel un vaillant petit soldat, il ne se démonte pas, réagit avec humour, même lorsque le micro tombe en panne et que, en vrai pro, il comble le vide en attendant qu’on lui en ramène un autre.
«Ça valait la peine de répéter une heure !» dit-il en riant et le public… est bon public et marche avec lui. Et lui fait une ovation.
Tout ça est terriblement bon enfant, nostalgique et émouvant et on ne peut que saluer la performance.
En partant, il nous dit : «A bientôt… peut-être. Qui sait ?»

Jacques Brachet



Boostez votre énergie par la gymnastique taoïste

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Cécile Limier, CN 6 eme dan de karaté, professeur de karaté et de tai-chi-chuan Diplômée d’état organise un stage d’initiation de Gymnastique taoïste Dimanche 8/03/2020 au Gymnase Reynier- Rue du Collège  à Six-fours de 9h30 à 11h30. 
La gymnastique taoïste fait partie de la médecine chinoise comme le chi-kong et le Tai-chi-Chuan. Le but est d’ouvrir l’espace intérieur pour y faire  rentrer le maximum d’énergie, ainsi libérer les tensions et prévenir les maladies modernes. Après une séance de Gymnastique taoïste, vous sentirez une euphorie vous habitez et un état de détente optimisé, en libérant en vous les tensions. 
Inscription souhaitée.


Max BOUBLIL – Anthony MARCIANO… Retour à l’adolescence

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Je garde un souvenir impérissable de ma première rencontre avec Max Boublil, qui fut la dernière du Festival TV de la Rochelle 2018, alors que le festival était terminé et que nous étions tous sur le départ, le dimanche matin.
Nous avions rendez-vous vers 10 heures à son hôtel mais un malentendu avec l’attachée de presse faisait que la rencontre avait été annulée alors que je n’avais pas été prévenu. J’eus la chance de l’attraper au vol dans le hall de l’hôtel. D’abord surpris, comme c’est un garçon charmant et conciliant, il me dit tout de go : «On va petit-déjeuner sur le port». Et voilà que le réalisateur Frédéric Hazan vient nous rejoindre. J’en aurai donc deux pour le prix d’un !
Ce que je n’avais pas prévu c’est que d’abord, l’interview tournerait à la franche rigolade et qu’en plus elle durerait jusqu’en début d’après-midi ! Ce fut l’interview la plus longue, la plus sympathique et la plus déjantée que je fis en 50 ans de carrière.
Alors, lorsque j’apprends qu’il vient au Pathé la Valette présenter son dernier film «Play» avec son complice et coréalisateur Anthony Marciano, je me demande s’il se souviendra de cette folle rencontre rochelaise… Et il s’en souvient jusqu’à la raconter aux journalistes présents à cette nouvelle rencontre !
Voilà pour l’anecdote. Passons donc à ce film que nous avons vu en avant-première et qui ne sortira que le 1er janvier.

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Max et ses potes – Avec les deux femmes de savie : Alice Isaaz & Camille Lou

Depuis l’âge de 13 ans, alors que ses parents lui offrent une caméra, Max ne cessera de filmer tout et n’importe quoi, inventant des histoires, racontant ses copains, ses amours, ses emmerdes. Bref, tous les événements que vivent tous les ados, tranches de vie toujours nouvelles comme les manifs, le bac, les boums, les vacances, les succès, les échecs, les histoires d’amour qui finissent bien ou mal.
C’est en fait une chronique au jour le jour d’un groupe de potes potaches et ça va durer 25 ans !
Cela donne un film tendre et fou, drôle et émouvant, à l’image de nos deux complices où le fil conducteur est en fait leur histoire de France dans les années 90/2000. L’originalité vient du fait que le tiers du film est tourné comme les films d’amateur de l’époque jusqu’à devenir plus professionnels au fur et à mesure qu’on avance dans le temps avec en voix off celle du «filmeur» qui s’appelle comme par hasard Max.
Max, le vrai, et Anthony qui ont mêlé leurs souvenirs, leurs problèmes, leurs préoccupations et en fait on se rend compte que de décennie en décennie, les sujets préoccupant les ados sont éternels et universels. En guest stars, on retrouve  de beaux comédiens comme Alain Chabat et Noémie Lvovsky qui jouent les parents de Max.

Le grand Max et le petit Anthony en sont à leur troisième collaboration, après «Les gamins» et «Robin des Bois, la véritable histoire»
«Ça fait longtemps que vous vous connaissez tous les deux ?
Anthony : Ça fait 15 ans
Max : Ca fait trop longtemps ! Je l’ai connu en même temps que ma compagne. D’ailleurs, à force, je finis par les confondre !
Bon, ça part bien mais essayons de rester sérieux (grands rires !) d’où vous vient l’idée de ce film qui est un peu un OVNI ?
Anthony : Nous avions besoin de revivre notre jeunesse avec une certaine nostalgie, de faire une forme immersible, comme pour la revivre de l’intérieur et la rendre la plus réaliste possible.
Notre but était d’en faire l’objet d’une vraie vidéo sur la vie d’un petit groupe où tout le monde peut s’y retrouver avec émotion.
Max : On a fait le film qu’on avait en tête et finalement, toutes les générations s’y retrouvent, même ceux qui sont plus vieux ou plus jeunes que nous. D’ailleurs, aux projections, les spectateurs de tout âge viennent nous dire : «Ca nous parle parce qu’on a tous vécu, les problèmes d’ados, la famille, les relations amoureuses, l’école… ». En fait, nous passons tous par là.

MAX BOUBLIL 3

A votre âge, c’est drôle que vous soyez si nostalgiques !
Max : Pas besoin d’avoir vécu la même époque et d’être âgé pour l’être. Qui n’est pas nostalgique de ses 18 ans ? C’est un sentiment qui parle à tout le monde. On évoque une vie qui parle à toutes les vies…. Ah, j’aime cette phrase, il faut que je la retienne !
Comment avez-vous travaillé sur le scénario ?
Max : Nous avons chacun écrit notre histoire et nous nous sommes rendu compte que nous avions le même âge, que nous avions donc vécu la même époque et surtout vécu les mêmes choses. Du coup, tout ce qu’on raconte est vrai, même si c’est un peu romancé.
Anthony : A un moment, nous avions tellement de choses que nous avons dû faire un tri, en couper beaucoup dont des séquences d’ados ou des choses plus graves comme les événements de Charlie ou du Bataclan. Nous avons pensé que c’était un peu indécent d’en parler dans une comédie et ça alourdissait le propos du film.
Vous avez quand même gardé la séquence où l’on voit Notre Dame…
Max : Nous nous sommes posé la question mais nous nous sommes dit qu’elle serait reconstruite, qu’elle y était avant nous et qu’elle y serait après.
Max, comment as-tu fait pour trouver un ado qui te ressemble à tel point ?
Lorsqu’Anthony m’a présenté Alexandre Desrousseaux, je n’y ai pas cru une seconde : il était blond aux yeux bleus ! Mais une fois avec la perruque et les lentilles, j’ai été bluffé. Il a même ma démarche et ma voix… car je ne le double pas ! C’était hallucinant.
Anthony : Le casting a été difficile. Il a duré six mois
Les deux filles qui jouent celle qui est amoureuse de Max (Alice Isaaz) et sa femme (Camille Lou), se ressemblent… à tel point qu’à certains moments on peut les confondre. Est-ce que c’est intentionnel ?
Anthony : Vous trouvez ? Au départ je voulais qu’il y ait une brune et une blonde et j’aurais dû garder cette idée car ce que vous dites ne m’arrange pas !
Max : Finalement ce n’est pas grave, ça prouve que Max est attiré par le même type de fille.
Y aura-t-il une suite et toi, Max, pourrais-tu la réaliser ?
Anthony : Il lui faudra mon autorisation !!! Ceci dit, je pense qu’il serait un bon directeur d’acteur mais il faudrait qu’il s’organise dans sa tête car il aurait du mal à gérer une équipe de techniciens !

MAX BOUBLIL

(Max opine et rit) : J’aimerais bien mais je ne me sens pas encore prêt
Dans le film, qui tourne les premières séquences ?
Max : En dehors d’Anthony qui est le réalisateur, c’est le chef opérateur, qui a fait les images du début, ce n’est pas moi, il n’y a que la voix off qui est la mienne.
Ce doit être difficile pour un professionnel de tourner des scènes… mal tournées !
Anthony : Oui, c’est très difficile de tourner contre nature. Il a eu beaucoup de mal mail il a fait un travail extraordinaire.
Pourquoi avoir appelé le film «Play» ?
Parce que c’est le bouton qui démarre la caméra. Le but était de pouvoir appuyer sur «play» pour pouvoir revoir les images autant de fois qu’on le voulait.
Avez-vous toujours envie de travailler ensemble ?
Max : Oui, nous faisons chacun des choses à côté mais nous nous retrouvons toujours pour des projets en commun. Nous avons toujours travaillé ensemble. La preuve : nous sommes déjà sur un autre projet.
Anthony : On aime travailler ensemble, on se connaît bien et on se comprend très vite. Beaucoup de choses nous rapprochent et il nous semble logique de travailler ensemble.
Le film sort le 1er janvier. Pourquoi en faire la promo si tôt ?
Anthony : Nous voulons montrer le film le plus possible car le sujet est très particulier et nous aimerions qu’il trouve son public et que celui-ci comprenne et aime notre démarche.
Max : c’est pour cela que nous nous y prenons à l’avance, pour que les gens en parlent, nous sommes ravis des premières réactions et même surpris car nous n’avons jamais connu une telle chaleur. Le public est remué, ému car tous ont vécu un ou plusieurs moments du film.
Et en fait, c’est ce que nous espérions».

Propos recueillis par Jacques Brachet
Photos Patrick Carpentier

La Seyne sur Mer
Art Pop -Jazz au Fort Napoléon

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Art Bop est toujours là, aux avant-postes du jazz, en cette salle mythique du Fort Napoléon, sous la courageuse houlette du couple Le Gat aidés par quelques fous de jazz.
C’est grâce à eux que la musique de jazz contemporaine perdure à La Seyne sur Mer. Et les lieux offrant du jazz digne de ce nom ont rarissimes dans le coin.
Parmi les musiciens, pour ce premier trimestre de rentrée, on retrouve quelques fidèles incontournables, mais aussi de nouvelles têtes et de nouveaux groupes. Ce qui ne peut qu’allécher l’amateur.
Parmi les « nouveaux » Bruno Bellemin, guitariste qui a joué dans les grands clubs de la Capitale – Martine Kamoun, chanteuse, et son fils Yann Kamoun, contrebassiste, à découvrir, ils seront avec un petit nouveau le jeune chanteur guitariste Sam Tallet, qui vient du rock – le quartette du guitariste  Rémy Gauche (qui a joué avec Pierre de Bethmann) pour son opus Obscurity of Light ; la tradition dans la modernité – et Absolutely Zappa mené par Claude Basso à la guitare. En fait beaucoup de découvertes : Miam ! Miam !

Serge Baudot

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Programme :
04 octobre : «United 5tet perspective 2»
José Caparros trompette – Bruno Bellemin guitare – Gérard Murphy sax alto – Jean-Marie Carniel contrebasse – Thierry Larosa  batterie
Ce groupe est né de la rencontre de José Caparros avec Hirokazu Ishida. Le courant a si bien passé entre eux qu’ils ont enregistré un disque, qui sera présenté lors de ce concert.
18 octobre : «Martine Kamoun trois générations»
Martine Kamoun chant – Yann Kamoun contrebasse – Sam Tallet guitare chant
08 novembre : «Rémy Gauche 4tet obscurity of light »
Rémy Gauche guitare – Thomas Koenig sax ténor flûte – Philippe Monge bass claviers – Julien Augier batterie
15 novembre : « Absolutely  Zappa »
Claude Basso guitare – Marc Boscherini piano – Serge Arèse contrebasse – Willy Caïd guitare voix Christophe Briand batterie
Ouverture des portes à 21h – Concert à 2&h30
Renseignements: 06 87 71 59 30 – michel.le-gat@orange.fr

Anne-Marie GUINET-LEVY
L’art d’aimer et d’écrire malgré tout

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Anne-Marie a, dès sa plus tendre enfance, toujours écrit en vers. A 8 ans, à l’école, toutes ses rédactions étaient écrites en vers ! Et elle n’a jamais cessé, y trouvant son évasion, son bonheur, même s’il fut bien souvent malmené. Mais c’est sa passion qui l’a sauvée.
« C’est –dit-elle – un exutoire avec le but d’apporter de l’esprit, de jongler avec les mots. On naît poète, on est poète dans sa façon de vivre, de penser, de ressentir ».
Elle n’a jamais considéré son art et son talent comme un métier.
Elle est née en Allemagne, a fait ses études en France et en Angleterre, a reçu depuis, de nombreux prix et diplômes. Elle a enseigné deux ans en Angleterre et depuis dix ans elle intervient dans les écoles pour, dit-elle encore, apprendre aux élèves, aux ados,  «à écrire et à crier», les deux mots ayant, à quelque chose près, les mêmes lettres. Car elle a vécu une vie de maltraitance, d’humiliations, d’infortunes dues à l’être aimé qui était loin d’être aimable. Le sujet hélas n’est pas nouveau et est plus actuel que jamais.
Elle a cru à l’amour, au bonheur sans violence. Elle s’est trompée mais a persisté, espérant l’impossible.
Malgré tout, elle est en apparence souriante, sereine, toujours prête à croire à la vie, à l’avenir.
Elle trouve son exutoire dans son art.

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Les poèmes d’Anne-Marie sont forts car profondément vécus souvent émouvants, déchirants même. On y sent toutes ses blessures comme dans «Il ne me reste rien» sinon la solitude après la guerre, «Ni haine, ni rancœur» ou l’aptitude à pardonner même si l’insouciance est à jamais perdue, «A mes petits-enfants», particulièrement poignant ou encore «Plus de «Je t’aime» même si l’espoir est toujours là, enfoui quelque part.
Rencontrant la plasticienne Claude Printemps, celle-ci décide d’illustrer ses poèmes.
Et par effet miroir, Claude répond par des graphismes où s’enchevêtrent, en noir et blanc, des formes géométriques et symboliques qui s’entrelacent et se bousculent et s’entrechoquent comme des bourrasques de rage. Ce n’est pas une œuvre de sérénité mais elle s’imbrique tout à fait aux écrits de son amie.
Un symbiose totale entre deux artistes, deux personnalités, deux femmes que vous pourrez rencontrer  du 18 au 26 octobre, salle du Moulin d’Oli à Solliès-Ville.

 

Jacques Brachet