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Alain CHAMFORT, « rockmantic » musicien !

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50 ans…
Non, ce n’est pas son âge ni le mien puisqu’il et de 1949 et moi de 1946.
Mais ça fait 50 ans qu’on se côtoie et ça a commencé avec Claude François et les disques Flèche en 72.
Il était en tournée avec lui et moi je suivais la tournée en tant que journaliste. Et je travaillais avec Claude sur les chanteurs qu’il produisait. Dont Alain.
Durant toutes ces années, nous nous sommes souvent croisés et rencontrés, reprenant à chaque fois notre conversation où elle s’était arrêtée.
De Clo-Clo à Gainsbourg en passant par Véronique Sanson, Lio, Jacques Duvall, Boris Bergman, Dick Rivers, Jacques Dutronc, Michel Pelay, Etienne Roda-Gil, et bien d’autres, Alain a tracé une carrière originale avec des hauts et des bas, comme beaucoup d’artistes mais toujours là avec de belles mélodies aussi différentes que celles enregistrées chez Flèche (Dans les ruisseaux, signe de vie, signe d’amour, l’amour en France) ou que les chansons écrites avec Gainsbourg (Bambou, Manureva)
Plus musicien que chanteur au départ, il fut dans les chœurs de Séverine pour l’Eurovision, Séverine avec qui il chanta sur scène.
Après le Liberté à Toulon où il est venu chanter en piano-voix, le voici qui reviendra le jeudi 21 juillet à Sanary, sous les étoiles, toujours en piano-voix.
Retrouvailles avec Alain.

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« Comment sera composé ton récital, Alain ?
Je suis en train d’y mettre les dernières touches. Ce sera un mélange de mes anciennes et de mes nouvelles chansons, afin que le public toutes générations puisse y prendre plaisir. Des chansons connues, d’autres moins connues mais je pense que tout le monde s’y retrouvera.
Ton dernier album est tout différent puisque fait avec un orchestre symphonique !
Oui, ça s’est passé durant le Covid. La directrice de l’Opéra de Montpellier m’a proposé de faire un concert avec son orchestre symphonique. Ça a été un long travail de préparation, un travail excitant. Et le concert a été déprogrammé car il devait se jouer le premier jour du second confinement !
Il s’est donc quand même fait sans public. Il y a eu une captation dont on a sorti un DVD puis un double album « live » intitulé « Symphonique Dandy ». Ce concert devait être suivi d’une tournée, tout a été annulé mais nous sommes en train de la remonter pour 2023.
Comment ça va se passer ?
Je jouerai avec à chaque fois l’orchestre symphonique des villes où je passerai, avec un chef d’orchestre qui sera le même sur chaque date. Il n’y aura pas de section rythmique mais des arrangements classiques qui seront en cohérence avec les mélodies.

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Tu es compositeur et un magnifique mélodiste, tu as travaillé avec beaucoup d’auteurs de talent et, à part pour Claude, tu as écrit pour nombres de femmes : Lio, Jane Birkin, Viktor Lazlo, Dani, Vanessa Paradis, Line Renaud… Pourquoi pas les hommes ?
Parce que personne d’autre ne m’a demandé de chansons ! Tu sais, je ne vais pas proposer mes chansons, ce sont les chanteuses qui viennent m’en demander. Je compose à la demande. Alors si on ne vient pas vers moi, je ne compose pas ! J’ai travaillé avec le groupe Toxic Advanger qui est un groupe électro. Mais pour l’instant je n’ai pas de demandes !
Surprise : tu as enregistré « La décadanse » de Gainsbourg. Inattendu, non ?
(Il rit) oui, nous avons fait ça au départ pour la télé avec Héléna Nogueira. Puis l’idée m’est venue de l’enregistrer. A ce moment-là Héléna n’était pas libre et je l’ai fait avec une jeune chanteuse Mylène Champenoy.
Tu l’as fait de façon originale, d’abord très suggestive et tu as inversé les rôles : ce que chante Gainsbourg c’est Mylene qui le chante et vice-versa !
Oui, j’ai trouvé ça à la fois drôle et intéressant puisqu’aujourd’hui, avec l’évolution de la femme, elle prend de plus en plus le pouvoir il y a plus d’équité et j’ai voulu participer à cet équilibre.
Tu es apparu dans « The voice » en tant que coach avec Jenifer… C’était nouveau pour toi !
Remettons les choses en place : c’est Jenifer qui était le coach et la production a voulu pimenter l’émission en faisant assister les coaches par des invités. J’ai fait partie de ceux-là. Mais ce n’était pas pour coacher. C’était juste une présence, une idée de la prod, qui a été sans lendemain.
Tout petit, tu as été attiré par la musique…
Oui, j’ai appris le piano dès 4 ans et je devais à 12 ans entrer au Conservatoire. Mais alors, j’ai été attiré par d’autres musiques. Nous étions en 62/63, plein de groupes naissaient tout comme d’autres musiques venues d’Amérique. J’ai été attiré par ce milieu où je me sentais plus à l’aise que dans le milieu plus guindé de la musique classique. C’était une autre forme de musique qui m’a beaucoup excité.

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Et pourtant tu reviens aujourd’hui à la musique symphonique !
Oui, j’ai évolué, tout a évolué et comme je compose des musiques plutôt « classiques » beaucoup se prêtent à cet habillage. Grâce à des harmonies plus riches, elles prennent une autre forme et sont mises en valeur.
Pour en revenir à Claude François, c’est lui qui t’a fait chanter…
Pas vraiment. J’avais fait des essais en 68 grâce à Dick Rivers qui avait produit deux ou trois 45 tours de moi dont on n’a jamais entendu parler. Du coup j’ai renoncé et décidé d’écrire pour les autres. C’est la parolière Vline Buggy qui m’a fait rencontrer Claude et Claude entendant ma voix, a décidé de me produire en tant que chanteur. Et l’ai intégré la maison.
En fait, tu n’as pas beaucoup écrit opur Claude.
Non, j’ai dû lui faire deux ou trois chansons dont une qui a une histoire.
Paul Anka, qui avait fait la version américaine de « Comme d’habitude », (« My way »), passe un jour par Paris et vient faire un tour chez Flèche pour trouver des chansons. Il tombe sur une de mes musiques qui lui plait et en fait « Do I love you ». Claude est content mais aussi vexé car il avait refusé la mélodie… qu’il s’est empressé de faire sous le titre « Plus rien qu’une adresse en commun » !
Ça c’est du Claude pur jus ! Que te reste-t-il ce ces années Flèche ?
Des souvenirs très mêlés. C’est un moment de ma vie très hystérique ! Nous enchaînions les galas et les trajets de 500 bornes, il y avait toujours un musicien à remplacer, un costume à changer, enregistrer un disque tous les six mois, nous vivions dans un tourbillon de folie mais c’était malgré tout une époque chouette, excitante. Tu le sais, avec Claude ce n’était pas toujours facile, il pouvait être très désagréable, très jaloux. Mais j’étais à bonne école au niveau exigence.

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C’était plus calme avec Gainsbourg ?
C’était, disons, une autre façon de vivre. Ce qui a été formidable avec lui c’est d’enregistrer en Amérique avec les plus grands musiciens. C’était plein d’énergie, plus affirmé, ça me sortait de la musique de variétés pure et je trouvais des musiciens qui rejoignaient vraiment la musique que je voulais faire. C’était d’une efficacité redoutable. Très rock’n’roll !
D’ailleurs, le premier album que nous avons fait s’intitulait « Rock’rose ». Il n’a hélas pas marché et après ça, Serge s’est fait tirer l’oreille pour retravaille avec moi. Il s’est contenté de m’écrire des textes… Et c’est alors qu’est arrivé le succès de « Manureva ». Du coup on a retravaillé ensemble.
Aujourd’hui, où en es-tu de tes projets ?
On reprend pied après le Covid… enfin, on l’espère. Il y aura donc cette tournée symphonique et là, je suis en train d’enregistrer un nouveau disque avec Jacques Duvall, avec qui je travaille depuis 25 ans et Pierre-Dominique Burgaud.
Avec qui tu avais fait « La vie Saint-Laurent ?
Oui, c’était son idée. C’est un ami qui a un parcours original : il était directeur artistique dans la pub jusqu’au jour où il a tout laissé tomber pour écrire des chansons. Ca a entre autre donné la comédie musicale « Soldat Rose » !
Un jour il me montre quelques textes que lui ont inspirée la vie de St Laurent. Au départ, ce n’était pas un projet forcément évident et « rentable ». Mais en deux ou trois chansons qu’il m’a faites lire, j’ai trouvé qu’il avait réussi à raconter sa vie de manière très poétique avec une possibilité de mettre ces textes en chansons.
Connaissais-tu Yves St Laurent ?

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Pas du tout, je ne l’ai jamais rencontré, je savais bien sûr qui il était mais ça ne me passionnait pas plus que ça. J’ai donc lu des biographies et je me suis rendu compte de ce vrai destin exceptionnel. C’était un personnage emblématique du dernier siècle, de l’après-guerre, qui avait vécu à la même époque que moi, en parallèle, dans des sphères différentes et qu’on aurait pu se croiser. Mais ça ne s’est pas fait.
Je me suis alors rendu compte que son histoire était presque du domaine du roman, son enfance, sa trajectoire, son destin tragique malgré les apparences… Un vrai personnage de roman. Nous l’avons alors traité de la manière qui nous semblait la plus proche de l’idée qu’on s’en faisait ».

Revoilà donc Alain dans « le circuit après covid » comme beaucoup d’artistes, en espérant que « ce mal qui répand la terreur » ne viendra pas, une fois de plus, tout chambouler.
Et que nous nous retrouverons à Sanary pour fêter nos 50 ans d’amitié !

Propos recueillis par Jacques Brachet
Photos Christian Servandier

 




Jacques GAMBLIN, François UZAN, Pablo PAULY
sourient pour la photo

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Dans la famille Hamelin il y a Thierry, le père (Jacques Gamblin) nostalgique de la vie d’avant, le nez dans ses photos, devenues son obsession, qu’il a décidé de scanner, oubliant quelque peu sa famille. Puis il y a Karine, la fille (Agnès Hurstel) embrigadée entre sa nouvelle vie d’avocate qu’elle assume mal et son compagnon, Christophe (Ludovik) avec qui elle s’ennuie et qui, lui, essaie de s’immiscer dans cette famille où il est mal perçu. Il y a encore Antoine (Pablo Pauly), éternel adolescent, paresseux, dolettante qui a mille projets qui n’aboutissent jamais. Enfin Claire (Pascale Arbillot) qui vit à côté de deux enfants particuliers et un mari qui est enfermé dans son passé.
Du coup, elle décide de divorcer, ce qui est un coup de tonnerre dans la vie de Thierry qui décide alors de revivre leur plus belles vacances en Grèce en 98 et de refaire le voyage à l’identique en reprenant toutes les photos des lieux où ils sont passés.
Mais voilà, on ne peut jamais revivre la même chose à 25 ans d’intervalle, d’autant que chacun va le suivre contre son gré, pour des raisons diverses.
Et bien sûr tout va foirer dans ces lieux idylliques mais ce sera peut-être un mal pour un bien, chacun se remettant en question.
Ce pourrait être un drame, c’est une comédie écrite et réalisée par François Uzan (scénariste de « Stars 80 », « Le mac ») qui signe là son premier film. Une comédie enlevée, truffée de gag, de répliques accrocheuses, avec des personnages hauts en couleur qui nous font partager leur vie de famille où chacun d’entre nous peut se retrouver. En effet, qui n’a pas connu ces voyages en famille avec toutes leurs péripéties, leurs joies et leurs problèmes ?
C’est à Toulon sous un ciel couvert et un vent glacé, que nous rencontrons le réalisateur, encadré du père et du fils de cette comédie ensoleillée intitulée : « On sourit pour la photo »

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Jacques Gamblin, Pascale Abillot, Agnès Hurstel, Pablo Pauly

François Uzan, qui vous a donné l’idée de cette comédie ?
J’ai toujours été nostalgique de mes souvenirs d’ado en vacances avec mes parents. Souvenirs que j’aime raconter, entre autre à un de mes amis, qui est aussi producteur du film, Anthony Lancret et qui un jour, fatigué de toujours les entendre, m’a dit : « Plutôt que de les rabâcher, pourquoi n’en ferais-tu pas un scénario ? ».
Je m’y suis donc mis, racontant anecdotes et péripéties et en y ajoutant ce rapport photos/souvenirs, ce qui donne un côté nostalgique mais une nostalgie souriante. C’aurait pu être un film triste ou mélancolique mais j’ai préféré «pleurer ces jolies choses » avec optimisme. Jacques a un côté touchant avec ce rapport particulier qu’il a  aux souvenirs, à ce côté obsessionnel avec les photos mais il aime sa famille et va tout faire maladroitement pour la ressouder. Surcout, je voulais qu’on l’aime à travers ces conflits d’énergie, aux côtés d’une femme qui veut sortir de la routine qui l’étouffe et qui n’est plus en phase avec son mari.
Jacques Gamblin, le scénario vous a-t-il tout de suite accroché ?
Oui car c’est très bien écrit, les répliques font mouche, ça tape, ça sonne, c’est plein de sentiments et j’ai bien aimé jouer ce personnage un peu mou, un peu pathétique, qui veut se battre pour le meilleur et surtout reconquérir sa femme en croyant qu’en revenant en arrière tout va s’arranger… Surtout avec toujours cette même obsession de la photo. En fait, il se bat pour l’amour et a envie de déplacer des montagnes pour que tout redevienne comme avant.
Et puis, tourner dans ces lieux idyllique, même si c’était du travail c’était aussi un peu les vacances !

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Jacques Gamblin avec Pascale Arbillot et Ludovik

Et vous, Pablo Pauly ?
J’ai aimé cet espèce d’enfant éternel malgré ses trente ans. C’est un grand bébé qui doit s’émanciper et je le trouve touchant dans sa maladresse, dans ses projets fous qui n’aboutissent pas, qui compte beaucoup sur papa pour s’en sortir. Je suis un peu le mouton noir de la famille. Je l’ai joué au premier degré. J’ai été content de rencontrer François Uzan et surtout de retrouver jacques avec qui j’avais tourné « De toutes nos forces » de Niels Tavernier.
François, avez-vous écrit en pensant à ces comédiens ?
Non, je n’aime pas agir ainsi car ce peut être frustrant si l’on écrit pour quelqu’un qui après, pour diverses raisons, ne jouera pas le rôle. J’ai donc écrit sans pense à personne et une fois écrit je l’ai proposé en sachant qu’après ça j’adapterais des situations à la personnalité, le caractère des comédiens qui joueront le rôle. J’ai donc, une fois que je savais qui allait jouer, réécrit des scènes, j’en ai rajouté, j’ai vraiment adapté le scénario à mes comédiens.
Et ce qui est drôle c’est que je me retrouve dans tous mes personnages, pour des raisons diverses, entre la nostalgie de l’un, l’immaturité de l’autre, les problèmes pour savoir ce que je voudrais faire, mes interrogations, mes hésitations, mes envies… Il y a un peu de moi dans tous et c’est pour ça que je les aime.
C’est votre premier long métrage. Comment l’avez-vous appréhendé ?
Avec un peu de stress car il y a eu quelques problèmes au départ mais une fois que j’ai été sur le tournage tout s’est envolé, d’autant que j’étais avec des comédiens à l’écoute, qui m’ont aidé, soutenu. C’était une vraie famille.
Et vous Jacques ?
Moi, dans la mesure où je donne mon accord pour un tournage, je fais confiance au réalisateur. Il y a eu une entente qui s’est tout de suite installée. Ce qui me permettait quelquefois de proposer  quelque chose sans pour cela jamais imposer quoi que ce soit. Chacun son rôle et j’ai toujours fait ce que François proposait. D’autant qu’il est d’une grande gentillesse, très près de ses acteurs.

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Et vous Pablo ?
Déjà, passer huit semaines dans des lieux pareils, il n’y avait pas de quoi stresser !
J’ai tout de suite été en osmose avec François, je retrouvais Jacques et l’on a très vite formé la famille qu’attendait François, d’autant que nous étions un peu la famille qu’il avait vécue avec la sienne. Beaucoup de souvenirs lui revenaient et c’était quelquefois émouvant.
Alors, les projets de chacun ?
François : Je vais retourner la suite de « Lupin » avec Omar Sy et je prépare un film que j’ai écrit avec Jean-Pascal Zadi intitulé « En place » une série pour Netflix avec Judor et Benoît Poelvoorde
Pablo : Je viens de tourner « Trois nuits par semaines » de Florent  Gouelou
Jacques : Je suis en ce moment au théâtre avec »Harvey » de Marie Chase, je prépare un spectacle avec une chorégraphe, Raphaëlle Delaunay qui s’intitule « Hop », à la fin de l’année sortira « Le tigre et le président » de Jean-Marc Peyrefitte, avec André Dussolier, face à face Deschanel-Clémenceau et j’ai un autre film en projet ».

En attendant, notez la date du 18 mai, jour où sortira « On sourit pour la photo » qui vous apportera un vent de fraîcheur et de soleil.

Jacques Brachet
Photocreations.fr




Six-Fours… Un tsunami classique !

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Gautier Capuçon et Fabiola Casagrande

C’est la ville de Six-Fours qui a frappé les trois coups pour nous présenter le festival du printemps et de l’été 2022. Une « Vague classique »  qui va se déverser sur trois lieux emblématiques : La Maison du Cygne qui, sous le titre « Nuits du Cygne », recevra un festival de musique instrumentale avec des pointures internationales. La Collégiale où, comme à l’accoutumée, Jean-Christophe Spinosi prendra, avec l’Ensemble Mattheus, ses quartiers d’été plutôt que d’habitude et qui, lui aussi, nous amènera d’immenses artistes.  Enfin, nouveauté, la Maison du Patrimoine qui, sous le titre des « Concerts de la lagune », recevra en son jardin revu et repensé, des jeunes talents en devenir, dont des musiciens régionaux.
Fabiola Casagrande, adjointe aux Affaires Culturelles, m’accueille avec un large sourire, heureuse et excitée de nous présenter ce programme éblouissant qu’elle a concocté avec le Maire et avec son équipe.

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Gautier et Renaud Capuçon

« Nous montons vraiment en puissance en accueillant des artistes qu’au départ nous n’aurions jamais espéré recevoir. Il est vrai qu’au fil du temps, artistes et producteurs qui y sont venus, ont été heureux de la qualité du lieu et de la réception qu’ils y ont trouvée, à tel point que certains veulent revenir. Et nous devons remercier Jean-Christophe Spinosi qui nous a ouvert son carnet d’adresse pour inviter d’énormes artistes. C’est ainsi qu’il recevra à la Collégiale, le 24 juin, le contre-ténor international, Philippe Jaroussky, qui a l’habitude de jouer dans d’immenses salles devant des milliers de spectateurs. L’avoir à la Collégiale est une chance inespérée. Le 20 juillet, c’est son professeur, Andreas Scholl qui présentera son récital, accompagné de l’orchestre de Jean-Christophe.
Nous aurons également la chance de recevoir à nouveau Gautier et Renaud Capuçon.
Renaud, accompagné du pianiste Guillaume Bellom, le 6 juin au Cygne et Gautier accompagné de deux pianistes, Franck Braley et Kim Bernard, le 10 juin.
Gautier que nous retrouverons le 24 juillet au Parc de la Méditerranée. En effet, chaque année, il organise une tournée des villes et communes pour « Un été en France » et il a désiré terminer sa tournée chez nous. Ce sera un concert gratuit.
Nous avons également la chance de recevoir au Cygne trois grands pianistes : Jean-Paul Gasparian le 1er juin, David Fray le 3 juin, David Kadouch le 5 juin. Ce sont des artistes qui fréquentent d’immenses salles, des festivals internationaux, comme le Métropolitan ou la Scala de Milan.
Pour une autre grande et belle surprise, Jean-Christophe Spinosi recevra, le 17 juillet en la Collégiale, la grande comédienne Brigitte Fossey qui sera la récitante des « 7 dernières paroles du Christ en Croix » de Joseph Haydn ».

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Jean-Christophe Spinosi et Brigitte Fossey

Comme on le voit, les mélomanes vont être heureux et comblés par ce festival qui démarrera le 17 mai au Cygne avec le duo violon-piano : Nemanja Radulovic et Laure Favre-Kahn.
Quelques mois plus tard,  du 3 au 18 septembre, c’est dans le jardin réaménagé et baptisé « la Lagune », que nous pourrons découvrir de jeunes et beaux talents dont le clarinettiste de l’Opéra de Toulon Frank Russo et la soprano sanaryenne Clémence Tilquin. Ces concerts seront gratuits.
Un autre concert gratuit vous sera proposé le 4 juin à la Maison du Cygne : la Moreau Family, respectivement violoniste, pianiste et violoncelliste.
Enfin, toujours à la Maison du Cygne, une belle exposition vous sera proposée en collaboration avec le Festival de Ramatuelle que préside Jacqueline Franjou, qui recevra de beaux « Portraits de cinéma » signés Carole Ballaïche. Ce sera du 16 juillet au 18 septembre.

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David Kadouch et Philippe Jaroussky

Que demander de plus en cette saison où l’on baisse les masques… du moins nous l’espérons, dans des lieux magiques où nos artistes seront reçus et où le public ne pourra qu’être sous le charme des deux.
A noter que tous les spectacles, même gratuits, sont sous réservation. Il suffit d’appeler le 04 94 34 93 18. Les spectateurs de tous les concerts se déroulant à la Collégiales seront amenés par navette.
Pour plus de renseignements : www.sixfoursvaguesclassique.fr

Jacques Brachet


NOTES de LECTURES

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Karine TUIL : La décision (Ed Gallimard – 499 pages)
Sujet très brulant que celui choisi par Karine Tuil : Alma, son héroïne, juge antiterroriste, doit se prononcer sur le sort d’un jeune homme suspecté d’avoir rejoint un état islamiste en Syrie.
Mais à ce sujet brûlant s’ajoute le fait qu’elle-même, la cinquantaine atteinte, cette battante est à un tournant de sa vie. Elle va devoir gérer sa crise existentielle, une union qui bat de l’aile auprès d’un mari écrivain en perte de vitesse et un amant qui est l’avocat du prévenu. Drame total qui pourrait être burlesque mais qui est maitrisé avec panache et  bonheur.
On la suit dans sa tête, dans son comportement dans l’action, dans ses dilemmes, ses prises de décisions.
Un magnifique roman, incisif, précis, documenté, tragique, mêlant intime et actualité, avec des faiblesses parfois mais dont on en sort secoué.

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Jeanne BENAMEUR : La patience des traces (Ed Actes Sud – 200 pages)
Simon, médecin psychiatre et psychanalyste a préparé sa retraite, il est fatigué et ce matin il a cassé un bol bleu offert par son ami d’enfance Matthieu. Qu’est-ce qu’un bol et pourtant Simon revoit toute sa jeunesse avec Matthieu et Louise, une jeunesse heureuse aujourd’hui disparue qui lui explose à la figure en même temps que le bol fracassé. Il lui faut partir, laisser derrière lui ses quelques derniers patients et les milliers d’heures passées à écouter et essayer d’aider des hommes et des femmes à effacer les traces de leurs angoisses ou de leur mal-être.
Il partira très loin au Japon sur une petite île peu touristique et sera reçu par Monsieur et Madame Ito à la rencontre d’un monde où les sourires remplacent les paroles. La méditation, la marche, le sommeil, la découverte du travail de Monsieur Ito céramiste qui répare avec de l’or des poteries brisées et leur donne une nouvelle vie encore plus brillante, la passion de Madame Ito pour les tissus, une collectionneuse de beautés, tout ce monde insolite marque une trace continue dans ce qui va être la nouvelle vie de Simon. Car jusqu’à aujourd’hui Simon a tenté de réparer des vies, Monsieur Ito redonne vie et brillance à ses céramiques en les élevant au niveau d’œuvres d’art, Madame Ito sort de l’oubli le travail traditionnel  des tisseurs et des teinturiers qui n’atteignent une approche de la perfection qu’avec une patience infinie.
Jeanne Benameur rappelle avec douceur que tout procède par étapes, le temps est le joyau nécessaire pour atteindre tout accomplissement. Ce temps, cette patience, l’auteure l’incarne dans ce psychanalyste qui a consacré sa vie à aider ses patients et désormais s’attache à retrouver avec patience les traces de sa propre vie.
Une nouvelle fois Jeanne Benameur offre au lecteur un magnifique roman.
Philippe BESSON : Paris-Briançon (Ed.Julliard – 208 pages)
La SNCF ayant réhabilité les trains de nuit l’auteur nous invite à bord de ce Paris-Briançon dans lequel vont prendre place des personnages qu’il va nous présenter,  les plaçant à bord avec calme et sérénité : Un médecin, une mère de famille et son enfant, un sportif, un représentant de commerce, un couple de retraités, une bande de jeunes. Mais il nous annonce que tous n’arriveront pas à destination.
Le mystère s’installe : Crime ? Attentat ? Chacun  prend ses marques, partage sa vie avec ses covoyageurs, découvre les facettes cachées de leur vie. Ça ronronne, Ça vit.
Et soudain le clash ! (que l’auteur nous demande de ne pas dévoiler)
Belle étude de personnages, de l’ambiance d’un wagon filant vers un futur incertain, des sentiments qui pointent leur nez, parfois dévoilés par l’aventure et la fragilité du destin. Émouvant et tranquille à la fois, comme souvent avec cet auteur.

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Sorj CHALANDON : Enfant de salaud (Ed. Grasset – 329 pages)
Une fois de plus Sorj Chalandon évoque pour nous le personnage de son père que l’on avait déjà pressenti dans « La légende de mon père » ou dans « Le troisième mur ».
Ce fut le problème de sa vie.
Le jour où son grand-père lui a révélé qu’il était un enfant de salaud, il n’a eu de cesse de comprendre où était la faille. Comment comprendre ce qui n’allait pas dans sa filiation sans jamais lui poser la question mais en essayant de comprendre au travers des récits décousus, des  mensonges fantasques qu’il lui faisait ?
Il aurait eu mille vies : résistant, SS de pacotille, patriote d’occasion jusqu’au jour où ce fils tourneboulé mais admiratif découvre la vérité : un extrait de casier judiciaire mentionnant son incarcération à Lille en 1945 pour indignité nationale.
A partir de là, l’auteur n’aura de cesse de faire avouer la vérité à son père avec qui il suit le procès de Klaus Barbie à Lyon en 1987. Pendant sept semaines le narrateur attend que le père s’effondre, qu’il avoue ses mensonges. En vain…
Roman sincère et poignant devant un fils qui aurait pu aimer son père qui a failli. Ce n’est pas tant son comportement pendant dans la guerre qu’il lui reproche mais le mensonge envers un fils qui ne peut se construire à travers lui et qui ne peut lui pardonner. .
Une écriture sobre et incisive; un roman qui se dévore. Du bon Sorj chalandon
Eve de CASTRO : L’autre Molière (Ed L’Iconoclaste – 347 pages)
17 février 1673, Molière vient de mourir à son domicile après un malaise pendant la représentation du Malade Imaginaire. Les diverses personnes ayant entouré le célèbre comédien pendant sa vie vont nous parler à tour de rôle dans de brefs chapitres.
Armande Béjart, son épouse, Pierre Corneille, Madeleine Béjart, Marie Corneille, Michel Baron, comédien de la troupe et Molière lui-même. L’auteur va par leurs bouches prétendre que Corneille aurait aidé Molière dans l’écriture de son abondante œuvre théâtrale ?
Quel que soit le bien fondé d’une telle thèse, on se laisse prendre au jeu en lisant les prétentions de chacun qui permettent le rappel de beaucoup de points de leurs biographies mais aussi le récit de points invérifiables. Une forme originale, une plongée dans le monde du XVIIème siècle et l’envie de relire ce grand auteur qu’a été Molière.

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Maryline DESBIOLLES : Charbons ardents (Ed du Seuil -136 pages)
Cet ouvrage est l’occasion pour Maryline Desbiolles de se pencher sur la Marche pour l’Égalité et contre le racisme dite « Marche des Beurs » qui a eu lieu de Marseille à Paris du 15 octobre au 3 décembre 1983. La pandémie l’a empêché de faire le grand ouvrage qu’elle souhaitait, l’obligeant à se contenter d’entretiens téléphoniques auprès des participants et témoins de l’époque.
C’est donc une courte histoire à plusieurs voix qui brosse ce mouvement non violent lancé par un prêtre catholique et un pasteur s’inspirant de Gandhi, pour protester contre les violences policières subies par la jeune population issue de l’immigration des Minguettes, dans la Zup de Vénissieux dans le Rhône. Après avoir été reçu par François Mitterrand à Paris, les manifestants ne pousseront pas plus loin leur mouvement qui sera récupéré quelques temps plus tard par SOS Racisme.
Pour l’auteur, on ne nait pas libre et il faut combattre pour le devenir.
David  FOENKINOS : Numéro deux (Ed Gallimard – 235 pages)
Pour Martin Hill, être en compétition pour le rôle principal de Harry Potter relève du rêve le plus fou et pourtant l’alignement des planètes semble lui être favorable jusqu’à ce que la décision finale soit prise, ce sera un autre garçon qui commencera une série incroyablement longue jusqu’à huit films !
Comment vivre cet immense espoir déçu à la parution de chaque nouveau livre de J.K.Rowling, une marchandisation qui touche la planète entière et le rappel douloureux d’une ressemblance frappante avec le nouveau héros Daniel Radcliffe.
Le jeune Martin Hill se replie sur lui-même aidé par des parents aimant mais séparés, la mère en France, le père en Angleterre.
David Foenkinos aborde le rôle très souvent mal vécu du numéro deux, ou du numéro quatre aux jeux olympiques, jamais nommé et pourtant un athlète qui devra attendre quatre longues années pour retenter l’exploit.
La vie de martin Hill (colline en anglais, noter l’humour grinçant de l’auteur) sera une série de renoncements et d’effacement jusqu’à une rencontre magique, à vous de la découvrir en lisant ce très agréable et attachant roman de David Foenkinos.

 





France 2 – Samedi 5 mars à 21.10
En marche pour l’Eurovision

Animé par Laurence Boccolini et Stéphane Bern

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Après le succès de l’édition 2021, « Eurovision France, c’est vous qui décidez ! » est de retour !
Lors de cette soirée exceptionnelle, vous pourrez choisir qui succèdera à Barbara Pravi et portera les couleurs de la France au concours Eurovision de la chanson 2022 à Turin le 14 mai prochain.

Stephane Bern, Laurence Buccolini, Eurovision 05_0

Ce programme événement, animé en direct par Laurence Boccolini et Stéphane Bern sur
France 2, vous présentera les artistes et les 12 titres en compétition dans une sélection musicale très éclectique. Les téléspectateurs et le jury composé de 10 personnalités, présidé par Jenifer auront un rôle essentiel dans la sélection.

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Qui représentera la France à l’Eurovision 2022 ? C’est vous qui décidez !

 



Toulon… Jean-Marc BARR à l’eau !

JEAN-MARC BARR

Ce 11 septembre a été le jour des retrouvailles.
D’abord, l’après-midi, c’est à l’anse Pipady, située derrière la Tour Royale au Mourillon, que l’ami Jean-Marc Barr nous avait conviés. Il y proposait sa journée musique subaquatique dont il nous avait parlé quelques jours auparavant au Liberté (Voir article) et on le retrouvait sous une chaleur caniculaire, nous habillés, lui à poil, avec son ami le musicien et compositeur Michel Rodolfi.
Une plage noire de monde où Jean-Marc se balade, heureux comme… un poisson dans l’eau,  souriant et parlant en toute simplicité avec les gens venus lui faire une photo ou un selfie et lui s’y prêtant avec son habituelle gentillesse.
Etant donné qu’on n’avait pu faire que quelques photos sur la place de la Liberté, il nous avait proposé de faire quelques dans son élément : l’eau.

JEAN-MARC BARR JEAN-MARC BARR

Et voilà notre photographe crapahutant sur les rochers pour faire des photos avec le fameux tee-shirt de ce bel événement «Sea of sound» puis se prêtant à un déshabillage pour glisser (dans tout le sens du terme, tant il y a de pierres et d’algues) dans cette eau qui lui est devenue aussi habituelle que la terre ferme !
Michel Rodolfi est venu l’y rejoindre pour quelques photos, les baigneurs profitant de l’aubaine pour faire de même, Jean-Marc s’y pliant avec patience et son éternel sourire en toute simplicité.
Malgré cette chaleur, il fallut bien le laisser travailler et quant à nous, de notre côté, deux autres rendez-vous nous attendaient.
Promesse de se revoir bientôt avec Jean-Marc devenu un ami au fil des 20 ans de rencontres datant du «Grand Bleu».

Jacques Brachet
Photocreations.fr



Jean-Marc BARR dans le grand bleu de Toulon

JEAN-MARC BARR
Photos
creation.fr

Retrouver Jean-Marc Barr, c’est retrouver un grand sourire, une vraie gentillesse, une belle simplicité mais aussi une confiance totale en l’homme, à la nature… A la vie.
Marqué à vie par son interprétation de Jacques Mayol dans «Le grand bleu», il est devenu l’homme de l’eau, de la mer, des océans.
Il était d’ailleurs venu, voici quelques temps, présenter au Six N’Etoiles de Six-Fours le film hommage à Mayol auquel il prêtait sa voix off : «L’homme dauphin».
Et voilà qu’il revient à Toulon, invité par Charles Berling et le Liberté, pour un événement hors normes qui se déroulera le 11 septembre de 13h à 19h dans l’anse de Pipapy, intitulé «Sea of sound».
C’est un concert subaquatique proposé par Michel Rodolfi, compositeur, à qui nous devons «Sonic waters 1981», un spectacle dans lequel il mêle ses propres musiques qu’il interprète en immersion dans des piscines, à des chants de baleines, de dauphins, des cliquetis d’écrevisses, des sons venus de divers poissons, mais aussi tortues et autres perroquets…
Aujourd’hui, voici que le rejoint dans l’eau Jean-Marc Barr qui dira des poèmes d’Erri de Luca, d’Homère, de John Cage…
Tous deux sont venus à Toulon pour y faire des repérages et préparer cet événement unique et original.
L’occasion de retrouver Jean-Marc qui nous parle de ce fantastique projet.

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«Jean-Marc comme est né ce projet ?
De ma rencontre avec Michel Rodolfi.
Ce qui est incroyable c’est qu’avant de venir m’installer en France, je vivais aux Etats-Unis où je faisais mes études à l’université de San Diego. Et alors que je venais en France, Michel, lui, entrait à cette université. Nous nous sommes donc croisés sans jamais nous rencontrer. Et puis, lorsque s’est tourné «Le grand bleu», il travaillait sur le film… Et nous ne sommes jamais vus !
Finalement, nous nous sommes rencontrés voici quatre ans à Villefranche où il donnait son concert. Nous avons beaucoup discuté et émis l’idée que, dans son spectacle, on pouvait y ajouter des poèmes en le rejoignant dans l’eau
Ainsi est né ce spectacle «Le cinquième rêve», tiré d’une histoire culte écrite par Patrick van Eerensel dont l’héroïne est une sirène.
Ces poèmes, tu les as appris par cœur ?
(Il rit) Non, je les lis sur des feuilles plastifiées, avec des lunettes !
Nous serons donc sous l’eau, entourés de spectateurs qui seront autour de nous. Ce sera la première fois que nous le ferons en mer et nous ne savons pas encore ce que ça va donner. Dans une piscine, ça donne des vibrations sur tout le corps. C’est à la fois impressionnant et émouvant.
C’est à l’opposé d’une musique de night-club, faite pour danser, s’exciter. Là, on redécouvre des émotions qu’on a perdues avec cette harmonie eau-musique-poésie et ces personnes tout autour. Ça génère une grande relaxation, une spiritualité que l’on a un peu perdue, par rapport à notre propre insignifiance et au sacré de la mer.
C’est en fait plus qu’un spectacle…
Oui car on y découvre des valeurs plus importantes qu’un simple spectacle. C’est d’abord un vrai spectacle culturel qui peut rassurer sur l’humanité alors qu’on vit en ce moment des choses horribles, des violences, des catastrophes. Nous sommes tous ensemble dans le même bain ! C’est une sorte de glisse sémantique et poétique pas seulement agréable mais fondamentale pour retrouver la mer et ce qu’elle représente, et de flotter dans le temps»

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Vous découvrirez donc ce spectacle étonnant et initiatique qui se déroulera le 11 septembre, de midi à19h dont le déroulera sera minuté et fait de six séquences :
De midi à 13 heures, la mer donne le la  : Le public s’immergera dans l’anse aux sons de cette musique à la fois aérienne et sous-marine.
De 13h à 14h, ouverture sonique : La musique se déploie dans toute l’anse à la vitesse de 1450 mètres-seconde, Jean-Marc, maître de cérémonie, apparaît.
De 14h à 15h, le lagon enchanté : Restitution acoustique avec la musique mêlée aux cris et chants d’animaux que Michel interprète avec son vibraphone futuriste : le thevenium.
De 15h30 à 16h30, bleu outremer : C’est un chorus de baleines qu’a enregistré Michel en Polynésie.
De 17h à 18h, World-word-mix : Jean-Marc entre dans l’eau pour dire ses poèmes, accompagné par un chill-out electro-jazz auxquels s’ajouteront des messages vocaux porteurs d’espoir sur le futur de la mer, qui ont été enregistrés via le site web «Sea of sound».
De 18h à 19h, Bleu nuit : Voici qu’arrive le chant des sirènes au milieu de sons cosmiques et autour de Jean-Marc qui incarne les marins et les voyageurs mythiques, d’Ulysse au Surfer d’argent.
Comme on peut l’imaginer, les Toulonnais auront la chance de découvrir un spectacle hors du commun célébrant la mer.

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«Jean-Marc, dans la mesure où Michel toi présenteront ce spectacle pour la première et unique fois, comment vous y préparez-vous ?
Nous avons fait des repérages et nous nous sommes entraînés dans des grottes : la source St Martin, pas loin d’ici, dans la vallée de Dardennes, et en Ardèche près du Pont de l’Arc.
Finalement, depuis «Le grand bleu», tu es toujours associé à la mer !
En fait – dit-il en riant – ce film a tellement marqué que dès qu’on parle de mer, on pense à moi ! A tel point que lorsque Mayol est décédé, un journal a mis ma photo au lieu de la sienne dans l’article !
C’est d’ailleurs un peu pour ça que j’ai accepté de prêter ma voix au film «L’homme dauphin» afin de rendre hommage à cet homme génial et fantasque, même si, à la fin de sa vie, le succès lui était monté à la tête. Et je crois qu’il avait pris ombrage du fait qu’on m’associait toujours à lui.
Parlons un peu de ton actualité. Car, même si tu n’as jamais été une star, tu es toujours entre deux projets !
Je n’ai jamais voulu être une star, je n’ai jamais fait ce métier pour la gloire ni pour l’argent. Je suis comédien par passion mais je me considère comme un homme normal qui vit sa vie comme beaucoup de gens.
Je me sens très privilégié de pouvoir vivre de mon métier. Mais je vis en toute liberté, en tournant ce que j’ai envie de tourner et en faisant des choses qui me passionnent.
J’ai quitté justement mon pays natal, l’Amérique, pour ne pas avoir cette contrainte de réussite à tout prix. Ici je me sens libre, je n’ai pas de pression. Le métier ne m’a pas changé, je suis honnête avec moi-même, je vis dans ma vérité. Au bout de trente ans de métier, j’ai toute confiance à la vie et j’ai toujours plein d’envies.
En ce moment d’ailleurs tu es sur tous les fronts, télé, ciné…
Et je voyage beaucoup, c’est vrai !
Je viens de tourner un film en Pologne qui s’intitulera en français «La terre silencieuse» dans lequel je joue… un professeur de plongée ! Je te donne son nom ? Prends ton élan : Agnieszka Woszczynska !
Je viens de présenter au festival de Lille «La corde», une série mi-métaphysique, mi-horreur de Dominique Rocher avec Jeanne Balibar et Suzanne Clément entre autres.
J’ai coréalisé, produit et joué dans «Les indociles» de Pascal Arnal avec qui j’avais déjà travaillé.
Je joue mon propre rôle dans la série de TF1 «Je te promets» avec Camille Lou et Marilou Berry qui est aussi réalisatrice et qui est une belle personne.
J’ai tourné dans une série britannique «Little birds», tiré du roman d’Anaïs Nin et dans «Garçon Chiffon» le premier film de Nicolas Maury (Dix pour cent) qu’hélas à cause du Covid, je n’ai pas encore pu voir.

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Tu vois mes choix ne se portent pas sur des super stars ou des super héros. Je n’ai pas envie de ça. Et quand je vois le nombre d’artistes célèbres qui vivent mal leur gloire, leur métier leur âge, la peur de ne plus jouer, de ne plus plaire, de manquer d’argent, je ne les envie pas…
Mais certains m’envient !!! »

Propos recueillis par Jacques Brachet





Bricquebec en Cotentin
Gilbert CONAN : Promenade au long des tableaux

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Le peintre Gilbert Conan est né dans le Morbihan mais vit, peint et écrit essentiellement en Normandie. Il a effectué diverses missions dans plusieurs pays, a fréquenté les déserts du Thar, du Sahara et de l’Atacama : déserts qui  influencent largement sa peinture. Il peint aussi la Bretagne et le Cotentin. Il a exposé en France, notamment dans le Var, et à l’étranger. Le peintre se double d’un écrivain, dont les réflexions sur sa peinture sont originales et saisissantes.
Au cours de la promenade la lecture devant les tableaux est assurée par Patricia Drouet de la Médiathèque de Coutances et par Gilbert Renouf, écrivain et lecteur émérite, venu spécialement de Toulon. Il est également responsable des éditions Villa-Cisneros et de la revue «La lettre sous le bruit».
Gilbert Conan présente ici ses œuvres récentes. C’est une  belle occasion pour ses aficionados de contempler ses nouvelles peintures, et pour les autres de les découvrir. C’est un festival de couleurs, de formes et d’apparitions. On entre dans la fantasmagorie des rêves et des désirs, des appels secrets. Sa peinture force à imaginer, à descendre au fond de soi-même, à communier, voir à communiquer mystérieusement avec le peintre.
Dans cette nouvelle production, Barfleur la charmeuse est très présente dans ses habits de mer, d’ombres et de lumières. On sent, on saisit que c’est là que le peintre est en parfaite osmose avec son environnement.
Dans ses nouvelles œuvres le bleu domine, pas étonnant car on le sait, le bleu, entre autres significations, est synonyme d’évasion, et pour Égyptiens,  le bleu était une couleur porte-bonheur liée à l’immortalité et à la vérité. Nous mourons, les œuvres d’art restent.
Gilbert Conan déclare que ses tableaux sont des fenêtres sur la vie.  Il tente parfois d’expliquer le cheminement de la fabrique du tableau. On l’a vu, en certaines occasions, partir d’une toile vierge et peindre un tableau devant le public, dans un temps donné, sur une musique choisie.
Refusant l’antagonisme figuratio-abstraction il déclare que c’est le même combat. Il faut au peintre des pigments, de l’huile de lin et du temps pour faire sortir quelque chose de soi, qu’on ne s’attendait pas à y trouver.

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Dans le cadre de l’exposition deux déambulations étaient prévues devant quelques  œuvres au cours desquelles le peintre faisait part, à un public sous le charme, de ses réflexions sur son œuvre, réflexions techniques, métaphysiques, philosophiques, voire eschatologiques, ou tout simplement empreintes d’humour, insistant sur l’influence du désert dans sa peinture qui oscille entre le rien et le vide. Il dévoila aussi quelques secrets du métier.
Ponctuant les arrêts devant les tableaux, Gilbert Renouf et Patricia Drouet lisaient à tour de rôle des extraits de différents livres du peintre, extraits qui étaient en parfait écho au tableau et au discours de l’artiste. Les deux lecteurs s’emparaient d’un tableau, y faisant résonner leur voix et la charge des mots, nous plaçant nous, regardeur auditeur, au cœur de l’œuvre.
Au passage, notons quelques réflexions du peintre : Comment peindre la tempête intérieure qui n’a plus de sens ? – Que se passe-t-il quand la lumière vient ou disparaît ; comment saisir l’instant ? – Essayer de trouver par la peinture s’il existe toujours des chemins possibles. (Le chemin est une métaphore récurrente dans son œuvre.)
Je ne résiste pas au désir de citer quelques lignes de la Non-Préface de Gilbert Renouf au livre «Parcelles», du peintre, car elles réunissent les trois faces de l’artiste, à savoir, l’homme, le peintre et l’écrivain : «Gilbert Conan  est un enfant de l’océan, des côtes hachées et du désert. Des uns aux autres, cela ouvre pas mal de voies. L’océan en se retirant encre le sable de paysages et de visages. Il n’est pas certain d’ailleurs que l’auteur veuille vraiment les sauver de la marée suivante. Et pourtant. Il sait en tout cas que lorsque la mer reviendra, ce ne seront plus les mêmes paysages, et les visages peut-être regarderont ailleurs, et les oiseaux finiront les cadavres.»
Pour Gilbert Conan peinture et écriture sont inséparables, tant l’une influence l’autre qui inspire l’une. « Mes réalisations, c’est de l’écriture picturale qui pousse à la réflexion dans les couleurs. »

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Serge Baudot (Correspondant en Normandie)
Les textes lus étaient  extraits des ouvrages suivants : « Ombres et Lumière » (Gilbert Conan – éditions La feuille de thé) – « Parcelles » (Gilbert Conan) – « Fenêtres dans l’atelier » (Gilbert Conan – Gilbert Renouf) – « Venant de la nuit » (Gilbert Renouf) – tous trois aux éditions Villa-Cisneros.
Exposition :
Cour du château – Salle du Chartier
samedi et lundi 10h30 -13h / 15h – 18.30 – Du mardi au dimanche : 15h – 18h30

 



Six-Fours – Théâtre Daudet
Le retour de la troupe du collège Reynier

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Au théâtre Daudet on entre dans une ruche virevoltante où une nuée d’abeilles parle, rit, gesticule et surtout – car ces abeilles sont des apprentis comédiens – répètent consciencieusement ce qui sera leur spectacle de fin d’année.
Un spectacle dont on ne savait pas, voilà une semaine, s’il pourrait être joué à cause de la situation sanitaire qu’il faut vivre au jour le jour.
Puis tout s’est précipité : le spectacle aura bien lieu et du coup, tout le monde s’affaire à son texte, à ses costumes, à la lumière, au son… autour de leur reine.
Cette reine est prof de français au collège Reynier… Enfin, était, puisqu’elle nous annonce sa retraite.

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L’équipe technique et… La reine des abeilles !

Come back : il y a 15 ans déjà, cette prof nommée Marie Paule Martinetti, fan de théâtre, décide de créer un spectacle de fin d’année. Ravis, les élèves relèvent le défi et vont, entre deux cours, retrouver la salle de répétitions. Fébrile, Marie-Paule ne savait pas ce que ça allait donner mais, fonceuse et énergique, elle y mit tout son cœur et ce fut un succès.
Forte de ce succès et des talents prometteurs découverts au fil des années scolaires, elle créé une
Une sorte de compagnie, la troupe de Reynier.
Du coup ce spectacle revient chaque année, avec des élèves nouveaux et quelques «anciens» qui s’accrochent et viennent au fil des années, même après avoir quitté le collège, comme Yannis Bannour-Lecoq et Victor Raquin, que j‘ai connus petits et qui ont bien grandi depuis… Enfin, pour l’un d’eux !
Ces ados sont on ne peut plus sympathiques, passionnés de théâtre, et ce qui est drôle et émouvant c’est qu’une année sur l’autre on les voit grandir, mûrir, s’affirmer, bien dans leur tête.

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Un vrai plaisir de les retrouver, tout comme Marie-Paule qui vibre toujours autant autour du théâtre et de ce qu’elle accomplit avec ces élèves avec qui elle partage, toujours avec autorité, complicité et je crois, une grande tendresse.
Au programme cette année, deux parties, la première, étant intitulée «Vous avez dit théâtre ?», une série de saynètes autour… du théâtre ! C’est à la fois drôle, pertinent, original et les voici passant de duos en trios, de scènes en thèmes où l’on retrouve le théâtre dans tous ses états, qu’ils interprètent avec brio, humour avec des textes drôles, quelquefois iconoclastes mais qu’ils s’approprient avec une grande assurance.
La seconde partie est une adaptation d’un roman de Daniel Keyes «Des fleurs pour Algernon» datant de 1966 au titre éponyme, ayant fait l’objet de nombreuses adaptations théâtrales, cinématographiques, télévisées.
C’est l’histoire de Charlie, 32 ans, retardé mental, qui, à l’hôpital, entouré de professeurs, se bat pour progresser. Il se bat aussi contre Algernon, une souris avec laquelle on le fait entrer en compétition. Elle a été opérée du cerveau et Charlie va l’être aussi.
Au départ, il n’évolue pas mais tout à coup son évolution est remarquable. Jusqu’au jour où Algernon commence à régresser puis à mourir, ce qui fait comprendre à Charlie que le même sort va lui être réservé.

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Une science-fiction qui raconte la lutte de ce jeune homme pour essayer de vivre normalement, malgré les humiliations et les moqueries de son entourage. C’est plein d’humanité, d’humour aussi quelquefois et une grande émotion vous parcourt grâce à Lucie Verdier qui joue Charlie avec une maîtrise incroyable, immense performance de ce petit bout de femme presque seule en scène et qui tient le rôle avec maestria de bout en bout. Elle a d’ailleurs reçu le prix d’interprétation féminine au Pôle Jeune Public des Comoni. La pièce ayant également reçu le prix du public et le trophée des collèges, prix tout à fait mérités tant cette pièce a été montée avec originalité et sobriété. Quant à Lucie, elle est peut-être à l’orée d’une carrière de comédienne. Tant elle est magnifique et bouleversante.
Et puis, après avoir laissé couler une petite larme, le spectacle va se terminer dans une cascades de larmes… de rires cette fois, avec nos deux  «vétérans» Victor et Yannis qui reprennent la chanson du groupe Il était une fois, «J’ai encore rêvé d’elle» façon les Frères Talloche, tout en mimes et grimaces, qui ont fait crouler de rire une salle qui leur a fait une standing ovation.

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Deux personnalités, deux talents comiques, un duo irrésistible et là encore, une belle performance pour clore cette soirée pleine de charme, de jeunesse, de vrais talents menée tambour battant par Marie-Paule Martinetti, une fois encore terminant sans voix et aussi très émue et fière de «ses petits»
«Je suis fière d’eux et ces trois prix sont la consécration finale pour ma retraite» me dit-elle avec émotion… De la voix qui lui reste !
La retraitée se porte bien, elle est déjà pleine projets car ce n’est pas encore qu’elle quitte ses petits protégés qui l’aiment et la respectent et sont heureux de monter sur scène avec elle.

Jacques Brachet



Besse sur Issole : Sauvegarder la fontaine de la Marianne

PHOTO FONTAINE MARIANNE

La Fondation du patrimoine, en partenariat avec la commune de Besse sur Issole, travaille à la sauvegarde du patrimoine en péril. Aujourd’hui, c’est la Fontaine de Marianne de Besse sur Issole, dans le département du Var qui à besoin de votre aide pour continuer d’éclairer sa ville.
Dans le cœur de ville de Besse sur Issole, le flambeau élevé, une Marianne en fonte bronzée guide ses habitants vers la liberté. En effet, La Marianne tient un flambeau garni d’un luminaire électrique et éclaire ainsi le lieu qui l’entoure. La statue repose sur une vasque en calcaire gris – rose, cerclé d’embouchures d’eau à têtes de lions. Un massif en calcaire blanc, à quatre canons de plan octogonal et d’élévation droite recueille l’eau.
Ainsi, la fontaine se dresse fièrement au centre de la rue de la République. Pour que la fontaine rayonne des travaux sont nécessaires : nettoyage, peinture et restauration des pierres anciennes pour faire fonctionner la fontaine.
Aidez Marianne à tenir le flambeau.
En juillet 1888, le Maire de l’époque, Alexandre Souleyet, décide avec l’accord de son conseil, la construction d’une fontaine monumentale pour embellir le cœur de ville.
En septembre 1891, la fontaine de Marianne remplace l’ancienne fontaine du Pradon. La statue de Marianne a la particularité de porter son flambeau à gauche. Ainsi, le maire du village, alors socialiste, marque sa préférence politique. La statuaire est créée, par Louis Gasne, maître de forges à Tusey, sur le modèle de la statue de Georges Michel de 1889. La pierre de taille est collectée dans les carrières de Tourris, près de Toulon. Et c’est depuis le 30 juillet 1891 que la statue trône dans l’axe de la tour de l’horloge du village de Besse sur Issole.

PHOTO FONTAINE MARIANNE 1 PHOTO FONTAINE MARIANNE 2

La restauration de la statue de Marianne, des têtes de lions et des pierres est indispensable à la sauvegarde de la fontaine. Les statuaires seront sablées avec un sable très fin et à une distance suffisante pour ne pas détériorer la fonte. Cela permettra de garder en état les symboles qu’ils représentent : la liberté, la fraternité et l’égalité. Aujourd’hui, la fontaine de la Marianne représente, pour ses habitants, la carte d’identité de la commune de Besse sur Issole.
La Fondation du Patrimoine
Première institution de défense du patrimoine, la Fondation du patrimoine sauve chaque année plus de 2000 monuments, églises, théâtres, moulins, musées etc. Elle participe à la vie de centres-bourgs, au développement de l’économie locale et à la transmission des savoir-faire.
Forte de 20 ans d’expérience, elle a su développer des outils efficaces, lui permettant de mener de nombreuses actions de restauration aux côtés des collectivités et propriétaires privés.
Reconnue d’utilité publique, la Fondation du patrimoine offre une garantie de sécurité et une transparence financière. Chaque projet fait l’objet d’une instruction approfondie et d’un suivi rigoureux. Sur le terrain, un solide réseau d’experts, composé de bénévoles et salariés, accompagne les projets et ouvre ainsi chaque jour à la préservation de notre patrimoine et de nos paysages.
L’appel aux dons s’adresse à tous, particuliers et entreprises souhaitant participer à la réalisation de ce projet patrimonial, mémoriel et historique.
Rendez-vous sur : www.fondation-patrimoine.org