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Scaramouche Jones or the Seven White Masks
Scaramouche ou les sept masques blancs
Théâtre de Nesles, Paris – novembre 2023


Scaramouche Jones (à ne pas confondre avec le Scaramouche de la commedia dell’arte) est un clown blanc né en 1899 et décédé fin 1999.  La pièce est un monologue écrit par Justin Butcher, joué dans le monde entier. Repris superbement à Paris par Les Clack, dans une mise en scène de  Patricia Kessler.
On est au Nouvel An 1999. C’est son anniversaire. On voit Scaramouche sortir de scène sous les applaudissements après sa dernière représentation, et rejoindre sa loge où il va se dévêtir des apparats du clown, conçus par Jackie Clack, tout en racontant sa vie, brossant en même temps une revue du XX° siècle. Il est à la fois épuisé, l’âge et le spectacle, et heureux d’être encore sur scène. Il s’exclame à plusieurs reprises « What a Day » (Quelle journée) d’abord ravi, le succès, puis triste, adieux à la scène. Il sait qu’il va bientôt mourir.
Côté cour : la table de maquillage, miroir éclairé par des ampoules rondes. Sur le plateau deux malles comme points d’appui ; un rideau rouge et jaune, flamboyant, côté jardin qui donne sur la scène imaginaire. Lumières minimalistes de William Orego Garcia, mais le décor est planté, l’atmosphère magnifiquement rendue. On est à côté de Scaramouche, son invité dans la loge, ce qui donne cette atmosphère intimiste à la pièce.

Scaramouche Jones resplendit dans son costume de clown blanc, noir, trop grand, chemise blanche à plastron, boule de nez rouge, immense nœud papillon rouge et blanc, perruque de clown, dégarnie sur le crâne et cheveux touffus sur les côtés, mitaines blanches qu’il gardera jusqu’à la fin, énormes chaussures, chaussettes à raies rouges et blanches. Au fil du récit il enlève le nez, puis le nœud papillon, la perruque, les chaussures, la veste, le pantalon, pour se retrouver en caleçon et Tshirt blanc.
Il conte sa fabuleuse histoire. Il naît à Trinidad d’une mère prostituée et d’un père anglais. Quand sa mère est tuée il est livré à un Arabe, marchand d’esclaves de Mombasa, puis il est charmeur de serpent au Sénégal, par la suite il voyage avec un Prince de Venise, finalement il se retrouve à Milan pour finir dans un camp de réfugiés en Croatie. C’est là qu’il découvre son talent de clown quand on l’a chargé de faire rire les enfants promis à la chambre à gaz.
Enfin il va pouvoir acquérir un passeport anglais, car son père était un Englishman, avec l’obligation de prouver qu’il n’était pas nazi, et en ajoutant Jones à Scaramouche. Pas de plus grand bonheur pour lui.
Ainsi il passa les 50 premières années de sa vie d’aventure en aventure, et les 50 dernières comme clown acclamé dans le monde entier.
Les Clack est littéralement habité par la pièce, il est Scaramouche Jones, il est entré dans le costume pour lui donner vie. Devant nous c’est Scaramouche Jones en chair et en os qui nous raconte sa vie. Les Clack dégage une présence, un magnétisme, qui nous entrainent dans une émotion incontrôlable. Le personnage est touchant. Par son jeu Les clack dépasse le comique, on est devant un clown tragique. On suit sur son visage, sur ses attitudes, l’histoire de cette vie peu banale. Dans la scène finale, dans une lumière bleutée, on voit sur ce visage blanc, toute la détresse du monde, l’angoisse devant la mort qui approche. L’air de dire : C’est fini ! On est au bord des larmes.


La direction d’acteur de Patricia Kessler est remarquable ; elle a su faire occuper toute la scène par le comédien, donnant l’impression qu’ils étaient plusieurs.
Dommage que la pièce ne soit pas traduite en français.
Le britannique Leslie (dit Les) Clack, acteur bilingue, n’est pas un inconnu pour les Varois puisqu’il a vécu à La Seyne sur mer, et plusieurs années à La Valette, où il s’est fait connaître avec « Gros Câlin » de Romain Gary. Il est médaille d’or du conservatoire de Toulon. Après avoir beaucoup œuvré pour le théâtre dans notre région il s’installe à Paris en 1980. En 1991 il fonde la compagnie « Dear Conjunction » avec Barbara Bray et Patricia Kessler. L’aventure continue.

Serge Baudot

Notes de Musique

EYM TRIO – Bangalore – Melmax Music – 8 titres
Ce trio, originaire de Lyon s’est formé en 2011 par la rencontre de trois musiciens Elie Dufour au piano, Marc Michel à la batterie et Yann Phayphet à la contrebasse.Pour ce nouveau disque ils ont invité la chanteuse/flûtiste indienne Varijashree Venugopal qu’ils avaient rencontrée à Bangalore (Inde du Sud, d’où le titre). Les musique de l’Inde (elle sont nombreuses) ont toujours intéressé les musiciens occidentaux : Coltrane, les Beatles. Le sitariste Ravi Shankar (Inde du Nord) a connu un immense succès en Occident et a influencé nombre de Musiciens. Eym Trio reprend cette lignée. Une rencontre réussie et fructueuse entre le jazz et la musique carnatique.Varijashree Venugopal est née en 1991. Dès les premières années de sa vie elle était capable de reconnaître jusqu’à 200 ragas, elle donna son premier concert à l’âge de 7 ans. Elle s’est delà frottée à la musique occidentale, notamment avec le compositeur et bassiste américain Michael League.Sa voix, chaude, module à la façon d’une flûte sehanai, comme par exemple sur « Jagadoddarana » ou encore « I’m travelling Alone », et là le trio fait des incursions très jazz. Elle scatte d’une façon qui rappelle la chanteuse coréenne Youn Sun Nah comme sur « No Madness ».Un disque qui répond au Mahavishnu Orchestra de John McLaughlin. EYM Trio a réussi une œuvre originale qui crée un univers assez envoûtant.

SOPHIE DARLY – Slow Down Fast – Bros Records / L’autre Distribution – 8 titres
La chanteuse franco-suisse nous offre un troisième album avec un curieux titre en oxymore : Ralentir vite. Ce n’est pas un titre pour faire bizarre, c’est au contraire une profession de foi parfaitement réalisée. La musique prend son temps, les paroles respirent en chantant l’amour, bien sûr, les rêves, les choses de la vie. Elle possède une voix lisse, soul, qui prend du grain dans le grave. Elle chante avec conviction et avec des sautes harmoniques assez subtiles. Elle est parfaitement entourée par des arrangements à la frontière du jazz. Il faut dire qu’on trouve sur certains morceaux Pierrick Pédron au sax alto, Julien Alour à la trompette, et une rythmique de choix avec Arnaud Gransac (p), Daniel Mizrahi (g, clav), Antoine Reininger (b), et Matthieu Penot (dm).« In the Silence of the Night » est assez emblématique de l’esprit du CD. On trouve des effluves de blues dans « Love with a Twist ». « Monster B » sonne très chanson années 50 avec un arrangement bien d’aujourd’hui. On retrouve dans ce disque l’atmosphère country/pop/jazz des seventies : Bob Dylan, Joan Baez, etc. avec les reflets du jour. Sophie Darly, un maillon fort dans la chanson d’aujourd’hui

Serge Baudot

DORIAND : Parolier cœur fidèle


Il se nomme Laurent Lescaret, se prénomme Dorian mais, afin qu’on ne l’appelle « Doriann » il a ajouté à son prénom un D, devenu son nom d’artiste « Doriand ».
Sur la couverture de son livre « Un homme de paroles » paru aux éditions Léo Scheer, il apparaît en dandy mâtiné Gainsbourg, regard sûr de lui, presque arrogant.
Dans la vie c’est tout autre : timide, peu sûr de lui, doutant sans arrêt.
Parolier talentueux, homme de l’ombre, il eut aimé être chanteur dans la lumière mais l’auteur a pris le pas sur le chanteur qui a écrit avec bonheur et succès pour Lio, Etienne Daho, Julien Doré, Héléna Nogueira, Camélia Jordana, Sylvie Vartan, Mika, Michel Polnareff, les L5…
La chance et le hasard vont lui faire se rapprocher de ses idoles : Lio, qu’il adore tout jeune, qui possède ses poster dans sa chambre et qui, par miracle va venir s’installer près de chez lui. Il ira sonner à sa porte et elle le recevra en toute simplicité, alors qu’elle n’a pas la réputation d’être simple ! Il adore Daho et a beaucoup de points communs avec ce chanteur qui, découvrant une de ses chansons; lui laisse un message… sans coordonnées. Et voilà qu’un peu plus tard il se retrouve à ses côtés dans un bar ! Au fil du temps, il deviendra l’un de ses plus fidèles amis. Pareil pour Bashung, pour Mika, pour Polnareff !
Ce dernier tient tête depuis 20 ans à sa maison de disques pour finir un album. Alors que nombre d’auteurs se sont fait virer, on l’envoie à Palm Spring se frotter à lui… Et c’est la chance. Outre qu’il ne se fait pas virer, il va travailler avec lui et devenir son ami ! N’oublions pas sa rencontre avec Karen Ann avec qui il collabore depuis des années, complice et amie. Et ça dure !
Si Doriand a une carrière en dents de scie en tant que chanteur, qu’il doute toujours autant de lui et de son talent, il se rend compte de la chance qu’il a eu de rencontrer de beaux artistes avec qui il a collaboré.
Malheureux en amour, heureux en amitié. Malheureux en chanteur, heureux en parolier, un métier qui se perd aujourd’hui.

Aujourd’hui il nous raconte cette vie d’artiste dans ce livre à la fois drôle et émouvant, évidemment superbement écrit où il nous parle de ses rencontres, ses chemins de traverse, ses joies et ses peines, ses succès et ses déceptions, avec une certaine naïveté, car il est resté fan et est à la fois surpris, heureux de ces rencontres, lui le « petit parolier de l’ombre » qui est si rafraîchissant, si étonnant, si détonnant dans ce show biz sinistre, superficiel et sans pitié.
A le lire, on a comme Mika, Michel, Etienne et les autres, très envie d’être son ami.
D’autant qu’après avoir écrit, il accepte qu’on en parle.

« Alors, cette couverture « à la Gainsbourg », pourquoi ?
(Il rit) Vous n’êtes pas le premier à me le dire et pourtant, lorsqu’on l’a fait, on n’a pas du tout pensé à Gainsbourg mais à… Lucky Luke ! Au départ il avait une cigarette mais il dû la changer pour une paille et moi je l’ai transformée en stylo, ce qui me représente mieux. Et quoique j’adore Gainsbourg, ce n’est pas un hommage !
Sur les photos ou les pochettes de disques, vous ne souriez jamais… Pourquoi ?
Et pourtant je crois sourire souvent et même rire mais sur les photos… Je souris intérieurement ! Ce n’est pas si facile de sourire devant l’objectif. Disons que je suis le nouveau Sardou ! (Et là il rit carrément !)
Bon, vous êtes timide mais vous osez quand même aller frapper chez votre idole : Lio. Et en plus, elle vous reçoit !
Je crois que lorsque je suis motivé, j’ose, je ne veux passer  à côté de ce que j’ai envie de faire. Je crois que c’est une force qui me pousse malgré ma timidité et la situation complexe. J’avais passé une heure  et demie de route en voiture, j’étais devant la porte et je ne pouvais plus reculer. On était en pleine campagne, ce qui est déjà plus facile que de trouver une maison dans une ville. Par contre j’étais dans le froid et la neige, on se serait cru dans un film suédois ! Au départ ce n’était pas gagné mais je crois que Lio et son mari ont eu pitié de nous. Le rêve se concrétisait et finalement je n’étais pas plus surpris que ça et ce qui m’a fait le plus plaisir c’est que je sentais que j’existais dans leurs yeux.
La chance est avec vous puisqu’à la sortie de votre premier disque c’est Etienne Daho « in person » qui vous téléphone pour vous dire qu’il a aimé !
Daho faisait aussi partie de mes idoles et, alors que j’étais absent de chez moi, il me laisse un message sans laisser ses coordonnées. Ça a été un grand regret. Trois semaines plus tard, je monte pour la première fois à Paris avec deux copains, nous allons boire un verre aux Folies Pigalle… et je tombe sur Daho ! Pourquoi on est venu là ? Le hasard, la chance… La vie vous attend quelque part !

Encore une chance : On vous envoie à Palm Spring essayer de convaincre Polnareff de finir l’album que sa maison de disques attend depuis… vingt ans ! D’autres auteurs se sont fait virer, vous, vous vous installez chez lui et vous terminez ce disque !
C’est vrai que je pratique un métier de l’ombre, que je manque souvent d’assurance mais quand je veux quelque chose, je m’accroche. Ça devient pour moi un défi, je ne laisse pas ma place. J’avais décidé !
Facile de travailler avec lui ?
C’est un peu comme les montagnes russes, un jour tout va bien, le lendemain tout est à refaire. Mais si ce n’est pas toujours simple, c’est envisageable ! Sans compter que si j’aime l’artiste, l’homme me touche. Il faut faire le dos rond, mettre son égo dans la piscine et comme elle est à 50°, on n’a pas froid !
Alors que dans ce métier on se tutoie très facilement, vous vous êtes toujours vouvoyés. Pourquoi ?
Ça vient surtout de moi, j’aime qu’il y ait une distance, ça m’est plus facile pour travailler. Je veux garder mon espace, mon territoire et rester « moi » dans une relation.
Alors que votre talent est reconnu et pas par les moindres, vous avez toujours l’air surpris qu’on s’intéresse à vous !
C’est vrai que je suis toujours étonné qu’on s’intéresse à mon travail. Comme je suis timide, j’ai toujours peur qu’après une rencontre, les gens ne se souviennent pas de moi. Mais malgré mon manque d’assurance, mes doutes, j’aime répondre aux défis.
Vous avez fait de belles rencontres mais il y a eu quelques loupés. Comme Camélia Jordana.
Ce n’est pas un loupé puisque sa première chanson, que je lui ai écrite  « Non, non, non (écouter Barbara) » a été son premier tube. Mais son succès a fait qu’on ne parlait pas de l’album et elle a fait un rejet et n’a plus voulu la chanter. C’est souvent le cas lorsqu’un premier succès est trop envahissant qu’il occulte tout le reste. Il n’y a que le temps qui fera qu’un jour elle pourra la rechanter.


Et Françoise Hardy ?
C’est une de mes chanteuses préférées et, là encore, le jour où j’ai entendu sa voix au téléphone, ça m’a paru bizarre tellement c’était intime. C’était perturbant. Elle m’appelait après avoir entendu la chanson de Julien Doré « Les bords de mer » et voulait que je lui écrive un texte sur une musique d’Alain Lubrano. Elle a aimé le texte mais Lubrano n’aimait plus sa musique et a refusé de la lui donner. Du coup, ça ne s’est pas fait et c’est un grand regret car je crois que le texte lui allait bien. Mais ce sont les aléas du métier.
Alors, que voilà un drôle de trio : Philippe Katherine, Mika… et vous !
C’est une drôle d’histoire. Avec Philippe on se connait depuis vingt ans et pour rigoler on écrit un jour une chanson marrante « Danser entre hommes ». Que Barclay refuse, c’était trop rigolo pour lui ! Vingt ans après, on reparle de cette chanson, Mika était là et on décide de l’enregistrer tous les trois !
Vous êtes très éclectique, passer de Françoise Hardy aux L5, de Polnareff à Sylvie Vartan, de Lio à Bashung…
Pour moi il n’y a pas de différence tant que c’est de la chanson pop, que ça n’est pas de la variété, ça reste dans mon domaine et que ce soit au second degré si possible. J’ai aimé écrire « Toutes les femmes de ta vie » pour les L5 tout comme j’ai aimé écrire « Elle me dit » pour Mika ou encore « Nos âmes à l’abri pour Bashung…
Et votre rencontre avec Emmanuelle Seigner ?
Une très belle rencontre. J’avais écrit « Dingue » avec Karen Ann et il se trouve qu’Emmanuelle adore et décide de faire tout un album avec nous. On l’écrit entre Paris, Barcelone, Tel Aviv, on l’enregistre et au moment de sa sortie l’affaire Polanski éclate et il est arrêté en Suisse. La presse s’emballe et plus question de sortir le disque. Un an de travail, un an de notre vie. Il ne sortira que six mois après mais les radios sont frileuses, elles ont peur de prendre parti. On a eu seulement quelques beaux articles. Plus tard, Dani a repris « Dingue ». Ça a été son dernier enregistrement.
Alors, avec tout ça, où en est le chanteur ?
Il chante toujours ! Il reste stable, dans l’ombre ! Pour moi qui suis très discret c’est un confort de ne pas avoir la notoriété d’un chanteur, je ne le supporterais pas. J’aime faire des disques pour les autres et quelquefois j’en fais un pour me faire plaisir. Le 31 août sortira un single inédit « Himalaya » écrit avec Karen Ann au piano, qui parle de la froideur de l’amour. Mais j’ai toujours besoin des deux. Un jour Etienne Daho m’a dit : « N’oublie pas pourquoi tu es monté à Paris ». Je ne l’oublie pas ».

Nous nous sommes donné rendez-vous, non pas dans vingt ans, ce serait trop pour moi, mais un jour dans le Midi, d’autant qu’il a de très beaux souvenirs de ses premières vacances… à Six-fours !


Propos recueillis par Jacques Brachet
Photos Audoin Desforges
Photo couv : Ludovic Sarmento

Une année pas si difficile
pour Eric TOLEDANO & Olivier NACKACHE !


Toledano-Nackache. Eric et Olivier… Deux prénoms qui, comme le chantaient les Beatles, vont très bien ensemble !
Acteurs, scénaristes, réalisateurs, les deux inséparables ont le sens de la fête !
Les voici donc en tournée-promo avec leur tout nouveau film : « Une année difficile »
C’est une phrase qui est toujours venue, un jour ou l’autre, à tous les présidents de la République sans exception. On les retrouve tous en ouverture du film d’ailleurs !
Et qui leur a donné l’idée, et du titre et du film.
Albert (Pio Marmaï) et Bruno (Jonathan Cohen) sont dans la dèche la plus noire. Le premier vit de petits larcins après avoir « tapé » famille, amis, collègues. Le second a vu partir femme et enfant avant de vouloir se suicider.
Albert le sauve et pour manger – et boire ! – ils se retrouvent dans une association écologique de fous furieux, (où il tombe amoureux d’une fille on ne peut plus radicale) qui accumulent les actions et les happenings les plus fous et y entraînent nos deux pieds nickelés.
Le film regroupe les problèmes de notre vie actuelle, le surendettement, la terre menacée, des problèmes dramatiques que nos deux compères désamorcent avec l’humour qu’on leur connait. A la fois tendre et fou, émouvant et bruyant, le film est tenu par les deux comédiens qui sont empotés, drôles, charmants, attendrissants dans leur médiocrité, leur naïveté, leurs malversations. Et la fin onirique est inattendue ! Bon point aussi pour Noémie Merlant qui joue les viragos au grand cœur.
Nous rencontrons nos deux complices le lendemain au Hameau des Pesquiers de notre ami Stéphane Lelièvre.

« Éric, Olivier, comment vous est venu ce thème ?
Éric :
Nous écrivions la saison 2 de « Thérapie » plus un autre film,  lorsqu’est arrivée la crise sanitaire. Les rues désertes, les magasins fermés, le monde mis en pose, ont rabattu les cartes pour tout le monde et pour des gens comme nous qui écrivent. Nous nous sommes dit que ne pouvions pas détourner le regard. Nous avons remonté le passé pour voir comment nous en étions arrivés là, comment cette crise a déclenché la névrose des français. Toutes ces images nous ont appelés à la réflexion : « Où on en est » ?
Le surendettement, l’écologie, ne sont pas des sujets particulièrement drôles…
Éric : Nous avions passé quatre années à faire des choses dramatiques alors nous avons décidé de passer par l’humour, comme l’ont souvent fait les cinéastes italiens ou anglais, en abordant des sujets sérieux avec une note de légèreté. Nous nous sommes arrêtés sur cette photo où l’on voit des gens qui empêchent les autres à entrer dans un magasin de « Black Friday ». On s’est posé les questions : Comment en arrive-t-on là ? Qui vient dans ces magasins pour acheter de façon frénétique : ceux qui en ont besoin, vraiment besoin et qui sont ceux qui les empêchent ? Nous avons enquêté des deux côtés. Nous avons essayé de traverser les ponts entre les associations qui  s’occupent de surendettement et les activistes militants radicaux.
Olivier : Par ailleurs, nous avions travaillé enfermés dans un cabinet de psy pour la série et nous avions envie de respirer, de retrouver le monde, l’énergie d’un esprit de groupe comme du temps de « Le sens de la fête » ou « Les jours heureux » et de nous offrir des scènes d’action. Nous avons aussi essayé de montrer par l’absurde des flux contradictoires qui en fait peuvent converger. Un peu comme « Intouchable » où deux mondes se rencontrent : le riche hémiplégique et le jeune de banlieue.
Éric : Nous avons voulu, qu’à travers une société de plus en plus violente, des situations de plus en plus tendues, il y a le rire thérapeutique et nous avons abordé le sujet par l’humour, comme une façon de se poser des idées autrement que par le biais d’un message anxiogène.
Vous nous parliez de personnages à l’italienne…
Éric 
: Oui, car le cinéma, dans une époque pas si lointaine, avait le don de parler de gens au malheur joyeux, des personnages flamboyants et qui étaient pourtant dans la détresse et la précarité, avec un grand instinct de survie. Et on en a rencontré beaucoup, de ces personnages-là, des losers sympathiques qui pratiquent le système débrouille.

Ce sont en fait des pieds nickelés !
Olivier rit : En fait, je ne connais pas cette bande dessinée mais on m’en a déjà parlé et l’expression est descendue dans la rue. Ce sont des personnages hâbleurs, magouilleurs et qui ont toujours existé. Je vais aller voir cette BD !
Au départ, le personnage de Jonathan ne devait-il pas être joué par Alban Ivanov ?
Éric :
Très juste mais il n’était pas libre et Jonathan est arrivé, comme Bacri était arrivé sur « Le sens de la fête ». Il s’est tout de suite adapté et c’est la magie d’un film. La rencontre entre lui et Pio a tout de suite fonctionné. A tel point qu’au départ dans le film ils ne se connaissent pas, ne sont pas proches mais eux se sont tellement entendu qu’il a fallu les freiner ! Mais après, Noémie s’est jointe à eux et tout a bien fonctionné. L’art vient quelquefois de la contrainte et c’est dans cette contrainte qu’on devient créatif.
Pensez-vous avoir fait un film engagé ?
Éric : Le cinéma, pour nous, n’est pas d’être militant ou engagé et dire aux gens ce qu’ils doivent penser. On n’est pas dans un film engagé même s’il s’en dégage quelque chose car on n’est pas neutre bien sûr !
Après, chacun a une réflexion à se faire. Ce sont des sujets qui nous préoccupent mais ce n’est pas la posture de départ.
Avez-vous rencontré des activistes ?
Olivier : Ils sont dans le film ! Ils sont tous issus d’un mouvement qui s’appelle « Extinction Rébellion ». Nous avons enquêté avec eux et nous avons fait des actions avec eux ! Nous avons été très clairs : on leur a proposé de participer s’ils en avaient envie. C’est ce qui s’est passé. Ils ont tous un surnom qu’ils se donnent afin qu’il n’y ait aucune origine sociale ou ethnique entre eux. Nous-mêmes avons eu des surnoms…

Lesquels ?
(Ils rient) Vous n’en saurez rien !
La musique est importante dans ce film…
Éric : Toujours, nous y sommes connectés très fort. Nous voulions des chansons des années 70 et « Le fric, c’est chic » s’imposait.
Et pourquoi Brel ?
Éric : Parce que c’est un grand poète… même s’il est belge ! Et puis, le sujet de « La valse à mille temps » est le sujet du film : On est au milieu d’un pont et l’on valse entre les idées consommation/sobriété, on ne sait plus sur quel pied danser. C’est la valse entre le plus, le moins, le plein, le vide c’est la valse… à militant !
On est dans le reflet de l’époque ».

Propos recueillis par Jacques Brachet

 Six-Fours – Les nuits du Cygne
Anastasia, Sarah, Lisa… et les autres !


Magnifique clôture de la Vague classique, avec le parrain du festival, Gautier Capuçon, qui s’est installé deux soirs dans le jardin de la Maison du Cygne, le premier soir avec le pianiste Jérôme Ducros, tous deux nous ayant fait traverser LA musique, puisque des comédies musicales aux musiques classiques en passant par les musiques de films, un très bel éventail nous a été offert entre piano et violoncelle.
D’ailleurs, il y a quelques mois, Gautier a enregistré avec Jérôme Ducros, « Sensations » où l’on retrouve nombre de morceaux joués ce soir-là.

Deuxième soirée consacrée aux artistes de sa fondation : Anastasia Rizikov au piano, Sarah Jégou au violon, Lisa Strauss (Avec un tel nom elle ne pouvait faire autrement !) au violoncelle, Trois artistes en A qui, chacune à leur tour, en duo, en trio, ont occupé la scène, accompagnées de Gautier et de son complice, le pianiste Frank Braley, mêlant Chostakovitch à Piazzola, Brahms à Ravel, Debussy à des compositeurs ukrainiens en hommage à ce pays qui souffre depuis tant de mois. Il se trouve qu’Anastasia est de famille ukrainienne et Lisa de famille russe, ces deux jeunes musiciennes slaves ayant créé un duo « Shum » qui signifie « bruit » en ukrainien. Quant à Anastasia, elle fut l’élève de Frank Braley avec qui elle interpréta trois magistrales danses hongroises de Brahms.
C’est grâce à ces moments magiques que la fondation de Gautier Capuçon existe. Il nous en parle.

« Durant la pandémie qui nous obligea à rester à la maison, j’ai eu envie de créer cette fondation en pensant à tous ces élèves privés de cours et de scène, ce qui est essentiel pour un artiste talentueux en devenir, afin de les aider  à accéder à cette carrière difficile qu’ils ont choisie. L’accompagnement et la transmission sont pour moi fondamentaux.
Ce soir vous découvrez donc trois femmes talentueuses et le 2 septembre à la Maison du Patrimoine, vous découvrirez notre premier lauréat de la fondation, le jeune pianiste Kim Bernard.
Grâce à la fondation, ils ont pu réaliser leur rêve ».

Des rêves réalisés sous les étoiles de Six-Fours, avec en fond les premières stridulations de l’été de nos cigales revenues. L’on pouvait voir le bonheur qu’elles avaient de jouer devant un public et dans les coulisses, avant le spectacle, l’heure était à la joie mêlée de stress, avec les encouragements du maire de Six-Fours, Jean-Sébastien Vialatte et de son adjointe à la Culture, Fabiola Casagrande.
On ne pouvait rêver plus belle clôture de ce triptyque de « La vague classique », le second épisode démarrera le 1et juillet à la Collégiale qui frappera fort puisque notre ami Jean-Christophe Spinosi, avec son ensemble Matheus, a invité l’immense ténor Rolando Villazon.
On reviendra sur le programme de la Collégiale.

Jacques Brachet

Fabiola Casagrande, Sarah Jegou, Gautier Capuçon, Jean-Sébastien Vialatte,
Anastasia Rizikov, Frank Braley






Notes de lectures

Frédérick d’ONAGLIA : « Les princes de la vallée( (Ed Terres de France – 398 pages)
Mais quelle imagination machiavélique a notre auteur, Frédérick d’Onaglia qui, avec son sourire rigolard, de roman en roman, nous offre des histoires dignes de la série « Dallas », un « Dallas » mâtiné Provence, où chaque personnage est fait de veulerie, de secrets, de jalousies, d’aigreurs, de violence, de perfidie, de menaces, d’intrigues, de chantages, de tromperies, et bien d’autres sentiments de haine et de vengeance  ne pensant qu’à déjouer les secrets et les manigances, prendre le pouvoir, préparer des coups foireux et pas très catholiques !
L’on retrouve les deux familles désunies et toujours en guerre, les Bastide et les Montauban sous fond de pouvoir et de politique au beau soleil des Alpilles.
Difficile de s’attacher à l’un ou l’autre des personnages tant ils sont tous ambigus, cachent des secrets et pourtant… Pourtant Frédérick, a l’imagination fertile et avec une belle écriture, nous prend dès les premières pages et ne nous fait plus lâcher les personnages et les histoires de chacun, jusqu’à la fin, telle une série télévisée où l’on s’accroche d’épisode en épisode. D’ailleurs, il est curieux qu’aucun producteur ou réalisateur n’ait eu l’idée d’en faire quelque chose tant les personnages sont hauts en couleur (Des comédiens adoreraient les interpréter) et l’histoire haletante de bout en bout et faite de coups de théâtre. Lucien Fourcade, Victoire de Montauban, Charles Bastide et les autres sont de superbes personnages.
Par contre, mon cher Fred, deux choses à préciser : P 265 ce n’est pas « boudu » (car il n’est pas sauvé des eaux !) mais « Boudiou » qu’il faut dire, l’équivalent de « Bon Dieu » en provençal.
Quant à cette phrase : « Un Toulonnais, c’est comme un Marseillais en noir et blanc », je la récuse !
On en reparlera ! A bon lecteur… Salut !
André DUBUS III : Une si longue absence (Ed Acte Sud- 446 pages)
Roman traduit de l’anglais USA
Ce lparle de la culpabilité, la peur, la colère et l’amour.
Daniel Ahearn n’a pas revu sa fille depuis quarant ans, depuis qu’’il a assassiné son épouse dans un accès de jalousie. Il entreprends un long périple pour la retrouver et lui remettre un modeste héritage car il se sait très malade.
Loïs, sa belle- mère, ne perçoit pas la douleur de cet homme et ressent une envie de vengeance.
Quant à sa fille va – t-elle pardonner ?
Le roman explore les conséquences d’un acte dramatique et interroge sur les conséquences d’un meurtre familial.
Est-ce-que cet acte est pardonnable ?
Le questionnement est intéressant.

Henri GOUGAUD : Contes impatients d’être vécus (Ed Albin Michel-266 pages)
Henri Gougaud, conteur, parolier et romancier livre un nouveau recueil de contes qui ravira les amateurs de ce genre. Quatre-vingt-quatre courts récits au travers de sept thèmes tels que « venir au monde », « tout finit par être vrai », « réveiller la tendresse qui réchauffe les cœurs » ou « fais de ta vie un beau récit ». Chaque histoire nous propose une leçon de vie, une morale, un chemin à suivre et cherche à nous amener vers la sagesse. L’auteur aborde toutes les religions, qu’elles soient catholique, juive, musulmane ou bouddhiste, et par son récit nous interroge sur leur façon de nous porter à la réflexion. On voyage au Moyen Orient, en Asie, en Europe, chez les Sioux ou encore chez le roi Salomon.
L’auteur s’exprime dans une belle langue poétique et ne manque pas d’humour.
Un ouvrage à ne pas lire d’une traite mais lentement, en savourant chaque récit.

Aurélie HADERLE : Un été à Caméline (Ed Terres de France – 299 pages)
Naïs a vécu son enfance à Caméline, un petit village du Lubéron où sa mère, lavandicultrice, l’a élevée seule. Elle a vécu auprès de Gabriel, fils de Bénédicte, veuve et collaboratrice et amie de sa mère. Les deux enfants ont grandi ensemble comme frère et sœur et peut-être un peu plus. Jusqu’au jour où Naïs part faire ses études à Paris, devient psychologue et se marie.
Elle revient à Cameline à la mort de sa mère, divorcée et quittant un métier qui ne la satisfait plus.
Elle va avoir 30 ans, se retrouve au centre d’une entreprise qu’elle avait quittée pour d’autres cieux, épaulée par Bénédicte… et retrouve Gabriel devenu un homme taciturne, renfermé et mystérieux.
Beaucoup de rumeurs se propagent autour de lui sans que Naïs puisse en déterminer l’origine.
Survient Arthur, un Belge venu louer pour quelques mois le gîte attenant à l’entreprise de Naïs, qu’elle  doit gérer après la mort de sa mère.
Vont alors se tresser des histoires dans lesquelles Naïs est le centre, prise entre Arthur et Gabriel.
Peu à peu elle découvrira le mystère entourant Gabriel qui l’attire toujours, et la bonne humeur d’Arthur, homme jovial, gentil et plein d’allant.
Une belle histoire qui se passe au soleil d’une Provence riante et belle, où, à l’instar des histoires de Sautet, tous les villageois se retrouvent dans une entente à la fois joyeuse et sincère.
La fin est bouleversante et Aurélie Haderlé nous offre une histoire forte, belle, émouvante, ancrée dans une Provence qu’elle aime et nous fait encore plus aimer par ses descriptions historiques et ses images  impressionnistes dans lesquelles est plongé ce petit village.
Un roman qui fait du bien.

Marie-Hélène LAFON : Les sources (Ed Buchet-Chastel -128 pages)       
Dans ce court et magnifique roman, l’autrice nous plonge dans le milieu rural qu’elle a connu, dans lequel elle va situer des personnages au fort caractère. C’est auprès de la rivière de son enfance « La Santoire » qu’elle va remonter aux sources de sa famille déchirée, à la vision des trois personnages que l’on va entendre narrer leur vécu.
Les années Soixante où la mère s’épanche en racontant son mariage difficile dans une contrée sauvage auprès d’un mari violent, trois enfants à élever, une santé chancelante qui vont l’amener un jour à ne pas remonter à la ferme, à rompre l’union décevante, à rompre le cours de sa vie familiale et retourner auprès de ses parents.
Puis les années soixante-dix où le père seul se bat avec la terre, le labeur ingrat et l’échec auprès de cette femme dont il avait tant attendu, en proie à l’incompréhension de l’évolution de ses enfants et des regrets de jeunesse et d’amour qu’il avait entraperçus au soleil du Maroc. L’amour et mort reste  la violence de l’abandon et de l’incompréhension.
Dans un style épuré l’autrice nous dépeint  des personnages âpres et meurtris dans ce décor de montagne et de solitude dans  lequel chacun cultive sa peine et son désarroi.
Ce court roman plein de rudesse et de mélancolie est une preuve réaliste de cette période où rien n’était facile et où chacun cherchait sa voie.
Un texte très pudique, simple, sans pathos mais plein de sentiments vrais et de souffrances cachées.
Thomas VEILLET : Wall Street en feu (Talent Editions – 391pages)
Thomas Veillet est un ancien agent à la bourse de New York.
Consultant en investissement, il publie ce roman, inspiré de ses connaissances boursières. Le personnage principal est Tom Kelcey, un ancien combattant en Afghanistan qui travaille désormais comme trader à Wall Street. Intelligent, il repère avec facilité les mouvements financiers troubles, notamment une curieuse opération sur l’entreprise Narragan Biosciences par le biais de massifs « shorts » c’est-à-dire de déclarations de vente à découvert.
Commence alors pour lui un dangereux combat contre les auteurs cachés de cette attaque boursière. Assassinats, enlèvements, courses poursuites, les chapitres se déroulent dans une ambiance de pur polar. On lit avec plaisir ce roman d’action aux multiples rebondissements qui laisse une porte ouverte à une suite.

Delphine MINOUI : L’alphabet du silence (Ed L’Iconoclaste – 304 pages)
Grand reporter au Figaro et lauréate du prix Albert Londres, Delphine Minoui livre un roman réalité sur la société et la politique menée par le président Erdogan depuis plus de vingt ans. Un roman certes, pour décrire le monde des intellectuels persécutéspar un régime autoritaire.
Un professeur à l’université du Bosphore à Istanbul est emprisonné après avoir signé une pétition. Dès lors sa femme et sa petite fille sont confrontées au mur du silence imposé par des condamnations démesurées. La lutte va s’engager pour Ayla la femme et Göktay le mari qui milite en faisant une grève de la faim jusqu’à inventer lui qui ne peut plus parler un nouveau langage, celui de l’alphabet du silence.
Ce sera un alphabet décliné subtilement dans les lignes de son corps désormais décharné, des lignes qui marquent la souffrance mais aussi la volonté d’expression de l’ultime, face à un régime d’oppression. Delphine Minoui a écrit ce roman-réalité avant la réélection d’Erdogan à la présidence, un tournant volontairement tourné par le résultat des urnes pour une politique encore plus islamique et anti-kurde, une politique à la vision pan-musulmane et arabe, une vision revisitée de l’histoire et bien loin de celle d’Atatürk, le père de la république indépendante et laïque.
Ce roman très politique fait craindre de nouvelles purges et une extension du pouvoir religieux.
Peut-être une source pour le prochain roman de l’auteur qui a eu le courage d’exposer l’oppression des intellectuels, des journalistes en Turquie, à se demander si elle n’est pas sur la liste des prochains expulsés ?
Hélène ROCCO – Sophia Van der HOEK : Paris, petit atlas hédoniste
(Ed du Chêne – 256 pages)
Si vous ne connaissez pas Paris, et d’ailleurs, même si vous connaissez la capitale, voici un petit (gros !) atlas hédoniste, magnifique album qui va vous étonner, vous éblouir, vous apprendre maintes choses , aussi bien touristiques qu’historiques, car nos deux complices vous font parcourir un Paris magnifique en vous amenant par des dédales et des chemins de traverse de la Bastille à la tour Eiffel, en passant par Montmartre et Montparnasse, la rive gauche et le cœur de Paris… Vous y découvrez tous les quartiers, tous les monuments, tous les parcs et jardins, les quartiers,  les quais, les canaux, des lieux secrets et inconnus, les cimetières et les marchés, les ateliers d’artiste, les bars et les restaurants et jusqu’au métro… Et par-dessus tout ça, de magnifiques photos signées Sophia Van der Hoek illustrent ce magnifique livre sur un Paris somptueux qu’Hélène Rocco nous décrit et nous raconte avec passion et l’on y sent tout l’amour que la néerlandaise et la parisienne nous offrent.
En passant, l’on fait la connaissance de Maxime Frédéric, pâtissier de l’hôtel Cheval Blanc, Mori Yoshida, pâtissier à deux pas de l’hôtel des Invalides, qui méritent vraiment le détour !
On découvre également la première distillerie – légale ! – de Paris dont l’alambic est tenu par Nicolas Julhès, la Maison Château Rouge sise dans le XVIIIème, tenue par Youssouf Fofana, créateur de mode et d’art de vivre qui a imaginé un centre culturel éphémère dans l’ancien magasin Tati, mais l’on apprend aussi que Paris possède des vignes qui datent de l’époque gallo-romaine, à Montmartre, à Belleville, à Bercy. Pour les moins sensibles, vous pouvez visiter le magasin de curiosités Deyrolle, rue du bac où se côtoient insectes divers et animaux empaillés (Âmes sensibles s’abstenir !)
Bien entendu, ce livre n’est pas exhaustif des richesses que possède Paris mais, même si l’album est un peu lourd, il deviendra très vite votre Bible pour découvrir notre capitale qui mérite le détour.
Quant à ceux qui n’iront pas tout de suite à Paris… c’est un livre qui vous fera rêver !

Annabelle  MOULOUDJI l’Amoureuse (Ed Léo Scheer – 197 pages)
Le roman se déroule à Paris ; c’est l’histoire d’une femme mariée et qui a deux jeunes garçons.
Elle est indépendante et ambitieuse.
Un jour,  elle rencontre un homme, charmant et mystérieux. Bien qu’ils soient différents, ils tombent amoureux et commencent  une  relation passionnée. Va-t-elle quitter mari et enfants  pour refaire sa vie  qu’elle trouve routinière  et qui l’étouffe à quarante trois ans à peine ?
Ce roman  explore  les thèmes de l’amour, de la confiance et de la découverte de soi.
C’est une réflexion sur les relations amoureuses et la difficulté de trouver l’amour vrai et durable ; cette histoire ne fait que commencer  et elle est bien une histoire d’aujourd’hui!
Javier SANTISO : Un pas de deux (Ed gallimard – 234 pages)
Écrivain espagnol, c’est son premier roman publié en français.
Ce livre trace le portrait d’Edward Hopper, dressé par sa femme Joséphine sous forme de journal intime. Ils se sont vus en 1910 mais véritablement rencontrés en 1923.
Avec brio et profond réalisme, cette femme brosse par touche, comme le peintre, quelle a été l’évolution de son couple, la personnalité de Hopper, la manière dont il a réalisé ses tableaux, leur vie ensemble. Ceci dans un style précis, riche et intense.
De femme aimée, alors que lentement son couple s’étiole, elle arrête sa propre peinture en plein succès et devient le modèle de son époux pour mieux le garder : « Etre dans ta vie, même si cela devait être sur le bas-côté, être donc dans toutes tes toiles ».
L’écriture de ce huis clos est très imagée, sensible et poétique, il  traduit à merveille la complexité et la profondeur des sentiments de Joséphine. Ce livre donne envie de lire et en même temps de regarder les tableaux de Hopper puisque son épouse en est le modèle et qu’ils traduisent selon elle la couleur de leur couple.
« Un pas de deux. Ainsi devrait s’intituler notre histoire. Une vie à deux mais seuls »

Six-Fours – Six N’Etoiles
Philippe PETIT sous le soleil de Marseille

Max est un rêveur et un utopiste. Il est jardinier-paysagiste, n’est bien que dans la nature mais vit dans un quartier du centre-ville de Marseille qui est laissé en désuétude sous un soleil de plomb. Entre autres, se trouve une place qu’un ami et quelques copains voudraient avec lui transformer en jardin ouvert. Il participe à un concours d’architecture mais son projet n’est pas retenu. Il se rapproche de l’instigateur du concours qui lui offre un boulot : créer les paysages tout autour d’une villa que le footballeur Djibril Cissé fait construire. En compensation l’architecte lui promet de s’intéresser au projet. Naïf et passionné, Max y croira jusqu’au jour où…
Le film, signé Philippe Petit, s’intitule « Tant que le soleil frappe » et Max est Swann Arnaud (« Petit paysan ») émouvant dans le rôle de ce garçon qui croit encore avec naïveté, à la promesse des gens.
A la manière des films de Robert Guédiguian, Philippe Petit, installe son personnage dans un milieu populaire ou tout le monde se serre les coudes, croyant à un avenir meilleur, avec des rêves, des envies plein la tête. Un milieu de camaraderie et d’amour où tout semble possible. C’est un film sincère, plein de jolis sentiments et Swann Arnaud, comme à son habitude, est bouleversant.
On est ravi de rencontrer le réalisateur, venu présenter son film au Six N’Etoiles.

« Philippe Petit, vous avez tourné à Marseille, pourtant vous n’êtes pas marseillais !
Non, je suis toulousain mais j’ai écrit cette histoire à Rome, à la Villa Médicis et je l’ai pensée pour la tourner en Italie. Mais il y a eu le covid et un des coproducteurs du film s’est retiré du projet.
Rentré à Toulouse, je ne pensais pas que la ville puisse être le décor du film. J’ai donc cherché une ville en PACA, je me suis arrêté sur Marseille et la ville a bien voulu m’aider en nous proposant ce terrain en friche qui était le décor que je cherchais. Je voulais que ça ne fasse pas cinématographique. L’atmosphère de cette grande métropole collait bien à l’histoire et était représentative de la culture méditerranéenne, sans qu’on y voit la mer où des quartiers populeux. Ce quartier est un lieu de métissage, il y a beaucoup de vie et de bruit autour.
Cette idée de projet, d’où vient-elle ?
C’est en fait le thème du film : comment monter un projet sans argent, avec seulement une passion, une envie et essayer de la faire partager. C’est en fait un peu mon histoire : comment monter un film sans argent ? Tout simplement avec une passion qu’on a en soi, en y croyant très fort… En allant frapper aux portes et trouver des gens qui veuillent tenter l’aventure  !
L’idée vient aussi du fait qu’aujourd’hui l’idée de monter des projets d’architecture entourés de végétaux dans un paysage urbain est dans l’air du temps.

Ces personnages, qui sont-ils ?
C’est un mélange de marseillais et de parisiens de comédiens et de non comédiens.
Et le comédien, où en est-il ?
J’ai tourné un court métrage avec la réalisatrice Alice Drovart. Un long métrage qui va sortir : « Le gang des bois du temple » de Rabah Ameur Zaïmèche , que nous présenterons en mai à Berlin. Et puis, en tant que réalisateur, je termine un film sur ma mère dont j’ai recueilli les derniers instants, mon dernier rendez-vous avec elle puisqu’elle est aujourd’hui disparue. J’ai aussi un court métrage à tourner à Toulouse mais c’est un peu tôt pour en parler ».

Propos recueillis par Jacques Brachet

Six-Fours Dany CAYOL
Le Téléthon, un esprit de partage

Lorsqu’on demande à Dany Cayol depuis combien de temps elle s’occupe du Téléthon, elle dit en souriant : « Un certain temps ».
En fait c’est plus de vingt ans que ça a démarré avec un conseiller municipal, Yves Draveton, qui avait organisé une manifestation autour de la piscine.
De ce jour, Dany n’a plus quitté le bateau, plongeant avec passion dans cette association qui, à Six-Fours, a lieu d’octobre à janvier et même quelquefois un peu plus.
D’un bout de l’année à l’autre, Dany se démène, téléphone, envoie des mails, frappe aux portes, pas seulement des associations de tous bords, mais des maisons de retraite, des grandes surfaces, des collèges et des lycées, des entreprise,  des commerces, soit pour recevoir un don, soit pour les faire participer physiquement à cette grande fête de l’espoir.
Elle y met tout son cœur, toute sa passion, avec cette force tranquille qu’elle a de mener un combat essentiel.
Dans son petit bureau de la mairie, aujourd’hui c’ est l’heure du bilan et des remerciements.
« D’abord – me confie-t-elle – j’ai eu peur qu’avec le Covid, et l’inflation, ce soit difficile, d’autant que les deux seuls jours de pluie ont eu lieu le week-end national où il a fallu annuler pas mal de choses.
Et c’est avec joie que je peux annoncer le résultat : Nous avons récolté 22.330€, soit 3.946€ de plus que l’an dernier. Je remercie donc tous ceux qui se sont engagés pour aider la recherche pour les maladies rares ».

Dany Cayol et son équipe du Téléthon

Fièrement, elle nous présente le diplôme qu’elle va remettre à tous les participants avec une lettre personnalisée pour chacun ! »
Cette année encore les compétitions sportives, les animations musicales, théâtrales, cinématographiques, littéraires se sont relayées et chacun nous a offert de beaux moments ensemble.
C’est un boulot de folie qui occupe son année car entre les démarches faites pour réaliser un tel exploit et les remerciements par centaines, sans compter les manifestations auxquelles elle participe, l’année n’est pas encore terminée qu’elle planche déjà sur l’édition 2023 !
« Pour moi c’est un grand plaisir que d’organiser cet événement, d’autant qu’il rapproche les gens. Certains se réunissent pour faire quelque chose ensemble, se rencontrent, s’entraident, ça rapproche beaucoup de gens dans un esprit de partage. Et ce qui me fait aussi plaisir c’est que j’essuie très peu de refus ».
C’est un combat de tous les jours et lorsque je vois tous ces gens qui donnent de leur temps ou de l’argent, ça me rassure par le fai que le Téléthon est plus que nécessaire. Et je ne suis pas prête à abandonner ! »

Propos recueillis par Jacques Brachet

Photos JB & KM


Notes de lectures

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Macha MERIL : L’homme de Naples (Ed l’Archipel – 123 pages)
On connait Macha Méril, comédienne, romancière auteure de livre toujours originaux, qu’ils parlent d’amour ou de cuisine ou encore de son pays, femme belle et lumineuse s’il en est, princesse Gagarine issue d’une grande famille russe. Née en France.
Pour être son amie, je connais son humour, sa joie de vivre et de rire mais aussi ses coups de colère, ses coups de gueule…
A plus de 80 ans, elle a toujours cette beauté irradiante et cela se voit sur les photos… Sauf sur ce dernier livre qu’elle nous propose, ni roman, ni autobiographie mais plutôt souvenir d’un épisode de sa vie amoureuse qu’elle connut avec un reporter-photographe en Italie, Luciano d’Alessandro.
Une parenthèse à la fois enchantée et désenchantée du genre « Je t’aime moi non plus ». Une passion autant amoureuse que sexuelle, fougueuse et intense qu’elle va vivre entre France et Italie, qui ne sera pas toujours un long fleuve tranquille. Tous deux épris de liberté mais lorsque l’amour vous tombe dessus, ça a des conséquences. Pour elle, de s’installer en Italie où sa flamboyante carrière française dans le cinéma va devenir une tristounette carrière italienne. Pour lui, qui part sans arrêt sur des lieux de combat et qui tombe amoureux et jaloux de la belle actrice qu’il passe son temps à photographier, loin de ses reportages habituels.
En nous faisant découvrir un petit pan de sa vie, Macha nous conte les aléas d’un amour presque impossible et nous montre des photos jamais publiées mais sur lesquelles, bizarrement, l’on y découvre la nostalgie, la mélancolie auxquelles elle ne nous a pas habitués. Et qu’elle va découvrir à la mort de son photographe dans une boite étiquetée « Amore », longtemps après qu’ils se soient séparés.
Des photos en toute intimité que Macha mêle à des photos de ses reportages car il fut un grand photo-journaliste.
C’est un superbe album où l’on découvre à travers ces photos où elle est d’une beauté époustouflante, une autre Macha intime, amoureuse, malheureuse.
Une histoire d’amour pas aboutie mais qui a laissé des traces.
Patrice PLUYETTE : Film fantôme (Ed Seuil – 235 pages)
Film fantôme, fantasque, foutraque !
Oui, un film sorti de l’imagination débordante de Patrice Pluyette.
Il faut se laisser porter par la plume, la verve d’un cinéaste à qui tous les malheurs arriveront. On peut aimer ou trouver au contraire très pénible la fabrication d’un film avec un scenario tiré du roman de l’Arioste, Rolando furioso ; vous rencontrerez des acteurs à contre-emploi, des ennuis d’argent bien sûr, des décors de pacotille.
Un film fantôme oui, mieux vaut en rire et passer un bon moment de lecture, tout comme on est censé passer un bon moment récréatif au cinéma.
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Yves HARTE : La main sur le cœur (Ed Les Passe-murailles – 156 pages)
Yves Arté a été journaliste et grand reporter à Sud-Ouest. Il a reçu le prix Albert Londres en 1990. Passionné par l’Espagne, il a écrit deux livres sur ce pays.
Dans ce roman, il se révèle intimement, à travers l’art et son amitié avec Pierre Veilletet, écrivain et journaliste à Sud-Ouest comme lui.
« La main sur le cœur », c’est l’attitude du personnage peint par Le Greco vers 1580 dans un tableau intitulé « El caballero de la mano en el pecho » c’est à dire le chevalier à la main sur la poitrine.
Mais qui est ce personnage déclaré dans les expositions tout d’abord en 1980 comme Juan da Silva, marquis de Montemayor, notaire du royaume d’Espagne nommé par Philippe II, puis en 2014 comme Juan da Silva, comte de Portalegre, espion de Philippe II, blessé lors d’une bataille au Maroc ?
Commence alors l’enquête de l’auteur auprès de spécialistes du peintre au cours de laquelle il se remémore les voyages faits en Espagne avec son ami Veilletet.
Porté par une belle écriture, et  dans une ambiance un peu mélancolique, le lecteur plonge dans l’Espagne du siècle d’or mais aussi dans une réflexion sur l’amitié et les besoins de reconnaissance des hommes. Un témoignage original.
Nathalie Rheims :  Au long des jours (Ed Léo Scheer –  172 pages)
L’auteur, en retrouvant  un ancien polaroïd dans un tiroir en fait un roman.
Ce n’est pas une autobiographie. Elle a 18ans et lui 55.  On ne nous dit son nom à aucun moment mais on le voit en photo  sur la couverture du livre et le public le reconnaît, car  à cette époque là, il est très connu, même célèbre. Il s’agit du chanteur Mouloudji.
Elle, comme lui, appartiennent au monde du spectacle.
C’est un roman assez étrange, la fin l’est aussi, il laisse une impression de vide et d’inutilité dans un roman inachevé.

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Sylviane CANNIO :   Le jour où je me suis enfin aimée    (Ed Sylviane Cannio –  281 pages,
dont 25  photos en noir et blanc de sa famille et de ses voyages).
C’est un livre qui nous raconte des histoires vécues qui nous guident  pour avoir et développer la confiance en soi et aimer la personne qu’on est.
Ce livre est fait pour aider les personnes, malades ou non, à trouver leur épanouissement professionnel et personnel  par le coaching.
L’auteur offre des solutions pour s’affranchir du regard des autres, en particulier sur le corps et retrouver une liberté intérieure.
Livre agréable, compréhensible, outil de réflexion  appréciable et sûrement très apprécié.
On aimerait peut être  voir le « coaching  » e développer davantage et être  plus utilisé en France.
Marie LEBEY : La valeur des rêves (Ed Léo Scheer – 170 pages)
Marie Lebey, auteur de ce délicieux roman s’amuse à rêver et à faire rêver son lecteur.
En effet il aura fallu une panne d’essence et la découverte d’un gigantesque mobile de Calder sur lequel sèchent les maillots de bains de jeunes vacanciers en colonie de vacances, pour déclencher cette très amusante et intéressante recherche d’une œuvre à authentifier. C’est un jeu de piste auquel se livre une jeune femme bien décidée à toucher son confortable pourcentage sur la vente de l’œuvre, et le commissaire-priseur très parisien qu,i lui aussi, tient à sa commission mais surtout au fantastique coup d’éclat qui marquera sa carrière.
C’est une occasion merveilleuse pour l’auteur Marie Lebey de nous faire redécouvrir cet étonnant personnage qu’était Alexander Calder. Un américain installé en France, heureux au milieu de ses mobiles de plus en plus importants en volume et en poids puisque faits en métal. Un américain tranquille qu’une petite fille séduit (mais c’est là du roman) et qui en un tournemain lui offre un petit tortillon porte-clefs fabriqué en deux secondes, le Moustipic, et qui resurgira plusieurs dizaines d’années plus tard à sa plus grande surprise.
Il faut lire le rêve de Marie Lebey, se laisser porter par l’enchantement de l’imaginaire et retourner bien vite visiter et regarder les œuvres étonnantes de ce très grand artiste, mathématicien, ingénieur de très haut niveau que fut Alexander Calder.

 

 

 

 

Le Pradet – Coup de théâtre
dans la mine de Cap Garonne !

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Expérience inédite dans le Var : la troupe de la pièce de théâtre de « Job ou l’Errance du Juste » de Serge Sarkissian investit la Mine de Cap Garonne du 23 et 24 septembre au soir !
On connait la Mine de Cap Garonne, un des plus beaux sites minéralogiques au monde, pour son musée et ses expositions temporaires et depuis quelques années pour ses Rendez Vous Culturels.
Pour clôturer sa programmation de l’année, la Mine de Cap Garonne crée l’événement en
proposant au cœur de la mine, l’adaptation de l’épopée du héros biblique Job . Un spectacle qui
promet d’être fascinant tant par sa pièce de théâtre que par l’endroit insolite où il est joué.
Durant deux soirées, le vendredi 24 et le samedi 25 septembre, la Mine de Cap Garonne propose de découvrir à 40m sous terre une pièce de théâtre qui est l’adaptation biblique du livre de Job, pouvant être considéré comme le poème le plus universel et énigmatique de l’Ancien Testament.

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Un rendez-vous culturel inédit est donné au public curieux de découvrir une œuvre théâtrale
dans un lieu qui fait corps avec la pièce… Aménagement scénographique, loges, distribution de plaids pour les plus frileux étant donné qu’il fait une température de 15 degrés au cœur de la mine, l’équipe de la Mine de Cap Garonne à tout pensé pour faire vivre une expérience hors du commun et immersive dans les entrailles de la terre.
Un texte biblique adapté en spectacle
La souffrance assimilée à quelques fautes morales peut-elle produire le dégoût de soi-même et
parfois même conduire jusqu’à la tentation du suicide ? Tel est l’enjeu et la question de « Job ou
l’Errance du Juste ». Cette pièce de théâtre est une adaptation du recueil biblique du livre de Job qui exprime jusqu’à l’extrême cet immense pourquoi qui habite l’humanité face à son destin final et au silence supposé de Dieu .. Le héros Job symbolise l’humanité de tous les temps. Il n’essaie pas de résoudre le problème permanent du mal, ni d’apporter une explication à l’énigme de la souffrance injuste. Job fait face tour à tour à la colère de sa femme, puis à l’incompréhension de ses amis et finit par affronter la mort. Mais il ne se résigne pas à abdiquer. Fragile et désemparé, il continue à faire face à l’adversité.
Un casting d’exception avec un hommage à Michael Londsdale (voix off)
Ce sont des acteurs de renommés aux talents reconnus qui font revivre ces textes! Au casting :
Catherine Salviat (la narratrice,) Bernard Lanneau (Job) et Philippe Etesse (les amis de Job)
Michael Lonsdale, comédien atypique à la carrière éclectique et décédé en 2020, est la voix de Dieu dans le spectacle. Une belle façon de continuer à rendre hommage à ce comédien magistral.

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Le violoncelliste, François Olivier de Sardan, accompagne les comédiens durant le spectacle. Au
programme, un voyage musical tout en vibration au cœur de la roche.
Réservation des billets : Musée de la Mine de Cap Garonne sur place ou au 04 94 08 32 46 ou
sur le site Musée de la mine de Cap Garonne (mine-capgaronne.fr) et auprès de l’office du tourisme
du Pradet